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Les risques liés à l'usage du téléphone portable et leur

représentation médiatique : l'exemple de trois quotidiens


français
Cécile Martha, Myriam Coulon, Marc Souville, Jean Griffet
Dans Santé Publique 2006/2 (Vol. 18), pages 275 à 288
Éditions S.F.S.P.
ISSN 0995-3914
DOI 10.3917/spub.062.0275
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REVUE DE
LITTÉRATURE

Santé publique 2006, volume 18, no 2, pp. 275-288

Les risques liés à l’usage


du téléphone portable et
leur représentation médiatique :
l’exemple de trois quotidiens
français
Risks linked to mobile phone use
and how they are portrayed in the media :
examples from three daily newspapers
C. Martha (1), M. Coulon (2), M. Souville (3), J. Griffet (1)

Résumé : Cette étude analyse la manière dont trois quotidiens français (Libération,
Le Monde, Le Figaro) véhiculent des informations liées au risque du téléphone
portable de 1995 à 2002. Quantitativement, les risques physiques inhérents aux
ondes électromagnétiques sont les plus traités, suivis de ceux liés à l’utilisation du
téléphone au volant d’un véhicule. Les risques « sociaux » relatifs aux nuisances
sonores et aux incivilités sont très minoritaires.
La représentation médiatique des risques physiques liés au téléphone portable
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renvoie à deux dimensions distinctes : l’une collective, concernant le risque lié aux
ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais ; l’autre individuelle, relative
aux ondes émises par le téléphone portable et à son éventuelle utilisation au volant
d’un véhicule.
Les études scientifiques controversées et le caractère incontrôlable des risques
associés aux ondes suscitent plus de craintes et de débats que le risque lié à la
double-tâche qui consiste à téléphoner et conduire. Ce dernier est scientifiquement
prouvé, mais subjectivement plus contrôlable.

(1) UPRES EA 3294 « Sport, Loisir, Santé », Faculté des Sciences du Sport, Université de la Méditerra-
née, 163 avenue de Luminy CP 910, 13288 Marseille cedex 09, France.
cecile.martha@staps.univ-mrs.fr - Tél. : 04 91 17 04 39
jean.griffet@staps.univ-mrs.fr - Tél. : 04 91 17 04 75
(2) Réseau de Cancérologie Oncosud, 34A avenue du Moulin de Notre Dame, 84000 Avignon.
myriam.coulon@reseau-onconsud.org - Tél. : 04 32 76 27 66
(3) UPRES EA 849, UFR de Psychologie, 29 avenue Robert SCHUMAN, 13621 Aix-en-Provence Cedex
- souville@up.univ-mrs.fr

Tiré à part : C. Martha Réception : 25/10/2005 - Acceptation : 06/03/2006


276 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

Summary : This study analyses how three French daily newspapers (Liberation, Le
Monde, Le Figaro) convey information on the risks associated with mobile phone use in
the period from 1995 to 2002. Quantitatively, the physical risks inherent to the low-
intensity, electro-magnetic waves are most frequently reported, followed by those
linked to mobile phone use while driving. « Social » risks, such as those related to noise
or uncivil behaviour, are amongst the most rarely communicated. In general, the media
present two types of physical risks connected to mobile phone use : the collective
ones, which cover the low-intensity electro-magnetic waves which are emitted from the
antennas on signal base stations, and the individual ones, which concern the waves
produced by the mobile phone itself, and the danger associated with its use by a driver
while operating a motor vehicle. Controversy surrounding the current scientific studies
and the uncontrollable character of the risks linked to the low-intensity, electro-magnetic
waves instill much more fear and debate than around those related to the combination
of driving while talking on the telephone. While this latter point is scientifically proven, it
is also subjectively under control.

Mots clés : téléphone portable - risques - quotidiens français.


Key words : mobile phone - risks - French newspapers.

