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(Maître-Assistant)
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Dr BAMBA Salikou
(Maître-Assistant)
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COURS D’HISTOIRE DE L’ART
NIVEAU : LICENCE 1
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SOMMAIRE
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
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L’intelligence humaine, fait observer en substance René HUYGHE, a du
mal à cerner les choses dans leur globalité. Elle divise le temps en millénaires,
en siècles, en années, en mois, en semaines, en jours, en heures, en minutes, en
secondes, comme elle divise l’espace en plans (premier plan, second plan,
arrière-plan, etc.). En effet, dans la vie quotidienne, pour mesurer le temps, nous
avons recours à des unités allant de la seconde (la plus petite des unités) à
l’année (la plus grande des unités). Si nous procédons à la description des faits
historiques, nous sommes amenés à négliger ces unités utilisées dans la vie de
tous les jours (la seconde, la minute voire l’heure à laquelle nous n’avons
recours qu’exceptionnellement) pour ne considérer généralement qu’une unité
d’ordre supérieur, à savoir le siècle. Si c’est la Préhistoire qui fait l’objet de
notre étude, alors nous en arrivons à ignorer le jour, le mois, l’année et même le
siècle et à ne retenir que les unités plus élevées, notamment le millénaire ou
même la dizaine, la centaine et le millier de millénaires.
- HISTOIRE :
En 1694, le premier dictionnaire de l’Académie française définissait
l’histoire comme étant « le récit des choses dignes de mémoire ». De nos jours,
les définitions qu’en donnent les différents dictionnaires ne se démarquent pas
de celles de 1694. Ces dictionnaires ne font que les expliciter. Ainsi on note en
substance que l’histoire c’est le récit d’actions, d’événements relatifs à une
époque, à une nation, à une branche de l’esprit humain, qui sont jugés dignes de
mémoire.
- ART :
Il faut entendre ici les œuvres considérées à partir de leurs qualités
plastiques et en fonction de critères esthétiques (matières, formes, répertoires
des thèmes, etc.).
Ces deux composantes sont intimement liées et doivent avoir la même
importance pour conférer à l’histoire de l’art sa spécificité.
Il est à noter que comme toute histoire, l’histoire de l’art a commencé par
la fable. En effet, dans la plupart des civilisations, un mythe expose l’origine des
techniques et des formes traditionnelles. L’affirmation de l’histoire de l’art en
tant que discipline autonome est due en grande partie à l’importance acquise par
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les musées comme gardiens du patrimoine culturel tout au long du XIX ème siècle
(transformation du Louvre en musée en 1792 ; en 1750 quelques salles sont
ouvertes. Création de la Museumsinsel (l’île des musées) à Berlin en 1828 ;
ouverture de la National Gallery de Londres en 1838, etc.). L’un des premiers
ouvrages d’histoire de l’art assortis d’une illustration méthodique est L’Histoire
de l’art par les monuments (XVe - XVIe s.), par Séroux d’Agincourt, (Paris, 1811-
1829). Par ailleurs on note la création de la première chaire d’histoire de l’art en
1860 à l’Université de Bonn pour Anton Heinrich Springer.
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I
9
INTRODUCTION
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1.1- LES PÉRIODES DE L’HISTOIRE GÉNÉRALE
ET DE L’HISTOIRE DE L’ART
Si la durée de l’histoire de la terre est évaluée à plusieurs milliards
d’années, celle de l’apparition de l’homme sur terre remonterait à environ 4
millions d’années. L’histoire de l’humanité a été divisée par commodité, de
façon plus ou moins artificielle, en quatre âges successifs dont les durées varient
d’une région à l’autre. Ce sont :
Ces quatre âges sont valables aussi bien pour l’histoire générale que pour
l’histoire de l’art. En revanche, les grandes périodes de l’histoire générale se
démarquent par moment de celles de l’histoire de l’art, notamment à partir du
Moyen Âge (planche 1).
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Planche 1 : Comparaison entre les grandes périodes de l’histoire générale et les
grandes périodes de l’histoire de l’art.
Période Période
Préhistoire Antiquité Moyen Âge
moderne contemporaine
De 1789 (Prise de la
Apparition de Vème s. 1453 (Prise de
Il y a Bastille : Révolution
l’homme sur la après J.-C. Constantinople
5000 ans Française) à nos
terre (il y a 4 par les Turcs)
jours
millions d’années)
Période
Préhistoire Antiquité Moyen Renaissance académi- Art Art
Âge que moderne contemporain
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1.2- APERÇU PANORAMIQUE DE L’HISTOIRE DE L’ART
13
Aux XVème et XVIème siècles l’horizon des Européens recule vers l’ouest
et le sud. En effet la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492
a ouvert tout l’espace vers l’ouest ; Vasco de Gama qui découvre la route
maritime des Indes en 1498 en passant par le Cap-de-Bonne-Espérance en 1497
ouvre l’espace vers le grand sud. Le premier voyage autour de la terre est
effectué de 1519 à 1521 par Ferdinand Magalhaes (Magellan)1 (vers 1480-1521).
Cette période voit naître en Italie ce qu’il est convenu d’appeler la Renaissance,
dans une Europe encore médiévale et fidèle au style gothique dans le domaine
des arts. Le mécénat des papes et des Médicis à Florence, les grandes
découvertes en sciences, l’imprimerie « inventée » par Gutenberg en 1450, etc.,
favorisent l’éclosion de l’esprit scientifique et des arts. Réduisant le rôle du
sacré, la Renaissance donne plus de valeur à l’homme en l’assimilant à la
divinité : l’art acquiert progressivement son autonomie, cesse d’être le médium
entre une collectivité et son dieu, pour s’installer sur le terrain de l’émotion
esthétique.
Le XVIIème siècle est marqué par le Caravagisme (du nom de son créateur,
le peintre Caravage), le Baroque et le Classicisme. Les peintres caravagesques
désacralisent la représentation, simplifient le langage pictural en composant des
motifs qu’ils puisent dans des scènes de la vie populaire. Le Baroque se
développe dans les pays d’Europe à sensibilité catholique. Il s’oppose aux
valeurs de mesure et d’équilibre de la Renaissance. Quant au Classicisme, il
apparaît comme une réaction aux excès du Baroque. Il prône une esthétique qui
se veut « naturelle », un idéal de discipline, d’ordre et de régularité, un souci de
l’équilibre et de l’harmonie.
Le siècle qui suit, le XVIIIème, est celui dit des lumières. Il est celui du
plus grand raffinement dans le portrait. En outre, on voit le paysage occuper
progressivement le premier plan à travers le style très décoratif du Rococo et
l’idéalisme du Néoclassicisme. Dans l’acheminement vers la mise en valeur de
l’individu et vers une plus constante familiarité avec la vie quotidienne, le
paysage a définitivement acquis ses lettres de noblesse.
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Portugais au service de l’Espagne, Magellan est massacré par les Philippins, l’un de ses 5 bateaux commandé
par Elcano, atteint Lisbonne en 1522. Le second voyage autour de la terre est effectué de 1577 à 1580 par
l’Anglais Francis Drake (v. 1545-1596).
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Au XIXème siècle, le paysage devient un sujet de représentation en soi avec
le Romantisme. Quant au Réalisme, il confère une dignité nouvelle aux thèmes
considérés comme subalternes dans la hiérarchie des genres : le travail moderne,
la vie quotidienne, la nature morte, le paysage et le portrait sont ainsi traités avec
une très grande originalité. L’invention de la photographie va accélérer le rejet
de l’académisme, la remise en question des règles héritées de la Renaissance
chez les artistes de la seconde moitié du siècle. L’Impressionnisme va rompre
avec les systèmes de l’art académique (sujets religieux, mythologiques ou
historiques, perspective, modelé, clair-obscur, netteté du dessin, etc.). Il va
ouvrir ainsi la voie à l’art moderne et faire prévaloir l’idée que le rôle du peintre
est d’élaborer un style personnel et non de représenter avec exactitude le monde
extérieur.
15
CONCLUSION
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II
L’ART OCCIDENTAL DE LA RENAISSANCE
À LA FIN DU XIXème SIÈCLE
17
INTRODUCTION
18
2.1 - LA RENAISSANCE (XVème ET XVIème SIECLES)
19
Le nouveau système d’organisation de l’espace plastique exige des artistes
une parfaite familiarité avec la loi des proportions et avec la science des
raccourcis. En outre, ce système illusionniste requiert une connaissance
théorique de l’anatomie, une maîtrise parfaite du dessin pour définir les formes
et réaliser les détails : voiles transparents, broderies, tissus, fleurs et fruits. Ainsi
le peintre peut disposer les personnages et les motifs à l’échelle selon
l’éloignement à partir de grandes lignes de construction convergeant vers un
point appelé point de fuite, placé sur une ligne imaginaire représentant l’horizon
dans le tableau.
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- Giovanni BELLINI (1430-1516)
- Antonello de MESSINE (vers 1430-1479)
- Andrea MANTEGNA (1431-1506)
- BOTTICELLI (Sandro di Mariano Filippi, dit, 1445-1510)
- Vittore CARPACCIO (vers 1465- 1525)
- Léonard de VINCI (Leonardo di Ser Piero da Vinci, 1452-1519)
- MICHEL-ANGE (Michelangelo Bunarroti, dit, 1475-1564)
- RAPHAEL (Raffaello Santi ou Sanzio, dit, 1483-1520)
- Andrea del SARTO (Andrea d’Agnolo di Francesco, dit, 1486-1530)
- TITIEN (Tiziano Vecellio, 1488-1576)
- VERONESE (Paolo Caliari, dit, 1528-1588).
C’est seulement vers la fin du XVème siècle que les innovations apportées
dans le domaine de la peinture depuis le trecento (XIVème siècle) touchent à la
sculpture. Les apports de la Renaissance en matière de sculpture sont la pratique
du relief dit « écrasé » et la perspective linéaire (planche 5). En outre, il y a la
représentation du mouvement ainsi que l’effort pour rendre la sculpture belle
sous tous les angles et non pas seulement de face (planche 4). La Renaissance
remet aussi au goût du jour la sculpture en bronze, pratiquement abandonnée au
Moyen Âge.
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Des principales œuvres sculpturales on peut retenir entre autres :
- Histoire de Jacob et d’Esaü, 1430-1437, bronze doré, 79 x 79 cm. Porte
du Paradis, Baptistère Saint-Jean, Florence, de Lorenzo GHIBERTi ;
- Statue équestre du condottiere Erasmo da Narni, dit le Gattamelata,
1446-1451, bronze, 340 x 390 cm, Piazza Del Santo, Padoue, de
DONATELLO ;
- Sainte Marie-Madeleine, vers 1455, bois polychrome avec traces de
dorure, h : 188 cm, Museo dell’ Opera del Duomo, Florence, de DONATELLO ;
- Pietà, 1499, marbre poli, Saint Pierre de Rome, de MICHEL-ANGE ;
- David, 1501-1504, marbre, h: 410 cm, Gallerie dell’ Accademia,
Florence, de MICHEL-ANGE (planche 3);
- Vierge à L’Enfant, 1501-1504 env., marbre poli, Notre Dame de Bruges,
de MICHEL-ANGE ;
- L’Esclave rebelle, statue exécutée pour le second projet du tombeau de
Jules II, marbre en partie poli, Musée du Louvre, Paris.
2.1.1.3- L’architecture
Aux XVème et XVIème siècles, l’architecture est l’art majeur vers lequel tous
les autres convergent. Création durable et spectaculaire, exposée aux regards de
tous, l’œuvre architecturale apparaît comme le couronnement d’une carrière et
d’un savoir-faire. Elle est caractérisée par un retour aux formes antiques (voûte,
arc en plein cintre, bâtiment central couvert d’une coupole). La Renaissance est
l’époque des palais italiens à 3 étages avec façade organisée, cours intérieures et
couloirs voûtés. C’est à cette même période que le Pape Jule II entreprend la
reconstruction de la basilique Saint Pierre à Rome, à laquelle travaillent les
peintres et architectes Bramante et Raphaël, et le peintre, sculpteur et architecte
Michel-Ange. La Renaissance italienne voit l’essor de l’architecture civile à
travers les palais, la création de l’église à plan centré avec volume central et
coupole. Les artistes s’inspirent des monuments antiques, s’intéressent à leur
harmonie et à leurs proportions. Le traité de l’architecte antique Vitruve, De
architectura, (première édition en 1486, et traduction française en 1547) est
étudié par eux et considéré comme une référence incontournable.
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Planche 2 : La Joconde (portrait de Mona Lisa, dite, 1503-1506), Léonard De
Vinci, huile sur bois, 77 x 53 cm, Musée du Louvre, Paris.
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Planche 3 : David, Michel-Ange, 1501-1504, marbre, h : 410
cm, Gallerie dell’Academia, florence.
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Planche 4 : Enlèvement d’une Sabine, Jean
Bologne, 1582, marbre, h : 410 cm, Loggia dei
Lanzi, place de la Seigneurie, Florence.
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Planche 5 : Madonna delle nuvole, Donatello, vers 1425-1430, marbre, 33,9 x 32,4
cm, Museum of Fine Arts, Quincy A. Shaw Collection, Boston.
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2.1.2- LA RENAISSANCE DANS LE RESTE DE L’EUROPE
Alors que la Renaissance débute en Italie, les peintres flamands
perfectionnent une technique propice à rendre l’illusion de la réalité en soignant
minutieusement les détails (pelage des animaux, fourrures et modelé des
personnages, bijoux, fleurs, tissus riches et soyeux, etc.). En effet, Jan Van Eyck
(vers 1390-1441) améliore le procédé de la peinture à l’huile par un savant
mélange de pigments, de craie et de médiums plus ou moins siccatifs et par un
jeu à la fois sur le temps de séchage, la couleur et la réflexion de la lumière. Le
souci du détail vrai est la marque des villes telles que Bruges, Gand, Anvers, la
touche de lumière sur le métal du lustre, le poli du miroir mais aussi la nature et
ses paysages, considérés comme de vrais espaces ouverts en perspective sur le
lointain, traités en dégradés de couleurs (perspective atmosphérique) permettent
aux artistes flamands de s’affirmer comme les maîtres d’une peinture dont les
effets lumineux et de texture sont sans précédent. Par ailleurs on assiste à la
naissance du portrait psychologique avec Hans MEMLING (vers1433-1494) et
Rogier Van der Weyden (vers 1399-1464). Il ne faut cependant pas penser que
tous les artistes flamands ont adopté le modernisme. Des peintres comme
Jérôme Bosch (1450-1516) et Pieter Bruegel (1525 ou 1530-1569) se sont
rendus célèbres par des systèmes différents ; le premier passe pour être un
précurseur du surréalisme avec une peinture fantastique où des personnages
minuscules semblent se livrer à des activités de fourmis ; le second se
singularise par des représentations où l’homme et ses activités sont subordonnés
à la nature et à ses rythmes (ex : Chasseurs dans la neige, 1565, huile sur bois,
117 x 162 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne).
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de Pavie) qui va permettre à l’art de la Renaissance d’avoir droit de cité en
France. En effet François 1er (1494-1547) qui règne de 1515 à 1547, dote son
pays d’une collection prestigieuse de Léonard de Vinci, Raphaël, Titien, etc. Il
invite Léonard de Vinci en 1515 au Clos Lucé près d’Amboise et confie la
décoration de son nouveau palais (1533-1537) à des artistes florentins,
Francesco Primatice (1504-1570) et Fiorentino Rosso (1494-1540).
- Le tableau de chevalet ;
- La perspective ;
- La peinture à l’huile ;
- Le clair-obscur ;
- Le modelé.
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2.2 - LA PÉRIODE ACADÉMIQUE (DU XVIIème
À LA FIN DU XIXème SIÈCLE)
Le Caravagisme est une tendance artistique qui naît en Italie vers 1599 et
s’étend dans le reste de l’Europe pour s’éteindre vers 1632. Du nom de son
créateur, le peintre italien Michelangelo Merisi dit Caravage (vers 1570-1610),
ce courant se fonde sur la peinture de la vie populaire. En effet, les peintres
caravagesques refusent la hiérarchie imposée par le sacré, accordent la même
importance à l’humain et au divin. Ils accentuent le contraste de l’ombre et de la
lumière pour exalter l’expressivité du clair-obscur. Ils transforment le sujet en
simple scène familière, sans idéalisation, ni symbole, scène où les modèles sont
montrés pour emprunter ses termes à Edvard Munch (1863-1944), comme « des
êtres qui respirent, qui sentent, qui aiment et qui souffrent ».
2.2.1.1.2- Caractéristiques
29
2.2.1.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives
Italie :
- Le Caravage (Michelangelo Merisi dit), vers 1570-1610 ;
- Orazio Borgiani (1578-1616) ;
- Bartolomeo Manfredi (vers 1580-1617 ou 1622) ;
- José de Ribera (1591- 1652).
Espagne :
- Diégo (Velazquez) ou Velasquez (1599- 1660).
Hollande :
- Gerrit Van Honthorst dit Gherardo delle Notti en Italie (1590- 1656) ;
- Rembrandt (1606-1669).
France :
- Valentin (Valentin de Boulogne dit), (1591- 1632) ;
- Georges de La Tour (1593-1652).
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Planche 6 : Mise au tombeau, Le Caravage, vers 1602-1604, huile sur toile,
300 x 203 cm, Pinacothèque vaticane, Rome.
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Planche 7 : Jeune garçon avec une corbeille de fruits, Le Caravage, vers 1593-1594, huile
sur toile, 70x67 cm, Galerie Borghèse, Rome.
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2.2.1.2- LE BAROQUE
Né à Rome vers 1630, le Baroque sera diffusé à travers l’Europe dans les
pays catholiques jusqu’en 1710-1720 à la faveur d’un contexte religieux
mouvementé. Le Concile de Trente (1545-1563) ayant réagi contre les attaques
de la Réforme protestante qui menacent l’Église catholique, la contre-réforme,
soutenue par les Jésuites romains, encourage un art triomphal. Les mécènes
(souverains et princes) désireux de reconquérir et d’affirmer leur puissance,
commandent aux artistes leur apologie ou celle de Jésus. L’art baroque
revalorise les images et entraîne l’essor de l’œuvre d’art religieux.
2.2.1.2.2- Caractéristiques
33
vibre, elle est décentrée, ouverte. Les personnages sortent du tableau : ils
traversent le cadre et s’intègrent au décor mural environnant.
