LA LAÏCITE

1. L’Ecole, un espace particulier d’apprentissage

L ’École est une institution, un service public d’éducation qui a pour mission de transmettre des savoirs et d’aider les jeunes à se
construire pour devenir des acteurs de leur vie, capable de faire des choix éclairés. Sa mission est ainsi également de transmettre
et de faire partager les valeurs de la République.
Le cadre de l’École est celui de la République.
La laïcité et les valeurs de la République déterminent l’action de l’École.

2. La laïcité, une construction de l’histoire

La laïcisation - soit la prise en main par l’État, le politique de tous les actes de la vie des individus - se réalise sur le temps long.
Cette construction va de pair avec l’émergence de l’État et son affirmation comme supérieur au pouvoir religieux dominant, puis
par une mise à distance des pouvoirs religieux.
La laïcisation des services publics (école, armée, hôpitaux) se construit en amont de la laïcisation de l’État réalisée par la loi de
séparation du 9 décembre 1905.
Le cadre juridique de la laïcité est réduit.
Il faut distinguer la laïcisation de la sécularisation. La sécularisation correspond à une marginalisation progressive de la religion
dans la vie culturelle et sociale moderne (la baisse de la pratique religieuse en est une conséquence).
La réaffirmation de la laïcité se réalise au sein d'une société majoritairement sécularisée. L'État mobilise la laïcité et les valeurs de
la République comme vecteur de réaffirmation d'un socle commun permettant la cohésion de la société.
La laïcité est un cadre protecteur. Elle est naturellement la colonne vertébrale de l'École pour permettre les apprentissages des
savoirs et l'expérimentation des valeurs pour les élèves en mettant à distance, sur le temps de l'École, les pressions ou les
influences extérieures.

La laïcisation concerne la réduction de la place et du rôle social de la religion dans le champ institutionnel et juridique. Les
lois suivent les mutations sociales sans considérer une morale religieuse.

La sécularisation concerne le passage d’une culture religieuse commune à la majorité des habitants à une croyance
religieuse qui devient personnelle. Elle a une dimension sociale, elle est un processus long.
 3. Définition juridique et obligations liées à la laïcité et aux valeurs de la République

Le corpus juridique est réduit, le droit est essentiellement jurisprudentiel. Il y a ainsi appréciation du fait par le juge au regard de
la loi.
La laïcité définit des espaces concernant d’expression du religieux :
- la neutralité est absolue pour l’État dans les espaces soumis à son autorité, espaces des services publics ;
- les usagers peuvent montrer leurs orientations religieuses, politiques dans l’espace commun de la société dans le
respect de la loi ;
- pour la protection des consciences en formation, les élèves sont les seuls usagers à devoir réduire l’expression
extérieure de leurs opinions religieuses ou politiques au sein de l’École pour ne pas influencer leurs camarades.
Avec la loi de séparation des Églises et de l’État, la République devient areligieuse c’est-à-dire qu’elle ne considère pas le religieux
dans ses décisions. L’émancipation est double de l’État par rapport aux Églises et des Églises par rapport à l’État.
Avec la loi de séparation, la liberté de conscience est garantie, la liberté de l’exercice de culte assurée et l’égalité en droits est
stricte entre tous les citoyens. La séparation s’incarne par la neutralité de l’État et de ses agents.
Par la neutralité, les agents publics ou en charge du service public (titulaire, contractuel, stagiaire) doivent s’abstenir de toutes
manifestations personnelles de leurs opinions religieuses, politiques ou idéologiques.
 4. Un renforcement des règles pour l’Ecole et des garanties
Loi 15 mars 2004  encadrant le port des signes ou de tenus manifestant une appartenance religieuse
Loi avril 2016  déontologie

Le cadre juridique protège :

- Les usagers : contre les pressions extérieures/d’un camarade, s’ils sont victimes d’un délit
- Les personnels : en cas d’atteinte / victimes de délit + règles et cadre de l’exercice clairement énoncé
Le cadre juridique oblique :
- Les usagers : discrétion et restriction de son expression, ne pas porter atteinte à un personnel
- Les personnels : expliquer et faire appliquer la loi, appliquer le cadre réglementaire, signalement si connaissance d’un
délit

5. L’Ecole, un cadre pour la construction de citoyenneté des élèves

Au cœur du parcours citoyen : Education à l’esprit critique, à la liberté d’expression, enseignement laïc des faits religieux…

Toutes les disciplines et les actions éducatives conduites sont porteuses d’éléments constituant une éducation à la citoyenneté.
Avoir conscience des enjeux civiques de ces projets, les rendre compréhensibles par les élèves, leurs familles et les partenaires
de l’École.
La finalité civique de l’École est de transmettre les valeurs de la République pour permettre la société de demain en aidant les
élèves à :
- Comprendre les enjeux et les limites de la liberté d’expression
- Avoir un rapport régulier à l’information et avoir conscience des règles et des dimensions de la circulation de
l’information en tenant compte des biais cognitifs qui sont les nôtres.
- Acquérir des références culturelles liées aux références religieuses.

6. Penser sa relation à l’usager

Être neutre dans son exercice professionnel, c’est ne pas faire connaitre explicitement ou implicitement ses opinions ou ses
convictions personnelles. Il s’agit de considérer tous les usagers de la même manière sans distinction.
Tout en étant neutre, l’agent public dans l’exercice de ses missions, fait appliquer le cadre règlementaire et est en mesure de le
rappeler et de l’expliciter.
Ne pas hésiter à se faire accompagner, conseiller pour toutes les situations qui vous interrogent. Les équipes du carré régalien
sont là pour répondre à vos sollicitations.