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CM HISTOIRE DU DROIT

Chapitre 2 : Splendeur et décadence des carolingiens.

Introduc on : le passage des mérovingiens aux carolingiens.

1) Le déclin poli que et économique.

A par r du milieu du VII siècle la dynas e mérovingienne ne cesses de décliner. Le problème essen el vient de
la fragilité du pouvoir et du type de légi mité du chef francs qui doit être reconnu par ses pairs. Finalement
c’est le problème d’une royauté personnelle, c’est-à-dire dans laquelle l’adhésion se fait envers une personne et
non pas une ins tu on. Une pareille structure du pouvoir était à la mesure du clan franc, mais non plus à la
mesure d’un état vaste comme la France actuelle. = problème poli que.

L’autre problème c’est la réduc on progressive de l’horizon diploma que et économique. L’an quité connaissait
une économie ouverte autour de la méditerranée. Cependant, l’époque mérovingienne est passée à une
économie fermée, domaniale et avant tout rurale. Plusieurs explica ons à ce e muta on économique. Tout
d’abord le déclin des villes dès le 4ème siècle en raison de la poli que économique autoritaire du bas empire
(pression administra ve et scale trop forte). Autre explica on, les grandes invasions barbares du 5ème siècle
ont fait éclater l’unité poli que du monde romain et elles ont ainsi mis n à son unité économique. En n les
invasions arabes dès 6ème et 7ème siècle, les arabes vont progressivement conquérir une par e du monde
romain, ils s’étendent jusqu’à Gibraltar et vont même jusqu’à Poi ers en 732. Désormais le monde est coupé en
deux avec les arabes au sud et les chré ens au nord, la méditerranée les séparent ce n’est plus une mer
paci que qui favorise les échanges, c’est une fron ère. Dans ces condi ons l’occident est privé d’échange
mari me elle voit son économie se scléroser devenir de plus en plus fermée et graviter autour des anciens
grands domaines gallo romains

2) L’a rma on des pippinides.

Les partages du territoire du royaume franc entre les héri ers ont abou à des scissions durables. 3 régions aux
caractères bien tranché ce sont dégagées : l’Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne (le Bourgondie). Ces 3 régions
cons tuent des sortes de pe t royaume à l’existence indépendante dirigé par des rois ennemis qui sont à la
tête de clientèle rivale. Après la mort du roi Dagobert en 639, lui qui avait provisoirement recons tué l’unité du
royaume des francs, l’autorité royale s’a aiblie irrémédiablement au pro t de l’aristocra e locale et des maires
du palais qui s’appuient sur l’aristocra e. C’est d’une puissante famille de maire du palais que va par r
l’o ensive contre la royauté mérovingienne. Le maire du palais d’Austrasie est Pépin de Herstal, combat
longuement contre la Neustrie et il nit par remporter la victoire de Tertry en 687. Il ajoute ainsi à la mairie
d’Austrasie celle de Neustrie. Il gagne ensuite celle de Burgondie, il cumule entre ses mains toutes les mairies
du Regnum Francorum à un moment où au contraire le tre royal est partagé entre plusieurs rois. La posi on
de Pépin est encore renforcée par la présence de roi incapable, c’est l’époque des rois fainéants qui sont
enfermés dans leur palais et qui sont incapables de gouverner. Dans les faits le maire du palais apparaît comme
le véritable souverain d’autant plus que ses victoires militaires lui garan ssent un avantage évident. Il parvient à
agrandir le territoire franc. Par ailleurs Pépin se ménage les faveurs du clergé en renforçant la protec on des
églises et aussi en mul pliant les dona ons au monastère. En n Pépin ob ent des grands que la fonc on de
maire du palais devienne héréditaire. A la mort de Pépin c’est son ls (le batard Charles), c’est lui qui lui succède
et va donner un essor décisif à ce e dynas e des pippinides. A savoir que Charles le martel poursuit les
conquêtes vers la Germanie, l’aquitaine tout en conjurant la menace que les arabes font peser sur le regnum, il
arrête les arabes à Poi er en 732. Il apparaît ainsi comme le sauveur du royaume et de la foi chré enne. Il
meurt en 741 et après avoir accompli une œuvre considérable, il a conforté l’unité du regnum et d’un regnum

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en èrement chré en. A sa mort il ne reste plus qu’a me re en accord le droit avec les faits et transformer ce e
dynas e de maire du palais en une dynas e de roi.

3) L’accession des pippinides à la royauté.

Pépin le bref, le ls de Charles le martel s’a rme de plus en plus face au roi mérovingien à tel point que le nom
de ce dernier n’est même plus men onné dans les actes o ciels. À l’environ de 750 Pépin apparaît comme le
seul maître de l’état il a reçu une excellente éduca on au monastère de st Denis, il a rétabli la paix, il entre ent
de très bon rapport avec l’église, dans les faits c’est lui le véritable roi mais il n’en possède pas le tre. Pour
l’obtenir il doit établir une royauté dont le fondement dépasse celui de la royauté mérovingienne. Pour cela il
décide de donner à son pouvoir un fondement religieux en obtenant l’appuie du st siège, les circonstances sont
avec lui à savoir que le pape Zacharie est menacé par la tribu de Lombards et il appel Pépin à son secours. Pépin
en pro te pour adresser une consulta on au pape par l’intermédiaire d’une ambassade « au sujet des rois
existaient alors chez les francs et qui portait le nom de roi sans avoir l’autorité royale ». Le pape réponds « il
vaut mieux appeler roi celui qui a le pouvoir plutôt que celui qui ne l’a pas a n que l’ordre ne soit pas
bouleversé ». Grâce à ce e réponse pépin convoque une assemblée des grands du royaume à Soissons en 751,
par laquelle il se fait élire roi et en même temps la même année pépin est sacré roi par le légat (l’ambassadeur
du roi) qui s’appelle Boniface avec les évêques de Gaule présent ce jour-là. C’est le premier roi du regnum
francorum à être sacré. Dès lors pépin apparaît comme l’élu du dieu quant au dernier roi mérovingien est
déposé, tondu et envoyé dans un monastère dans lequel il nira ses jours. La royauté qui est ini é par Pépin est
la royauté carolingienne. Puis par la suite le successeur du pape Zacharie, E enne 2 se montre tout aussi
favorable à Pépin qui a besoin dans sa lu e contre les Lombards, il sacre Pépin une nouvelle fois en 754.
E enne 2 interdit aux francs de choisir désormais un roi en dehors de la famille de Pépin. Ainsi il pose les bases
du principe héréditaire tout en rappelant que ce roi est l’élu de Dieu. En outre E enne 2 signe avec Pépin une
alliance par culièrement forte qui donne au nouveau règne une orienta on inédite. Il s’agit de réaliser l’unité
poli que de l’occident avec l’église c’est ce qu’on appelle l’ordre carolingien. Ce e pensée est celle d’un état-
major restreint de grand laïque et ecclésias que qui entoure le roi et s’appuie sur l’expérience romaine mais
pour abou r ce projet doit aussi trouver un appuie dans la société tout en ère. Or l’économie est en déclin, elle
tente à se fermer quant à la popula on pour sa majorité elle est empruntée de la mentalité barbare.
L’expérience carolingienne montrera au fond la di culté à faire concorder les concep ons d’une élite peu
nombreuse avec le sou en de la société tout en ère. L’expérience carolingienne s’est étendue de 751 et 888.
Pendant ce lapse de temps il n’y a pas eu d’autre roi dans l’occident chré en que ceux des membres de la
dynas e carolingienne. Le règne de Charlemagne apparaît comme l’apogée de la dynas e, l’histoire
carolingienne s’analyse comme opposi on entre deux mouvements à savoir d’abord la construc on d’un ordre
en face ascendante et puis poussé et nalement succès des forces de dissocia on.

Sec on 1 : l’ordre carolingien.

L’ordre carolingien repose sur une nouvelle concep on de l’état et du pouvoir, elle conduit à repenser les
structures de l’état et donc de l’église. Car les deux sont fortement imbriquées dans le régime carolingien.

