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ECE OKUR 05.11.

2021
ÇEVİRİ EĞİTİMİNDE MATERYAL GELİŞTİRME 2

L’INVENTION DE L’ÉCOLE

Qui a inventé l’école ?

Non, bien entendu, ce sacré Charlemagne n’a pas inventé l'école. De même, on ne peut
pas vraiment répondre à la question “Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer l'école ?”.
En fait celle-ci a presque toujours existé, et a surtout été réinventée à de multiples reprises
pour aboutir à notre système éducatif actuel. Dès l'antiquité, les sociétés humaines ont
commencé à mettre en place des moyens plus ou moins élaborés de transmission du savoir et
des connaissances.
Dans l’Égypte, l’enseignement se limitait essentiellement à inculquer l’écriture
commune, le hiératique. L'élite, une infime minorité donc, qui se destinait à des fonctions
religieuses ou administratives, était initiée aux mystères des hiéroglyphes. Un long
apprentissage qui garantissait une haute position sociale. Dans la Grèce antique, l’éducation
atteint un premier haut degré de sophistication. A l’écriture s’ajoute de nouvelles disciplines,
comme la littérature, la guerre ou le sport. Le principe est de combiner de façon harmonieuse
le développement physique et intellectuel. Ici encore, ce sont les jeunes gens issus des
familles aristocratiques qui bénéficient de cet enseignement, dispensé à domicile par des
maîtres ou dans le gymnase de la cité. Dans la Rome antique, la formation des élites s’inspire
largement de l’exemple grec.
Avec la chute de l’empire romain, l’éducation tombe en déshérence. Sous les
Mérovingiens, les lieux d’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul se font très
rares, et les élites religieuses et politiques sont la plupart du temps complètement illettrées.
C’est d’ailleurs cette situation qui désole Charlemagne, lui-même analphabète, et qui aurait
grand besoin de cadres bien formés pour administrer son gigantesque empire. C’est l’un de
ses plus proches conseillers, le moine anglais Alcuin, qui va se charger de remédier à cette
situation. En charge de l’éducation des jeunes nobles du palais d’Aix-la-Chapelle, le premier
“ministre de l’instruction publique” rationalise l'enseignement. Grammaire, rhétorique, calcul,
astronomie… sont organisés en matières. Dans tout l’empire, il est ordonné au clergé d’ouvrir
des écoles sur le modèle de la capitale. Ce volontarisme contribuera grandement au renouveau
culturel de la “renaissance” carolingienne.
Au XIIe siècle, les écoles monastiques déclinantes cèdent le pas au profit des
premières universités, comme de celle de Paris, fondée en 1200 par Philippe Auguste, où l’on
enseigne le droit, l’art, la médecine et bien sûr la théologie. Toujours issus d’institutions
religieuses, collèges et lycées se développent à partir de la Renaissance. Le français y
remplace peu à peu le latin. Le pouvoir royal encourage ces écoles sans assurer ni
l’organisation, ni le financement, ce qui réduit leur nombre et leur fréquentation.
La Révolution Française pose pour la première fois le principe de l’enseignement laïque et
gratuit. Néanmoins, l’école restera le fait de l’enseignement religieux jusqu’à la IIIe
république.
Au cours du XIXe siècle, plusieurs gouvernements tentent d’organiser l'enseignement
primaire. En 1850, la loi Falloux impose à toutes les communes de disposer d’une école
primaire financée par l’État et qui cohabite avec les écoles privées religieuses. Ce seront les
lois Ferry de mars 1882 qui rendront l’école primaire obligatoire de 6 à 13 ans, gratuite et
laïque. Après la seconde Guerre mondiale, l’enseignement secondaire devient à son tour
gratuit, et en 1959 obligatoire jusqu'à 16 ans. Enfin, la mixité se généralise en 1976 avec la loi
Haby.
Si on ne peut à proprement parler d’invention de l’école, on sait par contre qui a
inventé et réinventé la réforme de l’enseignement : en l'occurrence à peu près tous les
ministres de l’éducation depuis cinquante ans. Rarement au bénéfice de la qualité et de
l’efficacité de l’école...

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