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INTRODUCTION

La philosophie Platonicienne a sans doute été fortement influencée par le culte grec
traditionnel, donc par les rituels religieux et les divinités de la Grèce antique ; c’est sans doute
la raison pour laquelle il fait allusion dans certains de ses ouvrages des prêtres, du culte ou du
temple. Tout ceci renvoi à la religion traditionnelle grecque et nous amène à nous interroger
sur le rôle des dieux dans la philosophie de Platon. Quelle est alors la conception
platonicienne de la divinité ou du divin ? La réponse à cette interrogation constituera le fil
conducteur de notre réflexion où il sera pour nous question de présenter dans un premier
temps une brève biographie ainsi que les œuvres de Platon, ensuite, nous présenterons les
remarques générales de Platon sur la piété, avant de présenter la conception platonicienne du
divin dans ses dimensions physiques et métaphysique, puis, nous parlerons du divin dans
quelques œuvres de Platon, notamment la république et les lois, et enfin, nous ferons une
brève évaluation de cette conception platonicienne du divin en présentant les mérites ainsi que
les limites de cette pensée platonicienne.

I- VIE ET ŒUVRES DE PLATON

1- VIE

Platon est un philosophe grec né à Athènes en 427/428 avant Jésus-Christ. Il aurait dû


s’appeler ARISTOCLES comme l’a voulu sa famille ; le nom Platon est tout simplement un
sobriquet qui lui a été donné par son professeur de gymnastique à cause de sa carrure
imposante. L’évènement fondamental de la vie de Platon est la rencontre qu’il fit avec Socrate
et qui devient dès lors son maitre à penser. C’était à l’âge de 20ans, tandis que Socrate en
avait 63. Cet évènement fondamental de la vie de Platon à été qualifié de choc des contraires
car Platon, jeune aristocrate, beau à coté de Socrate, âgé et fort laid, mais, d’une sagesse
incommensurable. Leur cohabitation ne fut pas assez longue, puisque huit ans plus tard,
Platon verra son maitre condamné à mort, car, obligé de boire de la ciguë. C’est cet
évènement qui le décevra vis-à-vis de la politique et le conduira à travers le monde, pour des
voyages d’instruction. A son retour à Athènes, il crée son institution l’académie au fronton
duquel il inscrira la pensée suivante, « que nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». Il progresse
dans cette institution jusqu’à sa mort en 347/348 avant Jésus Christ. Il avait alors 80 ans1.

2- ŒUVRES

Platon est un philosophe très fécond sur le plan intellectuel, il est l’un des tout premier
philosophe à avoir légué à l’humanité une œuvre écrite et particulièrement dense. La quasi-
totalité de ses œuvres constitue des dialogues, parmi lesquels deux sont de véritables traités, à
savoir la République et les Lois. L’étude critique des œuvres de Platon nous amène à la
subdiviser en trois parties.

 ŒUVRES DE JEUNESSE

Dans ses œuvres, Platon se fait le porte parole de son maitre Socrate dont il a le devoir de
restituer intégralement la pensée, étant donné que ce dernier n’écrivait pas. Parmi ces œuvres
de jeunesse, on peut citer l’apologie de Socrate, Criton et Protagoras.

 ŒUVRES DE MATURITE

Ces œuvres constituent une rupture que l’on peut établir entre Platon et son maître à
penser. Ici, Platon définit de manière précise sa propre pensée. Nous sommes ici au cœur de
l’idéalisme. Parmi ces œuvres de maturité, on peut citer le banquet, la république et le cratyle.

 ŒUVRES DE VIELLESSE

Dans ces œuvres, Platon exprime de manière radicale sa pensée telle qu’elle résulte des
spéculations relatives à sa période de jeunesse et celle de sa maturité. Il est obligé de revenir
sur certaines théories jugées trop idéalistes. Cf. la théorie du « roi philosophe ou du
philosophe roi ». Ici, on peut particulièrement citer les lois et le Timée.

