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Cadi Ayyad

théologien et juriste marocain

Cet article est une ébauche concernant un ouléma


et Marrakech.

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Qadi Iyad
:
Biographie
Naissance28 décembre
Ceuta ( ) ou Al- d

Andalus
Décès 14 octobre 1149
65 ans)
Marrakech
Nom ‫ﺎض‬#‫اﻟ 'ڡﺎﴈ ﻋٮ‬
dans la
langue
maternelle
Activités Historien,
biographe, juge
cadi, poète
Enfant Muḥammad Ibn al-
Qāḍī ʿIyāḍ ( ) d

Œuvres principales
Ikmāl al-mu‘lim bi-
fawā'id ṣaḥīḥ muslim
( ), Ach-Chifa ( ), al-
d d

Ilma ( ), I'lam bi-hudud


d

qawa'id al-islam ( ) d

Vue de la sépulture.

Al Qâdî 'Iyâd Ibn Mûsâ Al Yahsûbî (1083-1149) (476 -


544 de l'hégire) était un Al-Cadi (juge) et théologien
:
musulman originaire de Sebta[1], affilié à l'école juridique
malikite. Il est un des sept saints de Marrakech.

Biographie

Origines

Al-Cadi Ayyad aurait appartenu à un clan arabe historique


d'origine yéménite remontant à l'Imâm Mâlik Ibn Anas, qui
s'était fixé à Baza, en Andalousie[2]. À la suite de la
conquête du Maghreb occidental par les Omeyyades de
Cordoue, Ibn Abi 'Amr, soucieux de contrôler la route de l'or,
fit installer de nombreux Andalous au Maghreb. C'est dans
ce contexte[3] que le père d'Al-Cadi Ayyad s'installa à
Ceuta. Né en 1083, Al-Cadi Ayyad vivra l'apogée et le
déclin des Almoravides.

Éducation

Ayyad se consacre à des études de théologie et fut


considéré comme un expert en la matière à un âge très
précoce. À 27 ans, il fut choisi pour participer à une
consultation théologique sur le célèbre traité d'Al-Ghazali
« Renaissance des sciences religieuses » (‫)إﺣٮ"ﺎء ﻋﻠﻮم اﻟﺪٮ"ﻦ‬,
ouvrage très critique du Fiqh de l’époque. Refusant les
:
Bid'ah[4], il signa lui-même la sentence ordonnant
l’incinération de ses œuvres au Maroc et en Andalousie.

En 1114, il quitta Ceuta pour l’Andalousie afin d’augmenter le


champ de ses connaissances en suivant les enseignements
de maîtres réputés comme Ibn Roched (Averroes) et Ibn
Siradj. Après un an de pérégrination à Cordoue, Murcie et
Alméria, Ayyad retourna à Ceuta où il fit partie du conseil du
gouvernement. En 1121, il fut nommé Cadi, fonction qu’il
exerça pendant 16 ans. Cette période sera la plus prolifique
de sa vie en termes de fiqh et d’implication dans
l'administration de la ville et du pays. Il supervisera
notamment la construction de la partie ouest de la mosquée
de Ceuta et la forteresse de Jbel Mina.

Passage à Grenade

Son travail lui vaudra de se faire remarquer par le sultan qui


le désignera Al-Cadi à Grenade vers 1135. Cette période
sera de courte durée. Les fonctionnaires en place, étant trop
habitués au péculat et à la corruption, se sentirent
asphyxiés par les règles droites et l’intégrité du Al-Cadi. Ils
calomnièrent auprès du sultan. N’ignorant pas les intrigues
tramées contre lui, il prétexta des raisons de santé et
retourna à Ceuta un an plus tard. Il restera en disgrâce
:
auprès du sultan jusqu’à la mort de celui-ci en 1143, date à
laquelle son héritier, Tachfin Ben Ali, lui rendra son titre de
Cadi de Ceuta.

