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LA NUTRITION DU SPORTIF

Les grands principes

Les conseils nutritionnels suivants ont pour objectif d’adapter l’alimentation du sportif à ses besoins et aux particularités du
sport pratiqué, d’optimiser la performance et favoriser la récupération après l’effort.

DéFINITION
La nutrition du sportif joue un rôle essentiel dans la préparation et la récupération autant physique que psychique de l’athlète qu’il
soit professionnel ou amateur. Elle doit ainsi fournir les substrats énergétiques indispensables à la pratique sportive et en même temps
être garante de la santé du sujet, via son poids de forme, sa glycémie, son hydratation. La priorité est d’adapter les conseils au cas par
cas, selon le métabolisme et le sexe de l’athlète, la discipline pratiquée, le niveau d’entraînement et les capacités individuelles ainsi
que l’intensité de l’effort, tout en tenant compte de ses goûts, de ses habitudes alimentaires et de son mode de vie. Dans ce cadre, une
supplémentation de l’alimentation n’apparaît pas justifiée.

REGLE NUTRITIONNELLE
Ne jamais innover le jour de la compétition, toujours tester à l’entraînement les aliments ou préparations consommés
(solides, liquides).

LES GRANDS PRINCIPES Pour en savoir plus


Alimentation de tous les jours Bibliographie :
Au quotidien, les apports nutritionnels conseillés (P 15%, L 30 à 35%, 1. Guilland JC, Margaritis I, Melin B, Pérès G, Richalet JP, Sabatier PP. Sportifs
G 55%) correspondent à une alimentation équilibrée et variée, répartie et sujets à activité physique intense. In : Apports nutritionnels conseillés
sur 3 repas plus 1 collation. Légèrement hypolipidique, celle-ci favorise pour la population française. 3ème édition. Editions TEC&DOC Lavoisier,
2001.335-394.
les Glucides pour la synthèse du glycogène musculaire.
2. American Dietetic Association, Dietitians of Canada, American College of
La notion de plaisir dans l’assiette est à maintenir présente au quotidien. Sports Medecine Nutrition stand. Nutrition and athletic performance. Med.
L’hydratation doit être suffisante (contrôle de la couleur des urines) en Science in Sports & Exerc.2009, vol 41, issue3, 709-31.
privilégiant les prises régulières de boisson, par petites gorgées, au fil de 3. Bigard AX, Guezennec CY, Nutrition du sportif, collection « sport », Masson
éditeurs. Paris 2007.
la journée. Un plan hydrique peut être mis en place. Afin de respecter
certains mécanismes physiologiques, il convient de consommer son 4. Brouns F. Nutritionnal needs for athletes. Jhon Wiley & Sons, Chichester,
1993.
repas dans un délai minimum de 30 à 35 mn. Le confort digestif est à
5. Nutrition & Performances sportives , William McArdle, Frank I. Katch, Vic-
favoriser (ambiance calme, bien mastiquer les aliments, manger assis,
tor L. Katch, 2004, Edition De Boeck.
écouter ses signaux sensoriels…).
6. Nutrition Glucidique et exercice musculaire -Nutrition du sportif. Bigard
AX, Guezennec CY, collection « sport » Masson éditeurs, Paris 2007.

A l’entrainement 7. Lieberman et al, Hydration and cognition, journal of the American College
of Nutrition, vol26, n°5, 2007.
Les apports nutritionnels conseillés correspondent à une alimentation 8. Ivy JL, Goforth HW Jr, Damon BM, McCauley TR, Parsons EC, Price TB. Early
équilibrée et variée répartie sur 3 repas plus 1 à 2 collations : post-exercise muscle glycogen recovery is enhanced with a carbohydrate-
- Pour les sports d’endurance : P 15%, L 15%-25%, G 60-70% protein supplement. J Appl. Physiol. 2002, 93, 1337-44.

- Pour les sports de force : P 15-35%, L 15%-25%, G 50-55%.


Cet entrainement nutritionnel est à prévoir bien avant l’échéance sportive,
afin de permettre une adaptation de l’appareil gastro-intestinal à l’effort.
La période est également propice à la réalisation de tests concernant
l’alimentation solide et liquide tolérée durant l’effort, et ainsi permettre
au sportif de valider et répéter ses choix le jour de la compétition. Les auteurs
Groupe des Diététiciens Experts en Nutrition du Sportif AFDN
Cette phase de la préparation permet également une automatisation de la
• Corinne Peirano
« gestuelle nutritionnelle » concernant le timing des prises alimentaires,
• Thérèse Libert
le dosage des boissons énergétiques et la fréquence de leur absorption,
• Cristina Lallement
le choix des aliments en fonction de la température extérieure et de
• Michel Martino
l’intensité de l’effort (par exemple : alimentation liquide et solide ou
exclusivement liquide).
Elle est essentielle afin de limiter le stress le jour de la compétition.
Le poids de forme se détermine à l’avance et non la veille de l’épreuve.