La lumière n’éclaire plus que les zones les plus intéressantes. Dans un
intérieur fermé, elle vient d’une seule source. L’artiste utilise de violents
contrastes de clairs-obscurs. Ce faisant, les couleurs, chaleureuses et lyriques au
début, deviennent plus fraîches, plus légères et plus claires à la fin du XVII ème
siècle.
Italie :
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Angleterre :
Pays-Bas :
Espagne :
France :
- Simon Vouet (1590-1649) figure parmi les rares Français attirés par le
Baroque qu’il combine à une certaine rigueur classique.
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- Tombeau d’Alexandre VII, 1671-1678, Le Bernin, marbre et bronze,
Basilique Saint-Pierre, Rome.
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Planche 8 : Allégorie de l’œuvre missionnaire des jésuites, Andrea Pozzo, 1691 – 1694,
fresque. Voûte de la nef, église Saint’ Ignacio, Rome (détail).
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2.2.1.3 - Le Classicisme
2.2.1.3.1- Définition et historique
38
Aussi pour les historiens d’art, le Classicisme français apparaît-il comme le
Classicisme type. Ils s’accordent à le diviser en deux périodes. La première est
précisément un classicisme italo-français ; la seconde correspond au règne de
Louis XIV donc à la construction de Versailles.
Les deux grands peintres français qui ont initié la tradition classique,
Nicolas Poussin (1594-1665) et Claude Le Lorrain (1600-1682), passèrent la
majeure partie de leur vie en Italie. C’est donc d’Italie que le Classicisme
français tire son origine. Il ne faut cependant pas penser que l’influence italienne
ne s’est manifestée que chez les peintres formés en Italie. Si Nicolas Poussin par
exemple emprunta à Raphaël, à Titien, à Carrache et à leur école, un peintre
comme Eustache Le Sueur (1616-1655), qui n’a jamais fait le voyage en Italie,
est paradoxalement le plus raphaélesque de ses contemporains.
En architecture, deux noms retiennent l’attention : François Mansart (1598-
1666) et Louis Le Vau (1612-1670). Leurs chefs-d’œuvre les plus accomplis,
respectivement le Château de Maisons-Laffitte (1642-1651) et le Château de
Vaux-le-Vicomte annoncent le style dit Louis XIV.
Le second Classicisme français tire sa force des différentes institutions qui
ont permis une meilleure organisation de la vie artistique. Mazarin (1602-1661)
crée l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Colbert (1619-1683)
fonde la Manufacture royale des Gobelins à Paris en 1662, la Manufacture de
Beauvais en 1664. À la demande des artistes d’Aubusson, une de leurs
manufactures devient aussi Manufacture royale en 1664. Le même Colbert
fonde l’Académie de France à Rome en 1666, qui accueille les jeunes artistes
français et leur permet d’étudier sur place les modèles antiques. En 1671, il crée
l’Académie royale d’architecture.
Charles Le Brun (1619-1690) est nommé Premier Peintre du roi en 1662.
De 1663 à sa mort, il dirige la Manufacture des Gobelins.
En Architecture, les réalisations marquantes du second classicisme français
sont la colonnade du Louvre et le château de Versailles. La colonnade du Louvre
est l’œuvre de Claude Perrault en collaboration avec François d’Orbay, début
1667. Le plan général du Château de Versailles a été dessiné par Le Vau. À sa
mort en 1670, il est remplacé par François d’Orbay. Jules Hardouin-Mansart
continuera les travaux en construisant la Galerie des Glaces et en agrandissant le
château.
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Le style français reflète la conception de l’"honnête homme" qui brille par
son esprit et domine ses passions. L’essor du Classicisme correspond à la
consolidation des États-nations centralisés.
2.2.1.3.2- Caractéristiques
La peinture classique développe des sujets nobles à la gloire de l’action
humaine. La peinture d’histoire s’inspire de l’Antiquité, de la Bible, de la
mythologie et de la littérature de l’époque.
Les lignes posées les unes à côté des autres suivant des compositions
généralement pyramidales, participent à la cohérence du récit par une gestuelle
savamment étudiée et par l’expression des émotions sur les visages. Le paysage,
présenté en toile de fond sous forme de décor aux scènes représentées, permet à
l’artiste de mettre l’accent sur la fragilité humaine face a la force immuable de la
nature (planche 11). Les pleins et les vides des murs et des ouvertures rythment
la représentation. La perspective rejette l’illusionnisme gratuit, par le jeu de
l’équilibre et de l’harmonie entre les lignes verticales et les lignes horizontales.
Le dessin domine la couleur et les couches de pinceau donnent un rendu lisse à
la surface.
C’est à ces mêmes principes de sobriété, d’équilibre et d’harmonie que se
conforment les sculpteurs et les architectes (planche 9). Les édifices présentent
donc généralement des plans symétriques, des lignes et angles droits.
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- Le Bernin (Gian Lorenzo Bernini, dit, en France : le Cavalier) peintre
sculpteur et architecte né a Naples (1598-1680).
France :
- Nicolas Poussin (1594-1665) adhère à la philosophie stoïcienne et insuffle
au paysage une puissance qui submerge la figure humaine à force de rigueur et
de méditation. Dans la première moitié du XIXe siècle le maître inspire le " Néo-
poussinisme ", école officielle du paysage français à laquelle appartient Achille-
Etna Michallon (1796-1822)
- Jacques Stella (1596-1657) présente des figures élégantes au modelé
sculptural et se particularise par un éclairage froid et une gamme colorée
assourdie.
- Philippe de Champaigne (1602-1674) réalise des tableaux religieux pour
les couvents et les églises. Son style, un peu austère se reconnaît à la symétrie
des compositions aux draperies savantes et aux coloris frais : bleu et ros
- Le Lorrain (Claude Gellée, dit, vers 1602-1682) passe toute sa vie à Rome
et se consacre aux paysages inspirés de la campagne romaine. Les vues, habitées
par de petites scènes de l’Antiquité et de la Bible, baignent dans une atmosphère
lumineuse et lyrique.
- Laurent de la Hyre (1606-1656). Ses personnages antiquisants évoluent
dans une atmosphère limpide. Le paysage occupe une place grandissante dans sa
carrière.
- Pierre Mignard (1612-1695). Très apprécié pour ces portraits et ses décors
à fresque, l’artiste imprime une douceur un peu excessive à ces figures et
recherche le raffinement des couleurs.
- Gaspard Dughet (1615-1675). Né et mort à Rome, décrit des sites précis
des environs de Rome avec des torrents et des rochers escarpés.
- Eustache Le Sueur (1616-1655) a réalisé la décoration de la chambre des
Muses de l’hôtel Lambert, à Paris.
- Charles Le Brun (1619-1690) se forge au contact du Classicisme
poussinesque avec un sens du dynamisme appris aux côtés de son maître Simon
Vouet. Premier peintre du roi sous Louis XIV, il marque les arts plastiques de
son temps en dirigeant l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648.
- Sculpteurs :
- Jacques Sarazin (1588-1660) ;
- François Girardon (1628-1715) ;
- Antoine Coysevox (1640-1720).
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- Architectes :
- François Mansart (1598-1666) ;
- Louis Le Vau (1612-1670) ;
- Claude Perrault (1613-1698) ;
- Pierre Puget (1620-1694) ;
- François d’Orbay (1634-1697) ;
- Liberal Bruant (1635-1697) ;
- Jules Hardouin-Mansart (1646-1708) ;
- André Le Nôtre (1613-1700) (dessinateur de jardins et de parcs).
- En peinture :
- Le Triomphe de Bacchus et d’Ariane, Carrache, 1597-1604, fresque de la
Galerie Farnèse, Rome ;
- Paysage avec la fuite en Egypte, Carrache, 1602-1603, Galerie Doria
Pamphili, Rome ;
- Le Massacre des Innocents, Reni, 1611, Galeria Nazionale, Bologne ;
- L’Embarquement de la reine de Saba, Le Lorrain, vers 1640, National
Gallery, Londres ;
- Les Bergers d’Arcadie, Poussin, vers 1638-1640, musée du Louvre,
Paris ;
- Le Jugement de Salomon, Poussin, 1649, musée du Louvre, Paris ;
- Le Roi gouverne par lui-même, Le Brun, 1661, Galerie des Glaces,
Château de Versailles ;
- En sculpture :
- Apollon et Daphné, marbre, Le Bernin, 1622-1625, Galerie Borghèse,
Rome ;
- Alexandre et Diogène, bas-relief, Pierre Puget, 1687-1692, Louvre, Paris ;
- Apollon servi par les nymphes, François Girardon et Thomas Regnaudin,
1666-1675, Bosquet des Bains d’Apollon, Château de Versailles (planche 10) ;
- Tête de Méduse, Pierre Puget, Louvre, Paris ;
- En architecture :
- La Colonnade de Saint-Pierre, Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin,
1656-1667, Rome ;
42
- Église de Pèlerinage, Die Wies, Dominikus Zimmermann,
1745-1754, près de Steingaden, Haute-Bavière ;
- La Porte de Brandebourg, Carl Gottard Langhans, 1788-1789, Berlin ;
- Château de Versailles, commencé en 1668 par Louis Le Vau, achevé en
1678, par Jules Hardouin-Mansart ;
- Le Baldaquin de Saint-Pierre, Le Bernin, 1624-1633, Rome.
Il est à retenir que le Classicisme est une réaction aux excès du Baroque.
C’est un nouveau goût pour un idéal de rigueur, de pureté et de simplicité. Le
Classicisme prône une esthétique qui se veut « naturelle », un idéal de
discipline, d’ordre et de régularité, un souci de l’équilibre et de l’harmonie.
43
Planche 9 : Saint-Charles Borromée priant pour la fin de la peste à Milan,
Pierre Puget, vers 1690, marbre, 170 x 125 cm, Musée des Beaux-arts,
Marseille.
44
Planche 10 : Apollon servi par les nymphes, François Girardon et Thomas Regnaudin,
1666-1673, marbre, Bosquet des Bains d’Apollon, jardins du Château de Versailles.
45
Planche 11 : Les Bergers d’Arcadie, Nicolas Poussin, 1638-1640, huile sur toile, 85 x 121
cm, Musée du Louvre, Paris.
46
2.2.2- LE XVIIIème SIÈCLE
2.2.2.1- Le Rococo
2.2.2.1.1- Définition et historique
Comme pour le style baroque et pour bien d’autres, le terme « rococo » a
été utilisé au début dans une acception péjorative pour désigner ce qui était
perçu comme familier et vulgaire. Il est aujourd’hui encore dans la langue
française synonyme de vieillerie, de désuétude. Cependant, dans d’autres
langues européennes, ce terme semble avoir acquis ses lettres de noblesse. Des
théoriciens allemands, notamment, tendent à le définir comme une catégorie de
style autonome, différent du Baroque qui précède et du Néoclassicisme qui le
suit.
47
2.2.2.1.2- Caractéristiques
48
- François Boucher (1703-1770) propage le goût rocaille, sinueux et
décoratif.
- Maurice Quentin de La Tour (1704-1788), portraitiste en vogue à la cour
du roi Louis XV, il perfectionne et met en vogue la technique du pastel.
- Jean Honoré Fragonard (1732-1806) se caractérise par le lyrisme de la
touche.
- Jacques Germain Soufflot (1709-1780) est l’architecte qui a construit
l’église Sainte Geneviève de Paris.
Grande Bretagne :
- William Hogarth (1697-1764) s’inspire de Watteau.
- Sir Joshua Reynolds (1723-1792), sa peinture, empreinte de douceur, est
légère et vivante et sa facture inventive.
- Thomas Gainsborough (1727-1788), paysagiste par goût mais
portraitiste par nécessité, ses colories frais et sa touche en hachure donnent un
effet de légèreté.
Italie :
- Giacomo Del Po (1625-1725) développe le rococo original à Naples.
- Carlo Innocenzo Carloni (1686-1775) crée de grands décors en
Allemagne et en Autriche.
- Giovanni Battista Crosato (1686-1758) peint ses meilleures fresques à la
cour de Turin.
- Giambattista Tiepolo (1696-1770) donne un prolongement rococo au
style baroque.
49
- Les Hasards heureux de l’escarpolette, Jean Honoré Fragonard, 1767,
Huile sur toile 81 x 65 cm, Walhace Collection, Londres ;
- Jeune Fille lisant ou la liseuse, Jean Honoré Fragonard, vers 1776, Huile
sur toile 82 x 65 cm, National Gallery, Washington (planche 12) ;
- L’Église Sainte Geneviève de Paris, Jacques Germain Soufflot, entre
1764 et 1790. Cette église est ensuite rebaptisée Panthéon, 109,50 x 80 m. La
Cathédrale Saint Paul de Londres inspira le dôme du Panthéon.
50
Planche 12 : Jeune fille lisant ou La Liseuse, Jean Honoré Fragonard, vers 1776, huile sur
toile, 82 x 65 cm, National Gallery, Washington.
51
2.2.2.2 – Le Néoclassicisme
2.2.2.2.2 – Caractéristiques
52
La couleur sans raffinements particuliers, signifient l’objet, lui confère son
degré d’importance dans le tableau et sert accessoirement à souligner le modelé.
La facture du tableau est lisse. L’œuvre la plus représentative du mouvement
néoclassique est le Serment des Horaces, peint en 1784 par Jacques Louis David
(1748-1825) (planche 13).
Allemagne :
- Anton Raphaël Mengs (1728-1779)
Danemark :
- Christoffer Wilhelm Echersberg (1783-1853) étudie auprès de David puis
à Rome.
Grande Bretagne :
- Gawen Hamilton (1723-1798) est l’un des fondateurs du Néoclassicisme.
France :
- Jean François Pierre Peyron (1744-1814) peint dans une gamme froide.
- Jacques Louis David (1748-1825) devient le chef de file du
Néoclassicisme et s’attache à une représentation réaliste du décor et des détails
anatomiques (veines saillantes).
- Jean François Thérèse Chalgrin (1739-1811) est architecte.
- Jean Armand Raymond (1742-1811) est architecte.
- Pierre-Alexandre Barthélemy Vignon (1762 ou 1763-1828 ou 1829)
a construit l’église de la Madeleine à Paris.
- Pierre fontaine (1762-1853) est architecte.
- Charles Percier (1784-1838) est architecte.
- Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), dessinateur hors paire, il
idéalise la figure humaine par une déformation de l’anatomie.
Italie :
- Andrea Appiani (1754-1817) subit l’influence de David.
Suisse :
- Angelica Kauffmann (1741-1807) peint des portraits et des sujets
d’histoire avec grâce et faire lisse.
53
Les œuvres marquantes du Néoclassicismes sont :
- Le Serment des Horaces, Jacques Louis David, 1784, huile sur toile,
330 X 427 cm, musée du Louvre ;
- La Mort de Socrate, Jacques Louis David, 1787, huile sur toile,
130 X 196 cm, Metropolitan Museum, New York;
- Les Sabines, Jacques Louis David, 1799, huile sur toile, musée du Louvre,
Paris,
- La Mort de Marat ou Marat assassiné, Jacques Louis David, 1793, huile
sur toile, 165 X 128 cm, Musées royaux des Beaux-arts, Bruxelles (planche 14) ;
- La Baigneuse de Valpinçon, Jean Auguste Dominique Ingres, huile sur
toile, musée du Louvre, Paris ;
- La Grande Odalisque, Jean Auguste Dominique Ingres, huile sur toile,
musée du Louvre, Paris ;
- Église de la Madeleine, Paris, construite par Pierre-Alexandre Barthélémy
Vignon. Commencée en 1806, achevée après sa mort en 1842 ;
- L’Arc de triomphe du Carrousel, Paris, 1806-1807, construit par Charles
Percier et Pierre Fontaine ;
- L’Arc de Triomphe de l’Etoile, Paris, construit par Jean François Thérèse
Chalgrin, 1806-1836, haut. 50 m, large. 45 m, construit pour commémorer les
victoires de l’Empire, il sera achevé par W. Huyot et G.A. Blouet.
54
Planche 13 : Le Serment des Horaces, Jacques-Louis David, 1784, huile sur toile, 330 x 425
cm, Musée du Louvre, Paris.
55
Planche 14 : La Mort de Marat ou Marat assassiné, Jacques-Louis David, 1793, huile sur
toile, 165 x 128 cm, Musées royaux des Beaux-arts, Bruxelles.
56
2.2.3- LE XIXème SIÈCLE
2.2.3.1- Le Romantisme
2.2.3.1.1- Définition et historique
La révolution industrielle (1780-1850) modifie les mœurs autant que
l’environnement et accélère le rythme de la vie. Les artistes se révoltent contre
cette nouvelle société, mécanique, répétitive et prévisible. Ils s’opposent à la
tradition classique et plus précisément au Néoclassicisme en prônant une
esthétique nouvelle qu’il est convenu d’appeler « romantisme ». L’artiste se
laisse guider par la spontanéité des passions et des révoltes. Il peint au nom de
ses idées, ne copie plus la nature, mais traduit selon Delacroix « la libre
manifestation de ses impressions personnelles ».
D’origine Allemande, anglaise et française, le Romantisme s’étend sur
toute l’Europe et devient particulièrement l’un des grands courants français. Des
théoriciens admettent une première phase dite préromantique, de 1770 à 1800,
au cours de laquelle les artistes adoptent de nouveaux thèmes tout en concevant
un style néoclassique. La peinture d’histoire moderne et une nouvelle
conception du paysage marquent les années 1800-1824. L’apogée, celle des
peintres de génie, se situe entre 1824 et 1840.
2.2.3.1.2- Caractéristiques
L’artiste romantique s’enflamme pour des événements issus de l’actualité
(planches 24 ; 26 et 27). Le paysage se charge d’émotions humaines, de mystère
et de poésie : un arbre tortueux reflète l’angoisse, la douleur. Le cheval devient
un motif romantique par l’expression de sa fougue. Le Romantisme est, d’une
part, la redécouverte du Moyen Âge et la projection dans le futur. C’est une
ouverture à de nouveaux pays notamment l’Orient. Le Romantisme est aussi,
d’autre part, le sentiment du pessimisme, du déclin, de l’impossibilité de trouver
sa place dans une société instable : d’où les thèmes du crépuscule, de l’automne,
du rêve, de l’évasion.
