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LYCEE PIERRE EUSTACHE

DANIEL FIGNOLE
NSIV ses

Nom et Prénoms : Fednant Ginsley

Prof : Cadet Ebens

Sujet : EXPOSE SUR SOCRATE

Le 28- 11- 2023


INTRODUCTION

Socrate est un philosophe grec du Ve siècle av. J.-C. (né vers -470/469, mort en-
399). Il est connu comme l’un des créateurs de la philosophie morale. Socrate n’alaisé
aucun écrit, sa pensée et sa réputation se sont transmises par des témoignages indirects.
Ses disciples, Platon et Xénophon, ont notablement œuvré à maintenir l'image de leur
maître, qui est mis en scène dans leurs œuvres respectives. Les philosophes Démétrios de
Phalère, et Maxime de Tyr dans sa Neuvième Dissertation ont écrit que Socrate est mort
à l’âge de 70 ans. Déjà renommé de son vivant, Socrate est devenu l’un des penseurs les
plus illustres de l'histoire de la philosophie. Sa condamnation à mort et sa présence très
fréquente dans les dialogues de Platon ont contribué à faire de lui une icône
philosophique majeure. La figure Socratique a été discutée, reprise, et réinterprétée
jusqu'à l'époque contemporaine. Socrate est ainsi célèbre au-delà de la sphère
philosophique, et son personnage est entouré de légendes .En dépit de cette influence
culturelle, très peu de choses sont connues avec certitude sur le Socrate historique et ce
qui fait le cœur de sa pensée. Les témoignages sont souvent discordants et la restitution
de sa vie ou de sa pensée originelle est une approche sur laquelle les spécialistes ne
s'accordent pas.

I. LA VIE DE SOCRATE ET LES GRANDS AXES DE SA DEMARCHE


1. Un citoyen athénien issu d'un milieu modeste

Socrate naquit à Athènes en 470 avant J.-C., à la fin des guerres Médiques, par
lesquelles les grecs mirent fin à l’hégémonie des Perses (on dit aussi des Mèdes) en
Méditerranée. Socrate n’est pas issu d’un milieu aristocratique. Sa mère, Phénarète, était
sage-femme ; son père, Sophonis que, était sculpteur. Les documents historiques donnent
peu de détails sur les circonstances exactes de son éducation. Il est probable qu’il reçut
l’éducation que recevaient les jeunes athéniens de son temps : il dut apprendre la
musique, la gymnastique, la grammatique (c’est-à-dire l’étude de la langue appuyée sur
des textes commentés). Selon certaines sources, Socrate aurait d’abord exercé le métier
de son père ; il aurait sculpté le groupe des Grâce vêtues qui se trouvaient devant le
temple de l’Acropole à Athènes. Le philosophe Platon et l’historien Xénophon
témoignent l’un et l’autre, dans des

écrits qui sont parvenus jusqu’à nous, que Socrate était pauvre et menait une existence
très simple. Avait toutefois fondé une famille : de sa femme Xanthippe il avait eu trois
fils. On connaît très peu de choses de la vie familiale de Socrate si ce n'est que Xanthippe
aurait été une femme possessive et plaintive, que son époux aurait supportée avec
patience.
2. L'orientation intellectuelle de Socrate : l'opposition aux sophistes et la recherche
d'un principe immatériel

D’autres sources prétendent que Socrate fut un élève des sophistes, entre autres
d’Hippias et de Pro dicos, et que lui-même fut un sophiste ; mais cette affirmation est très
contestable. Socrate ne cesse de mettre en cause les sophistes : il s’oppose notamment à
Protagoras, célèbre sophiste de l’époque. Platon témoignera en ce sens. Socrate conteste
la formation intellectuelle préconisée par les sophistes : axée sur l’apprentissage de la
rhétorique (l’art de construire des discours) cette formation met au premier plan la
puissance d’une raison humaine détachée de toute valeur absolue, préoccupée de
s’inscrire dans les rapports de séduction typiques des débats politiques. Socrate met en
cause l’ambition politique fondée sur l’intérêt et met au premier plan la parole soucieuse
de vérité et la réflexion sur l’action morale. D’autres sources encore affirment que
Socrate avait suivi les leçons des savants et philosophes de son temps, et qu’il appréciait
les doctrines posant à l’origine du monde naturel un principe non matériel : ainsi il ne
s’accordait pas avec la doctrine de Thalès qui plaçait l’eau, élément matériel, à l’origine
du monde. Il optait pour un principe immatériel, de nature spirituelle, à la manière
d’Anaxagore, philosophe dont il avait suivi l’enseignement : l’Esprit serait cause
première de la matière. Cette orientation non matérialiste persistera chez son élève Platon
et constituera une des caractéristiques de l’orientation métaphysique.

