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La nativité

CM n°12

1. La Nativité
Philippe de Champaigne, la nativité
Naissance de Jésus : évangile de Luc chapitre 2 : moment du recensement. Jésus nait dans
une mangeoire, chauffé par le souffle du bœuf et de l'âne, mais ces animaux ne sont pas
cités dans l’évangile de Luc, mais sont cités dans les textes apocryphes, celle du Pseudo-
Mathieu qui mentionne ces deux animaux.
Idée de la nativité arrive en 1223, avec St François d’Assise, qui célèbre la nativité dans la
ville d’Italie de Gubbio, où l’on a mis en scène cette nativité avec des individus réel. Et cette
représentation est à l’origine de nos crèches actuelles.
Iconographie facile à reconnaître.
Distinction entre Nativité et Adoration des Berges ; Adoration des Mages et Adoration de
l’enfant.
Parfois représentation d’une grotte, une sorte de véritable étable (avec présence d’une
architecture). Les Nativités les plus anciennes montrent Joseph, Marie allongée ou parfois
assise à côtés de l’enfant. Joseph fait son apparition au Vème siècle et son rôle est
subordonnée à celui de la Vierge, un rôle analogue à celui des bergers, que l’on distingue
avec son auréole. (cf iconographie de Giotto). Joseph va après être intégrer dans la scène
principale et les deux parents vont se disposer d’une part et d’autre de l’enfant Jésus.
Iconographie de la nativité : bœuf, âne, Marie, Joseph et Jésus.
Notons que cette iconographie peut combiner d’autres personnages, qui suivent la scène de
la nativité. Notamment, avec l’apparition d’anges : épisode de l’adoration des Bergers qui est
précédé de l’annonce au Bergers, raconté par Luc, où un ange apparaît aux bergers dans les
champs environnants pour leur annoncer la bonne nouvelle. Ange tient un écriteau avec une
inscription qui dit : « gloria in excelsis Deo » : gloire à dieu au plus haut des cieux (verset 14
évangile de Luc), une chanson qui est chanté par les anges qui apparaissent aux bergers. Cet
épisode va être associé à l’épisode de la Nativité qui va souvent être représenté dans le fond
de ces représentations.
Après cette annonce angélique, les Bergers, se rendent à l’étable pour adorer cet enfant qui
vient de naître (cf Giotto la Nativité). Ghirlandao Adoration des bergers : utilise la narration
continue : une représentation montrant la fin d’une époque du paganisme et le début d’une
nouvelle époque sous l’orée du christianisme, car on voit une architecture antique délabrée :
on voit les berges venues adorer l’enfant à droite et dans le fond l’annonce de l’ange aux
bergers dans le fond. Mais aussi le cortège des Mages qui arrivent pour adorer l’enfant.
Adoration des Mages : évangile de Mathieu : où il raconte que des Mages orientaux (savants
et philosophes) sont avertis par l’apparition d’une étoile nouvelle dans le ciel, de la naissance
d’un roi en Judée, ils se mettent donc en voyage et guidée par cette étoile, ils trouvent
l’enfant dans cette étable de Bethléem et ils lui offrent des dons. Cependant, évangile ne
nous renseigne pas sur le nombre de Mages. Mais c’est un des pères de l’Eglise Origène, qui
fixe ce nombre à 3 Mages. Tertullien est le premier à faire de ces Mages des rois, des « rois
Mages ». Il faudra attendre le IXème siècle et le Liber pontificalis pour voir apparaitre les
noms de ces trois Mages : Gaspar, Melchior et Balthazar. Qui sont souvent lié aux trois âges
de la vie, dès lors leur représentation suit cela. Par ailleurs, ils peuvent représenter les 3
continents alors connu : l’Asie, l’Afrique et l’Europe > c’est pour cela qu’un des trois Mages
est représenté noir. (Mantegna L’adoration des Mages). Cette volonté de représenté les
mages selon leur race est évidente dans la représentation de Bruegel.
A l’époque paléochrétienne s’affirme ce type d’iconographie où la Vierge est assise à
l’extrémité de la composition, elle tient l’enfant Jésus sur ses genoux et les Mages vient
donner les cadeaux > s’inspire d’une iconographique antique, où les vaincus viennent
honorer en offrant des cadeaux à l’empereur. On transforme cette image en lui attribuant
une nouvelle signification. La scène va s’enrichir de nouveaux éléments notamment du
