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UNIVERSITÉ PELEFORO GON

COULIBALY

UFR SCIENCES SOCIALES


Département de philosophie
Licence 1

Année académique 2022-2023

Cours magistral
ARISTOTE

Cours du Prof. SANGARÉ Abou


sangarehegel@gmail.com / 07 07 73 78 02 / 01 03 32 30 5

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Descriptif du cours
Ce cours est un cours d’histoire de la philosophie, qui propose une immersion dans la pensée
d’Aristote. En tant que tel, il se donne comme un véritable voyage au cœur d’un savoir
encyclopédique qui compte parmi les piliers de la réflexion philosophique. Il entend ainsi
familiariser les auditeurs avec ce philosophe et sa réflexion qui constitue un héritage quasi
inépuisable. Conformément à cela, le cours privilégiera trois axes de réflexion : D’abord, dans
un élan de découverte, la vie et les œuvres d’Aristote ; ensuite, une approche de son savoir
encyclopédique sera opérée par le truchement de sa réception de la science ; et enfin, un
commerce sera effectué avec le philosophe dans un mouvement qui part de sa métaphysique à
l’édification d’une vie éthique et politique.

Mode d’évaluation du cours


À la fin du semestre, un examen portant soit sur un commentaire de
texte, soit sur des QROC (Questions à Réponses Ouvertes et courtes) sera organisé. Les
principaux critères d’évaluation sont la compréhension du texte ou des questions, la
clarté de l’expression, la rigueur de la réflexion et de l’argumentation, ainsi que la qualité de
la langue (orthographe et syntaxe). Pour ceux des étudiants qui n’auront pas, à cette session,
validé leur crédit, un autre examen, dit de rattrapage, qu’on a coutume d’appeler seconde
session, sera organisé et évalué selon les mêmes critères.

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Introduction

Newton a écrit : « j’ai vu plus loin que les autres parce que je me suis juché sur les épaules de
géants ». Ce propos qui a tout son sens dans le domaine de la philosophie, indique le chemin
pour tout penseur commençant. On ne peut en effet apprendre à philosopher qu’en se hissant
sur les épaules de ceux qui ont assuré les fondements de la discipline. Dans ce sens, à côté de
ce repère qu’est Socrate, avec lui Platon, Aristote constitue l’une des figures dont l’héritage
quasi inépuisable, eu égard aux philosophies qui se sont développées à partir de sa pensée, fait
de lui un géant.

Petit socratique, au sens de disciple d’un disciple de Socrate, Aristote n’est pas pour autant
petit par sa pensée. Comme Platon, il est l'un des plus grands penseurs que le monde occidental
ait connus. Avec lui, la philosophie, définie par Pythagore à qui l’on doit le mot, comme «
amour de la sagesse », devient la recherche effective du savoir, voire du savoir pour le savoir.
Et ce savoir, il l’étend à la quasi-totalité des sciences de son temps : biologie, physique,
métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique, éthique, économie, etc. Il appelle
philosophe celui qui, dans la mesure du possible, possède la totalité du savoir. Le philosophe
est ainsi un polymathe (une personne aux connaissances variées et approfondies). C’est la
célébration de la tête à la fois pleine et bien faite dont Montaigne fera l’écho plusieurs siècles
après.

Mais si Aristote se laisse voir comme un polymathe, comment entrer en commerce avec sa
pensée ? Autrement dit, quelle est la substance de sa pensée, et que représente-t-elle pour notre
modernité ? On ne peut rigoureusement interroger en direction du sens du philosopher
aristotélicien, aujourd’hui, si avant tout, on ne se demande pas : du point de vue de sa vie et de
ses œuvres, qui est Aristote ? Quelles approches fait-il de la science en général ? Quelle est son
approche de la vie de l’homme dans son cadre existentiel ?

En s’engageant à examiner cette problématique, le cours qui trouve ici son pas inaugural entend
amener les apprenants à comprendre la pensée de ce philosophe dont la notoriété n’est plus à
prouver.

I- Aristote : sa vie et ses œuvres

La vie d’Aristote est assez bien connue dans ses grandes lignes (Pierre Pellegrin). Le nom
français "Aristote" est une dérivée du grec ancien "Aristotélês" qui signifie « supérieur ». Il est
né en 384 avant J.-C., à Stagire en Macédoine (d’où son surnom de "Stagirite"), de Nicomaque,

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médecin et ami du roi Amyntas III de Macédoine, et de Phéstias, sage-femme et originaire de
Chalcis sur l'île d'Eubée. Orphelin de père à onze ans, il est élevé par son beau-frère, Proxène
d'Atarnée. De petite taille, trapu, avec des jambes grêles et de petits yeux enfoncés, il avait une
tenue vestimentaire voyante, et n'hésitait pas à porter des bijoux.