3. Un maître privilégiant la parole et la méthode «maïeutique»

Socrate inaugure un certain type d’enseignement. Il ne dispense pas, dans une


école attitrée, des cours à dates et heures fixes, il ne demande aucune somme d’argent en
échange de ses leçons, mais, au cours de ses promenades, il va à la rencontre de ses
concitoyens, il prend contact avec eux dans des lieux de vie comme l‘« agora » (la place
publique, centre de la cité) : il parle avec eux, les questionne, instaure avec eux des
discussions. Par le biais de ces échanges parlés, il incite ses interlocuteurs à réfléchir sur
le sens de leur existence, tant privée que publique, en mettant au premier plan l’activité
de l’âme et le souci de la conduite droite et juste : la quête des valeurs morales est
essentielle. « Ma seule affaire, c’est en effet d’aller par les rues pour vous persuader,
jeunes et vieux, de ne vous préoccuper ni de votre corps, ni de votre fortune aussi
passionnément que de votre âme, pour la rendre aussi bonne que possible ».Ainsi Platon
nous rapporte, par la bouche de Socrate lui-même, les caractéristiques de sa démarche,
dans L’Apologie de Socrate (ouvrage consacré au procès de Socrate).Socrate, lorsqu’il
parle de son activité de philosophe, se réfère à sa mère Phénarète, qui était sage-femme ;
il explique que son métier est similaire, qu’il consiste à faire accoucher non les corps, en
mettant au monde les enfants, mais à faire accoucher les esprits, en leur faisant exprimer
au grand jour les vérités dont ils sont porteurs, grâce à des questionnements incitant à la
réflexion. Telle est la célèbre méthode dite« maïeutique » : cet art de faire accoucher les
esprits (du verbe « maïeuomai » : faire accoucher) à laquelle Platon nous renvoie dans ses
dialogues, notamment dans le dialogue le Théétète.

II- UN ESPRIT LIBRE POSANT L'EXISTENCE DE VALEURSABSOLUES


1. Un «psychologue» et un «métaphysicien»

Socrate n’étudie pas la « nature », il ne se préoccupe pas de « physique » (en


grec : phusis, ensemble des minéraux, végétaux, animaux) comme le faisait les
philosophes antérieurs : il centre sa recherche sur l’homme et, plus précisément sur l’âme
de l’homme. En ce sens il est le premier « psychologue », il met en place une recherche
rationnelle sur l’âme (âme : psukhê en grec) définie comme réalité immatérielle. Cette
psychologie s’inscrit dans un projet philosophique précis : Socrate d’une part différencie
le corps matériel mortel et l’âme immatérielle immortelle ; d’autre part pose la supériorité
de l’âme sur le corps : c’est l’âme qui instaure en l’homme la puissance de la raison. La
raison oriente l‘existence de l’homme : elle est puissance de réflexion dans l’ordre de la
connaissance, elle est puissance de maîtrise de soi dans l’ordre de l’action. Elle contrôle
les désirs et les passions, elle permet l’accès aux vérités essentielles. Ce projet
philosophique est caractéristique de la« métaphysique » - orientation de recherche qui
étudie les réalités au-delà de la nature (meta : au-delà – phusis : nature) : un
métaphysicien pose toujours la distinction de l’âme immatérielle et du corps matériel ; il
postule que l’âme, par sa puissance rationnelle, peut accéder aux réalités absolues.

