Vous êtes sur la page 1sur 7

UE1 EC13

HISTOIRE DU SYSTEME EDUCATIF


INTRODUCTION
Faire des liens entre les différentes approches de l’école = mieux appréhender les spécificités.
Le système actuel de l’école est un combat qui a mis du temps à se mettre en place =
CULTURE du métier.

I) Histoire du système éducatif jusqu’aux années 70


A) De l’ancien régime à la révolution
L’origine de l’école est lointaine (Charlemagne) et les congrégations religieuses sont à
l’origine de l’école primaire. Au Moyen Age, les élèves savent lire et écrire mais l’école reste
destinée aux plus grands. A partir de la 2ème moitié du XVIIème siècle, l’Eglise a voulu rendre
accessible des textes pour contrôler le peuple. Elle souhaitait prendre en charge l’éducation.
Au XVIIème siècle, principalement dans les bourgs, le clergé et la bourgeoisie mettent en place
des écoles gratuites. On y enseigne principalement la lecture, rarement l’écriture et presque
jamais les mathématiques. L’Eglise enseigne le catéchisme. Dans les campagnes, cela reste
balbutiant mais des religieux comme Charles DEMIAS (promoteur du développement de
l’essor de l’école dans les campagnes) et Jean-Baptiste DE LA SALLE (aide les enfants pauvres)
vont beaucoup apporter.
Un changement pédagogique va donc s’opérer. L’enseignement se fera en langue française
puis il y aura une association de la lecture et de l’écriture. Cette révolution pédagogique a
mis un siècle et demi à se généraliser. L’Etat se décharge alors de l’éducation au bénéfice de
l’Eglise. Puis, il y a une remise en question de la place de l’Eglise dans l’éducation. Il y a un
engagement de discours changeants qui commencent à prôner l’éducation par l’Etat.
A l’approche de la révolution, deux grands changements sont à noter :
- Une modification de la vision de l’éducation
- Un développement de l’humanisme

B) La Révolution française et l’éducation nationale


L’éducation est le bien de tous et construit une relation entre éducation/raison/citoyenneté.
Il y a une envie de démocratiser l’éducation car quand on éduque les enfants on forme les
citoyens de demain.
La révolution apporte quelque-chose de nouveau, une envie de mettre l’éducation au
premier plan. Les 1ers révolutionnaires veulent rompre avec la main mise de l’Eglise,
articuler le primaire et secondaire. Le contrôle des écoles de province doit se faire par un
pouvoir central. Les révolutionnaires s’interrogent sur le fait de privilégier l’éducation ou
l’instruction et jusqu’où divulguer les savoirs (lesquels).

25 projets différents ont été élaborés en 6 ans (assez dense) mais 2 grands projets se
démarquent et influencent la IIIème République :
- Le projet de CONDORCET : l’éducation est le fondement de l’égalité entre les
hommes. Pour C., un être éduqué ne peut être inférieur à un autre (pas de distinction

1
UE1 EC13

riches/pauvres, garçons/filles) donc il propose un enseignement gratuit identique aux


garçons et aux filles et obligatoires de 8 à 12ans. Il faut enseigner la lecture et
l’écriture. Il faut une poursuite de l’enseignement : lien primaire et secondaire mais
aussi avoir une offre large pour permettre à chaque personne de révéler ses talents.
Condorcet évoque l’indépendance des écoles et de l’éducation vis-à-vis de l’Etat (si
l’Etat n’est pas démocratique, risque de divulgation) mais cet aspect est très critiqué
car il reste non arbitraire.
Le plan C. a été écarté car très couteux, ce projet ne mettait pas assez en avant les
idéaux de la Révolution. MAIS, ce projet a réuni la gratuité, la liberté et la laïcité
ce qui représente le système éducatif français actuel.
- Le projet de LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU : école gratuite de 5 à 11ans. Il
propose des internats entretenus par l’Etat. Une nouvelle fois, le projet a été écarté car
il était estimé trop couteux et trop autoritaire car les enfants sont directement
écartés de leurs parents.
Trois lois échelonnées entre 1793 et 1795 :
- Le décret de BOUQUIER (1793) : 1ère loi scolaire sur l’enseignement primaire :
obligation scolaire d’une durée de 3 ans pour les enfants de moins de 6 ans, gratuité et
liberté de l’enseignement.
- La loi LAKANAL (1794) : une école pour 1000 habitants (avec une section fille/ une
section garçon), programme étoffé (français, maths, EMC, sciences…)
- La loi DAUNOU (1795) : fin de l’obligation scolaire et de la gratuité, la création des
écoles est laissée à l’appréciation des autorités départementales, programme réduit à
la lecture/écriture/calcul et morale républicaine.
 Remarque : Il y a souvent des retours en arrière.

Quel bilan tirer à l’issue de la Révolution ?


