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De la fin du XIXe siècle à la


Libération
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1.1. L’accession progressive des Républicains au pouvoir


 Défaite de Sedan (1er septembre 1870)
 Reddition de Napoléon III (2 septembre 1870)
 Proclamation de la IIIe République (4 septembre 1870)
 Républicains au pouvoir à partir de 1879 (élections législatives
partielles de 1876 et 1877, élection présidentielle de 1879)
 Conséquences de Sedan : esprit revanchard, élan patriotique,
militarisation de la société et de l’Ecole.
 Objectif d’unité nationale et de stabilité de la République en
diffusant au plus grand nombre l’esprit républicain (rôle de
l’Ecole).
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.1. Préambule
 Entre 1879 et 1886 : période d’intense activité législative
 « La France pédagogise » (F. Mayeur)
 Pourquoi ? => Projet de nationalisation des masses
 Lois républicaines qui viennent à leur heure, « à la rencontre
d’une évolution sociale qui s’est reconnue en elle » (F. Mayeur)
 L’instruction affranchit de l’ignorance
 L’instruction moralise
 L’instruction unifie. Contexte d’« un pays anxieux de son être
national » (F. Mayeur)
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Paul Bert sur les écoles normales d’institutrices du 9 août 1879
 Institue dans chaque département une école normale de filles
Article 1
« Tout département devra être pourvu d’une école normale d’instituteurs et
d’une école normale d’institutrices, suffisantes pour assurer le recrutement
de ses instituteurs communaux et de ses institutrices communales ».
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles du 20


décembre 1880 (et décrets du 14 janvier 1882)
 Instaure un enseignement féminin de cinq années
 4 heures de cours par jour, tous les jours sauf jeudi et dimanche
 Travaux à l’aiguille et gymnastique 3 fois par semaine
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles du 20


décembre 1880
 Rapport au Sénat :
« Pendant que l'homme lutte et travaille au dehors, la femme élève les enfants. Comme elle a
allaité leur corps, elle allaite leur esprit ; elle est leur première et quelques fois leur seule
institutrice ; elle cultive leurs facultés, développe leurs sentiments, leurs goûts, leurs idées
morales ; elle les prépare à la vie pratique, et la société les reçoit de ses mains tout imprégnés
de ses leçons et de ses exemples, dont le souvenir est plus durable que tout autre. (...) ».
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles du 20


décembre 1880
 Rapport au Sénat :
« (...) Beaucoup de jeunes filles seraient capables, sans doute, de suivre jusqu'au bout et avec
succès tout le programme des lycées ; mais il ne s'agit pas de leur donner toutes les
connaissances qu'elles sont aptes à acquérir ; il faut choisir ce qui peut leur être le plus utile,
insister sur ce qui convient le mieux à la nature de leur esprit et à leur future condition de mère
de famille, et les dispenser de certaines études pour faire place aux travaux et aux occupations
de leur sexe. Les langues mortes sont exclues ; le cours de philosophie est réduit au cours de
morale ; et l'enseignement scientifique est rendu plus élémentaire ; on peut ainsi donner de
l'extension à l'étude de la langue française, des langues vivantes, de la littérature et de
l'histoire, tout en restreignant le nombre des années de la scolarité. »
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles du 20


décembre 1880
 1er lycée de jeunes filles : Montpellier, 1882.
 En 1888 : 23 lycées
 En 1893 : 36 lycées
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Camille Sée sur l’enseignement secondaire des jeunes filles du 20


décembre 1880
 Fin 1er cycle (3 ans) => Certificat d’Etudes Secondaires (passage 2e cycle)
=> Brevet Elémentaire (=> EN d’institutrices)
N.B. Le B.E. est aussi préparé dans les C.C.
 Fin 2e cycle (2 ans) => Diplôme d’études secondaires
=> Brevet Supérieur (=> EN primaires supérieures)
N.B. Le B.S. est aussi préparé dans les EPS.
 1924 : décret Bérard. Harmonisation des secondaires masculin et féminin.
Le baccalauréat est désormais ouvert aux deux sexes.
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Ferry sur la gratuité de l’enseignement primaire du 16 juin 1881