AFDN - La nutrition du sportif - Octobre 2014 1


LA NUTRITION DU SPORTIF
Les grands principes

Chronologie de l’effort
1. Avant 2/ Restauration en glycogène. Après l’effort, les réserves en
Entre la fin d’un repas équilibré et le début de l’effort un délai est glycogène hépatiques et musculaires sont épuisées. Récupérer, c’est
nécessaire, il sera à minima et à adapter en fonction des tolérances aussi restaurer les stocks en glycogène et il faut environ 24h pour
individuelles, d’ 1h30 à 2h pour le petit-déjeuner, de 3h pour un déjeu- les reconstituer intégralement. Dans les 30 mn à 1h 30 après l’effort
ner ou un dîner et d’1h à 1h30 pour une collation. Le glucose étant le Glucides à index glycémique élevé (60 à 80g sous forme de boissons
carburant principal du muscle, les glucides seront à privilégier : sucrées) puis une combinaison de glucides à Index Glycémique élevé
- complexes : à distance de l’exercice - avant et après et bas facilitera la synthèse d’Insuline, hormone régulant la mise
- simples : au plus près de l’exercice intense - avant, pendant et après en réserve des glucides et dont la fonction anabolisante stimule la
réparation musculaire.
Une ration d’attente peut être prévue afin de patienter jusqu’au début
de l’échauffement, notamment pour les sujets stressés avant la compé-
tition ou pour compléter le repas précédent s’il a été insuffisant. 3/ Récupération musculaire. Les efforts, surtout lorsqu’ils sont
Règle : Apporter un minimum de glucides, sans excès, afin d’éviter intenses et/ou longs, provoquent des lésions musculaires. Dans
des “ lourdeurs ” d’estomac, voire une hypoglycémie réactionnelle, la ½ heure qui suit l’effort, pourvoir à un apport de protéines pour
privilégier la forme liquide, car facilement assimilable, qui présente relancer l’anabolisme musculaire. Idéalement, apporter entre 10 et
en plus l’intérêt d’apporter de l’eau et de lutter ainsi contre la déshy- 20 g de protéines de bonne valeur biologique : yaourt à boire sucré
dratation. ou blanc de volaille ou fromage blanc maigre sucré ou barres hyper
protéinées de l’effort.
Conseil : ¼ de l boisson d’attente, au fructose, par ½ h d’attente, en
Ne pas oublier la tolérance digestive de l’athlète.
petites prises régulières

Stratégie de récupération maintenue sur 24 h


2. Pendant
La balance hydrique et électrolytique se poursuit sur 24 h par la
Les objectifs nutritionnels sont : reprise d’une hydratation régulière et habituelle avec alternance
- Réhydrater afin de compenser les pertes en eau d’une eau peu minéralisée et d’une eau bicarbonatée ou une boisson
- Préserver le plus longtemps possible les réserves en glycogène de récupération du sportif. La récupération énergétique est mainte-
musculaire nue avec les repas prévus aux heures habituelles (crudités ou potage,
- Empêcher un déficit en sodium viande maigre, oeufs ou poisson, féculents, fruit, laitage et/ou dessert
Aussi, pour des épreuves de : amylacé…).
- courte durée : l’eau seule suffit ;
- moyenne durée (semi-marathon, sports collectifs...) : boissons
Hydratation
d’effort isotoniques, jus de fruits dilué + sel.
L’exercice musculaire s’accompagne de pertes +/- importantes en
- longue durée (marathon, triathlon, course cycliste….): boissons
eau, par voie métabolique, respiratoire et surtout cutanée (sueur).
d’effort isotoniques ou jus de fruits dilué, ajout de sel, aliments
Chez les sportifs bien entraînés, la sudation est en moyenne de 1,5 à
solides (fruits secs, céréales, gâteaux secs, etc.)
2,5 l/h. Il est donc primordial de compenser ces pertes hydriques en
- très longue durée (triathlon Ironman, ultra trail, course cycliste
buvant avant, pendant et après l’effort. La sensation de soif ne doit
> 200km…) : alimentation identique à la précédente avec un apport
pas être le déclencheur de la prise de boisson.
en protéines animales régulier au cours de l’effort (aliments ou
boisson de l’effort). Durant l’activité sportive, toute déshydratation s’accompagne d’une
chute des performances physiques et intellectuelles (une perte de
poids corporel de 1 % par déshydratation entraîne une diminution
3. Après : stratégie de récupération axée sur 3 points des performances sportives à hauteur de 10 %). Ces pertes en eau
Dans l’immédiat ou au plus près de l’effort (au maximum dans sont accompagnées de pertes minérales importantes lors d’efforts
l’heure qui suit la fin de l’effort) : prolongés.
1/ Réhydratation. But : Compenser rapidement les pertes Les conditions climatiques (la chaleur, le vent) ainsi que l’altitude,
hydriques consécutives à une déshydratation, tamponner la pratique d’une activité indoor et le stress, augmentent les pertes
l’acidité musculaire et restaurer l’équilibre hydro électrolytique. sudorales.
Recommandations pratiques : se peser avant/après l’effort pour Recommandation pratique : boire régulièrement pour compenser
une « auto-évaluation » de son état d’hydratation en fonction de la les pertes hydriques en tenant compte des conditions climatiques.
couleur des urines (urines claires). En pratique, boire 10 à 15cl toutes les 10 à 20 minutes, une boisson
Par exemple, pour une perte de poids correspondant à une perte isotonique, (20 - 60 g de glucides par litre d’eau, quantités moindres
d’eau de 500 g, boire le double en liquide soit 1L (eau minérale riche à adapter selon la chaleur) contenant des électrolytes (dont sodium)
en bicarbonates type Quézac® ou Arvie® ou St Yorre®, Vittel®, pour des efforts supérieurs à 3 heures. Pour des efforts en moyenne
potage, infusion sucrée, et/ou boisson de récupération du sportif). inférieurs à 1h30, une eau peu minéralisée pourra convenir.

35, allée Vivaldi 75012 Paris - Tél. 01 40 02 03 02 - Fax 01 40 02 03 40 - E-mail : afdn@afdn.org - www.afdn.org

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