2. Le «démon» de Socrate : la puissance de la réflexion libre

Socrate ne cesse de dire qu’une divinité (en grec : daïmon - le terme démon est
sa retranscription française) parle en lui et l’incite à rechercher la vérité : cette recherche
passe par la connaissance de soi, par l’activité de la réflexion de l’âme sur elle-même.
Cette divinité est-elle la voix de la conscience ? Symbolise-t-elle la conscience morale et
l’esprit critique ? Ces hypothèses ont été formulées : Socrate se réfère toujours à son«
démon » pour mettre en évidence une puissance intérieure et intime l’orientant dans
l’existence de manière impérieuse et l’obligeant à découvrir la vérité sans référence aux
conventions extérieures. Ainsi l’âme, puissance de réflexion, est puissance de
dévoilement de la vérité. Cette puissance libre et personnelle semble mettre au premier
plan la puissance d’un sujet individuel dégagé des impératifs de la simple coutume. Ainsi
Socrate semble menacer l’ordre même de la cité athénienne : il a l’audace d’invoquer
cette puissance intérieure, absolument personnelle, plutôt que de se référer, sans examen,
aux devoirs dictés par la religion en vigueur – ces devoirs qui fondent l’ordre traditionnel
de la communauté. Cette audace de l’individu animé d’esprit critique, jugeant par soi-
même ce qui vaut et ce qui ne vaut pas, sera estimée dangereuse : la condamnation à mort
de Socrate vient en droite ligne de cette attitude de contestation critique individualiste.

3. La recherche de l'Absolu et l'opposition au relativisme des Sophistes

Socrate a fait sien le précepte « Connais-toi toi-même », précepte inscrit sur le


fronton du temple d’Apollon à Delphes : l’examen de l’homme par lui-même, par la
réflexion de l’âme sur elle-même, doit être mis au premier plan de la recherche
philosophique. Toutefois cette connaissance de soi n’est pas une simple introspection
(une introspection : un examen intérieur de l’homme par lui-même) permettant à
l’homme de découvrir sa personnalité profonde, mais un cheminement réfléchi personnel
permettant d’accéder aux valeurs universelles – ces valeurs absolues, immuables,
intemporelles, sur lesquelles tous les hommes doivent régler leurs pensées et actions en
toutes circonstances. Ainsi le sujet particulier découvre par-lui-même des valeurs qui ne
valent pas que pour lui-même. Sur ce point l’opposition de Socrate aux Sophistes s’avère
radicale : alors que Protagoras et ses disciples déclarent « à chacun sa vérité » et
prétendent accorder à chaque opinion la même valeur de vérité, Socrate, au contraire,
signale que chaque opinion doit être évaluée selon son rapport à la vérité absolue et ne
saurait immédiatement être tenue pour valable. Il met ainsi en cause le relativisme qui
anime la doctrine des sophistes. Qu’est-ce que le relativisme ? C’est ce à quoi s’oppose
tout métaphysicien : une conception contestant l’existence d’une vérité absolue et posant
la relativité de toutes les opinions humaines. L’orientation philosophique de Socrate est
radicalement anti-relativiste. Nous retrouverons chez Platon, premier grand
métaphysicien, cette même orientation anti-relativiste.

III- LA MORT DE SOCRATE : L'IMMORTALITE DU SAGE


1. Les motifs de l'accusation et de la condamnation à mort

En 399 avant J.-C. trois citoyens athéniens déposèrent une plainte à l’encontre de
Socrate auprès des tribunaux d’Athènes : Mélétos, jeune poète, Lycon, membre du parti
démocratique, et Anytos, riche commerçant et personnage influent d’Athènes ayant
œuvré pour le rétablissement du régime démocratique (ce dernier sera représenté par
Platon dans le dialogue le Ménon). Ils sont convaincus, comme beaucoup d’autres
citoyens, que Socrate s’attaque aux traditions (religieuses et politiques) de la cité et
exerce une influence malsaine sur l’esprit des jeunes gens. Le procès s’effectue en toute
légalité. Socrate effectue lui-même sa défense, selon l’usage courant. Il plaide non
coupable et met au premier plan sa mission divine - celle que son « démon » personnel
l’incite à remplir. Avec dignité et ironie il provoque ses juges : il insiste sur la fausseté
des motifs d’accusation et en met en relief l’injustice même de ses accusateurs. Dans le
même mouvement il dénonce l’attitude lâche et immorale des Athéniens complices de
l’accusation, invoque la conscience morale des honnêtes gens, et prophétise la justice
future qui ne manquera pas de lui être rendue.

