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Tradition de culpabilité
de la mère ou de
culpabilité
parentale 1990 2019
1980 SLP: dysphagie pédiatrique TAP (Goday
(ASHA) et al., 2019)
Dichotomie organique vs non
Théories attachement Cadre conceptuel
1970 organique (Cupoli, 1980)
encore bien ancrées transdisciplinaire
Inadéquation de la FTT (Failure to thrive): retard de
croissance ARFIF
mère nourricière
(Fishoff et al, 1971) Anorexie infantile (Chatoor, 1983) Trouble alimentaire
1945 NOFT (Non organic failure thrive): Problème alimentaire
Carence maternelle retard de croissance non organique Comportements inappropriés
cause du retard de (culpabilité parentale) (Skuse, 1985) aux repas
croissance (Spitz, 1945) Refus alimentaires
Figure 1 : Évolution du concept : traduction et adaptation personnelle d’après Estrem et al. (2017)
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L’alimentation, par sa complexité, se situe à un carrefour par des habitudes d’absorption orale dues à un manque
entre de nombreuses disciplines médicales (ex : de nourriture ou conformes à des normes culturelles (ex :
pédiatrie, ORL, gastroentérologie, pédopsychiatrie) et régimes alimentaires non adaptés).
paramédicales (ex : logopédie, kinésithérapie, diététique,
ergothérapie). Chacune des disciplines a naturellement Au niveau médical, le TAP peut être observé dans le
tendance à mettre le focus sur son champ d’action cadre de nombreuses pathologies, malformations et
spécifique. Cette vision unilatérale n’est pas sans maladies, notamment :
conséquences pour l’enfant et sa famille ; elle risque
de retarder l’identification et le traitement des enfants • Les altérations de la structure et/ou du
avec troubles alimentaires (Bahr & Johanson, 2013). fonctionnement du système cardiorespiratoire et
Ainsi, l’âge moyen du début de prise en soins spécialisés neurologique associées à une dysphagie : les enfants
d’un enfant présentant des troubles alimentaires est de présentant une cardiopathie sont susceptibles de
2 ans. Or, les parents ont souvent signalé un problème vivre des hospitalisations prolongées, voire des
plus tôt dans la vie de l’enfant (Rommel et al., 2003). Les séjours en soins intensifs durant lesquels ils prennent
premiers signes d’alerte sont parfois hétérogènes et non du retard dans l’acquisition de leurs compétences
spécifiques : il n’est pas toujours évident de différencier alimentaires. La dysphagie peut se manifester par
des difficultés d’alimentation qui s’inscrivent dans un des infections des voies respiratoires répétées (ex :
processus développemental, par exemple la réponse pneumonie), mais également par des manifestations
néophobe identifiée chez près de 70 % des enfants de cliniques plus discrètes identifiées par un examen
24 mois (Birch, 1987), d’un réel trouble alimentaire. En objectif de la déglutition ou suspectées suite à
présence de signes d’alerte, convient-il de proposer des refus de s’alimenter. Les enfants avec troubles
à l’enfant et à sa famille une attente attentive ou neurologiques ont un risque accru de TAP : avec la
une réelle intervention (Patel, 2013) ? Pour proposer croissance, leurs besoins nutritionnels augmentent
des soins de qualité dans ce domaine, un consensus mais leurs compétences alimentaires ne se
interdisciplinaire est indispensable. C’est pourquoi, développent pas en parallèle. Lorsqu’une dysphagie
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Goday et al. (2019) proposent la terminologie « Pediatric neurogène est observée durant la petite enfance le
feeding disorder » ou PFD, traduit littéralement en langue risque de morbidité et de mortalité par aspiration
française par « Trouble alimentaire pédiatrique » ou TAP. chronique augmente.
