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L2 : Produire et di user de la connaissance

INTRO

« L’éducation des lles est le meilleur outil de développement qui soit » Ko Annan.
L’ancien secrétaire général de l’ONU résume ainsi l’un des objectifs du développement
durable. L’éducation, l’accès à la connaissance, sont des leviers de développement
essentiels. Dans ce domaine, les inégalités sont très fortes à l’échelle mondiale et l’idée
d’une humanité entièrement alphabétisée n’est pas encore atteinte. Ces inégalités sont
renforcées par la distinction de genre, puisque sur les 750 millions d’illettrés dans le
monde, les 2/3 sont des femmes.

«  Je suis de ceux qui pensent que l’humanité tirera plus de bien que de mal des
découvertes nouvelles » déclare Pierre Curie au comité Nobel en 1903. Lui, son épouse
Marie Curie, sa lle Irène Joliot Curie et son gendre Frédéric Joliot sont des acteurs
essentiels de la recherche sur la radioactivité. La radioactivité est le principe selon lequel
des atomes de matière instables se transforment en atomes plus stables par la
production de rayons plus ou moins pénétrants. Il faut distinguer la radioactivité naturelle
de la radioactivité arti cielle dont les usages sont variés : datation pour l’archéologie,
radiographie médicale, bombe atomique.

A - L’alphabétisation des femmes depuis le XVIe siècle

1 - Jusqu’à la Renaissance, les femmes sont globalement exclues de l’accès à


l’éducation. Il existe cependant certaines exceptions telles que Christine de Pisan, qui est
au XIVe siècle la première femme de lettres à vivre de ses écrits. L’invention de
l’imprimerie par Gutemberg au milieu du XIVe siècle marque un tournant. La quantité de
livres est décuplée, favorisant l’accès à l’écrit à des couches plus pauvres de la
population. L’alphabétisation des femmes est plus précoce en Europe du Nord, sous
l’in uence de la Réforme protestante. En e et, l’un des principes du protestantisme est la
lecture individuelle de la Bible, en langue vernaculaire, le clergé n’a plus le monopole de
cette transmission. On pousse les lles à apprendre la lecture.

Dans un second temps, l’Europe du Sud catholique lance sa contre-Réforme qui met
l’éducation entre les mains des congrégations religieuses telles que les jésuites.

2 - À l’approche du siècle des Lumières, sous Louis XIV, le théologien et pédagogue


Fénelon plaide pour une éducation des femmes, qui doivent être éduquées pour bien
élever leurs enfants. Fénelon préconise une instruction complète : histoire, lettres, latin.

Il publie en 1687 De l’éducation des lles dans lequel il déplore : « Rien n’est plus négligé
que l’éducation des lles ». Sa pensée est relayée par Mme de Maintenon, la favorite de
Louis XIV qui crée la Maison Royale de Saint-Cyr où sont accueillies 250 jeunes lles de
classes sociales di érentes.

Au XVIIIe siècle, Diderot et Rousseau sont en désaccord quant à l’égalité intellectuelle


des hommes et des femmes. Diderot défend l’égalité intellectuelle, il est un acteur majeur
de la production/di usion de connaissance puisqu’il a créé avec D’Alembert
l’Encyclopédie.

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Malgré des avancées, les femmes restent en majorité illettrées à la RF, en particulier dans
le Sud de la France. Les congrégations religieuses gardent la main sur l’éducation, des
écoles pour lles sont ouvertes dans quelques villes après une première loi end 1795.
Cette loi est inspirée par Condorcet, l’un des rares députés de la Convention à défendre
une éducation égale.

3 - Au XIXe, les inégalités perdurent puisque les lycées créés en 1802 sont réservés aux
garçons. Une série de lois importantes jalonne le siècle :

1833 : la loi Guizot impose à chaque commune d’avoir une école publique

1850 : la loi Falloux impose à chaque commune de + de 800 habitants de créer une école
pour lle

1881 : lois Ferry : l’enseignement primaire devient gratuit, laïc et obligatoire de 6 à 13 ans.

Jules Ferry a un rôle majeur dans cette évolution. Il estime que la femme doit être
éduquée car elle in uence toute sa famille et doit donc développer une opinion
indépendante et détachée de l’Église. À la n du XIXe, les femmes occidentales sont
alphabétisées massivement, mais gardent un enseignement spéci que (économie du
ménage, couture) et sont exclues de l’enseignement supérieur. Il faut attendre 1938 pour
que soit levée l’incapacité civile des femmes qui doivent jusqu’alors demander
l’autorisation de leur père/mari pour s’inscrire à l’université.

À cheval sur les XIXe et XXe siècles, Marie Curie fera gure d’exception puisqu’avec deux
licences de science, une agrégation de physique et deux prix Nobel, elle devient la
première femme à enseigner à la Sorbonne.

4 - Si les pays développés sont presque entièrement alphabétisés, il reste des poches
d’illettrisme. Celles-ci se trouvent en majorité en Asie et en Afrique subsaharienne.

alphabétisation fonctionnelle : capacité à réaliser des activités dans lesquelles


l’alphabétisation est nécessaire.

