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La Grèce antique

Introduction
I-Les présocratiques
1-Les milésiens
2-L’école pythagoricienne
3-Les éléates
4-Les sophistes
II-Les socratiques
1-Socrate
2-Platon
3-Aristote
III-Les post-socratiques
1-Le scepticisme
2-Le stoïcisme
3-L’épicurisme
Conclusion

Introduction
L’histoire de la philosophie grecque commence officiellement à partir du VI
ème avant Jésus Christ. Cette période correspond à celle qu’on appelle
couramment ‘’Le miracle grec’’. A partir de cette période, la philosophie de
manière générale connaitra un essor considérable. Pendant plus de trois siècle,
des penseurs apporteront des points de vue très riches et variés sur les
problèmes du monde. Quels sont ces penseurs et quelles a été leur
contribution à la sagesse mondiale ? Notre leçon sera organisée autour du
personnage le plus marquant qui est Socrate. Ainsi, nous l’aborderons en trois
étapes : Les présocratiques, les socratiques et les post-socratiques.
I-Les présocratiques
Cette appellation désigne les penseurs qui ont vécus avant Socrate. La
philosophie de penseurs se caractérise essentiellement par l’explication de la
nature. En effet, ils se sont consacrés à la réflexion sur l’origine du monde, sur
son élément primordial ou son principe premier. Ils ont répondu à la question
suivante : De quoi est fait le monde ? C’est pourquoi on dit que les
présocratiques étaient des naturalistes. On peut relever :
1-Les milésiens
Les milésiens sont des penseurs de la cité de Milet. Ils sont connus pour être
les premiers philosophes grecs. Leur chef de file est Thalès de Milet (624-546 av
JC). Mathématicien, il est connu pour avoir inventé un théorème sur le triangle
qui porte son nom. Pour Thalès, le principe premier de la nature est l’eau. Tout
vient de l’eau et tout retourne à l’eau. Le terre serait comme un disque qui
flotte sur l’eau. La valeur de cette réponse réside dans le fait qu’elle est la
première qui rompt avec l’irrationnel ou les mythes.
Mais à la même question, le disciple de Thalès Anaximandre (610-545 av JC)
pense que l’infini ou l’indéterminé ou encore l’illimité est le principe premier
du monde. Pour lui, la naissance d’une chose présage aussi sa fin. C’est pour
cette raison qu’il pense le monde est composé de plusieurs autres mondes qui
naissent et qui disparaissent.
La troisième grande figure de l’école milésienne est Anaximène (585-525 av
JC). Disciple d’Anaximandre, il soutient que l’air est le principe premier du
monde. Le monde est rempli d’air, toute vie commence par le souffle qui est de
l’air. De même, l’eau est selon lui de l’air contracté ou condensé et le feu de
l’air réchauffé.

2-L’école pythagoricienne
Comme son appellation l’indique, il s’agit d’une tradition philosophique dont
le père est Pythagore de Samos (580-497 av JC). Comme Thalès, Pythagore est
connu comme l’auteur d’un théorème qui porte son nom. Egalement appelé
pythagorisme, on apprenait les mathématiques dans cette école. Pour eux,
l’origine de l’univers ne pouvait pas être dans les choses qui changent. C’est
pourquoi il faut la rechercher dans les idées pures exprimées par les nombres.
Les pythagoriciens pensaient ainsi que les nombres expliquent l’harmonie du
monde. C’est pourquoi ils soutiennent : « Les nombres gouvernent le monde. »
En plus, l’école pythagoricienne apparait comme une secte religieuse. En effet,
les pythagoriciens croient à l’immortalité de l’âme. C’est pour cette raison qu’ils
croient à la métempsychose ou à la transmigration de l’âme c’est-à-dire
qu’avec le temps, l’âme se transforme pour devenir une autre chose en
fonction des actions de l’homme.