L’artiste extériorise ses émotions, son monde intérieur à travers le dessin en
prenant des libertés avec les proportions et en soumettant l’anatomie aux
déformations expressives. De larges taches colorées s’harmonisent les unes par
rapport aux autres et accrochent l’œil du spectateur. La liberté de la touche, les
contrastes d’ombre et de lumière, le jeu des complémentaires qui avivent les
couleurs, le tourbillonnement des groupes en courbes et contre-courbes
57
traduisent plastiquement une sensibilité exacerbée. La peinture prend un
caractère tactile. En effet, la matière du support (mur, bois, toile ou papier) reste
souvent présente et réduit l’illusion de perceptive. L’écriture emportée, la pâte
triturée et épaisse donnent un aspect d’exquise aux œuvres.
Contrairement à la Renaissance, l’artiste ne considère plus le support de
l’œuvre comme une fenêtre ouverte sur un pan de la nature. Un tableau est
considéré désormais comme achevé en fonction de sa cohérence interne décidée
par l’artiste et non de la qualité de sa finition. Le message intelligible des formes
et la matérialité sensible du support sont mis au même diapason.
2.2.3.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives
Parmi les artistes romantiques on peut retenir :
Espagne :
- Francisco Goya (1746-1828). Il peint avec exaltation les événements
contemporains de la guerre d’Espagne et crée une atmosphère de cauchemar en
mêlant le fantastique et le réel.
France :
- Théodore Géricault (1791-1824) incarne le génie romantique, mais reste
classique par l’élaboration technique et par le style de ses figures.
- Eugène Delacroix (1798-1863), nerveux et passionné, il veut garder
intacte l’impulsion des premières esquisses. La couleur traduit les formes avec
fougue.
- François Rude (1784-1855), sculpteur
- Frédéric Auguste Bartholdi (1834-1904) Architecte et sculpteur
Grande Bretagne :
- John Constable (1776-1837) traduit l’atmosphère et exécute ses toiles
avec une grande liberté de facture.
- Joseph Mallord William Turner (1775-1851) dont la pâte maçonnée
révèle les métamorphoses colorées poétiques de la lumière.
58
les évènements du 28 juillet 1830 (insurrection qui renversa Charles X pour le
remplacer par Louis-Philippe) (planche 17) ;
- Le Départ des Volontaires de 1792 (dit La Marseillaise), François Rude,
1835-1836, bas relief, 12,70 x 7,90 m, Arc de Triomphe, Paris (planche 15) ;
- Le Maréchal Ney, François Rude, 1853, ronde-bosse en bronze, Place de
l’Observatoire, Paris ;
- La Danse, Jean-Baptiste Carpeaux, 1869, bas-relief, façade de l’Opéra,
Paris, 460 x 250 cm (planche 16) ;
- La Liberté éclairant le monde, Frédéric Auguste Bartholdi, statue en
plaques de cuivre martelées, soutenues par une armature conçue par l’ingénieur
Gustave Eiffel, offerte le 4 juillet 1884 par la France aux États-Unis
d’Amérique. Elle mesure plus de 46 m de haut et est placée au port de New
York. (Réduction en cuivre martelé, sur le Pont de Grenelle à Paris) ;
- La Charette de foin, John Constable, 1821, huile sur toile, 130 x 185 cm,
National Gallery, Londres ;
- Vapeur dans une tempête de neige, Joseph Mallord William Turner, 1842,
huile sur toile, 91 x 122 cm, Tate Gallery, Londres.
59
Planche 15 : Le Départ des Volontaires de 1792, dit La Marseillaise, François
Rude, 1833-1836, pierre de Chérence, 12,7 x 7,90 m, Arc de triomphe, Paris.
Source : Rodin et son temps 1840 – 1917, Amsterdam, Time-Life Books, pdition
française, 1972, p. 53.
60
Planche 16 : La Danse, Jean – François Carpeaux, 1865 – 1868,
plâtre, 232 x 148 cm, Musée d’Orsay, Paris.
61
Planche 17 : La Liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830, huile sur toile, 259 x 325,
Musée du Louvre, Paris.
Source : Tout l’œuvre peint de Delacroix, Paris, Les Classiques de l’Art, Flammarion, PL.
XXVII.
62
Planche 18 : Le Radeau de La Méduse, Théodore Géricault, 1819, huile sur toile,
491 x 716 cm, Musée du Louvre, paris.
63
2.2.3.2- Le Réalisme
2.2.3.2.1- Définition et historique
L’étude du réalisme en art se heurte à trois grandes difficultés. La première
est d’ordre sémantique : le terme de réalisme sert souvent à désigner toute forme
d’art figuratif ; on le donne comme synonyme de naturalisme quand on ne le
confond pas purement et simplement avec ce dernier terme. Ce premier
problème peut dans certains cas, prendre des proportions philosophiques :
« qu’est-ce que la réalité ? » La seconde difficulté tient à l’approche du
mouvement par les historiens d’art. En effet, au cours de la seconde moitié du
XXème siècle, ceux-ci ont eu tendance à écrire l’histoire de l’art en termes
d’avant-gardisme, privilégiant ainsi certains courants ou tendances et occultant
d’autres à l’intérieur d’un et même vaste mouvement. La troisième difficulté est
simplement d’ordre esthétique : le réalisme est perçu comme étant l’antithèse de
l’art tant par le public que par de nombreux critiques, eu égard au fait que c’est
un art qui élimine le sentiment personnel. Le Réalisme, compris comme un art
anti-idéaliste ou révolutionnaire dans le style comme dans les sujets, et objectif
dans sa description de l’homme et de la nature (que l’artiste atteigne à cette
objectivité en se soumettant à des méthodes scientifiques ou simplement à l’aide
d’une observation réglée), peut être situé entre 1850 et 1900. Le terme est utilisé
en 1855 par Gustave Courbet pour désigner un style de peinture né en France
après la révolution de 18482. Le courant s’étend ensuite à toute l’Europe jusqu’à
la fin du XIXème siècle.
2.2.3.2.2- Caractéristiques
Les réalistes confèrent une dignité nouvelle aux thèmes considérés comme
subalternes dans la hiérarchie des genres. Ils présentent les scènes de la vie
contemporaine à travers de grands formats, réservés généralement à la peinture
d’histoire (planche 19). Le travail moderne, la vie quotidienne, la nature morte,
le paysage et le portrait sont ainsi traités avec une très grande originalité. Les
peintres simplifient et stylisent le dessin pour mettre en exergue sa valeur
expressive. Le sujet est éclairé par une source lumineuse artificielle provenant
généralement d’en haut à gauche. Le peintre élabore son œuvre en partant des
2
1848 : Révolution qui met fin à la Monarchie de Juillet (1830-1848) avec un roi dit bourgeois, Louis-Philippe. Elle voit l’avènement de la
64
couleurs sombres vers les couleurs claires avec une prédilection pour les ombres
épaisses et sombres qui confèrent au tableau un caractère terreux.
2.2.3.2.3- Principaux artistes et œuvres représentatives
Les principaux artistes réalistes sont les suivants :
France :
- Honoré Daumier (1808-1878) affectionne la satire politique et sociale
avec un style très caricatural
- Jean François Millet (1814-1875) peint la vie rude des champs en
choisissant des toiles de petits formats.
- Gustave Courbet (1819-1877) croque sur le vif les métiers et les scènes de
la vie quotidienne du peuple, avec respect.
Espagne :
- José Dominguez Becquer (1810-1841) et son fils Valeriano (1834-1870)
illustrent un style à cheval sur le Romantisme et le Réalisme.
Pays Bas :
- Jozef Israels (1824-1911).
- Jacob Maris (1837-1899).
Les œuvres représentatives du Réalisme se présentent comme suit :
- La République, Honoré Daumier, 1848, esquisse, Musée du Louvre,
Paris ;
- Les Glaneuses, Jean-François Millet, 1857, huile sur toile, 83 x 111 cm,
Musée d’Orsay, Paris (planche 19) ;
- L’Atelier du peintre. Allégorie réelle, Gustave Courbet, 1855, huile sur
toile, 361 x 598 cm, Musée du Louvre, Paris ;
- Les Casseurs de Pierre, Gustave Courbet, coll. privée ;
- Les Cribleuses de blé, 1855, Gustave Courbet, Musée des Beaux-arts,
Nantes ;
- La Rencontre ou Bonjour, Monsieur Courbet ! Gustave Courbet, 1854,
Musée Fabre, Montpellier.
65
Planche 19 : Les Glaneuses, Jean-François Millet, 1857, huile sur toile, 83 x 111 cm,
Musée d’Orsay, Paris.
66
2.2.3.3- L’Impressionnisme
2.2.3.3.1- Définition et historique
L’Impressionnisme est un mouvement artistique constitué en France dans
la deuxième moitié du XIXème siècle, par de jeunes peintres dont Claude
MONET, Auguste RENOIR, Alfred SISLEY, qui se proposaient de représenter
les objets d’après leurs impressions personnelles sans se préoccuper des règles
héritées de la Renaissance, généralement admises et enseignées dans les écoles
de Beaux-arts. Refusés au Salon officiel où n’étaient sélectionnés pour exposer
que les artistes se conformant à l’académisme, une trentaine de jeunes peintres
regroupés au sein de la Société Anonyme Coopérative d’Artistes, Peintres,
Sculpteurs, Graveurs, présentent leurs œuvres dans l’atelier du célèbre
photographe Félix NADAR à Paris, du 15 Avril au 15 Mai 1874. Le terme
« impressionniste » doit son origine à un journaliste, Louis LEROY. Dans un
article du journal Le Charivari paru le 25 Avril 1874, il rendait compte de cette
manifestation, sous le titre « L’Exposition des Impressionnistes ». Ce mot lui fut
inspiré par le tableau de l’un des exposants, Claude Monet, intitulé Impression,
soleil levant. Louis LEROY en employant le mot « Impressionnistes » a voulu
marquer son mépris pour les peintres qui s’exprimaient au moyen de taches
colorées et qui lui semblaient négliger la forme au profit de leurs impressions
visuelles.
Formés dans des ateliers privés et libres, ces jeunes artistes, révélés au
grand public en 1874 et dès lors baptisés « Impressionnistes », se connaissaient
et se fréquentaient depuis les années 1862. Ils resteront unis jusqu’en 1886, date
de leur dernière exposition de groupe.
2.2.3.3.2- Caractéristiques
Les Impressionnistes ne pratiquent plus la peinture religieuse,
mythologique ou historique comme au temps des Léonard de VINCI, mais
presque exclusivement le paysage avec ou sans personnages : la peinture n’est
plus narration mais évocation. Les thèmes favoris vont être la mer, le ciel et la
mobilité de ses nuages, le soleil et la vibration de ses rayons, le vent ou la brise
qui ride la surface de l’eau, agite imperceptiblement le feuillage des arbres et fait
frissonner l’herbe des prés. Les Impressionnistes sont aussi attirés par la rivière
où miroitent les reflets, l’élément fluide retenant avant tout leur attention.
Cependant, ils ne délaissent pas les champs, les jardins, les maisons, les
hameaux, la route qui y mène, en un mot toute la nature. La ville exerce aussi
67
sur eux sa séduction, Paris notamment : la rue où les silhouettes et les voitures se
bougent en taches vivantes et colorées ; les jardins publics, leurs bassins et leurs
jets d’eau ; la Seine et ses brumes matinales. Cet attrait pour le fugace,
l’éphémère, va pousser les Impressionnistes à évoquer la fumée qui s’élève et
s’évanouit dans l’air, ou encore le brouillard qui enveloppe toutes choses,
dissout les formes réelles pour engendrer la poésie du flou, du mystère. Enfin la
neige et sa blancheur colorée séduisent l’œil impressionniste. Avant d’être une
manière de peindre, l’Impressionnisme est tout d’abord une manière de voir. En
effet, les Impressionnistes ne vont plus représenter les formes telles qu’elles sont
dans leurs structures définies et immuables, mais telles qu’ils les voient à un
moment donné. La lumière, allant de paire avec l’ombre, modifie les teintes
suivant son intensité et ronge par conséquent la forme véritable des objets. Et
c’est cette féerie de la lumière transmise par la féerie de la couleur qui devient le
seul problème pour les peintres (planche 20).
Les Impressionnistes peignent les couleurs qu’ils voient et non celles qu’ils
savent appartenir à tel ou tel objet. Ils simplifient leur palette, en excluant le
noir, les gris, les bruns, les terres, les ocres et se servent uniquement des
couleurs pures les plus proches du spectre solaire, telles que des jaunes, des
orangés, des rouges, des violets, des bleus, des verts. Les ombres ne seront donc
plus noires mais colorées, la lumière y mêlant ses reflets. Les peintres vont
employer les couleurs non en les mélangeant sur la palette mais en les
juxtaposant sur la toile. Ainsi les touches se fragmentent d’abord en taches
colorées juxtaposées, puis elles se dissocient jusqu’à n’être plus qu’une
vibration de multiples virgules enchevêtrées. Un reflet vert sera traduit par des
touches jaunes et bleues dont le mélange optique recomposera un vert pour l’œil
du spectateur. Ce mélange optique s’oppose au mélange pigmentaire, mélange
de couleurs- matières fait sur la palette.
Les observations purement visuelles des impressionnistes sont en accord
avec les découvertes scientifiques de Chevreul (1839)3 : « La lumière est
composée du Total des couleurs au nombre de 7 dont l’ensemble est appelé le
spectre solaire : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge (l’indigo étant
une forme de bleu, il n’y a en réalité que 6 couleurs) ». Chaque couleur tend à
colorer de sa complémentaire l’espace environnant : une tache rouge sera
3
Michel Eugène CHEVREUL (1786-1889), chimiste français né à Angers, publie en 1939 son ouvrage De la loi du contraste simultané des
couleurs et de l’assortiment des objets colorés d’après cette loi dans ses rapports avec la peinture.
68
entourée d’un halo vert, l’ombre se teinte toujours légèrement de cette
complémentaire : un objet rouge verra son ombre colorée de vert ; un objet bleu
verra son ombre colorée d’orangé. À chaque teinte correspond, selon la théorie
de Chevreul, une ombre déterminée. Aussi les tableaux impressionnistes se
présentent-ils comme un hymne à la lumière, à la joie.
2.2.3.3.3- Principaux artistes et œuvres représentatives
Les principaux artistes impressionnistes sont :
- Camille Pissarro (1830-1903) travaille en plein air et présente une
nouvelle vision de l’espace. Il parvient à traduire des effets de lumière
perpétuellement renouvelés : la sensation l’emporte sur la connaissance.
- Edouard Manet (1832-1883) pose la couleur en aplats, bouleverse les
conventions, récuse la nuance inutile. Les passages de l’ombre à la lumière sont
directs : « je veux faire du premier coup ce que l’on voit », disait-il.
- Edgar Degas (1834-1917) connaît et pratique la photographie. Il associe
dans sa peinture l’arabesque de la forme apprise chez Dominique Ingres avec
une vision décentrée, en plongée ou contre-plongée, pour provoquer sur la
surface du tableau la collision inhabituelle des distances.
- Paul Cézanne (1839-1906) s’initie à la peinture de plein l’air et à
l’impressionnisme : la touche est posée en diagonale, systématique et régulière.
- Alfred Sisley (1839-1899) aime à peindre les passagers délicats couverts
de neige ou de brouillard.
- Claude Monet (1840-1926) travaille dehors, d’après nature et réalise ses
sujets en série à différentes heures de la journée, notamment la Cathédrale de
Rouen, vue à midi et le soir (planche 29).
- Fréderic Bazille (1841-1870), c’est lui qui le premier a eu l’idée de la
création d’une société de peintres en dehors du Salon officiel.
- Berthe Morisot (1841-1895). Sa rencontre avec Edouard Manet l’amène,
malgré ses succès au Salon officiel, à rejoindre le groupe des Impressionnistes
dès 1874 dans l’atelier du photographe Nadar.
- Auguste Renoir (1841-1919) renonce à la netteté du dessin, pour laisser le
contour du corps flou et diffus. Le personnage émerge ainsi peu à peu du
paysage qui lui sert de fond.
- Gustave Caillebotte (1848-1894) adopte les sujets des Impressionnistes et
non leur façon de peindre. Le réalisme transparaît dans ses œuvres. Il est, en
outre, le mécène des Impressionnistes.
69
Les œuvres représentatives de l’Impressionnisme sont les suivantes :
- Les Toits rouges – coin de village- effet d’hiver, Camille Pissaro, 1877,
huile sur toile, 54 x 65 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- Le Déjeuner sur l’herbe, Edouard Manet, 1863, huile sur toile,
208 x 264 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- Le Fifre, Edouard Manet, 1866, huile sur toile, 160 x 98 cm, musée
d’Orsay, Paris ;
- Répétition d’un ballet sur scène, Edgar Degas, 1874, huile sur toile,
65 x 81 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- Chevaux de course devant les tribunes, Edgar Degas, vers 1879, huile sur
toile, 46 x 81 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- La Montagne Sainte Victoire au grand pin, 80 x 73 cm, The Phillips
Collection, Washington ;
- La Neige à Louveciennes, Alfred Sisley, 1878, huile sur toile, 65 x 54 cm,
musée d’Orsay, Paris ;
- Impression, soleil levant, Claude Monet 1872, huile sur toile,
48 x 63 cm, musée Marmottan, Paris ;
- La Cathédrale de Rouen à midi, Claude Monet, 1893, huile sur toile,
101 x 65 cm, musée des Beaux-arts Pouchkine, Moscou ;
- La Cathédrale de Rouen le soir, Claude Monet, 1894, huile sur toile,
100 x 65 cm, musée des Beaux-arts Pouchkine, Moscou (planche 20) ;
- Réunion de famille, Fréderic Bazille, 1868, musée d’Orsay, Paris ;
- Le Berceau, Berthe Morisot, 1872, huile sur toile, 56 x 46 cm, musée
d’Orsay, paris ;
- Le Bal du Moulin de la Galette, Auguste Renoir, 1876, huile sur toile,
131 x 175 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- La Balançoire, Auguste Renoir, 1876, huile sur toile, 92 x 73 cm, musée
d’Orsay, Paris ;
- Les Raboteurs de parquets, Gustave Caillebotte, 1875, huile sur toile,
102 x 146 cm, musée d’Orsay, Paris ;
70
Planche 20 : La Cathédrale de Rouen le soir, Claude Monet, 1892-1894, huile
sur toile, 100 x 65 cm, Musée des Beaux-arts Pouchkine, Moscou, (auparavant,
collection S. Chtchoukine).