Ce travail a été réalisé dans le cadre conjointe à d’autres activités dange-


reuses comme la conduite automobile
du programme cognitique 2000 (Nou- ont été mis en évidence par de nom-
velles Technologies et Cognition), breuses études [17, 12, 15, 11]. Ceux
projet n° N55, intitulé : « Le téléphone liés aux radiations électromagnétiques
portable : perception des risques et émises par les téléphones et les an-
incidence objective de son utilisation
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tennes-relais ont également fait l’objet
lors de la conduite automobile ». de nombreux travaux [5, 6, 9, 18, 19,
20]. Ils font l’objet de la vigilance de
Introduction l’Organisation Mondiale de la Santé
[14], même si leur mise en évidence
Depuis la fin de l’année 1997 [2], le reste faible et controversée [4, 13].
téléphone portable a envahi notre uni-
vers quotidien et concerne en 2004 Qu’elles proviennent de la science,
plus de 65 % des Français (4) . Si ce des opérateurs de téléphonie mobile,
phénomène a profondément modifié des associations d’opposants natio-
les interactions sociales [22] et peut nales ou locales, ou encore des
porter atteinte au lien social [8, 7, 3], il instances gouvernementales, les in-
est surtout associé à des dangers formations relatives aux risques phy-
réels ou supposés pour la santé. Les siques liés au téléphone portable ali-
risques physiques liés à une utilisation mentent l’imaginaire collectif à travers
les supports médiatiques. Devant l’im-
portance des débats occasionnés au
(4) Selon l’enquête « Conditions de vie et aspira- sujet de ces risques, l’objectif de cette
tions des français » réalisée en 2004 par le étude est d’analyser la manière dont
CREDOC à la demande de l’Autorité de Régula-
tion des Télécommunications (ART) et du Conseil les médias présentent les dangers du
Général des Technologies de l’Information (CGTI). téléphone portable.
REPRÉSENTATION MÉDIATIQUE DES RISQUES LIÉS AU TÉLÉPHONE PORTABLE 277

Méthodologie sonore et d’incivilité apparaissent


comme un thème mineur.
Une analyse de contenu diachro-
nique de la presse nationale est réali- Analyse de contenu diachronique
sée à partir des 120 articles portant
sur les risques liés au téléphone por- L’évolution du nombre d’articles pu-
table diffusés dans trois quotidiens bliés dans la presse en fonction des
français : « Le Monde », « Le Figaro » trois catégories de risques identifiées
et « Libération ». Ce choix de la pres- est représentée dans la figure 1.
se quotidienne tient compte de la di-
versité idéologique. La fréquence de Le risque social
parution du corpus permet en outre Le risque « social » se manifeste
de restituer de la manière la plus ex- sous trois formes : le manque de sa-
haustive possible la sensibilité des voir-vivre et de correction des usagers
journalistes aux évènements en ma- du téléphone portable ; le conflit en-
tière de téléphonie mobile. Les paru- gendré entre usagers et non-usagers ;
tions sont analysées à partir de l’an- les mesures de répression et/ou de
née 1995, jusqu’ au milieu de l’année prévention nécessaires.
2002 qui marque un point culminant
dans les controverses et les mobilisa- Dès 1995, un article du Monde (M1)
tions locales autour du sujet des traite de la profanation des lieux de
risques sanitaires liés au téléphone paix, des protestations des non-usa-
portable [2]. gers, alors majoritaires. Ce désordre
social engendre des interdictions et
des mesures préventives : définition
Résultats de zones interdites, comme les biblio-
thèques ou les compartiments « voya-
geur » dans les trains (F1) , messages
Analyse descriptive
diffusés au cinéma pour éteindre son
téléphone avant le film (F2). Outre des
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Les 120 articles collectés sont à peu
près également répartis dans les trois règles de savoir-vivre facilité par l’uti-
journaux : 38 dans Le Monde et Le lisation du renvoi d’appel, du mode
Figaro, et 44 dans Libération. Trois vibreur, de la fonction « texto » (M2), le
types de risques sont évoqués : les code de bonne conduite préconise de
risques sanitaires liés aux ondes élec- parler calmement et à voix basse (M3).
tromagnétiques ; les risques liés à son En 2001, une association « anti-por-
utilisation au cours de la conduite au- table » propose des conseils pour
tomobile et les risques « sociaux » limiter l’utilisation et déclare le 6 fé-
(nuisances sonores et incivilité). vrier, jour de la St-Gaston (5), journée
mondiale sans téléphone portable
(M4 ; F3).
Le risque sanitaire lié aux émissions
d’ondes électromagnétiques prove-
nant des appareils téléphoniques Le risque lié à la double-tâche
portables et des antennes-relais est le conduire-téléphoner
plus abordé par les trois journaux
Les articles qui se réfèrent aux
(81 occurrences sur 120). Le risque
risques de téléphoner en conduisant
associé à la conduite automobile figu-
s’appuient sur trois types de sources :
re en deuxième position (28 articles).
Avec seulement onze articles recen-
sés, les risques sociaux de nuisance (5) En référence au célèbre refrain de Nino Ferrer.
278 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

40
35
Nombre d'articles parus

30
25
20
15
10
5
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Années
Risque social : incivilité et nuisance sonore
Risque lié à la double tâche conduire-téléphoner
Risque lié aux ondes électromagnétiques

