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ACHINE
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Une machine est un produit fini mécanique capable d'utiliser une source
d'énergie communément disponiblenote 1 pour effectuer par elle-même, sous la conduite
ou non d'un opérateur, une ou plusieurs tâches spécifiques, en exerçant
un travail mécanique sur un outil, sur la charge à déplacer ou sur la matière à façonner.
Une machine peut être fixe (machine-outil, machine à laver, etc.) ou mobile
(locomotive, tondeuse à gazon, machine à écrire, etc.).
Remarques :
1. Tout dispositif similaire devant être supporté par une machine ou maintenu par un
utilisateur est appelé outil ;
3. Inversement, une machine très polyvalente à laquelle on peut demander de réaliser des
enchaînements de tâches qui n'ont pas été explicitement définies lors de sa conception et
qui est parfois capable d'effectuer de grands déplacements est appelée robot ;
4. On utilise le terme appareil pour les dispositifs, notamment électroniques, n'ayant pas pour
fonction principale de délivrer un travail mécanique (ordinateur, haut-parleur, instrument
de mesure…) ;
5. Dans le langage courant, on désigne souvent par le terme machine une motocyclette ou
plus généralement un 2 roues motorisé (scooter ou cyclomoteur)1 ;
Le machinisme est apparu avec l'utilisation de mécanismes (le levier, la poulie, la vis
d'Archimède, etc.) permettant de transformer un mouvement en un autre.
Dans l'action de construction (BTP), au début du XIXe siècle, le terme « machine » désigne
un assemblage de pièces de bois disposées de manière qu'avec le secours de poulies, de
moufles et cordages, un petit nombre d'hommes peuvent enlever de gros fardeaux et les
poser en place, comme le vindas, l'engin (machine servant à élever en saillie les grosses
pièces), la grue, le gruau (grue plus petite que l'on met en mouvement par
un tourniquet au lieu d'une roue3), le treuil, etc. qui se montent et se démontent selon le
besoin qu'on en a4.
• On appelle avantage mécanique le ratio entre la force que la machine exerce sur la
charge et la force qui lui a été appliquée.
• L'efficacité mécanique d'une machine est le ratio de son avantage mécanique réel à
l'avantage mécanique idéal, c'est-à-dire sans frottement.
• Le rendement est le ratio entre l'efficacité énergétique réelle d'une machine et l'efficacité
théorique maximale qu'on peut attendre d'elle. Le rendement a toujours une valeur
comprise entre 0 et 1 (100 %) alors que, selon le système, l'efficacité peut prendre
n'importe quelle valeur positive.[citation nécessaire]
Une catégorie de machines effectue des travaux ou rend des services que, sans elle,
l'homme serait incapable d'exécuter (exemple : calcul d'une image médicale en 3D à partir
de ses projections ou trépanation de la boîte crânienne sans le moindre dommage au
cerveau). L'informatique industrielle et l'automatisme sont à la base de toutes les
machines modernes.
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Les machines modernes du XXIe siècle deviennent mécatroniques avec de plus en plus
de puissance et d'intelligence, du fait de la combinaison de quatre disciplines majeures de
l'ingénierie : la mécanique, l'électrotechnique, l'électronique et l'informatique.
Un ordinateur est une machine électronique. Il stocke et manipule des flux d'électrons qui
servent à la lecture séquentielle d'un ensemble d'instructions qui lui font exécuter des
opérations logiques et arithmétiques (voir les articles Automate et Machine de Turing).
Les philosophes et les religions débattent depuis longtemps du statut souvent jugé tout à
fait spécifique de l'homme et de l'animal parmi les êtres vivants5.
Les machines ont permis de concevoir une théorie particulière de la vie : le mécanisme.
Cette conception est particulièrement attaché à la pensée du philosophe et savant
français René Descartes, qui dans son traité De l'Homme puis le Discours de la
méthode conçoit le corps humain, et les corps animaux en général, comme analogues aux
machines. En particulier, Descartes conçoit le système nerveux sur le modèle de certaines
fontaines de son époque : il y circule des « esprits animaux » (des particules de sang très
légères) qui actionnent les muscles à la manière dont l'eau peut actionner le mouvement
de certaines éléments des fontaines. Pour Descartes, les humains se distinguent
cependant radicalement des autres animaux par la possession d'une âme, substance
immatérielle, qui joue un rôle analogue au fontainier : elle actionne les muscles en
dirigeant les esprits animaux vers tels ou tels nerfs, à partir de la glande pinéale. Cette
analogie entre corps vivants et machines vise à expliquer les phénomènes biologiques par
la seule physique, le but principal de Descartes étant de faire progresser la médecine
grâce à cette nouvelle physiologie mécaniste.
