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Université Hassan Premier

FST -Settat-
Département de Mathématiques-Informatique Série N 4 A.U : 2019/2020
Correction : Fonctions dérivables

Exercice 1. Les fonctions suivantes sont-elles dérivables en 0?



x x sin(x) sin(1/x) si x 6= 0 p
1. f (x) = , 2. g(x) = , 3. h(x) = |x| sin x 4.ϕ(x) = x2 − x3
1 + |x| 0 si x = 0

Correction 1. 1. On revient à la définition, et on cherche si le taux d’accroissement admet une limite en 0.


x
f (x) − f (0) 1+|x| 1
= = →1
x x 1 + |x|
lorsque x → 0. La fonction est donc dérivable en 0.
2.on a
g(x) − g(0)
= sin(x) sin(1/x)
x
Utilisant | sin x| 6 |x| et | sin(1/x)| 6 1, on en déduit que
g(x) − g(0)
6 |x|
x
Par le théorème de comparaison, le taux d’accroissement converge vers 0 lorsque x tend vers 0. La fonction g est
donc dérivable en 0, avec g 0 (0) = 0.
3. on a
h(x) − h(0) sin x
= |x| ×
x x
Puisque sin x/x tend vers 1 quand x tend vers 0 et que |x| tend vers 0 quand x tend vers 0, le taux d’accroissement
converge vers 0 quand x tend vers 0 , et donc h est dérivable en 0 , avec h0 (0) = 0.

4. (a) f (x) = x2 − x3 est definie et continue sur ]−∞; 1] Par opérations, f est dérivable sur ]−∞; 0[∪]0; 1[.
Quand h → 0+
f (h) − f (0) √
= 1−h→1
h
f (h) − f (0)
et quand h → 0− , → −1
h
f n’est pas dérivable en 0 mais y admet un nombre dérivée a droite et a gauche.
Exercice 2. Montrer les inégalités suivantes :
1 1 1
a. x > 0, < ln(1 + ) <
x+1 x x
b) 0 < x < y, 0 < ln y − ln x 6 x1 (y − x).
x
c) ∀x > 0 : 1 6 e x−1 6 ex
x arcsin
d) ∀x ∈]0, 1[ : arcsin x 6 √ . Déduire lim .
1 − x2 x→0 x
x arctan
e) ∀x ∈]0, +∞[, 6 arctan x 6 x. Déduire lim
1 + x2 x→0 x

Correction 2. a) Soit x > 0. On a ln(1 + x1 ) = ln( x+1 x ) = ln(1 + x) − ln x


La fonction ln est continue sur [x, x+1] et dérivable sur ]x, x+1[ et donc d’après le Théorème des accroissement
finis, il existe c ∈]x, x + 1[ tel que
x+1 1 1
ln( ) = ln(1 + x) − ln x = (x + 1 − x) =
x c c
1 1
Or, puisque 0 < x < c < x + 1, on déduit que 1+x < c < x1 .
Donc
1 x+1 1
< ln( )< .
1+x x x
b. Posons f (x) = ex ,f est continue sur [0, x] avec x > 0 dérivable sur ]0, x[. D’après TAF, il existe c ∈]0, x[ tel
que

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f (x)−f (0)
f (x) − f (0) = (x − 0)f 0 (c), ainsi x−0 = ec .

Nous avons 0 < c < x, donc e0 < ec < ex .


x
D’où, 1 6 e x−1 6 ex .
d) Pour x ∈]0, 1[, la fonction f (x) = arcsin x est continue sur [0, x], dérivable sur ]0, x[, donc d’après le TAF il
x
existe c ∈]0, x[ tel que f (x) − f (0) = (x − 0)f 0 (c), c-à-d arcsin x − 0 = √ et 0 < c < x.
√ √ 1 − c2
1 1
Puisque 0 < c < x alors 1 − x2 < 1 − c2 < 1, donc 1 < √1−c 2
< √1−x 2
x x
D’où, x < arcsin x = √1−c2 < √1−x2 (*)
arcsin x 1 arcsin
D’après (*) 1 < lim < lim √ = 1, ainsi lim = 1.
x→0 x x→0 1 − x2 x→0 x
e) Pour x ∈]0, +∞[, la fonction f (x) = arctan x est continue sur [0, x], dérivable sur ]0, x[, donc d’après le
TAF il existe c ∈]0, x[ tel que f (x) − f (0) = (x − 0)f 0 (c) ⇐⇒ arctan x − arctan 0 = (x − 0) 1+c 1
2
1
arctan x = x 1+c2 , 0 < c < x
Nous avons 0 < c < x =⇒ 1 < 1 + c2 < 1 + x2 .
x
Donc 1+x 2 < arctan x < x.
arctan
En fin, lim =1
x→0 x

Exercice 3. On considère f : R → R définie par



0 si x 6 0
f (x) = 1
e− x si x > 0
1
1. Montrer que f est C ∞ sur ]0, +∞[ et que, pour tout x > 0, on a f (n) (x) = e− x Pn (1/x) où Pn ∈ R[X]
2. Montrer que f est C ∞ sur R.