II- REMARQUES GENERALES DE PlATON SUR LA PIETE

Considérons donc quelques remarques générales de Platon sur la piété. D’abord, il est
intéressant de constater que Platon cite Protagoras qui, dans le dialogue du même nom,
définit l’humain comme le seul animal capable de croire aux dieux et de leur édifier autels et
statues, et nous n’avons aucune raison de croire que le philosophe voulait ici contredire le
1
E. BREHIER, histoire de la philosophie, Quadrige/Puf, paris, 1981 ,p.87-88
sophiste (Platon, Protagoras 322a). De manière semblable, Platon déclare dans la République
que les Hellènes se définissent, entre autres, par la vénération des mêmes sanctuaires (Platon,
République V, 470e). Ensuite, c’est surtout le dialogue Euthyphron qui mérite une attention
particulière car il est essentiellement consacré à une définition de la religiosité et sert à réfuter
implicitement l’accusation d’asébie portée à Socrate par Mélétos, dont on apprend justement,
au début du texte, qu’il vient de déposer son accusation chez l’Archon Polémaios, en prouvant
au contraire la sincérité autant que le bien-fondé des sentiments religieux de Socrate. Tandis
qu’une appréciation systématique de l’argumentation générale du dialogue dépasserait le
cadre de cet exposé, il est important de souligner certains aspects des tentatives successives de
Socrate pour établir une définition de la piété. Euthyphron, lui-même devin, asserte dans un
premier essai de définition que la vraie piété consiste en l’obéissance aux lois des dieux et en
la poursuite des impies dont les deux exemples principaux sont le meurtre et le vol de biens
des temples (Platon, Euthyphron 5e). Si les deux prochaines définitions, refusées autant que la
première pour des raisons de logique, ne doivent pas nous concerner – l’une étant que la piété
consiste en ce que les dieux aiment, l’impiété, ce qu’ils détestent (Platon, Euthyphron 9e),
l’autre, que tout ce qui est pieux est aussi juste (Platon, Euthyphron 11e) – la quatrième,
purement empirique, mérite notre attention : Socrate y propose que la piété soit la science de
la prière et du sacrifice. Un peu plus bas, Socrate reformule cette définition, car, puisque la
prière est une forme de demande et le sacrifice, un cadeau (Platon, Euthyphron 14d), la piété
serait donc un commerce, une avec les dieux plutôt qu’une attitude morale (Platon,
Euthyphron 14e). Se pose alors la question de savoir si les sacrifices que font les humains sont
vraiment utiles aux dieux, ou s’ils en apprécient seulement le geste (Platon, Euthyphron 15a-
b). La dernière supposition étant la plus vraisemblable, la définition de la piété se
caractériserait donc à nouveau comme une action aimée des dieux. De manière toute
semblable, dans le Banquet, Platon laisse Éryximaque reprendre implicitement la définition
d’Euthryphon et définir offrandes et divination comme les deux seuls moyens qu’ont les
humains d’entrer en contact avec les dieux, de sauvegarder l’amour entre humains et la piété
envers les dieux (Platon, Banquet 188b-c). Le discours d’Aristophane dans le Banquet, que
l’on connaît bien grâce au mythe de création de l’homme et de la femme à partir d’un
Hermaphrodite, reprend un autre élément de l’Euthyphron : la motivation principale de Zeus,
qui le porta plutôt à mutiler l’homme aveuglé par l’arrogance qu’à le terrasser comme les
Titans, émanait de sa volonté à s’assurer aussi aux futurs honneurs et offrandes (Platon,
Banquet 190c)2.
2
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III- CONCEPTION DU DIVIN CHEZ PLATON

Après l’étonnement des premiers philosophes, puis les recherches dans le domaine de
la cosmologie, ensuite de la réflexion sur l’homme, et même jusqu’ à nos jours, la question du
divin reste une des préoccupations majeures de la philosophie. Apportant sa part de
contribution à cette question, Platon essaye de nous présenter des dieux physiques et un dieu
métaphysique.

