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Sous embargo, Paris le 26 Février 2013

Document à ne pas diffuser

De l’enfance à l’adolescence vers l’âge adulte :


quelles étapes, quelles transitions ?
Résultats Ipsos Santé-Travaux des lycéens

Pour la neuvième année consécutive, Ipsos Santé a réalisé pour la Fondation Pfizer une étude quantitative qui
confronte les regards des adolescents à ceux des adultes. L’enquête 2013 poursuit en effet la thématique des
différences entre génération initiée en 2012, en s’intéressant particulièrement à la question de la transition, des
étapes entre les différents âges de la vie. Pour la première fois cette année, l’investigation a été renforcée
sur la cible des séniors afin de comprendre les évolutions générationnelles en termes de rites de passage de
l’enfance à l’adolescence, puis de l’adolescence à l’âge adulte.

Cette enquête est aussi l’occasion d’actualiser le baromètre annuel de bien-être des adolescents, qui
présente cette année des évolutions remarquables.

Parallèlement au sondage quantitatif, 650 adolescents issus de 33 lycées des académies d’Ajaccio, Amiens,
Caen, Lille, Limoges, Lyon, Nantes, Orléans-Tours, Poitiers, Strasbourg, Toulouse et Versailles se
sont engagés dans l’aventure des Forums Adolescences 2013 et ont enrichi la réflexion pour apporter des
éclairages qualitatifs et des illustrations.

EN BREF :
- Baromètre de bien-être des adolescents : les adolescents vont bien et les adultes sont de plus
en plus nombreux à le réaliser !

- Si le passage de l’enfance à l’adolescence est bien marqué par des étapes, des premières fois
et ressenti dans la chair, le passage à l’âge adulte est en revanche plus incertain, dans un
monde où les repères collectifs sont dilués et les rites institutionnels disparus. L’unique
marqueur admis est la parentalité.

« J’abandonne sur mon chemin


Tant de choses que j’aimais bien
Il commencera par un peu de chagrin,

L’âge adulte »
Lycée Paul Eluard Limoges

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Méthodologie sondage quantitatif
800 adolescents de 15 à 18 ans interrogés par Internet constituant un échantillon national représentatif,
selon la méthode des quotas de sexe, âge, région, catégorie d’agglomération et niveau de diplôme (Sources
INSEE et Education Nationale).
800 adultes de 25 ans et plus interrogés par Internet constituant un échantillon national représentatif selon la
méthode des quotas de sexe, d’âge, région, catégorie d’agglomération et profession du chef de famille (Source
INSEE).
200 « séniors » âgés de 60 ans et plus interrogés par téléphone constituant un échantillon national
représentatif selon la méthode des quotas de sexe, âge, région, catégorie d’agglomération et profession de
l’individu (Source INSEE).
Les interviews ont été réalisées du 23 Octobre au 13 Novembre 2012 par Ipsos.

La réflexion qualitative a mobilisé 650 adolescents dans 33 lycées de 12 académies volontaires :


Ces lycées couvrent une diversité de régions et de type d’établissement, filières professionnelles, techniques et
générales.

Chaque lycée a investi en particulier une problématique de la transition (de l’enfance à l’adolescence d’une part,
et de l’adolescence à l’âge adulte d’autre part) : des débats et différentes initiatives locales ont été organisés par
les équipes éducatives entre décembre 2012 et février 2013. L’ensemble de cette démarche a abouti à
productions originales comme des frises générationnelles, des collages, des films, des photographies, des lettres,
poèmes… et à des Forums en régions.
Certaines citations et illustrations sont intégrées à cette synthèse.

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SOMMAIRE

Baromètre exclusif P4

1- Une génération qui va bien dans sa majorité… mais pour la première fois des
difficultés relationnelles entre pairs pointent P4

2- Des adultes moins pessimistes, plus conscients du bien-être adolescent P4

Principaux enseignements P6

A- De l’enfance à l’adolescence vers l’âge adulte, quelles étapes, quelle


transition ? P6

1- Préambule : quand l’adolescence dépasse les bornes officielles P6

2- De l’enfance à l’adolescence : des signes qui ne trompent pas P8

B- Etre adulte P16

1- Devenir adulte, une perspective pas toujours réjouissante P16

2- Une génération pragmatique P17

3- La fin des rites de passage ? P18

4- Travail, logement, parentalité, socle de la vie d’adulte P19

5- Besoin d’adultes pour devenir adultes P20

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BAROMETRE EXCLUSIF BIEN-ETRE DES ADOLESCENTS

1- Une génération qui va bien dans sa majorité… mais pour la première fois des
difficultés relationnelles entre pairs pointent

Dans la continuité des tendances observées depuis la création du baromètre en 2005 et sans
évolution significative depuis la vague de l’an passé, le bien-être est un fait majoritaire :
 85% des adolescents déclarent pouvoir parler facilement avec leurs parents,
 85% savent à qui s’adresser en cas de difficultés personnelles,
 71% estiment se sentir bien à l’école,
 47% se sentent souvent sous pression,
 25% se sentent mal dans leur peau (même tendance qu’en Janvier 2012).