Cette terminologie unificatrice résultant d’un consensus
• Un dysfonctionnement du tractus gastro-intestinal
entre professionnels de différentes disciplines
supérieur : anomalies ou maladies gastro-intestinales
(pédiatres gastro-entérologues et nutritionnistes,
(intolérances alimentaires, vomissements chroniques),
neuropédiatres, dentistes, diététiciens, psychologues,
anomalies oropharyngées et laryngées, reflux
logopèdes, ergothérapeutes) s’inscrit dans le cadre de la
gastro-œsophagien, œsophagite à éosinophiles,
Classification Internationale du Fonctionnement (OMS1).
troubles de la motilité de l’œsophage ou des
Elle s’appuie sur quatre composantes : le statut médical,
intestins, séquelles d’atrésie œsophagienne opérée,
le statut nutritionnel, les compétences alimentaires et
intolérance au volume alimentaire, gastroparésie
les préoccupations psychosociales.
(problème de vidange gastrique) observée chez les
enfants avec statut médical complexe.
Qu’est-ce que le « trouble alimentaire • Les maladies des voies respiratoires et pulmonaires,
pédiatrique » ? les maladies pulmonaires chroniques (ex : la dysplasie
broncho-pulmonaire du prématuré)
Le trouble alimentaire pédiatrique (ensuite TAP) est une • Les retards de développement et troubles neuro-
altération de l’absorption de nutriments par voie orale développementaux : On peut observer chez
qui n’est pas adaptée à l’âge (ex : un enfant de 6 ans qui les enfants présentant ce type de trouble, en
mange uniquement des purées mixées sans grumeaux) et particulier les troubles du spectre de l’autisme, une
qui persiste au moins deux semaines. Goday distingue consommation insuffisante de nutriments pour
le TAP aigu (entre deux semaines et trois mois) et le permettre une croissance normale. Les retards
TAP chronique (persistant au-delà de trois mois). Plus moteurs et cognitifs sévères sont généralement
précisément, cette altération consiste en une difficulté corrélés à d’importantes difficultés d’alimentation.
à consommer une quantité et/ou une variété d’aliments
adéquats ; il peut s’agir d’un refus ou d’une incapacité
de manger et de boire des quantités suffisantes pour Au niveau nutritionnel, on identifie des restrictions
maintenir des apports nutritionnels adéquats et assurer au niveau de la qualité, la quantité et/ou de la variété
la croissance de l’enfant (Yang, 2017). Cette altération des aliments liquides ou solides consommés avec
est associée à au moins un des éléments suivants : un pour conséquences la malnutrition, la dénutrition, des
dysfonctionnement médical, un dysfonctionnement carences ou de la toxicité et parfois la surnutrition.
nutritionnel, un dysfonctionnement des compétences
alimentaires et/ou un dysfonctionnement psycho-social. Pour comprendre l’impact de ces restrictions sur la
Le trouble alimentaire pédiatrique n’est causé ni par des santé de l’enfant, il convient de faire la différence
processus cognitifs compatibles avec des troubles de la entre macro et micronutriments : les macronutriments
nutrition (ex : anorexie, altération de l’image corporelle), ni fournissent des calories et donnent de l’énergie ;
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www.who.int/fr
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ce sont les lipides, les glucides, les protéines. Les Les compétences alimentaires concernent tous les aspects
micronutriments n’ont pas réellement de rôle sensori-moteurs en lien avec la fonction d’alimentation. Le
énergétique, mais ils sont indispensables au bon développement alimentaire du jeune enfant se développe
fonctionnement de l’organisme ; ce sont les vitamines en parallèle de son développement morpho-physiologique
(ex : A, C, E), les minéraux (ex : fer, cuivre, magnésium) et moteur (Bruns & Thompson, 2012). En un peu plus
et les oligo-éléments (ex : iode, cuivre, sélénium, fluor). de deux ans, l’enfant passe d’une alimentation réflexe
spécifique de l’allaitement aux patterns de l’alimentation
La malnutrition est caractérisée par des apports adulte (Morris et Klein, 2000). Durant ces deux années,
en nutriments insuffisants pour répondre aux l’anatomie oropharyngée et le mode de déglutition se
besoins nutritionnels : l’enfant peut présenter des modifient, permettant ainsi au nourrisson de passer du
déficits cumulatifs en énergie, en protéines ou mécanisme « Suckling-Feeding-Swallowing » (SFS) vers le
en micronutriments avec un impact négatif sur sa mode de déglutition de l’adulte (Maynard et al., 2020).