1- LES DIEUX PHYSIQUES DE PLATON

« Tout est plein de dieux »3, Platon le répète sans cesse dans les Lois. Il veut montrer
qu’il y a une diversité de dieux dans le sensible. En parlant de « dieux » au pluriel, il fait ainsi
allusion aux divinités qui étaient adorées dans la cité grecque. La notion de dieux corporels
qu’il retient s’accorde donc avec la mythologie traditionnelle, mais il ne s’ensuit pas qu’à ses
yeux l’aspect physique des dieux puissent être assimilé à celui des hommes, lequel est soumis
au changement, comme changent aussi les opinions humaines. Les dieux sont des vivants
immortels, dotés d’une âme et d’un corps. Les formes intelligibles sont incorporelles et ne
peuvent être ni avoir une âme. Platon présente les dieux de la mythologie grecque et plus
précisément lors du procès de Socrate. L’une des motifs de condamnation de Socrate était le
fait qu’il était impie et n’honorait pas les dieux de la cité. Et Socrate de réfuter en ces
termes : « Eh ! Par Zeus, et voilà deux fois que j’ai essayé de préparer ma défense mais la
voix démoniaque s’y est opposée »4. Juste pour montrer qu’il n’était pas en déphasage avec
les dieux de la cité envers qui, il a été accusé.
En fait, dans plusieurs de ses dialogues comme l’Apologie de Socrate, tout comme
dans Le Phèdre, Platon fait mention des dieux qu’on dirait physique tels que « Zeus »,
« Hadès » sans toutefois oublier le dieu « Apollon ». Platon dans le Cratyle, explique que les
offrandes au Dieu Hestia doivent toujours être faites 5. Par ailleurs dans le Timée, Platon
précise également que les prières doivent être présidées par les dieux Athéna et Zeus 6. Bref,
dans presque tous es dialogues, Platon mentionne des dieux : honorés et vénérés dans la cité.
Ces dieux sont des êtres non seulement mythique, mais aussi transcendants vers lesquels les
hommes ont recours pour assure leur protection. Ce sont des êtres qui sont au-dessus des

3
PLATON, Les Lois, livre X, 899b 9.
4
PLATON, Apologie de Socrate, Paris, Masseu, 2010, 2è éd.
5
PLATON, Cratyle, 401b-e.
6
Encarta 2009. (21b).
hommes. Mais seulement, remarquons que Platon les appelle « des dieux » en fait, ce ne sont
que de petites divinités. Au-delà de ces divinités, on trouve un divin. Un divin déterminé et
définit et donc Platon ne nome pas « Dieu ». Nous parlons du dieu physique ici dans la
mesure où il est nommé et on peut voir leur agissement dans le monde. Autrement dit, ce sont
les sensibles, des dieux qui se laissent découvrir au moyen de expérience sensible.

2- LE DIEU METAPHYSIQUE CHEZ PLATON

Dans cette partie, il s’agit pour nous de montrer clairement l’être transcendant chez
Platon. En fait, c’est pour justifier notre titre adopté : Dieu métaphysique.
En effet, Platon ne nomme pas le divin « dieu » mais plutôt il lui donne des attributs
selon lesquels Dieu est la bonté qui ne connait pas d’envi à l’égard de l’homme. Dans
l’échelle de valeur de la connaissance, cette idée de Dieu est au sommet et est considéré
comme « le Bien ». Dans la République au livre septième, en présentant sa dialectique, il
montre qu’il existe un démiurge, qui est une sorte d’artisan sans être artiste. Ce démiurge
considéré comme un dieu mais du monde sensible. En outre, Platon identifie le Dieu absolu,
fondement du monde avec l’idée du Bien plus haut.7
Dans le Timée, Platon écrit : « Il était bon, or, en ce qui est bon, on ne trouve aucune
jalousie à l’égard de qui que ce soit »8. Dieu est considéré par Platon comme le principe
premier du devenir c’est-à-dire du monde. Il est l’être parfait, l’être le meilleur, il est
beau.9Selon Platon, Dieu est auteur de l’ordre et de l’harmonie dans le monde. C’est un être ni
immortel, ni totalement indissoluble, épargné de la mort. 10 En somme Platon qualifie Dieu qui
déjà se trouve dans le monde intelligible, comme l’idée la plus parfaite qui puisse être et vers
laquelle sortent et retournent toutes les idées bonnes qui puissent exister.