2. Le sage métaphysicien ne craint pas la mort

Le verdict suivant sera émis, à la majorité des voix : la condamnation à mort par
empoisonnement. Socrate, à la nouvelle du verdict fatal, il ne manifeste aucune crainte,
aucune colère : l’âme est immortelle, seul le corps périt. Ce calme et cette détermination
campent le portrait du sage métaphysicien. La mort par empoisonnement était en usage
dans la cité d’Athènes de cette époque ; les condamnés à mort absorbaient un liquide
fabriqué à partir de l’extrait d’une plante toxique : la ciguë. La mort infligée était rapide
et spectaculaire. Platon, dans les dialogues intitulés le Phédon et le Criton raconte les
derniers moments de Socrate dans sa prison et relate les discussions engagées avec ses
disciples (notamment sur l’immortalité de l’âme) ainsi que les raisons qui amenèrent
Socrate à refuser de s’évader. Dans l’Apologie de Socrate, il retrace le procès de Socrate
et relate les paroles adressées au philosophe à ses juges. La dignité morale de Socrate est
au premier plan. La philosophie occidentale, à la suite de Platon, ne cessera de célébrer
Socrate comme modèle exemplaire de grandeur spirituelle et morale.

3. Socrate et le respect des lois de la cité

Platon rapporte notamment un épisode célèbre et de grande importance pour compléter le


portrait du sage. Ses disciples et amis avaient organisé son évasion et lui proposaient de
s’enfuir ; mais Socrate, avec grande fermeté, refusa catégoriquement de s’évader et
invoqua le respect qu’il éprouvait pour les lois d’Athènes, les lois de sa cité d’origine.
Que signifie ce refus ? Certainement pas une simple soumission à l’ordre établi : Socrate,
on l’a vu, n’a jamais manqué d’esprit critique et a toujours revendiqué l’examen rationnel
des traditions et coutumes. Son anticonformisme est notoire : les lois et règles de la cité
ne doivent pas être adoptées aveuglément, comme des obligations allant de soi, pesant
nécessairement sur l’individu, mais comme des conventions instituant un ordre humain
que l’homme s’engage, en toute liberté de conscience, à respecter – même s’il lui arrive
d’en mesurer l’imperfection. Ces conventions mettent en place des obligations : l’homme
se distingue de l’animal, pur être naturel ; il n’instaure pas avec ses semblables de
simples rapports de force, fondés sur l’instinct, il met en place des limites morales et
juridiques contrôlant la force des pulsions et les passions. Ainsi Socrate, malgré son
anticonformiste, reste fidèle aux idéaux d’Athènes. Cet aspect de sa vie, au moment
ultime de la mort prochaine, suscitera nombre réflexions et commentaires. Certains
philosophes, comme Hegel, verront dans cette fidélité une preuve tragique d’héroïsme
extrême, d’autres, comme le philosophe Nietzsche (1844-1900) y verront l’expression
grandiose d’un esprit malade, obsédé de morale, préférant la mort à la vie, au mépris de
l’affirmation de soi. Mais, quelles que soient les prises de position, Socrate ne laissera
jamais indifférent et suscitera toujours, aussi bien pour sa vie que pour sa mort, des
questionnements marqués d’admiration et d’étonnement.

CONCLUSION

Socrate se rencontre partout où se massait les citoyens, se présentant comme celui


“qui ne sait rien”, interrogeant les gens sur ce qu'ils croient savoir et détruisant leurs
illusions et fausses connaissances, les poussant à penser par eux-mêmes. Par exemple, il
démontrera au héros Lâchés qu'il ignore ce qu'est le courage ou aux hommes politiques
qu'ils méconnaissent l'essence du politique. On parle ainsi de l'ironie socratique, dans la
mesure où Socrate cherche à éveiller, ou accoucher les âmes comme il l'affirme lui-
même. Mais son enseignement sera condamné par ses contemporains, lesquels le jugent
et le poussent à boire la cigüe. Mais dans cette épreuve (dont Platon témoigne dans
l'Apologie de Socrate), Socrate accepte sa condamnation, continue à discuter et meurt
dans la sérénité. Cette mort, exemplaire, fera dire à Hegel que Socrate est un “héros de
l'humanité”. Socrate fonde sa philosophie sur la critique impitoyable des opinions
humaines, ce qui va devenir un modèle pour toute la pensée occidentale.

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