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Correction-Type N2S3 2021 SESSION 1
Correction-Type N2S3 2021 SESSION 1
l’Homme.
Le langage est une fonction cognitive innée, propre à l’Homme. Résultat d’évolutions et de
sélections successives qui ont débuté il y a plus de 2,5 millions d’années, la fonction
langagière est inscrite dans le patrimoine génétique. Ainsi, l’Homme dispose d’une
morphologie et d’une architecture cérébrales lui conférant la faculté de développer et
d’utiliser une langue. Néanmoins, un certain nombre de conditions ont dû être réunies pour
favoriser l’émergence du langage oral, indépendamment des interactions pourtant
nécessaires à son apparition. Parmi ces conditions, l’une des plus souvent mentionnées
concerne le redressement. Les contraintes environnementales ont conduit à un redressement
progressif de la quadrupédie à la bipédie. Si la verticalisation a permis le développement
des poumons et, par conséquent, une augmentation du volume d’air et une amélioration du
contrôle et de la synchronisation respiratoires nécessaires à la production du langage oral,
ce sont bien les modifications de la morphologie de la boîte crânienne qui ont impacté
l’apparition du langage oral. La verticalisation ayant déplacé le centre de gravité, le point
d’ancrage de la colonne vertébrale dans le trou occipital s’est avancé afin d’équilibrer la
boîte crânienne au sommet de la colonne vertébrale, tout en en modifiant la forme qui s’est
étirée vers l’arrière – et vers l’avant avec le front –provoquant non seulement une
augmentation globale du volume cérébral qui a permis l’accroissement de surfaces dédiées
au langage, mais également un raccourcissement des mandibules, et la création du menton,
induit par la tension des muscles de la face tirant vers l’arrière et vers le bas la mâchoire.
Ce raccourcissement induit par une postériorisation a tiré la langue vers l’arrière et en
position basse libérant de l’espace dans la cavité buccale au niveau du palais et « calant »
la langue dans le plancher buccal pour lui donner plus de mobilité et de flexibilité. Par
ailleurs, l’abaissement de la mandibule entraîne, en corollaire, un abaissement du larynx,
organe de la phonation, et plus globalement du tractus vocal. In fine, le redressement a
particulièrement agi sur la morphologie et la mobilité des organes liés au langage.