IV- LE DIVIN DANS QUELQUES ŒUVRES DE PLATON

7
Encyclopaediae universalis
8
PLATON, Timée/Critias, Paris, GF Flammarion, 1992, 5è éd. P. 118.
9
PLATON, Op.cit., p. 119.
10
PLATON, Op.cit., p. 133.
1- LE DIVIN DANS LA REPUBLIQUE

Voici la législation religieuse que nous pouvons trouver dans la République, dont la
référence cultuelle de la mise en scène du dialogue par la mention de la divinité thrace
Bendis a déjà été soulignée (Platon, République I, 327a et 328a). Hormis quelques détails
démontrant bien qu’il projetait de suivre étroitement les coutumes traditionnelles, Platon ne
donne presque pas de spécifications sur le rituel, mais propose que ces lois soient décidées
par l’Apollon pythique. Cette référence ne doit pas nous étonner : Apollon pythique étant
connu dans tout le monde grec non seulement comme inspirateur de législateurs mythiques
tels que Lycourgue (Hérodote I, 65), mais aussi de beaucoup d’autres villes et colonies
grecques à l’époque historique. Ce contraste entre la prolixité au sujet de l’organisation
pratique de l’État et le peu d’indications touchant le domaine religieux est révélateur, car les
quelques commentaires sur la religiosité des gardiens et des rois-philosophes frôlent tous le
panthéisme philosophique et n’ont rien à voir avec le culte traditionnel, même si les
dirigeants sont également éduqués suivant les croyances populaires et n’accèdent que peu à
peu à la pensée libérée de tout préjugé grâce au système de formation très complexe qu’a
dressé Platon (Platon, République II, 376e ; 377d). Remarquons aussi que le but du culte de
la majorité de la population est néanmoins de suivre les formes de vénération
traditionnelles, bien que fortement épurées sous un aspect éthique, et de faire en sorte que
les dieux soient aimablement disposés : une attitude qui contraste déjà remarquablement
avec le rejet de ce genre de définition de la piété par Socrate dans l’ Euthyphron – et il n’est
peut-être pas trop hasardeux de voir déjà ici un indice relatif au changement d’attitude de
Platon vis-à-vis de la religiosité traditionnelle, qui culminera dans le conservatisme des Lois.
En ce qui concerne la fameuse critique que Platon fait des mythes d’Homère, il est
intéressant d’examiner comment Platon voulait utiliser quelques-uns de ces mythes qui
devaient être censurés. Platon fait dire à Socrate que les mythes de la castration d’Ouranos
et de Kronos ne doivent être rendus publics vu leur moralité néfaste. Néanmoins, il propose
de les élever au rang de mystères initiatiques et de les expliquer seulement à ceux qui font
preuve de leur intérêt profond par le sacrifice d’un animal très grand ou très inhabituel, afin
de devoir initier seulement un minimum de personnes à ces mythes. Mais, bien que nous
percevions ici une certaine appréciation du symbolisme philosophique même des mythes
apparemment les plus immoraux, nous voyons en même temps la manière dont Platon
différencie la religion des citoyens, dirigée et manipulée par les gardiens, de la rationalité du
philosophe lui-même, qui peut se permettre de juger de l’opportunité de la circulation de
ces histoires religieuses, preuve de la distance entre la réalité rationnelle des convictions
philosophiques et les vérités purement symboliques et, tout au plus, initiatiques des
croyances populaires11.