I. Une nouvelle concep on de l’état et du pouvoir.

Dès son avènement la dynas e carolingienne décide de réaliser l’unité de la chré enté occidentale. Ce e unité
est rendue possible à la fois par la collabora on avec l’église et aussi par le cadre géographique de la
domina on carolingienne à savoir l’Europe. Ce projet universaliste vient renouveler et enrichir la fonc on du roi
franc. A par r de deux sources, en premier lieu Rome la nouvelle dynas e se veut héri ère de l’empire romain,
et l’ancien testament et l’introduc on de l’onc on dans le rite d’accession à la royauté.

A. La restaura on de l’empire romain.

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Charles le martel, Pépin le bref puis son ls Charlemagne ont tout 3 formés une unité territoriale et pour lui
donner une forme poli que le meilleur moyen parait de restaurer l’empire romain. En e et, Charlemagne
considère qu’il faut imiter le domaine spirituel il n’y a qu’un chef, à savoir le pape, et il en doit donc y avoir
qu’un seul chef dans le domaine temporel, l’empereur.

1. Trois séries de circonstances favorables au rétablissement de l’empire.

Les brillants succès militaires de Charlemagne font de lui le maître de l’occident, tout l’occident chré en à
l’excep on de l’Angleterre. Tout l’occident chré en nit par appartenir à l’autorité royale., ce territoire
comprend la gaule, la Germanie, une grande par e de l’Italie et une pe te par e de l’Espagne. L’unité de ces
régions à été organisé autour de la gaule qui forme le noyau central et elle a été réalisée par des conquêtes
menées surtout pendant les 3 premières années du règne de Charlemagne entre 758 et l’an 800. Cet empire est
vaste mais pas autant que l’ancien empire romain.

L’empire d’orient à Byzance connaît une grave crise économique et poli que. Les conquêtes arabes du 7ème
siècle l’on réduit, appauvrit par la fuite de l’or drainée par les arabes et en n au 8ème siècle il est également
a aibli par les discordes intérieures. En 797 l’empereur d’orient est dépossédé du pouvoir par sa propre mère
Irène qui lui fait crever les yeux et elle règne à sa place. Mais sa légi mité est contestée en outre les capacités
d’une femme empereur sont mises en doute. On peut considérer le trône impérial comme vacant.

Les rapports entre le pape et Charlemagne évolue, ils ont toujours été bons. Mais à par r de 795 un nouveau
pape est élu il s’agit de Léon 3 d’origine social modeste et de caractère concilient alors charlemagne va en
pro ter pour me re le pape à l’écart et s’a ribuer la première place, il veut renforcer sa posi on en étant non
seulement roi mai aussi empereur.

2. L’accession à l’empire.

A la n de l’année 800, charlemagne appelé par le pape revient à Rome en échange de son appuis charlemagne
est couronné empereur en la basilique st pierre de Rome, la nuit de noël de l’an 800. Durant la cérémonie le
pape pose la couronne sur la tête de charlemagne puis il est acclamé par le peuple et i reçoit l’adora o un rite
de la part du papa c’est-à-dire que celui-ci se prosterne devant lui. L’ensemble de se couronnement à suivit un
rite très proche avec ce qui se fait pour l’empire d’orient. Ce jour-là charlemagne qui jusque-là était roi des
francs et des lombards devient empereur, son pouvoir dépasse celui d’un roi à la fois sur le plan territorial, être
empereur suppose de diriger un territoire étendu et puis également il dépasse le roi sur le plan hiérarchique,
son pouvoir s’impose au roi. La no on d’empire comporte toujours une dimension universaliste, l’empire a
voca on à s’étendre, à intégrer l’univers. Ce jour-là l’élite de la société es me que c’est l’ancienne empire
romain d’occident qui est recons tué. Charlemagne lui aussi partage ce e idée comme on le voit dans ses actes
o ciels il prend le tre d’August empereur gouvernant l’empire romain. Il fait d’Aix la chapelle la capitale de
l’empire et il fait construite une chapelle impériale sur le modèle de l’église impériale de Byzance.

3. La conséquence : le retour de la respublica.

Avec la restaura on de l’empire la concep on romaine de la respublica renaît et ce sera par culièrement net
dans l’entourage éclairé du ls de charlemagne, louis le pieu. Ce e concep on c’est l’idée qu’il existe une
réalité juridique supérieure à la personne du souverain. L’idée de respublica entraîne ainsi deux exigences tout
d’abord la primauté du bien commun sur les intérêts égoïstes du souverain, l’autre exigence c’est la dis nc on
entre le principe d’autorité et la personne exerçant ce e autorité. Ce qu’on voit aussi en pra que sous louis le
pieu le terme même de respublica réapparait dans les actes o ciels pour désigner l’empire et il réapparait aussi
dans la li érature poli que. Ce renouveau de la respublica et donc de la no on d’état renforce l’unité du
pouvoir et de même l’unité territoriale facilite l’assimila on ethnique tous les peuples se sentent membres d’un

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même empire. En principe la dignité impériale ne peut pas s’accommoder d’une concep on patrimoniale du
pouvoir ce qui exclut le partage de l’empire. Malheureusement ce e idée n’est pas su samment forte dans
l’esprit de charlemagne dès 806 il prévoit une division possible de l’empire entre ses ls après sa mort. Deux
d’entre eux meurt avant lui et c’est le jeune louis le pieu qui se retrouve seul héri er en 814 à la mort de son
père, c’est par chance que l’unité de l’empire est préservée. L’empereur carolingien surtout louis le pieu a
conscience que la no on supérieure d’ordre public lui confère une fonc on et non pas un pouvoir personnel.

B. Une royauté chré enne.

La royauté carolingienne est une royauté chré enne qui résulte d’un rite à savoir le sacre royal, ce sacre confère
au roi une mission le ministérium regis (ministère du roi).

1. Le recours au sacre.

Le sacre royal est une nouveauté en gaule mais il sera très durable, tous les rois seront sacrés jusqu’à la
révolu on. Un fait montre l’importance qu’a pris le sacre lors de l’avènement de pépin, il a été sacré deux fois
une première à Soissons et une deuxième à saint Denis par le pape. L’origine du sacre a un sens profond, le
sacre renoue avec une pra que de l’ancien testament à savoir que le roi est sacré à l’exemple des rois juifs de la
bible. La cérémonie est relatée dans l’ancien testament c’est un prêtre qui répand de l’huile sur la tête de celui
qui est choisis et la bible ajoute l’esprit de dieu fondit sur lui. C’est ainsi que de la même façon pépin lors de son
sacre reçoit l’onc on d’huile sainte qui sera toujours la par e essen elle du sacre, le roi est oint. Ce geste de
l’onc on manifeste que le roi reçoit alors une grâce spéciale de la part de dieu, un charisme qui doit l’aider à
gouverner. Cen rite frappe les mentalités de tous ceux qui y assistent à leurs yeux le roi devient un personnage
sacré, à part, au-dessus des autres hommes c’est-à-dire qu’on ne peut porter a einte à sa personne sans
comme re un sacrilège. Par ailleurs à par r du scare le roi s’in tule roi par la grâce de dieu. Ce e expression
montre le fondement et la légi mité de son pouvoir. Ici lors du passage des mérovingiens aux carolingiens il
était nécessaire pour pépin de montrer la légi mité de son pouvoir or il ne pouvait pas revendiquer une
légi mité appuyée sur l’hérédité. En revanche pépin a obtenu une légi mité de nature religieuse.

Le sacre est désormais considéré comme l’élément essen el du pouvoir. On observe un contraste avec la
royauté mérovingienne pour laquelle le fondement du pouvoir résidé dans la force et la délité.