Vers 367 avant J.-C., à dix-sept ans, il fut admis à l'Académie de Platon où il resta vingt ans. Il
fascina Platon par sa grande intelligence et devint son anagnoste (répétiteur). Platon se plaisait
à l’appeler le « Nοῦς », c’est-à-dire l’esprit, le « le liseur » ou « l'intelligence de l'école ». Après
la mort de Platon vers 348-347 avant J.-C. et la prise de la direction de l’Académie par son
neveu Speusippe, Aristote a pris, avec son condisciple Xénocrate, le départ pour Atarnée en
Troade, sur la côte d'Anatolie. En -346, il ouvre, dans le petit port d'Assos, une école de
philosophie inspirée par l'Académie. La grande affection de Platon pour le disciple distingué
n'empêcha pas le parricide intellectuel. Le Stagirite récuse la théorie des Idées de Platon, au
nom de la vérité portée sur le réel. Il se déclarait « ami de Platon, mais encore plus de la vérité
». Il aimait dire : « Ce sont des amis qui ont introduit la doctrine des Idées. (…). Vérité et amitié
nous sont chères l'une et l'autre, mais c'est pour nous un devoir sacré d'accorder la préférence
à la vérité » (Éthique à Nicomaque, I, 4, 1996 a 12-17).

En -343, le roi Philippe II de Macédoine fit d’Aristote le précepteur de son fils, le prince
héritier, alors âgé de treize ans, et qui deviendrait Alexandre le Grand. Vers -341, il recueillit
et épousa Pythias. Celle-ci lui donna une fille, prénommée, elle aussi Pythias, et mourut très
tôt. Veuf en -338, il épousa une femme de Stagire, Herpyllis, qui lui donna un fils qu'il nomma
Nicomaque. On a souvent pensé que l’Éthique à Nicomaque, qui porte sur la vertu et la sagesse,
est adressé à ce fils. Mais en réalité, cet ouvrage n'est dédié ni à son père, mort depuis des
années, ni à son fils dont la naissance est ultérieure à sa rédaction, mais au fils de son éditeur
du même nom. Aristote retourna à Athènes en -335 où il fonda, la même année, sa troisième
école, le Lycée, sur un terrain loué. Ce terrain était, avant tout, un lieu de promenade
(peripatos). Les aristotéliciens sont ainsi considérés comme « ceux qui se promènent près du
Lycée » ; ce qui leur vaut le nom d'école péripatéticienne. Dans cette école, il donnait deux
types de cours : le premier, le matin, intitulé « acroamatique » ou « ésotérique », était réservé
aux disciples avancés ; le second, l'après-midi, « exotérique », était ouvert à tous.

En juin -323, Alexandre le Grand mourut. Menacé par l'agitation anti-macédonienne portée à
son comble à Athènes, le disciple de Platon décida de ne pas laisser les Athéniens commettre
un « nouveau crime contre la philosophie » (Akamatsu 2001, p. 12). Il fuit Athènes et se

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réfugia, avec sa femme, Herpyllis, et ses enfants, Pythias et Nicomaque, dans l'île d'Eubée, à
Chalcis où sa mère avait hérité d'un domaine. C'est là qu'il mourut en -322, âgé de 62 ans. On
pense qu’il est mort d’une maladie d'estomac dont il souffrait depuis longtemps.

En 62 ans d’existence, Aristote a produit un nombre important d’œuvres. La traduction sous


la direction de Pierre Pellegrin des Œuvres complètes d’Aristote (Paris, Flammarion, 2014)
comprend 25 principaux ouvrages. Ses exégètes comme Pierre Pellegrin parlent d’œuvres
authentiques, et de Fragments non authentifiés. Ce n’est qu’au début du 1er siècle avant J.-C.
que les textes d’Aristote furent publiés par le philosophe péripatéticien Apellicon de Téos, qui
répara comme il le put les outrages du temps. Enfin, Andronicos de Rhodes, qui était à cette
époque à la tête du Lycée, acquit les ouvrages de son maître et les publia en les réorganisant en
un "corpus" accompagné de "tables". On mentionne souvent sept œuvres majeures qui sont :
La métaphysique, La physique, La poétique, La politique, Traité du Ciel, De l'âme, Les
catégories. Ces œuvres aux contenus diversifiés offrent, en leur abord, la trame d’une véritable
pensée encyclopédique.

