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THÈME 6 DU PROGRAMME :

L’ENJEU DE LA CONNAISANCE

AXE 1 : Produire et diffuser des connaissances

Cours

PB : quels sont les enjeux de la production et de la diffusion des connaissances (échelle


nationale et internationale).

I L’accès à la connaissance et les enjeux de l’alphabétisation dans le monde.

1 Une lente progression de l’alphabétisation en Occident.

-car longtemps réservée au clergé et à une partie de l’aristocratie chatelaine et guerrière.

-les connaissances circulent plutôt oralement.

-ce qui commence à se transformer à partir du XIIe avec une circulation plus affirmée de
l’écrit.
Le long XIIe siècle se caractérise par un afflux de savants et de manuscrits en provenance des
aires byzantine et islamique. C’est le temps des traductions qui permettent à l’Occident latin
de s’approprier la science gréco arabe.
Donc un enrichissement des bases du savoir qui est indissociable de la révolution scolaire,
laquelle produit un nombre important de savant capables de diffuser de nouvelles
connaissances.
Le cadre institutionnel est celui de l’école qui se développe tout au long des XII et XIIIe siècle.
Cette révolution joue un rôle majeur dans l’avènement social des professionnels de l’écrit et
de la pensée.
Par exemple, dans le domaine juridique l’école de Bologne devient central.
En médecine, l’école de Salerne brille grâce à la traduction latine du Canon d’Avicenne par le
Toledan Gérard de Crémone : ce texte devient l’une des bases de l’enseignement médical.
Concernant le Quadrivium (arts libéraux comprenant l’arithmétique, la géométrie,
l’astronomie, la musique), par exemple la géométrie se développe avec les Éléments
d’Euclide.
À la lectio d’ajoute des quaestiones (question cherchant à résoudre les contradictions
au sein des autorités

1
Les maître renforcent le rôle de l’écrit.

-Au XIIIe siècle, on assiste à la naissance et à l’essor des universités et à la lente diffusion des
textes traduits au XIIe siècle.
C’est à la fin du XIIe et début XIIIe que les maîtres et les étudiants commencent à s’associer
en universitates ou universités.
Des universités sont est créée à Bologne, Paris, Oxford…
Les universités s’institutionnalisent par des bulles papales ou des statuts juridiques.

L’écrit s’impose d’autre part dans le monde des négociants, commerçants et marchands qui
peu à peu forment à patriciat au sein des mondes urbain (ils utilisent des lettres de changes,
des registres de commerce.

-cela dit, plusieurs facteurs accélèrent l’alphabétisation de la S à partir du XVe.


1 invention de la technique permettant de diffuser l’imprimerie (Gutenberg en 1432) ;
2 La Réforme qui valorise la lecture de la Bible ; l’humanisme et l’Église défendent
l’alphabétisation.

-mais les écoles restent rares et chères, réservées à une élite (au XVIe, 20% de la S
européenne sait lire).

-Alphab progresse surtout au 19e, grâce à l’État. Sous Napoléon 1 création des lycées ; lois
Guizot (invention et institutionnalisation de l’école primaire pour filles et garçons ; 1881-
1882 lois Ferry, cela dans le mouvement de sécularisation.

Doc 1 : la laïcité à l’école


La neutralité religieuse de l'école, la sécularisation de l'école, c'est, à mes yeux et aux yeux
du Gouvernement, la conséquence de la sécularisation du pouvoir civil et de toutes les
institutions sociales, de la famille par exemple, qui constitue le régime sous lequel nous
vivons depuis 1789. Oui, 1789 a sécularisé toutes les institutions, et particulièrement
l'institution de la famille, puisqu'il a fait du mariage un contrat civil, relevant uniquement de
la loi civile et absolument indépendant de la loi religieuse. C'est ce que j'appelle la
sécularisation des institutions, et je dis que la sécularisation des institutions devait
nécessairement aboutir, tôt ou tard, à la sécularisation de l'école publique. (Nouvelle
approbation à gauche.).
Je vous demande de vous tenir dans la doctrine qui est la doctrine de la liberté de conscience,
de l'indépendance du pouvoir civil, de l'indépendance du pouvoir civil, de l'indépendance de
la société civile vis-à-vis de la société religieuse. Il y a cent ans, Messieurs, on a sécularisé le
pouvoir civil. Il y a deux cents ans les plus grands esprits du monde, Descartes, Bacon ont
sécularisé le savoir humain, la philosophie. Nous, aujourd'hui, nous venons suivre cette
tradition ; nous ne faisons qu'obéir à la logique de ce grand mouvement, commencé il y a
plusieurs centaines d'années, en vous demandant de séculariser l'école.
Il importe à la République, à la société civile, il importe à tous ceux qui ont à cour la tradition
de 1789 que la direction des écoles, que l'inspection des écoles n'appartiennent pas à des
ministres du culte qui ont, sur ces choses qui nous sont chères et sur lesquelles repose la