Le sentiment d’avoir beaucoup d’amis reste élevé (77%) mais perd 4 points, résultat
convergeant aux difficultés à aller vers les autres : 29% des adolescents ressentent ces difficultés soit
+ 4 pts vs 2012.

2- Des adultes moins pessimistes, plus conscients du bien-être adolescent

Cette année et pour la première fois depuis 2005, les lignes semblent bouger auprès des
adultes qui expriment des opinions moins négatives sur le vécu des adolescents bien que
toujours très décalées des retours très majoritairement positif des adolescents.

« [L’adolescence et tout ce qu’on dit dessus], c’est une connerie de psy (…) Ils inventent des choses

pour effrayer nos parents. » Lycée Antonini, Corse


Ce sont en particulier les adultes en contact personnel ou professionnel avec eux qui ont le
plus évolué dans ce baromètre, et qui nous restituent par une possible capillarité le fruit de leur
observation d’adolescents dont le quotidien s’améliorerait. Ces derniers nous indiquaient l’an passé se
sentir mieux par rapport à l’école (+8pts de bien-être scolaire), être plus personnellement satisfaits à
l’égard de leur vie (+6pts) ou moins ressentir de pression (-4pts).
 « les adolescents se sentent souvent mal dans leur peau » : -21 pts (77% à 56%) chez les
adultes en contact avec des adolescents vs. -12 pts chez les adultes en général (62%) vs.
25% des adolescents qui le déclarent.
 « ils se sentent souvent sous pression » : - 12 pts (79% à 67%) chez les adultes en contact
avec des adolescents vs. – 9 pts chez les adultes en général (65%) vs. 47% des
adolescents.

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 « ils savent à qui s’adresser en cas de difficultés personnelles » : + 13 pts (39% à 52%) vs.
+ 8 pts chez les adultes en général (41%) vs. 85% des adolescents.
 « ils se sentent bien à l’école » : + 13 pts (35% à 48%) vs. + 6 pts chez les adultes en
général (38%) vs. 71% des adolescents.

Aux adolescents : Voici une liste d’affirmations. Pour chacune d’elles, dites-moi si personnellement vous êtes tout à fait
d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord.
Aux adultes : Voici une liste d’affirmations. Pour chacune d’elles, vous me direz si elle s’applique tout à fait, plutôt, plutôt pas
ou pas du tout aux ados de 15 à 18 ans.

EN %

82 77
65
76
74
56
56 47
49

83 77
77 62
74
56

33 25
25
85 87 85

39 52
36

33 41
33

71 71
63
48
35
36
32 38
26

73 69
67

30 41
25
26 26 33

84 87 85

42 53

31
31 42
32

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PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

A- De l’enfance à l’adolescence vers l’âge adulte, quelles étapes, quelle


transition ?

EN BREF
Si le passage de l’enfance à l’adolescence paraît inscrit dans un « calendrier de vie » clair et bien
balisé par des étapes nécessaires : des expériences initiatiques d’une part, la réalité d’un corps qui
change d’autre part, et enfin le bouleversement des relations, le passage à l’âge adulte est beaucoup
plus incertain qu’il ne l’était par le passé si l’on en juge les avis contrastés des adolescents, adultes et
des séniors sur la question.

Devenir adulte n’est pas affaire d’âge mais d’expériences et d’autonomie. Le corps n’aide pas à
marquer ce changement d’état qui reste volontaire et moins guidé par des normes et des rites
collectifs que ce qu’ont connu nos aïeux. Plus qu’une transition, devenir adulte serait devenu ainsi
une aventure paradoxale : on est plus libre d’investir sa vie d’adulte à sa manière. Mais ce qui rend
libre est porteur de difficultés comme il s’agit de créer son chemin vers l’âge adulte plutôt que d’en
suivre un : les adolescents ressentent qu’ils sont moins contraints par une trajectoire pré-dessinée par
des appartenances sociales, familiales ou religieuses que ne l’ont été leurs parents ou grands-parents,
moins déterminés par des attributs comme l’emploi, le logement ou le mariage, davantage soumis à
des ruptures de parcours qui troublent les repères usuels (retour au domicile du parent, dépendance
économique…). Une certitude immuable la parentalité reste le marqueur essentiel de l’adulte, ou
devrait l’être aux yeux des adolescents.