Résistance aux Almohades

Né durant l’âge d’or de la dynastie des Almoravides, Al-Cadi


Ayyad sera témoin de son déclin et de la montée des
Almohades. De doctrine ashaarite sur le plan du dogme, le
Al-Cadi Ayyad était doublement affilié à l’imam Malek : de
par l’école et par le sang. Ainsi, il s’opposa avec véhémence
à certaines croyances chiites avancées par Ibn-Toumert.
Plus tard, son disciple, Abdelmoumen, fera tomber Ceuta.

Al-Cadi Ayyad se rendit à Salé, capitale Almohade, où il fut


extrêmement bien reçu par le sultan auquel il jura
allégeance. Cependant, le Al-Cadi Ayyad et les habitants de
Ceuta ne s’étaient pas rallié à la nouvelle dynastie par
conviction. À la première occasion, ils se révoltèrent à
nouveau et profitèrent d’un affrontement entre les troupes
d’Abdelmoumen et les Berghouata pour massacrer le
gouverneur en place et ses partisans sous les ordres du Al-
Cadi.

De peur des représailles, Al-Cadi Ayyad alla chercher un


:
appui auprès de Yahia ben Ali ben Ghania, descendant des
Almoravides et gouverneur des iles Baleares. Ce dernier
s’associa avec les Berghouata mais ils furent mis en déroute
par l’armée de Abdelmoumen.

Al-Caddi Ayyad sera exilé à Tadla en tant que Al-Cadi


auprès des tribus nomades de la région.

Divergence sur sa mort

En 1149, le Caddi Ayyad trouvera la mort dans des


conditions obscures. Selon certains, il serait mort à Tadla de
raisons naturelles et son corps aurait été transporté à
Marrakech. Pour d’autres, il aurait fini ses jours à Marrakech
et y aurait été assassiné par les Almoravides. Inhumé près
de Bab Aïlen , sa tombe ne sera aménagée et reconnue
comme celle d’un érudit de renom que sous la dynastie
Mérinides. Il sera par la suite élevé au rang de saint par le
sultan Alaouite Moulay Ismail.

Postérité

Dans la culture urbaine, Al-Al-Cadi Ayyad représente le


savoir et la soif de connaissance. Il est également la
personnification de la droiture et de l'intégrité.
:
Sa sépulture est la deuxième étape du pèlerinage des sept
saints de Marrakech.

En 1978, l'université Cadi Ayyad de Marrakech est créée.

Œuvre

Rapporteur de Hadith

À Cordoue, il s’instruit auprès de fameux savants dont Ibn


Ruch Al Gadd, Ibn `Attâb ou Abû Al-Husayn Ibn Sirâj. C’est
à Murcie qu’il fait la rencontre de Abû `Alî Al-Husayn Ibn
Muhammad As-Sadafî, un grand mémorisateur du Hadîth. Il
lui apprit les deux Sahîhs d’Al-Bukhârî et de Muslim et
l’autorisa à les enseigner et à les transmettre à son tour[5].

À Ceuta, il fut connu pour le degré de fiabilité de ses


enseignements ; Il ne se contentait pas de mémoriser le
Hadit et de le transmettre mais accordait beaucoup
d’importance la chaîne de transmission d’un hadith qui
constituait le facteur primordial dans la détermination de
son authenticité.

Le principal héritage d'Al-Al-Cadi Ayyad reste sans doute


son célèbre ouvrage intitulé « La guérison par la
1
connaissance du rang l’Élu » (‫اﻟﻤﺼﻄڡﻰ‬ ‫ڡوق‬8 ‫اﻟﺸڡﺎ >ٮﺘﻌريﻒ ﺣ‬.),
1
:
biographie du prophète, dans lequel il recense les
caractéristiques et les qualités du prophète.

Al-Al-Cadi Ayyad rédigea également 3 ouvrages


importants d’interprétation du hadith.