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société, des opinions séparées des nôtres par un si profond abîme. Cela, Messieurs, c'est un
intérêt général, et voilà pourquoi nous vous demandons de faire une loi qui établisse la
neutralité confessionnelle des écoles.
Jules Ferry, 1870

Doc 5 : La mairie et l’école publique d’Arcy-sur-Cure (vers 1910).

2 Des inégalités anciennes mais aussi actuelles.

-Alphab des femmes reste encore inférieures à celle des hommes. En 2019, 500 millions de
femmes ne savant ni lire ni écrire = les 2/3 des analphab (775 millions).

-la pauvreté empêche certains États de mette en œuvre une politique scolaire en raison
d’une culture stéréotypée (femmes doivent d’abord assumer un rôle d’épouse + opposition
de certains groupes religieux).

-ces inégalités sont aussi régionales : taux très bas en Afrique subsaharienne, Asie centrale et
du Sud, Somalie, Soudan du sud, Niger, Burkina Faso, Afghanistan= où les femmes sont les
plus souvent exclues.

ANALYSE DE DOCUMENT CARTOGRAPHIQUES ET INFOGRAPHIQUES

https://espace-mondial-atlas.sciencespo.fr/fr/

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Sur l’alphabétisation et l’accès au savoir voir ce lien :
https://espace-mondial-atlas.sciencespo.fr/fr/rubrique-contrastes-et-inegalites/article-
1A08-savoirs-en-concurrence.html

3 JALON I (dossier de documents). L’accès à la connaissance et les enjeux de


l’alphabétisation dans le monde.

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A La lente alphabétisation des femmes à l’époque moderne.

Pb : comment l’alphabétisation des femmes devient-elle un enjeu à l’époque


moderne ?

Cette question est posée car à l’époque modern l’alph des femmes, comme
celle des garçons est rattachée à l’Église. Pour le cas des filles la préoccupation
est portée par l’humanisme et l’Église et donc par la volonté de former des
femmes chrétiennes. Mais leur alphabétisation montrer un certain retard lié à
un manque d’école mais surtout à des préjugés hérités du Moyen Âge.

Doc 1 : l’éducation des filles selon Jean Louis Vivès (1523).

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Doc 2 : la Petite École

Représentation de la Petite école (école sous l’Ancien régime chargée de l’instruction de


base). Anonyme autrichien, peinture à l’huile, 1750.

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Doc 3 : Fénelon défend l’éducation des filles (1687)

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Doc 4 : instruire les filles selon Condorcet (1791)

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B La scolarisation des filles dans l’enseignement primaire public en France au
XIXe siècle.

Pb : comment le développement de l’instruction primaire a-t-il permis


l’alphabétisation des filles en France au XIXe siècle.

Cette question car depuis la Révolution une administration de l’enseignement


primaire se met en place. Elle s’affranchit progressivement de la tutelle de
l’Église, cela dans le processus de sécularisation. Dans ce contexte les filles font
aussi l’objet de cette politique de scolarisation et rattrapent leur retard
d’alphabétisation vis-à-vis des garçons.