II- Sciences et logique chez Aristote : le développement d’une pensée


encyclopédique

Aristote initie l’hylémorphisme, doctrine selon laquelle l'être est constitué, dans sa nature, de
deux principes complémentaires, la matière et la forme, qu’il oppose à l’idéalisme de Platon.
Il oppose la science (épistèmè) à l’art au sens de technique (technè), et la subdivise en trois
groupes : (I) science spéculative, contemplative ou théorétique, (II) science pratique au sens de
praxis, (III) science productive ou poïétique. Si le philosophe ne distinguait pas la philosophie
de la science, de l’épistémè, il distinguait clairement la dernière de la technè, de la technique.

La science théorique comprend la « philosophie première » ou métaphysique, la mathématique


et la physique, appelée aussi philosophie naturelle. Dans le domaine de la philosophie naturelle,
en partant du plus général, la cosmologie surgit immédiatement. Pour Aristote, le cosmos
comprend deux régions : le monde sublunaire, le nôtre, et le monde supralunaire, celui du ciel
et des astres, qui sont éternels et n'admettent aucun changement, car ils sont constitués d'éther
et possèdent une vie véritablement divine qui se suffit à elle-même. Alexandre Koyré fait
remarquer que la cosmologie aristotélicienne conduit à deux choses. D'une part, en science,
elle conduit à voir l'espace comme un « ensemble différencié de lieux intramondains », qui
s'opposent à « l'espace de la géométrie euclidienne – extension homogène et nécessairement

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infinie » (Alexandre Koyré, Du monde clos à l'univers infini, Gallimard, 2003, p. 11). Cela a
pour conséquence d'introduire dans la pensée scientifique des considérations basées sur les
notions de valeur, de perfection, de sens ou de fin, ainsi que de lier le monde des valeurs et le
monde des faits. D'autre part, elle fait concevoir le monde comme un tout fini et bien ordonné
où la structure spatiale incarne une hiérarchie de valeur et de perfection qu’on peut contempler
dans la physique.

La physique est ici la science de la nature (« physique » vient du grec phusis signifiant « nature
»). Son objet est l'étude des êtres inanimés et de leurs composants (terre, feu, eau, air, éther).
Cette science ne vise pas comme aujourd'hui à transformer la nature. Au contraire elle cherche
à la contempler (Céline Denat, Aristote, Paris, Ellipses, 2010, p. 58). Selon Aristote, les êtres
naturels, quels qu'ils soient (pierre, vivants, etc.), sont constitués des quatre premiers éléments
d'Empédocle (l’eau, l’air, la terre, le feu) auxquels il ajoute l'éther, qui occupe ce qui est au-
dessus de la Terre. La nature possède un principe interne de mouvement et de repos. La forme,
l'essence des êtres, détermine la fin, de sorte que, pour le Stagirite, la nature est à la fois cause
motrice et fin (Aristote, Parties des animaux, I, 7, 641 a 27). La théorie aristotélicienne de la
causalité retient quatre causes : Cause matérielle (Elle est définie par la nature de la matière
première dont l'objet est composé) ; Cause formelle (la forme à donner à l’objet. Par exemple
la cause formelle d'une statue d'Hermès est de ressembler à Hermès) ; Cause efficiente (C'est
par exemple le sculpteur qui sculpte la statue d'Hermès) ; Cause finale (En grec, telos. C'est le
but ou la fin de quelque chose. C'est la raison pour laquelle une statue d'Hermès a été réalisée).
Par exemple : si nous voulons savoir ce qu'est une statue de bronze, nous devrons connaître la
matière dont elle est faite (cause matérielle), la cause formelle (ce qui lui donne forme, par
exemple, la statue représente Platon), la cause efficiente (le sculpteur) et la cause finale (garder
mémoire de Platon). Pour lui, une explication complète requiert d'avoir pu mettre en lumière
ces quatre causes. Il existe, à côté de ces considérations, d’autres notions déterminantes comme
substance et accident, acte et puissance, qui anime la vie biologique.

L’on doit, aux travaux d’Aristote et aussi de Théophraste, les premiers pas de ce qu’on appelle
aujourd’hui la biologie, et qui, pour eux, n’était qu’une philosophie naturelle. Le maître du
Lycée a laissé à la postérité la première étude systématique du monde animal qui restera sans
égale jusqu'au XVIe siècle. Dans ce domaine, le premier ou le plus ancien de ces ouvrages est
Histoire des animaux, qui accepte souvent des opinions communes sans les avoir vérifiées. Le
deuxième, Parties des animaux, composé vers -330, amende certaines affirmations du premier.
Le troisième, Génération des animaux, annoncé dans le deuxième comme son complément,

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porte essentiellement sur la description des organes sexuels et leur rôle dans la reproduction,
tant chez les vertébrés que chez les invertébrés. Une partie porte même sur l'étude du lait et du
sperme, ainsi que sur la différenciation des sexes.