« La lumière éclairante au sujet des traditions


authentiques » (‫)ﻣﺸﺎرق اﻷﻧوار ﻋﲆ ﺻﺤﺎح اﻵﺛﺎر‬, ouvrage
essentiel pour interpréter les livres de Hadith de Muslim
et Boukhari. Il y explique les termes ambigus et les clarifie
afin d’analyser les cas problématiques et les énoncés
subtils.
« Complément de l’annonciateur par le Sahih de
Muslim » (‫ڡواﺋﺪ ﺻﺤيﺢ ﻣﺴﻠﻢ‬1 ‫إﻛﻤﺎل اﻟﻤﻌﻠﻢ >ٮ‬.) dans lequel il
commente les recherches du Sahih de Muslim et d’Umm
Zar’.
« L’éclairage au sujet de l’exactitude de la narration et des
1
critères de l’écoute » ( ‫ڡٮ"يﺪ‬8 ‫ﻣﻌﺮڡﺔ أﺻول اﻟرواٮ"ﺔ وﺗ‬ ‫اﻹﻟﻤﺎع إﻟﻰ‬
‫)اﻟﺴﻤﺎع‬

Jurisconsulte et historien

Al-Al-Cadi Ayyad étudia la Muduwwanah d’Ibn Sahnun.


Dans son ouvrage « Des remarques conclues au sujet des
livres entremêlés et la Mudawwanah » ( ‫اﻟﻤﺴﺘﻨٮﻄﺔ‬
> ‫اﻟﺘﻨٮيﻬﺎت‬
>
‫)ﻋﲆ اﻟﻤﺪوﻧﺔ‬, il analysa les narrations, vérifia leur exactitude
:
et expliqua les ambiguïtés.

En tant qu’historien, nous lui devons également l’ouvrage


« Entraînement de l’intellect » (‫ﺗﺮﺗٮ"ﺐ اﻟﻤﺪارك وﺗﻨويﺮ اﻟﻤﺴﺎﻟﻚ‬
1
‫)ﻟﻤﻌﺮڡﺔ أﻋﻼم ﻣﺬﻫﺐ ﻣﺎﻟﻚ‬, biographies de l'Imâm Mâlik, de ses
compagnons et de ses disciples selon des critères
chronologiques et géographiques. Il a également écrit « Le
1 et l'Encyclopédie (‫)اﻟﻤﻌﺤﻢ‬,
suffisant » (‫)اﻟﻌﻨٮ"ﺔ‬ > ouvrages
recensant les parcours et les mérites des savants
rencontrés durant ses voyages.

Sa croyance

Dans son livre Al-I’lâm bi Houdoûdi wa Qawâ’idi l-Islâm, Al-


Al-Cadi Ayyad a écrit : « Allâh n’est pas contenu dans un
endroit dans [ou au-dessus] les cieux ni sur terre, mais Il
est tel qu’Il était avant la création de l’endroit (c’est-à-dire
qu’Il est sans endroit), Il n’est ni une substance ni un
corps, et Il n’a pas d’image ni de forme, rien ne Lui
ressemble et Il n’a pas de semblable, mais Il est Al-Ahad
(Celui Qui n’a pas d’associé dans la divinité et Qui n’admet
pas la partition), As-Samad (Celui Qui n’a besoin de rien,
mais dont toutes les créatures ont besoin), Il n’engendre
pas, Il n’est pas engendré, et Il n’a aucun équivalent.»[6]
:
Bibliographie
Al-chifâa - La guérison par la connaissance du rang l’Élu
1
(‫اﻟﻤﺼﻄڡﻰ‬ ‫ڡوق‬8 ‫)اﻟﺸڡﺎ >ٮﺘﻌريﻒ ﺣ‬
1
La connaissance des règles et des fondements de l'islam
(‫ڡواﻋﺪ اﻹﺳﻼم‬8 ‫)اﻹﻋﻼم >ٮﺤﺪود‬
La lumière éclairante au sujet des traditions authentiques
(‫)ﻣﺸﺎرق اﻷﻧوار ﻋﲆ ﺻﺤﺎح اﻵﺛﺎر‬
Complément de l’annonciateur par le Sahih de Muslim
(‫ڡواﺋﺪ ﺻﺤيﺢ ﻣﺴﻠﻢ‬1 ‫)إﻛﻤﺎل اﻟﻤﻌﻠﻢ >ٮ‬
L’éclairage au sujet de l’exactitude de la narration et des
1
critères de l’écoute (‫ڡٮ"يﺪ‬8 ‫ﻣﻌﺮڡﺔ أﺻول اﻟرواٮ"ﺔ وﺗ‬ ‫اﻹﻟﻤﺎع إﻟﻰ‬
‫)اﻟﺴﻤﺎع‬
Entraînement de l’intellect (‫ﺗﺮﺗٮ"ﺐ اﻟﻤﺪارك وﺗﻨويﺮ اﻟﻤﺴﺎﻟﻚ‬
1
‫)ﻟﻤﻌﺮڡﺔ أﻋﻼم ﻣﺬﻫﺐ ﻣﺎﻟﻚ‬
Des remarques conclues au sujet des livres entremêlés et
la Mudawwanah ( ‫اﻟﻤﺴﺘﻨٮﻄﺔ ﻋﲆ اﻟﻤﺪوﻧﺔ‬
> ‫)اﻟﺘﻨٮيﻬﺎت‬
>
1
Le suffisant (‫)اﻟﻌﻨٮ"ﺔ‬
L'encyclopédie (‫)اﻟﻤﻌﺤﻢ‬
>