2- LE DIVIN DANS LES LOIS

C’est surtout dans les Lois, testament politique du vieux Platon, que le philosophe
désillusionné s’est consacré à la législation religieuse et donc à une réappréciation des cultes
traditionnels, mais sous un angle qui n’est plus celui de la rationalisation et transcendance
des coutumes ancestrales, mais bien celui du conservatisme radical. Bien que nous trouvions
encore quelques remarques éparses sur les défauts moraux de certains mythes (p. ex.
Platon, Lois I, 636c-e), l’épuration philosophique de la religion est réduite au strict minimum,
et il n’y a rien de comparable avec les remarques de la République concernant Homère, dont
l’appréciation est extrêmement adoucie. L’État des Lois se fait gardien jaloux des traditions
et ennemi de toute réforme, et le passage le plus révélateur des Lois consiste en la remarque
que fait l’Athénien, le protagoniste principal, en décrivant les humains comme de simples
marionnettes passant leur vie en jeux agréables mais futiles et ayant peu d’accès aux vérités
profondes. Mais lorsque l’un de ses interlocuteurs se révolte contre cette dépréciation de
l’homme, l’Athénien concède de manière presque désillusionnée que son rapport avec la
grandeur divine lui a certainement trop démontré le peu d’importance qu’a l’humain face à
la divinité (Platon, Lois 804b-c) – une expérience qui ne peut être interprétée que comme
référence autobiographique au désenchantement de Platon face au contraste entre son
échec en Sicile, d’un côté, et ses succès spéculatifs et théologiques, de l’autre. Cette
religiosité n’est donc pas de façade et uniquement au service des propos politiques, mais
sincère et profonde. Comme nous l’avons déjà mentionné, le premier mot des Lois est
« dieu », et leur cadre est défini par la référence à un culte, dans ce cas-ci le pèlerinage vers
la grotte sacrée de Zeus sur l’île de Crète (Platon, Lois I, 625a-b). L’Athénien y dresse avec
l’aide de ses interlocuteurs Clinias et Mégille de nombreuses lois religieuses destinées à la
colonie panhellénique fictive de Magnésie. Déjà, la première de ces lois démontre
parfaitement l’esprit religieux du vieux Platon et son adhésion aux formes religieuses