Figure 1 : Evolution du nombre d’articles publiés dans la presse en fonction des catégories
de risque identifiées de 1995 à 2002.

les études scientifiques, les faits di- sesseurs de portable admettent utili-
vers comme les accidents de la circu- ser plus ou moins fréquemment leur
lation dus à l’utilisation du téléphone téléphone en conduisant.
portable, et les décisions politiques.
Au 1er semestre 2002, l’accent est
Fin 1995, un article du journal Le porté sur la prévention et la sensibilisa-
Monde (M5) présente l’enquête de l’IN- tion aux dangers de téléphoner en
RETS (Institut National de Recherche conduisant (M9 ; F6). De nouvelles tech-
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sur les Transports et leur Sécurité) sur nologies mains libres « permettant de
les effets de l’utilisation du téléphone téléphoner au volant en toute sécuri-
au volant : temps de réaction augmen- té », réconciliant ainsi sécurité routière
té, réduction de la vitesse, déviation et intérêt commercial, sont présentées
de la trajectoire et fixation du regard (F7). Des articles plus critiques discu-
droit devant. L’utilisation du kit « main tent la rigidité de l’article R.3-1 du code
libre » est préconisée. De 1997 à 1998 de la route (6) qui ne tient compte ni de
sont publiées des études qui montrent la vitesse effective ni des circons-
que l’usage du téléphone en voiture tances de la circulation (F8).
multiplie les risques d’accident par
quatre (F4 ; M6 ; L1 ; M7 ; F5 ; L2). Les risques liés aux ondes
En 2000, des articles traitent de la électromagnétiques
première campagne d’information de Les nombreux articles qui traitent
la sécurité routière « La pause s’im- du risque sanitaire associé aux ondes
pose », et associent aux messages de
prévention des résultats scientifiques
ou des messages de répression. (6) Cet article stipule que téléphoner en condui-
sant constitue une infraction au code de la route
En 2001, Le Monde (M8) évoque une dans la mesure où cet usage peut réduire la
enquête selon laquelle 40 % des pos- maîtrise du véhicule.
REPRÉSENTATION MÉDIATIQUE DES RISQUES LIÉS AU TÉLÉPHONE PORTABLE 279

électromagnétiques alimentent trois un doute en raison de leur manque de


positions : validité scientifique, et de la suspicion
1) Les doutes sur les effets sani- à l’égard de la recherche financée par
taires liés à l’usage du portable (ab- l’industrie. Bien que les industriels af-
sorption des ondes par le cerveau, tu- firment l’innocuité du téléphone por-
meurs cérébrales…) ne sont pas levés table, des effets biologiques démon-
par les résultats contradictoires de la trés (échauffement du cerveau)
recherche scientifique. Les articles in- justifient des recherches complémen-
voquent des résultats scientifiques qui taires. Les experts recommandent
attestent le risque sanitaire, le rejet- l’utilisation d’une oreillette.
tent, ou concluent à l’impossibilité de De 1997 à 1999, la majorité des ar-
trancher dans « l’état actuel des ticles parus font également état des
connaissances » et insistent sur la né- controverses scientifiques : certaines
cessité de poursuivre les recherches. études confirment (M12 ; L4) ou infir-
2) Les industriels de la téléphonie ment (F10) des effets délétères, tels
cellulaire, forts de l’absence d’effets qu’une augmentation des tumeurs
sanitaires démontrés, tentent de ras- du cerveau (F9). D’autres, plus réser-
surer les usagers. vées (L3 ; M13 ; L5), appellent d’autres in-
3) Les résultats scientifiques contro- vestigations et détaillent les raisons de
versés conduisent les politiques à la lenteur de la recherche : problèmes
appliquer le principe de précaution, de faisabilité et de méthodologie, que-
c’est-à-dire à prendre des mesures relles entre chercheurs (M13).
nécessaires et raisonnables pour faire Dans le doute scientifique, le Figaro
face à des risques éventuels, même interroge des chercheurs sur leur
sans disposer des connaissances utilisation du portable dans la vie quo-
scientifiques nécessaires pour en éta- tidienne (F11) . Libération (L5) cite un
blir l’existence (7). reportage de l’émission « Envoyé spé-
cial » où des scientifiques déclarent
Les risques individuels : l’utilisation
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être censurés par l’industrie, ce qui
du téléphone portable entraîne une vive contestation des
Les premiers articles sur les risques opérateurs (L6). Si certains journalistes
sanitaires du téléphone portable ap- parlent « d’hypothèses alarmistes », de
paraissent dans le journal Le Monde « fantasmes » générés par « l’emballe-
au cours de l’année 1996 (M10 ; M11). Ils ment de l’actualité » ou « nourris par
évoquent des risques physiques les journaux à sensation » (F12), le sujet
potentiels (maux de tête, cancer du commence à préoccuper les pouvoirs
cerveau, brûlures, maladie d’Alzhei- publics (M13). Le conseil des ministres
mer…), les procès d’usagers contre européens adopte les recommanda-
les fabricants de l’industrie de la télé- tions du comité de protection contre
phonie aux États-Unis accusés d’être les radiations non ionisantes concer-
à l’origine de certains cancers, et les nant les normes d’intensité et de
recherches scientifiques en cours. Les fréquence (F13).
premiers résultats ne démontrent pas En 2000, les articles rapportent tou-
d’effets sanitaires mais laissent planer jours des résultats scientifiques
controversés mais traitent davantage
que les années précédentes des pré-
(7) Pour une définition exhaustive du principe
de précaution en France, se référer à l’article occupations des pouvoirs publics face
L. 110-1 du Code de l’environnement. à ce risque sanitaire potentiel et de
280 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