croissance, son développement et sa santé en général. Le mécanisme SFS est caractérisé par un comportement
La malnutrition concerne entre 25 à 50 % des enfants d’alimentation continu durant lequel le nourrisson ne
atteints de TAP et elle est plus fréquente chez les enfants fait pas de pause pour respirer : grâce à la position haute
en cas de maladies chroniques ou de troubles neuro- du larynx, l’épiglotte vient se verrouiller contre la partie
développementaux. La dénutrition (Hankard et al., 2012) postérieure du voile du palais (luette), permettant ainsi
s’installe de manière progressive lorsque les besoins de créer des canaux séparés pour une simultanéité de la
alimentaires de l’enfant ne sont plus rencontrés par respiration par voie nasale et de la déglutition (fig. 3).
les apports alimentaires. Elle se base sur un diagnostic
clinique caractérisé par une perte de poids, une perte
de la masse maigre (ex : atrophie musculaire) et un
ralentissement de la croissance.
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Hyposensibilité Hypersensibilité
Les troubles fonctionnels oro-moteurs génèrent des l’environnement alimentaire. Des dysfonctionnements
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Développement Santé mentale Influence sociale Environnement
Le dysfonctionnement psycho-social peut avoir diverses des aliments préférés, biberon au-delà de l’âge
conséquences : approprié, etc.). Ces stratégies ont pour intention
d’améliorer l’état nutritionnel de l’enfant, toutefois,
• les aversions alimentaires « apprises » : l’enfant si elles sont inadaptées, elles contribuent à
développe des stratégies d’évitement et des pérenniser ou à aggraver les dysfonctionnements
comportements aversifs en raison de la répétition de l’alimentation.
d’expériences négatives précoces ;
• le stress et la détresse soit chez l’enfant, soit chez le
parent/soignant ; La prise en charge logopédique de
• des comportements perturbateurs actifs (ex : l’enfant avec TAP : choisir le meilleur
repousser les aliments, s’enfuir, frapper, crier) ou traitement possible.
passifs (ex : refuser, fermer la bouche) incompatibles
avec l’alimentation ; L’ASHA2 recommande un panel de bonnes pratiques
• de la sélectivité alimentaire (« mangeur chipoteur ») : qui peuvent être ventilées à la lumière des quatre
l’enfant consomme une variété limitée d’aliments composantes de Goday (fig. 6).
(ex : moins de 20 aliments différents), exclut de son
alimentation une ou plusieurs catégories d’aliments La rééducation logopédique doit être fonctionnelle et se
(ex : pas de fruit, pas de légume), refuse de goûter concentrer aussi vite que possible sur l’alimentation afin
les aliments nouveaux (néophobie) ; de minimiser les comportements inappropriés. La nature
multidimensionnelle des troubles de l’alimentation
• un régime et/ou des habitudes alimentaires chez l’enfant requiert une approche interdisciplinaire
inadaptés à l’âge (ex : un enfant de 6 ans ne mange (intégrant le logopède) tant pour l’évaluation que
que des petits pots du commerce dédiés aux enfants le traitement. Dans tous les cas, la prise en charge
de 6 mois) ; logopédique, si elle est indiquée, ne sera entamée
• du « grazing » : l’enfant mange de petites quantités qu’après un examen médical et nutritionnel complet.
de nourriture tout au long de la journée sans faire de
réel repas, conduisant à un faux sentiment de satiété
et à une consommation globale souvent réduite ;
• l’utilisation par le parent/soignant de stratégies
inappropriées (ex : forçage, présentation uniquement
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www.asha.org
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Médical Nutritionnel Compétences Psycho-social
alimentaires
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www.beckmanoralmotor.com
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orale. Selon la revue de littérature réalisée par Morris • L’enfant et sa famille sont intégrés au moment de
(2017), quelques études soutiennent l’utilisation des la planification et de l’implémentation du plan de
exercices oro-moteurs pour réduire la poussée de la soin. Le clinicien tient compte des préférences et
langue (notamment le protocole de Beckman3), mais dans habitudes alimentaires de la famille. La notion de
l’état actuel des connaissances, aucune preuve d’autres « patient partenaire » prend ici tout son sens : la mise
avantages ne peut être mise en évidence. en commun de savoirs respectifs et complémentaires
