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BILANS DYNAMIQUES ET THERMODYNAMIQUES.

BILANS DYNAMIQUES ET THERMODYNAMIQUES POUR UN FLUIDE


EN ÉCOULEMENT UNIDIMENSIONNEL.
I. Ce que vous ne pouvez pas deviner.
1°) Notations et définitions.
 Systèmes fermés, systèmes ouverts :
Un système matériel est dit fermé si et seulement si sa masse reste constante au
cours du temps. Sinon, le système est dit ouvert.
 Surface et volume de contrôle.
Un système ouvert est délimité par une surface fermée SC dite « surface de con-
trôle » qui a la propriété d’être immobile dans le référentiel d’étude. Cette surface SC
délimite un volume VC (fixe aussi dans Rétude) appelé volume de contrôle.
 Surface et volume particulaire.
Un système fermé noté Sf est délimité par une surface fermée f, dite « surface
particulaire », mobile dans le référentiel d‘étude. Les points de Sf se déplacent à la vi-
tesse locale du fluide. f délimite un volume V, lui aussi mobile dans Rétude) appelé vo-
lume particulaire.
Par définition du système fermé Sf, on a : MSf (t) = MSf (t + dt)
SC (en poin-
tillés serrés
me

instant t C(t) MSf (t) = MC(t) + me

Sf(t) (en poin-


tillés larges
SC (en poin- ms
tillés serrés

instant t+dt C(t+dt) MSf (t+dt) = MC(t+dt) + ms

Sf(t + dt) (en


pointillés larges

 Grandeurs intensives et extensives.


Une grandeur extensive G (scalaire ou vectorielle) d’un système est par définition
proportionnelle à la quantité de matière du système ou à son volume.
 gV d
On peut noter ainsi dG   , avec gV   gm , où  est la masse volumique du fluide, gm et gV
 gmdm
étant les grandeurs intensives (respectivement massique ou volumique) associées à la grandeur extensive
G.
Exemples :
grandeur extensive G grandeur massique gm grandeur volumique gV
-1
énergie interne U um en J.kg . uV = .um en J.m-3.
enthalpie H hm en J.kg-1. hV = .hm en J.m-3.
entropie S sm en J.kg-1.K-1. sV = .sm en J.K-1.m-3).
1 1 2
énergie cinétique EC ecm  v 2 en J.kg-3. ecV   v en J.m-3.
2 2

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Quantité de mouvement 
P pm  v en m.s-1. pV   v en kg.m-2.s-1

moment cinétique 
L m  r  v en m2.s-1 V   r  v en kg.m-1.s-1

 Notion de travail indiqué :


On appelle travail indiqué ou travail machine, noté Wi, encore appelé travail
utile noté Wu, le travail directement échangé entre une machine et le fluide en
transvasement : c'est celui dû aux pièces mobiles de la machine.
Remarque : Le travail indiqué concerne des « forces intérieures » s’appliquant dans la machine.

2°) Les outils mathématiques.


 Formule du gradient : 
 fermée
PdSext  
V limité
grad ( P ).d .
par 

Cette relation montre que la résultante des forces pressantes dues à un champ de
pression uniforme (l’air par exemple) sur une surface fermée quelconque est nulle.

3°) Modélisation physique.


On cherchera dans ce chapitre à effectuer des bilans dynamiques (de quantité de mouvement ou de
forces, de moment cinétique, d’énergie cinétique) ou des bilans thermodynamiques (1er ou 2ème principe)
qu’on ne sait exprimer que relativement à un système fermé Sf.
Exemples :
dPf
Théorème du centre de masse au système Sf :   Fi ,ext S f .
dt i

Théorème du moment cinétique pour Sf en projection sur l’axe de rotation 


dL f 
  M t ( Fi ,ext S ) .
dt i
f

Théorème de la puissance cinétique au système Sf :


d  EC  f
dt
 
Finternes à S f
P ( Finternes à Sf )  
FexternesS f
P( Fext Sf ) .