- L’instruction est quelque chose de libérateur et contribue à l’indépendance
intellectuelle
- Eduquer c’est amener à exercer son raisonnement et son jugement
- L’instruction c’est la condition d’exercice d’un citoyen
- L’éducation doit reposer sur la langue française
- En plus du lire, écrire et calculer, il importe de laisser une place importante aux
sciences = voie royale de la raison.

C) De la Révolution aux monarchies du XIXème siècle


1804-1814 : le système Napoléonien = retour de l’Eglise et prise en main du secondaire par
l’Etat. Au niveau du primaire : corps enseignant au service de l’Etat.
1914-1830 : la restauration = retour du contrôle ecclésiastique (Empereur) et des notables
(bourgeois)  l’école des privilégiés.
1830-1848 : la monarchie de juillet = reprise en main de l’Etat -> Loi GUIZOT (1833) :
déshérence du primaire -> notion de service public d’enseignement. Cette loi marque
l’interventionnisme de l’Etat dans les contenus, dans le choix des supports/manuels (donc à
travers la pédagogie). Cette loi donne l’obligation pour toutes les communes d’avoir une école

2
UE1 EC13

(loi de l’instruction). Création des « écoles normales » (qui deviendront les IUFM, puis
ESPE, puis INSPE) : les maitres d’école deviennent des instituteurs.
D) De la IIème à la IIIème République
1848 : la Révolution proclame la IIème République.x Le rôle des enseignants est d’éduquer les
futurs citoyens qui iront voter. CARNOT : gratuité, liberté et obligation scolaire (cf.
CONDORCET)
1852-1860 : IIème république : reprise en main par la bourgeoisie et l’Eglise. Loi FALLOUX (loi
du parti de l’ordre) : retour en arrière, redonne à l’Eglise le contrôle et la surveillance des
programmes.
1860-1870 : la fin du Second Empire = des avancés
Jean MACE (Ligne l’enseignement) : programme d’éducation pour tous, gratuit, laïque, public
et obligatoire.
Victor DURUY : gratuité, des écoles pour les filles dans les communes de moins de 500
habitants, systèmes des classes du CP au CM2, modification des programmes (avec
introduction de Histoire/Géographie).
Quel bilan tirer à la fin du second Empire ?
- Progrès de la scolarisation et de la formation des maitres mais toujours une emprise
de l’Eglise et des pouvoirs locaux
- Une vague en faveur de l’instruction : création de bibliothèques, apparition de
structures d’enseignements populaires, développement des sciences et techniques…

E) De la IIIème République au XXème siècle


1870 : une laïcité difficile à mettre en place : combat entre les Républicains et l’Eglise.
Pourtant l’Ecole devient un enjeu politique essentiel. Une série de loi va être voté en faveur de
la liberté.
1879 : l’école de Jules FERRY (grand admirateur de Condorcet, il veut une école neutre,
obligatoire, gratuite). Il va remanier le système éducatif français :
- Le primaire devient obligatoire et gratuit
- L’enseignement est assuré par un personnel d’Etat entièrement laïque
- Le primaire est organisé en écoles maternelles, élémentaires, manuelles et supérieures
- Le secondaire ne change pas : les études restent payantes, souvent destinées à la
bourgeoisie.

Quel bilan tirer de la IIème République ?


- Création d’un système scolaire, laïque, gratuit et obligatoire
- Généralisation de la prise en charge du peuple et de son alphabétisation
- MAIS, pas de mixité dans les écoles et un modèle républicain plus proche du
patriotisme que de l’universalisme.

3
UE1 EC13

F) Le système éducatif au XXème siècle


Début du siècle : apparition des pédagogies nouvelles : DEWEY, MONTESSORI, DECROLY ->
participation active de l’apprenant. Cette pédagogie nouvelle déclare que l’apprentissage doit
mobiliser l’autre et plus on le rendra acteur plus il fera des progrès. Cette vision trouve
l’école traditionnelle trop autoritaire et ne prenant pas en compte les besoins de l’enfant.
Ce courant amène fait comprendre que les enfants sont des être humains avec une
personnalité à prendre en compte dans l’enseignement ainsi que les facteurs affectifs (un
enfant apprend ce qu’il aime).
1905 : séparation Eglise/Etat
1900-1940 : renforcement des réformes de Jules FERRY et meilleure organisation de l’école.
1936 : Jean ZAY (Front populaire) -> scolarité obligatoire jusqu’à 14ans et nouvelles
directives :
- La gratuité à toutes les classes de l’enseignement secondaire
- L’instauration du sport à l’école
- La mise en place des études dirigées
- Le certificat d’étude devient obligatoire pour continuer ses études dans le secondaire
- Création des classes d’orientation (pour une liaison plus souple entre le primaire et le
secondaire)
- L’enseignement technique est rattaché au Ministère de l’Education Nationale
1940-1945 : l’Etat français fait un retour en arrière : retour en masse des écoles privées,
rétablissement des congrégations religieuses. L’Ecole devient celle de la collaboration.
Période noire pour l’école qui a marqué les instituteurs.
1945-1958 : l’après-guerre et la reconstruction de l’école primaire.
1958-2022 : la Vème République et une succession de réformes en faveur de l’école et de la
réussite de tous les élèves.

