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Introduction : « Je suis l’un de ceux qui pensent comme le Nobel, que l’humanité tirera plus de bien que du mal de
nouvelles découvertes ». Cette phrase de Marie Curie, physicienne et chimiste française, témoigne de la nécessité pour
les sociétés contemporaines de produire des connaissances. Depuis l’époque moderne, l’accès aux connaissances s’est
lentement ouvert et diffusé aux catégories sociales les plus faibles. Les femmes ont longtemps été exclues de la
diffusion des connaissances. La question du genre reste primordiale dans l’accès aux connaissances, dans un monde
marqué par de profondes inégalités.
Problématique : Pourquoi la production et la diffusion des connaissances sont-elles des enjeux majeurs de
développement pour les sociétés ?
La lente mise en place de l’enseignement féminin : A l’époque moderne, l’alphabétisation des filles comme celle des
garçons n’est pas une fonction entre les mains de l’État mais elle appartient au Clergé et à la famille. L’éducation des
filles est alors une éducation pratique, en lien avec le métier occupé par les parents. Ainsi, les jeunes filles qui vivent
chez des commerçants apprennent à compter et à écrire. Le XVIe s voit l’apparition de mouvements qui poussent à
l’éducation des jeunes filles en lien avec l’humanisme : Jean-Louis Vivès publie en 1523 L’instruction de la femme
chrétienne, Érasme en 1529 (De l’éducation des enfants). Pour eux, les femmes doivent avoir un enseignement
rudimentaire : savoir lire, écrire et surtout apprendre les travaux domestiques. La réforme protestante, en proposant
aux fidèles la Bible en langue vernaculaire, pousse au développement de la lecture et de l’écriture et à l’instruction
des fidèles. L’Église catholique s’empare elle aussi de la question de l’instruction des fidèles et développe des
congrégations qui prennent en charge l’éducation des plus pauvres.
Quelle éducation pour les femmes ? La question du contenu de l’éducation des femmes commence à se poser en
France à la fin du XVIIe s. L’éducation est souvent limitée à la lecture de la Bible et aux tâches domestiques. L’Abbé de
Fleury propose une éducation féminine dans laquelle, outre l’instruction religieuse, on enseigne aux jeunes filles une
grammaire, du droit, de la médecine et des mathématiques simplifiés. En 1687, Fénelon publie De l’éducation des
filles dans lequel il défend l’éducation des filles (« Rien n’est plus négligé que l’éducation des filles »). L’éducation
proposée est plus complète : enseignement religieux et moral, grammaire, mathématiques mais aussi histoire,
littérature, latin, musique et peinture. Madame de Maintenon, favorite de Louis XIV, fonde la Maison royale de Saint-
Cyr et accueille 250 jeunes filles pour y appliquer les principes de Fénelon. Le mouvement des Lumières au XVIIIe s
aborde lui aussi la question. Rousseau et Diderot s’opposent sur l’égalité intellectuelle entre les hommes et les
femmes, le second appelant à une éducation égalitaire.
Les lents progrès de l’alphabétisation : Le nombre d’écoles pour filles augmente largement aux XVII et XVIIIe s en
France, principalement dans les villes et toujours sous l’autorité religieuse. Cependant, l’éducation à domicile reste la
norme et l’éducation des filles est très rudimentaire, basé sur les savoirs considérés comme « utiles ». A la veille de la
révolution française, les inégalités demeurent très fortes : si près des ¾ des hommes peuvent signer leur contrat de
mariage dans le Nord de la France, moins de la moitié des femmes le font. Dans le sud de la France, seule une femme
sur 8 est capable de signer son contrat de mariage.