2. Le ministérium régis.

De même que le pape ou l’évêque reçoivent un ministère c’est-à-dire une fonc on par culière à par r du
moment où ils ont été ordonnés de même le roi reçoit son ministère à par r du sacre. Maintenant la royauté
est conçue comme une fonc on, un o ce ça veut dire aussi le roi doit davantage la considérer comme un
devoir que comme un pouvoir. Ce e spéci cité a été par culièrement exposée par un évêque, sous l’empereur
louis le pieu. Jonas d’Orléans expose que le ministérium régis implique 3 choses :

-une nalité un objec f : le roi reçoit la mission de faire régner la jus ce a n que le peuple de dieu puisse vivre
dans la paix et la concorde (l’unité). On voit que le roi règne sur le peuple de dieu qui représente le corps
mys que du christ et ça suppose que tous les hommes sur terre sont en voca on à en faire par e. Ça suppose
aussi l’union des hommes qui composent ce peuple autrement dit il ne doit plus y avoir de dis nc on.

-pour a eindre ce e objec f le roi doit u liser certains moyens : uniquement les moyens qu’indique la morale
chré enne, les rois agissent en e et par déléga on de dieu qui les choisis pour gouverner se peuple, le roi n’est
pas un dieu lui-même. Il doit donc régner avec les qualités que montrerait dieu, piété jus ce miséricorde.
Autrement dit il ne doit pas agir en tyran sinon il n’est plus digne d’être roi.

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-ce ministère royal implique une responsabilité c’est-à-dire que le roi doit veiller à ce que ces sujets eux-mêmes
pra quent les vertus chré ennes, après sa mort le roi sera responsable devant dieu non seulement de sa
propre conduite mais aussi de celle de ses sujets. La mission du roi n’est plus seulement poli que mais aussi
religieuse. Les mérovingiens avaient soutenue l’ac on de l’église, mais les carolingiens eux prennent
personnellement en main la conversion à la société charlemagne va très loin dans ce e concep on il intervient
sans hésita on dans les controverses théologiques de son temps, il provoque de concile et puis en n c’est
charlemagne entend conver r les peuples qu’ils conquièrent. Cet empereur es me qu’il est le chef d’une
société dans laquelle domaine spirituel et domaine poli que ne sont pas dis ngué. Sous charlemagne se
produit une théocra e royale (gouvernement des hommes par dieu).

II. De nouvelles structures pour gouverner.

Les nalités que se xent les royautés carolingiennes sont donc assurer la cohésion d’un immense empire et
établir un gouvernement chré en. Pour y parvenir deux sortes de moyens sont mis en place : une hiérarchie
d’administrateur aussi dans l’église que dans l’état et un réseau d’église locale pour animer la vie sociale
l’ensemble de ces structure formes l’ordre carolingien.

A. Une administra on hiérarchisée.

Ce qu’il faut remarquer au sein de ce e équipe dirigeante c’est les préoccupa ons du gouvernement de la
choisir parmi tout l’empire. Le noyau de l’aristocra e dirigeante reste franc mais u -n e ort d’élargissement est
fait, charlemagne appelle auprès de lui des hommes de valeur de l’empire : Agobard de Lyon, des conseillers
d’Angleterre Alcuin. Charlemagne entend ne se priver d’aucune élite et au contraire il espère pouvoir ainsi les
réunir, former une unité parmi tous ceux, qu’il appelle auprès de lui.

1. Une hiérarchie d’administrateur laïque et ecclésias que.

a. Au sommet de l’état.

Ecclésias que et laïque sont réuni au sein de deux organismes : le palais qui comprend toujours les grands
o ciers qui gravitent autour du roi. Charlemagne a ni par rompre avec l’usage germanique d’une cour
i nérante. Après son couronnement impérial il choisit Aix la chapelle comme capitale de l’empire où réside le
palais. Il choisit aux la chapelle pour plusieurs raisons, elle est au cœur de l’empire, non loin des saxons, c’est
aussi une ville située en Austrasie dans le berceau de sa famille et c’est une ville située sur un carrefour de
route terrestre et d’a uant du Rhin, elle possède aussi des sources d’eau chaude. Elle près des forêts,
charlemagne peut chasser.

Deux changements notables dans la composi on du palais : dispari on du maire du palais les carolingiens sont
instruits par leur propre expérience. Les charges de l’ancien maire ont été répar es entre deux o ciers. Le
sénéchal qui hérite des fonc ons d’intendant général, il dirige la maison du roi, il règle ses déplacements et
ceux de sa cour et c’est lui qui surveille la ges on des domaines fonciers. Le conte du palais est toujours
responsable du bon déroulement de la jus ce royale mais désormais il acquiert en plus la préséance sur les
autres o ciers laïques. Le palais comprend désormais un ensemble d’ecclésias que qui en cons tue même
l’élément le plus nombreux, il gravite autour de la chapelle royale et les carolingiens recrutent les membres de
la chancellerie parmi eux. La chancellerie est ainsi composée de clerc qui rédigent les actes royaux dirigés par
un chancelier. A côté du palais se ennent les plaids généraux ce sont en principe des assemblées très larges,
on conserve franque selon laquelle l’ensemble des hommes libres doit se réunir autour du roi pour entendre
ses décisions et les approuver. Ce sont les hommes astreints au service militaire qui viennent avant de par r en

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campagne, les mérovingiens ont les réunissaient au mois de mars ses réunions s’appelaient les champs de mars,
autant carolingiens la cavalerie prédomine et les réunions ont lieu au mois de mai, les champs de mai. En
pra que les plaids généraux sont plus fréquent et moins large, ils se réduisent aux grands du royaume (les
contes, les évêques et les abbés). Lorsque le souverain est fort ses grands cons tuent d’e caces relais du
pouvoir. Mais lorsque le souverain s’a aiblit les grands ont tendance à faire écran entre lui et le peuple. C’est
dans ces plaids que sont élaborés les actes à valeur législa ve : les capitulaires. Ces capitulaires sont
d’applica on générales à tout l’empire. Par ce caractère les capitulaires vont contribuer à réduire la coexistence
de droit di érent en fonc on des ethnies au pro t d’un droit territorial.

b. A la base de la société.

Les hiérarchies d’agent public sont symétriques dans l’état et dans l’église. Pour l’état la cheville ouvrière des
agents territoriaux reste le conte qui administre sa circonscrip on comme au temps mérovingien, il est nommé
par le roi et demeure révocable en principe. Le conte dépend étroitement du roi car il a pour rôle de le
représenter, sa mission est de faire régner la jus ce et d’exercer toutes les préroga ves d’un souverain (lever les
armées, percevoir les impôts…). Au temps carolingiens la fonc on de conte s’est enrichie en propor on de
l’enrichissement idéologique de la fonc on royale. En e et, le roi lui con e une part de son ministère le conte
exerce ainsi une fonc on de nature publique, il par cipe à l’édi ca on de la respublica. Puis le conte a des
auxiliaires pour l’aider, son bras droit qui est le vicomte qui l’assiste pour l’ensemble du comté et des vicaires et
des santonniers qui administrent des subdivisions du comté.

Ce e hiérarchie a sa correspondance dans le clergé, au niveau territorial le plus étendu les carolingiens ont
voulu for er le chef de la province ecclésias que. Pour cela ils lui ont donné le tre d’archevêque ce qui
implique une supréma e sur les évêques de sa province. L’archevêque réuni périodiquement des conciles
provinciaux et ses assemblées regroupent tous les évêques de la province pour légiférer et aussi pour exercer
un contrôle juridic onnel. En dessus de lui vient l’évêque sur une circonscrip on plus réduite, le diocèse, c’est la
cheville ouvrière de la hiérarchie ecclésias que, dans son diocèse en plus de sa mission pastorale il exerce le
pouvoir d’ordre, de juridic on et il prend des mesures administra ves. Puisque la société est devenue presque
en èrement rurale un souci des carolingiens a été de rapprocher les agents locaux du village, étant devenu la
cellule sociale de base. Dans le domaine administra f le conte c’est donc a ribué des auxiliaires qui a eignent
le village. Dans le domaine ecclésias que des circonscrip ons sont créés autour des villages existent encore
c’est ce qu’on appelle des paroisses qui elles sont dirigées par les curés. Ça permet aux carolingiens d’étendre
l’approfondissement de la foi chré enne à l’ensemble de la société.

c. Les missi dominici (les envoyés du maître).