II) Les grandes réformes de 1975 à nos jours


Au fil des décennies, le but est de créer une école commune avec l’idée de penser le système
éducatif pour qu’il soit le plus adapté aux élèves.
LES GRANDES LOIS DE OBJECTIFS
L’EDUCATION
1975 : loi HABY Unifier les différentes structures
administratives pour créer un collège
unique, gratuit et obligatoire.
1982 : rénovation du collège unique - Donner aux établissements la
(Alain SAVARY) possibilité d’adapter les
enseignements aux élèves qu’ils
accueillent
- Favoriser le travail en équipe
pédagogique et pluridisciplinaire et
l’élaboration de projets éducatifs
4
UE1 EC13

1989 : loi d’orientation (Lionel JOSPIN) Modifier le système éducatif pour faire la
priorité nationale :
- Mise en place des cycles et de
l’interdisciplinarité
- Développement de la différenciation
pédagogique
- Elaboration de projet d’établissement
- Certification de l’ensemble d’une
classe d’âge
- Création des IUFM avec un
recrutement à BAC+3
- Création des conseils école-collège,
du conseil national des
programmes…
1993 : réforme des collèges (François Organiser autrement le collège de façon à ce
BAYROU) qu’il ne soit pas uniforme :
Organisation du collège en 3 cycles,
parcours diversifiés pour les élèves en
difficultés, mise en place d’études dirigées,
emplois du temps modulés, effectifs
allégés…
1998 : La réforme des collèges (Ségolène - Meilleure prise en compte de la
ROYAL) diversité des élèves
- Diversification des méthodes
d’enseignement
- Amélioration de la vie de la «
maison collège »
2001 : Le collège républicain (Jack - Modification des méthodes
LANG) pédagogiques/diversité des élèves
- Evaluation des élèves
- Période d’intégration pour les 6èmes,
itinéraires de découverte, options en
3ème
2004 : Loi du 15 mars 2004 (Luc FERRY) - Lutte contre l’absentéisme
- Principe de laïcité, importance des
valeurs d’égalité et de respect de
l’autre.
2005 : La loi d’orientation pour l’avenir - Faire réussir tous les élèves (dont
de l’école (François FILLON) ceux en situation de handicap)
- Elever le niveau de formation des
jeunes français : redresser la
situation de l’enseignement des
langues
- Garantir l’égalité des chances
- Favoriser l’insertion professionnelle
des jeunes, diplôme et qualification
reconnue pour tous
- Mise en place du socle commun de

5
UE1 EC13

connaissances et de compétences
2008 : Orientations prioritaires (Xavier - Organiser autrement l’école
DARCOS) primaire : suppression des cours le
samedi matin
- Mise en place de nouveaux
programmes : renforcement des
langues vivantes
- Mieux accompagner les élèves :
déploiement d’enseignants référents
pour les élèves en situation de
handicap
2009 : La réforme des lycées (Luc - Réduire les inégalités
CHATEL) - Mieux préparer les lycéens à
l’enseignement supérieur
- Associer les lycéens à la vie du lycée
 Instauration de stages
passerelles, remises à niveau
pendant les vacances, classe de
1ère plus générale, tutorat…
2013 : La loi de refondation (Vincent - Réduire les inégalités sociales et
PEILLON) territoriales
- Elever le niveau de connaissances,
de compétences et de culture de tous
les enfants
- Permettre aux élèves de mieux
apprendre, pour qu’ils puissent tous
réussir
- Réduire le nombre de sorties sans
qualification
 Modification des rythmes
scolaires, mise en place des
PEDT, création des ESPE
2019 : La loi pour une école de la - Lutter contre les inégalités
confiance (Jean-Michel BLANQUER) - Créer un grand service public de
l’école inclusive
- Consacrer le droit des élèves à suivre
une scolarité sans harcèlement
- Eduquer au développement durable
de la maternelle au lycée
- S’ouvrir sur le monde avec les
établissements publics locaux
d’enseignement international
- Renforcer le contrôle de l’instruction
dispensée dans la famille
- Combattre le décrochage des jeunes
les plus fragiles avec l’obligation de
formation jusqu’à 18ans
- Mieux former les professeurs dans
des instituts nationaux supérieurs du

6
UE1 EC13

professorat et de l’éducation
- Permettre une entrée progressive
dans la carrière de professeur
- Améliorer le système scolaire
français avec le Conseil d’évaluation
de l’Ecole
 Abaissement de l’instruction
obligatoire à 3 ans, création d’un
service public de l’Ecole
inclusive, obligation de
formation jusqu’à 18 ans, pré-
recrutement des enseignants
(Inspé)

Vous aimerez peut-être aussi