La méthode de recherche d’Aristote se résume comme suit : « Partir des faits, les comparer,
puis par un effort de réflexion essayer en les comprenant de les saisir avec exactitude » (Louis
Bourgey, Observation et expérience chez Aristote, Paris, Vrin, 1955, p. 93). Il y montrait que
l'étude des faits ne doit négliger aucun détail et que l'observateur ne doit pas se laisser dégoûter
par les animaux les plus répugnants, car « dans toutes les productions naturelles réside quelque
chose d'admirable », et il appartient au savant de découvrir ce en vue de quoi un animal possède
une particularité quelconque. Chercher à comprendre ce en vue de quoi un animal possède une
particularité quelconque confère à cette biologie un caractère finaliste ou téléologique. Ce
finalisme ou cette téléologie amène le philosophe à considérer que la fonction détermine la
forme ou que la forme est en vue de la fonction. Remarquant, par exemple, qu'« aucun animal
n'a à la fois des défenses et des cornes » et qu'« un animal à un seul sabot et deux cornes n'a
jamais été observé » (Stephen F. Mason, A History of the Sciences, Macmillan General
Reference, 1962, p. 43-44), il en conclut que la nature ne donne que ce qui est nécessaire.

Aristote ne se contente pas de décrire les aspects physiologiques, mais s'intéresse aussi à la
psychologie animale, à la psychologie en général. Sa psychologie est différente de celle des
modernes. Si pour ces derniers elle est essentiellement la science du comportement, pour lui
elle est la science qui étudie l'âme et ses propriétés. Mieux, elle est une psycho-somatologie,
c’est-à-dire une approche intégrative du corps et de l’âme, une approche prônant la dualité
inextricable du corps et de l’âme. Dans sa réalité, un corps est une matière qui possède la vie
en puissance. Il n'acquiert la vie en acte, la vie réelle, que lorsqu’une âme l’investit et lui
communique son souffle de vie. L'âme est l'essence ou la forme (eïdos morphè) des êtres
vivants. Elle est le principe dynamique qui les meut et les guide vers leurs fins propres, qui les
pousse à réaliser leurs potentialités (Céline Denat, Aristote, Paris, Ellipses, 2010, p. 81-82).
Sans l'âme, le corps n'est pas animé, n’est pas vivant.

Chez le vivant, l'âme n'est ainsi pas séparée du corps pendant la vie. Elle l'est seulement quand
la mort survient et que le corps ne se meut plus. « C'est un fait que l'âme disparue, l'être vivant
n'existe plus et qu'aucune de ses parties ne demeure plus la même, sauf quant à la configuration
extérieure, comme, dans la légende, les êtres changés en pierre » (Parties des animaux, I, 7,
641 à 18-21). Et comme le vivant n’est vivant que parce qu’animé d’une âme, la psychologie

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aristotélicienne concerne non seulement les humains, mais aussi les animaux et les plantes.
Seulement, il ne faut pas s’imaginer que tous les êtres vivants ont la même âme ou que toutes
les âmes possèdent les mêmes fonctions. L'âme des plantes a seulement une fonction
végétative, responsable de la reproduction. Celle des animaux possède à la fois des fonctions
végétatives et sensitives. Celle des hommes possède trois fonctions : végétative, sensitive et
intellectuelle (Céline Denat, Aristote, Paris, Ellipses, 2010, p. 85). À la fonction végétative que
l'on rencontre chez tous les vivants, correspond la faculté de nutrition car la nourriture en tant
que telle est nécessairement liée aux êtres vivants ; à la fonction sensible correspond la
perception ; à la fonction intellectuelle correspond l'esprit ou la raison (noûs) c'est-à-dire « la
part de l'âme grâce à laquelle nous connaissons et comprenons » (De l’âme, III 4, 429 à 99-10).
L'esprit se situe à un niveau de généralité plus élevé que la perception et peut atteindre la
structure abstraite de ce qui est étudié. À ces trois fonctions, s’ajoute le désir, qui permet de
comprendre pourquoi un être animé engage une action en vue d'un but. C’est dans l’activité de
l’esprit que l’usage de la logique peut se comprendre.