1- PREAMBULE : quand l’adolescence dépasse les bornes officielles…

Dans l’enquête quantitative, l’adolescence est perçue spontanément par la majorité des adolescents
(51%) et des adultes (56%) comme une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte.
Si l’âge d’entrée est assez consensuellement placé autour de 13-14 ans, en revanche la
question de la sortie de l’adolescence ou de l’entrée dans l’âge adulte fait débat.

« Il n’y a pas d’âge pour être adulte… »


Caen, Lycée Jean Rostand

« Quand je serai parent, je serai adulte ! »


Versailles, Lycée Château d’Epluches

« Ça dépend de ce qu’on a vécu dans sa vie, On peut être ado jusqu’à 25 ans »
Lycée Marie Curie Toulouse

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L’âge de la majorité n’est pas un marqueur reconnu de fin d’adolescence : avoir 18 ans
marque légalement et juridiquement le statut d’adulte, mais ne présume pas d’un passage effectif
dans l’âge adulte pour tous : 68% des adolescents et 85% des adultes interrogés ne citent pas cet
âge comme une borne qui fasse pleinement sens. Le 1er vote comme moment marquant un passage
est d’ailleurs peu spontanément mentionné dans les travaux des lycéens même si certains
reconnaissent qu’il consacre deux importants attributs des adultes : la capacité d’expression et la
responsabilité sociale.
« Le passage à l’adulte ne se fait pas du jour au lendemain », « ce n’est pas parce qu’on a 18 ans
qu’on est adulte. On a le droit de vote. On a plus de choses à respecter ». Lycée Jean Macé, Poitiers.
L’adolescence paraît s’allonger. Elle dure 7 ans en moyenne pour les adolescents et les séniors,
presque 8 ans pour les adultes. L’âge moyen de sortie de l’adolescence/entrée dans l’âge adulte est
passé de 19 ans à 20 ans entre 2007 et 2012.

Les adolescents s’accordent à dire que l’adolescence est un fait contemporain que n’ont pas
nécessairement connu d’après eux leurs grands-parents : « Les grands parents n’ont pas eu
d’adolescence : ils sont passés directement entre l’enfance et l’âge adulte » Lycée Antonini, Corse. « Il
fallait penser à devenir adulte à cause de la guerre », « Avant au niveau du travail on pouvait
travailler à 14 ans. On grandissait plus vite. ».
Aussi, dans l’enquête quantitative les adolescents choisissent des termes associés à la vie adulte pour
caractériser l’adolescence de leurs aïeux : responsabilités (51%), contraintes (50%), difficultés
(47%), maturité (35%). Ils sentent à la fois qu’ils sont plus libres qu’à l’époque de leurs parents
dans leurs actions (accès à l’information, au choix de carrière, d’orientation, etc…) mais aussi plus
contraints par la pression sociale, le poids de l’image, avec un droit à l’erreur limité.
A l’inverse, les séniors portent un regard confiant et optimiste sur ce qui a été leur propre
adolescence : confiance (46%), projets (42%), maturité (37%) même si les responsabilités (46%)
et les contraintes (31%) sont aussi évoquées.
Voici comment adolescents et adultes se représentent respectivement l’adolescence lorsqu’ils doivent
les définir par des mots clés :
Aux adolescents / Aux adultes : Parmi les mots suivants, sélectionnez les 5 mots qui sont liés pour vous à
l’adolescence aujourd’hui.

51% 67%
34%

42% 38% 54%


39%
36%

45% 38%
50%
40%
Au moins 1 réponse : 100%
4,8 réponses citées en moyenne
42%
Base: ensemble (Ados n= 800 ; Adultes n= 800)
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2- De l’enfance à l’adolescence : des signes qui ne trompent pas

a) De l’enfance à l’adolescence : un univers qui s’ouvre… à la planète ado et se


confronte aux adultes

Passer de l’enfance à l’adolescence c’est sortir de sa chambre d’enfants emplie de doudous, jouets et
de rêverie personnelle pour investir sa chambre d’adolescents, centre de contacts vers ses pairs grâce
aux nouvelles technologies. C’est pour les adolescents sortir du cocon familial pour s’ouvrir aux autres,
s’exposer et en particulier à ceux qui leur ressemblent et à qui ils veulent ressembler : les autres
adolescents.
Dans les travaux réalisés dans les lycées, les adolescents décrivent comme premier marqueur du
passage à l’adolescence l’évolution de leurs relations avec les autres : on désinvestit la sphère
intrafamiliale protectrice pour s’exposer au monde et se soucier en premier lieu d’intégration à son
groupe de pairs.