 L’école primaire devient gratuite
 Pas vraiment une mesure nouvelle :
 Loi Guizot, 1833 : gratuité pour les élèves dont la famille est hors
d’état de payer une rétribution.
 Loi Falloux, 1850 : faculté pour une commune d'entretenir une ou
plusieurs écoles entièrement gratuites à condition d'y subvenir sur
ses propres ressources
 Loi Duruy, 1867 : les communes peuvent établir la gratuité, elles
sont autorisées pour cela à prélever un impôt de 4 centimes
 Avant 1881, 7 000 communes proposent déjà la gratuité de leurs
écoles primaires.
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Ferry sur l’enseignement obligatoire et la laïcité de l’enseignement


public du 28 mars 1882
 Obligation scolaire de 6 ans révolus à 13 ans,
 Processus long et retardé par la guerre d’amendements
 Cette obligation scolaire n’est dans les faits qu’une prolongation de la
scolarité obligatoire
 [Pas essentiel à retenir mais pour l’explication, sur la base des travaux d’Antoine PROST :]
Lors des débats autour de l’obligation scolaire (1881) Jules Ferry signale que 624 000
enfants de 6 à 13 ans ne sont pas scolarisés. D’après A. Prost, il n’a raison qu’en partie. En
effet, parmi ces milliers d’enfants, une grande partie ont 11 ou 12 ans et ont quitté l’école
à 10 ans. S’il est vrai qu’ils ne sont pas scolarisés, comme le soutient Ferry, toutefois ils
l’ont été par le passé. Par conséquent, l’obligation scolaire de Jules Ferry ne serait
finalement qu’une prolongation de la scolarité effective.
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).
1.2.2. Les grandes lois républicaines

 Loi Goblet fixant l’organisation générale de l’enseignement primaire du 30


octobre 1886
 Laïcisation du personnel des écoles primaires
 Nomenclature des établissements d’enseignement primaire :
 écoles primaires élémentaires et classes maternelles
 écoles primaires supérieures et cours complémentaires : classes
d’enseignement primaire supérieur annexées aux écoles élémentaires
 écoles manuelles d’apprentissage
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).

1.2.3. La création d’un enseignement primaire supérieur (loi Goblet, 1886)


 Possibilité pour les élèves du primaire de poursuivre des études au‐delà
du certificat de fin d’études primaires (CEP)
 Accès après le cours supérieur (11 à 13 ans) et après obtention du CEP
 Relance le développement des écoles primaires supérieures (EPS)
 Crée les Cours complémentaires (CC).
 Etudes courtes, 1 an au lieu de 3 ans dans les EPS
 Savoirs pratiques directement préparatoires à la vie active
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).

1.2.4. L’idée d’école unique…


 Certes, « le secondaire a son primaire et le primaire son secondaire » (A.
Prost, 1968, p. 405).
 Mais l’idée d’école unique fait son chemin
 Projet de Ferdinand Buisson, en 1910. Trois niveaux successifs : un seul et
même enseignement primaire (suppression des petites classes des lycées
et collèges), un enseignement intermédiaire et au troisième niveau des
filières différentes.
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1.2. Pour l’Ecole, un « temps fondateur »


MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004 (1981).