Ce e ins tu on est par culièrement représenta ve de la collabora on entre l’ac on du clergé et celle des
administrateurs laïques. Dans chaque ressort qui leur ai con é et qu’on appelle le missa tûmes ils englobent
entre 5 et 10 contés d’une zone, deux mandataires royaux prudents et sages e ectuent des tournés régulières
d’inspec on et de contrôle l’un est un évêque et l’autre un laïque de hauts rangs. Ces tournées sont établies au
nombre de 4 par an à la n du règne de charlemagne et ses missi reçoivent une déléga on de l’auctoritas du
prince pour faire appliquer la législa on royale pour faire obéissance de tous aux ordres royaux. Les missi
contrôlent aussi si le conte juge et gouverne équitablement et de même si l’évêque ou l’abbé du lieu s’acqui e
de ses obliga ons pastorales dans le respect des règles ecclésias ques. Les missi ont un pouvoir étendu, il
comprend notamment celui de juger et trancher eux-mêmes les cas li gieux. En revanche ensuite en faire
rapport au souverain qui décidera des mesures que les missi n’ont pas peu prendre eux même, ce e ins tu on
sera de courte durée elle connaît son apogée sous charlemagne, après sa mort elle commence à décliner et elle
disparaitra et laissera la royauté sans véritable moyen de contrôle sur les agents locaux.

2. Le caractère hiérarchique des fonc ons publiques.

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L’esprit de hiérarchie de l’ordre carolingien se retrouve à l’intérieur des fonc ons publiques elles-mêmes et ainsi
il s’observe dans les méthodes d’administra ons et également dans l’organisa on de la jus ce.

a. Les méthodes d’administra on.

On assiste à une véritable pra que de l’écrit administra f sous les carolingiens. Ce e pra que avait
complétement disparu au temps barbare et disparaitra aussi aux temps féodaux. Du sommet à la base de la
hiérarchie des fonc ons dans l’état des écrits sont rédigés et circulent. Du haut vers le bas sont di usés des
instruc ons c’est-à-dire si on part du palais vers les missi dominici, des missi vers les contes et ensuite vers les
vicaires. A l’inverse de bas en haut sont di usés des rapports. Il y a la fois un contrôle et une connaissance de ce
qui se passe sur le territoire. Tous ces écrits impliquent une hiérarchie de bureaux et des services d’archives qui
témoignent d’un souci d’ordre, de méthode.

b. L’organisa on de la jus ce.

Les structures judiciaires demeurent les mêmes qu’à l’époque mérovingienne. Le tribunal du palais et puis dans
chacun des contés se situent un malus. Louis le pieu et charlemagne on a cœur d’améliorer le système. C’est
ainsi que l’empereur va modi er la composi on du malus puis essayer de rendre la procédure plus ra onnelle.
La caractéris que essen elle du malus est d’être composée de l’ensemble des hommes libres du comté, ils
ra ent par leurs acclama ons la sentence rendue par le conte entouré des Rachimbourgs. La charge est trop
lourde pour ces hommes libres d’autant plus que les contes ont tendance à mul plier les sessions judiciaires
a n de toucher des amendes en cas d’absence. Charlemagne va donc réduire à 3 par an le nombre des sessions
auxquelles les hommes libres doivent assister. En outre, l’empereur remplace les Rachimbourgs
individuellement choisis par le conte et donc trop dépendant de lui par des échevins. Les échevins sont
désormais nommés à vie par l’empereur ou par les missi. Le but est de rendre la jus ce indépendante. Par
ailleurs, les échevins acquièrent rapidement une forma on, ainsi, la jus ce se professionnalise et avec eux le
vieux principe franc de la jus ce populaire tend à s’e acer devant un véritable service public de la jus ce.

Concernant le régime des preuves une réac on a lieu contre les preuves irra onnelles. A savoir qu’on leur
préfère des preuves plus ra onnelles par interroga on des témoins ou par produc on d’écrits. En par culier
l’archevêque de Lyon Abogard dans un traité s’adresse à Louis le pieu pour s’insurger contre le duel judiciaire,
en expliquant que la vérité n’a pas besoin de se manifester par les armes. Mais ce e concep on élevée de la
jus ce est réservée aux intellectuels, mais elle ne correspond pas avec la mentalité moyenne de la société, la
majorité reste a achée aux ordalies.

B. L’Église, clé de voute de la société carolingienne.

A l’époque carolingienne société et église se confondent, on ne fait par de la société que si l’on est chré en.
On voit que toute la vie humaine est jalonnée par des rites religieux, on entre dans ce e vie par le sacrement
du baptême et ensuite le mariage et on sort de la vie par une sépulture religieuse. De même les églises sont les
centres de la vie sociale c’est-à-dire au niveau le plus proche, l’église de village tenue par le curé jusqu’à un
niveau plus imposant celui des églises majeures c’est-à-dire la cathédrale liée à un évêque et le monastère,
l’abbaye liée à un abbé. C’est surtout de ces églises majeures que les carolingiens veulent faire des foyers
rayonnants sur une région. Ceci car elles s’y prêtent tout par culièrement d’une part parce que ce sont des
construc ons de grandes ampleurs ensuite il y a de nombreux moines ou clercs qui résident ou gravitent autour
d’elles. Ce sont des lieux xent qui sont bien situés sur des routes ou dans des vallées fer les. A par r d’elles les
dirigeants carolingiens voient la possibilité de faire renaître la vie intellectuelle ensuite de développer la jus ce
et l’administra on et en n de relever l’économie. En contrepar e ils exercent un certain contrôle sur ces
églises.

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1. Les églises centres de vie intellectuelle.

Avant la renaissance d’Italie, il y a eu da-eux autres renaissances en occident, celle du 12ème siècle et la
renaissance carolingienne. A chaque fois l’an quité grecque et la ne sert de modèle mais ce sont des aspects
di érents de la culture an que qui ressurgissent. Au temps carolingien la première renaissance fait d’abord
ressurgir une culture biblique, la Bible est alors étudiée dans la Vulgate c’est-à-dire sa traduc on en la n faite
par St Jérôme au 4ème siècle. Elle fait aussi ressurgir une culture patris que c’est-à-dire les écrits des pères de
l’église, les premiers auteurs de la doctrine chré enne, parmi eux St Augus n qui inspire les concep ons
poli ques. En n ce e renaissance fait ressurgir les auteurs profanes comme Virgile et ces auteurs eux
in uencent la forme et l’art d’écrire. Ce renouveau intellectuel est voulu par Charlemagne conseillé par le
moine anglo-saxon Alcuin. Ce dernier Alcuin lui suggère une poli que scolaire qui conduit à la créa on de 3
sortes d’école. Au sommet : l’école pala ne (école du palais pour former les évêques et les abbés), a la base :
des curés de campagne qui enseigne aux enfants le chant, le calcul et la grammaire. Ces deux sortes d’écoles
n’auront pas de prolongement puisque la première prendra n avec l’empire carolingien et puis la dernière
s’accorde mal avec les mentalités barbares qui ne voient pas l’intérêt des enfants. C’est un troisième niveau à
savoir le niveau intermédiaire celui des écoles créées auprès des cathédrales et des monastères qu’il y aura les
plus grandes réussites et des prolongements jusqu’au 12ème siècle avec le développement de l’université. Dans
ces écoles on cherche à former de futurs clercs ou de futurs moines qui cons tuent ensuite les cadres de la
société. L’enseignement y est à base de la n et l’une des causes de réussite de ces écoles ens à l’existence de
ce qu’on appelle des scriptoria c’est-à-dire des ateliers d’écriture qui vont donner naissance à des bibliothèques.
Ces scriptoria fournissent un équipement en manuscrit et ça grâce à une nouvelle méthode d’écriture à savoir
ce qu’on appelle la minuscule carolingienne. Elle a deux avantages elle est lisible et plus serrée que la majuscule
donc on peut écrire davantage.