En raison de ses efforts de systématisation, Aristote peut être considéré comme l'inventeur de
la logique qui, pour lui, n’est pas une science, mais un instrument sur la façon de mener une
réflexion juste, et qui, de ce fait, permet de faire progresser les sciences. Il l’expose justement
dans un ouvrage constitué d'un ensemble de traités ou livres réunis sous le titre d'Organon,
c’est-à-dire instrument. Cet ouvrage la fonde sur deux principaux concepts : le syllogisme, et
les catégories. Le syllogisme est un raisonnement qui repose sur deux prémisses (une majeure
et une mineure) desquelles on peut tirer une conclusion nécessaire. Les catégories doivent leur
appellation au grec katêgoria qui signifie prédicat ou attribut. Elles peuvent être interprétées
comme des sortes de prédicats, comme une classification de prédications ou comme des sortes
d'entités. Aristote distingue dix catégories, classes d'êtres ou encore genres suprêmes : 1. Ousia
ou Substantia (Chose, Substance) ; 2. Poson ou Quantitas (Quantité, Grandeur) ; 3. Poion ou
Qualitas (Qualité, Nature) ; 4. Pros ti ou Relatio (Relation, Lien) ; 5. Pou ou Ubi (Où, Lieu) ;
6. Pote ou Quando (Quand, Temps) ; 7. Keisthai ou Situs (Position, État) ; 8. Echein ou Habitus
(Avoir) ; 9. Poiein ou Actio (Faire, Effectuer) ; 10. Paschein ou Passio (Passion au sens de
subir).

Le prédicat pourrait se confondre avec définition, essence, espèce, genre, différence. Mais
Aristote est précis. Une prédication est une affirmation vraie, et une prédication n’est
essentielle que lorsqu’elle apporte une précision. Par exemple, « Prudence est noir » est une
prédication simple qui ne devient essentielle qu’avec la précision « Prudence est un chien ».

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Un être se définit par son genre proche et sa différence spécifique. Exemple : « Un être humain
est un animal (genre) qui a la capacité de raisonner (différence) ». Cette approche, utile dans la
logique du raisonnement se départit de la dialectique de Platon.

Chez Platon, la dialectique est une science ou un type de connaissance qui repose sur la
confrontation de plusieurs positions de manière à dépasser l'opinion (doxa) en vue de parvenir
à un véritable savoir (ou à la vérité). Elle est la science qui élève l’esprit d’hypothèse en
hypothèse jusqu’au principe anhypothétique, jusqu’à la vérité, jusqu’au plus excellent des
êtres, jusqu’à l’Idée du bien. Chez Aristote, la dialectique consiste plutôt à confronter, à propos
d’un problème donné, les doctrines des prédécesseurs, pour faire surgir de cette confrontation
la thèse vraisemblable qui prouvera sa valeur par sa capacité de faire sur elle l’accord du plus
grand nombre de compétences. Le troisième usage de la dialectique indiqué dans les Topiques
consiste à « développer les problèmes dans deux sens contraires (…), afin de voir plus
facilement dans chacun d’eux le vrai et le faux » (Topiques I 2. 101 a 34-36).

Pour le Stagirite, la dialectique n'est pas très scientifique, puisque son argumentation est
seulement plausible. Malgré tout, elle est, à ses yeux, utile pour tester certaines opinions
crédibles (endoxa), pour ouvrir la voie à des principes premiers ou pour se confronter à d'autres
penseurs (Céline Denat, Aristote, Paris, Ellipses, 2010, p. 54). D'une façon générale, il assigne
trois fonctions à la dialectique : la formation des êtres humains, la conversation et la « science
conduite d'une manière philosophique (pros tas kata philosophian epistêmas) » (Aristote,
Topiques, 101a 27-28, 101a34).

III- De la métaphysique à l’édification d’une vie éthique et politique

S’il est évident que la métaphysique du maître du Lycée semble avoir plus de rapport avec la
physique qu’avec l’éthique et la politique, le contenu qu’elle expose, les essentialités, permet
de faire la transition vers l’éthique qui conduira à la politique. Le mot métaphysique qui dérive
de l’expression grecque « meta ta phusika » est postérieur à Aristote et n’est pas connu de lui.
Parlant de ce qu’il désigne, celui-ci employait l'expression « philosophie première ». Son
ouvrage éponyme (Métaphysique), composé de notes hétérogènes, a été ainsi appelé au Ier
siècle, parce que, dans la bibliothèque d'Alexandrie, les écrits qui le composent étaient classés
« après la Physique », mais aussi parce qu’Andronicos de Rhodes qui édita les œuvres du maître
du Lycée, utilisa, le premier, le terme « métaphysique ». Le préfixe « méta » signifie, à la fois,
« après » et « au-delà de ». De ce fait, le terme métaphysique peut être interprété de deux