l’adoption du « principe de précaution » pagnes publicitaires ciblées sur les


(L7) .Le rapport Stewart, travail d’ex- enfants pour éviter d’être la cible de
perts britanniques rendu en mai 2000, recours en justice (M16).
conclut à l’absence de danger pour la
population. Faute de données défini- Avec humour, un article de mars
tives, il propose de limiter l’usage du 2002 (L10) évoque le risque de troubles
téléphone portable des enfants (M14). musculaires dans l’abus de SMS. La
Un article du Figaro (F14) critique le majorité des articles traite surtout des
bien-fondé de l’application du principe mesures publiques d’interdiction et de
de précaution et souligne la contradic- prévention. Un article du Figaro (F16)
tion entre le constat scientifique de relate un fait divers survenu à Narbon-
l’absence de risques et l’attente du ne : s’appuyant sur le principe de pré-
grand public de mesures de précau- caution énoncé dans le rapport Zmi-
tion. Pour Libération (L8) au contraire, le rou [26], le maire de la ville a émis un
principe de précaution permet de décret qui interdit d’utiliser le télépho-
concilier les enjeux de santé publique ne portable dans les établissements
avec les enjeux économiques. De leur scolaires. En matière de prévention,
côté, les fabricants multiplient les ini- des dépliants à vocation pédagogique
tiatives pour montrer leur préoccupa- recommandent d’éviter de téléphoner
tion envers la santé des utilisateurs : en se déplaçant et de préserver les
contribution aux programmes de re- zones sensibles du corps (L11 ; M17) .
cherche, respect des normes interna- Mais l’intérêt du téléphone portable
tionales, information du public (L9). n’est-il pas de pouvoir être utilisé en
se déplaçant ? Et les résultats scienti-
Les thématiques abordées dans les fiques ne serviraient-ils qu’à couvrir
articles de l’année 2001 (n = 11) se dis- la responsabilité des hommes politi-
tinguent peu de celles de 2000. Les ques ? Telles sont les questions po-
études scientifiques se succèdent, sées en juin 2002 (F17 ; F18), qui relayent
telles un « roman-fleuve » (F15). En ma- les échanges du colloque du 30 mai
tière de santé publique, le rapport Zmi- du Collège de France sur les risques
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rou [26] confirme la nécessité, en l’ab- du téléphone portable. Il apparaît né-
sence de certitudes scientifiques, de cessaire d’informer clairement les
réduire au maximum l’exposition du usagers et de restaurer la confiance
public par des « mesures d’évitement entre le public, les opérateurs et les
prudent » (M15). Ce rapport est l’objet scientifiques, de repositionner le dé-
de sept articles au cours du mois de bat sur un terrain rationnel (F18) et
janvier : l’usage par les jeunes enfants d’appliquer le principe de précaution
est déconseillé, comme le port de l’ap- en attendant des résultats fiables.
pareil à proximité des tissus sensibles
(ventre pour les femmes enceintes, go- Les risques collectifs : les ondes
nades pour les hommes), et l’utilisation émises par les antennes-relais
d’une oreillette est encouragée. Pour
le Figaro (F15), ces conseils de pruden- Le risque relatif aux ondes des an-
ce et la notification sur l’emballage de tennes-relais permet d’argumenter
la puissance d’ondes émises sont une quatre positions :
façon, pour les hommes politiques, de
dégager leur responsabilité. Un autre 1) la contestation et la lutte du pu-
article traite de la position des opéra- blic face à la prolifération des an-
teurs, leur choix d’informer leurs tennes-relais, et son exigence d’une
clients et de renoncer à des cam- réglementation, en l’absence d’études
REPRÉSENTATION MÉDIATIQUE DES RISQUES LIÉS AU TÉLÉPHONE PORTABLE 281