2. Les églises centres de vie judiciaire et administra f.

L’église a ses propres tribunaux dirigés chacun par un évêque et qui exercent leur compétence sur les
ecclésias ques et sur les laïques. Depuis le 7ème siècle les ecclésias ques sont traduits en jus ce devant les
tribunaux ecclésias que et non pas les tribunaux laïques. On dit qu’ils béné cient d’une immunité de
juridic on ou bien qu’ils béné cient du privilège du fort. C’est un véritable privilège car la jus ce d’église est
plus perfec onnée à ce e époque que la jus ce d’été en par culier la procédure y reste inspirée du droit
romain et elle repose sur les preuves ra onnelles. Sur les laïques la compétence de l’église se développe, elle
intervient pour toutes les causes qui ont trait au domaine spirituelle (en ma ère de foi et de sacrement) or le
mariage étant alors un sacrement l’église contrôle progressivement tous ce qui concerne les rela ons familiales.
L’immunité c’est un privilège par lequel le roi soustrait un monastère et l’ensemble de ses domaines à la
juridic on du conte. Par ce biais les monastères ob ennent une autonomie pour eux c’est l’abbé ou l’évêque
immuniste qui instruit les causes judiciaires au nom de l’empereur. Puis il juge les causes mineures et renvoie
les causes majeures au jugement du conte. Sur le plan administra f au nom du roi et aussi pour le roi c’est
l’abbé ou l’évêque immuniste qui perçoit les taxes royales et c’est également lui qui convoque les hommes à
l’armée royale.

3. Les églises centres de vie économique.

Sous les carolingiens la régression économique persiste. D’une part la monnaie circule peu et d’autre part le
crédit s’est atrophié. Les carolingiens vont donc u liser les églises majeures à deux égards pour enrayer la
régression économique. Tout d’abord les carolingiens essaient de ranimer le commerce en faisant de ses églises
des relais sur les routes. Les établissements religieux o rent aux marchands l’hospitalité. Par ailleurs leur
implanta on contribue à la sécurité des échanges. Par ailleurs les carolingiens créés des foires autour des
sanctuaires en leur a ribuant des privilèges douaniers et également en perme ant qui soit déposé les espèces

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monétaires encombrantes. Les carolingiens en fond les moteurs d’une économie dirigée dans les campagnes
puisque en e et, les églises et les monastères sont souvent doté d’un domaine foncier considérable que les
moines et aussi les tenanciers exploitent. L’ensemble des denrées produites sont acheminées au monastère a n
d’y faire vivre toute une popula on. Ces grands centres agricoles suscitent à l’entour la créa on de services
ar sanaux qui sont autant nécessaire pour le monastère que pour le domaine voisin. En favorisant ces églises
majeures le souverain carolingien mène une poli que adaptée à la vie sociale de son temps c’est-à-dire une
société profondément rurale. En contrepar e il cherche à contrôler ses églises.

4. Le contrôle royal.

Ce contrôle ent au caractère quasi religieux du pouvoir royal à par r des carolingiens. Et ce contrôle va
prendre la forme de la par cipa on du roi à la nomina on des évêques et des abbés. Jusque-là d’après la règle
tradi onnelle du droit de l’église l’évêque devait être élu par le clergé et le peuple de son diocèse réuni dans la
cathédrale après quoi l’évêque était ordonné par l’évêque. Cependant, les rois carolingiens sont sacrés et sils
sont donc considérés comme des personnes d’église. Ce statut par culier va leur perme re d’étendre leur
préroga ve en intervenant dans la procédure d’élec on des évêques c’est ainsi qu’une fois élu les évêques qui
n’est pas encore consacré est présenté au roi qui doit l’agréer (accepter) et il peut refuser de le faire, s’il refuse
il y a une nouvelle élec on. En revanche s’il est agréé l’élu fait au roi promesse de délité a n d’être sacré
évêque. Ce e procédure confère au roi carolingien en réel contrôle sur l’élec on.

En conclusion :

Dans la société carolingienne l’église reçoit un grand nombre de taches temporelles sociales et poli ques tandis
que l’état se donne lui aussi pour but le salut des âmes. C’est pourquoi on peut di cilement discerner les deux
corps il s’agit d’une société où être sujet c’est en même temps être chré en. C’est aussi une société qui se veut
universelle comme l’Église c’est-à-dire sans dis nc on d’ethnie. En n c’est une société dirigée par deux
pouvoirs spirituel et temporel étroitement coordonnés le seul problème réside dans les modalités de ce e
coordina on.

Portrait de Charlemagne :

Charlemagne n’a pas de barbe et a les cheveux courts. Il porte une cape pourpre avec un diadème et un globe a
la main -> empereur.

Le père de charlemagne est pépin le bref qui est le premier des carolingiens il est marié avec berthe aux grands
pieds. Le jour de son sacre pépin va faire sacrer ses deux ls Charles et Carloman pour qu’ils deviennent roi à sa
mort. A la mort de pépin en 768, Charles et Carloman deviennent tous les deux rois mais Carloman meurt 3 ans
après ce qui place charlemagne à la tête de l’ensemble du royaume. Ce nom de Charlemagne signi e Charles le
grand. C’est lui qui donne son nom à la dynas e royale. Pendant les 30 premières années de son règne il
accumule les conquêtes et ainsi il élargit encore le territoire. C’est aussi un prince qui est d’une extraordinaire
intelligence, il a été très a en f à a rer au palais les esprits les plus brillants de son temps en par culier
Alcuin, c’est grâce aux incita ons d’Alcuin que Charlemagne va élaborer une nouvelle concep on de son
pouvoir c’est-à-dire avoir la première place sur la scène interna onale, défendre l’église et la religion chré enne
si besoin par les armes. Il pro te de l’élec on d’un nouveau pape Léon III qui est un pape d’origine modeste et
prend la première place en occident. Charlemagne en échange se fait couronner empereur en l’an 800. C’est lui
qui décide faire d ‘Aix la chapelle la capitale de son empire. Par ailleurs charlemagne fait œuvre de législateur,
d’une part il réforme les diverses lois écrites qui régissaient telle ou telle ethnie. Par ailleurs il prend des
capitulaires qui sont valables pour tous et grâce à ces capitulaires ils réforment la jus ce. C’est aussi lui qui
généralise l’ins tu on des missi dominici. Charlemagne est soucieux de favoriser de favoriser les arts et les
le res, il est à l’origine de la renaissance carolingienne. Il est aussi soucieux d’orthodoxie religieuse. Dans ce but

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il réunit deux grands conciles pour dé nir la théologie chré enne. Charlemagne avait prévu de partager son
royaume entre ses 3 ls légi mes. Lorsque lui-même décède en 814 ses deux ls ainés sont déjà mort et seul le
pe t dernier Louis le pieu lui succède.

Sec on 2 : les force de dissocia ons.

L’ordre que les carolingiens ont fondés sur des principes et établi sur des structures fermes a été miné par les
forces de dissocia ons. Ces forces ont progressivement entraîné l’échec de Charlemagne. Cependant l’échec n’a
pas été général, la fonc on sacrée du roi a perduré de même que les structures de l’église. En revanche l’échec
a concerné l’état, les structures poli ques, l’ordre carolingien est pensé et établis par un état-major cul vé mais
ceci se passe à une époque de déclin, d’a aissement économique et mentale, un temps de baisse de
civilisa on. Cet ordre apparait-il comme ar ciellement plaqué sur une société qui reste barbare.