« On évolue dans notre tête, on joue plus avec des jouets mais avec des personnes, on est plus dans
le relationnel », Forum Académique Toulouse
« Etre ado, c’est connaître la vie des autres, savoir avec qui ils sortent, comment ils vivent en dehors
du lycée » Lycée Pro Amyiot d'Inville

Pour les adolescents impliqués, le process s’enclenche vers 11 ans jusqu’à 13 ans (pré-adolescence) et
s’accélère aux premiers changements physiques vers 13 ou 14 ans. On cherche à ce moment à se
distinguer des enfants, en s’éloignant de leurs jeux, de leur insouciance, on cherche à s’éloigner des
parents en se confrontant à leur autorité. On expérimente, on transgresse.

La « rébellion » est une caractéristique consensuellement assortie à l’adolescence par les adolescents
et les adultes et encore davantage par les séniors : 36% des séniors, 23% des adultes et 20% des
adolescents évoquent spontanément cette notion pour qualifier l’adolescence : « On est inconscient,
on a envie de liberté, on a un esprit de rebelle. Tout le monde va vivre sa crise d’adolescence.
Certains sont plus rebelles que d’autres. » Lycée Jean Macé, Poitiers. Cette rébellion vise surtout les
parents. On ne les accepte plus « au-dessus », à donner des ordres comme à l’époque de l’enfance
«L’adolescence c’est surtout la rébellion car on n’accepte plus l’autorité des adultes et on s’enferme
dans une bulle entre 12 et 15 ans », Lycée Paul Hazard, Lille.

Penser par soi-même est un enjeu clé à cet âge. Les adolescents ont le sentiment de ne plus être
enfant quand ils commencent à penser par eux-mêmes, à pouvoir exprimer leur opinion et donc dans
une certaine mesure à développer leur esprit critique : « Quand on commence à penser par soi
même. On joue dans les sous-entendus, quand on devient ado, on joue plus avec les personnes, on
est plus dans la relation à l'autre. » Lycée Lautréamont, Toulouse.

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Les enseignements des débats dans les lycées en témoignent : ce qui change à l’adolescence c’est la
prise de conscience des conséquences de ses actes, de son appartenance à la société: « Il
y a les conséquences, quand on est petit on n’a pas de conséquences, la comme on est grand il y a
des conséquences » Lycée Claude Chappe, Nantes.

Mur de mots de l’enfance et de l’adolescence : Lycée Lautréamont, Toulouse

b) Devenir adolescent passe surtout par le changement du corps

« On peut décider de devenir ou non adulte car c’est dans la tête, mais on ne choisit pas de grandir. »
On devient adolescent par le corps. Il s’agit d’un changement qui est d’abord subi.
Dans les lycées, lors des Forums en région, le corps est omniprésent pour évoquer le passage à
l’adolescence : « c'est les boutons, y a l'acné. », « Y a aussi la voix et les poils » Lycée Claude
Chappe, Nantes. 26% des adolescents ainsi que 20% des adultes citent spontanément la
puberté et les changements physiques pour caractériser le passage à l’adolescence.
Le corps change, les identités sexuelles s’affirment 1, le désir naît : la sexualité devient centrale. « A
l’adolescence, l’attirance est plus physique », « l’homosexualité, sa sexualité, est plus difficile à
accepter quand on est adolescent » Lycée Les Grippeaux, Poitiers. « C'est la première fois qu'on
découvre des corps et des sentiments » Lycée Lautréamont, Toulouse.

Adolescents et adultes s’accordent sur ce point bien que les adultes l’investissent plus fortement que
les adolescents. 51% des adolescents et 67% des adultes choisissent en effet le mot « Sexualité »
pour caractériser l’adolescence. Il s’agit d’abord d’une sexualité tournée vers soi via la découverte de
son corps, avant d’être la découverte du corps de l’autre. La masturbation est ainsi évoquée dans
certaines productions des lycéens.