fiables sur les risques à long terme Cet abaissement ne semble pas
d’une exposition continue. scientifiquement fondé et répond plus
aux préoccupations du grand public
2) Si les études scientifiques sur les
qu’à la conclusion d’études (F14) . En
risques sanitaires à long terme des
outre, l’exposition au rayonnement
ondes des antennes-relais restent
des antennes-relais est de moindre in-
controversées, elles iraient plutôt dans
tensité que celle des rayonnements
le sens de leur innocuité, à la condition
émis par le téléphone portable (L14) .
de respecter les mesures de périmètre
Pourtant, des procédures judiciaires
de sécurité recommandées par
sont initiées par des habitants pari-
l’Union Européenne (UE).
siens contre les opérateurs, pour non
3) Face à la lenteur des études respect du périmètre de sécurité (L13).
scientifiques et à la pression de l’opi- Suite aux protestations des usagers,
nion publique, les pouvoirs publics les législateurs préparent une proposi-
appliquent le principe de précaution et tion de loi qui vise à préserver les
prévoient une carte d’implantation des écoles et les bâtiments sensibles (L14).
antennes-relais en interdisant de les En août 2000, des résultats préoc-
installer à proximité des écoles et des cupants voient le jour : ils évoquent un
hôpitaux. rayonnement des antennes-relais de
10 à 20 fois supérieur aux chiffres
4) Pour les opérateurs, certaines de
communiqués par les opérateurs.
ces mesures de sécurité sont non seu-
S’en suivent une querelle d’experts et
lement infondées mais dangereuses :
la contestation de ces relevés par
la restriction du nombre d’antennes-
France Telecom (L15 ; F19).
relais, par exemple, conduit à aug-
menter la puissance d’émission des
téléphones portables. Au cours de l’année 2001, la posi-
tion des protagonistes se radicalise.
Les premiers articles sur les risques En janvier, un rapport recommande
sanitaires liés aux antennes-relais pa- que « les bâtiments sensibles (hôpi-
raissent au printemps 2000. Un article taux, crèches ou écoles) situés à
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de Libération (L12) relate la constitution moins de 100 mètres d’une station de
d’un comité de défense parisien base, en milieu urbain, ne soient pas
contre la prolifération des antennes- atteints directement par le faisceau de
relais dont les ondes pourraient inter- l’antenne » (M8). De leur côté, les opé-
férer avec les organismes humains si- rateurs incitent les bailleurs des an-
tués à proximité. En l’état actuel du tennes-relais au respect des recom-
savoir, les scientifiques penchent pour mandations européennes (M16) . Les
l’innocuité des rayonnements des an- associations de défense de l’environ-
tennes, à condition, bien sûr, de ne nement et des consommateurs conti-
pas se tenir à moins de 2,50 mètres de nuent à lutter contre l’implantation des
l’antenne (la zone dite « de Frénel »). antennes (L16). Elles s’appuient sur la
C’est ce que concluait le rapport Ste- méconnaissance des conséquences
wart (F14). Mais des études plus pous- sanitaires des émissions d’ondes
sées s’imposent. Tandis que la France continues. Parmi le peu d’enquêtes
se conforme aux recommandations sur les populations vivant à proximité
européennes, des pays comme des antennes-relais, certaines obser-
l’Écosse, l’Italie ou la Suisse ont pris vent une augmentation des migraines,
des mesures plus strictes au nom des maux de tête et des cépha-
du principe de précaution, comme lées (F20) . Des décisions de justice
l’abaissement du seuil de sécurité (L8). donnent gain de cause aux usagers
282 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