Pour la science contemporaine, dont les bases sont matérialistes, les êtres vivants sont
des systèmes matériels complexes, qui maintiennent leur organisation, et donc leur
originalité, en échangeant matière et énergie avec leur environnement, comme l'a
notamment analysé Ilya Prigogine. Ainsi, les êtres vivants seraient des machines d'un
genre particulier ou "d'un autre ordre".
Il reste que, par la complexité de leurs "mécanismes" nerveux, certains êtres vivants, les
animaux, sont capables de ressentir douleur, voire souffrance, ce qui leur donne accès à
un vécu original et, dans l'état actuel des choses, très différent des machines construites
par l'être humain6.
Et d'autre part, dans l'état actuel de la technique, aucune machine n'a été construite qui
soit capable de se reproduire, de se développer ou de régénérer certains de ses
constituants, comme le font très ordinairement les êtres vivants. Bref, ce que les anciens
appelaient autrefois "la génération" est un ensemble de phénomènes qui restent inconnus
aux machines. Pourtant, malgré ces évidences aisément observables, de nombreuses
approches en biologie moderne tendent implicitement à considérer que les êtres vivants
sont comme des machines. Dans cette discipline, il n'existe en effet pas de définition de
l'être vivant qui fasse actuellement l'unanimité parmi les chercheurs, et de fait, c'est par
défaut et faute de mieux que cette métaphore continue d'être employée. Dans l'Homme-
Machine, La Mettrie radicalisera le mécanisme de Descartes en soutenant qu'il n'existe
pas d'âme immatérielle chez l'Homme, l'esprit lui-même est matériel et obéit à des lois
mécaniques 7,8,9.
Notes
1. ↑ Énergie : combustible, électricité, entraînement par courroie, manivelle, traction animale…
Références
1. ↑ Informations lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « Machine » dans le Trésor de la langue française
informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
2. ↑ « « machine » : étymologie [archive] », sur littre.org (consulté le 29 octobre 2023).
3. ↑ Strandh 1979, p. 42.
4. ↑ Strandh 1979, p. 52.
5. ↑ Chapouthier et Kaplan 2011.
6. ↑ Marie-Hélène Parizeau, Georges Chapouthier (sous la direction de) 2007, L’être humain, l’animal et la technique, Les Presses de
l’Université Laval, Québec, Canada,
7. ↑ Verbeek T. 2005, L'homme machine: Descartes, Boerhaave, La Mettrie. Colloque Machina, p.447-459.
8. ↑ Rosenfield L. C. 1937, Un Chapitre de L'Histoire de L'Animal-Machine (1645-1749). Revue de Littérature Comparée, 17, p.461-
87.
9. ↑ Duchesneau F. 1998, Les modèles du vivant de Descartes à Leibniz. Vrin.
10.↑ Harrison R. 1964, Animal machines: the new factory farming industry.
11.↑ Larrère C., & Larrère R. 2001. L’animal, machine à produire : la rupture du contrat domestique. Les animaux d’élevage ont-ils
droit au bien-être, 9, p.9-24.
12.↑ Lestel D. 1998, Des animaux-machines aux machines animales. Si les lions pouvaient parler: essais sur la condition animale,
Quarto, p.680-699.
13.↑ Wiener N. 1965, Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine (Vol. 25). MIT press.
14.↑ Chapouthier G. 2000, Impact de l’animal-machine sur la biologie moderne: triomphe épistémologique et désastre moral. L’esprit
cartésien, 2, p.742-744.
15.↑ Todes D. 2000, Ivan Pavlov: Exploring the animal machine. Oxford University Press.
• Jacques Lafitte, Réflexions sur la science des machines, Paris, Vrin, 1971,
136 p. (ISBN 978-2-7116-0461-6)
• J. M. Morisot, Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment (Maçonnerie),
Carilian, 1814. (lire en ligne [archive])
• Sigvard Strandh (trad. de l'anglais, préf. Philippe Bredèche), Machines : histoire illustrée,
Paris, Gründ, coll. « Regards », 1979 (réimpr. 1983, 1988), 239 p. (ISBN 978-2-7000-2015-
1, OCLC 185278678)