1
Lire Enquête Ipsos Santé 2010 pour la Fondation Pfizer : Filles-Garçons : Savoir vivre ensemble

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Illustration de l’adolescence : Lycée Queneau, Lille

Il s’agit pour les adolescents d’appréhender ce corps qui change et qui « parfois change trop vite,
alors on préfère le cacher parce qu’on se sent encore un peu enfant »

c) Une étape vécue avec ambivalence et fortes émotions : entre excitation des
« premières fois » et dureté des premiers échecs ou dangers

« L’adolescence c’est le moment des expériences »

Il a été difficile pour les adolescents d’identifier des « moments de passage » précis entre la pré-
adolescence et l’adolescence. Toutefois cette période se caractérise pour eux par le foisonnement des
« premières fois » qui jalonnent l’adolescence.

Ces premières fois ont souvent déjà été concrétisées par les adolescents de 15 à 18 ans que nous
avons interviewés dans l’étude quantitative. La plupart des « premières fois » (hors relations sexuelles
et consommation de drogue plus tardives) se situant d’après les débats dans les lycées plutôt vers
14/15 ans.
→ 89% des ados ont déjà eu leur premier téléphone mobile
→ 72% ont déjà eu leur premier baiser
→ 34% ont déjà fumé leur première cigarette
→ 30% ont déjà eu leur première relation sexuelle
→ 28% leur première cuite
→ 15% leur premier joint

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Aux adolescents : Voici une liste d’expériences, de moments. Indiquez si c’est un moment que vous
avez déjà vécu.
En %

Enfance et adolescence en images de « premières fois » :


Lycée Jean Verdier, Orléans-Tours

L’enfance

L’adolescence

Forum Adolescences 2013 de la Fondation Pfizer - Synthèse – 26 Février - Ipsos Santé - Sous embargo, ne pas diffuser 11
Certaines de ces premières fois ont des vertus initiatiques ou intégratrices aux dires des
adolescents comme la première cuite, ou le premier joint. Certaines expériences sont d’ailleurs
perçues par les adolescents comme des passages conseillés voire obligés.

Aux adolescents : Personnellement considérez-vous les situations suivantes comme des passages
obligés ou que l’on vous a conseillés quand on est un adolescent.
En %

Toutes ces expériences sont loin d’être vécues sans émotion. Tantôt porteuses d’excitation et de joie,
d’appréhension voire d’angoisse ce sont en tous cas des expériences éprouvantes pour eux, et sont
même parfois vécues pour certaines d’entre elles avec difficultés. Les premières fois sont aussi les
premiers échecs, les premiers moments d’adversité, de conflits relationnels, de renoncement. Mais
grâce à ces expériences « on s’endurcit » comme l’écrit un adolescent dans cette lettre à son jeune
frère l’adolescence « c’est ce moment qui forge ta personnalité, et qui bien souvent renforce ton
caractère. »

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Lettre à son petit frère : Lycée Aiguerande Belleville, Lyon

« Au moment où tu liras ce message, tu seras là où j’en suis maintenant, l’adolescence…


Cela fait envie non ? C’est vrai qu’il y a des bons côtés, on ne s’en plaint pas !
Au moment où tu lis ça, la définition précise de cet âge aura peut-être changé, les modes, tout ça…
mais le fond reste le même. L’adolescence est un passage important, entre ton enfance et le moment
où tu seras adulte…C’est ce moment qui forge ta personnalité, et qui bien souvent renforce ton
caractère. Tu traverseras des épreuves difficiles, comme ça a pu être mon cas, mais tout ça
t’endurcira pour la suite ! Tu connaîtras sûrement des déceptions amoureuses, des disputes avec tes
parents, peut-être même des difficultés à l’école….mais tu dois garder la tête haute et te dire que tout
cela t’aidera pour la suite.
En ce qui concerne les parents, il faudra apprendre à ne pas t’énerver trop facilement, crois-moi ! A
l’adolescence, les adultes attendent que tu agisses de manière responsable, malgré ton âge… les
reproches sont quasi inévitables, et il faudra que tu tries le vrai du superflu ! Mais quoiqu’il en soit,
c’est une période, un passage de la vie qui sera partagé entre tes amis et un peu de travail. Il faudra
que tu saches faire face à tout ce qui pourrait être moins agréable, en positivant toujours, car

l’adolescence reste un moment où tu es insouciant alors, tu dois en profiter ! »