inquiets. Une proposition de loi sug- et la perception qu’en a le grand pu-


gère de définir des périmètres de pro- blic » : les antennes-relais suscitent
tection excluant toute implantation plus de crainte que les téléphones
d’antennes-relais à proximité des bâti- portables qui engendrent pourtant une
ments sensibles et de donner aux col- exposition plus forte aux ondes élec-
lectivités locales la possibilité de refu- tromagnétiques. D’après le Pr. Zmirou
ser ces installations « pour des motifs [26], la raison de ce décalage de per-
esthétiques, sanitaires ou environne- ception provient de leur usage : les
mentaux » (F21). Ces mesures n’appa- antennes-relais sont dédiées à une
raissent pas justifiées aux yeux des utilisation collective, alors que le por-
scientifiques. La restriction des an- table a une utilité privée, qui constitue
tennes-relais « va à l’encontre d’une un avantage direct (F24).
diminution de l’exposition moyenne du
public car l’éloignement des stations
de base des habitants conduit, pour Discussion
maintenir la qualité de transmission, à
une augmentation de la puissance Si l’importance du téléphone por-
d’émission des stations de base, ex- table dans notre univers quotidien
posant ainsi davantage les utilisateurs soulève des questions à propos du
de mobiles » (M19 ; F22). Les opérateurs lien social, l’analyse de contenu révèle
contestent cette restriction (L17) . En que les risques « sociaux » liés au télé-
outre, les résultats de mesures réali- phone portable sont peu mentionnés
sées par l’Agence Nationale des Fré- par la presse (voir figure 1). La presse
quences (ANF) montrent que les ni- quotidienne est davantage sensible
veaux d’exposition restent très aux risques relevant du domaine de la
inférieurs aux valeurs recommandées santé publique. Les risques sanitaires
par l’UE, mais les associations de résultant de l’émission d’ondes élec-
consommateurs réclament des nor- tromagnétiques sur l’organisme hu-
mes plus sévères que celles de l’UE, main sont plus fréquemment traités
comme c’est le cas en Suisse et en que ceux liés à la double tâche qui
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Italie (L17 ; F23). consiste à téléphoner en conduisant.
L’irruption de tels débats publics pose
Les neuf articles parus au 1 er se- la question de leur origine. Le rapport
mestre 2002 n’apportent guère d’élé- d’enquête de Borraz et al. [2] précise
ments nouveaux, si ce n’est l’informa- que le territoire français est déjà cou-
tion d’un décret paru au Journal vert de 10000 antennes, en plein dé-
Officiel le 5 mai, prévoyant l’obligation ploiement depuis le début des années
des opérateurs de surveiller le niveau 1990, avant que n’émergent les pre-
d’exposition du public aux émissions mières mobilisations à partir de 1998.
des antennes-relais (L18). À la suite du De même, l’augmentation de la sensi-
colloque au Collège de France, Le bilité des journalistes sur ce thème ne
Figaro publie trois articles le 1er juin. Ils transparaît qu’à partir de 1999 (voir
rappellent que les études scienti- figure 1). Il semblerait que les débats
fiques, notamment celle de l’ANF, ont publics se soient enflammés malgré
démontré l’absence de dangers des l’absence d’effets sanitaires avérés et
ondes émises par les antennes-relais, reconnus officiellement. Ce décalage
et concluent que la polémique sur de perception entre experts scienti-
leurs effets biologiques « est révéla- fiques et grand public n’est pas nou-
trice du décalage croissant entre le veau : si le scientifique s’intéresse au
risque réel d’une technologie nouvelle versant objectif du risque, le grand
REPRÉSENTATION MÉDIATIQUE DES RISQUES LIÉS AU TÉLÉPHONE PORTABLE 283

