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École et EP avant l’œuvre de


la IIIe République

N.B. Le texte intégral de ce chapitre est disponible en ligne,


sur Arche. Nous n’aborderons en présentiel que certains
éléments jugés indispensables pour la compréhension de la
suite du cours.
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 1795, loi Daunou. Inaugure un dispositif constitué d’écoles primaires et


d’écoles centrales
 Réalisations loin des ambitions : la situation de l’enseignement est dans
un état « lamentable » (Claude LELIEVRE, Histoire des institutions scolaires (1789‐
1989), 1990)
 Le Premier empire jette les bases du système d’enseignement du XIXe
siècle, structuré autour de dualités (cf. introduction) :
primaire/secondaire, public/privé, masculin/féminin (Claude LELIEVRE,
Histoire des institutions scolaires (1789‐1989), 1990)

 Structuration par ordres : ordre primaire, ordre secondaire. Un 3e : le


primaire supérieur.
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1.1. L’enseignement primaire

 1802, loi Fourcroy. Oblige les communes à entretenir des « petites


écoles » destinées à accueillir les enfants du peuple
 1833, loi Guizot. Oblige les communes de plus de 500 habitants à créer
une école primaire de garçons
 Accroissement des effectifs du primaire
(source : Grèzes‐Rueffe François et Leduc Jean, Histoire des élèves en France de l’ancien régime
à nos jours, Paris, A. Colin, 2007)

1833 1848

1 400 000 élèves 3 500 000 élèves

 Communes sans écoles

1829 1847 1863

14 000 communes 3 213 communes 813 communes


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1.1. L’enseignement primaire


 Le primaire et la scolarisation des filles
« La scolarisation des garçons précède celle des filles »
PROST Antoine, Histoire de l’enseignement en France. 1800‐1967, Paris, Armand Colin,
1968, p. 102

 1850, loi Falloux. Oblige les communes de plus de 800 habitants à créer une école
de filles.
 1867, loi Duruy. Oblige les communes de plus de 500 habitants à créer une école
de filles (soit 34 ans après l’obligation faite pour les garçons).

 Quelles raisons ?
 Principalement, une raison psychologique : la femme est considérée comme
inférieure à l’homme
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1.2. L’enseignement secondaire


 1795 : loi Daunou. Écoles primaires et écoles centrales avec une certaine
continuité entre ces deux établissements.

 1802 : loi Fourcroy.


 Suppression des écoles centrales…
 … Remplacées par deux types d’établissements : les collèges communaux, ou
écoles secondaires, et les lycées
 Le secondaire : Études longues et désintéressées, destinées à une minorité
d’élèves « que leur fortune, leur naissance, plus rarement leur mérite, désignent
pour une éducation libérale (…), détachée de toute préoccupation directement
professionnelle »
Mayeur Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation. III. 1789‐1930, 2004
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1.2. L’enseignement secondaire


 A la place des écoles centrales, création de deux types d’établissements : les
lycées et les écoles secondaires (ces deux types d’établissements constituent
alors l’ordre secondaire)

 Les écoles secondaires, aussi appelées « collèges communaux »


 Inférieures en durée et en niveau d’étude aux lycées
 Conduisent à former aux professions moyennes du commerce et les petits
fonctionnaires
 Tenues par des communes ou des particuliers
 Enseignement du latin, du français, les premiers principes de la géographie,
de l’histoire et des mathématiques
 312 collèges communaux en 1842 , 267 en 1882.
 « Elles préfigurent les écoles primaires supérieures »
Mayeur Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation. III. 1789‐1930, 2004
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1.2. L’enseignement secondaire

 Les lycées
 L’internat est le régime normal : « lycées casernes »
 Organisés sous la tutelle de l’Etat
 36 lycées en 1810, 56 en 1848, 81 en 1867, 83 en 1870
 On y enseigne « Les langues anciennes, l'histoire, la rhétorique, la logique et
les éléments des sciences mathématiques et physiques ».
 Pièce maîtresse et modèle d’établissement chargé de former les futurs cadres
de la nation : « lieu d’où sortent les cadres de la nation comme les élites de
l’argent »
Mayeur Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation. III. 1789‐1930, 1981
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1.2. L’enseignement secondaire

 Progression des effectifs du secondaire

1820 1842 1876


50 573 élèves 70 531 élèves 154 673 élèves

 Source : Prost Antoine, Histoire de l’enseignement en France (1800‐1967), Paris, A.


Colin, 1968.
 Ces chiffres incluent les effectifs des classes primaires (de la onzième à la septième)
qui représentent environ un quart des élèves des lycées et un tiers des élèves de
collèges communaux (d’après Gerbod Paul, La Vie quotidienne dans les lycées et les
collèges en France au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1968).