Source
Janine Sourdel et Dominique Sourdel, Dictionnaire
historique de l'islam, édition PUF.
:
Notes et références
1. Bernadette Rey Mimoso-Ruiz et Yvette Szmidt, Najib
Redouane, Paris, L'Harmattan, 2017, 367 p.
(ISBN 978-2-343-11005-9, lire en ligne (https://boo
ks.google.fr/books?id=EeINDgAAQBAJ&pg=PA36&q
=Cadi+Ayyad) [archive])
2. (en) Camilo Gómez-Rivas, Law and the Islamization of
Morocco under the Almoravids., Publiziert,
21 novembre 2014, 207 p.
(ISBN 978-90-04-27984-1, lire en ligne (https://boo
ks.google.com/books?id=eCWeBQAAQBAJ&printsec
=frontcover) [archive]), p. 60
3. « Biographie », Islam Sunnite Vraie Religion. Site
Islamique Musulman, 5 juin 2011 (lire en ligne (http://
www.islam.ms/al-qadi-3iyad-rapporte-lunanimite-sur
-le-fait-quinsulter-dieu-est-de-la-
mecreance/) [archive], consulté le 22 août 2017)
4. Powers, David; Spectorsky, Susan; Arabi, Oussama
(2013-09-25). Islamic Legal Thought: A
Compendium of Muslim Jurists.
(ISBN 9789004255883).
5. « Al-Qâdî `Iyâd - islamophile.org - L'islam en
français » (http://www.islamophile.org/spip/Al-Qadi-I
:
yad.html) [archive], sur www.islamophile.org
(consulté le 14 décembre 2020)
6. « Al-Qâdî ‘Iyâd confirme que Allâh est sans endroit et
qu’Il n’est pas un corps », Islam Sunnite,
21 juillet 2015 (lire en ligne (http://islamsunnite.net/q
adi-iyad-confirme-allah-sans-endroit-pas-un-
corps/) [archive], consulté le 4 janvier 2018)

Annexes

Article connexe

Sept saints de Marrakech

Liens externes

Notices d'autorité :
VIAF (http://viaf.org/viaf/100258069) ·
ISNI (https://isni.oclc.org/cbs/DB=1.2/CMD?ACT=SRCH&IKT=8006
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(données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb12246742x) ) ·
IdRef (http://www.idref.fr/031208258) ·
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·
:
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·
Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_c
· Suède (http://libris.kb.se/auth/104722) ·
WorldCat (https://www.worldcat.org/identities/lccn-n83017679)
Biographie du Qâdî 'Iyâd Al Yahsûbî (http://www.islamop
hile.org/spip/Al-Qadi-Iyad.html) [archive]
Traité de théologie Sunnite Ash'arite du Qâdî 'Iyâd Al
Yahsûbî (http://www.at-tawhid.net/article-la-shahadah-e
xpliquee-par-un-abrege-de-la-croyance-musulmane-en
-40-articles-de-foi-qadi-iyad-
45865010.html) [archive]

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