public n’en aurait qu’un reflet défor- critique élaborée par Beck [1] : le sa-
mé. Selon Andreas Teuber [23], et voir accumulé devient de plus en plus
Jacques Theys [24], les individus complexe, hypothétique, étroitement
sous-estiment les risques familiers lié à des conventions méthodolo-
qu’ils prennent volontairement, croyant giques indécidables. L’éthique profes-
les maîtriser. Mais ils surestiment les sionnelle des scientifiques est en cau-
risques peu familiers, non choisis, qui se car les critères de scientificité
leur semblent incontrôlables. Ainsi, impliquent des délais importants. Dis-
téléphoner en conduisant n’effraie cordants, indécis et labiles, les dis-
guère : les individus connaissent le cours scientifiques discréditent la
risque et le minimisent, surtout science et alimentent les rumeurs.
lorsque la communication s’opère Pour extorquer une réponse tranchée
avec un kit mains libres [25]. Ils ont le aux experts, les journalistes interro-
sentiment de contrôler la situation, gent leur comportement de citoyens :
alors que la menace sanitaire liée aux continuent-ils à utiliser leur téléphone
ondes apparaît comme subie. Son ef- portable ? Dans les médias, la noble
fet n’est pas avéré et demeure encore, incertitude du savant est rétrogradée
à l’heure actuelle (8) , controversé [4, au registre de l’opinion. De plus,
13]. La nocivité n’est évaluable qu’à quelques articles témoignent de la
long terme et nul n’a la preuve d’être à partialité des recherches financées
l’abri de tumeurs cérébrales, qui n’ap- par l’industrie. La science est alors
paraîtront peut-être que très long- perçue comme complice de l’industrie
temps après l’exposition. On sait que téléphonique, associée à ses enjeux
le cancer n’est pas une maladie socia- économiques et incapable de produire
lement neutre : perçu comme incu- un discours univoque. Par consé-
rable et mortel, il constitue un mal ter- quent, les politiques appliquent le
rifiant dans la conscience collective principe de précaution qui consiste à
[21]. Nous dirons avec Luhmann [10] envisager le pire, et l’individu acquiert
que téléphoner en conduisant est un de l’autonomie, puisqu’il peut choisir
risque (un danger librement accepté et parmi une multitude de résultats
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individuellement évitable), tandis que contradictoires relayés par les médias.
l’exposition aux ondes électromagné- Mais en raison des services inesti-
tiques est un péril (à savoir un danger mables qu’il rend et de l’image du
refusé et soustrait au contrôle indivi- mode de vie qu’il donne, les usagers
duel). Les individus sont en fait plus du téléphone portable renoncent à
averses à l’incertitude qu’au risque. s’en séparer.
Les discours contradictoires et les
querelles des chercheurs évoqués Si le téléphone portable suscite
dans les articles conduisent à douter moins de crainte que les antennes-re-
de la science. Aucun des experts in- lais, qui émettent pourtant moins
terrogés par les médias n’est en me- d’ondes électromagnétiques, c’est
sure d’apporter une réponse définitive sans doute parce que son usage est
au problème de santé publique qui se privé, contrôlable et produit un avan-
pose. Le téléphone portable illustre la tage direct, par opposition aux sta-
tions de base qui sont dédiées à un
usage collectif, subies, et dont l’utilité
(8) Le 9 août 2005, l’OMS confirmait sur son site n’est pas immédiatement perçue. On
qu’en l’état actuel des connaissances, sa fiche peut mettre son téléphone portable
documentaire n° 193 publiée en 2000 sur « les
téléphones mobiles et leur station de base » était en mode veille, ne pas téléphoner ou
toujours valide. avoir une utilisation prudente, et
284 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

même choisir de ne pas en posséder, moindres que ceux générés par les
alors que les effets sanitaires poten- radios FM ou d’autres sources électro-
tiels des antennes-relais sont infligés magnétiques [26]. Les risques sani-
aux non-utilisateurs, pour peu qu’ils taires des champs électromagnétiques
vivent à proximité. de radio fréquences sont comparés à
ceux des lignes à haute tension qui ont
Dans le discours de la presse, le pro- soulevé des débats dans les années
cédé de mise à distance du risque, ef- 60. Ce type de relativisation du risque
fectué par les opérateurs et les fabri- est caractéristique du discours des in-
cants, relativise la menace en la dustries qui, mises en cause par les
comparant à d’autres jugées plus pro- médias, tentent de démontrer que le
bables, plus fréquentes, et d’une gra- risque dont on les tient pour respon-
vité similaire ou supérieure [16] : les sable est « acceptable ». L’argument
risques sanitaires des ondes électro- comparatif semble le dernier recours
magnétiques émises par les antennes- qui permet de rendre « acceptable » un
relais seraient inférieurs à ceux des risque inévitable. Car comment pour-
ondes émises par les téléphones rions-nous vivre aujourd’hui sans télé-
portables, qui seraient eux-mêmes phone portable ?

BIBLIOGRAPHIE
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286 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