I. L’inventaire des défaillances.

En premier lieu elles ennent à l’économie, tout d’abord d’un point de vue général c’est-à-dire un régime
d’économie peu ouverte et qui tend à se fermer où circule peut de produit, peu de monnaie et où il n’y a pas de
crédit, où les routes ne sont pas renouvelées elles proviennent d’anciennes voies romaines, où en n
l’agriculture est sous développée. Une économie de ce e sorte à beaucoup de di culté à soutenir durablement
un état. D’un point de vue par culier, faute de monnaie les souverains carolingiens n’ont que des nances
rudimentaires. Le roi rétribue ses agents en par culier les contes non pas avec un salaire périodique qui
assurerait leur dépendance vis-à-vis de l’état. Il les rétribue par des concessions de terre qui sont prises sur ses
propres domaines. Dans ce e économie rurale ces concessions appauvrissent le souverain et elles développent
dangereusement la richesse et a puissance des contes qui en béné cie. Ces concessions de terre sont allées en
augmentant, elles étaient faibles sous charlemagne et deviennent plus importantes sur louis le pieu et
deviennent considérable sous Charles le chauve. Plus encore qu’a l’économie les forces de dissocia ons
ennent aux mentalités et aux associa ons.

A. Un empire miné de l’intérieur.

La persistance des mentalités et des tradi ons germaniques ne permet pas d’instaurer un état sur le modèle de
l’empire romain. On le voit à travers l’impossibilité de consacré la primogéniture dans la succession impériale.

1. Le partage du royaume une patrimonialité persistante.

Lorsque les carolingiens partagent leur succession ils ne parviennent pas à s’extraire d’une posi on
patrimoniale du pouvoir. En 806, charlemagne prévoit de partager l’empire après sa mort. C’est seulement un
concours de circonstances qui permet de conserver l’unité de l’empire. Le problème se représente à la
généra on suivante, louis le pieu a lui aussi 3 ls et songe donc assez tôt à sa succession sous l’in uence de son
entourage principalement composé d’évêque il prend un acte en 817, une sorte de testament qu’on appelle
l’ordina o imperii (l’organisa on de l’empire). C’est son entourage d’évêque qui l’y a incite car l’église est
par culièrement a achée à l’unité de l’empire qui signi e aussi pour elle l’unité du peuple chré en. Dans ce e
concep on, tous les hommes sont appelés à former les membres du corps mys que du christ. Si on rompt ce e
unité on assistera au retour des lu es entre royaume comme au temps mérovingiens. C’est pour cela que
l’ordina o impérii qu’a la mort de louis le pieu son ls ainé Lothaire sera seul à lui succéder en temps
qu’empereur, les deux frères cadets pépin et louis auront chacun le tre de roi et un territoire l’Aquitaine pour
pépin, et la Bavière pour louis. Pour toutes les décisions de poli que extérieure c’est-à-dire les traités, la guerre,
la paix pépin et louis devront obtenir l’accord de Lothaire leur deux royaumes seront donc subordonnés et
indépendants. Ce testament permet d’a ribuer à chacun des ls un territoire comme la tradi on franques mais
aussi préserver l’unité du royaume. Tout est remis en cause par le remariage de louis le pieu, avec une

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princesse bavaroise qui s’appelle Judith elle lui donne un 4ème ls, Charles -> Charles le chauve. Judith souhaite
que son ls est également une part à la succession de l’empire, louis remet en cause l’ordina o imperii de 817
en a ribuant à Charles une large part prise sur le territoire de Lothaire. C’est le point de départ d’une lu e
armée être louis et ses 3 premiers ls qui voulaient conserver le règlement de 817. Après la mort de louis le
pieu en 840 les lu es con nuent entre les ls Lothaire combat ses deux frères louis et Charles qui eux veulent
le partage. Les deux puinés ne s’unissent pas le …. De Strasbourg. Et son vainqueur de Lothaire et c’est l’unité
de l’empire qui fait les frais de… en 843 le territoire est partagé en 3 lors du traité de Verdun. Charles le chauve
reçoit la France de l’ouest, louis le germanique reçoit le futur royaume de Germanie à l’est et au centre Lothaire
reçoit la Lotharingie il a les deux capitales. A sa mort ses frères conservent le tre d’empereur mais ils ont
aucun avantage juridique car les 3 royaumes sont indépendants c’est la n de l’empire carolingien en 843.

2. Le développement de la vassalité.

Les sujets ne comprennent l’idée supérieure d’ordre, d’unité d’état. Ils en restent à la concep on barbare d’un
lien personnel d’hommes à hommes, qui celle l’obéissance en échange de la protec on c’est ainsi que la
vassalité se développe. Les carolingiens sont impuissants à l’enrayer ils vont donc chercher à la discipliné et à
l’u liser. Aux derniers temps mérovingiens on voyait des hommes appelés vassaux se lier à des hommes
appelés seigneurs, l’acte par lequel ils se soume aient au seigneur s’appelé le commenda o. A l’origine ces
vassaux étaient d’un bas niveau social, puis Charles le martel dans ses guerres contre les arabes eut besoin de
soldat qui lui soit dévoués et donc il les ra acha à lui par le lien de vassalité. Or ses soldats dépensés beaucoup
en équipement militaire et ça d’autant plus que la cavalerie se développé. Charles le martel s’est vu obligé de
concéder à ses vassaux des terres en compensa on, comme des cadeaux, des bien faits, des béné ces qui était
accordé à tre viager (pour le temps de leur vie). Comme Charles le martel n’avait pas assez de terre il prit sur
celle de l’église qui dû se soume re en raison de sa puissance et également en raison des nécessités de la
guerre contre les arabes qui primaient sur toute autre chose. La richesse et la puissance de ses vassaux a donc
augmenté en même temps que leur valeur en tant que clientèle.

Sous les carolingiens la pra que de la vassalité ne cesse d’augmenter le roi n’est pas le seul à vouloir des
vassaux c’est aussi le cas des autres grands personnages les évêques, les abbés, les contes. Les vassaux de ceci
veulent à leur tour posséder des vassaux cela ni par créer de nombreuses clientèles et des dangers de
sédi ons pour l’état. En e et, le vassal obéi d’abord à son seigneur avant d’obéir au roi, le seigneur fait écran
entre ses vassaux et les agents de l’état ou de l’église l’ordre carolingien s’en trouve menacé. Comme les
carolingiens sont impuissants à enrayer ce mal ils cherchent à discipliner la vassalité. Le roi s’e orce de faire du
seigneur un intermédiaire vis-à-vis de ses vassaux et ainsi le seigneur devra convoquer ses vassaux à l’armée
royale les assemblées, les amener lui-même au roi ou bien le roi lui donne des pouvoirs encore plus étendus à
savoir que les vassaux ruraux vont pouvoir juger leurs propres vassaux pour les causes mineures. Cependant,
ces remèdes ne sont pas en danger. En e et des réseaux de vassaux se cons tuent et s’opposent aux
hiérarchies de fonc ons dans l’église et dans l’état car l’esprit est di érent, c’est un esprit de clientèle (entre
seigneur et vassaux) opposé à celui de fonc on publique. Alors le roi cherche aussi à u liser la vassalité à son
pro t par le jeu du serment de délité. A la n. Des années 780 charlemagne est en but face à une série de
complot un est fomenté par un de ses ls naturels pépin le bossu. A ce e occasion charlemagne prends
conscience de l’extraordinaire force des clientèles car pépin le bossu a réussi à entrainer derrière lui de
nombreux vassaux qui se considèrent davantage tenu qu’à obéir aux rois. Ces complots décident charlemagne à
reme re en usage le serment de délité mérovingien, le leudesamium que les guerriers prêtaient au roi. En 789
ce sont tous les sujets de l’empire qui doivent désormais lui prêter se serment.

13 ans plus tard, en 802 Charlemagne change ce serment il ajoute une clause selon laquelle tous les sujets
prome ent d’être dèles au roi « comme un vassal doit l’être envers son seigneur ». Ce nouveau serment est
calqué sur le serment de délité vassalique ça signi e que l’empereur veut vassaliser tous ses sujets. Ce qui a

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deux conséquences : un renforcement du lien qui unie les sujets à l’empereur, la seconde plus néga ve c’est un
changement de la nature de ce lien ce n’est plus un lien de nature publique c’est-à-dire tenant à sa fonc on de
roi mais ça devient un lien personnel, un lien d’homme à homme, les sujets ne considèrent plus l’obéissance
comme un devoir naturel envers leur souverain mais comme le résultat d’une promesse. La délité promise
devient contractuelle. De plus, le contrat oblige le souverain et s’il ne remplit pas ses obliga ons en
contrepar e de la délité de ses sujets, la révolte devient légi me.