L’adolescence est ainsi faite d’ambivalence entre l’ouverture du champ des possibles composé de
liberté (45%), projets (42%), expériences (39%) d’un côté, et une période d’adversité faite de
difficultés (38%), contraintes (38%) et problèmes (36%) de l’autre.
Face à ce flou, les adultes tendent à dramatiser cet âge charnière entre difficultés (54%),
problèmes (50%) et risques (52%), traduisant sans doute leur inquiétude et leurs appréhensions
vis-à-vis du monde adulte qui attend les ados. Un monde adulte dont les adolescents ont une image
assez précise même si le ou les moment(s) de bascule vers ce nouvel âge de la vie reste(nt) à
définir… Devenir adulte est un processus, l’objectif ultime étant l’autonomie. Quelques grandes
dimensions d’autonomisation acquièrent en ce sens un statut marquant pour les adolescents.

d) Les 5 grands leviers d’autonomie pour les adolescents

Certaines expériences comptent davantage pour se sentir grandir. Elles sont plus investies et plus
constitutives d’une frontière entre la pré-adolescence et l’adolescence : le premier portable,
l’entrée au lycée, l’autonomie vestimentaire, la mobilité et les relations affectives
différencient les adolescents des plus jeunes enfants à leurs yeux.

→ Les premiers outils pour interagir librement avec ses pairs : premier portable, ou
pour certains le premier facebook… représentent aujourd’hui les nouveaux objets

Forum Adolescences 2013 de la Fondation Pfizer - Synthèse – 26 Février - Ipsos Santé - Sous embargo, ne pas diffuser 13
consacrant le passage à l’adolescence via la possibilité offerte de communiquer avec d’autres
jeunes, sans présence adulte.

→ L’entrée au lycée est concomitante avec de nouvelles responsabilités notamment


concernant l’orientation des élèves. Ils prennent alors conscience de leur statut et des choix
qu’ils vont devoir faire pour leur avenir : « Je me considère adolescente parce que j’ai pris en
maturité, essentiellement depuis mon année au lycée et j’ai plus de responsabilités. Je sais
faire la part des choses entre les cours et les sorties. » Lycée Paul Hazard, Lille.

→ Les vêtements sont la vitrine de leur appartenance dans le monde adolescent. Choisir ses
vêtements, les acheter seul, constitue une des premières étapes dans l’autonomisation et
dans la mise en scène de soi et de sa nouvelle identité : « Au collège, on a besoin de se
démarquer, de montrer que l’on est grand » Lycée Récamier, Lyon. « Ce ne sont plus nos
parents qui nous habillent » Lycée Jean de la Taille, Orléans-Tours. Les ados se posent des
questions sur leur apparence, leurs convictions : « On essaie de s’introduire à un groupe ou
s’identifier a un genre de vie. On nous mène à notre construction personnelle » , Lycée Jean
Macé, Poitiers.

→ Les sentiments d’autonomie et de liberté naissent des premiers déplacements seuls,


sans les parents, en transport en commun ou en scooter ainsi que des premiers loisirs sans
présence adulte : « Avoir une moto, faire des sorties entre copains, la liberté… » Lycée Louise
Michel, Poitiers. « Les premières sorties au cinéma ou au mac do», Lycée Lautréamont,
Toulouse.

→ L’intensité des relations affectives : développer des liens forts avec des amis, des petits
amis relèvent pour les adolescents d’une étape clé dans leur apprentissage de la « vraie vie ».

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Acrostiche, Lycée Louise Labbé, Lyon

ADOLESCENCE

Age charnière dans lequel tout être avance,


Délaissant son enfance pour affronter la vie,
Où tout semble permis, sans aucune imprudence,
Louant à la fois, bien et mal tout à l'envie...
Espérant conquérir ce monde si dense,
Sauver l'humanité en même temps que l'on rit,
Cherchant son chemin sur des voies d'invraisemblance,
Elevant au plus haut tout ce qui vivifie,
Négligeant, s'il le faut, les bonnes alliances,
C'est ainsi qu'il est ce tournant qu'on négocie,
Et qui mêle folie, amour, effervescence...

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B- Etre adulte

1- Devenir adulte : une perspective pas toujours réjouissante

Spontanément, les adolescents ont une vision très claire de la vie d’adulte autour des
responsabilités (49% en spontané, 70% en assisté), de l’autonomie (respectivement 46% et
42%) et de l’indépendance financière (24% et 66%). Adolescents, adultes et séniors
s’accordent en spontané autour de ces 3 dimensions.

