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Toujours pas de diapo...

En moyenne cinq jours après la naissance, Lee et Kisilevsky ont mesuré la préférence pour
les voix (père/mère) cette fois-ci au moyen de l'orientation de la tête du nouveau né. Résultats, ils
observent une préférence pour la voix de la mère mais pas pour celle du père lors d'expositions à
enregistrement de voix (père/mère), les nouveaux nés tournent plus fréquemment la tête vers la voix
de la mère que celle de la mère. On observe une préférence pour la voix de la mère malgré
l'exposition prénatale pour la voix du père et ce malgré la capacité du fœtus à discriminer la voix de
la mère et la voix du père. (Ce sont les mêmes bébés (donc ceux qui ont été exposés à la voix du
père avec l'histoire) mais cinq jours après naissance.

Les auteurs expliquent ces résultats car l'exposition à la voix de la mère pendant la période de la
grossesse et les jours suivant la naissance influencent cette préférence pour la voix de la mère. Les
chercheurs se sont demandés si le bébé pouvait discriminer la langue maternelle d'une langue
étrangère (in utéro). En 2011, Caroline Granier-Deferr et al ont fait écouter à des fœtus proches du
terme 38 semaines de gestation une langue étrangère (islandais) et un son ayant les mêmes
fréquences sonores que leur langue maternelle. Les fœtus semblent capables de distinguer le son
tester et à le discriminer de la langue étrangère. Qu'en est-il après la naissance ? De Capser et
Prescott (2009) et Mehler et al (1988) ont observé que les bébés préfèrent écouter des phrases dites
dans leur langue maternelle plutôt que des phrases prononcées dans une langue étrangère. Comment
on le sait ? Car on a utilisé le paradigme de succion non nutritive, càd on observe des mouvement
de succion en faisant écouter des phrases de la langue maternelle et des phrases d'une langue
étrangère, les bébés ont des mouvements de succion plus longs quand ils entendent des phrases de
leur langue plutôt que d'une langue étrangère, ces résultats ont été retrouvé chez des bébés de
plusieurs langues maternelles.

Mehler (ses sujets avaient 4-5 jours) explique que la reconnaissance de la langue maternelle
s'applique via la prosodie (rythme, pauses, etc.) et non sur la reconnaissance de mots prononcés
individuellement. Mais que se passe-t-il lorsque la mère est bilingue? Byers-Heinlein, Burns et
Werker (2010) ont mené une étude auprès de nouveaux nés âgés de 0 à 5 jours. Les mères soient
s'exprimaient uniquement en anglais soit des mères qui ont parlé de l'anglais et du talagog (ou
tagalog car elle dit toujours ça mais écrit talagog sur le tableau:?) (une langue des Philippines). Les
bébés uniquement exposés à l'anglais préfèrent l'anglais au talagog, les enfants dont la mère a parlé
les deux langues montrent des préférences pour les deux langues. (/ ! \ les bébés des deux groupent
différencient bien les deux langues.)

Moon et al (2013) ont exploré le développement de la capacité à discriminer des langues


chez les nouveaux nés à la fois monolingues et bilingues. À partir de la succion non nutritive, ils ont
vu que les nouveaux nés sont capables de discriminer les voyelles dans les deux langues. Cela
suggère que la langue à laquelle le fœtus est exposé durant la grossesse impacte sa perception de la
langue maternelle à un niveau phonétique.

2.4 Coordination des sens

Capacité des tous petits à coordonner leurs sens afin d'avoir une perception plus complète de
l'environnement (ex : capacité à reconnaître, visuellement un objet qu'il a touché auparavant). En ce
qui concerne la coordination entre la vision et l'audition, il semble que cette capacité soit plus
précoce que la coordination entre la vision et le toucher. En effet, dès la naissance, le bébé tourne sa
tête et ses yeux en direction d'une source sonore.
Wertheimer (1961) et Bower (1987) ont montré que les nouveaux nés peut associer la vision
et l'audition. Les bébés peuvent localiser les sons dans l'espace en suivant une courbe en U (croître,
décroître, recroître) : grande capacité à la naissance qui décroît vers 2-3 mois et remonte, cette
compétence est plus importante chez les nouveaux nés que chez les bébés de deux à trois mois pour
redevenir équivalentes chez les nourrissons de 4 mois. Il semblerait que la différence de
performance observée chez le nourrisson âgé de 2 à 3 s'explique par le fait que la capacité de
localisation auditive soit initialement assurée par le système sous cortical. À l'âge de deux trois
mois l'activité corticale et tend à remplacer l'activité sous corticale (myélinisation qui devient de
plus en plus importante), néanmoins le système cortical n'est pas encore assez développé pour
aboutir aux mêmes performances que celles observées à la naissance. En revanche vers 4 mois le
système cortical est suffisamment mature et donc plus efficient, ce qui conduit à des performances
similaires à celles qu'on observe à la naissance donc ici une localisation correcte des sons dans
l'espace. Il y a d'autres compétences qui mettent en jeu cette coordination vision/audition :
synchronie temporelle (ici entre vision et audition).