1er principe de la thermodynamique au système Sf (sous sa forme la plus générale) :


d  EC S  d  EP S  d U S   QS f  WS f .
reçu reçu

f f f

Il convient de bien définir le système fermé étudié entre les instants t et t + t, en suivant l’évolution
d’une masse de fluide au cours du temps à travers une surface de contrôle SC donnée.

II. Bilans de quantité de mouvement.


1°) Principe de la propulsion par réaction : la fusée.
Soit une fusée en mouvement dans le référentiel terrestre Rt supposé galiléen, soumise au champ de
pesanteur uniforme g gez . Les gaz sont éjectés par la fusée avec le débit masse Dm et la vitesse re-
lative u (par rapport à la fusée) constante, dirigée vers l’arrière de la fusée.
La fusée et son contenu constituent un système ouvert S puisque des gaz sont éjectés.
Raisonnons sur le système fermé Sf constitué de :

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à l’instant t : à l’instant t + t :
la fusée et son contenu, de masse m(t), animée par la fusée et son contenu, de masse m(t+t) de vi-
rapport au référentiel d’étude Rt, supposé galiléen, tesse v (t t ) et les gaz éjectés pendant t à la
de la vitesse v (t ) : vitesse u v (t ) dans Rt

 
v (t) v (t + t)

m(t +t) 
m(t) u +
v (t)
Dm.t

Le bilan de quantité de mouvement, appliqué à Sf entre les instants t et t + t dans Rt en mécanique


newtonienne donne : Pf (t ) m(t )v (t ) et Pf (t t) m(t t )v (t t) Dm t[u v (t )] .
D’où la variation de quantité de mouvement : Pf Pf (t t) Pf (t ) .
En négligeant les infiniment petits en t d’ordre supérieur strict à 1, il reste :
d[m(t )v (t )] dv (t )
Pf t Dm t[u v (t )] m(t ) t Dm tu
dt dt
Le théorème du centre de masse appliqué au système Sf dans Rt s’écrit :
dPf Pf pression atm
lim Fext Sf m(t )g Ffusée . Or, la pression atmosphérique étant
dt t 0 t Sf
pression atm
supposée uniforme sur l’ensemble de la surface de la fusée, on aura Ffusée 0.
dv
Il vient : m(t ) m(t )g Dmu .
dt
Cette équation montre que le problème de la fusée est équivalent à l’étude d’un sys-
tème solide de masse m(t) soumis au champ de pesanteur m(t )g ainsi qu’à une force
supplémentaire Dmu , appelée poussée de la fusée.

2°) Débit de quantité de mouvement en régime stationnaire.


Abordons ce type d’étude sur l’exemple de la perte de charge singulière dans une conduite, due à un
brusque élargissement de la section de la conduite.
Un fluide incompressible s'écoule, en régime sta-
tionnaire, dans une conduite horizontale présentant un
évasement brusque : la section vaut S1 en amont et brus-
quement S2 > S1 en aval.
Au niveau de l'évasement, on observe un décollement
des lignes de courant, laissant entre elles et la paroi une
zone "d'eau morte", dans laquelle il se forme des tourbil-
lons, et où la vitesse est quasi nulle.
Sur la section droite (1), la pression du fluide est P1, la vitesse est 
v1 . Sur la section (2), ma pression
est P2 et la vitesse 
v2 . On négligera les effets de la pesanteur.
On notera Ox l’axe de la conduite.
On admet que la pression dans la zone d’eau morte, près de l’évasement, vaut pratiquement P1.