Derrière ces termes, une certaine appréhension entoure la vision de l’adulte selon les adolescents : «
Quand on grandit, on s’aperçoit qu’on avait beaucoup de chance d’être adolescent », Forum
Académique, Poitiers.
Le sentiment de liberté associé à la vie d’adulte s’explique par l’affranchissement vis-à-vis des parents
qui les laisse « libres » de leurs choix, par les capacités et la liberté d’expression. Ils sont aussi libres
grâce à leur autonomie financière qui leur permet de « faire ce qu’ils veulent ». Malgré tout, cette
liberté n’est pas totale car la notion de responsabilité et de devoir reste très présente à l’esprit des
adolescents. « Quand on est adulte, on a beaucoup plus de droits et de devoirs. On renonce au côté
adolescent, on doit assumer ses actes. », Forum Académique, Poitiers.
Leur vision de l’adulte est ainsi tiraillée entre la liberté et l’autonomie que cela confère et les soucis, la
responsabilité de ses actes voire la solitude (vis-à-vis des amis) par rapport à l’adolescence : « Etre
adulte c’est une vie monotone, sans humour » Lycée Roosevelt, Strasbourg. Les adultes sont perçus
comme « Libres, fatigués, inquiets, nerveux, soucieux… » Lycée Jules Verne, Académie de Versailles.

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La fatigue, l’usure également associées aux adultes proviennent de l’image que les adultes laissent
transparaître aux adolescents au quotidien : « Le travail, les enfants, le mari (femme), le ménage,
trop de responsabilités », Lycée Amiot d’Inville, Amiens.
Les adolescents expriment également des craintes vis-à-vis du contexte social et économique qui
entoure le monde des adultes aujourd’hui. Les termes de « soucis », « chômage », « difficulté à
trouver un travail »… ont été fréquemment évoqués lors des débats : « Avoir 20 ans c’est résister aux
difficultés, […] aux malheurs de la vie, à la vieillesse, aux coups bas, à la peur, aux problèmes, face
au monde… » Forum académique, Caen.

Devenir adulte est perçu par une majorité des adolescents (54%) comme un passage obligé. L’autre
moitié des ados se partage presque symétriquement entre l’attente de ce moment (28%) et l’angoisse
(22%). Ceux qui appréhendent le passage à l’âge adulte sont aussi plus souvent des adolescents qui,
dans le baromètre manifestent des signes de mal-être : 42% chez les ados qui ont un score de bien
être inférieur jugent angoissante la perspective de devenir adulte soit près du double de la moyenne
de la population adolescente.

Aux adolescents : Aujourd’hui pour vous devenir adulte c’est…:


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2- Une génération pragmatique

Dans un contexte économique et social relativement inquiétant qu’ils subissent par capillarité, les
adolescents peuvent parfois donner l’impression d’être très réalistes, de manquer de confiance dans

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l’avenir collectif, voire de manquer d’ambition ou de rêve personnels. Leur vision de l’avenir et par
extension de l’âge adulte est désenchantée ce qui les amène à développer des attentes
rationnellement limitées et à considérer l’avenir comme empli d’adversité.
« La vie n’a rien d’un rêve, reste debout sinon tu crèves » Lycée Verdier, Orléans-Tours.

Illustration du passage à l’âge adulte : Lycée du Finosello, Corse

« L’adolescence c’est comme un arbre. Une branche = Une personne. L’ado va aller vers les branches,
des fois il choisira les mauvaises (mauvaises fréquentations), des fois il choisira les bonnes pour se
construire. L’adulte c’est le haut de l’arbre. L’arbre accompli. », Lycée Jean Macé, Poitiers.
Les adolescents ont le sentiment que devenir adulte revient à se « raccrocher aux branches » qui
leurs sont tendues par les personnes qui les entourent aussi bien dans leur environnement personnel
que professionnel. Ces branches parfois se cassent (ce sont les épreuves de la vie) mais ils se
raccrochent alors à d’autres et continuent d’avancer.

3- La fin des rites de passage ?

Pour 9 adolescents sur 10 et 8 adultes sur 10 chaque génération devient adulte à sa manière selon
son contexte économique, social, culturel. De ce fait, il est apparu difficile pour les adolescents de
définir les marqueurs du passage à l’âge adulte. Il est clair qu’« il n’y a pas d’âge pour être adulte »
Lycée Jean Rostand, Caen et que l’« on peut être précipité dans le monde des adultes. Le vécu peut
forcer le destin.», Lycée Amiot d’Inville, Amiens. « Ce n’est pas 18 ans, qui fait qu’on est adulte, ça
peut être avant ou après. » Forum académique, Limoges.

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« Aujourd’hui, on n’a plus de rituels forts. Pour nous, ce sont pleins de petits trucs, qui sont
importants pour nous et qui font qu’on le devient (rapport sexuel, travail, permis…) », Forum
Académique, Limoges.