Spelke (1976, 1981) a réalisé plusieurs études dans lesquelles il faisait visionner des films à
des bébés : deux écrans de télé placés l'un à côté de l'autre, pendant le visionnage des films un haut-
parleur diffuse un son qui correspond à un des films mais pas à l'autre → les nourrissons préfèrent
regarder le film en accord avec le son diffusé, càd ils regardent plus longtemps le film dont la scène
correspond au son. Ce résultat met en évidence que dès 4 mois sont sensibles à la synchronie
temporelle entre vision et audition, résultats retrouvés avec plusieurs films (ex : parents qui se
parlent ou inconnus qui se parlent, etc.).

Conclusion :

À la naissance le bébé a déjà acquis un certain nombre de compétences auditives qui lui
permettent de faire le lien entre sa vie intra-utérine et extra-utérine. Même si ces sons sont différents
il en connaît déjà un certain nombre. Les sons familiers vont apaiser le bébé et le rassurer (cf :
générique qui fait passer d'un état de veille agité à un état de veille attentif). La perception de la
langue maternelle va lui permettre de reconnaître les mots même s'il n'en comprend pas la
signification.

Nous avons étudié le développement de la vision et de l'audition ainsi que les compétences
précoces du bébé qui vont être utiles à son sentiment de continuité transnatale et pour sa
compréhension du monde. Ces compétences lui seront aussi utiles pour la création des premiers
liens sociaux, pour le développement cognitif et le développement du langage.

Chapitre 3 : Le développement du langage


(Réapparition du diapo Yay..)

Le langage se développe par une série d'étapes :


– segmentation du flux du discours en unités

Finalité de la segmentation du flux du discours ?


– Distinction des phonèmes (unités minimales de son qui comporte une forme phonique
mais pas de sens ou de signification, unités discrètes qui existent dans une langue
donnée en nombre restreint, association de phonèmes = morphèmes)
– Distinction des morphèmes (plus petites unités significatives du langage parlé ou écrit,
unités de sens minimal qui permettent de construire un message, ex : bébé = 1
morphème, autoroute = deux morphèmes)
– Distinction des mots
– Distinction des syntagmes (groupe de mots qui se comporte comme une unité dans une
phrase et qui a un sens cohérent, ex : la dame au chapeau, sous un ciel étoilé,
(interprétation perso = en gros des groupes nominaux))

Étude de Safran et al., 1996 :


– Participants = bébés âgés de 8 mois
– Matériel : 4 mots fictifs (langage artificiel) composé de trois syllabes (Ex : Padoti,
Bidaku, Tupiro, Golapu).

Procédure :
• Il s'agissait de mots nouveaux pour les bébés (Padoti, Bidaku, Tupiro, Golapu)
• Mots prononcés sans intonation, sans pause, dans un ordre aléatoire.
• Présentation de suites de 3 syllabes aux bébés (après deux minutes d'exposition aux mots du
langage artificiel)
• Soit des Triades déjà entendues issus de mots fictif différents (non-mots) : ex : Tibida =
padoTI + BIDAku.

Si le nourrisson perçoit le langage artificiel comme une succession ininterrompue de 4 mots alors
son attrait pour la nouveauté devrait le conduire à porter davantage aux inter-mots (les non-mots de
l'exemple ci-dessus Tibida). Les chercheurs observent que les comportements des bébés montrent
qu'ils distinguent des inter-mots (qu'on appelle aussi non-mots) qui constitue le langage artificiel,
donc les bébés sont sensibles aux aspects statistiques du langages (fréquence de production des
mots).

Capacité à segmenter le flux continu du discours : Apparition précoce :


• 8 mois : sensibles aux aspects statistiques du langage (mots fréquents vs mots rares)
• 9 mois : préférence pour le discours interrompu à la fin des phrases (McDonald (1997))

Précocement les bébés :


– utilisent de nombreux indices pour segmenter le discours (indices statistiques, pauses,
ton, durée)
– sensibilité à reconnaître les phonèmes du langage humain : langue maternelle et autres
langues (Cohen et al., 1992 ; Miller & Eimas, 1995)

Toutefois bien que ces prédispositions soient innées, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit de
capacités élémentaires de discrimination des sons (langagiers ou non), et que par ailleurs de telles
capacités ne sont pas spécifiques à l'humain (ex : chinchilla, macaque rhésus, etc.).L'apprentissage
formel de la langue va démarrer bien plus tard mais très tôt déjà les bébés utilisent des
prédéterminants (articles (le, la)) et classent déjà les mots (différencient verbe, etc. même s'ils ne les
appellent pas comme ça)). Cette tendance leur vient du fait de leur tendance de sur-généralisation
des règles → utiliser une règle dans des cas irréguliers (ex : morde fait mordu donc pour lui prendre
fait prendu).

• Premières productions vocales (1ère année) : babillage


• Production d'un discours télégraphique (2ème année) : conservation des mots essentiels
• Production de phrases grammaticalement correctes (4ème année) (Sujet, verbe, complément,
même si parfois erreurs : Maman tu penses que dimanche on va aller partir au bowling ? ; la
plupart des phrases sont correctes)

Phases de développement du langage pratiquement universelles mais l'acquisition du langage se fait


selon des rythmes différents.
Origines de ces différences ?
– Influences environnementales (Fernald & Kuhl, 1987) : rôle du « parler-bébé » (en gros
les prendre pour des cons et exagérer un peu tout)
– Caractéristique du « parler bébé » sans le développement du langage (Gleitman & al.,
1988 ; Morgan, 1986)

Le développement du langage : interaction entre l'inné et l'acquis. → Existe-t-il une période critique
pour l'acquisition du langage ?

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