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manières. Comme l’a bien vu Céline Denat, il peut, tout d'abord, désigner les textes d’Aristote
qui viennent après ceux consacrés à la physique et qui doivent être étudiés après ceux-ci. Il
peut également signifier que l'objet des textes de cet ouvrage se trouve au-delà de la physique.
En tout état de cause, les textes réunis sous le titre de Métaphysique donnent lieu à deux
questionnements distincts. D'un côté ils ouvrent sur un questionnement ontologique portant sur
« la science de l'être en tant qu'être » ; d'un autre côté, la philosophie première est vue comme
la « science des premiers principes et des premières causes », c'est-à-dire du divin, et donc
ouvre sur un questionnement d’ordre théologique. C’est d’ailleurs ce qui explique l’orientation
ontothéologique que l’on décèle souvent dans la philosophie première (Céline Denat, Aristote,
Paris, Ellipses, 2010, p. 117).

Aristote met la physique en relation avec la métaphysique. Au livre E chapitre 1, il note : « La


physique étudie des êtres séparés mais non immobiles, tandis que la science première a pour
objet des êtres à la fois séparés et immobiles ». La métaphysique ou philosophie première
étudie la forme en tant que forme, c'est-à-dire le divin « présent dans cette nature immobile et
séparée » (Aristote, Métaphysique, E1, 1026 a 19-21). Pour lui, alors que la physique étudie
les mouvements naturels, c'est-à-dire occasionnés par le principe propre à la matière, la
métaphysique étudie les « moteurs non mus », ceux qui font mouvoir les choses sans être eux-
mêmes mus (Céline Denat, Aristote, Paris, Ellipses, 2010, p. 121). Il pose Dieu comme premier
moteur (ou moteur non mû), et fonde ainsi la philosophie de la religion. On le considère
généralement comme un métaphysicien purement intellectualiste. Mais, pense Werner Jaeger,
Aristote doit aussi être considéré comme le fondateur de la philosophie de la religion, car sa
dialectique est « inspirée de l’intérieur par un vif sentiment religieux, dont toutes les parties de
l’organisation logique de sa philosophie sont pénétrées et informées » (Werner Jaeger trad.
Olivier Sedeyn), Aristote : Fondements pour une histoire de son évolution, L'Éclat, 1997, p.
155). Après la théologie de la vieillesse de Platon (Platon, Les Lois X, 899 b ; Épinomis, 991
d), son disciple apporte la première preuve de l’existence de Dieu dans son dialogue Sur la
Philosophie : « On peut considérer que dans tout domaine où règne une hiérarchie de degrés,
et donc une approximation plus ou moins grande de la perfection, il existe nécessairement
quelque chose d’absolument parfait. Or, étant donné que, dans tout ce qui est, une telle
gradation de choses plus ou moins parfaites se manifeste, il existe donc un être à la supériorité
et à la perfection absolue, et cet être peut bien être Dieu » (Aristote, Sur la Philosophie, livre
III, fragment 16). La nature, règne de Formes strictement hiérarchisées, est régie par une
gradation qu’on peut libeller comme suit : toute chose inférieure est liée à une autre qui lui est

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supérieure. Dans le domaine des choses existantes, il existe donc aussi une chose d’une
perfection ultime, cause finale la plus élevée et principe de tout le reste (Werner Jaeger trad.
Olivier Sedeyn), Aristote : Fondements pour une histoire de son évolution, L'Éclat, 1997, p.
157).

Dans la Métaphysique, Aristote identifie la connaissance de Dieu par l’homme à la


connaissance de Dieu par lui-même (Aristote, Métaphysique, Livre A, 2, 983 a 5-11). Le moi
est l’esprit, le noûs, qui est dit « venir du dehors » et être « le divin en nous. Et c’est par le noûs
que la connaissance de Dieu entre en nous. Il le définit donc comme la pensée de la pensée («
noeseos noesis »), c'est-à-dire comme un être qui pense sa propre pensée. On l’a vu, il décrit
dieu comme le premier moteur immuable et incorruptible (Aristote, Métaphysique, livre
Lambda, 7, 1072 b 25), et qui, par la suite, actualise l'ensemble de ce qui est.