dans un processus de concertation est indispensable
si l’on vise l’implication de la famille dans les soins et
2.3 L’intervention sensori-motrice son autonomie (Lecocq at al., 2018).
Les fonctions sensori-motrices orales concernent tous • L’objectif de la prise en charge est d’améliorer
les aspects et mouvements de la cavité orale et du ou de restaurer l’alimentation par voie orale. Les
pharynx, jusqu’au niveau du sphincter œsophagien exercices et aménagements proposés doivent être
supérieur, au moment où la nourriture entre dans fonctionnels et améliorer aussi vite que possible la
l’œsophage (Arvedson, 2019). L’intervention sensori- prise orale de nourriture.
motrice est multimodale : elle est directe lorsqu’elle
• L’adaptation de la posture et de l’installation de
propose à l’enfant des exercices oraux afin d’encourager
l’enfant visent l’alignement structurel tête-cou-
l’exploration buccale et d’améliorer les mouvements et
tronc afin d’améliorer la tenue de la tête, éviter
patterns. Elle est indirecte, lorsqu’il s’agit notamment
les mécanismes compensatoires pathologiques et
d’aménager l’environnement ou de travailler sur la
obtenir une déglutition sécurisée.
posture et l’installation de l’enfant. Les stimulations des
structures orales doivent être réalisées avec précaution; • Le travail du tonus et des patterns de la mandibule,
en effet, les gestes invasifs peuvent générer des de la langue, des lèvres, des joues et du voile du
mécanismes aversifs chez l’enfant. palais visent à remplacer les mouvements anormaux
et à améliorer la coordination des mouvements
Le plan de soins logopédiques s’articule autour de durant l’alimentation.
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Améliorer la préparation à l’alimentation
Améliorer la coordination
Normaliser les expériences sensorielles orales au repas En lien avec les aliments
2.4 L’implémentation de l’apprentissage moteur • fournir une rétroaction extrinsèque : l’adulte agit
comme un guide pour l’enfant en lui donnant des
Sheppard (2008) met en évidence quelques stratégies informations sur l’adéquation des performances.
influençant l’efficacité de l’apprentissage oro-moteur et Ainsi, le plaisir de l’adulte lors de la performance de
l’adéquation des performances en cas de déficience oro- l’enfant est particulièrement utile aux débutants et
motrice : fait office de renforcement (McKirdy et al., 2008).
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bénéficient d’un soutien empirique solide : l’efficacité Les méthodes par inhibition ont pour objet de réduire
des thérapies alimentaires comportementales est la fréquence des comportements alimentaires
démontrée par des paramètres objectifs et mesurables problématiques, par la mise en place de différentes
et pour des pathologies de base variées : trisomie 21 procédures telles que l’extinction qui consiste à négliger
et enfants avec histoire médicale complexe (Eckman et le comportement problématique, à ne pas y prêter
al., 2008), TSA (Peterson, 2016), mangeur « chipoteur » attention (ex : ignorer les cris, le nauséeux) ; l’application
(Babik, 2021), syndrome de charge (Smith, 2021), etc. d’une conséquence négative après l’observation
Les prises en charge comportementales impliquent un du comportement problématique (ex : ramasser les
entraînement des parents : en effet, les parents ne sont aliments jetés par terre) et la désensibilisation en
pas nécessairement conscients qu’ils peuvent renforcer exposant progressivement l’enfant au stimulus-cible
les comportements négatifs de leur enfant. Par ailleurs, jusqu’à l’acceptation de sa présence (ex : approcher
les parents sont en première ligne pour le transfert et la progressivement la cuillère de la bouche de l’enfant, laisser
généralisation des acquis. Ces interventions sont toujours l’aliment devant l’enfant jusqu’à ce qu’il s’apaise).