Il n’en demeure pas moins que la différence dans les marqueurs de passage à l’âge adulte entre les
générations est très nette avec les grands-parents :
→ 64% des ados jugent que le passage à l’âge adulte était très différent du temps de leurs
grands-parents et 68% des séniors le déclarent également à propos des adolescents
d’aujourd’hui.
→ Les ¾ des adolescents estiment en revanche que les moments de passage sont peu ou pas
différents de ceux de leurs parents ce que valident un adulte sur 2.

Leur apprentissage de la vie est une succession de moments à vivre mais aucun de ces moments n’est
considéré comme un rite de passage au sens anthropologique du terme (un cérémonial régi par des
codes et coutumes issus de la société ou de la communauté et qui accouche d’une transformation,
d’un changement de statut).
Par rapport aux grands-parents, les moments de passages cités comme les plus marquants par les
adolescents aujourd’hui traduisent un tassement des rites sociaux et institutionnels (majorité civile,
mariage, service militaire, communion) aussi observé chez les adultes.
S’ils considèrent qu’il n’y a plus de rites sociaux par rapport aux générations précédentes, il reste
quand même des paliers importants à franchir mais qui sont plus individualisés. L’absence de rites
collectifs n’est pas forcément perçue de manière négative. L’aventure devient plus personnelle, les
adolescents peuvent davantage s’exprimer et faire leurs propres choix par rapport aux générations
des grands-parents davantage guidées par des trajectoires prédéterminées par leur appartenance
sociale, familiale, religieuse.

4- Travail, logement, parentalité socles de l’âge adulte

Le triptyque travail, logement, parentalité constituent des traits discriminants du passage à l’âge
adulte :
→ 70% accordent une note entre 8 et 10/10 au fait de ne plus vivre chez ses parents
→ 64% pour le premier travail
→ 61% pour avoir un enfant

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Aux adolescents : Voici une liste d’expériences, de moments. Indiquez pour chacun par une note sur 10 s’ils
marquent ou pas le passage vers l’âge adulte.
Aux adultes : Voici une liste d’expériences, de moments. Indiquez pour chacun par une note sur 10 s’ils
marquent ou pas le passage vers l’âge adulte pour les adolescents.
Aux séniors : Je vais vous citer une liste d’expériences, de moments. Pouvez-vous me dire s’ils marquaient tout à
fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout le passage vers l’âge adulte lorsque vous étiez adolescent.
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Les conditions économiques et sociales rendent incertaines la concrétisation de l’autonomie financière


par le travail et l’accès au logement, et qu’il existe une précarité sur ces deux dimensions. Par ailleurs,
les adolescents observent qu’être adulte est une démarche volontaire et que bien des adultes ayant
accès à l’autonomie n’ont pour autant pas des attitudes adultes et continuent de se comporter comme
des adolescents. Aussi l’événement ultime du passage à la vie adulte qui ne dépend pas du contexte,
et doit forcer la volonté de se responsabiliser est la parentalité. Devenir parent est d’ailleurs une
préoccupation fortement exprimée par certains adolescents, filles et garçons. Etre adulte renvoie pour
finir à une certaine stabilité, c’est dans le foyer que les adolescents pensent la concrétiser. Nous
observons encore dans cette étude un attachement fort à la famille exprimé par les adolescents.

5- Besoin d’adultes pour devenir adulte

Un consensus émerge parallèlement sur le besoin d’accompagnement de ce passage par les


adultes (besoin reconnu par 83% des adolescents et 92% des adultes). Ce besoin
d’accompagnement est significativement plus cité par les adolescents ayant un score de bien être
élevé (88%) : « Même quand on sera adulte, on écoutera toujours nos parents ! », Forum
académique Strasbourg.

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Et une notion de respect des codes des adultes pour en devenir un, 2/3 des adolescents et
85% des adultes valident cette assertion. Cette proportion tend à augmenter chez les adolescents qui
se sentent bien à l’école (70%), ou qui peuvent facilement parler avec leurs parents (69%).

Aux adolescents / Aux adultes : Diriez-vous que vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas
d’accord, pas du tout d’accord avec les affirmations suivantes
En %

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Illustration : le devenir adulte selon les générations, Lycée Paul Eluard, Limoges

Ainsi, cette réalisation synthétise la construction du devenir adulte selon les générations.

« Un adulte, c’est un enfant qui réalise ses rêves. », Forum académique Limoges

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