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 Considérons alors le système fermé Sf englobant l’évasement, constitué aux instants :


t : du fluide contenu dans la surface de contrôle Sc située de part et d’autre de l’élargissement de la
conduite + la masse m1 qui entre à la vitesse v1 au niveau de la section 1 dans Sc.
t dt : du fluide contenu dans la surface de contrôle Sc + la masse m2 qui sort de Sc à la vitesse
v2 au niveau de la section 2
Pf (t ) m1v1 PC (t )
Le bilan de quantité de mouvement donne : .
Pf (t dt ) m2v2 PC (t dt )
Or, en régime stationnaire, les grandeurs relatives au système ouvert contenu dans S c sont indépen-
dantes du temps, d’où PC (t ) PC (t dt ) , et la conservation de la masse impose m1 m2 .
dPf
Le bilan de quantité de mouvement de Sf conduit alors à Dm v2 v1 . Ce résultat se géné-
dt
ral, en régime stationnaire, pour tout système à plusieurs entrées et plusieurs sorties sous la forme :
dPf
Dmj vSj Dmivei .
dt sorties j entrées i

 Effectuons maintenant le bilan des actions extérieures exercées sur le système fermé Sf.
- poids de la masse de fluide dans Sf : négligée.
- résultante des forces de pression sur Sf avec une pression P1 sur 1 , P2 sur 2 et P1 sur la surface
du fluide au contact de la zone d’eau morte. On ne connaît pas la forme de cette surface latérale, mais on
utilise pour le calcul de ces forces de pression le résultat général suivant : P1dSext 0.
fermée

lat
Fpression P1dS1ex P2dS2ex P1dSext à f

Ainsi 1 2 lat
, soit Fpression (P1 P2 )S2ex .
P1dSext à P1dS2ex P2dS2ex
f
f 2 2

 Le théorème de la résultante cinétique appliqué au système fermé Sf s’écrit, en projection sur Ox :


Dm (v2 v1) (P1 P2 )S2 . Or Dm µS1v1 µS2v2 , d’où µv2(v2 v1) P1 P2 .

 En appliquant le théorème de Bernoulli au fluide sur l’axe de la conduite pour l’écoulement station-
naire et incompressible qui serait de plus supposé parfait, on obtiendrait, en notant P2parfait la pres-
1 2 1 2 µ 2
sion en aval : P1 µv P2parfait µv , soit P2parfait P1 (v v12 ) .
2 1 2 2 2 2
µ 2
 On en déduit la « perte de charge », P  P2parfait  P2 , où P µv2 (v2 v1 ) (v v12 ) , soit
2 2
µ 2 µ S1
encore P (v 2v1v2 v12 ) (v v1 )2 . A vec v2 v1 , on obtient :
2 2 2 2 S2
2
S1 µv12
P 1 .
S2 2

L’élargissement brusque a provoqué une perte de charge dite « singulière » (en opposition à la perte
de charge « régulière » induite par l’écoulement d’un fluide visqueux dans une conduite).
La formule de Bernoulli n’est ici pas applicable à cause de la zone d’eau morte, qui provoque une dis-
sipation d’énergie du fait de la présence des tourbillons. L’expression obtenue pour P est connue sous le
nom de théorème de Bélanger (ou formule de Borda-Carnot).

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III. Bilan enthalpique en régime stationnaire.


1°) Cas d’une machine thermique à une entrée de fluide et une sortie :
c2
Soit h l'enthalpie massique du fluide, ecin son énergie cinétique massique et e pot  g.z son éner-
2
gie potentielle massique (en prenant l'axe des z vertical ascendant).
On considère une machine pourvue d’une entrée (paramètres indicés 1) et d’une sortie (paramètres in-
dicés 2).
Soit wind le travail massique indiqué, reçu par le fluide en écoulement entre l’entrée () et la sortie ()
et q la chaleur massique reçue entre ces mêmes points.

On raisonne sur le système fermé Sf constitué :


- à l’instant t : de la masse M (t ) contenue dans le volume de contrôle VC et de la masse m1 à l’entrée
de la machine,
- à l’instant t + dt : de la masse M (t dt ) contenue dans le volume de contrôle VC et de la masse m2
à la sortie de la machine, de sorte que M (t ) m1 M (t dt ) m2 .

