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QUE SAI S- J E ?

Du CD-Rom à l'internet
FRÉDÉRIQUE ASSERAF-OLIVIER
Directeurjuridique et fiscal
ÉRIC BARBRY
Avocatau Barreau deParis

Deuxième édition mise àjour


7e mille
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ISBN 2 13 050630 5
Dépôt légal — 1 édition : 1996
2 édition mise à jour : 2000, avril
© Presses Universitaires de France, 1996
108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
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INTRODUCTION

Le multimédia apparaît dès le début des an-


nées 1990 comme un bouleversement culturel, une
«révolution » dans le monde de la communication et
de l'information. Dans le même temps, comme toute
nouvelle matière confrontée à l'épreuve du droit, le
multimédia est devenu l'objet d'un débat juridique
national et international.
Pour certains le cadre juridique classique, tel qu'il
existe encore aujourd'hui, paraissait totalement ina-
dapté et tout bonnement inapplicable. Pour d'autres,
la majorité sans doute, la réglementation devait
être modifiée afin que soient levés les obstacles juridi-
ques identifiés comme de nature à nuire au déve-
loppement des nouvelles technologies de l'infor-
mation. En tout état de cause le multimédia
apparaissait au plus grand nombre, soit comme le
produit du non-droit, soit comme l'objet d'une
introuvable réglementation.
C'est au motifdetelles opinions, parfois hâtives mais large-
mentrépandues, que les travaux durapport Sirinelli qui, pour
leur part, prônaient réserve et prudence, furent si vivement
critiqués.
Très peu nombreux, en effet, étaient alors ceux qui
«s'autorisaient » à défendre l'idée que la réglementa-
tion telle qu'elle existait, et qui avait su sejouer de tou-
1. Rapport de la commission présidée par Pierre Sirinelli, Industries
culturelles et nouvelles techniques, Paris, Documentation française, 1994,
108 p.
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tes les évolutions techniques, pouvait sans aucun
doute satisfaire, voire contribuer, au développement du
multimédia.
Les esprits échauffés et critiques d'hier sont
aujourd'hui raisonnés, aidés sans doute par le dévelop-
pement quantitatif et qualitatif sans précédent du mul-
timédia. Les faits et les chiffres sont là pour prouver
qu'il n'existe nul obstacle juridique insurmontable.
Après avoir connu un premier développement par l'ex-
plosion du marché
line, le multimédia dauconnu
CD-Roum
ne, c'seconde
est-à-direconsécration
du multimédi
aveacoff
le
développementdesréseauxet desservices enligne. Lemultimé-
dia semble déjà trouver un troisième souffle avec des supports
toujours plus performants commele DVD.
C'est donc fort de cette stabilité économique et de
son corollaire, l'apaisement des esprits des juristes,
qu'il est possible aujourd'hui, sans plus risquer de
déclencher la critique, d'affirmer que loin d'être le
produit du non-droit, le multimédia «évolue » dans un
environnementjuridique desplus riches et d'une grande
stabilité.
Encore faut-il en forme de préambule s'entendre
sur la terminologie employée et la signification qu'elle
revêt.
I. — Quelle terminologie ?
Plusieurs autres terminologies que celle du «mul-
timédia » ont été proposées et nous retiendrons à
titre d'illustration les notions d'« unimédia », de
«monomédia », de «plurimédia » ou encore
d' « hypermédia ». Là encore le ferraillage des esprits
fut tel qu'aucune de ces terminologies de substitu-
tion, si intéressante soit-elle n'a été retenue. A
l'inverse, la notion de multimédia a obtenu tour à tour,
la reconnaissance des médias, une labellisation des
professionnels et finalement la consécration suprême :
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une appropriation populaire. Aussi, la cause est
entendue, c'est bien le terme de «multimédia » que
nous retiendrons.
II. — Quel multimédia ?
La difficulté principale réside dans le fait que les
deux seuls supports législatifs ou réglementaires qui
proposent une définition du multimédia et qui pour-
raient servir de «guide » ne sont pas en harmonie.
Ainsi, le décret n° 93-1429 du 31 décembre 1993, pris
en application de la loi n° 92-546 du 20 juin 1992
réformant le dépôt légal, donne du multimédia la
définition suivante : «On entend par document multi-
média tout document qui, soit regroupe deux ou plu-
sieurs supports visés au chapitre précédent, soit
associe sur un même support, deux ou plusieurs
documents soumis à l'obligation de dépôt. » Cette
définition cultive l'amalgame des genres et positionne
dans une même définition un produit type CD-Rom et