71
2.2.3.4- autres tendances et mouvements
Dominée par les noms de Cézanne, de Seurat, de Signac, de Van Gogh, de
Gauguin, la période qui suit est à la fois un prolongement de l’Impressionnisme
et une rupture avec lui. Tout ce qui se passe entre 1886 (dernière exposition des
Impressionnistes) et 1906 (mort de Cézanne) n’est intelligible qu’en fonction de
ce mouvement.
2.2.3.4.1- Paul Cézanne (1839-1906)
Il n’est pas un intellectuel, il se méfie des théories, des littératures. « En
dehors du contraste et des rapports de tons, dit-il, tout le reste, c’est de la
poésie ». C’est dire que c’est en technicien qu’il faut parler de la peinture. Mais
à quoi bon parler d’elle ? La peinture se fait. Et Cézanne vit et peint loin de
l’effervescence parisienne où écrivains et critiques s’adonnent aux parades
intellectuelles. Contrairement aux inconditionnels de l’Impressionnisme qui
accordaient la primauté à la couleur au détriment de la forme, Cézanne, lui, veut
revenir au dessin, à la forme. Il veut faire de l’impressionnisme quelque chose
de solide : « Le dessin et la couleur ne sont point distincts, dit-il. Au fur et à
mesure que l’on peint, on dessine. Plus la couleur s’harmonise, plus le dessin se
précise. Quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude. »
Son influence sera décisive sur le Cubisme qui paraît exécuter son propre
programme : « traiter la nature par le cylindre, le cône, la sphère… ».
Œuvres de Cézanne :
- Les Grandes baigneuses, 1883-85 ;
- Ambroise Vollard, 1899, 100 x 31 cm, Paris, Petit Palais ;
- Les joueurs de cartes, 1890-92 ;
- La Montagne Ste-Victoire au grand pin, Paul Cézanne, 1885-1887, huile
sur toile, 60 x 73 cm, The Phillips Collection, Washington (planche 21).
2.2.3.4.2- Les Néo-impressionnistes
Le Néo-impressionnisme est une tendance postimpressionniste animée par
Georges SEURAT (1859-1891) et Paul Signac (1863-1935). Ils s’apparentent
aux Impressionnistes à certains points de vue : lumière, couleur, goût de la
nature, ils se démarquent d’eux lorsqu’ils demandent à la théorie de précéder la
main du peintre. Ils croient à des recettes formalisables, à des lois, celles du
nombre d’or. Seurat énonce sa théorie comme suit :
« L’art c’est l’harmonie ; l’harmonie c’est l’analogie des contraires, l’analogie des
semblables de ton, de teinte, de ligne : le ton, c'est-à-dire le clair et le sombre ; la
72
teinte, c'est-à-dire le rouge et sa complémentaire le vert, le bleu et sa
complémentaire l’orangé, le jaune et sa complémentaire le violet ; la ligne, c’est à
dire les directions sur l’horizontale.
Ces diverses harmonies sont combinées en calmes, gaies, ou tristes : la gaieté
de ton, c’est la dominante lumineuse ; de teinte la dominante chaude ; de lignes,
les lignes montantes (au-dessus de l’horizontale) ; le calme, c’est l’égalité du
sombre et du clair ; du chaud et du froid pour la teinte, l’horizontale pour la ligne.
Le triste de ton, c’est la dominante sombre ; de teinte, la dominante froide, et de
ligne, les directions abaissées… Le moyen d’expression de cette technique c’est le
mélange optique des tons, des teintes et de leurs réactions (ombres) suivant des
lois très fixes ».
73
2.2.3.4.4- Paul Gauguin (1848-1903)
Gauguin part pour Tahiti en 1890, jusqu’en 1893 ; il y repartira en 1895 et
mourra aux Iles Marquises en 1903. Il est le premier à rompre avec la
civilisation occidentale pour tenter de trouver ailleurs ce dont il a besoin pour
créer. D’où la singularité de son art qui s’écarte à la fois de l’Impressionnisme et
de la construction cézannienne (Un décorateur, non un peintre : ainsi Cézanne
le juge-t-il.) En effet, il use à l’égard du contour et à l’égard de la couleur d’une
grande audace, ne craignant pas de rendre une couleur par une autre,
transformant les lignes de la nature en cernes et en arabesques. Par ses aplats
colorés, il annonce le Fauvisme, par son refus de toute suggestion spatiale, il
annonce l’Art abstrait (planche 23).
Œuvres représentatives de Gauguin :
- Femmes de Tahiti ou sur la plage, 1891, huile sur toile, 69 x 91 cm,
musée d’Orsay, Paris ;
- Le Cheval blanc, 1898, huile sur toile, 141 x 91 cm, musée d’Orsay,
Paris.
2.2.3.4.5- Les Nabis
Après l’Impressionnisme, le premier groupe fondé en France, sur les
bases d’un langage pictural nouveau, est celui des Nabis (en Hébreu : prophète).
Ils élèvent Paul Gauguin au rang de prophète, faisant de lui une référence, un
modèle à suivre.
Créé en 1890, le mouvement regroupe Paul Sérusier (1863-1927), Pierre
Bonnard (1864-1947) et Édouard Vuillard (1868-1947). Ils épurent, simplifient
leur dessin, cloisonnent la couleur. En exaltant les couleurs de la nature, ils
créent l’émotion. Leurs recherches de larges rythmes souples dans la
composition annoncent l’art nouveau et les fait traiter par Cézanne de
« décorateurs et rien de plus ».
Maurice Dénis (1870-1943), leur théoricien, répond à Cézanne en ces
termes : « Avant d’être un cheval, une femme nue, un champ de bataille ou un
paysage, un tableau de peinture est avant tout une surface plane recouverte de
couleurs en un certain ordre assemblées. »
74
Les Nabis s’intéressent à l’affiche, aux décors de théâtre et à la gravure sur
bois. Leurs œuvres représentatives sont :
- Paysage au bois d’amour, dit le talisman, Paul Sérusier, 1888, huile sur
toile, 27 x 22 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- Femme à la robe quadrillée, Pierre Bonnard, papier marouflé sur toile,
160 x 48 cm, musée d’Orsay, Paris ;
- Au lit, Edouard Vuillard, 1891, huile sur toile, 73 x 92 cm, musée
d’Orsay, Paris.
Parallèlement aux Nabis, des individualités tels que Henri de Toulouse-
Lautrec (1864-1901), Henri Rousseau dit le Douanier (1844-1910), Odilon
Redon (1840-1916) et Gustave Moreau (1826-1898) se distinguent par leur
facture et leur style de représentation.
Toulouse-Lautrec fréquente avec assiduité les cabarets parisiens, les bars
du quartier. Il profite de leur extraordinaire décor pour immortaliser dans
l’action et sur le vif, toute la population de noctambules parisiens de la fin du
siècle. Il travaille à la lumière artificielle, au milieu des clients et pendant le
spectacle. Les couleurs vives sont posées en aplats sans nuances : elles
s’inscrivent dans les lignes d’un dessin ferme et expressif, l’angle de vision est
insolite et décentré. On peut citer en exemple : Aristide Bruant dans son
cabaret, 1892, affiche-lithographie, musée Toulouse-Lautrec, Albi ; La
Clownesse Chao-U-Kao, 1895, huile sur carton, 64 x 49 cm, musée d’Orsay,
Paris.
Peintre amateur, Henri Rousseau dit le Douanier se fait connaître grâce
aux toiles qu’il expose chaque année au Salon des Indépendants. Sa peinture
d’autodidacte est faite de dessin simple, la forme est claire et la couleur franche.
Il donne à la peinture naïve ses lettres de noblesse. Son tableau peint en 1907,
La Charmeuse de serpents, huile sur toile, 169 x 189 cm, musée d’Orsay, Paris,
est représentatif de son style.
Quant à Odilon Redon, il est considéré comme un peintre de référence par
les poètes symbolistes. Avec lui l’irréel, l’insolite se matérialisent dans des
dessins au fusain, puis dans des pastels, où les fleurs, les brumes vaporeuses
vibrent autour de visages énigmatiques et de sujets mythologiques d’une subtile
poésie.
75
Il y a enfin Gustave Moreau qui s’oppose à l’Impressionnisme et s’inscrit
dans un registre symboliste par l’importance qu’il donne à l’individu et la place
privilégiée qu’il accorde à l’ombre ainsi que par la facture lisse qu’il adopte.
Le style Art nouveau est né en 1893. Il est issu d’une nouvelle richesse
industrielle, particulièrement marquée à Bruxelles et prônant l’artisanat d’art
pour la décoration intérieure et les innovations dans la construction métallique.
Il se caractérise par de longues courbes sensibles, qui rappellent les antennes
d’un insecte, un calice ou une fine flamme. La courbe est plusieurs fois enlacée
sur elle-même, elle est fluide et se fond dans les autres. Des courbes jaillissent
de tous les coins et couvrent asymétriquement toutes les surfaces disponibles. À
l’exposition universelle de 1900 à Paris, les stations de Métro signées Hector
Guimard, à l’extérieur de l’exposition, firent sensation.
76
Planche 21 : La Montagne Sainte-Victoire au grand pin, Paul Cézanne, 1885-
1887, huile sur toile, 60 x 73 cm, The Phillips Collection, Washington.
77
Planche 22 : Le Café de nuit, Vincent Van Gogh, 1888, huile sur toile, 70 x 89 cm, Yale
University Art Gallery, New Haven.
78
Planche 23 : Nafea Faaipoïpo (Quand te maries-tu ?), Paul Gauguin,
1892, huile sur toile, 101 x 77 cm, Musée des Beaux-arts, Bâle.
79
2.2.3.5- L’avènement de la photographie
2.2.3.5.1- Définition
Étymologiquement, le terme photographie vient du grec phôs, photos,
c'est-à-dire lumière et graphein, tracer. C’est l’art et la technique de fixer
durablement, par l’action de la lumière l’image des objets sur une surface
sensible (plaque, pellicule, papier, etc.). C’est aussi la reproduction de l’image
obtenue.
Joseph Nicéphore Niepce (1765-1833) est l’inventeur de la
photographie. Parti de la lithographie à laquelle il s’intéresse dès 1813, et qui est
introduite en France depuis le début du siècle, il réalise en 1822, ce qu’il est
convenu de considérer comme étant la première photographie du monde : une
nature morte constituée d’une table, d’une nappe et des fruits. Le cliché tiré sur
une plaque de verre, a disparu en 1920, heureusement qu’un fac-similé en a été
fait avant cette date par la Société française de photographie.
Le 14 décembre 1829, Jacques Daguerre (1787-1851) s’associe avec
Nicéphore Niepce qui meurt quelques années après, en 1833 précisément.
Daguerre, après avoir payé des droits d’exploitation de l’invention de
Niepce à l’héritier de celui-ci, met au point le premier appareil photographique
baptisé « daguerréotype », en 1838.
Le 15 Juin 1839, un groupe de députés dont François Arago (1786-1853)
propose à la Chambre (des députés) à Paris que l’Etat se rende acquéreur de
l’invention.
Le 15 août 1839, l’Etat français acquiert l’invention et rend le procédé
public au cours d’une séance à l’Académie des sciences.
En 1859 a lieu la première grande exposition publique de la
photographie à Paris.
80
nature… L’industrie qui nous donnerait un résultat identique à la nature serait
l’art absolu. Un Dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. Daguerre fut
son messie. Et alors elle se dit : « puisque la photographie nous donne toutes les
garanties désirables d’exactitude (ils croient cela les insensés !), l’art, c’est la
photographie ». A partir de ce moment, la société immonde se rua comme un
seul Narcisse, pour contempler sa triviale image sur le métal… »4
4
Baudelaire, cité par André Vigneau, Une Brève histoire de l’art, de Niepce à nos jours, Paris, Laffont, 1963,
p. 94.
5
J.H. Champfleury, cité par Gisèle Freund, La photographie en France au XIX e siècle, Paris, La Maison des
Amis des Livres, 1936, p.108.
6
Pétition signée par 26 artistes en 1862 à l’initiative du peintre Dominique Ingres pour s’insurger contre toute
considération de la photographie comme art.
81
Les thèmes jusqu’alors propres à la peinture seront leurs sujets de
prédilection : natures, paysage, nu, etc. Ils feront également leurs, les procédés
picturaux du clair-obscur et du modelé. La rigueur qui préside à la composition
des tableaux servira de modèle à l’image "mécanique". L’œil du photographe
s’identifie désormais à celui du peintre. Ce faisant, la photographie va finir par
élaborer son propre langage après avoir atteint à une légitimité incontestée.
Dominique Ingres se surprend à reconnaître dans les coulisses : « C’est à cette
exactitude que je voudrais atteindre, c’est admirable mais il ne faut pas le dire ».
On ne pouvait pas le dire parce que Charles Baudelaire continuait à voir dans la
photographie le refuge de tous les peintres manqués, trop mal doués ou
paresseux pour achever leurs études.
Aujourd’hui la photographie a acquis ses lettres de noblesse au point
d’influencer à son tour la peinture (Hyperréalisme américain). Elle a aussi ses
expositions et ses musées.
En écrivant à sa mère pour lui demander de se faire faire un portrait
photographique pour le lui envoyer et en indiquant à la fin de la lettre d’attendre
d’être à Paris pour se faire prendre en photo, car il n’y a qu’à Paris qu’on trouve
des photographes capables de réaliser des images suggestives comme des
dessins, Baudelaire reconnaît là implicitement que Nadar a effectivement réussi
à élever la photographie au niveau de l’art.
82
1550 : Jérôme CARDAN remplace le « petit trou » (sténopé) par une
lentille. Albrecht Dürer et les peintres de la Renaissance utilisent la chambre
noire pour dessiner avec exactitude la perspective de leurs tableaux. Après 1650
la chambre noire comporte des lentilles de différentes distances focales, devient
transportable. C’est déjà presque un appareil photo.
La surface sensible : l’action du soleil sur la coloration de certains corps
organiques était connue depuis toujours. L’architecte de Jules César, Marcus
Vitruve déconseillait aux Romains d’exposer leurs tableaux aux rayons du
soleil. Les architectes du Moyen Âge avaient constaté le noircissement des sels
d’argent exposés à la lumière et utilisaient la « lune cornée » (nitrate d’argent)
pour teindre l’ivoire, le bois, les cheveux. Au XIIIème siècle, le Suédois K.W.
SHELLE, l’Allemand J.H. SCHULTZE, le Suisse SENEBIER, le Français
J.A.C. CHARLES et l’Anglais Thomas WEDGWOOD étudièrent ces réactions
photographiques sans parvenir à fixer l’image de la chambre noire.
1814 : Joseph Nicéphore Niepce (1765-1833) ancien officier de la
Révolution, retiré à Saint-Loup de Varenne près de Chalon-sur-Saône, ignorait
tout des découvertes effectuées avant lui. Son abondante correspondance avec
son frère Claude, conservée au Musée de Chalon et à l’Académie des sciences
de l’URSS, fait état de ses recherches.
1816 : est la véritable date de l’invention de la photographie.
Niepce obtient ses premières images sur papier au chlorure d’argent qu’il réussit
à fixer à l’acide nitrique -mais les images sont négatives (lettre du 5 mai 1816).
Deux de ces négatifs existaient encore en 1865.
1822 : Niepce réalise des images à l’aide du bitume de Judée étendu sur
une plaque de verre (ce bitume normalement soluble dans l’essence de lavande
et le pétrole, devient insoluble là où il a été impressionné par la lumière). La
"vue d’une fenêtre" et la "table servie" sont les deux premières photographies
connues. Niepce inventa également la photogravure avec Le cardinal
d’Ambroise, La Sainte Famille.
Héliographie, nom donné par Niepce à la photographie, (du grec Hélios, soleil
et graphein, écrire).
14 décembre 1829 : Louis-Jacques-Mande Daguerre (1789-1851)
propriétaire du diorama, s’associe avec Niepce. Le texte du contrat
reconnaissait la paternité de l’invention à Niepce.
83
1833 : Mort de Niepce.
1839 : Sur proposition de François ARAGO, la Chambre des députés
vote la « loi sur la photographie ». L’État français acquiert l’invention par une
récompense nationale à Messieurs Daguerre et Niepce Fils, et rend la procédure
publique, au cours d’une séance à l’Académie des sciences.
Une aquarelle de Prosper Lafaye est le premier témoignage visuel sur
l’invention de la photographie. Dans le salon de Madame Irisson (au centre), les
peintres Horace Vernet (1789-1863) et Paule Delaroche (de son vrai prénom
Hyppolyte) (1797-1856) commentent le grand événement du jour. Ce dernier
déclare « La photographie est née, la peinture est morte ».
1838-1839 : D’autres chercheurs étaient aussi sur le chemin de la
découverte. Notamment :
- Le Français Hippolyte BAYARD (propriétés de l’iodure d’argent sur
papier. Procédé direct sans négatif) ;
- L’Anglais FOX TALBOT a donné le nom de calotype à son procédé
négatif papier. On dit aussi talbotype.
1842 : 1ère exposition de photographie au Musée et à la bibliothèque de
Nantes.
1855 : 1ère exposition de la photographie dans les locaux de la Société
française de photographie.
1856 : Manifeste des Réalistes : « L’art pour nous est chose réelle
existante, visible, palpable : l’imitation scrupuleuse de la nature ».
1859 : 1ère exposition publique de la photographie (la photographie entre
à l’exposition des Beaux-arts) [cf. propos de Baudelaire].
1860 : Le peintre David Octavius Hill, en collaboration avec Adamson,
utilisa la photographie pour composer un vaste tableau où figuraient deux cent
personnes.
1862 : Manifeste de Dominique Ingres contre la photographie.
1865 : Quelques jours avant Noël, Charles Baudelaire écrit à sa
mère : « je voudrais avoir ton portrait ; c’est une idée qui s’est emparée de
moi ». Et il poursuit : « il faudrait que je fusse présent. Tu ne t’y connais pas ».
Paradoxal car ces propos dénotent d’une intimité avec la photographie, or on sait
ceux qu’il a tenus lors du salon de 1859. Puis il donne sa définition d’un bon
84
portrait : "je voudrais que le visage eût au moins la dimension d’un ou deux
pouces. Il n’y a guère qu’à Paris qu’on sache faire ce que je désire, c’est-à-dire
un portrait exact, mais ayant le flou d’un dessin.