L’ontologie aristotélicienne n’aborde pas la question ontologique de l'être en tant qu'être


comme étant l'étude d'une matière constituée par l'être en tant qu'être, mais comme l'étude d'un
sujet, l'être, vue sous l'angle en tant qu'être. Pour Pierre Aubenque, cette ontologie est une
ontologie de la scission entre l'essence immuable et l'essence sensible. De la sorte, c'est la
médiation de la dialectique qui rend possible une unité « proprement ontologique, c'est-à-dire
qui ne tient qu'au discours que nous tenons sur elle et qui s'effondrerait sans lui » (Pierre
Aubenque, Le problème de l'être chez Aristote, Paris, PUF, 1983, p. 497). Ce dualisme, essence
sensible et essence immuable, rappelle bien celui du rapport de l’homme au bien, et qui nous
introduit dans l’éthique.

L’éthique d’Aristote repose sur cinq notions essentielles : le bien considéré comme le centre
de toutes choses, la vertu, le désir relié à la délibération et au souhait rationnel, la prudence
face à la délibération sur les moyens d'atteindre une fin, et la théorie de la mesure. Sa pensé
éthique, pour l’essentiel, apparait au lecteur dans deux ouvrages : l’Éthique à Eudème écrit (de
-355 à -348) avant la fondation du Lycée en -335 et l’Éthique à Nicomaque, publié plus tard.
Ces ouvrages débutent par une réflexion sur l'eudémonisme, c'est-à-dire sur le bonheur ou
l'épanouissement, se poursuivent par une étude sur la nature de la vertu et de l'excellence, et
examinent, enfin, les traits de caractères nécessaires pour parvenir à cette vertu (arété).

L'éthique est, dans cette philosophie, un champ de la science pratique dont l'étude doit
permettre aux êtres humains de vivre une vie meilleure. Il en ressort l'importance des vertus
éthiques (justice, courage, tempérance, etc.), vues comme un mélange de raisons, d'émotions
et d'aptitudes sociales. Il considère l'éthique comme un champ autonome qui ne requiert aucune

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expertise dans d'autres champs. Le bien est, pour lui, une notion centrale car toute action tend
vers un bien qui est sa fin. Et le bien suprême, ou le souverain bien, qu’il appelle l’eudaimonia,
désigne à la fois le bonheur et le bien vivre (eu zên). Être eudaimon, c’est-à-dire être heureux
est la plus haute fin de l'être humain, celle à laquelle toutes les autres fins (santé, richesse, etc.)
sont subordonnées.

Le bien suprême, qui est visé, a trois caractéristiques : il est désirable par lui-même ; il n'est
pas désirable pour la recherche d'autres biens ; les autres biens sont désirables à la seule fin de
l'atteindre. Aussi fait-il de l'éthique une science constitutive de la politique : « Pour la conduite
de la vie, la connaissance de ce bien est d’un grand poids […] et dépend de la science suprême
et architectonique par excellence (qui) est manifestement la politique car c’est elle qui
détermine quelles sont parmi les sciences celles qui sont nécessaires dans les cités » (Aristote,
Éthique à Nicomaque, I, 1094 a). La fin ultime de l’être humain est aussi liée à l’ergon, c'est-
à-dire à sa tâche, à sa fonction qui, pour lui, consiste à utiliser la part rationnelle de l'homme
de manière conforme à la vertu (aretê) et à l'excellence. Pour vivre bien, nous devons pratiquer
des activités « qui durant toute notre vie actualisent les vertus de la partie rationnelle de l'âme
». Cette pensée éthique est soucieuse du cadre naturel de vie de l’homme. C’est bien pour cette
raison qu’elle s’emboite à la politique car l'homme est un animal politique. Il ne peut vivre que
parmi les hommes.

La philosophie politique d’Aristote est fondamentalement une réflexion qui porte sur les
principes de la politique, sur ses présupposés, sur l’éducation, sur la cité, sur les acteurs
politiques, et tente de dégager une théorie générale des constitutions et de la citoyenneté. Les
principes auxquels il soumet la politique sont, comme l’a bien vu Fred Miller, au nombre de
cinq : le principe de téléologie (la nature ayant une fin, les êtres humains ont donc une fonction
(une tâche) à assumer) ; le principe de perfection (« le bien ultime ou bonheur (eudaimonia)
des êtres humains consiste dans la perfection, dans la pleine réalisation de leur fonction
naturelle, qu'il voit comme le mouvement de l'âme accordé à la raison ») ; le principe de
communauté (la communauté la plus parfaite est la Cité-État. En effet, n'étant ni trop grande
ni trop petite, elle correspond à la nature de l'homme et permet d'atteindre la vie bonne) ; le
principe de gouvernement sous la loi ; le principe de la règle de raison (Comme Platon, Aristote
pense que la partie non rationnelle de l'homme doit être gouvernée par la partie rationnelle).
Ces cinq principes viennent s’inscrire dans un cadre défini par plusieurs présupposés. Ces
présupposés sont : La politique est une science. Et la science qu’elle est, la science politique
(politikê epistêmê) est d'abord une science pratique qui cherche le bien et le bonheur des