Correction 3. 1. La fonction exponentielle est C ∞ sur R et x 7→ 1/x est C ∞ sur ] 0, +∞[. On en déduit par le
théorème de composition que f est C ∞ sur ] 0, +∞[. Prouvons la formule demandée par récurrence sur n. Elle
est trivialement vérifiée si n = 0. Supposons la vraie au rang n et prouvons-la au rang n + 1. Par le théorème de
dérivation d’une fonction composée :
      
1 1 1 1 0 1 − 21 1
f (n+1) (x) = e− z P n − P = e P n+1
x2 x x2 n x x

où Pn+1 (X) = X 2 Pn (X) − X 2 Pn0 (X)


2. La première chose à remarquer est que, par comparaison des polynômes et de l’exponentielle au voisinage de
−∞, on a  
1
−x 1
lim+ e P =0
x→0 x
pour tout polynôme P . On démontre alors par récurrence sur n que f est C n sur R tout entier. C’est clair pour
n = 0, en appliquant la propriété précédente avec P = 1. Supposons que f soit de classe C n , avec f (n) (0) = 0.
Pour montrer que f est C n+1 il suffit de vérifier que f (n) est dérivable en 0. Mais, pout x > 0, on a

f (n) (x) − f (n) (0)


 
1 1 1
−x
=e Pn →0
x x x

si x → 0+ par la propriété précédente pour P = XPn . Ainsi, f (n) est dérivable en 0 et f (n+1) (0) = 0 Une
preuve alternative consiste à utiliser le théorème de prolongement d’une dérivée. En effet, puisque f (n+1)x admet
comme limite o quand x → 0, ce théorème nous dit que f (n) est dérivable en 0 , que f (n+1) est continue en 0
avec f (n+1) (0) = 0

Exercice 4. On cherche à étudier la suite (un ) définie par : u0 = π4 et un+1 = 3√ π


3
cos (un ) , ∀n ∈ N
π π
1. Montrer, en utilisant le TAF, que ∃k ∈ |0, 1[, |un+1 − 6 | 6 k|un − 6 |, ∀n ∈ N.
2. Est-ce que (un ) est une suite convergente ?

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Correction 4. 1) Montrons que ∃k ∈]0, 1[ |un − π6 | 6 k|0 − π6 | ∀n ∈ N.
π
On pose f (x) = 3√ cos(x)
 h i3 
f 0, 2 = 0, 3√3 ⊂ 0, π2 Done ∀n > 0 un ∈ 0, π2
π π
   

la fonction est continue 0, π2 et dérivable sur ]0, π2 [ et u1 ∈ 0, π2 , π6 ∈ 0, π2


     

Appliquons TAF en π6 et un , donc il existe cn entre π6 et un On obtient,


π  π
f (un ) − f = f 0 (cn ) nn −
6 b
et comme f 0 (cn ) = − 3√ π
3
sin c n donc

π π
|f 0 (cn )| = | − √ sin cn | 6 √
3 3 3 3
π
on prend k = √
3 3
donc 0 < k < 1 donc f est k-lipschitzienne

d’ou
π π
|un+1 − | 6 k|un − |, ∀n ∈ N.
6 6
2. on a
π π π
|un+1 − | 6 √ |un − |, ∀n ∈ N.
6 3 3 6
donc
π π π
|un − | 6 √ |un−1 − |, ∀n ∈ N.
6 3 3 6
on peut montrer pa récurrence
π π π
|un − | 6 ( √ )n |u0 − |, ∀n ∈ N.
6 3 3 6
Par suite  π n π
π
|un − |6 √ , ∀n ∈ N.
6 3 3 12
n
π π
et comme ( 3√ 3
−→ 0 car 0 < √
3 3
< 1 donc

π
un −→
6

 (n)
Exercice 5. On pose f : x 7→ (x2 − 1)n
(a) Montrer que f est une fonction polynomiale de degré n.
(b) Calculer f (1) et f (−1)
(b) Montrer que f possède exactement n racines distinctes toutes dans ] − 1, 1[.

n n (n)
Correction 5. (a) X 2 − 1 est de degré 2n donc X2 − 1 est de degré n (b) Introduisons g : x 7→
 n
x2 − 1 de sorte que f = g (n) Quand x → 1 On a

g(x) = (x + 1)n (x − 1)n = 2n (x − 1)n + o ((x − 1)n )

Par la formule de Taylor-Young, on a parallèlement

g (n) (1)
g(x) = (x − 1)n + o ((x − 1)n )
n!
done
f (1) = g (n) (1) = 2n n!
et de manière similaire
f (−1) = (−1)n 2n n!

n
(2) 1 et −1 sont racines de multiplicité n de g : x 7→ x2 − 1 , 1 et −1 sont donc racines de g, g 0 , . . . , g (n−1)
En appliquant le théorème de Rolle, on montre que g 0 , g 00 , . . . , g (n) = f admettent resp. 1, 2, . . . , n racines dans ]−

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1; 1[ . Puisque f est de degré n celles-ci sont simples et il ne peut y en avoir d’autres.