7 mai 1869 : Le même jour et à 600 Km de distance, Louis Ducos du
HAURON (1837-1920) et le poète Charles Cros (1842-1888) intervient chacun
de son côté le premier procédé de la photographie en couleur par trichromie.
Ainsi se trouvent vérifiées les théories trichromes énoncées par Jean
Christophe Le Blon en 1722 et Thomas Young en 18O2, théories elles-mêmes
issues de la découverte des 7 couleurs fondamentales par Isaac Newton en 1666.
85
En conclusion, il importe de rappeler qu’en 1839, à l’Académie des
sciences, Arago avait déclaré :
« Au reste, quand les observateurs appliquent un nouvel instrument à l’étude de
la nature, ce qu’ils en ont espéré est toujours peu de chose relativement à la
succession de découvertes dont l’instrument devient l’origine. En ce genre c’est
avec l’imprévu qu’on doit particulièrement compter ».7
7
Arago, cité par Gisèle Freund, Ibid. p. 28
86
Planche 24 : Nadar élevant la photographie à la hauteur de l’art, Honoré
Daumier, (lithographie extraite du journal Le Boulevard), 25 mai 1862,
Bibliothèque nationale de France, Paris.
87
CONCLUSION
Au XVIIIème siècle, la vie culturelle se développe dans les salons, les cafés
et les clubs (et non plus à la cour comme sous Louis XIV). À partir de 1737,
dans le domaine des arts plastiques, seront régulièrement organisés en France
des salons de peinture et de sculpture. L’homme se fie à ses instincts, se sent en
harmonie avec la nature, se complaît dans ses particularités et cultive le
sentiment de sa différence. Le but de l’art n’est plus alors de convaincre, mais de
toucher et d’émouvoir. L’émotion devient l’élément central, celui qui lie les
hommes les uns aux autres, mais également qui unit l’homme à la nature. La
préoccupation majeure de l’homme devient la quête du bonheur. Deux
tendances artistiques se sont fait l’écho de cette vision des choses où l’individu
est en proie au sentiment douloureux de son incomplétude, aux passions fatales
et aux tourments de l’absence, c’est le Rococo et le Néoclassicisme. On voit en
effet s’esquisser des thèmes qui seront repris par la génération romantique au
88
début du siècle suivant : la nostalgie, la fuite du temps, l’amour et le souvenir, la
valorisation du Moi, etc.
89
III
90
INTRODUCTION
Les formes plastiques que proposent les artistes occidentaux dès le début
du XXème siècle corroborent les thèses des partisans de l’école historico-
culturelle. En effet, le XXème siècle s’ouvre avec l’éclatement des codes
traditionnels hérités de la Renaissance et jusqu’alors conservés dans leur
ensemble. L’art se renouvelle et toutes les formes d’expression deviennent
possibles.
91
3.1 - LA RÉVOLUTION DE LA COULEUR
3.1.1- L’EXPRESSIONNISME
92
toujours présente dans les salons. Il y a d’autre part un esprit nouveau qui rejoint
les préoccupations symbolistes à travers les thèmes : le nu dans la nature, le rejet
de la ville oppressante et tentaculaire, la société hypocrite et son absence de
communication, etc. Il y a aussi et surtout la découverte des arts d’Afrique et
d’Océanie dans lesquels les artistes pensent trouver l’élan pur et primitif qu’ils
recherchent. Par ailleurs, le peintre norvégien Edvard Munch et sa peinture
angoissée (planche 25), le Hollandais Vincent Van Gogh et sa touche
passionnée, sont pour eux des précurseurs, des pionniers.
Face aux tracasseries du pouvoir nazi qui voyait en eux les germes d’une
« dégénérescence », de nombreux artistes partent pour les Etats-Unis et c’est
l’interruption de l’Expressionnisme allemand, à partir de l’année 1925.
3.1.1.2- Caractéristiques
93
3.1.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives
Les précurseurs de l’Expressionnisme sont :
- Jérôme BOSCH (vers 1450-1516) ;
- Francisco GOYA (1746-1828);
- Caspard David FRIEDRICH (1774-1840);
- Paul GAUGUIN (1848-1903) ;
- Vincent Van GOGH (1853-1890) ;
- James ENSOR (1860-1949) ;
- Edvard MUNCH (1863-1944).
Les principaux artistes expressionnistes sont :
Allemagne :
Die Brücke :
- Emil NOLDE (1867-1956) ;
- Otto MUELLER (1874-1930);
- Ernst Ludwig KIRCHNER (1880-1938);
- Max PECHSTEIN (1881-1955);
- Erich HECKEL (1883-1970);
- Karl SCHMIDT-ROTTLUFF (1884-1976).
Der Blaue Reiter:
- Alexej Von JAWLENSKY (1864-1941) ;
- Vassili KANDINSKY (1866-1944, Français d’origine russe) ;
- Gabriele MÜNTER (1877-1962) ;
- Franz MARC (1880-1916);
- August MACKE (1887-1914).
Autriche :
- Oskar KOKOSCHKA (1886-1980) ;
- Egon SCHIELE (1890-1918).
France :
- Marc CHAGALL (1887-1985) ;
- Chaïm SOUTINE (1893-1943).
94
Les œuvres représentatives de l’Expressionnisme sont entre autres :
- Au Café, Emil NOLDE, 1911, Museum Folkwang, Essen ;
- Auto portrait avec modèle, Ernst Ludwig KIRCHNER, vers 1910, huile
sur toile, 150,4 x 100 cm, Kunsthalle, Hambourg ;
- Tête d’un violoniste, Erich HECKEL, 1907, gravure sur bois ;
- Repos dans l’atelier, Karl SCHMIDT-ROTTLUFF, 1910, Kunsthalle,
Hambourg ;
- Femme à la mèche, Alexej Von JAWLENSKY, 1913, Städtisches
Museum, Wiesbaden ;
- Improvisation, Vassili KANDINSKY, 1910, coll. privée ;
- Cri- paix-couleur rose, Vassili KANDINSKY, 1924, Wallraff- Richartz-
Museum, Cologne ;
- Petit rêve en rouge, Vassili KANDINSKY, 1925, coll. privée ;
- Cheval bleu, Franz MARC, 1911, coll. Privée ;
- Kairouan I, August MACKE, aquarelle, coll. privée ;
- Couple amoureux avec un chat, Oskar KOKOSCHKA, 1917, Kunsthaus,
Zurich ;
- Autoportrait, Egon SCHIELE, 1911, coll. privée ;
- La Fiancée, Chaïm SOUTINE, vers 1922, coll. W. Guillaume, Musée du
Louvre, Paris ;
- Paris par la fenêtre, Marc CHAGALL, 1913, Salomon R. Guggenheim
Museum, New York.
95
Planche 25 : Le Cri, Edvard Munch, 1893, tempera et pastel sur carton, 91 x 74
cm, Nasjonalgalleriet, Oslo.
Source : Alain MÉROT, (dir.) Histoire de l’art 1000 – 2000, Paris, Hazan,
1999, p. 420.
96
3.1.2- LE FAUVISME
A cette époque ont lieu des rétrospectives qui sont des révélations pour
ces jeunes artistes : Van Gogh chez Bernheim Jeune en 1901, puis au Salon des
Indépendants en 1905 et Cézanne au Salon d’Automne en 1904, 1905, 1907.
L’influence de Delacroix, Turner, Degas, Manet, Odilon Redon, Monet,
Gauguin et d’Edvard Munch, est également déterminante.
3.1.2.2- Caractéristiques
Les sujets favoris des fauves sont : les paysages, les nus, les portraits.
Contrairement aux expressionnistes, ils expriment une certaine joie de vivre ; la
violence de leurs émotions est vécue dans le présent, dépourvue de tout aspect
visionnaire.
97
contemplation de la nature. Matisse déclare : « Il faut trouver des sensations
arbitraires permettant de signifier le monde réel » (planche 26).
La perspective n’est pas linéaire, elle est, selon Matisse, une « perspective
de sentiments », eu égard au rapprochement des plans, qui laisse transparaître la
présence de l’artiste (planche 27). L’influence de la sculpture d’Afrique et
d’Océanie se traduit par une schématisation, une plus grande simplification de la
peinture des fauves. En somme, on peut s’accorder avec Matisse pour spécifier
le mouvement fauve comme suit : « Des beaux bleus, des beaux jaunes, des
matières qui remuent le fond sensuel des hommes, c’est le point de départ du
Fauvisme, le simple courage de retrouver la pureté » (Ibid. p. 222).
98
- Printemps, Kees Van DONGEN, vers 1908, huile sur toile,
81 x 100,5 cm, Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg (auparavant coll. S.
Chtchoukine) ;
- Portrait de Fernand Fleuret, Othon FRIESZ, 1907, Musée National
d’Art Moderne, Paris ;
- La Cathédrale Saint Paul, Londres, André DERAIN, 1906, coll. Perls
Galleries, New-York ;
- L’Estaque, Georges Braque, Musée National d’Art Moderne, Centre
Georges Pompidou, Paris.
Somme toute, il est à retenir que le Fauvisme rend manifestes les tendances
prédominantes de l’art moderne, à savoir l’autonomie de la couleur et
l’intervention des émotions du peintre comme composantes picturales. Les
expressionnistes et les fauves ont permis à la couleur d’être appréciée pour sa
valeur propre. Ils l’ont affranchie de l’objet, lui ont donné son autonomie, son
indépendance. C’est la première grande révolution artistique du XX ème siècle.
Les mouvements qui suivent vont s’intéresser au dessin, à la forme.
99
Planche 26 : La Femme au chapeau, Henri Matisse, 1905, huile sur toile,
80, 6 x 59, 7 cm, Museum of Modern Art, San Francisco.
100
Planche 27 : Trois personnages assis dans l’herbe, André Derain, 1906, huile
sur toile, 38 x 55 cm, Paris, Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.
101
3.2 - LA RÉVOLUTION DE LA FORME
3.2.1- LE CUBISME
3.2.1.1-Définition et historique
3.2.1.2- Caractéristiques
102
bistrot, les bouteilles, les verres, le journal, la pipe, la guitare, la clarinette et le
violon. La dernière phase du Cubisme est celle où les motifs imprimés des
produits manufacturés (papier peint, papier faux bois, etc.) puis les objets réels
assument la représentation pour éliminer le travail du pinceau.
103
- Juan GRIS (1887-1927) ;
- Fernand LEGER (1881-1951) s’oriente vers le cylindrisme ;
- Louis MARCOUSIS (Ludwig Markus, dit, 1878-1941) ;
- Henri Le FAUCONNIER (1881-1946) ;
- Albert GLEIZES (1881-1953) ;
- Jean METZINGER (1883-1957) ;
- Roger de la FRESNAYE (1885-1925) ;
- André LHOTE (1885-1962).
Les principaux sculpteurs cubistes sont :
- Alexander ARCHIPENKO (1887-1964) ;
- Constantin BRANCUSI (1876-1957) ;
- Ossip ZADKINE (1890-1967) ;
- Henri LAURENS (1885-1954) ;
- Raymond DUCHAMP-VILLON (1876-1918).
104
Planche 28 : Les Demoiselles d’Avignon, Pablo Picasso, 1907, huile sur toile, 244
x 234 cm, Museum of Modern Art, New York.
105
Planche 29 : Nature morte à la chaise cannée, Pablo Picasso, 1912, huile sur
toile cirée sur toile et corde, 29 x 37 cm, Musée Picasso, Paris.
106
3.2.2- LE FUTURISME
3.2.2.2- Caractéristiques
Dès lors, les thèmes de prédilection des artistes ne peuvent être que les
moyens de transport, les gares, les rue, les signaux lumineux, en somme, tout ce
qui est lié à la ville et à ses activités.
107
d’abord la juxtaposition des tons (larges aplats, petites factures divisionnistes)
avant de trouver dans le Cubisme les bases de leur système. Comme les cubistes,
les futuristes aussi décomposent l’objet, mais à la différence de ceux-ci qui le
reconstituent de manière statique, ils le recomposent simultanément, dans ses
phases successives de déplacement. La représentation du mouvement apparaît
ainsi par l’effet de simultanéité, comme l’ont exprimé les chronophotographies,
et par tous les procédés de composition dynamique qui traduisent la mobilité :
chevauchement des formes, opposition des rythmes heurtés, interpénétrations
des plans, etc. (planches 30 et 31) Dans cette peinture qui fait la synthèse de la
réalité de la vision et de celle de la conception, tout l’accent porte sur
l’irrationnel :
« Étant donné la persistance de l’image dans la rétine, les objets en mouvement se
multiplient, se déforment en se poursuivant comme des vibrations précipitées dans
l’espace qu’ils parcourent. C’est ainsi qu’un cheval courant n’a pas quatre pattes,
mais il en a vingt, et leurs mouvements sont triangulaires » (Le Manifeste
technique de la peinture futuriste du 8 mai 1910).
Ainsi, le Futurisme qui avait emprunté aussi les papiers collés au Cubisme,
retient l’effort de synthèse plastique de la forme et de l’espace et y ajoute
l’intensité des effets colorés et lumineux, aux fins de magnifier tout le
dynamisme de la vie moderne et des technologies nouvelles dans une sensation
de puissance et de mouvement.
108
3.2.2.3 - Principaux artistes et œuvres représentatives
À ces cinq pionniers, on peut ajouter les noms d’autres artistes qui ont
flirté un tant soit peu avec le Futurisme. Ce sont : Mario SIRONI (1885-1961),
Giorgio MORANDI (1890-1964), Ottone ROSAI (1895-1957) et Enrico
PRAMPOLINI (1896-1956).
- Petite fille courant sur un balcon, Giacomo BALLA, 1912, Musée d’Art
Moderne, Milan ;
- Cavalier à Cheval, Carlo CARRA, 1915, coll. G. Mattioli, Milan ;
- La Mère, Umberto BOCCIONI, 1912, coll. G. Mattioli, Milan ;
- Formes uniques de continuité dans l’espace, Umberto BOCCIONI,
1913, sculpture, Musée d’Art Moderne, Milan ;
- Le Canon en action, Gino SEVERINI, 1915, coll. P. Guarini, Milan.
109
Malgré tous les écrits et déclarations ou, peut-être, à cause d’eux, la
révolution futuriste semble n’avoir qu’une portée superficielle, car la mise en
œuvre formelle passe par un certain nombre de procédés plastiques qui n’ont
rien de novateur : l’éclatement des formes, comme nous l’avons dit plus haut,
est une résurgence du Cubisme, et la technique par touches ne fait qu’exploiter
le pointillisme de Georges Seurat. En outre, les tendances à l’abstraction et au
dadaïsme, à un moment donné, ont abouti sinon à un déviationnisme, du moins à
une limitation de la portée du Futurisme. Toutefois, ce mouvement n’en a pas
moins marqué l’histoire de l’art du XXème siècle. Il a le mérite d’avoir semé, à
travers les thèmes et l’iconographie, le goût du modernisme en Italie, alors, sous
l’emprise de l’académisme. Par ailleurs, il a révélé, même en dehors de ce pays,
l’importance des notions d’espace et de simultanéité pour l’art moderne, avant
de s’éteindre définitivement en 1917.
110
Planche 30 : Nu descendant un escalier no 2, Marcel
Duchamp, 1912, huile sur toile, 147,3 x 88,9 cm, Museum of
Art, the Louise and Walter Arensberg Collection,
Philadelphie
111
Planche 31: Le Canon en action, Gino Severini, 1915, coll. P. Guarini, Milan.
112
Planche 32 : Forme unique de continuité dans l’espace, Umberto
Boccioni, 1913, bronze, 101,2 x 86,3 cm, collection particulière,
Rome.
113
3.2.3- L’ART ABSTRAIT
114
Frantisek Kupka (1871-1957) qui peint, vers 1912, sa première œuvre
abstraite, affirme que l’œuvre d’art doit être composée d’éléments inventés.
C’est dire que pour les abstraits, l’art n’a pas de modèle, ou devient alors son
propre modèle. Il se suffit à lui-même. Il tient tout entier dans sa seule écriture,
hors de toute représentation du monde. Mais si les artistes sont d’accord sur un
point fondamental qui est la primauté de l’élément plastique isolé de recours au
sujet, au motif, aux aspects extérieurs, des personnalités, des tempéraments se
distinguent par rapport aux principes d’école, ou mieux, constituent chacun son
école. Né au début du XXème siècle (1910), l’Art abstrait s’épanouit sous
différentes formes tout au long du siècle jusqu’à nos jours. Ces différentes
approches peuvent être regroupées suivant quatre périodes.
115
dépendante de celle de la nature, (planche 37). Ses premiers tableaux abstraits
datent de 1913. En novembre 1918 paraît le premier manifeste du
Néoplasticisme signé notamment par le peintre et écrivain, et compatriote de
MONDRIAN, Théo Van DOESBURG (1883-1931), le peintre et sculpteur
belge Georges VANTONGERLOO (1966-1965).
116
1913, il expose son tableau Carré noir sur fond blanc. A cette forme
d’abstraction géométrique, il donne le nom de « Suprématisme ». En 1915, il
publie à Saint-Pétersbourg, le Manifeste du Suprématisme et en 1916, expose
ses théories dans un essai intitulé Du Cubisme et du Futurisme au
Suprématisme. Il affirme l’autonomie de la forme abstraite et géométrique. Le
cercle, le carré, le rectangle, etc., se touchent, se superposent ou s’ignorent. En
1919, il peint son fameux tableau Carré blanc sur fond blanc. C’est le stade
suprême de l’abstraction. Il joue ici avec la relation du blanc sur blanc (cosmos,
espace infini) pour évoquer la forme (peinture) par la seule inclinaison des coups
de pinceaux posés différemment : « Le carré est le symbole de la révolution ou
de la sensation pure et, à la fin, du néant ».
À partir des années 1920 et même peu avant, jusque dans les années
trente, de nouvelles formes d’abstraction foisonnent en Europe.
117
3.2.3.3.1- Le Vorticisme en Angleterre
3.2.3.3.2- Le Rayonnisme
3.2.3.3.3- Le Constructivisme
118
une nouvelle théorie de l’architecture et du design, sur la base de l’idéologie
révolutionnaire et en rejetant les traditions nationales.
119
Planche 33 : Improvisation VII, Vassili Kandinsky, 1910, huile sur toile,
131 x 97 cm, Gallerie Tretiakov, Moscou.
