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Structure et fonctionnement des systèmes éducatifs – S2 L1 Sciences du

langage
La démocratisation progressive du système éducatif
 Objectif : aborder le système éducatif français (SEF) à travers différentes approches :
historique, sociologique et économiste.
Chapitre 1 :

Elaboration du système éducatif à travers ses grandes étapes historiques

La démocratisation progressive du système éducatif


Introduction
Les principes fondateurs du SEF évoluent :
- Au XIXe s. : priorité à l’instruction
- Au XXe s. : priorité à la démocratisation
- Au XXIe s. : priorité aux insertions professionnelle et sociale
A. Un système éducatif historiquement élitiste et ségrégué
Lutte de pouvoir entre Etat et Eglise pour contrôler l’école
A cette époque, on remarque une envie de contrôler l’école pour définir la société et la place de
chacun dans celle-ci. C’est à travers l’école que la société est construite.
On va parler d’école pour l’instruction du peuple sous la monarchie de Juillet (Louis-Philippe Ier),
qui
est un régime libéral. Selon la loi de Guizot du 28 juin 1833, les communes de plus de 500 habitants
doivent ouvrir une école publique primaire. Pour les enseignants, ils doivent être formés dans les
Ecoles normales. Ils ont pour devoir d’enseigner l’instruction morale et religieuse, la lecture,
l’écriture, les éléments de français et de calcul et le système légal des poids et mesures. Le
fonctionnement de l’école primaire publique est sous le contrôle d’un curé ou d’un pasteur. En
analysant cette loi on constate qu’elle symbolise l’alliance entre l’Eglise et l’Etat. Guizot veut
l’instruction du peuple, à condition qu’elle soit faite dans un souci d’ordre social. Malgré ça, à
l’époque au moins 1 adulte sur 2 est analphabète. La loi Guizot contribue donc de manière
importante à répandre l’instruction.
La volonté de l’Eglise catholique de maîtriser l’enseignement
La révolution de 1848 chasse Louis-Philippe 1er & instaure la seconde République. Louis-Nap B.
est
président jusqu’en 1852, avant de proclamer l’Empire. Il est ensuite empereur de 1852 à 1870. Sous
sa présidence nous sommes sur un régime démocratique mais très conservateur. Le ministre de
l’instruction publique veut remettre « Dieu dans l’éducation ».
Le 14 janvier 1850, la commission présente un projet de loi, devant l’assemblée, qui prône une plus
forte liberté d’enseignement.
Parmi les critiques, le député Victor Hugo, qui dénonce plusieurs choses dans un discours du 15
janvier 1850 :
• Le fait que les conservateurs soient sous l’emprise des cléricaux
• Et que la loi Falloux ne remette pas en cause la surveillance de l’école primaire publique par
un curé ou un pasteur
A l’opposé, parmi les défendeurs de cette loi : le duc de Montalembert
• Il fait un discours à l'Assemblée législative, le 17 janvier 1850 :
• « On ne saurait le nier, la jeunesse est élevée contre la société et contre nous. L'éducation
publique telle qu'on la donne en France fomente une foule innombrable d'ambitions, de
vanités et de cupidités (...) ».

• « Et d'où vient cette infirmité cruelle de notre époque ? Elle vient de ce qu'on tue, dans
l'éducation publique, le sentiment du respect de l'autorité, de l'autorité de Dieu d'abord (...),
le respect du père, c'est-à-dire de la famille, et enfin le respect du pouvoir ou de l'État.
Et bien, nous venons proposer le remède à cet état de choses ; ce remède, c'est de faire
rentrer la religion dans l'éducation par la liberté (...). Qui donc défend l'ordre et la propriété
dans nos campagnes ? Est-ce l'instituteur ? il faut bien le dire, c'est le curé. »
Montalembert priorise le droit des individus de conserver leurs biens et leur statut social. Il a donc
une vision de l’école qui favorise la perpétuation d’un ordre social hiérarchisé. Pour se faire, il faut
mettre, à la tête de l’instruction, des défenseurs de la propriété, en soit des curés.
Le texte de la loi Falloux, adoptée le 15 mars 1850, impose l’ouverture d’une école de filles dans les
communes de plus de 800 habitants et fait entrer des personnalités religieuses à différents niveaux
du système éducatif. En ce qui concerne les enseignants, la loi permet la suppression des Ecoles
normales et le conseil académique peut déplacer l’instituteur d’une école et le remplacer par un
religieux. Les professeurs se doivent d’enseigner la primauté de l’enseignement religieux,
l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, les rudiments du calcul et pour les filles : les « travaux
d’aiguille ». Ainsi nous voyons la prédominance de l’enseignement religieux par rapport à
l’arithmétique par ex.
La mise en place d’une instruction publique de qualité
Bonaparte instaure un régime autoritaire de 1852 jusqu’au début des années 1860. Suivie par la
libéralisation progressive du régime jusqu’à 1870. Duruy, politicien anticlérical, est nommé ministre
de l’instruction publique.
Ce ministre veut :
- Réduire l’influence du clergé au sein de l’enseignement public avec des écoles publiques
laïques
- Améliorer l’état de l’instruction primaire publique
- Faire évoluer les méthodes de l’enseignement
- Rendre l’enseignement primaire entièrement gratuit
La loi Duruy du 10 avril 1867 impose aux communes de plus de 500 habitants de créer une école
publique de filles. La loi ordonne aussi que les instituteurs publiques soient obligatoirement laïcs,
c.a.d. qu’ils doivent passer par l’école normale avant d’enseigner. Les enseignants d’écoles libres
sont
soumis à l’inspection nationale comme les écoles publiques.
Les professeurs se doivent d’enseigner la lecture, l’écriture, le calcul, la musique, l’histoire et la
géographie. Tout ceci dans l’objectif de former des citoyens qui voteront de manière éclairée.
Rendre l’instruction publique laïque pour stabiliser la République
Thiers est nommé président de la IIIe

République le 31 août 1871. Il y a une forte période d’instabilité


politique, avec une alternance des majorités parlementaires monarchiste/républicaine. A cette
époque, on a aussi la publication d’ouvrages de Darwin qui sont très clivants. Ils contiennent le
positionnement des députés qui sont pour ou contre l’enseignement de théorie de l’évolution à
l’école et plus largement des sciences. Jules Ferry est pour, il veut un enseignement obligatoire et
laïc. La première loi que l’on observe est celle du 16 juin 1881 sur la gratuité.
Par ailleurs, Ferry soumet une seconde loi aux parlementaires en 1881, pour la laïcité de
l’enseignement public. Elle est admise le 28 mars 1882, en réunissant la gratuité et la laïcité.

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