11
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traditionnelles. Car, en nette opposition avec la phrase homo mensura de Protagoras, il dit :
« Dieu est la vraie mesure de toute chose ; il l’est beaucoup plus qu’un homme, quel qu’il
soit » (ce qui laisse supposer que Platon aurait remplacé l’idée du Bien et du Bon par la
divinité et ainsi échangé la recherche intellectuelle par l’approche théologique). C’est pour
cette raison qu’il faut, selon Platon, se rendre semblable à Dieu par la vertu et la justice pour
être aimé de lui, car il ne peut y avoir de proximité qu’entre des créatures se ressemblant. Et
c’est de cette maxime qu’il qualifie de « la plus belle et la plus vraie de toutes », qu’il déduit
la nécessité pour l’homme qui se veut juste de sacrifier aussi aux dieux et de communiquer
avec eux par des prières, des offrandes et un culte assidu pour avoir une vie heureuse. La
piété est donc une vertu nécessaire pour le bien de tout l’État. Tout comme l’homme, la cité
entière suivra également ces préceptes en vénérant les habitants de l’Olympe, les dieux de la
cité, les divinités souterraines et les démons (Platon, Lois IV, 716c-717b). Rien ne permet
mieux de comprendre le changement fondamental des vues religieuses de Platon
concernant le culte traditionnel face aux positions de ses écrits de jeunesse que le passage
où il explique – en citant même Homère (Odyssée III, 26-28) –, que le but du culte est de
s’assurer l’aide des dieux et la défaite de ses ennemis (Platon, Lois VII, 803e) – la même
définition qu’avait jadis énoncée Euthyphron et qu’avait réfutée Socrate (Platon, Euthyphron
5e). Quel contraste avec la religiosité abstraite et la piété rationnelle des dirigeants de la
République, atteintes seulement par l’éducation scientifique et la spéculation
philosophique ! Les habitants de Magnésie, par contre, autant que leurs gardiens, sous
étroite surveillance intellectuelle de la part d’innombrables institutions censurantes, n’ont
jamais pu suivre une éducation intellectuelle poussée et doivent se contenter du culte
traditionnel, puisque même l’éducation philosophique des dirigeants est remplacée par les
mathématiques dont l’importance dans les Lois témoigne du pythagorisme croissant du
philosophe âgé Platon explique qu’un législateur ne doit rien changer aux lois et rituels
divins déjà établis sur le territoire avant l’arrivée des colons (Platon, Lois V, 738b-c) et,
nonobstant la manière dont ceux-ci ont vu le jour, comme par exemple par les oracles de
Delphes, de Dodone, d’Ammon ou par d’anciennes traditions (comme des apparitions ou des
inspirations divines), reprenant certainement ici une tradition bien établie. L’institution des
fêtes religieuses est décrite de manière complexe : d’une part, Platon explique que les fêtes
et les sacrifices seront organisés suivant les conseils de l’oracle de Delphes (Platon, Lois VIII,
828a), mais d’autre part, il suppose que la spécification exacte de leur nombre et du
moment de leur célébration devra être précisée par l’État. Plus tard, Platon décrit même le
nombre de ces fêtes : chacune des douze tribus de la cité sera mise sous la protection d’un
dieu ou d’un héros (duquel elles tireront leur nom ; cf. Platon, Lois III, 828b-c) et doit lui
célébrer deux fêtes par mois avec des offrandes, des sacrifices, des jeux, des chœurs et des
danses rituelles de jeunes filles et garçons nus pour l’occasion, pour faire honneur aux dieux
et permettre aux jeunes gens de se connaître dans le but de contracter de futurs mariages.
Plus tard, il spécifie également que le législateur doit décider aussi du nombre de fêtes
réservées exclusivement aux femmes, éviter de mélanger les fêtes pour les divinités
souterraines avec celles des dieux célestes et réserver à la fête de Pluton le douzième mois
qui lui sera dédié. Il spécifie également que les guerriers ne doivent point éviter ou craindre
ce dieu car, comme il l’explique en philosophe, l’union de l’âme et du corps n’est
certainement pas meilleure que leur séparation (Platon, Lois VIII, 828c-d). En ce qui concerne
maintenant le cérémonial des fêtes, auquel Platon accorde une attention particulière, celui-
ci est à fixer dans les dix ans après la fondation de la ville par l’inspiration des participants
(Platon, Lois VII, 804a-b) et surtout par la sagesse du roi-philosophe (Platon, Lois VII, 779a-b ;
cf. VII, 800a). Même les rites dionysiaques et l’utilisation du vin ne sont pas interdits. Les
fêtes religieuses ont donc une place de choix dans l’établissement de l’État, et l’on arrive à
se demander si ce sont les fêtes qui interrompent le sérieux de la vie ou si c’est en elles que
réside justement tout ce qu’il y a de valable et de beau dans la vie de la cité, organisée
autour de la vénération divine12.

V- EVALUATION

Dans cette partie, nous présenterons les mérites de la pensée de Platon, puis, nous
relèverons quelques limites de cette même pensée.

1- INTERET

Dans ses œuvres, Platon reconnait la grandeur de la divinité ainsi que son impact sur la
cité ; il a donc le mérite de valoriser la culture religieuse de son époque et de sa patrie. Platon
nous donne ainsi de comprendre que même dans le monde contemporain, malgré l’évolution

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de la pensée et la croissance rapide des progrès scientifiques et techniques, la culture
religieuse qui a de plus en plus tendances à céder place aux phénomènes de modernismes liés
aux progrès des sciences et des techniques garde toute son importance, car, elle est le gage de
la culture des valeurs morales et éthiques, et par conséquent, elle est garante de la vie
vertueuse que devrait mener tout les hommes pour parvenir au monde intelligible et
contempler les idées selon Platon, ou encore pour contempler Dieu dans son paradis selon les
chrétiens.