réalisées en parallèle avec une surveillance médicale et
nutritionnelle des enfants ; en effet, il est requis que le Les méthodes environnementales mettent l’accent sur
patient soit jugé physiologiquement prêt (ex : s’autoriser l’environnement lors des repas, en contrôlant les stimulus
une légère perte de poids le temps de l’apprentissage). et en privilégiant un cadre sans distracteurs. Elles visent
un régime alimentaire et des ustensiles adaptés au
Les méthodes par renforcement sont axées sur la développement de l’enfant. Elles mettent en place le
contingence caractérisée par la vitesse de réaction de principe d’exposition répétée, en présentant de manière
la réponse donnée à l’enfant. Le renforcement peut répétée les aliments-cibles à l’enfant : l’appréciation d’un
être positif : l’adulte félicite, récompense l’enfant aliment est un apprentissage (Issanchou & Nicklaus, 2018).
lorsque le comportement cible est observé dans En termes de timing, elles déterminent les horaires des
l’optique d’augmenter la probabilité de reproduction repas pour tenter de promouvoir la motivation par la
du comportement. Dans ce cas, il s’agit d’un stimulus faim, limitent la durée des repas (maximum 30 minutes)
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Premièrement, il appartient au clinicien d’essayer • modélisation de l’intervention par le logopède,
de comprendre pourquoi l’enfant a un trouble du le(s) parent(s) observe(nt) ;
comportement alimentaire (ex : cracher), à quel moment
• intervention conjointe, le logopède donne un
cela se produit (ex : avec quel type d’aliments), quelles
feedback au(x) parent(s) ;
en sont les manifestations et ce que l’enfant cherche à
obtenir ou à éviter par son comportement. Comprendre • reproduction de l’intervention par le(s) parent(s) à
et analyser le trouble du comportement alimentaire domicile le jour même.
implique l’observation d’un repas en contexte naturel
en s’intéressant d’une part à l’enfant et d’autre part Cet entraînement parental vise notamment à augmenter
aux réponses que donne le parent à l’enfant. Une fois les compétences parentales dans le domaine alimentaire, à
la situation cernée, le clinicien peut aider les parents à leur enseigner des techniques de présentation d’aliments
comprendre le comportement de l’enfant pour réagir efficaces, à augmenter la modélisation et à gérer la
de manière appropriée et ainsi permettre à l’enfant de néophobie. Lorsque les difficultés sont trop importantes,
réagir adéquatement. avec des répercussions graves sur la santé de l’enfant ou la
santé mentale de la famille, il convient parfois de recourir à
Comme dans toute prise en charge logopédique, les effets des programmes de guidance multidisciplinaires intensifs
de la prise en charge sont contrôlés par des variables à domicile, ambulatoires ou résidentiels, dont l’efficacité à
objectives et mesurables. Dans le domaine du TAP, citons court et long termes est démontrée (Shalem, et al., 2016 ;
par exemple la taille des bouchées acceptées (de 0,5 CC Silverman et Begotka, 2018).
à 2 CC), le pourcentage de bouchées acceptées (nombre
de bouchées acceptées divisé par le nombre de bouchées Des sessions collectives de guidance, permettent à des
présentées * 100), la propreté de la bouche après couples de parents de comprendre le TAP, d’apprendre les
déglutition, à vérifier avec un écouvillon ou « Toothette techniques de présentation des aliments, de s’entraîner
» (fig. 11) , une grille d’observation des comportements aux stratégies enseignées dans un environnement
aux repas, le nombre d’aliments acceptés, les quantités structuré et de les généraliser à domicile. La dynamique
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absorbées (ex : Protocole d’évaluation du TAP, Grevesse, de groupe suscite un soutien et une motivation entre
Morsomme, Hermans, 2022). pairs et le partage d’un vécu souvent commun (Evrard,
Thomas, Grevesse, Leybaert, 2019). Dans ce domaine,
la télépratique, à condition qu’elle soit dispensée
par des cliniciens spécialisés permet d’observer des
améliorations sur des variables comportementales,
telles que la mise en place de routines lors des repas,
l’acceptation d’ustensiles en bouche, l’acceptation
d’aliments nouveaux , sur des variables fonctionnelles,
telles que le contrôle salivaire ou la consommation des
liquides à la paille et enfin sur la qualité de vie des familles
(Hill et Miller, 2012, Malandraki et al., 2014, Raatz, 2021).
Figure 11 : Écouvillon pour soins buccaux
DOSSIER • HORS-SÉRIE 22
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