(Pour rappel, dans le primaire : 1.4 million d’élèves en 1833, 3.5 millions en 1848)
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1.2. L’enseignement secondaire

 L’enseignement secondaire féminin


 Couvent, pensionnat pour les filles de bonne famille
 « Cours secondaires pour jeunes filles » sous Duruy (circulaire du 30 octobre
1867), d’une durée de trois ans.
 Loi Camille Sée du 21 décembre 1880. Création d’un enseignement secondaire
féminin de 5 années sanctionnées par un diplôme de fin d’études secondaires.
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1.3. L’enseignement primaire supérieur


 A grands traits pour le moment…
 Il prolonge l’enseignement primaire
 Il répond aux besoins d’une frange de la population et offre aux enfants de la
petite et de la moyenne bourgeoisie essentiellement une éducation plus poussée
que celle dispensée dans les petites écoles, et différente de celle proposée par les
collèges et les lycées.

 Loi Guizot de 1833. Obligation pour les communes de plus de 6 000 habitants
d’entretenir une école primaire supérieure (EPS). Loi médiocrement appliquée et
silencieuse quant à l’organisation de ces écoles (notamment la durée des études)
 (Loi Falloux de 1850. Suppression de cette obligation. Mais obligation à nouveau
donnée en 1852)
 Loi Goblet de 1886. Institue un enseignement primaire supérieur, rattaché au
primaire, constitué de deux types d’établissements : les EPS et les Cours
Complémentaires (CC).
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2.1. Les étapes de l’intégration scolaire de la gymnastique

2.1.1. L’arrêté Fortoul (1854)

 1850, loi Falloux. Gymnastique = enseignement facultatif dans le primaire.

ARTICLE 23 (loi FALLOUX)

L'enseignement primaire comprend :


‐ l'instruction morale et religieuse ;
‐ la lecture ;
‐ l'écriture ;
‐ les éléments de la langue française ;
‐ le calcul et le système légal des poids et mesures.

II peut comprendre en outre :


l'arithmétique appliquée aux opérations pratiques ;
les éléments de l'histoire et de la géographie ;
des notions des sciences physiques et de l'histoire naturelle, applicables aux usages de la vie ;
des instructions élémentaires sur l'agriculture, l'industrie et l'hygiène ;
l'arpentage, le nivellement, le dessin linéaire ;
le chant et la gymnastique.
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2.1. Les étapes de l’intégration scolaire de la gymnastique

2.1.1. L’arrêté Fortoul (1854)

 1854, arrêté Fortoul. Gymnastique obligatoire dans les lycées de l’Empire

ARTICLE 1er (arrêté FORTOUL)

La gymnastique fait partie de l’éducation des lycées de l’Empire, elle est l’objet d’un enseignement
régulier qui est donné aux frais des établissements.

ARTICLE 3

Chacune de ces divisions reçoit, pendant toute l’année, deux leçons par semaine, à des heures qui
ne sont pas celles de la récréation.
Une de ces leçons a lieu nécessairement le jeudi.
Un gymnase couvert est spécialement affecté aux exercices de gymnastique.

Référence citée (CM) : Poyer Alex, « 1854 : aux origines de l'institutionnalisation de la gymnastique scolaire. Contexte
et portée de l'arrêté Fortoul. », Staps 1/2006 (no 71), p. 53‐69. URL : www.cairn.info/revue‐staps‐2006‐1‐page‐53.htm.
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2.1. Les étapes de l’intégration scolaire de la gymnastique

2.1.2. Le décret Duruy (1869)

 1869, décret Duruy. Gymnastique obligatoire dans les lycées et les collèges
communaux
 Le décret laisse le soin aux communes de décider ou d’organiser l’enseignement
de la gymnastique dans les écoles primaires.
 4 leçons par semaine, chaque leçon dure au moins 30 minutes et est prise sur le
temps d’étude (circulaire aux recteurs du 9 mars 1869)

TITRE 1er ‐ ARTICLE 1er (décret DURUY)

La gymnastique fait partie de l’enseignement donné dans les lycées impériaux et les collèges
communaux

TITRE 2 – ARTICLE 1er


Les conseils municipaux délibéreront, dans leur session de mai 1869, sur les moyens à prendre pour
organiser les exercices gymnastiques appropriés aux besoins des écoles primaires communales.
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2.1. Les étapes de l’intégration scolaire de la gymnastique

2.1.3. la loi George (1880)

 Gymnastique obligatoire pour tous les établissements d’instruction publique de


garçons
 La même année (21 décembre), la loi Camille Sée indique la gymnastique parmi
les enseignements du secondaire féminin créé par cette même loi.
 Au bilan, fin de l’année 1880 : seul le primaire féminin n’est pas encore concerné
par l’obligation d’enseignement de la gymnastique

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