120
Planche 34: Dur et mou, Vassili Kandinsky, 1927, huile sur toile, 100 x 50 cm,
The Museum of Fine Arts, Bostom.
121
Planche 35 : Nuit bleue, Paul Klee, 1937, gouache sur toile de coton montée sur
toile à sac, 50,3 x 76,4 cm, Öffentliche kunstsammlung, Bâle.
Source : Klee, Paris, Les Éditions Cercle d’Art, 1995, PL. 51.
122
Planche 36 : Hommage à Blériot, Robert Delaunay, 1914, Coll. Particulière,
Paris.
123
Planche 37: Tableau I, Piet Mondrian, 1921, coll. Müller Wickmann, Bâle.
124
Planche 38: Vision spectrale, Antoine Pevsner, 1959, bronze oxide.
125
Planche 39 : Construction linéaire dans l’espace no 2, Naum Gabo, plastique et nylon.
126
3.3 - LA RÉVOLUTION DU PROCESSUS
DE CRÉATION PLASTIQUE
127
3.3.1.2- Caractéristiques
128
3.3.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives
129
En résumé, Dada est un cri de révolte contre l’ordre bourgeois. Refusant les
gestes et les outils de la peinture, les peintres dadaïstes adoptent un principe de
provocation artistique, de négation de l’art. Le mouvement vise à détruire le
savoir-faire traditionnel du peintre et à briser les conventions de l’ordre
artistique bourgeois.
André Breton et ses amis, qui étaient restés jusqu’en 1919 assez ignorants
de l’activité dadaïste, vont reconnaître dans le Manifeste Dada 1918 de Tzara
une inquiétude semblable à la leur et partageront sa conviction de la nécessité
d’un « grand travail négatif à accomplir ». Le Surréalisme est en gestation.
130
Planche 40 : Parade amoureuse, Francis Picabia, 1917, huile sur toile, 96,5 x
73 cm, Martin G. Neumann Collection, Chicago.
131
3.3.2- LE SURRÉALISME
3.3.2.2- Caractéristiques
132
Mais ce processus de l’automatisme ne semble pas suffisant et d’ailleurs
Pierre Naville dans le N°3 de La Révolution surréaliste va nier l’existence d’une
telle peinture :
« Plus personne n’ignore qu’il n’y a pas de peinture surréaliste ; ni les traits de
crayon livrés au hasard des gestes, ni l’image retraçant les figures de rêve, ni les
fantaisies imaginatives, c’est bien entendu, ne peuvent être ainsi qualifiés ».
133
Le frottage ou grattage est une technique inventée par Max Ernst en 1925.
Il consiste à appliquer une feuille de papier sur diverses surfaces rugueuses et
inégales et à frotter ensuite le papier avec une mine de plomb afin de faire
apparaître certaines formes de la surface sous-jacente. L’artiste ne décide donc
pas de l’orientation des formes dans son œuvre mais obéit à ce que lui propose
la matière frottée. Ce procédé réduit à l’extrême la part active de celui qu’on
appelait jusqu’alors l’« auteur » de l’œuvre. Le rôle du peintre est de cerner et
de projeter ce qui se voit en lui.
134
3.3.2.3- Les œuvres représentatives du Surréalisme
135
Planche 41 : Le Thérapeute, René Magritte, 1937, coll. Urvater, Bruxelles.
136
Planche 42 : Le Cabinet anthropomorphique, Salvador Dali, 1936, huile sur
panneau, 25,4 x 44,2 cm, Kunstsammlung, Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf.
137
Planche 43 : Nature morte vivante, Salvador Dali, 1956, coll. Reynold Morse
Foundation.
138
CONCLUSION
Les cubistes représentent l’objet non tel qu’il leur apparaît mais tel qu’eux
le conçoivent sous ses différents angles connus, visibles ou pas. Leur manière de
peindre est présentée par Guillaume Apollinaire comme relevant de la réalité de
la conception et non de celle de la vision. Quant aux futuristes, on peut dire
qu’ils font la synthèse des deux réalités : celle de la vision et celle de la
conception. Ces deux mouvements approfondissent les acquis des révolutions
menées au niveau de la couleur par les précédents. En libérant la forme de
l’objet, ils donnent au dessin son autonomie. Cette seconde révolution ouvre la
voie à une peinture et une sculpture autoréférentielle : c’est l’avènement de l’Art
abstrait. L’abstraction est un art qui refuse la copie et la figuration du monde
extérieur. Libérée de l’imitation, la surface de la toile devient le sujet du tableau.
Les formes et les couleurs se multiplient librement, l’espace s’étale dans tous les
sens. L’artiste exprime ses sentiments et ses sensations, il traduit son paysage
intérieur.
Les générations qui vont suivre vont remettre en cause l’art et ses
procédés de création. Le mouvement Dada est animé par un groupe
d’intellectuels qui veut faire table rase de toute la culture existante ; il manie la
dérision, le nihilisme et la provocation ; il aspire à un retour à l’authentique et
remet la peinture en question. Le mouvement naît simultanément à Zurich,
autour de l’écrivain Tristan Tzara et à New York avec marcel Duchamp, Francis
Picabia et Man ray. Il va connaître son apogée et son déclin à Paris
respectivement en 1920 et 1923. À la suite du mouvement Dada les artistes
surréalistes renouvellent les codes esthétiques. Influencés par la psychanalyse et
les travaux de Sigmund Freud, ils revendiquent en 1924 dans le premier
Manifeste du Surréalisme le rôle de l’inconscient dans la sensation esthétique,
lequel dicte des montages et des combinaisons de signes que le peintre traduit
sur toile. L’automatisme et le hasard guident les gestes qui créent librement en
l’absence de tout contrôle exercé par la raison et en dehors de toute
préoccupation esthétique ou morale. Si Dada prône la négation de l’art sans rien
proposer, le Surréalisme quant à lui dynamite les codes de représentation et
propose l’exploration de l’inconscient, du modèle intérieur pour atteindre à un
automatisme psychique pur qui donne libre cours à la création plastique. Ce
faisant, l’artiste ne se connaît plus de limites ou de frontières, les formes sont
désormais soumises à sa seule volonté créatrice.
139
IV
L’ART CONTEMPORAIN
140
INTRODUCTION
Une vision pour être normale ne doit être ni myope, ni presbyte. Avec un
minimum de recul on peut observer qu’après la seconde guerre mondiale les
peintres américains s’affranchissent de la tradition européenne. Ils
expérimentent des matériaux nouveaux, modernes et affirment l’importance du
geste. Quant aux artistes européens d’après seconde guerre mondiale, ils
évoluent dans des mouvements d’avant-garde. Ils imaginent de nouveaux
moyens pour exprimer une image poétique du monde moderne.
141
4.1- L’ART CINÉTIQUE ET L’OP ART
4.1.1- Définition et historique
142
comme un bien de consommation. Il est animé par six artistes : Horacio Garcia-
Rossi, Julio Le Parc, François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein et Jean-
Pierre Yvaral. Les années 1965-1968 marquent l’apogée de l’art cinétique. Le
foisonnement des foyers de production et de diffusion de l’art cinétique, stimulé
par son éclatant succès en Europe et aux Etats-Unis, favorise une circulation
internationale des œuvres.
4.1.2 – Caractéristiques
Dans toutes les œuvres de l’Op Art le mouvement est purement optique
jamais réel. Dans l’art cinétique, l’œuvre et/ou le spectateur peut bouger. Tous
les artistes cinéticiens ont réalisé des œuvres cinétiques et optiques. En
revanche, les artistes de l’Op Art n’ont pratiquement jamais réalisé d’œuvres
cinétiques.
143
rendre mobiles. Les formes plastiques sont conçues de façons géométriques et
élémentaires. Leur permutation permet de créer une variété infinie d’œuvres.
- Joël Stein (né en 1926) est l’un des pionniers de l’utilisation du laser.
- Jean Dewasne (1921-1999) réalise de grandes fresques au circuit
géométrique dans des espaces architecturaux.
- François Morellet (né en 1926) suit un système de règles géométriques :
nombre de trames et degré de leur inclinaison par rapport aux angles droits du
carré de la toile.
- Nicolas Schöffer (1912-1980), Français d’origine hongroise, théoricien
du mouvement, il réalise des projections mobiles à partir de ses sculptures
spatio-dynamiques sur lesquelles la lumière projetée réfléchit une autre lumière
colorée qu’il projette sur un écran.
- Jean-Pierre Yvaral (né en 1934), Fils de Vasarely, il travaille sur
ordinateur pour décliner l’image digitalisée selon diverses trames colorées.
- Yaacov Agam (né en 1928), Français d’origine israélienne, invente le
tableau transformable à lamelles, qualifié de peinture « polymorphique » : en se
déplaçant le long du panneau, le spectateur voit progressivement la composition
se transformer et les plans qui lui étaient cachés, alors que disparaissent les
précédents.
144
- Hugo Rodolfo Demarco (1932-1995), d’origine argentine, invente le
tableau à reflets lumineux.
- Raphael Soto (né en 1923), d’origine vénézuélienne, élabore un principe
de réflexion optique systématique de la forme géométrique à partir de points
colorés.
- Carlos Cruz-Diez (né en 1923), d’origine vénézuélienne lui aussi, réalise
des tableaux en lamelles de Rhodoïd translucide qui décompose et recompose la
lumière colorée et provoque des effets optiques.
Italie :
- Luis Tamasello (né en 1915) travaille comme Agam sur le principe de
réflexion de la lumière.
Allemagne :
- Heinz Mack (né en 1931) et Otto Piene (1928) créent le groupe zéro
(1957-1960).
Grande-Bretagne :
- Bridget Riley (née en 1931) juxtapose de fines lignes ondulantes,
strictement parallèles, noires et blanches, insoutenables au regard qui les fixe
plus de quelques secondes.
Hollande :
- Jan Schoonhoven (né en 1914) appartient au groupe « Grœp Nul »
(1957-1967) et réalise des monochromes animés d’effets optiques qui donnent la
sensation de vide et de plein.
Yougoslavie :
- Ivan Picelj (né en 1924) réalise des œuvres scientifiques, abstraites et
géométriques de caractère cinétique à partir de la pureté de la ligne souvent mise
en volume.
Etats-Unis :
- Alexander Calder (1898-1976) a réalisé en fil de fer et en tôle peinte les
poétiques mobiles qu’agite l’air (à partir de 1932-1934, à Paris), (planche 44).
145
Les principales œuvres représentatives de l’Art cinétique et de l’Op Art
sont entre autres :
- Army, Victor Vasarely, 1967-1968, collage de carton sur contreplaqué,
252 x 252 cm, Musée National d’Art Moderne, Paris, (planche 45) ;
- Ambigu, Victor Vasarely, 1969, peinture sur toile, 200 x 191 cm, Galerie
Denise René, Paris ;
- Cheyt-ond, Victor Vasarely, Musée Vasarely, Gordes;
- Environnement et relation, lumière noire, Hugo Rodolfo Demarco,
1968, Galerie Denise René, Paris ;
- Boite couleur-lumière à transformation, Julio Le Parc, 1965, Galerie
Denise René-Hans Meyer, Düsseldorf ;
- Mouvements, Yaakov Agam, 1953, coll. W. Benenson, New York;
- Décoration murale de maison du plateau Beaubourg à Paris, 1970-
1971.
La représentation du mouvement sur la surface de la toile avait préoccupé
les artistes futuristes italiens. Leurs recherches s’étaient limitées à la
décomposition du modèle et à sa reconstitution dans ses différentes phases de
déplacement, de manière simultanée. Avec les cinéticiens et les op artistes
l’image devient mobile et requiert la participation du spectateur par le jeu des
déplacements simultanés. Mais plus que l’image ou la sculpture, ce sont leurs
constituants qui révolutionnent surtout les approches traditionnelles.
146
Planche 44 : Mobile « 31 janvier », Alexander Calder, 1950, tôle
d’aluminium et fils d’acier, MNAM, Paris.
147
Planche 45 : Army, Victor Vasarely, 1967-1968, collage de carton sur
contreplaqué, 2,52 x 2,52 m, Musée national d’Art moderne, Paris.
148
4.2- LE POP ART
4.2.2- Caractéristiques
149
Les peintres affectionnent le cadrage frontal et les vues perspectives. Les
toiles apparaissent simples et lisibles. Les modelés lissés et les aplats des
affiches se retrouvent sur les tableaux des peintres américains. Le cerne et la
trame de la bande dessinée, le découpage et la mise en page de la planche
contact, le cadrage insolite de la photo sont autant de procédés adoptés en
peinture pour affirmer le fait que ces moyens de communications peuvent être
artistiques.
- Ronald Kitaj (né en 1932) son style est vivement coloré et pictural.
- James Albert Rosenquist (Né en 1933) opte pour la précision réaliste du
style publicitaire dans de vastes formats.
Grande Bretagne :
- Richard Hamilton (né en 1922) pratique le photomontage et traduit
l’imagerie des magazines américains avec un métier pictural traditionnel.
150
- Peter Blake (né en 1931) se sert de techniques variées, par exemple le
collage, la peinture à l’huile, la Photographie, le dessin.
- Derek Boshier (né en 1937) donne une représentation critique de la
société.
- Allen Jones (né en 1937) réalise des images érotiques, stéréotypées et
bariolées.
- Flag, Jasper Johns, 1955, encaustique sur toile, coll. Jean Christophe
Castelli ;
- Hot Dog, Roy Lichtenstein, 1964, émail sur tôle, Musée National d’Art
Moderne, Paris ;
- Gold Marilyn Monroe, Andy Warhol, 1962; 211 x 145 cm, museum of
Modern Art, New York;
- Whaam, Roy Lichtenstein, 1963, acrylique, 172 x 406 cm, Tate Gallery,
Londres;
151
Planche 46 : Canyon (Combine painting) (détail), Robert Rauschenberg, 1959,
huile sur toile et matériaux divers, 207,6 x 177,8 x 61 cm, The Sonnabend
Collection, New York.
152
Planche 47: Whaam! Roy Lichtenstein, 1963, Acrylique, 172 x 406 cm.
153
4.3- L’HYPERRÉALISME
4.3.1- Définition et historique
L’Hyperréalisme est nommé aussi en anglais Photorealism ou
Supperrealism. Il désigne un courant de peinture et de sculpture né vers 1965
aux Etats-Unis. La figuration, « Plus vrai que vrai » et sans émotion, observe le
réel à travers la photographie. Héritier de son prédécesseur, le Pop Art,
l’Hyperréalisme reprend l’agrandissement de l’image figurative en y ajoutant un
souci de ressemblance parfaite. Le précisionnisme de Hopper et Wood avait
déjà, dans les années 1930, donné le sentiment de vouloir copier la réalité en
toute impartialité avec un maximum de fidélité.
Le désir de reproduire le réel tel qu’il est n’est pas nouveau et n’est par
conséquent pas spécifique de ce mouvement : un recul dans le temps permet
d’observer au XVème siècle les savants reflets sur les cuivres des Annonciations
de Van Eyck, ou, plus tard au XVIIème siècle, la transparence du verre et la
matité du pain de la Nature morte à l’échiquier de Baugin. La même virtuosité
picturale et le même effacement de la touche sont perceptibles de part et d’autre.
Mouvement pictural et sculptural, l’Hyperréalisme va à l’encontre de
toutes les remises en question conceptuelles ou minimalistes de l’époque. Il est
favorablement accueilli par le public et les collectionneurs.
4.3.2- Caractéristiques
154
qu’un simple déclic de l’appareil photographique permet d’obtenir
instantanément ?
- Robert Bechtle (né en 1932) peint la société des banlieues dans les
grands formats.
- David Parrish (né en 1939) reproduit des motos d’après des diapositives.
- Chuck Close (né en 1940) réalise des portraits en noir et blanc sur de
grands formats à partir de photos d’identité. Ce faisant, il exagère le flou ou la
netteté ainsi que l’aspect figé et déformant de la photographie.
155
- Palmiers dattiers, Robert Bechtle, 1970-1971, huile sur toile, Nene
Galerie, collection Ludwig, Aix-la-Chapelle ;
- Richard, Chuck close, 1969, acrylique sur toile, Nene galerie, collection
Ludwig, Aix-la-Chapelle (planche 48) ;
- Gordon’s gin, Richard Estes, 1968, huile sur toile, Galerie Isy Brachot,
Bruxelles ;
- Air Stream, Raph Goings, 1970, acrylique sur toile, Nene Galerie,
collection Ludwig, Aix-la-Chapelle ;
- Moto, David Parrish, 1971, huile sur toile, collection Jacky Ickx, Grez-
Doiceau (Belgique).
156
Planche 48 : Richard, Chuck Close, 1969, Acrylique sur toile, Neue Galerie,
collection Ludwig, Aix-la-Chapelle.
157
Planche 49 : Touristes, Duane Hanson, 1970, sculpture en fibre de verre et
polyester, collection Saul P. Steinberg, New York.
Source : Ibid.
158
4.4- AUTRES MOUVEMENTS ET TENDANCES ARTISTIQUES
159
au cœur de la grande forêt amazonienne la logique symbolique d’axes
rectilignes et d’édifices monumentaux de la nouvelle capitale du Brésil. Celle-ci
deviendra bien vite un centre-ville déserté et lunaire, cerné par les bidonvilles.
160
4.4.2- L’apport de new-york
161
regard est condamné à errer : « On devrait écouter, précise-t-il, l’immobilité de
la peinture avec la même terreur qui nous fait entendre le silence des déserts et
des glaciers ». Mais, en 1951, Pollock revient à Picasso (et à « Guernica » placé
en « dépôt » au MOMA de New York) auquel il rend hommage par des formes
en noir et blanc. Cinq ans plus tard, il est victime d’un accident de la route et
meurt à quarante-quatre ans, fondateur et héros de l’émergence de l’école new-
yorkaise.
162
Planche 50: La Jungle, Wifredo Lam, 1943, Museum of Modern Art, New
York.
163
Planche 51 : Sept, Jackson Pollock, 1950, coll. C. Cardazzo, Vevise.
164
CONCLUSION
165
V
ICONOLOGIE DE L’ART OCCIDENTAL
166
INTRODUCTION
8
M. Le Bot, « François Rouan, l’image dans l’entrelacs », Écrit-Voir, Revue d’Histoire des Arts, Collectif pour
l’histoire de l’art et Publication de la Sorbonne, N o 5, Paris, 1984-1985, p. 5.