1.2.4. L’idée d’école unique…


 Edouard Herriot, en 1917, publie Agir et propose d’effacer la frontière
entre les ordres.
 E. Herriot, en 1926, propose (décret) que dans certains cas les cours des
EPS et des collèges et lycées soient communs (pour les sections
correspondantes)
 Les Compagnons de l’Université nouvelle, en 1918‐1919, lancent le slogan
de l’« école unique ».
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2.1. L’après Sedan

Discours de Léon Gambetta à Bordeaux, 26 juin 1871

« Je ne veux pas seulement que cet homme pense, lise et raisonne, je veux qu’il
puisse agir et combattre. Il faut mettre partout, à côté de l’instituteur, le gymnaste,
le militaire, afin que nos enfants, nos soldats, nos concitoyens soient tous aptes à
tenir une épée, à manier un fusil, à faire de longues marches, à passer des nuits à la
belle étoile, à supporter vaillamment toutes les épreuves pour la patrie. »
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2.1. L’après Sedan


Textes officiels illustrant l’accroissement de influence militaire dans l’enseignement
scolaire de la gymnastique consécutivement à la défaite de Sedan :

 Circulaire du 13 décembre 1873


« Les élèves de lycées et collèges doivent bénéficier de séances d’équitation dans les
manèges régimentaires »
« Introduction du tir réel avec des armes de guerre »

 Circulaire du 27 septembre 1872


« à la gymnastique se rattachent étroitement les exercices militaires : Il faut qu’à 18
ans un jeune homme élevé par nous fasse l’exercice avec la précision du vétéran »
39

2.1. L’après Sedan


Textes officiels illustrant l’accroissement de influence militaire dans l’enseignement
scolaire de la gymnastique consécutivement à la défaite de Sedan :

 J.O. du 24 mars 1879 : présentation de la loi George de 1880


« ... elle [l’obligation scolaire de la gymnastique] s’impose aujourd’hui comme
conséquence de notre organisation militaire et de l’établissement du service
obligatoire »

 Circulaire du 23 mars 1881


 « Il ne s’agit plus seulement de la santé, de la vigueur corporelle de l’éducation
physique de la jeunesse française ….. Il s’agit aussi du bon fonctionnement de nos
lois militaires, de la composition et de la force de notre armée. »
40

2.1. L’après Sedan

Evolution des lois militaires


 La fonction de la gymnastique telle qu’est introduite à l’Ecole au début de la IIIe
République est de suppléer un système de recrutement de l’armée jugé
défaillant. Tout au moins, pour les dirigeants, trop peu de conscrits (d’hommes
d’une classe d’âge) sont concernés par le service militaire.
 Qu’entend‐t‐on par « service militaire » ? Service militaire = service actif (= armée
d’active)
 Parcours d’un conscrit à partir de 1872 (préparation de la « Revanche ») et jusqu’à
1923 (réforme de la réserve militaire), voire jusqu’à 1999 (professionnalisation de
l’armée) :
 Recensement (vers 20 ans)
 Armée d’active (durée en fonction des lois de recrutement)
 Réserve de l’armée d’active
 Armée territoriale
 Réserve de l’armée territoriale
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2.1. L’après Sedan

Evolution des lois militaires


 Loi Niel, 1er février 1868 (consécutive à la bataille de Sadowa de 1866 – Prusse
vs Autriche) : système de conscription et tirage au sort maintenu.
 Les mauvais numéros => 5 ans de service actif (= armée d’active) puis 4 ans dans la
réserve. Remplacements (achat d’un remplaçant) autorisés.
 Les bons numéros => pas de service actif mais 5 ans dans la réserve.
 Loi Cissey, 27 juillet 1872. Service actif de 1 an (bons numéros) et 5 ans (mauvais
numéros). Tirage au sort de la durée pour raisons budgétaires. Le système de
remplacement est supprimé.
 40% d’une classe d’âge effectue le service actif.
On note une évolution ensuite vers plus d’égalité :
 Loi Freycinet, 15 juillet 1889. Service personnel, obligatoire, universel, mais
encore inégal. Les jeunes gens issus des grandes écoles ne doivent qu’un an
 Loi Berteaux, 21 mars 1905. Service militaire national, personnel, obligatoire et
égal pour une durée de deux ans.
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2.1. L’après Sedan

Evolution des lois militaires


 Tableau de synthèse (pour mieux comprendre, mais pas indispensable à retenir parfaitement !)

