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Ponsot
L'économie post-keynésienne
Copyright
© La Découverte, Paris, 2021
http://www.editionsladecouverte.fr
Les auteurs
Marc Lavoie
Marc Lavoie est professeur émérite à l’Université d’Ottawa et à l’Université
Sorbonne Paris Nord. Il a publié plusieurs livres et articles traitant de la théorie
post-keynésienne.
Virginie Monvoisin
Virginie Monvoisin est professeur associé à Grenoble École de Management.
Jean-François Ponsot
Jean-François Ponsot est professeur des universités à Université Grenoble Alpes et
chercheur à Pacte-Laboratoire de sciences sociales.
Ta b le d e s ma tiè r e s
Introduction
Une nouvelle théorie alternative
Un antidote à la « pensée unique »
Contribution à un « nouveau paradigme »
I / L’hétérodoxie post-keynésienne
Qui sont les post-keynésiens ?
Les caractéristiques des écoles hétérodoxes
Le noyau dur post-keynésien : demande effective et temps
historique
Les éléments post-keynésiens auxiliaires
Les diverses tendances de l’école post-keynésienne
Encadré 1. Post-keynésiens ou nouveaux keynésiens ?
Conclusion
Un capitalisme régulé
Quelle politique économique ?
Au-delà de la politique budgétaire, l’État stratège
Repères bibliographiques
Introduction
Notes du chapitre
L’incertitude radicale
Principales caractéristiques de
l’analyse monétaire post-
keynésienne
Les causalités inversées
Cette seconde option est de plus en plus utilisée, car elle permet
de compenser les fluctuations dans les réserves engendrées par
les dépenses de l’État ou la collecte des impôts. En effet, quand
l’État dépense et tire sur son compte à la banque centrale, il
crée des réserves puisque de la monnaie banque centrale sera
alors transférée dans un compte bancaire. À l’inverse, lorsque
des impôts sont réglés par chèque et que les fonds sont
transférés à la banque centrale dans le compte du
gouvernement, les réserves sont réduites.
Le rationnement du crédit
il = i b + σ
Ces mêmes effets s’observent sur les marchés des titres. Quand
les marchés sont inquiets, le différentiel d’intérêt, le spread,
entre les titres de piètre qualité et les titres d’État s’accentue, et
ce différentiel est un excellent indicateur avancé de l’évolution
de l’économie.
Le paradoxe de la tranquillité
Spéculation et financiarisation
— les stocks et les flux qui leur sont associés doivent être
pleinement intégrés, et leur comptabilité doit se faire de
façon cohérente ;
— il ne peut y avoir aucun « trou noir ». Tout flux doit venir
de quelque part et aller quelque part. Toutes les contraintes
de budget et d’addition doivent être respectées, autant dans
les résultats que dans les comportements.
Bilans sectoriels
L’approche systémique SFC comprend trois types de matrice : la
matrice des bilans, la matrice des flux d’opérations et la matrice
des réévaluations. La matrice des bilans est une matrice de
stocks. Ces stocks peuvent comprendre des actifs tangibles,
comme les machines ou les bâtiments constituant le capital fixe
des entreprises, mais aussi le stock des résidences et des biens
durables des ménages, comme les voitures encore en
circulation, notés K. Les actifs tangibles comprennent aussi les
stocks de produits des entreprises, biens fabriqués mais pas
encore vendus, notés S. Tous ces actifs tangibles n’ont pas de
contrepartie.
Ressources et emplois
Les composantes à signe positif de la matrice des flux
d’opérations représentent une « ressource ». Ainsi les salaires
(wN, le produit du taux de salaire w et du nombre de
travailleurs N) constituent une source de fonds pour les
ménages. En revanche, ces salaires sont aussi un « emploi »
pour les entreprises, et à ce titre ils sont accompagnés d’un
signe négatif dans la colonne des entreprises. Le bas de la
matrice reprend les variations de créances et de dettes. Ainsi, si
les ménages acquièrent des actions (une quantité e au prix de pe
l’action), ou augmentent leurs dépôts bancaires (∆D), ceci
constitue un emploi, et requiert donc un signe négatif.
La création monétaire
Comment s’amorce le circuit monétaire ? Dans le chapitre II,
nous avons fait une distinction entre le financement final et le
financement initial. L’utilisation des matrices des flux
d’opérations va nous permettre de mieux saisir cette distinction
essentielle.
Principes de comptabilité et de la
quadruple écriture
Le principe du reflux
L’assouplissement quantitatif
Caractéristiques de l’entreprise
post-keynésienne
Dans ce cadre, les prix ne sont pas fixés par le « Marché » ou par
un commissaire-priseur omnipotent. Ce sont les entreprises qui
fixent les prix ; elles peuvent imiter les décisions prises par les
entreprises dominantes, mais ces dernières doivent alors
décider du prix directeur, qui constituera la norme de référence
pour le marché en question. Les prix n’apurent généralement
pas les marchés : ils n’ont pas pour objectif d’égaliser l’offre et la
demande. La prétention des post-keynésiens, c’est que la
grande majorité des secteurs de l’économie correspondent à ce
qui est décrit par la théorie post-keynésienne, tel qu’indiqué
dans le tableau 7.
Faits stylisés
Il en résulte les quatre faits stylisés suivants, qui sont au cœur
de la théorie post-keynésienne de l’entreprise [Eichner et
Kregel, 1975] :
La méthode du mark-up
La plus simple des théories post-keynésiennes de fixation des
prix est la théorie kaleckienne du mark-up. C’est la plus
ancienne méthode de fixation des prix, et bien des PME
utilisent encore cette méthode aujourd’hui car elle nécessite
peu de ressources comptables. De par sa simplicité, c’est aussi la
méthode la plus souvent utilisée dans les modèles
macroéconomiques post-keynésiens, comme on le verra plus
loin.
Procédure du mark-up :
p = (1 + θ) (CUD)
p = (1 + Θ) (CRn)
Θ = rsv/(us – rsv)
Prix de production :
p = wn + rMp
p = wn [I – rM]–1
La validité des théories des prix fondés sur les calculs de coût
est parfois mise en doute, car elles semblent remettre en cause
un concept essentiel du capitalisme, soit la concurrence entre
les entreprises. Il est difficile de croire que toutes les entreprises
soient toujours en mesure de modifier leurs prix en fonction de
leurs coûts unitaires.
I = pai
P = pacc + pai
P = pa
DG = wN + pa
Keynes ou Kalecki ?
La fonction d’utilisation
q = TN
q = ai/s
q = aiT/{s c (T – w/p)}
w/p = T/(1+ θ)
La relation de Cambridge
La loi d’airain
(2) gs = s cr
s cπ/v > β
Régimes de croissance et
financiarisation
La loi de Thirlwall
gBP = εz/η
Environnement et transition
écologique
Financer la transition
Un défi majeur de la transition écologique est son financement.
Les post-keynésiens rappellent que l’offre de monnaie est
endogène. Une économie monétaire de production devrait
donc être en mesure d’orienter les flux de monnaie créée par
les banques pour répondre aux besoins de l’économie verte dès
lors que celle-ci deviendrait viable. Pour cela, il faut des
politiques publiques ambitieuses, s’inscrivant dans le long
terme, et permettant de réduire les incertitudes.
Un capitalisme régulé