3-Héraclité d’Ephèse (520-480 av JC)
Héraclite est souvent considéré comme le précurseur de l’ontologie c’est-à-
dire la philosophie de l’être. Autrement dit, sa pensée traite de ce que
l’existant est en profondeur. Pour lui, tout dans l’univers est en mouvement
perpétuel. Cela veut dire que tout ce qui existe change ou se transforme, rien
n’est stable. On dit que Héraclite est partisan du mobilisme car l’être est
changeant ou est en devenir chez lui. Il soutient à ce propos que « tout
s’écoule, on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve car de nouvelles
eaux couleront. » En outre, Héraclite pense que la nature est régie (conduit)
par la guerre des contraires. Par exemple, le chaud est opposé au froid, l’ordre
au désordre, le sec à l’humide, etc. Cette opposition est nécessaire pour
l’harmonie de l’univers. Héraclite affirme : « La guerre est père et roi de tout. »
4-Les éléates
L’école d’Elée a été fondée par Xénophane de Colophon. Mais ses figures les
plus connues sont Parménide d’Elée (515-450 av JC) et son disciple Zénon
d’Elée (489-460 av JC). La philosophie des Eléates est opposée à celle
d’Héraclite. Chez eux, contrairement à ce que pense Héraclite, l’être ne change
pas, le mouvement ou le devenir n’existe pas. On dit que la pensée des Eléates
est l’immobilisme. C’est pour cela que Parménide pense par exemple qu’un
objet qui existe reste ou demeure tel car s’il existe, il ne devient jamais autre
chose, ce qui n’existe pas n’a pas de nature. Ce sont les organes de sens qui
nous trompent en nous faisant croire le contraire. C’est pourquoi il
soutient : « L’être est, le non être n’est pas. »
5-Les sophistes
Contrairement aux premiers philosophes, les sophistes ne s’intéressaient ni la
question sur l’origine de l’univers, ni sur celle de l’être. Ils étaient doués à la
rhétorique c’est-à dire qu’ils avaient l’art de bien parler. Ils enseignaient donc
leur savoir moyennant rétributions. Très cultivée, les sophistes arrivaient à
convaincre le athéniens notamment la jeunesse. Pour les sophistes, ce qui
importe n’est pas la recherche de la vérité mais l’art de convaincre. Cela se
justifie par le fait qu’ils pensent que nul ne peut dire à l’autre ce qui est vrai ou
ne l'est pas. Selon les sophistes, il n’y a pas de règles claires et précises pour
définir la vérité, le juste, le bien, le sensé, etc. Ces questions dépendent
toujours de la position de chacun. C’est pour cela qu’on dit que chez eux, la
morale est relative. A ce propos, Protagoras (490-420 av JC)
déclare : « L’homme est la mesure de toute chose. » Parmi les grandes figures
de la sophistique, on a par exemple Gorgias, Hippias, Calliclès, Théétète,
Prodicos.
II-Les socratiques
1-Socrate
a-La vie de Socrate
Socrate naquit en 470 av JC et passa toute sa vie à Athènes. Il n’a rien écrit de
son vivant. Sa vie et son œuvre nous sont connues à travers les écrits de ses
disciples Platon et Xénophon. Son père (Sophronisque) était sculpteur et sa
mère (Phénarète) sage-femme. La profession de sa mère a beaucoup influencé
par la profession de sa mère. A l’image de celle-ci qui aidait les femmes à
accoucher, Socrate se donna pour mission d’accoucher des esprits ou d’éveiller
les consciences. C’est ainsi qu’on appelle sa philosophie la maïeutique c’est-à-
dire l’art d’accoucher des esprits. Il parcourait les rues et les gymnases pour
discuter directement avec ses interlocuteurs. Il enseignait notamment la
morale comme principe d’une vie vertueuse. On pouvait y distinguer la vérité,
la justice et le bien. Mais en 399 av JC, Socrate fut accusé d’impiété,
d’introduction de nouveaux dieux à Athènes et de corruption de la jeunesse. Il
fut jugé la même année et condamné à boire la ciguë. Sa vie a influencé de
nombreux philosophes à cause de sa droiture.