1872 1889 1905 1913

Recensement 20 ans 20 ans 20 ans 19 ans

Armée d'active 5 ans 3 ans 2 ans 3 ans

Réserve de l'armée d'active 4 ans 7 ans 11 ans 11 ans

Armée territoriale 5 ans 6 ans 7 ans 7 ans


Réserve de l'armée
territoriale 6 ans 9 ans 6 ans 7 ans

Durée des obligations


militaires 20 ans 25 ans 25 ans 28 ans
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2.1. L’après Sedan

L’intégration scolaire de la gymnastique dans tous les ordres et pour les deux
sexes (rappel !)

 Loi George, 27 janvier 1880. Les garçons du primaire et du secondaire sont


concernés.
 Loi Sée, 21 décembre 1880 (création du secondaire féminin). Les jeunes filles du
secondaire sont concernées. Rappel par un décret de 1882.
 Loi Ferry, 28 mars 1882 (obligatoire scolaire et laïcisation des locaux et
programmes du primaire). Les jeunes filles du primaire sont désormais elles‐
aussi concernées.
44

2.2. Gymnastique et « alphabétisation motrice »

 Gymnastique = outil d’incorporation de l’idée nationale.

 « Alphabétisation motrice » (Pierre Arnaud, Le Militaire, l'écolier, le gymnaste : naissance de


l'éducation physique en France (1869‐1889), 1991)
Une nouvelle culture du corps véhiculée par l’école républicaine à l’échelle du
territoire, contribuant ainsi à unifier et homogénéiser la nation

 Contexte d’une République secouée, menacée, d’un « pays anxieux de son être
national » (MAYEUR, Françoise, Histoire de l’enseignement et de l’éducation en France. III. 1789‐1930,
Paris, Perrin, 2004) : scandale de Panama, affaire Dreyfus…
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2.2. Gymnastique et « alphabétisation motrice »

 « Ainsi, la gymnastique a contribué à nationaliser les masses en les incorporant dans le corps
social, conformément à l'ordre social du moment : la gymnastique, moyen de structuration de
la nation républicaine. Au même titre que l'école, l'enseignement de la gymnastique a
contribué à unifier, à homogénéiser la France. Elle a représenté une « alphabétisation motrice
de la jeunesse », la gymnastique étant une sorte de grammaire en mouvement »
Wahl Alfred. Pierre Arnaud, Le Militaire, l'écolier, le gymnaste : naissance de l'éducation physique en France
(1869‐1889), 1991. Dans Histoire de l'éducation, n° 54, 1992. « Travaux d'élèves. Pour une histoire des
performances scolaires et de leur évaluation, XIXe‐XXe siècles ». pp. 175‐176.
http://www.persee.fr/doc/hedu_0221‐6280_1992_num_54_1_2592

 « La gymnastique est aux jeux traditionnels ce que la langue française est aux patois »
Pierre Arnaud, Le Militaire, l'écolier, le gymnaste :
naissance de l'éducation physique en France (1869‐1889), 1991.
46

2.3. Les « programmes » d’EP

 « les finalités sont l’expression la plus grande des objectifs. Elles répondent à la
question Quels types d’hommes pour quelle société ? Elles doivent être des
réponses aux problèmes sociaux ».
Goirand, P. (1989) « Culture–Sport–Education Physique »,
dans L'Education Physique et Sportive :
Aujourd'hui ce qui s'enseigne (pp. 325‐327)
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880

 Le motif avancé par Jules Ferry est explicite :

« … si dans toutes les écoles, l’instruction militaire était donnée comme nous le
désirons et le demandons instamment, les jeunes gens, arrivant sous les drapeaux,
n’auraient plus qu’à compléter leur éducation militaire, et ainsi se trouverait résolu le
problème de la réduction du service »
(Circulaire du 29 mars 1881, annexée au Manuel de gymnastique et d’exercices
militaires)
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880
 Instruction du tir dans les écoles primaires
49