Autre Méthode
n  (n)  (2n)!
(1) X 2 − 1 est de degré 2n et donc, f est de degré 2n − n = n. Puis, dom (f ) = dom X 2n = n!
(b) 1 et −1 sont racines d’ordre n de g et donc racines d’ordre n − k de g (k) , pour tout k élément de {0, . . . , n}
Montrons par récurrence sur k que ∀k ∈ {0, . . . , n}, g (k) s’annule en au moins k valeurs deux à deux distinctes
de l’intervalle ] − 1, 1[. Pour k = 1, g est continu sur [−1, 1] et dérivable sur ] − 1, 1[. De plus, g(0) = g(1) = 0
et d’après. le théorème de ROLLE, g 0 s’annule au moins une fois dans l’intervalle ] − 1, 1[.
Soit k élément de 1, . . . , n − 1. Supposons que g (k) s’annule en au moins k valeurs de] − 1, 1[. g (k) s’annule de plus
en 1 et −1 car k 6 n − 1 et donc s’annule en k + 2 valeurs au moins de l’intervalle [−1, 1]. D’après le théorème
de Rolle, g (k+1) s’annule en au moins k + 1 points de ] − 1, 1[ (au moins une fois par intervalle ouvert). On a
montré que ∀k ∈ {0, . . . , n}, g (k) s’annule en au moins k valeurs de ] − 1, 1[. En particulier, g (n) = f s’annule en
au moins n réels deux à deux distincts de ] − 1, 1[. Puisque f est de degré n on a trouvé toutes les racines de f ,
toutes réelles, simples et dans ] − 1, 1[.

Exercice 6. Calculer La dérivée n-ième


 de
(a) x 7→ x2 (1 + x)n (b) x 7→ x2 + 1 ex (c)ln(1 + x)

Correction 6. On exploite  la formule de Leibniz


   
2 n (n)
 n (n) n 0 (n−1) n 00 (n
(a) x (1 + x) = x2 ((1 + x)n ) + x2 ((1 + x)n ) + x2 ((1 + x)n ) donc
0 1 2
(n)
x2 (1 + x)n = n!x2 + 2n.n!x(1
 + x) + n(n − 1) n!
 2 (1 + x)
2

  (n) n n  (k) (n−k) 


(b) x2 + 1 ex x2 + 1 (ex ) = x2 + 2nx + n(n − 1) + 1 ex
P
= k=0
k
c) Soit f :] − 1, +∞[→ R, x 7→ ln(1 + x) ; f est infiniment dérivable.
Ensuite f 0 (x) = 1+x1
donc f 00 (x) = − (1+x)
1
2 Puis f
(3) 1
(x) = +2 (1+x)3
1
Par récurrence on montre que f (n) (x) = (−1)n−1 (n − 1)! (1+x)n

1 1
Exercice 7. Soient (p, q) ∈]0, +∞[2 tel que p + q = 1 et a1 ,..., an , b1 ,..., bn des nombres réels. En exploitant la
concavité de x 7→ ln x.
1. Montrer l’inégalité de Young
xp xq
∀(x, y) ∈]0, +∞[2 , xy 6 +
p q

2. En déduire l’inégalité de de HÖLDER :

n n
!1/p n
!1/q
X X p
X q
ak bk 6 |ak | |bk |
k=1 k=1 k=1

3. En déduire l’inégalité de de MINKOWSKI :

n
!1/p n
!1/p n
!1/p
X p
X p
X p
|ak + bk | 6 |ak | + |bk |
k=1 k=1 k=1

Correction 7. 1) Inégalités de HöLDER et de MINKOWSKI. 1ère solution Soient (p, q) ∈]0, +∞[2 tel que
1 1
p + q = 1 et x et y deux réels positifs. L’inégalité est immédiate qu x = 0 ou y = 0. Dorénavant, x et y sont
strictement positifs. Par concavité de la fonction ln sur ]0, +∞[
 
1 1 1 p 1 q
ln(xy) = ln(x) + ln(y) = ln (xp ) + ln (xq ) 6 ln x + x
p q p q
p q
i
et donc xy 6 xp + xq par croissance de la fonction ln sur 0, +∞[
Pn p Pn q
2) Posons A = k=1 |ak | et B = k=1 |bk | Si A (ou B ) est nul, tous les ak (ou tous les bk ) sont nuls et
l’inégalité est vraie.