La lutte pour l’égalité : Si la bataille de l’accès à l’alphabétisation est gagnée en France dès 1882, celle pour l’égalité
reste à mener. En 1880, la loi Camille See institue les collèges et les lycées de jeunes filles. Ils visent à la préparation
de diplômes différents et les jeunes filles ne peuvent pas accéder au baccalauréat, et donc à l’enseignement supérieur,
avant 1924. Elles reçoivent des enseignements spécifiques : cours de travaux à l’aiguille, d’économie domestique et
de morale (à la place de la philosophie). Au début du XXe siècle, la place des institutions religieuses dans l’éducation
féminine est forte. Après la seconde guerre mondiale, la mixité se généralise. Elle est imposée à l'école primaire en
1969. La loi Haby de 1975 créé le collège unique, dans lequel garçons et filles ont le même enseignement.
L’alphabétisation des femmes est un enjeu majeur puisqu’il permet d’améliorer directement le développement. Sur
le plan économique, l’alphabétisation permet aux femmes d’accéder aux emplois ce qui signifie recul de la pauvreté
et meilleure autonomie des femmes. L’alphabétisation des femmes a aussi un impact social important, permettant un
meilleur contrôle de la natalité et un recul de la mortalité infantile. L’alphabétisation universelle est un enjeu majeur
de développement et fait partie des objectifs prioritaires fixés par l’Organisation des Nations Unies.
A. La découverte de la radioactivité.
La découverte de la radioactivité : La fin du XIXe siècle est marquée par une grande effervescence scientifique,
notamment dans le domaine de la physique. En 1895, Wilhelm Röntgen découvre que les rayons sont capables de
traverser une feuille de papier mais pas les os. Ce sont les rayons X. L’année suivante, le physicien Henri Becquerel
découvre « par hasard » le principe de la radioactivité. Il devient alors un objet majeur de la recherche scientifique.
Le principe de la radioactivité : La radioactivité est naturelle et est présente partout dans l’univers. Son principe est
simple : des noyaux d’atome instables se transforment spontanément en d’autres atomes plus stables. Durant cette
transformation, ils perdent une partie de leurs particules de matières sous forme de rayonnements. Ce sont les
rayonnements radioactifs. Ces rayonnements radioactifs sont plus ou moins pénétrants : les rayons alpha et bêta sont
des particules et du coup sont plus facilement arrêtés, alors que les rayons gamma sont des rayonnements
électromagnétiques et donc plus pénétrants. En 1934, Irène Curie et son mari Frédéric Joliot découvrent la
radioactivité artificielle. On peut créer des éléments artificiellement radioactifs en exposant des composants
chimiques aux rayons radioactifs du polonium. Plusieurs nouveaux éléments chimiques sont ainsi découverts.
Une communauté scientifique en fusion : Face à l’immensité des champs d’application du principe de radioactivité,
une communauté scientifique extrêmement dynamique se développe autour de la question de la physique radioactive.
Entre 1911 et 1933, l’industriel belge Ernest Solvay organise une série de conférences consacrées à la recherche en
physique et en chimie. La question de la radioactivité y est souvent centrale et celle de 1927 qui réunit les plus grands
spécialistes de la radioactivité :
- Marie Curie (1867-1934) : née en Pologne, elle s’installe à Paris en 1891. Avec son époux, Pierre Curie, elle
découvre en 1898 le radium. En 1903, elle partage avec son mari et Henri Becquerel, le prix Nobel de physique
et en 1911, elle obtient le prix Nobel de chimie.
- Albert Einstein (1879-1955) : physicien allemand naturalisé suisse connu pour sa théorie sur la relativité,
Einstein contribue à l’établissement d’une communauté internationale partageant recherches et avancées.
- Paul Langevin (1872-1946) physicien français qui a travaillé sur la théorie de la relativité et le magnétisme.
Conclusion :
La connaissance est donc au cœur de la construction des sociétés modernes. Longtemps limitée à une élite, sa diffusion
s’est progressivement élargie, notamment par l’alphabétisation des femmes qui a largement progressé au XIXe dans
les pays développés puis au XXe s sur l’ensemble des continents. Proclamé droit humain par l’ONU, le droit à
l’éducation reste encore inégal et très insuffisant dans certains pays. La question de la radioactivité qui a bouleversé
la recherche scientifique au XXe s témoigne des difficultés et des enjeux de coopération internationale, de
développement d’applications militaires et civiles marquées par le développement de l’arme nucléaire. Produire du
savoir, cela signifie échanger entre savant pour progresser. Mais cela engendre aussi une concurrence entre les états,
ou entre les entreprises qui freinent la production de la connaissance. Les enjeux liés au Covid-19 et à la vaccination
en sont une illustration.