L’alphabétisation fonctionnelle massive est l’un des objectifs a chés par l’ONU qui
a rme dans la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 que l’éducation est
un droit. Par le biais de l’Unicef (fondation pour l’enfance) et de l’UNESCO, l’ONU veut
démontrer que l’éducation des lles fait reculer la pauvreté, puisqu’elles peuvent créer
des richesses et contrôler leur fécondité.

Malgré  cette volonté internationale, l’alphabétisation féminine stagne aujourd’hui. Dans


les pays en développement, les femmes ne sont pas prioritaires au sein des familles, elles
sont vouées à être mariées et à tenir un foyer. En Afrique subsaharienne, 51% des
femmes sont éduquées contre 74% des hommes.

En Afghanistan, sous le régime des talibans, l’accès à l’éducation pour les lles se fait
dans la clandestinité, dans des appartements. En 2014, la jeune Pakistanaise Malala
Yousafzai a obtenu le prix Nobel de la paix pour son combat contre cet obscurantisme.
Elle vit aujourd’hui réfugiée à Londres.

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B - La recherche sur la radioactivité

La recherche sur la radioactivité met en lumière deux tendances concernant la science : la


mutualisation, parfois internationale des découvertes et la peur que peuvent engendrer les
découvertes scienti ques.

1 - 1895 : Willhelm Röntgen découvre les rayons X

1896 : Henri Becquerel découvre la radioactivité par sérendipité (par hasard)

1898 : Pierre et Marie Curie découvrent le radium et le polonium, des éléments radioactifs
présents dans l’uranium.

La radioactivité bouleverse la recherche scienti que et suscite l’intérêt des plus grands
savants du temps : Albert Einstein, Paul Langevin, Pierre et Marie Curie…

A découverte du radium et son émission de rayons permet assez rapidement une


application médicale : Pendant la WW1, Marie Curie et sa lle Irène, participent à l’e ort
de guerre en radiographiant les soldats blessés au front dans des camionnettes appelées
« petites curies ».

2 - La radioactivité fascine le monde scienti que qui se réunit au sein des congrès Solvay,
du nom du riche philanthrope belge qui les nance. Ces congrès existent toujours, ils
sont organisés à partir de 1911 à intervalles réguliers. Ils permettent aux plus grands
esprits scienti ques d’échanger sur le fruit de leurs recherches et d’avancer. C’est un
congrès international. Marie Curie est pendant longtemps la seule femme à y participer,
son mari Pierre met en garde dès 1905 sur la dangerosité du radium, d’ailleurs Marie
Curie meurt de sa trop grand exposition aux rayons.

3 - La radioactivité connait un tournant majeur quand est découverte pare Irène Joliot
Curie en 1934 la radioactivité arti cielle, c’est à dire la possibilité par l’homme de
provoquer une ssion de l’atome qui libère une grande quantité d’énergie. En 1938 est
découvert le phénomène de la ssion nucléaire d’uranium. Le phénomène de la ssion
nucléaire dégage une énergie gigantesque. Avec un seul gramme d’uranium, on peut
produire autant d’énergie que la combustion de plusieurs tonnes de charbon.  Cette
ssion est utilisée dans le domaine civil pour la production d’électricité dès 1951 aux
États-Unis.

Dans le contexte de tension internationale exacerbée, Albert Einstein écrit en 1939 au


président Roosevelt pour que ce dernier s’intéresse à la question de la bombe atomique
et prenne Hitler de vitesse, car ce dernier a commencé son programme.

C’est ainsi qu’en 1942 dans la ville secrète de Los Alamos est lancé le projet Manhattan
auquel participe l’Italien Fermi et l’Américain Oppenheimer qui dirige le programme. En
pleine guerre mondiale, ils parviennent à faire exploser la première bombe A le 16 juillet
1945, moins d’un mois avant l’utilisation sur les villes japonaises d’Hiroshima et Nagasaki.

4 - Peu après, dans le contexte de Guerre froide, l’  »équilibre de la Terreur  » ou MAD
(mutual assured destruction) fait entrer l’humanité dans la peur (toujours vivace avec le
con it ukrainien) du feu nucléaire. En 1949, le programme nucléaire soviétique, fort de
300 savants allemands aboutit, c’est le début d’une prolifération de bombes atomiques.
La Grande-Bretagne, la France, la Chine entrent ensuite dans le club fermé des
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puissances nucléaires (on en compte aujourd’hui 9 avec Inde/Pakistan/Israël, Corée du
Nord).

Cette peur du suicide de l’humanité pousse Frédéric Jolliot-Curie à lancer en 1950 l’Appel
de Stockholm, une pétition signée par 150 millions de personnes dont Picasso et Aragon
qui veut contrôler, voire rendre illégale la possession d’armes nucléaires. Ainsi les
avancées scienti ques apparaissent comme dangereuses pour le public. On note
qu’Irène et Frédéric Jolliot-Curie ont d’ailleurs cessé de publier à partir de 1935 car ils
avaient prévu les utilisations militaires de leur découverte.

Ainsi, Albert Einstein parle du nouveau destin tragique des scienti ques qui doivent porter
le poids des « procédés d’anéantissement plus a reux et plus e caces ».
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