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880
 Création des bataillons scolaires (décret du 6 juillet 1882)
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880

Plusieurs éditions :
 1ère édition : 1880 (1ère partie) et 1881 (2ème partie)
 2ème édition : 1884 (1ère partie) et 1885 (2ème partie)
51

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880
52

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880
53

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.1. Manuel de gymnastique et d’exercices militaires des années 1880

Manuel de gymnastique du Capitaine Vergnes Manuel de gymnastique et


(1869) d’exercices militaires de 1880
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Le système de recrutement de l’Armée se réforme, les inégalités disparaissent

A la fin des années 1880, les exercices militaires n’ont plus de raison de s’imposer au
sein de la gymnastique scolaire dès lors que les inégalités s’atténuent et que tous les
jeunes hommes vont bientôt recevoir une instruction militaire.

 Loi Freycinet, 15 juillet 1889. Service obligatoire, universel, mais encore inégal.
Les jeunes gens issus des grandes écoles ne doivent qu’un an.
 Loi Berteaux, 21 mars 1905. Service militaire national, personnel, obligatoire et
égal pour une durée de deux ans.
55

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Evolution du statut du corps inhérente au développement des sciences


biologiques

MODELE Fin XIXe – Début XXe MODELE


BIOMECANIQUE THERMODYNAMIQUE
- Leviers -Pompes à feu et machines à
-Lois mécaniques vapeur

- Jahn, Ling, Amoros -Lois thermodynamiques


- Hébert, Demenÿ, sports
compétitifs
56

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 Sentiment de décadence qui domine le pays
 Place prépondérante de l’hygiène
 Découvertes de Marey (transport oxygène – 1884), de Pasteur (vaccination – 1885)
 Multiplication des congrès sur l’hygiène
 Naissance des politiques d’hygiène publique (exemple du tout‐à‐l’égout installé à Paris à
partir de 1894)
 La régénération devient une préoccupation nationale
 Campagne des hygiénistes (milieu des années 1880). L’hygiène doit entrer dans les mœurs,
seul manière de lutter efficacement contre les fléaux sociaux. L’Ecole est alors au cœur de
cette campagne
 1879 : création de l’inspection médicale scolaire,
 1886 : création d’un corps de médecins inspecteurs,
 1887 : décret qui rend obligatoire l’inspection médicale.
 Les Républicains, pour inculquer aux Français les principes d’hygiène, utilisent l’école
comme outil d’acculturation.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 Création de la commission Marey‐Demenÿ

 18/10/1887, « commission chargée de réviser les programmes relatifs à l’enseignement de


la gymnastique ».
 Président : Etienne‐Jules Marey
 Rapporteur : Georges Demenÿ
 Composition :
 2 spécialistes de physiologie et du mouvement
 Professeurs d’université
 Médecins
 Professeurs de gymnastique
 2 militaires
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 La valeur éducative à accorder aux jeux progresse

 Pierre de Coubertin.
 Milite pour l’introduction des sports anglais à l’Ecole.
 Sport = garant de la stabilité des hiérarchies sociales.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 La valeur éducative à accorder aux jeux progresse

 Paschal Grousset et la Ligue Nationale d’Éducation Physique (LNEP)


 Opposé à Coubertin et aux sports anglais
 Par les jeux, renouer avec les finalités patriotiques, démocratiques et
égalitaires (valoriser le plus grand nombre, contrairement à Coubertin qui
valorise une élite sportive)
 LNEP créée en 1888
 Objet : « Introduire dans les établissements d’instruction primaire, secondaire
et supérieure, à côté des exercices méthodiques de la gymnastique classique,
les jeux de plein air et les récréations actives qui en sont le complément
nécessaire ».
 Premier « Lendit » en 1889 à Paris
60

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 La valeur éducative à accorder aux jeux progresse