Louis le pieu, son règne représente un véritable drame parce que en fait pendant la première par e de son
règne on a cru à un empire uni après un temps de raillement cet idéal s’est écroulé. Son histoire est celle d’un
projet très exigeant qui est balayé, certains principes vont perdurés dans l’histoire de la monarchie notamment
le ministère du roi. Lorsqu’il apprend la mort de son père il réside dans son royaume d’aquitaine, il entreprend
aussitôt le voyage vers Aix la chapelle. Ce voyage a été relaté par Ermold Lenoir qui en a ré un poème.
L’accession de louis à l’empire a suscité un élan d’enthousiasme chez les plus modestes. En e et il s’était a ré
une excellente réputa on lorsqu’il était roi d’aquitaine, la réputa on d’un roi pieu et proche des plus modestes.
Lorsqu’il devient empereur il conserve des liens privilégiés avec des ecclésias ques Agobard. C’est sous leur
in uence qu’il prend l’ordina o imperii. Durant les années qui vont suivre une série d’évènement vont
perturbais l’objec f ini ale. Le premier incident vient de Bernard d’Italie, pe t- ls de charlemagne. En dépit de
l’engagement pris devant charlemagne louis avait oublié Bernard dans l’ordina o imperii. Aussitôt après avoir
appris le contenu de l’ordina o imperii Bernard forme une conjura on avec les grands qui sont mécontents des
changements depuis 814. Louis réplique par une formidable levée d’armée royale si bien que Bernard est obligé
de se rendre il est jugé à Aix la chapelle au tribunal du palais et il est condamné à mort. Par « grâce » de
l’empereur on se limite à lui arracher les yeux. Louis le pieu sous la pression des évêques et pris par les remords
reconnaît publiquement qu’il n’aurait pas dû in iger se châ ment à Bernard. L’année suivante c’est la naissance
d’un nouveau ls qui lui vient de sa seconde épouse Judith, Charles. Les évêques sentent que l’ordina o impérii
risque d’être remise en cause sous les exigences de Judith sous la pression des évêques louis le pieux
convoques 4 assemblées qui se ennent simultanément en 829 dans 4 grandes villes de l’empire. C’est dans les
actes de se concile qu’est dé ni le ministère royal avec les qualités que doit avoir le roi. Les évêques insistent
sur la nécessité de maintenir l’unité de l’empire. Peu après l’a rontement va tout de même éclater lorsque louis
le pieu en aout 829 exprime sa volonté de remanier l’ordina o imperii et d’a ribuer à Charles un territoire sur
la part de Lothaire. Lothaire se soulève et il reçoit d’ailleurs l’appui d’un grand nombre d’évêques et d’abbé et
l’appui de ses deux autres frères. A cause des rapports de force louis le pieu doit abandonner ses insignes
impérieux et laissé la place à Lothaire. Mais les frères de Lothaire le lâche et louis est admis à revê r à nouveau
le tre d’empereur. Louis le pieu meurt en 840.

B. Un territoire dévasté par les invasions.

Une des caractéris ques dominantes du 9ème siècle est l’insécurité permanente. Elle est principalement liée aux
invasions normandes que relai au siècle suivant les hongrois et les Sarazins. Les normands ce sont les hommes
du nord, ce sont d’ancien germain installé depuis des siècles sur les rivages de la Scandinavie. A la n du 8ème
siècle ils sont poussés par leur expansion démographique et par le progrès de la naviga on et ils émigrent. Ils
a aquent la par e occidentale de l’empire à par r des années 840. Ils arrivent en pe te bandes sur des
drakkars. Ils installent des repaires sur les côtes et les estuaires et ils peuvent correspondent avec des bateaux
amis grâce à des feu signalisa ons. A par r de là ils s’étendent partout car les euves perme ent à leur bateau
à fond plat d’avancer très loin à l’intérieur du royaume et de conduire des opéra ons terrestres très
dévastatrices. Ces assauts répétés tout au long de la seconde moi é du 9ème siècle con nuent à désorganiser
l’économie fragile et à désorganiser les structures administra ves.

Face à ses invasions dévastatrices la résistance militaire est mal organisée. Charles le chauve essaie alors de
généraliser à l’ensemble du territoire le système des duchés et des marches qui jusque-là servait à la défense

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des fron ères et n’était donc installé que dans ces zones (zones frontalières). Ce système se révèle assez
ine cace en ce qui concerne les normands car la cavalerie franque n’est pas adaptée pour répondre aux raids
très dispersés. Finalement le gouvernement carolingien est obligé de négocier avec les envahisseurs normands
et d’acheter leur départ. De même les grandes abbayes qui possèdent un patrimoine foncier important ne
réussissent à préserver leur sécurité qu’en versant de lourdes rançons mais ces rachats de sécurité et ces
rançons ne perme ent que d’obtenir un court répit. L’envahisseur normand exige leur renouvellement
fréquent. La seule façon d’échapper à ce e pression est d’abandonner aux normands un territoire bien
circonscris bien délimiter a n qu’ils se xent. En 911, le roi Charles III le simple, se résout à passer le traité de
Saint Clair sur Epte avec le chef des normands qui est Rollon, le roi lui cède toute la région de la basse seine
autour du comté de Rouen. Ce territoire s’élargira par la suite et il deviendra la Normandie. En échange Rollon
et ses guerriers se conver ssent au chris anisme, ils prêtent serment de délité au roi carolingien et ils
prome ent de protéger le royaume face à toutes nouvelles invasions vikings. Une fois les normands stabilisés
l’insécurité n’est pas pour autant jugulée, les peuples de l’est des cavaliers désignés sous le terme de Hongrois
qui étaient installés dans la plaine du Danube envahissent le duché de Bavière vers l’an 900. Ils traversent toute
la Germanie et ils poussent leurs incursions toujours très violentes avec pillage et incendie jusqu’en
Champagne, Bourgogne et Languedoc. Le regnum francorum est a aqué au sud par les Sarrazins, après la mort
de Mahomet en 632 les musulmans se répandent pour conver r les in dèles dans le cadre d’une guerre de
conquête (le Djihad = guerre sainte). A par r des régions conquises l’Espagne, l’Afrique du nord et les îles
méditerranéenne que les arabes lancent leurs opéra ons sur le regnum. Ils ravagent l’Italie et le midi de la
France à par r de 827. Marseille est mise à sac en 838 et Arles en 842. A la n du XIXème siècle les arabes
réussissent à s’installer durablement en Provence près de Saint Tropez. De là ils mul plient leurs incursions vers
l’intérieur des terres vers les grands domaines et vers les monastères pour y capturer des prisonniers qui sont
ensuite revendu comme esclaves. Toutes ces incursions créent une insécurité locale qui contribue à produire
une désagréga on administra ve. Elle apparaît à deux égards d’abord concernant les missi dominici à cause de
l’insécurité des routes ceux-ci ne sont plus choisi parmi les agents du palais mais parmi les notables locaux. Ces
missi vont être moins les hommes du roi que ceux d’une région. C’est pourquoi les tournées des missi
deviennent plus rares et nalement à la n du XIXème siècle ce e ins tu on disparait. Le deuxième signe est
rela f aux grands commandements régionaux que Charles le chauve créés à par r du 860 au pro t des plus
cèles et des plus ac ves. Le roi cherche à avoir sur place des hommes dont ils soient sûr pour mater les
éventuelles révoltes des comtes et pour faire face aux incursions des envahisseurs. Charles le chauve regroupe
ainsi plusieurs comtés sous le commandement militaire d’agents qui vont prendre le nom de duc ou de
marquis. Les ducs et marquis sont dotés de pouvoir militaires extraordinaires ils peuvent lever le con ngent de
l’armée sans en avoir reçu l’ordre du souverain. Le pres ge et la puissance de ces anciens comtes sont ainsi
accrus. Robert le fort qui est l’ancêtre des capé ens reçoit ainsi le commandement d’un vaste ensemble qui
regroupe les contés d’Angers, de Blois et de Tours. Sous Charles le chauve ces grands commandements sont une
ins tu on habile et e cace car le roi ent bien en main leur tulaire et d’ailleurs il lui arrive de les muter. Ces
grands commandements sont dangereux pour l’avenir à par r de 877, ces chefs régionaux n’obéissent plus au
roi. Par la suite, sous la féodalité leurs territoires formeront des principautés territoriales indépendantes.