Annexe
Références des articles de presse
cités par ordre d’apparition
Le Monde (M)
(M1) : 15/04/95 « Allô, allô, le téléphone mobile s’est installé chez les Français »
(M2) : 17/11/96 « Comment téléphoner partout sans déranger ni être dérangé »
(M3) : 28/06/02 « Les téléphones portables divisent les usagers de la SNCF »
(M4) : 31/10/01 « Le gadget ne fait pas le bonheur »
(M5) : 29/12/95 « Téléphoner ou conduire, il faut choisir »
(M6) : 14/02/97 « Une étude démontre que l’usage du téléphone portable au
volant multiplie les risques d’accident »
(M7) : 27/01/98 « Téléphone : usage du portable et accidents mortels aux États-
Unis en 1996 »
(M8) : 30/01/01 « Téléphones portables : des scientifiques préconisent une
utilisation prudente »
(M9) : 24/03/02 « Téléphone : la sécurité routière a lancé une opération contre
l’utilisation du téléphone portable en voiture »
(M10) : 11/09/96 « Les ondes suspectes du téléphone mobile »
(M11) : 11/09/96 « L’usage du téléphone mobile est-il dangereux pour la santé ? »
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(M12) : 25/05/99 « Les téléphones portables augmenteraient le risque de cancers »
(M13) : 10/03/99 « Les téléphones portables sont-ils nocifs ? »
(M14) : 13/05/00 « Faut-il interdire l’usage des portables aux enfants ? »
(M15) : 30/01/01 « Téléphones portables : des scientifiques préconisent une
utilisation prudente »
(M16) : 30/01/01 « Les opérateurs commencent à informer timidement les
consommateurs »
(M17) : 28/03/02 « Huit pages de conseils pédagogiques mais restrictifs »
(M18) : 20/06/02 « Les téléphones portables modifient les cellules »
(M19) : 10/10/01 « Autoriser l’installation d’une antenne de téléphone mobile sur
un immeuble »

Le Figaro (F)
(F1) : 14/10/99 « Incorrigibles portables »
(F2) : 07/07/99 « Le téléphone portable »
REPRÉSENTATION MÉDIATIQUE DES RISQUES LIÉS AU TÉLÉPHONE PORTABLE 287

(F3) : 17/01/02 « Allô ? »


(F4) : 13/02/97 « Le téléphone fait des chauffards »
(F5) : 09/03/99 « Coup de fil fatal »
(F6) : 05/04/02 « Prévention automobile »
(F7) : 10/06/02 « Mains libres ; le temps de réaction préservé »
(F8) : 10/06/02 « Téléphone condamné, CB tolérée »
(F9) : 05/01/98 « Tumeurs cérébrales et téléphone mobile »
(F10) : 27/03/99 « Sous la pluie des champs magnétiques »
(F11) : 27/03/99 « Des savants boycottent le téléphone cellulaire »
(F12) : 23/03/99 « Faut-il jeter son portable ? »
(F13) : 27/03/99 « Sous la pluie des champs magnétiques »
(F14) : 12/05/00 « Du bon usage du principe de précaution »
(F15) : 17/01/01 « Le téléphone portable innocenté »
(F16) : 16/03/02 « Le maire de Narbonne met le portable au ban des écoles »
(F17) : 01/06/02 « Téléphones portables : pas de risques avérés »
(F18) : 01/06/02 « Portables : entre la frénésie et la peur »
(F19) : 30/08/00 « Les rayonnements indésirables des relais »
(F20) : 14/02/01 « Les antennes-relais en accusation »
(F21) : 30/05/01 « Une antenne-relais de portable vaincue »
(F22) : 19/10/01 « Bouygues Télécom veut rassurer les usagers »
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(F23) : 21/12/01 « Les antennes-relais sans danger pour la santé »
(F24) : 01/06/02 « Les mobiles encore sous surveillance »

Libération (L)
(L1) : 04/11/97 « Rendez-vous santé : conduire ou téléphoner ? »
(L2) : 12/10/99 « Ivre et au téléphone, le chauffard tue un piéton »
(L3) : 07/10/97 « Le téléphone portable inoffensif »
(L4) : 25/05/99 « Le téléphone portable monte-il au cerveau ? »
(L5) : 21/10/99 « Devine dans quel état je t’appelle »
(L6) : 22/10/99 « Le cerveau est-il soluble dans le portable ? »
(L7) : 28/03/00 « Inquiétudes sur les effets des ondes »
(L8) : 18/05/00 « Les décideurs en terrain miné… »
(L9) : 18/05/00 « Le message rassurant des fabricants »
288 C. MARTHA, M. COULON, M. SOUVILLE, J. GRIFFET

(L10) : 04/03/02 « L’abus de texto nuit à la santé »


(L11) : 19/03/02 « Le bon usage du portable en brochure »
(L12) : 28/03/00 « Antennes indésirables sur les toits de Paris. Les relais pour les
portables se multiplient. Les habitants craignent pour leur santé »
(L13) : 18/05/00 « Les antennes relais suspectées »
(L14) : 20/06/00 « Mauvaises ondes à l’Assemblée »
(L15) : 30/08/00 « Mobile : des ondes pénétrantes »
(L16) : 14/02/01 « Portable : les antennes relais décriées sur tous les toits »
(L17) : 20/12/01 « La France préservée des mauvaises ondes »
(L18) : 07/05/02 « Décret pour limiter l’exposition aux ondes des antennes-relais »
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