Doc 5 :

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Doc 6 : la législation sur l’accès des filles à l’école

Doc 7 : L’enseignement des filles

Réclamer l’égalité d’éducation pour toutes les classes, ce n’est faire que la moitié de l’œuvre
[…] ; cette égalité, […] je la revendique pour les deux sexes […]. L’égalité d’éducation, c’est
l’unité reconstituée dans la famille. Il y a aujourd’hui une barrière entre la femme et
l’homme, entre l’épouse et le mari, ce qui fait que beaucoup de mariages, harmonieux en
apparence, recouvrent les plus profondes différences d’opinions, de goûts, de sentiments.
[…]

Aujourd’hui, il y a une lutte sourde, mais persistante, entre la société d’autrefois, l’Ancien
Régime avec son édifice de regrets, de croyances et d’institutions qui n’accepte pas la
démocratie moderne, et la société qui procède de la Révolution française. […] Or dans ce
combat, la femme ne peut pas être neutre […]. Les évêques le savent bien : celui qui tient la
femme, celui-là tient tout, d’abord parce qu’il tient l’enfant, ensuite parce qu’il tient le mari
[…] (nombreux applaudissements). C’est pour cela que l’Église veut retenir la femme, et c’est
aussi pour cela qu’il faut que la démocratie la lui enlève ; il faut que la démocratie choisisse,
sous peine de mort ; il faut choisir, citoyens : il faut que la femme appartienne à la science
ou qu’elle appartienne à l’Église. (Applaudissements répétés)

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Jules Ferry, Discours de la salle Molière, 1870.

Doc 8 : Loi portant sur l’enseignement primaire.

Art. 1er – L’enseignement primaire comprend :


– l’instruction civique et morale ;
– la lecture et l’écriture ;
– la langue et les éléments de la littérature française ;
– la géographie, particulièrement celle de la France ;
– l’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ;
– quelques notions usuelles de droit et d’économie politique ;
– les éléments des sciences naturelles, physiques, et mathématiques, leurs applications à
l’agriculture, à l’hygiène, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ;
– les éléments du dessin, du modelage et de la musique ;
– la gymnastique ;
– pour les garçons, les exercices militaires ;
– pour les filles, les travaux d’aiguille.

Art. 2 – Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine en outre le dimanche,
afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants l’instruction
religieuse en dehors des édifices scolaires […].

Art. 4 – L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes, âgés de six ans
révolus, à treize ans révolus ; elle peut être donnée soit dans les établissements d’instruction
primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles, par le
père de famille lui-même ou par toute autre personne qu’il aura choisie.

Loi du 28 mars 1882.

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Doc 8 : Ferdinand Buisson et la « coéducation des sexes ».

Ferdinand Buisson 1841-1932, philosophe, s’intéressent très tôt à la pédagogie. Il est


directeur de l’enseignement primaire entre 1879 et 1896. Il publie en 1857 son célèbre

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Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire. Il est cofondateur de la Ligue des droits
de l’homme en 1898 et reçoit le Prix Nobel de la paix en 1927.

Doc 9 : Une classe de jeunes filles vers 1900.

Doc 10 : L’évolution du taux de signature des contrats de mariage tout au long du XIXe
siècle.

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C L’alphabétisation des femmes aux XXe XXIe siècle.

Doc 11 : l’enjeu politique et idéologique de la lecture

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Affiche soviétique de 1925. « Qui ne lit pas de livres, bientôt ne saura lire du tout ». Cette
femme lit « Dix jour qui ébranlèrent le monde », récit de la révolution bolchévique publié
en 1919 par John Reed, journaliste américain.

Doc 12 : alphabétisation et autonomisation des femmes

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Doc 17 : l’intégration des femmes immigrées par l’alphabétisation

17
Doc 18 : alphabétisation et lutte contre la pauvreté.

Doc 19 : la difficile scolarisation des femmes au Niger

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Doc 20 : l’alphabétisation des femmes en 2018

D Focus : Malala Yousafzai (née en 1997), un combat pour la scolarisation des


filles aujourd’hui.

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Pb : comment l’exemple de Malala YOUSAFZAI illustre-t-il le combat pour
l’accès à l’école des filles dans certaines régions du monde dans les années
2010-2020.

Cette question car cette blogueuse pakistanaise, âgée de 15 ans, est


grièvement par les Talibans lors d’une tentative d’assassinat. Elle relate sur
son blog depuis 2009, son expérience d’écolière et la difficulté pour les filles
de cette région de pouvoir suivre une scolarité normale.

Elle obtient le prix Sakharov en 2013


Elle obtient le prix Nobel de la paix en 2014.

Doc 22 : la situation de l’éducation des filles au Pakistan à la fin des années


2000 selon l’UNESCO

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Doc 23 : un plaidoyer pour l’alphabétisation des femmes à l’ONU.

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Doc 24 : l’émergence d’une figure internationale

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