Conclusion :

De mul ples facteurs, la patrimonialité du territoire, vassalité et les invasions se conjuguent et provoquent la
désagréga on de l’état carolingien. Les grands pro tent de la situa on pour s’émanciper et accroître leur
propre autorité.

II. L’émancipa on des grands.

Elle se produit à travers le statut de leur charge et par l’accession de l’un des leurs au trône.

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A. L’appari on de l’hérédité des honores.

Les agents du roi donc les comtes reçoivent de lui une charge publique appelée honor. Durant l’exercice de leurs
fonc ons ils ob ennent les revenus et la jouissance de domaines importants a ectés au comté et ces revenus
on les appelles les béné ces. En droit le comte ne reste en fonc on que temps qu’il plait au roi. Au court des
XIXème et XXème siècle les comtes vont progressivement acquérir l’hérédité de leurs honores. En e et, deux
assemblées cons tuent des étapes dans ce passage vers l’hérédité des fonc ons publiques. Lors de l’assemblée
de Coulaines en 843, Charles le chauve s’engage à maintenir les honores et les droits de grands en échange de
leur sou en. En e et, la conclusion du traité de Verdun en août 843 n’a eu d’e ets décisifs que dans les
rapports entre Charles et ses frères. Charles va donc passer un accord avec les grands de la Francia de l’ouest
a n que ceux-ci le reconnaissent comme roi. C’est un accord donnant donnant qui reconnait l’honor de chacun
au sens de puissance publique, d’un côté les grands reconnaissent la fonc on de roi de Charles tandis que de
l’autre côté le roi Charles main ent les grands dans leur charge il reconnait l’honor de comte, de duc… il ne
procède pas à des remaniements lorsqu’il monte sur le trône. Par l’assemblée de Quierzy sur Oise en 877, une
fois devenu empereur Charles le chauve prépare une expédi on en Italie pour défendre le pape qui est menacé
par les arabes. Lors de l’assemblée, Charles le chauve règle avec les grands la situa on du royaume en son
absence. Pour inciter les comtes à le suivre Charles accepte qu’en cas de décès de l’un d’eux lors de ce e
croisade, le ls de ce comte lui succèdera provisoirement dans sa charge. Ce e disposi on est inscrite dans le
capitulaire de Quierzy sur Oise. Le roi n’entend pas apporter de modi ca on aux règles concernant les
nomina ons comtales dont il entend rester le maître. D’ailleurs il se réserve la possibilité de con rmer ou non la
fonc on des nouveaux comtes à son retour. Mais il est clair que les grands escomptes la possibilité d’une
transmission héréditaire de leurs honores. Ce e hérédité va s’instaurer sous les règnes très bref des
successeurs de Charles le chauve qui meurent au cours de ce e expédi on d’Italie. Louis le bègue pour
succéder à son père est obliger de négocier avec les grands, il accepte de leur renouveler leurs charges
comtales, il accepte aussi certains marchandages c’est-à-dire que les plus puissants vont cumuler plusieurs
comtés seulement si les grands l’acceptent de l’élire roi. Ce vieux système de l’élec on des rois francs qui n’était
plus qu’un rite lorsque les carolingiens étaient forts devient là une réalité. Au même moment l’élec on prends
la priorité sur l’hérédité pour la fonc on royale tandis que l’hérédité prends le pas sur le libre choix du roi pour
la fonc on comtale. L’hérédité c’est-à-dire la stabilité du pouvoir, change de camps passe des rois vers les
comtes. Le déclin royal va se précipiter.

B. La n de la lignée carolingienne.

De 877 jusqu’à 888 la situa on des grands se consolide elle est favorisée par 4 règnes éphémère où les rois
règnent et meurent trop jeunes pour pouvoir contrarier les ambi ons comtales. En e et, ces 4 rois se sont
succédé avec l’accord des grands mais toujours dans la famille Carolingienne. Les grands désignent ceux qui ont
un réel pouvoir dans la société les ducs, les contes, les évêques ou les abbayes. En 888 les grands élisent pou roi
l’un des leurs, Eudes qui est le ls de Robert le fort et c’est aussi le grand-oncle d’Hugues Capet. Le duc Eudes a
fait la preuve de ses capacités militaires en défendant paris contre les normands là où le roi carolingien avait
renoncé. Avec l’avènement du Rober ens Eudes pour la première fois depuis 751 il y a en occident des rois qui
n’appar ennent pas à la ligné carolingienne. Pour autant Eudes ne va pas créer une nouvelle dynas e car la
réalité du pouvoir est désormais aux mains des grands qui au gré de leurs intérêts poli ques vont désigner soit
un carolingien soit un Rober en pendant 1 siècle. En 888, l’échec poli que des carolingiens est évident, les
temps féodaux commencent. On voit apparaitre les traits de la féodalité : puissance et hérédité des comtes,
a aiblissement du roi et liens personnel unissant les comtes et le roi.

Conclusion :

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Sous les carolingiens le pouvoir est trop souvent con é à des agents qui considèrent la chose de l’état comme
leur appartenant. Certes il a existé un début de théorie même de pra que de la fonc on publique sous
Charlemagne. Les agents recevaient déléga on du pouvoir du prince et exercé ainsi leurs fonc ons. Mais très
vite leur honores est devenu leur chose, leur propriété. L’état en crise leur a paru lointain ine cace et
inexistant, ils l’ont vidé de ses pouvoirs pour le conduire en peu de temps à l’éclatement.

CHARLES LE CHAUVE

Il est appelé le chauve non pas en raison de sa calvi e mais parce que le jour de son couronnement impérial il
se serait fait raser le crane en signe de soumission à l’église. En contrepar e il porte de longues moustaches.
C’est le pe t dernier de l’empereur de Louis le pieu et de sa seconde épouse la princesse Judith de Bavière.
Sa naissance en 823 représente une perturba on majeure pour l’empire elle remet en cause l’édi ce
ingénieusement prévue dans l’ordina o imperii de 817. En e et, en 829, sous la pression de Judith Louis le
pieu témoigne de sa volonté de remanier l’ordina o imperii pour a ribuer à Charles un territoire prit sur la
part de Lothaire, l’ainée des ls. Ce e date marque le début de longs con its entre Louis le pieu et ses ls.
Lorsque qu’il meurt en 840 Charles commence à régner sur un royaume aux fron ère incertaines puisque les
con its avec ces frères con nuent. Ces con its prennent n lors du traité de Verdun en 843, qui sépare
l’empire en 3, Charles reçoit la par e de l’ouest. En novembre 843, lors de l’assemblée de Coulaines Charles le
chauve est obligé de négocier avec les grands pour ceux-ci le reconnaissant comme roi de la Francia de
l’ouest. Charles est un roi intelligent avec des accès d’ambi on déraisonnable. A la mort de Lothaire il se
partage la Lotharingie avec son frère louis le germanique. Sous son règne les normands envahissent le
royaume et il tente de les comba re en généralisant à l’ensemble du royaume les grands commandements
militaires régionaux. Après la mort de Lothaire le re d’empereur est vacant et Charles ob ent d’être
couronné empereur à Noel 875 dans la basilique Saint Pierre de Rome. En 877, il est appelé par le pape en
Italie pour le défendre contre les Sarrzins, avant de par r il signe l’accord de Quierzy sur Oise avec les grands
où il promet de conserver leurs charges à leur ls si ces grands meurent pendant l’expédi on. Mais
nalement c’est Charles qui meurt durant le voyage du retour et laisse le trône à son ls louis le bègue. Il
meurt en 877.

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