un produit «packagé » regroupant plusieurs produits
différents.
L'arrêté du ministère de l'Industrie, des Postes et
télécommunications et du Commerce extérieur en
date du 2 mars 1994 relatif à la terminologie des télé-
communications a, pour sa part, ainsi défini l'adjectif
«multimédia » qui signifie, «qui associe plusieurs
modes de représentation des informations tels que
texte, son, image ».
Hors le cadre réglementaire ou législatif, le terme de multi-
médias'est vuaffecter d'autres définitions «légitimées»par les
pouvoirs publics. Il en est ainsi de la définition proposée en
synthèse des travaux des journées d'études organisées en sep-
tembre 1994, sur ce thème, à l'initiative du ministre de la Cul-
ture et de la Francophonie de l'époque, M. Jacques Toubon.
Le multimédia y est défini comme «la combinaison de diffé-
rents types d'informations (textes, sons, images fixes ou ani-
mées, données..), quelle que soit leur provenance, Disc laser,
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caméscope, magnétoscope, images de synthèse.. ». Il en est
égal ement
relatif auxainsi de la définition
autoroutes retenue identifiant
de l'information dans le rapport
le mulThery
timé-
dia comme«unensembledeservices interactifs utilisant le seul
support numérique, pour le traitement et la transmission de
l'information sous toutes ses formes: textes, données, sons,
images fixes, images animées réelles ou virtuelles ».
Plus que de définir de façon plus ou moins précise
et plus ou moins statique le multimédia, il faut plutôt
pouvoir «l'identifier » et le «repérer ». Une telle
identification passe par la reconnaissance de critères
objectifs.
Nous considérerons, au sein duprésent ouvrage, que
le multimédia est identifié dès lors qu'il répond à quatre
critères cumulatifs : unproduit autonome, incluant une
multiplicité de modes d'information, appréhendés par
l'utilisateur selon une relation interactive, sous-tendue
par la numérisation de l'ensemble ainsi créé.
1. Un produit autonome. —Un produit autonome,
c'est-à-dire un produit à part entière, un ensemble
créé à dessein pour être exploité en tant que tel. «Il y
a bien un ensemble informationnel et c'est lui qui est
proposé sur le marché comme tel, comme produit
spécialement identifié » comme le rappellent les
auteurs du Lamy, Droit de l'informatique.
Cecritère permet alors aisémentdedistinguer le multimédia
des produits associés packagés, tels qu'ils sont désignésdans le
décret d'application relatif au dépôt légal.
2. Une multiplicité de modes de diffusion de
l'information ou de la communication. —Le critère est
aussi simple que l'acception même de multimédia. Par
1. Rapport relatif aux autoroutes de l'information commandé par le
premier ministre Édouard Balladur, Documentation française, 1994,
128 p.
2. Droit de l'informatique, Édition Lamy, 1996, 1630 p., édition
renouvelée en 1998.
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essence, le multimédia n'existe que si le produit fini
contient au moins deux modes de diffusion de la
communication ou de l'information. Classiquement et
sans exhaustivité aucune, on entend par mode de dif-
fusion de la communication ou de l'information :
l'écrit, le son, l'image fixe ou animée...
3. L'interactivité. — De l'avis général, «l'in-
teractivité semble bien désormais être de l'essence
même du multimédia » Limités aux deux seuls pre-
miers critères que sont le produit autonome et la mul-
titude de modes de communication intégrés, bon
nombre de produits tels les livres et les audiovisuels,
somme toute très classiques, pourraient prétendre à la
qualification de multimédia.
C'est oublier que la différence essentielle entre ces
produits et le multimédia réside dans le caractère sta-
tique des premiers et le caractère dynamique du
second.
Le multimédia, de par son interactivité, induit une action
réciproque entre l'utilisateur et son produit. Sur ce point nous
rejoignons parfaitement les auteurs du Lamy informatique qui
donnedel'interactif la définition suivante : «Qualifie les maté-
riels, les programmes ou les conditions d'exploitation qui per-
mettent desactions réciproques enmodedialogué avecdesuti-
lisateurs ou en temps réel avec des appareils. »
4. Un ensemble numérisé. —La diversité des modes
de diffusion combinés en un produit à part entière
d'utilisation interactive ne peut être obtenue sans
recourir à la numérisation. Une fois l'ensemble des
données transformées ou créées en un seul et même
langage homogène, elles pourront indistinctement être
traitées en environnement informatique. Seule à ce

