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Introduction:

Contrairement à la croyance populaire qui voudrait que Charlemagne


ait inventé l’école, dès la plus haute antiquité, il y a eu des écoles publiques
annexées aux sanctuaires religieux, mais c’est lui qui a donné à l’école
toute son importance en mettant ensemble les enfants des nobles et les
enfants des pauvres destinés à l’étude et à l’église. L’Église, au Moyen Age,
joue un rôle primordial, rôle qui va perdurer pendant un millénaire. Elle se
trouve toutes les raisons du monde de s’arroger le droit d’instruire la
jeunesse. L’idée d’une école publique ouverte à tous remonte à la
Révolution. C’est en 1881 et 1882 que Jules Ferry veut rendre l’école
gratuite,obligatoire et laïque. Cette loi retire aux autorités religieuses le
droit de contrôle et l’enseignement religieux sera dispensé en dehors des
heures de classe. C’est alors qu’une querelle débute entre les écoles public
et les écoles privés. Une école privé est donc une école qui n’est pas
administrées par l’État, elle a le droit de sélectionner ses élevés et sont
financées, en tout ou en partie grâce aux frais de scolarité qu'elle demande
à ses élèves, qui n’est pas subventionner par l’État. Il s’agira de se
demander quelle est la place des écoles privées dans un pays laïque. Pour
cela nous analyserons, dans une première partie l’école privée dans sa
globalité, de 1882 à aujourd’hui. Dans une seconde partie, nous analyserons
l’école privée comme complément de l’école publique et pour finir une
troisième partie qui traitera de l’école privée comme contradiction à la
laïcité.

I/ L’école privée:

Dans cette partie nous allons traiter l’histoire de l’école privée de 1882 à
aujourd’hui puis nous définirons les plusieurs types d’écoles privées.

Son histoire: Tout d’abord, toutes ces réformes se sont faites dans la
douleur. L’Eglise réagit et entend s’opposer aux principes de Jules Ferry.
Elle s’allie à la droite la plus traditionnelle et les laïcs passent de la
neutralité à l’athéisme. C’est la guerre sans pitié, particulièrement dans les
régions de l’Est, du Centre et surtout de l’ouest où l’on oppose «l’école de
Dieu» à «l’école du diable». Dans certaines communes des parents
inscrivant leurs enfants dans une école publique, peuvent être privés de
sacrements par le curé de leur paroisse. Les lois de 1904 suppriment
l’enseignement confessionnel et en décembre 1905 est officialisée la
séparation de l’Eglise et de l’Etat. Sous l’occupation, les congrégations
religieuses retrouvent le droit d’enseigner et les écoles privées sont
subventionnées. Le 28 septembre 1951, la loi Barangé accorde bourses et
subventions à l’enseignement privé mais la grève, avec 90% des instituteurs
ne rencontre guère d’échos dans le pays. Le 31 décembre 1959, la loi Debré
décide des possibilités de contrats entre l’Etat et les établissements privés
par la prise en charge de tout ou partie des rémunérations des maîtres. En
1984, le ministre Savary tente de fondre le privé dans le public mais après
une manifestation regroupant plus d’un million de personnes, le projet est
retiré. Il existe aussi les établissements privée hors contrat, c’est un
établissement qui n'a pas signé d'accord avec l'État français et ne reçoit
donc aucune subvention de l'État ce qui le différencie du reste de
l'enseignement privé en France. Il est ainsi financé uniquement par des
fonds privés et n'a pas l'obligation de respecter le volume horaire
d'enseignement ni le programmes scolaires, tout en restant tenu de faire
progresser les élèves sur le socle commun de compétences, de
connaissances et de culture. Il concerne des écoles laïques ou
confessionnelles de toutes religions, à pédagogies dites « alternatives ».
Parmi ces dernières, les plus connues sont sans doute des écoles appliquant
la pédagogie Montessorie, de manière non compatible avec les programmes
scolaires. Actuellement les seules écoles catholiques représentent la
presque totalité de l’enseignement privé surtout implanté dans le Nord et
dans l’Ouest: 17% des élèves scolarisés sont dans des établissements
privées, dont 97% dans des écoles sous contrat et 3% hors contrat, et
c’est aussi 130 000 professeurs. Les programmes sont identiques à ceux
des écoles laïques (pour les écoles privées sous contrat) mais leurs
méthodes restent souvent beaucoup plus traditionnelles ce qui rassure un
certain nombre de parents.
II/ L’école privée comme complément de l’école publique:

Les écoles privées principalement catholique en France partagent les grands


principes républicains. Tout autant que les autres écoles, l’école catholique
est fondamentalement attachée au respect de la liberté de conscience.
Mais les voies et moyens de chacune d’entre elles mobilisent à cette fin
sont différents:

- pour l’école publique, il s’agit de mettre à distance le religieux au sein de


l’espace scolaire en dehors du seul enseignement des faits religieux

- pour l’école catholique, il s’agit, en raison de la liberté donnée par Dieu à


tous les Hommes, de lui donner sens, dans toutes ses dimensions et de
permettre aux jeunes de mobiliser leur convictions pour mieux vivre avec et
pour les autres, et non contre eux. Ce faisant, l’école catholique cherche
être un creuset de fraternité, pas seulement pour elle-même mais bien
pour toute la société.

Si l’État et l’Église convergent sur la nécessité de promouvoir et de


protéger la liberté, l’un et l’autre le font par des moyens propres et
légitimement différents, qui contribuent au bien de l’ensemble de la Nation
et à la construction d’une société fraternelle, symbole de la République.

En effet la liberté l’égalité et la fraternité ne peuvent se construire que


dans un espace où chacun peut partager sa culture et exprimer ses
convictions. Alors la liberté qui est donnée au établissements catholiques de
pouvoir parler de religion et témoigner d’une vie de foi dans le respect des
personnes qu’ils accueillent leur offre l’opportunité de contribuer d’une
manière originale aux visées d’une laïcité qui n’ignore pas les religions mais
respecte la liberté de conscience à laquelle État et Église sont attachés.

III/ L’école privée en contradiction à la laïcité:

Mais traiter les écoles privées de la même manière que l’école publique
serait la fin du symbole de l’école de la République, école pour tous, et c’est
l’un des fondement de la république laïque qui s’effondre. L’école privée a
droit à l’existence, certes mais elle n’est pas l’école pour tous. Financer des
écoles privées confessionnelles sur fonds publics au nom de la "parité"
entre public et privé relève des avantages accordés aux religions et à leurs
activités temporelles. Cela relève du cléricalisme (Opinion des partisans
d'une intervention du clergé dans la politique) en violation du principe de
laïcité. Alors la place de ses écoles dans un pays laic seraient remises en
question. La question a pu se pose, mais les régimes démocratiques, et en
particulier la République laïque, n’ont pas mis en cause l’ouverture
pratiquement sans limites d’écoles privées. Le débat n’est pas simple.
Abandonner les subventions à l’école privée qui participe effectivement à la
mission d’enseignement est aujourd’hui impossible.

Le Comité national d’action laïque (Cnal) publie jeudi 9 mars un rapport


détaillé révélant des pratiques pédagogiques peu conformes aux règles dans
des écoles privées hors contrat. L’association préconise de renforcer les
pouvoirs du préfet pour fermer les établissements porteurs de valeurs
contraires à celles de la République.

Conclusion

Pour conclure nous dirons que la laïcité se trouve confrontée à un


problème : l’école privée, si elle doit être aidée, subventionnée, elle ne peut
devenir l’égale de l’école publique. Seule l’école publique est l’école de tous,
celle de la République française ; elle est la racine du pays. Cette école
publique ne peut devenir, comme l’ont préconisé certains récemment, une
autre école qui aurait son caractère “propre” et spécifique, l’école de la
liberté et de l’égalité. L’école publique est bien plus que cela, elle est la base
du système démocratique français.

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