b-La pensée de Socrate
La philosophie de Socrate commence par la devise du Temple de Delphes qui
disait : « Homme, connais-toi, toi-même. » Cela veut dire que l’homme doit se
laiser éclairer par la raison pour connaître sa place dans la société. Pour
Socrate, c’est une manière pour chacun de faire un jugement moral (distinguer
le bien du mal) dans toute situation. C’est lorsqu’on n’est pas éclairé par la
raison qu’on fait le mal. Il soutient : « Nul n’est méchant volontairement. » En
plus, Socrate pense le meilleur moyen d’accéder à la connaissance est la remise
en cause ou l’interrogation consciente. Ainsi, il fait semblant de ne rien savoir
afin d’amener ses interlocuteurs à découvrir leur propre ignorance. On appelle
cette technique l’ironie socratique. Dans ce sens, il soutient : « Tout ce que je
sais, c’est que je ne sais rien. »
2-Platon (427-348)
Platon naquît à Athènes dans une famille d'aristocrates (nantie). Mais lorsqu'il
rencontre son maître Socrate, Platon laissa tomber toutes ses anciennes
pensées et se consacra à suivre l'enseignement de ce dernier. Il fut aussi
bouleversé par la condamnation de ce maître qu'il considérait comme le plus
juste de la cité. Platon poursuit l'œuvre de Socrate en relatant sa vie et sa
pensée dans ses différents livres. Il admirait également les pythagoriciens car
pour lui, la géométrie était indispensable dans la philosophie. C'est pourquoi il
était écrit devant son école appelée L'Académie: << Nul n'entre ici s'il n'est
géomètre.>> L'originalité de la philosophie platonicienne est sans doute sa
conception dualiste du monde. En effet, pour lui, il existe deux mondes
opposés: le monde sensible et le monde intelligible ou monde des Idées. Le
monde sensible est le lieu des objets changeants et des apparences. Il pense
donc que ce monde est fait d'illusions, est donc faux. Le monde des Idées est le
vrai monde car il y existe les essences pures et immuables. Sur le plan politique,
Platon pense que le philosophe est le mieux indiqué pour diriger la cité parce
qu'il est parmi les hommes celui qui peut se détourner des tumultes de la vie. A
ce propos, il affirme: <<La cité ne sera heureuse que lorsque les philosophes
s'étant rois et les rois philosophes.>> Platon représente sa philosophie par un
mythe appelé allégorie de la caverne. Il y montre une caverne ( une sorte de
prison) avec des occupants qui ont le dos tourné vers l'ouverture. Ayant
remarqué des images qui défilent, l'un des prisonniers se libère de ses chaines
pour sortir de la caverne. Il découvre donc que les ombres qu'il voyait était
l'ombre de ce qui est en dehors de la caverne.
3-Aristote (384-322 avec JC)
Aristote naquît à Stagire d'un père médecin et d'une mère sage-femme. Il fut
le disciple le plus connu de Platon. Bien qu'étant admiré par son maître qui
l'appelait <<le Liseur>> à cause de son intelligence, Aristote remit en cause sa
conception du monde des Idées. Pour lui, le monde sensible n'est pas fait
d'illusions. Au contraire, la vérité y trouve sa source car les sens ne nous
trompe pas comme le pense Platon. De même, il s'est intéressé à plusieurs
domaines de la connaissance car pour lui, <<le philosophe est celui qui possède
la totalité du savoir dans la mesure du possible.>> Aristote est aussi connu
comme le fondateur de la logique qui s'occupe de la forme du raisonnement.
III-Les post-socratiques
La période post-socratique est marquée par des guerres et des pillages. Dans
ce contexte où les hommes sont dans le désespoir, les philosophes orientent
leurs réflexions sur la quête ou la recherche du bonheur. La philosophies est à
cet effet celle des écoles dont les plus connues étaient l'épicurisme, le
stoïcisme et le scepticisme.
1-Le scepticisme
Le scepticisme est une doctrine philosophique fondée par Pyrrhon d'Élis (365-
275 avec JC). On l'appelle aussi pour cette raison pyrrhonisme. Comme Socrate,
Pyrrhon n'a rien écrit. Sa pensée est connue grâce à son disciple Timon de
Phlionte (320-230 avec JC). Le scepticisme se donne pour objectif de préparer
l'homme à se détacher l'homme des douleurs liées aux opinions. Par
conséquent, le scepticisme conseille le doute absolu comme moyen d'atteindre
le bonheur. Autrement dit, pour être heureux, il ne faut rien admettre comme
vrai, il faut suspendre tout jugement car celui-ci est source de souffrance. Pour
eux, tout est relatif, rien n'est vrai en matière de morale dans la mesure où les
points de vues peuvent changer à tout moment. Le scepticisme recommande
donc qu'il faut se conduire selon les habitudes les plus répandues. Le désaccord
(La suspension du jugement par la contradiction des opinions), la régression à
l'infini (Toute affirmation exige une preuve, la preuve des preuves, etc),
l'hypothèse (pour échapper à la régression, il faut tout suspendre la preuve), le
cercle vicieux ( défendre une opinion, c'est donc être dans un cercle vicieux), la
relativité des jugement s
2-L 'épicurisme
L'épicurisme est une doctrine ou une école philosophique qui a pour
fondateur Épicure de Samos (341-270 av JC). Ce dernier a fondé une école
dénommée <<Le jardin>> où il vivait avec ses disciples loin de la société. Dans
sa philosophie, Épicure rejette toute réflexion qui ne se rapporte pas à la
conduite humaine. C'est pourquoi il fait de la philosophie un art de vivre, un
domaine pratique fondé essentiellement sur le plaisir. Cela veut dire que tout
le comportement humain dépend de la recherche du plaisir. L'originalité de la
philosophie épicurienne du bonheur réside dans l'idée de tri des plaisirs et dans
celle de l'indifférence vis-à-vis de la mort et des dieux.