1. A. Lucas, Droit d'auteur et multimédia, Mél. Fraçon, Dalloz,


1995, p. 325-333.
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jour cette technique permet d'obtenir une véritable
symbiose entre des données de nature et de support
différents.
Le produit multimédia sera alors indifféremment
exploité sous diverses formes désignées par opposi-
tion en catégories off line ou on line. Le produit mul-
timédia revêtira également plusieurs aspects. Il pourra
être une très honorable encyclopédie portée sur CD-
Rom ; un turbulent produit hybride mi-support - mi-
réseau à l'instar des jeux interactifs ; il pourra encore
être l'incontournable site Web produit de l'art, du
savoir ou du mercantilisme.
C'est donc pour placer cet ouvrage dans la durée
que nous resterons autant que faire se peut éloigné
des techniques elles-mêmes et obtenons pour le terme
générique le «produit multimédia ».
III. —De retour au droit
Une fois levée la difficulté de l'identification du multimédia
et cerné le sujet, il devient alors nécessaire d'en apprécier
l'environnement juridique, ce que nous évoquons ici sous le
titre du présent «Quesais-je?», Ledroit dumultimédia. Mais
ne nous méprenons pas. Il n'est pas question, ici, de prétendre
qu'il existerait undroit du multimédia autonome, unebranche
particulière du droit, le multimédia n'est que l'objetfédérateur
parfois mêmefusionnant de règles d'origines aussi diverses que
disparates. C'est encela que très souvent, produire et exploiter
unmultimédia apparaît au plus grand nombre commeunvéri-
table «parcours du combattant».
Notre objectif est ici d'essayer de lever les obstacles
de manière à transformer, autant que faire se peut, ce
«parcours du combattant » en une «promenade de
santé ». Dans cette perspective et dans le seul souci de
faciliter la «navigation » du lecteur au sein de
l'ouvrage, le «droit du multimédia » sera appréhendé
au travers des deux étapes qui constituent le «cycle
de vie » du multimédia et qui fédèrent, chacune, un
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certain nombre de règles juridiques. Nous nous atta-
cherons donc dans un premier temps à étudier la
chaîne de production du multimédia (Partie I) pour
examiner ensuite la chaîne qui contribue à sa valori-
sation (Partie II).
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PREMIÈRE PARTIE

Le processus de production du multimédia se


déroule au travers de deux étapes : la première, de
gestation, consiste en la nécessaire identification du
produit à créer, de ses caractéristiques, de certaines
méthodes et choix de création ou de diffusion déter-
minants quant à la délimitation de son contenu ; la
seconde, d'extériorisation du produit, au cours de
laquelle l'ensemble des acteurs, dont certains présents
dès la première phase de conception, contribuent tant
par la mobilisation de moyens que par la mise en œuvre
de compétences à la réalisation du produit.
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Quesais-je ?
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en plus facile d'usage, ils ne s'en
inscrivent pas moins dans un cadre
juridique qu'il faut connaître pour
mieux le respecter, pour mieux
l'utiliser.
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contrat, quel risque, quelle
responsabilité, quelle protection ?
Autant de questions et autant
de réponses abordées
dans cet ouvrage.
Frédérique Asseraf-Olivier est directeur
juridique.
Éric Barbryest avocat.
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