167
5.1- LES CONCEPTS D’ICONOLOGIE ET D’ICONOGRAPHIE
9
Aby WARBURG cité par J. BIACOSTOCKI, « Iconologie », Encyclopædia universalis, volume 8, Paris, 1980, pp.
710-711.
168
une œuvre en tant qu’expression d’une philosophie et d’une conception du
monde.
5.1.2- Rapport entre iconographie et iconologie
Pour Hoogewerff, le rapport entre l’iconographie et l’iconologie est
comme celui entre la géographie et la géologie. Les premières observent,
constatent, décrivent, les dernières s’intéressent à la structure, à la formation
intérieure, au contenu. L’iconographie identifie, décrit et l’iconologie a pour
objet les œuvres d’art sans les classer selon la technique appliquée ou selon la
perfection atteinte mais elle les contemple en les rangeant uniquement d’après
leur signification. Elle cherche à savoir quelle signification sociale on peut
attribuer à certaines formes, manières d’expression et de figuration, dans une
époque déterminée.
5.2.1.1- Définition
169
Les œuvres traitant de sujets historiques traduisent la grandeur de la
royauté, de l’empire ou de la république. Elles magnifient les faits et les gestes
les plus nobles. Les sujets historiques dans les représentations plastiques
remontent à l’Antiquité égyptienne. Les temples et les pyramides sont décorés
par des fresques relatant les victoires des pharaons sur les ennemies.
La nature morte est la représentation des éléments sans vie notamment des
objets, des fruits, des fleurs, des gibiers. L’artiste met en évidence la valeur
symbolique desdits éléments.
170
réalisait sur les manuscrits ou dans les livres. Quant à la miniature, elle est une
peinture ou un dessin autonome de petites dimensions qui s’affranchit du livre et
du manuscrit pour devenir une œuvre à part entière.
10
Maurice DENIS, cité par Roger BORDIER, L’Art moderne et l’objet, Paris, Albin Michel, 1978, p. 121.
171
- La tempera est une peinture à l’œuf ;
- L’acrylique est un procédé qui date des années 1950. C’est une matière
soluble à l’eau, utilisée pour les grandes surfaces et prisée par les artistes
du Pop Art. L’acrylique se prête à tous les supports et permet tous les
effets.
172
zigzag, etc.) sont liées à la famille des triangles. Les formes ovoïdes, circulaires
et sinusoïdales se classent dans la famille des cercles.
11
Vassili KANDINSKY (1866-1944), peintre français d’origine russe, il est l’un des fondateurs du groupe
expressionniste Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) à Munich en 1905 et l’un des initiateurs de l’art abstrait en
1910. Il a enseigné en 1932 au Bauhaus en Allemagne, avant de s’établir à Paris, en 1933.
173
marche, c'est-à-dire : une suite de déséquilibres imposant un perpétuel
balancement des bras.
Il apparaît donc que l’émotion qui engendre l’inspiration, et
l’intelligence sont les maîtres d’œuvre de la création artistique. Si l’émotion
opère seule, elle mène à la dérive. En revanche, si le raisonnement prend le pas
sur la sensibilité, on produit une œuvre sans âme, apte à être reproduite puisque
fondée sur des données opérationnelles. Autrement dit, il peut y avoir blocage
chez l’artiste. Pour que la création puisse se faire, il faut que la sensibilité se
manifeste librement en dehors de tout contrôle de la raison. Mais il ne faut
cependant pas tomber dans le piège surréaliste qui veut que la création soit
purement et simplement une dictée de la pensée en dehors de toute censure de la
raison, de toute préoccupation morale ou esthétique : « un automatisme
psychique pur », selon André Breton.
En effet, après la création instinctive où l’artiste a dû suspendre son
jugement, il prend du recul et perçoit mieux ses intentions. Il les achèvera de
manière consciente. Ce faisant, le goût, l’intelligence, la conception que l’artiste
se fait de l’art, son expérience du métier se révèlent très déterminants dans
l’orientation et l’achèvement du travail créateur originel. Aussi sommes-nous
d’accord avec Marcel GIMOND pour dire :
« Tout homme étant un être sensible peut avoir des sentiments ; ce qui
distingue l’artiste, c’est qu’il est capable de donner une forme à ses sentiments
pour émouvoir à son tour » (M. Gimond, Paris, Arted, 1967, p. 38).
174
5.3- PRÉSENTATION THÉORIQUE DE LA MÉTHODE
ICONOLOGIQUE
Toute œuvre d’art informe doublement : elle est avant tout une image
dont la signification primaire, pour reprendre l’expression de Panofsky, est celle
de son thème ; elle est ensuite le résultat de techniques de fabrication. L’une
dans l’autre, ces deux informations instruisent l’observateur attentif et lui
permettent de lever un coin de voile sur la dimension sous-jacente de l’œuvre. Il
lèvera autant de voiles qu’il interprètera l’œuvre à la lumière du contexte
socioculturel de l’appartenance de celle-ci. Pour toutes ces raisons, il convient
de distinguer trois principaux niveaux d’approche dans l’analyse d’une œuvre
d’art : l’identification, la description et l’interprétation.
5.3.1- Identification de l’œuvre
Il s’agit d’inventorier les formes telles les configurations de lignes, de
couleurs et de taches ou les volumes taillés dans la pierre, le bois ou coulés dans
le bronze qui représentent des êtres humains, des animaux, des plantes, des
objets. On essaie ensuite de tracer les liens que ces derniers entretiennent entre
eux en tenant compte de l’aspect général de l’œuvre du point de vue expressivité
(vide ou plein, couleurs chaudes, froides, douces, claires contrastées, etc.). En
somme il s’agit de décrire rapidement le genre (portrait, scènes à personnages,
paysage, intérieur, nature morte, tableau abstrait, etc.).
5.3.2- Description de l’œuvre
Elle consiste dans l’analyse des motifs et de leurs agencements entre
eux. D’abord, on dégage les lignes de composition, le schéma géométrique à
partir duquel sont disposés les personnages, les objets et autres motifs ; dans le
cas où il s’agit d’une œuvre picturale, on tient compte des données matérielles
du tableau, c'est-à-dire : le format, la taille et la forme du champ pictural
(cadrage) qui peut être rectangulaire, carré, rond, ou ovale. On fait ensuite une
analyse de l’espace, de son mode de représentation en ayant à l’esprit ces mots
de René Huyghe qui rappelle en substance que l’intelligence humaine a du mal à
saisir les choses dans leur globalité, qu’elle divise l’espace en plan comme elle
divise le temps en années, en mois en jours, en heures, en minutes, etc. On
relèvera donc la nature de la perspective qui régit l’espace (linéaire,
atmosphérique, cavalière…) et s’il n’y a pas de profondeur, on notera la manière
dont les registres sont superposés. On s’intéressera aussi au point de vue (direct,
plongeant ou d’en bas). Par ailleurs, il convient de mettre en évidence
175
l’utilisation des couleurs et/ou des lignes, le traitement que l’artiste en fait :
utilise-t-il la couleur pure ou mélangée ? Peut-on parler de platitude ou de
modelé, de cerne ou non, d’ombre ou non ? Enfin on ne manquera pas de
mentionner si l’artiste procède par métier lisse ou touche séparée, constructive,
par coups de ciseau apparent ou par polissage, patinage, etc.
5.3.3- Interprétation
5.3.3.1- Dénotation et connotations
Il importe ici de revenir sur le sujet, sur les techniques d’élaboration, en
considérant l’œuvre par rapport à l’ensemble des réalisations artistiques de son
auteur et en tenant compte du milieu socioculturel de celui-ci. On devra avoir à
l’esprit ces mots de Maurice Delafosse : « L’art n’est vraiment de l’art que s’il
correspond, dans son expression comme dans son inspiration, à la civilisation
dont il est le produit pour ainsi dire sublimé »12.
La portée symbolique des couleurs et des éléments constitutifs de
l’œuvre ne devra pas faire perdre de vue les effets purement plastiques voulus et
recherchés par l’artiste et vice versa. Il importe de mettre au même diapason le
message intelligible des formes et la matérialité sensible du support. L’intérêt
pour cette autre dimension de l’œuvre d’art, permet au spectateur de développer
son sens de l’observation, de s’interroger sur le processus de création plastique
et par voie de corollaire de comprendre les structures de l’expression plastique.
12
M. DELAFOSSE, Les Nègres, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 59.
176
convergences et les divergences entre lui et ses contemporains du point de vue
des thèmes et des techniques de réalisation artistique et on mettra en exergue les
influences ou les stimulations reçues mais aussi celles exercées sur d’autres, à
l’effet de mettre l’accent sur son style, son écriture plastique. Enfin, on
s’intéressera à l’impact produit par l’œuvre sur l’entourage de l’artiste et sur les
générations qui lui ont succédé.
177
5.4- EXEMPLES DE LECTURE D’ŒUVRE D’ART
Planche 52 : Guernica, Pablo PICASSO, 1937, huile sur toile, 349,3 x 776,6 cm, Museo
nacional, Centro de Arte Reina Sofia, Madrid.
Source : Claude ROY, Picasso, La Guerre et La Paix, Paris, Éditions Cercle d’Art, 1997,
pp. 18-19.
INTRODUCTION
178
Notre analyse de cette œuvre s’appuie sur la méthode panofskyenne, à
savoir : l’iconologie. Il s’agit de procéder, de prime abord, à l’identification du
thème, appelée pré-iconographie par Panofsky, ensuite à la description de
l’œuvre, correspondant à l’iconographie proprement dite, et enfin, à
l’interprétation de l’œuvre, c’est-à-dire : l’iconologie, en termes de
significations des composantes plastiques et des symboles de références.
IDENTIFICATION DU THÈME
179
DESCRIPTION DE L’ŒUVRE
La répartition des valeurs, d’une part, accentue subtilement les gestes et,
d’autre part, intensifie les cris des personnages et le hennissement du cheval.
Elle contribue, avec l’option délibérée de Picasso pour les couleurs
neutralisantes, à conférer à la représentation une atmosphère de frayeur
généralisée, de terreur.
180
INTERPRÉTATION DE L’ŒUVRE
Dénotation et connotation
181
dans la corrida, les seuls qui meurent sans savoir pourquoi, comme les paysans
du marché de Guernica moururent sans comprendre.) (C. ROY, 1997, p. 25).
Commentaire historique
L’œuvre qui fait l’objet de notre analyse et qui est en rapport avec le
massacre des paysans du marché de Guernica, n’est pas la description dudit
marché tel que bombardé le 26 avril 1937, encore moins celle des ruines d’une
13
Pablo Picasso cité par C. ROY, Picasso, La Guerre et La Paix, Paris, Cercle d’Art, p. 129.
182
localité donnée. Ici comme quinze ans après, dans La Guerre, Picasso ne fait pas
voir particulièrement ce qui est horrible à l’effet de susciter une quelconque
réaction chez le spectateur. En effet, Claude ROY souligne qu’il y a dans La
Guerre, non seulement l’inacceptable mais aussi et surtout la mise à nu de ce
qu’elle a de bête autrement dit de ridicule : « Ces signes de mort qui griffent
l’espace du tableau sont profondément tragiques, insoutenables, funestes. Mais
ils portent également en eux une signification qui peut réconforter : celle de leur
grotesque absolu. Ce que Picasso crie ici ce n’est pas seulement que la guerre est
laide, c’est aussi qu’elle est idiote » (C. ROY, 1997, p. 125).
CONCLUSION
183
5.4.2- Signs ou ART de Robert COTTINGHAM
184
INTRODUCTION
Signs ou Art est un tableau peint, en 1971, sur une toile de format 78 x 78 cm,
avec de l’acrylique, par Robert COTTINGHAM. Il fait partie d’une collection
particulière, à New York. Conformément à la méthode panofskyenne, à l’entame,
les questions que nous nous posons sont les suivantes :
185
verticales peuvent être schématisées à travers le côté gauche du contour du
panneau, les montants des fenêtres à droite au-dessus de la lettre T, les barres de
ladite lettre en passant par celles du R. Les ombres portées des caractères
typographiques, comme des traits d’union, les rattachent au large aplat de terre
sienne brûlée foncée qui couvre le bas du tableau, contraste avec le panneau et
l’apparente à un bas-relief.
186
INTERPRÉTATION DE L’ŒUVRE
(CONTENU, MESSAGE INTELLIGIBLE)
Dénotation et connotation
Ainsi présentée, on croirait que cette enseigne trône sur la devanture d’un
magasin où « se vend l’art » ou tout au moins des produits qui en dérivent, si ce
n’est sur la façade principale d’une « fabrique d’art ».
Commentaire historique
Robert Cottingham est né en 1935. Son tableau, Signs ou ART, qui donne
à voir une enseigne avec des néons, est réalisé sur la base de « procédures et de
procédés » (Élisabeth Lebovici) relevant de ce qu’il est convenu d’appeler
Hyperréalisme. Cottingham fait partie de la génération des artistes américains
dont Chuck Close (né en 1940), Don Eddy (né en 1944), Richard Estes (né en
1932), Duane Hanson (1925-1996), Richard Mc Lean (né en 1934), Malcom
Morley (né en 1931), John Salt (né en 1937), etc. En effet, ces artistes ont en
commun, à partir de 1965, des détours dans l’univers de l’appareil photo et de la
photographie pour réaliser des peintures et rarement des sculptures. Le résultat
donne un réalisme illusionniste connu sous les noms de Photo-Realism ou
Super-Realism dans les pays anglo-saxons et d’Hyperréalisme en France.
187
Quant à Cottingham, il est réputé pour ses enseignes en néons. Comme la
plupart des peintres hyperréalistes, il transpose l’image photographique sur toile
par épiscope ou par projections de diapositives. Pour peindre le tableau, ART, Il
a utilisé l’aérographe, un outil bien caractéristique du monde de l’industrie.
Jean Cassou fait observer : « Comprendre une œuvre d’art c’est prendre
conscience qu’elle est véritablement une création. C’est prendre conscience qu’il
y a, en elle, réaction contre les normes officielles du moment et aspiration à
autre chose ». (J. CASSOU, 1968, pp. 18-19).
188
À un autre niveau de compréhension, cette œuvre de Cottingham est une
interrogation sur les productions de l’esprit dans leur relation avec les objets de
consommation. « Faut-il en effet rappeler à notre société qu’elle attribue aux
œuvres d’art une valeur en chiffres » ? (Jean CASSOU).
L’œuvre a été réalisée en 1971. Trois ans plus tôt, Jean Cassou affirmait :
« Désormais les productions de l’esprit, les productions du génie
humain, les œuvres de la pensée et de l’art sont considérées comme des objets
et traitées comme des objets. Elles n’ont donc plus qu’à être consommées par
la société à l’égal de tous les autres objets qu’objectivement elle consomme »
(J. CASSOU, 1968, p. 11).
CONCLUSION
189
CONCLUSION
L’œuvre d’art a son secret, son ordre caché14 qu’elle ne livre pas au
spectateur hâtif à la faveur d’un simple clin d’œil. Elle interpelle le goût et
l’intelligence et n’est par conséquent accessible qu’au spectateur qui se donne le
temps et les moyens de refaire le chemin parcouru par l’artiste. La bonne
appréciation d’une œuvre d’art consiste donc dans la recréation de cette œuvre
par le spectateur. Elle repose sur des méthodes variables à quelques différences
près selon qu’il s’agit d’œuvre d’art plastique ou cinématographique.
À son meilleur, la lecture de l’image est comme la bonne critique d’art.
En effet, celle-ci est didactique, elle apporte un plus au lecteur en faisant un
rapprochement entre l’œuvre dont il est question et les autres réalisations du
même artiste. Elle situe l’artiste lui-même par rapport à son époque, le rattache à
d’autres artistes de la même tendance ou au contraire de tendances différentes.
La critique d’art, quelle qu’elle soit, reflète l’esprit de son auteur. Cependant,
elle ne doit pas manquer d’égard vis-à-vis de l’œuvre et doit plutôt, s’il y a lieu
se féliciter de voir celle-ci répondre à ce qu’on est en droit d’attendre d’elle.
14
Nous faisons ici un clin d’œil à Anton EHRENZWEIG pour son ouvrage intitulé : L’Ordre caché de l’art, Paris,
Éditions Gallimard, 1974.
190
CONCLUSION GÉNÉRALE
191
L’histoire de l’art, de la Renaissance à nos jours, est marquée par des
ruptures et des continuités dans la création plastique. Par ailleurs, il faut dire que
les cloisons entre siècles ne sont pas aussi étanches que l’histoire de la littérature
et de l’art pourraient le faire croire. S’il faut bien tracer les limites pour la clarté
des choses, il faut aussi garder à l’esprit que l’art et la littérature médiévaux, se
prolongeront en France et dans des pays nordiques tout au long du XVIème siècle.
192
L’art du XXème siècle est multiforme et insaisissable. Il ne s’appréhende
pas en termes de beauté et de laideur. Il est, à n’en point douter, otage d’un
champ social, culturel, institutionnel mais aussi et surtout économique. Il est
produit, diffusé, médiatisé et démocratisé comme jamais. L’art actuel s’est
emparé d’un public d’une diversité et d’une étendue sans commune mesure avec
celui qui lui avait été donné de rencontrer tout au long des périodes précédentes.
Il est objet de spéculations intellectuelles, politiques ou financières. Ses moyens
d’expression se sont multipliés et variés. Il innove les manières de donner forme
et de faire voir, d’inscrire l’œuvre et les intentions qui la sous-tendent, dans le
temps et l’espace. Ce faisant, l’art ne cesse d’élargir son emprise sur le monde et
d’apporter des réponses en rapport avec sa complexité. Jean-Louis Pradel a
trouvé les mots pour le faire constater :
« À l’architecture, la peinture, la sculpture et la gravure que déclinaient
traditionnellement les Beaux-arts, se sont ajoutés, la photographie, le cinéma, le
design, l’exploration des nouveaux médias… » (Paris, 1999, p. 6).
Puis il renchérit :
« Alors commence une course haletante. L’artiste s’arroge tous les droits,
s’empare de tous les moyens d’expression, transgresse tous les interdits,
bouleverse l’ordonnance des codes de bonne conduite culturelle, franchit toutes
les frontières, explore et annexe, chaque jour, de nouveaux territoires. » (Idem,
p. 8).