a-Le tri des plaisirs
Pour les épicuriens, il existe trois types de plaisirs qui sont:
-Les plaisirs qui sont naturels et nécessaires: Ce sont les désirs naturels que
l'homme doit satisfaire pour que l'organisme fonctionne normalement. Nous
avons par exemple le fait de manger quand on a faim, de boire quand on a soif,
de dormir quand on a sommeil,..
-Les plaisirs qui sont naturels mais non nécessaires: Ce sont les désirs qui
dépendent de nos choix, dont on n'a pas forcément besoin pour vivre. Ce sont
par exemple boire l'alcool, manger des repas copieux, l'acte sexuel,...
-Les plaisirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires: Ce sont les désirs qui
relèvent du luxe et qui dépendent des caprices humains. Nous avons par
exemple les honneurs, la gloire, la richesse, cigarette,...
Selon la sagesse épicurienne, tous les plaisirs ne conduisent pas au bonheur ou
à l'ataraxie c'est-à-dire la tranquillité de l'âme. Pour atteindre l'ataraxie,
l'épicurisme conseille un choix des plaisirs. Il faut satisfaire les plaisirs qui sont à
la fois naturels et nécessaires, faire attention à ceux qui sont naturels mais non
nécessaires et combattre les plaisirs non naturels et non nécessaires. On dit
donc que le bonheur épicurien est un bonheur ascétique ou modéré. C'est pour
cela qu'Épicure soutient:<<Un peu de pain, un peu d'eau, un peu de pailles et
un peu d'amis suffisent pour rivaliser le bonheur avec les dieux.>>
b- L'indifférence vis-à-vis de la mort et des dieux
L'épicurisme recommande de ne pas craindre les dieux et la mort siveutveut
être heureux. En effet, les dieux sont tellement heureux qu'ils ne s'intéressent
jamais aux affaires humaines. De même, il ne faut pas avoir peur de la mort car
il n'y a pas de rencontre possible entre elle et la vie. <<Si je suis, c'est que la
mort n'est pas là. Quand la mort sera la, c'est que je ne suis pas>>, dit Épicure à
ce propos.
3-Le stoïcisme
Le stoïcisme est une doctrine ou une école fondée par Zénon de Citium (336-
264 av JC). Mais ses figures le plus connues sont les philosophes romains
Sénèque (4 av JC-65 ap JC), Épictète (50-125), Marc Aurel (121-180). Pour les
stoïciens, il y a des choses qui ne dépendent pas nous: c'est ce qui vient de la
nature. La raison est que dieu se trouve dans la nature. On dit donc que les
stoïciens sont des panthéistes. Ainsi, la sagesse stoïcienne recommande de
vivre selon la nature pour être heureux. En effet, puisque la nature et dieu se
confondent, elle sait ce qu'il faut à l'homme pour le rendre heureux. En plus,
l'homme doit accepter ce qui arrive naturellement car il n'y peut rien. Zénon
soutient ainsi: <<La nature accompagne celui qui veut et traine celui qui ne
veut pas.>> Épictète renchérit: << Veuille les choses comme elles arrivent et
non comme tu voudrais qu'elles arrivent et tu vivras heureux.>> En outre,
comme l'épicurisme, le stoïcisme enseigne l'indifférence vis-à-vis de la mort car
elle ne dépend pas de nous.
Conclusion

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