 Philippe Tissié et la Ligue Girondine d’EP


 P. Tissié, médecin bordelais, créé la Ligue Girondine d’EP en 1888.
 Opposition à la LNEP qui souhaite créer des comités régionaux
 Objectifs assez proches de la LNEP.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 Une préoccupation : le surmenage scolaire

 Ouvrage du docteur Riant, 1889 : Le surmenage intellectuel et les exercices


physiques
 « Donnons de l’air, de l’espace, de l’exercice, de l’entrain, de la santé à ces
enfants étiolés, abâtardis par un régime énervant, et alors on les verra moins
émus devant les examens et les concours, moins inquiets devant les
examinateurs, moins découragés devant leur tâche »
 Pratiquer les exercices physiques pour « donner aux enfants la vigueur
nécessaire pour résister aux efforts intellectuels »
62

2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891
 Publication de la circulaire Bourgeois (1890)
 Circulaire « relative à l’emploi du temps, à l’éducation physique et à l’hygiène
dans les lycées et les collèges ».
 1re fois qu’un texte officiel utilise la formule « éducation physique »
 Importance des jeux et des promenades
 Instructions sur l’hygiène et sur le déroulement des leçons de gymnastique
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Contenu du manuel

Découpage selon l’établissement fréquenté


‐ Ecoles maternelles et classes enfantines ;
‐ Ecoles primaires élémentaires de garçons et de filles ;
‐ Ecoles primaires supérieures et cours complémentaires de garçons et de
filles ;
‐ Ecoles normales d’instituteurs ;
‐ Ecoles normales d’institutrices.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Contenu du manuel

Découpage selon le cycle d’études


Par exemple pour les écoles maternelles et classes enfantines :
‐ 1e section (de 2 à 4 ans) ;
‐ 2e section (de 4 à 6 ans) ;
‐ 3e section (classes enfantines de 6 à 8 ans).
Par exemple pour les écoles primaires élémentaires de garçons :
‐ Cours élémentaire ;
‐ Cours moyen ;
‐ Cours supérieur.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Contenu du manuel

Découpage selon le sexe


Distinction garçons/filles pour :
‐ Ecoles primaires élémentaires ;
‐ Ecoles primaires supérieures et cours complémentaires ;
‐ Ecoles normales.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Contenu du manuel
Découpage nouveau :
gymnastique de développement / gymnastique d’application / jeux

Gymnastique de développement (sur 145 pages) :


‐ Formations (type instruction militaire) ;
‐ Mouvements d’ensemble les mains libres ;
‐ Mouvements d’ensemble avec instruments portatifs ;
‐ Boxe française, bâton et canne ;
‐ Mouvements aux appareils.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Contenu du manuel
Découpage nouveau :
gymnastique de développement / gymnastique d’application / jeux

Gymnastique d’application (sur 85 pages) :


‐ Locomotion (marches, courses et sauts) ;
‐ Sauts au moyen d’instruments (perches, appuis, etc.) ;
‐ Exercices pratiques en vue de sauvetage (passe‐rivière, etc.) ;
‐ escrime ;
‐ Promenades scolaires.
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Contenu du manuel
Découpage nouveau :
gymnastique de développement / gymnastique d’application / jeux

Jeux scolaires (sur 40 pages) :


‐ Jeux récréatifs ;
‐ Jeux gymnastiques
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2.3. Les « programmes » d’EP


2.3.2. Manuel d’exercices gymnastiques et de jeux scolaires de 1891

 Finalités, buts et moyens


 Une finalité républicaine : être utile à sa patrie
 Le but de la gymnastique : former des hommes sains pour être utiles à la patrie
 Les moyens demeurent toutefois prioritairement militaires :
‐ exercices d’ordre et de formation (boxe, bâton, canne et escrime),
‐ exercices de locomotion à caractères militaires,
‐ exercices de sauvetage à caractère militaire.
 A un degré moindre : les jeux scolaires (seulement 40 pages) et les mouvements
rythmiques.

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