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On suppose dorénavant queA > 0 et B >  0. D’après la question a),
Pn |ak | |bk | Pn |ak |p |bk |q 1
Pn p 1
Pn q 1 1 1 1
k=1 A1/p × B 1/4
6 k=1 pA + qB = pA k=1 |ak | + qB k=1 |bk | = pA × A + qB × B = p + q = 1 et
Pn Pn p 1/p Pn q 1/q Pn Pn
donc k=1 |ak kbk | 6 A1/p B1/q = ( k=1 |ak | ) ( k=1 |bk | ) · Comme | k=1 ak bk | 6 k=1 |ak kbk | ,
on a montré que
n n
!1/p n !1/q
  X X X
2 p q
∀ (ak )16k6n , (bk )16k6n ∈ (Rn ) , ak bk 6 |ak | |bk | ( Inégalité de HöLDER )
k=1 k=1 k=1

1 1
Remarque. Quand p = q = 2, on a bien p + q = 1 et l’inégalité de HöLDER s’écrit

n n
!1/2 n
!1/2
X X 2
X 2
|ak bk | 6 |ak | |bk | (inégalité de Cauchy-SChwarz).
k=1 k=1 k=1
 
2 Pn p
3) Soit (ak )16k6n , (bk )16k6n ∈ (Rn ) . D’après l’inégalité de HöLDER, on Si k=1 (|ak | + |bk |) = 0, tous
Pn p
les ak et les bk sont nuls et l’inégalité est claire. sinon k=1 (|akP | + |bk |) > 0 et après simplification des deux
n p
membres de l’inégalité précédente par le réel strictement positif k=1 (|ak | + |bk |] , on obtient
n
!1/p n
!1/p n
!1/p
X p
X p
X p
|ak + bk | 6 |ak | + |bk |
k=1 k=1 k=1

Remarque. 1. Dans le cas p = q = 2 l’inégalité de HöLDER est l’inégalité de CAUCHY-SCHWARZ.


Soient f, g ∈ C([0, 1], R). On a alors :
Z 1 Z 1 1/2 Z 1 1/2
1. |f g|dx 6 |f |2 dx |g|2 dx
0 0 0
Z Z 1/p Z 1/q
2. |f g|dx 6 |f |p dx |g|q dx
Z 1/p Z 1/p Z 1/p
3. |f + g|p dx 6 |f |p dx + |g|p dx


Exercice 8. Montrer que ∀x ∈ R, argsinh x = ln(x +
√ 1 + x2 ), et que ∀x ∈ [1, +∞], argcosh x = ln(x+
−1 + x2 ) et que ∀x ∈] − 1, 1[ , argtanh x = 21 ln( 1−x
1+x
).

Correction 8. • Montrons que ∀x ∈ R, argsinh x = ln(x + 1 + x2 ),.

Soient x ∈ R et t = argsh x
On a sht = x donc et − e−t = 2x puis e2t − 2xet − 1 = 0
Posons r = et √ √
Les solutions de √ r2 − 2xr − 1 = 0 sont x +
l’équation du second degré √ √ 1 + x2 et x − 1 + x2
Or r > 0 et x − 1 + x2 6 0 donc et = x + 1 + x2 puis t = ln(x + 1 + x2 )

• Montrons que ∀x ∈ [1, +∞], argcosh x = ln(x+ −1 + x2 ).
dém. : Soient x ∈ [1, +∞[ et t = argch x ∈ [0, +∞]
On a ch t = x donc et + e−t = 2x puis e 2t − 2xet + 1 = 0 √ √
Posons r = et Les solutions de l’équation du second degré r2 − 2xr + 1 = 0 sont x +√ x2 − 1 et x − x2 − 1
2
Quand x = 1, on obtient√deux fois la même racine et on peut donc affirmer r =
1
√x + x − 1
2
Quand x > 1, on a x − x − 1 = x+ x2 −1 < 1 alors que r > 1 donc r = x + x − 1
√ 2
√ √
Dans les deux cas et = x + x2 − 1 puis t = ln(x + x2 − 1)

1 1+x
• Montrons que ∀x ∈] − 1, 1[ , argtanh x = 2 ln( 1−x ).

Soient x ∈] − 1, 1[ et t = argth x
2t
On a tht = x donc ee2t −1 puis e2t (1 − x) = 1 + x et enfin e2t =
+1 = x 
1+x
1−x

On en déduit argth(x) = 12 ln 1−x1+x

Page 5/5 MIP, S2, Analyse I

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