2- CRITIQUE

Bien qu’ayant le mérite de valoriser la pratique de la religion dans ses écrits, Platon
dans sa philosophie conçoit le divin d’une façon transcendantale, car en rapprochant dans sa
philosophie Dieu de l’idée du bien en soi qui est le sommet de la hiérarchie de l’être et des
idées dans le monde intelligible, Platon éloigne Dieu des hommes alors que dans la
conception chrétienne, Dieu s’est fait proche de l’homme par le mystère l’incarnation. Par
ailleurs, certains philosophes tel que Baruch Spinoza pensent pour leur part que Dieu est
d’autant plus proche des hommes qu’ils peuvent le rencontrer dans les éléments qui
constituent le monde. Ce pendant, nous pensons pour notre part que les réalités et les vertus
divines que Platon éloigne dans le monde des idées sont présentent dans le cœur ainsi que
dans la conscience de chaque homme ; de ce fait, nous pensons que Dieu, bien qu’étant
transcendant est aussi immanent en l’homme.

CONCLUSION

Parvenu au terme de notre investigation, il était question pour nous de présenter l’idée de
Dieu chez Platon. Nous pouvons retenir en définitive que selon Platon, Dieu est le juste, le
parfait, mieux il est le bien en soi. Toutefois, ce dieu que Platon représente par le bien en soi
dans le monde intelligible, n’est pas physique où déterminé comme Hadès, Zeus, Apollon.
Mais, c’est un dieu transcendant qui se laisse découvrir par la dialectique. Il est un dieu
métaphysique, c’est la raison pour laquelle Platon ne le présente pas explicitement dans ses
œuvres. Ilse laisse reconnaitre dans ses attributs ainsi que dans tout ce qui est beau et bien ;
car de ce qui est bon ne peu découler le mauvais. Dès lors, la justice, la vertu, la beauté,
l’ordre et l’harmonie dans le monde ne sont pas l’œuvre de l’artisan démiurge, mais, plutôt de
l’artiste, l’idée du bien en soi de qui découlent les êtres et les choses dans le monde. Au vue
de tout ce qui précède, nous pouvons dire que cette pensée de Platon présente un intérêt
religieux et théologique.

BIBLIOGRAPHIE

E. BREHIER, histoire de la philosophie, Quadrige/Puf, paris, 1981, 702P.

Hppt://www.ledivin selon Platon.com

PLATON, Les Lois, GF Flammarion, Paris, 2006, 456P.

PLATON, Apologie de Socrate, Paris, Massue, 2007, 126P.

PLATON, Cratyle, 401b-e.

Microsoft Encarta 2009.

Encyclopédie universalis, France S A, corpus 12, paris, 1996, 1526P.

PLATON, Timée/Critias, Paris, GF Flammarion, paris, 1992, 5è éd. 450P.

Platon, la république, paris, GF Flammarion,

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION..............................................................................................1

I-VIE ET ŒUVRES DE PLATON....................................................................1

1-VIE..................................................................................................................1

2-ŒUVRES........................................................................................................2

II-REMARQUES GENERALES DE PlATON SUR LA PIETE......................2

III-CONCEPTION DU DIVIN CHEZ PLATON.........................................4

1-LES DIEUX PHYSIQUES DE PLATON...................................................4

2-LE DIEU METAPHYSIQUE CHEZ PLATON........................................5

IV-LE DIVIN DANS QUELQUES ŒUVRES DE PLATON..........................6

1-LE DIVIN DANS LA REPUBLIQUE...........................................................6

2-LE DIVIN DANS LES LOIS.........................................................................7

V-EVALUATION..............................................................................................9

1-INTERET........................................................................................................9

2-CRITIQUE....................................................................................................10

CONCLUSION................................................................................................10

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