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citoyens : « L'État le plus parfait est évidemment celui où chaque citoyen, quel qu'il soit, peut,
grâce aux lois, pratiquer le mieux la vertu, et s'assurer le plus de bonheur » (Aristote, La
Politique, Livre VII, 1324 a). La politique est aussi une science productive quand elle traite de
la création, de la préservation et de la réforme des systèmes politiques. Aristote soutient que la
science politique est la science la plus importante de la cité ; celle qui doit être étudiée en
premier par les citoyens, avant même la science militaire, la gestion de la maison et la
rhétorique (Aristote, Éthique à Nicomaque). La science politique ne se limite pas à la
philosophie politique, mais inclut également l'éthique et l'éducation. L'éthique et la politique
ont en commun la recherche du Bien. L'éthique participe à la technê politikê, ou l'art politique,
dont l'objet est, à la fois, le bien commun, et le bien des individus (Céline Denat, Aristote, Paris,
Ellipses, 2010. p. 158). Pour qu'une société soit pérenne, elle doit d'abord être juste. La justice
est la vertu complète qui nous fait rechercher, à la fois, notre bien et celui d'autrui ; d’où
l’importance de l’amitié chez Aristote.

Le philosophe est critique à l'égard d'Athènes parce que cette cité n'a pas « compris que
l'éducation était non seulement un problème politique, mais peut-être le plus important » ; il
n'est pas plus tendre envers Sparte qui vise d'abord à inculquer aux jeunes des vertus guerrières
(Pierre Pellegrin, Aristote. Les Politiques : traduction inédite, Introduction, Flammarion, 1990,
p. 28). Il parle en précurseur, car à son époque « l'existence d'une véritable instruction publique
assumée par l'État demeurait une originalité des cités aristocratiques (Sparte, Crète) » (Henri-
Irénée Marrou, Histoire de l'éducation dans l'antiquité, Paris, Seuil, 1960, p. 150). On retrouve
chez lui une vision hiérarchisée de la société : il classe l'homme libre au-dessus des autres êtres
humains tels l'esclave, l'enfant, la femme : « Ainsi, l’homme libre commande à l’esclave tout
autrement que l’époux à la femme, et le père, à l’enfant ; et pourtant les éléments essentiels de
l’âme existent dans tous ces êtres ; mais ils y sont à des degrés bien divers. L’esclave est
absolument privé de volonté ; la femme en a une, mais en sous-ordre ; l’enfant n’en a qu’une
incomplète » (Aristote, La Politique, Livre I, XIII, 1260 a 9-14). Il place dans une classe
inférieure tous « les gens de fortune trop médiocre pour vivre sans travailler » tels que les
laboureurs, les artisans, les commerçants, les marins ou pêcheurs (Aristote, La Politique, p.
310).

Conclusion

Aristote constitue une des figures marquante qui a inspiré nombre de philosophes
contemporains, aussi bien en métaphysique qu’en matière de philosophie éthique, pratique et

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politique. Pour lui, le citoyen a le droit (exousia) de participer à la vie publique. Aussi élabore-
t-il une théorie générale des constitutions et de la citoyenneté, en analysant les constitutions
d'Athènes, de Sparte, de Carthage et de Crète. Il existe chez lui deux grands types de
constitution : les constitutions correctes qui conduisent au bien de tous, et les constitutions
déviantes qui ne profitent qu'à ceux qui gouvernent. Il distingue trois formes de constitutions
correctes : la royauté, l'aristocratie et le gouvernement constitutionnel. Aristote différencie les
formes de gouvernements en fonction du nombre de gouvernants : un seul dans la tyrannie et
la royauté, quelques-uns dans l'aristocratie ou l'oligarchie et beaucoup dans la démocratie et la
république. Il considère, comme gouvernements déviants : la tyrannie dans laquelle un seul
gouverne ; l’oligarchie dans laquelle quelques riches gouvernent ; la démocratie dans laquelle
les plus nombreux gouvernent. Et les gouvernements corrects sont : l’aristocratie
(gouvernement des meilleurs) dans laquelle quelques-uns gouvernent ; la monarchie dans
laquelle un seul gouverne ; le gouvernement constitutionnel (politeia) dans lequel un grand
nombre gouverne. Ce souci qu’il a pour le « correct », n’est-il pas ce qui donne toujours de
l’intérêt à sa philosophie ?

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