L’art du XXIème siècle ne peut être cerné dans une définition définitive. Il
ne peut s’appréhender que dans sa dynamique évolutive : il se fixe des limites
pour sans cesse les déplacer voire les dépasser. Il bouscule à volonté l’ordre des
choses et le spectacle du monde. L’art d’aujourd’hui est partout. Il ne se
reconnaît ni rives ni frontières.
193
BIBLIOGRAPHIE
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550 p.
ANARGYROS Sophie, Le Style des années 80 : Architecture, Décoration,
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ARDENNE Paul, Art, l’âge contemporain, une histoire des arts plastiques à la
fin du XXe siècle, Paris, Éditions du Regard, 1997 ; 432 p.
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photographie », Sankofa, Revue ivoirienne des Arts et de la Culture, No : 10,
vol. 1, juin 2016, ISSN : 226-5503, pp. 186-198.
BAMBA Salikou, « Lecture de l’image : approche iconologique », KANIAN-
TÉRÉ, Revue Scientifique des Lettres, Arts, Sciences Humaines et Sociales,
publication du Centre de Recherche sur les Arts et la Culture (CRAC), N o 01,
juin 2018, ISSN : 2617-2712, pp. 70-86.
BARILLEAU Michèle et GIBOULET François, Histoire de la peinture, Paris,
Hatier, 2000 ; 127 p.
BAROCAS Claudio, Égypte, traduction de Dominique VERSINI, préface
d’Oscar NIEMEYER, Paris, Fernand Nathan, 1976, 192 p.
BRÉTON André, Manifestes du Surréalisme, Paris, Idées / Gallimard, 1979 ;
188 pages (2ème édition : Paris, Gallimard, 1989 ; 189 p.).
BURCKHARDT Jacob, Civilisation de la Renaissance en Italie, Paris, Le livre
de Poche, 1958 ; Tomes 1 ; 2 et 3.
CAUQUELIN Anne, Petit traité d’art contemporain, Paris, Editions du Seuil,
1966 ; 192 p.
DOMINO Christophe, L’Art moderne, Paris, MNAM - Centre Georges
Pompidou / Éditions Scala, 1991 ; 128 p.
DUROZOI Gérard et LECHERBONNIER Bernard, Le Surréalisme, théories,
thèmes, techniques, Paris, Librairie Larousse, 1972 ; 286 p.
194
FAURE Elie, Histoire de l’art – L’art médiéval, Paris, Éditions d’histoire de
l’art, Librairie Plon, 1939.
195
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Planche 7 : Jeune garçon avec une corbeille de fruits, Le Caravage, vers 1593-1594, huile
sur toile, 70x67 cm, Galerie Borghèse, Rome.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 207 .............................................................................................. 32
Planche 8 : Allégorie de l’œuvre missionnaire des jésuites (détail), Andrea Pozzo, 1691 –
1694, fresque. Voûte de la nef, église Saint’ Ignacio, Rome.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 231 .............................................................................................. 37
Planche 9 : Saint-Charles Barromée priant pour la fin de la peste à Milan, Pierre Puget, vers
1690, marbre, 170 x 125 cm, Musée des Beaux-arts, Marseille.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 269 .............................................................................................. 44
Planche 10 : Apollon servi par les nymphes, François Girardon et Thomas Regnaudin, 1666 –
1673, marbre. Bosquet des Bains d’Apollon, jardins du Château de Versailles.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 262 .............................................................................................. 45
Planche 11 : Les Bergers d’Arcadie, Nicolas Poussin, 1638 – 1640, huile sur toile, 85 x 121
cm, Musée du Louvre, Paris.
Source : Patricia FRIDE R.-CARRASSAT et Isabelle MARCADE, Ibid. p. 29 ....................... 46
196
Planche 12 : Jeune fille lisant ou la Liseuse, Jean Honoré Fragonard, vers 1776, huile sur
toile, 82 x 65 cm, National Gallery, Washington.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET,
Histoire de la peinture, Paris, Hatier, 2000, p. 65 ....................................................................... 51
Planche 13 : Le Serment des Horaces, Jacques-Louis David, 1784, huile sur toile, 330 x 425
cm, Musée du Louvre, Paris.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET, Ibid. p. 68 ....................................... 55
Planche 14 : La Mort de Marat ou Marat assassiné, Jacques-Louis David, 1793, huile sur
toile, 165 x 128 cm, Musées royaux des Beaux-arts, Bruxelles.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 343 .............................................................................................. 56
Planche 15 : Le Départ des Volontaires de 1792, dit La Marseillaise (détail), François Rude,
1833 – 1836, pierre de Chérence, 12,7 x 7,90 m, Arc de Triomphe, Paris.
Source : Rodin et son temps 1840 – 1917, Amsterdam, Time-Life Books,
Édition française, 1972, p. 53 ...................................................................................................... 60
Planche 16 : La Danse, Jean-François Carpeaux, 1865 – 1868, Plâtre,
232 x 148 cm, Musée d’Orsay, Paris.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 390 .............................................................................................. 61
Planche 17 : La Liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830, huile sur toile, 259 x 325
cm, Musée du Louvre, Paris.
Source : Tout l’œuvre peint de Delacroix, Paris, Les Classiques de l’Art,
Flammarion, PL. XXVII ............................................................................................................. 62
Planche 18 : Le Radeau de la Méduse, Théodore Géricault, 1819, huile sur toile, 491 x 716
cm, Musée du Louvre, Paris.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET, Ibid. p. 71 ....................................... 63
Planche 19 : Les Glaneuses, Jean-François Millet, 1857, huile sur toile,
83 x 111 cm, Musée d’Orsay, Paris.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET, Ibid. p. 76 ....................................... 66
Planche 20 : La Cathédrale de Rouen le soir, Claude Monet, 1892 – 1894, huile sur toile, 100
x 65 cm, Musée des Beaux-arts Pouchkine, Moscou, (auparavant, collection S. Chtchoukine).
Source : Les Impressionnistes, Saint Pétersbourg,
Slavia, 1998, p. 33 ....................................................................................................................... 71
Planche 21 : La Montagne Sainte - Victoire au grand pin, Paul Cézanne,
1885 x 1887, huile sur toile, 60 x 73 cm, The Phillips Collection, Washington.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET,
Ibid. p. 89 .................................................................................................................................... 77
Planche 22 : Le Café de nuit, Vincent Van Gogh, 1888, huile sur toile, 70 x 89 cm, Yale
University Art Gallery, New Haven.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 417 .............................................................................................. 78
197
Planche 23 : Nafea Faaipoïpo (Quand te maries – tu ?), Paul Gauguin, 1892, huile, 101 x 77
cm, Musée des Beaux-arts, Bâle.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 416 .............................................................................................. 79
Planche 24 : Nadar élevant la photographie à la hauteur de l’art, Honoré Daumier,
(lithographie extraite du journal Le Boulevard), 25 mai 1862, Bibliothèque nationale de
France, Paris.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 394 .............................................................................................. 87
Planche 26 : La Femme au chapeau, Henri Matisse, 1905, huile sur toile, 80,6 x 59,7 cm,
Museum of Modern Art, San Francisco.
Source : Jean-Louis FERRIER, Les Fauves, le règne de la couleur,
Paris, Pierre Terrail, 1992, p. 12 ................................................................................................. 100
Planche 27 : Trois personnages assis dans l’herbe, André Derain, 1906, huile sur toile, 38 x
55 cm, Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
Source : Idem, p. 87 .................................................................................................................... 101
Planche 28 : Les Demoiselles d’Avignon, Pablo Picasso, 1907, huile sur toile, 244 x 234,
Museum of Modern, New York.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET,
Source : Ibid. p. 104 ................................................................................................................... 105
Planche 29 : Nature morte à la chaise cannée, Pablo Picasso, 1912, huile, toile cirée sur toile
et corde, 29 x37 cm, Musée Picasso, Paris.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 443 .............................................................................................. 106
Planche 30 : Nu descendant un escalier no 2, Marcel Duchamp, 1912, huile sur toile, 147,3 x
88,9 cm, Museum of Art, The Louise and Walter Arensberg Collection, Philadelphie.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 446 .............................................................................................. 111
Planche 31: Le Canon en action, Gino Severini, 1915, coll. P. Guarini, Milan.
Source : Gaston DIEHL, La Peinture moderne dans le monde,
Paris, Uffucipress, 1966, p. 66 .................................................................................................... 112
Planche 32 : Forme unique de continuité dans l’espace, Umberto Boccioni, 1913, bronze,
101,2 x 86,3 cm, collection particulière, Rome.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 445 .............................................................................................. 113
Planche 33 : Improvisation VII, Vassili Kandinsky, 1910, huile sur toile, 131 x 97 cm,
Galerie Tretiakov, Moscou.
Source ; Kandinsky, Paris, Édition Cercle d’Art, 1994, PL. 24 ................................................. 120
198
Planche 34 : Dur et mou, Vassili Kandinsky, 1927, huile sur toile, 100 x 50 cm, The Museum
of Fine Arts, Boston ;
Source : Idem, PL. 59 ................................................................................................................. 121
Planche 35 : Nuit bleue, Paul Klee, 1937, gouache sur toile de coton montée sur toile à sac,
50,3 x 76,4 cm, Öffentliche kunstsammlung, Bâle.
Source ; Klee, Paris, Édition Cercle d’Art, 1995, PL. 51 ........................................................... 122
Planche 37: Tableau I, Piet Mondrian, 1921, coll. Müller Wickmann, Bâle.
Source : Gaston DIEHL, Ibid. p. 92 ........................................................................................... 124
Planche 40 : Parade amoureuse, Francis Picabia, 1917, huile sur toile, 96,5 x 73 cm, Martin
G. Neumann Collection, Chicago.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 448 .............................................................................................. 131
Planche 42 : Le Cabinet anthropomorphique, Salvador Dali, 1936, huile sur panneau, 25,4 x
44,2 cm, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf.
Source : Salvador Dali, sa vie, son œuvre, Gründ, p. 188 ......................................................... 137
Planche 43 : Nature morte vivante, Salvador Dali, 1956, coll. Reynold Morse Foundation.
Source : Gaston DIEHL, Ibid. p. 107 ......................................................................................... 138
Planche 44 : Mobile « 31 janvier », Alexander Calder, 1950, tôle d’aluminium et fils d’acier,
MNAM, Paris.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 474 .............................................................................................. 147
Planche 45 : Army, Victor Vasarely, 1967 – 1968, collage de carton sur contreplaqué, 2,52 x
2,52 m, Musée National d’Art Moderne, Paris.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET,
Ibid. p. 121 .................................................................................................................................. 148
Planche 46 : Canyon (Combine painting), Robert Rauschenberg, 1959, huile sur toile et
matériaux divers, 207,6 x 177,8 x 61 cm, The Sonnabend Collection, New York.
Source : Alain Mérot, Ibid. p. 488 .............................................................................................. 152
199
Planche 47: Whaam! Roy Lichtenstein, 1963, Acrylique, 172 x 406 cm.
Source : Michèle BARILLEAU et François GIBOULET, Ibid. p. 122.
Ibid. p. 122 .................................................................................................................................. 153
Planche 48 : Richard, Chuck Close, 1969, Acrylique sur toile, Neue Galerie, collection
Ludwig, Aix-la-Chapelle.
Source : L’Hyperréalisme américain,
Paris, Fernand Hazan, 1975 ......................................................................................................... 157
Planche 50 : La Jungle, Wifredo Lam, 1943, Museum of Modern Art, New York.
Source : Gaston DIEHL, Ibid. p. 104 ......................................................................................... 163
Planche 52 : Guernica, Pablo PICASSO, 1937, huile sur toile, 349,3 x 776,6 cm, Museo
nacional, Centro de Arte Reina Sofia, Madrid.
Source : Claude ROY, Picasso, La Guerre et La Paix, Paris, Éditions Cercle d’Art, 1997, pp.
18-19, Paris, Édition Cercle d’Art, 1997, pp. 18-19 ................................................................... 178
Planche 53 : Art, Robert Cottingham, 1971, peinture acrylique sur toile, collection Dr
Marylinn et Ivan C. Karp, New York.
Source : L’Hyperréalisme américain,
Paris, Fernand Hazan, 1975 ......................................................................................................... 184
200
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE .............................................................................................................................................5
INTRODUCTION GÉNÉRALE .............................................................................................................6
I- INITIATION À L’HISTOIRE DE L’ART ........................................................................................9
INTRODUCTION ....................................................................................................................................10
1.1- LES PÉRIODES DE L’HISTOIRE GÉNÉRALE
ET DE L’HISTOIRE DE L’ART ..........................................................................................................11
1.2- APERÇU PANORAMIQUE DE L’HISTOIRE DE L’ART .........................................................13
CONCLUSION .........................................................................................................................................16
201
2.2.3.1.2- Caractéristiques ..........................................................................................................................57
2.2.3.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives .............................................................................58
2.2.3.2- Le Réalisme...................................................................................................................................64
2.2.3.2.1- Définition et historique ..............................................................................................................64
2.2.3.2.2- Caractéristiques ..........................................................................................................................64
2.2.3.2.3- Principaux artistes et œuvres représentatives .............................................................................65
2.2.3.3- L’Impressionnisme........................................................................................................................67
2.2.3.3.1- Définition et historique ..............................................................................................................67
2.2.3.3.2- Caractéristiques ..........................................................................................................................67
2.2.3.3.3- Principaux artistes et œuvres représentatives .............................................................................69
2.2.3.4- Autres tendances et mouvements .................................................................................................72
2.2.3.4.1- Paul Cézanne (1839-1906) .........................................................................................................72
2.2.3.4.2- Les Néo-impressionnistes ..........................................................................................................72
2.2.3.4.3- Van Gogh (1853-1890) ..............................................................................................................73
2.2.3.4.4- Paul Gauguin (1848-1903) .........................................................................................................74
2.2.3.4.5- Les Nabis....................................................................................................................................74
2.2.3.4.6- L’Art nouveau ............................................................................................................................76
2.2.3.5- L’avènement de la photographie ...................................................................................................80
2.2.3.5.1- Définition ...................................................................................................................................80
2.2.3.5.2- La photographie et la peinture....................................................................................................80
2.2.3.5.3- Aperçu historique .......................................................................................................................82
CONCLUSION .........................................................................................................................................88
202
3.2.3.2.2- Piet Mondrian (1872-1944) et le Néoplasticisme ......................................................................115
3.2.3.2.3- De Stijl (1917-1932) ..................................................................................................................116
3.2.3.2.4- Kazimir Severinovitch Malevitch (1878-1935) et le Suprématisme ..........................................116
3.2.3.2.5- Paul Klee (1879-1940) ...............................................................................................................117
3.2.3.2.6- Robert Delaunay (1885-1941) et l’Orphisme.............................................................................117
3.2.3.3- Diffusion de L’Abstraction en Europe (1920-1930) .....................................................................117
3.2.3.3.1- Le Vorticisme en Angleterre ......................................................................................................118
3.2.3.3.2- Le Rayonnisme ..........................................................................................................................118
3.2.3.3.3- Le Constructivisme ....................................................................................................................118
3.2.3.3.4- Le style Art déco (début XXème siècle-vers 1930)......................................................................119
3.2.3.3.5- Le Bauhaus (1919 – 1933) .........................................................................................................119
3.3- LA RÉVOLUTION DU PROCESSUS
DE CRÉATION PLASTIQUE ................................................................................................................127
3.3.1- LE MOUVEMENT DADA .............................................................................................................127
3.3.1.1- Définition et historique .................................................................................................................127
3.3.1.2- Caractéristiques .............................................................................................................................128
3.3.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives ................................................................................129
3.3.2- LE SURRÉALISME ........................................................................................................................132
3.3.2.1- Définition et historique .................................................................................................................132
3.3.2.2- Caractéristiques .............................................................................................................................132
3.3.2.3- Les œuvres représentatives du surréalisme ...................................................................................135
CONCLUSION .........................................................................................................................................139
IV- L’ART CONTEMPORAIN ..............................................................................................................140
INTRODUCTION ....................................................................................................................................141
4.1- L’ART CINÉTIQUE ET L’OP ART ..............................................................................................142
4.1.1- Définition et historique ....................................................................................................................142
4.1.2- Caractéristiques ................................................................................................................................143
4.1.3- Principaux artistes et œuvres représentatives ...................................................................................144
4.2- LE POP ART .....................................................................................................................................149
4.2.1- Définition et historique ....................................................................................................................149
4.2.2- Caractéristiques ................................................................................................................................149
4.2.3- Principaux artistes et œuvres représentatives ...................................................................................150
4.3- L’HYPERRÉALISME .....................................................................................................................154
4.3.1- Définition et historique ....................................................................................................................154
4.3.2- Caractéristiques ................................................................................................................................154
4.3.3- Principaux artistes et œuvres représentatives ...................................................................................155
4.4- AUTRES MOUVEMENTS ET TENDANCES ARTISTIQUES ...............................................159
4.4.1- Les années cinquante .......................................................................................................................159
4.4.2- L’apport de New-York .....................................................................................................................161
CONCLUSION .........................................................................................................................................165
203
5.2- LA NOTION D’ŒUVRE D’ART ....................................................................................................169
5.2.1- Définition, catégories et genres .......................................................................................................169
5.2.1.1- Définition .....................................................................................................................................169
5.2.1.2- Catégories et genres ......................................................................................................................169
5.2.2- Supports, techniques de réalisation et agents plastiques .................................................................171
5.2.2.1- Les supports .................................................................................................................................171
5.2.2.2- Les techniques de réalisation ........................................................................................................171
5.2.2.3- Les agents plastiques ....................................................................................................................172
5.2.3- La démarche créatrice .....................................................................................................................173
5.3- PRÉSENTATION THÉORIQUE DE LA MÉTHODE ICONOLOGIQUE ...............................175
5.3.1- Identification de l’œuvre .................................................................................................................175
5.3.2- Description de l’œuvre ....................................................................................................................175
5.3.3- Interprétation de l’œuvre .................................................................................................................176
5.3.3.1- Dénotation et connotations ...........................................................................................................176
5.3.3.2- Commentaire historique ................................................................................................................176
5.4- EXEMPLES DE LECTURE D’ŒUVRE D’ART ..........................................................................178
5.4.1- Guernica de Pablo Picasso ...............................................................................................................178
5.4.2- Signs ou ART Robert Cottingham ....................................................................................................184
CONCLUSION .........................................................................................................................................190
CONCLUSION GÉNÉRALE..................................................................................................................191
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................194
TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................................196
204