cortège qui accompagne les Mages : les personnages principaux vont se disposer en frise,
horizontalement au premier plan (Gentile de Fabriano, Adoration des Mages ou Masaccio
Adoration des Mages). Iconographie centrale dans laquelle la Vierge et l’enfant, constitue le
point de fuite et dont les personnages se disposent de part et d’autre de la Ste famille
(Botticelli, adoration des mages).
Ce schéma central est repris par Botticelli, dans une Nativité, Nativité mystique :
personnages invités par les anges, à adorer enfant Jésus, surement des bergers et non des
mages. Représentation unique, qui déconcerte les historiens de l’art, notamment sur le
nombre d’anges, qui de basent ne participent pas à l’adoration de l’enfant : des anges qui
embrassent des jeunes hommes au premier plan et la représentation de petits démons, et
que signifie l’inscription en grecque en haut du tableau ? > au centre la Ste famille. Mais
problème de proportion car le groupe central est beaucoup plus grand que les autres
éléments du tableau, c’est Marie qui occupe la position dominante et de part et d’autre de la
crèche des buissons d’oliviers et des hommes qui n’ont pas forcément l’aspect de berges.
Les anges tiennent des rameaux d’oliviers et des panneaux. Dans le ciel une ronde d’ange
habillé en blanc et vert, et en rose, une sorte de cercle de gloire dans le ciel avec un ciel en
or, 12 anges qui accomplissent cette ronde. La couleur des tuniques des anges se répondent
en fonction des registres du tableau. L’inscription en grec au-dessus : mentionne le nom du
peintre ayant peint le tableau, ainsi que sa date, mais aussi faisant référence à l’apocalypse à
la fin des temps > une référence à l’apocalypse de Jean, c’est une sorte de vision mystique.
Les trois couleurs de la tunique des anges sont les 3 couleurs des vertus théologales (la foi,
l’espérance et la charité).
Retour du tableau sur Bruegel : format vertical, format inhabituel pour une scène de la
nativité et de l’adoration des mages. Image du 1 er mage noire apparait en Flandre et
Mantegna est le premier italien à représenter un mage Noir. Daniel Arasse, remarque un
détail étonnant sur celui-là, notamment les yeux, avec des petites touches claires, sont
regard est souligné par les deux personnages derrière lui qui ont les yeux écarquillés <
importance du regard dans ce tableau. Son regard se distingue des deux autres mages,
puisque l’un est borgne et l’autre malvoyant de la manière dont il s’approche de l’enfant.
Importance du regard : puisque c’est le motif central de l’épiphanie, ils sont venus de loin
pour voir l’enfant Jésus ? Mais alors pourquoi certain sont malvoyant ? que cherche-t-il à
voir ? Ils cherchent à voir le sexe du Jésus. Il y’a à la renaissance, un culte autour des parties
génitales de l’enfant. Cela montre que Jésus est pourvu de tous ces membres, qu’il a pris un
corps d’homme. (Ghirlandaio, Adoration des Mages).
Se combine à cette scène de Nativité, la scène du bain de l’enfant Jésus, qui va être lavée
après sa naissance. Cette scène du bain devient rare dans le temps et finalement elle va
disparaitre.
/!\ à ne pas confondre la naissance de Jésus et celle de Marie dans les scènes plus anciennes,
les éléments qui peuvent nous aider :
- Le contexte : dans le cas de la Nativité de Marie : la scène se déroule dans une
chambre, une pièce ou un palais.
- Présence de servantes (Giotto à Padoue).
Episode de la présentation de Jésus au temple : chapitre 22 de l’évangile de Luc : 40j après la
naissance de Jésus, Joseph et Marie, se rendent au temple de Jérusalem pour présenter leur
fils. Ils rencontrent Siméon, qui a entendu toute sa vie la venue du Messi, et lorsqu’il voit
Jésus, il le prend dans ses bras, le bénit et annonce à Marie, les œuvres merveilleuses
auxquelles cet enfant est destiné (Mantegna, Présentation au Temple) : ici la vierge est
enserrée dans un cadre en trompe l’œil, présente l’enfant à Siméon, disposés de manières
symétrique de profil, et des personnages derrière eux (Joseph, une prophétesse, + un autre).
Thème proche, celui de la circoncision (Mantegna, La circoncision) : idée de sang versé par le
Christ pour sauver l’humanité.

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