 Exprimons le travail des forces de pression reçues par le système Sf entre les instants t et t + dt :

- travail des forces de pression à l’admission dans la machine, pour faire entrer la masse m1 dans le
reçu
volume de contrôle : Wadm PdV
1 1 P1v1 m1 , où v1 est le volume massique du fluide dans les
conditions de l’admission dans la machine.
- travail des forces de pression à l’échappement de la machine, pour faire sortir la masse m2 du vo-
reçu
lume de contrôle : Wéchap P2dV2 P2v2 m2 , où v2 est le volume massique du fluide dans les
conditions de l’échappement de la machine.
reçu
- travail des forces de pression dans la machine, correspondant au travail dit indiqué : Wmach Wi

 Le premier principe, appliqué au système fermé Sf entre les instants t et t + dt s’écrit :


d EStot EStot (t dt ) EStot (t ) W reçu Q reçu
f f f .
(P1v1 m1 P2v2 m2 ) Wi Q reçu
Or, l’énergie totale E de la masse contenue dans le volume de contrôle VC en régime stationnaire est
constante. On aura donc : d EStot dE tot
m
dE tot
m
(e2cin e2pot u2 ) m2 (e1cin e1pot u1 ) m1
f 2 1

La conservation de la masse en régime stationnaire impose m1 m2 m . On a ainsi :


[ecin e pot u ]12 m (P1v1 P2v2 ) m Wi Q reçu .
Soit en divisant par m et en faisant apparaître l’enthalpie massique h u Pv :

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[ecin e pot h ]12 wi q reçu .

Le premier principe appliqué à un fluide en écoulement en régime stationnaire


2
conduit au bilan massique suivant : wind q h ecin epot
1
.
2
ou en termes de bilan de puissances : Pind Pth Dm . h ecin epot . où
1
Dm= m/dt est le débit masse, Pind la puissance mécanique indiquée reçue par
le fluide en écoulement entre les deux points  et  (ou puissance machine) et Pth la
puissance thermique reçue par le fluide entre ces points.

2°) Généralisation à une machine comportant plus de deux entrée/sorties.


Repérons les différentes ouvertures de la machine sur l'extérieur par un indice i. A chacune d'elles est
affecté un débit masse Dmi, une enthalpie massique, une vitesse, etc…
Le résultat précédent se généralise immédiatement en :
Le premier principe appliqué au fluide en écoulement s'écrit en régime stationnaire:
Pind Pth Dmi . hi (ecin )i (epot )i , avec  Dm i  0 .
i i
(par convention Dmi < 0 pour une entrée et Dmi > 0 pour une sortie)

3°) Les différents types de machines rencontrées.


 Les turbines et compresseurs.
Sauf indications contraires, on suppose que l'évolution du fluide est adiabatique (Pth = 0). On né-
glige d'autre part les variations d'énergie cinétique et potentielle.

Il reste du bilan précédent : Dm . hB hA Pi , ou avec les grandeurs massiques : wi hB hA .

Compresseur ou pompe. Turbine ou tuyère.


Echappement Echappement

W >0 W <0
M M

 
W = travail
M Ici, le fluide fournit
machine fourni par
l'arbre au fluide. à l'arbre le travail W
M
Admission Admission

 Les canalisations de jonction :


Les évolutions sont (sauf indications contraires !) supposées isobares.
 Les vannes de détente :
Les évolutions sont (sauf indications contraires) supposées isenthalpes (ou isenthalpiques) :
il s’agit d’évolutions avec frottement sans travail ni chaleur apportée.
 Les échangeurs de chaleur, condenseurs ou évaporateurs.
Ils ne comportent pas de parties mobiles, donc Pi = 0.
En général, on suppose que les échangeurs sont parfaitement calorifugés et donc Pth = 0 (seuls sont
à prendre en compte les échanges thermiques dans l'appareil).
Ici aussi, on néglige les variations d'énergie cinétique et potentielle.
En régime stationnaire, dans un échangeur de chaleur (parfaitement calorifugé), il y
a conservation du débit enthalpique : Dm hi Dm h j .
i j
entrant sortant

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