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LICENCE ECONOMIE
LICENCE ECONOMIE-DROIT
LICENCE ECONOMIE-PHILOSOPHIE
Karim ZOUBIR
Université de Lorraine – Licences Économie/Économie-Droit/Philosophie – Licence 1 – Introduction à la gestion
INTRODUCTION A LA GESTION
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1. La gestion de la production
1.1. Les types de production
1.1.1. La classification en fonction des quantités
1.1.2. La classification selon le processus de production :
1.1.3. La classification selon la relation avec les clients
1.2. La flexibilité
1.3. La préparation de la production
1.3.1. Le bureau des études
1.3.2. Le bureau des méthodes
1.3.3. L’ordonnancement
1.3.4. Le service de lancement
2. L’approvisionnement et la gestion des stocks : la logistique
2.1. Les grands principes de la logistique
2.2. Evolution de la logistique : la supply chain
2.3. L’organisation de la production : le Juste-à-Temps (J.A.T.)
2.4. Les fonctions clés de la logistique
2.4.1. La place de la fonction approvisionnement au sein de la stratégie logistique
2.4.2. La place de la prévision des ventes et de la gestion de la demande
2.5. La logistique dans la grande distribution et l’automobile
2.5.1. La logistique dans la grande distribution
2.5.2. La logistique dans l’automobile
2.6. La gestion des stocks
2.6.1. Généralités
2.6.2. Les stocks : une notion étroitement liée à celle de gestion de production
2.6.3. Les enjeux liés à la gestion des stocks
2.6.3.1. Eviter tout sur-stockage et toute rupture de stock
2.6.3.2. Surveiller certains stocks de façon très attentive
2.6.3.2.1. La méthode des 20/80 ou loi de Pareto
2.6.3.2.2. La méthode ABC
2.6.3.3. Déterminer le nombre de commandes qui minimise le coût de stockage
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CHAPITRE 10 : LA STRATEGIE
1. La connaissance de l’environnement
1.1. Analyse de l’environnement
1.2. Surveillance de l’environnement : la veille stratégique
2. Analyse concurrentielle
2.1. Les différents niveaux de l’analyse concurrentielle
2.1.1. Repérage du métier et des facteurs clés de succès
2.1.2. Le cycle de vie des produits
2.1.3. Le portefeuille d’activités
2.2. Analyse des forces concurrentielles
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1. La croissance
1.1. Notion de croissance
1.2. Croissance interne
1.3. Croissance externe
2. Les stratégies de spécialisation et de diversification
2.1. Les stratégies de spécialisation
2.2. Les stratégies de diversification
3. Les stratégies d’internationalisation
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L’entreprise est un lieu où sont prises des décisions relatives à l’allocation des ressources, au choix des
produits et services qui seront mis sur le marché, et au choix des moyens mis en œuvre.
Diriger une grande entreprise pose des problèmes spécifiques et demande des compétences
particulières.
Introduction
Le terme « Entreprise » évoque le fait d’entreprendre, la démarche de l’entrepreneur. Il recouvre une
réalité diverse et mal définie qui a donné lieu à de multiples approches en théorie des organisations,
auxquelles sont venues s’ajouter celles de la théorie économique.
Théorie des organisations :
- analyse du fonctionnement, de la structure, du développement
- objectif = amélioration de l’organisation
- s’intéresse aux organisations marchandes et non marchandes
Théorie économique : elle s’intéresse à l’étude des échanges économiques
S’il est admis depuis longtemps que les entreprises ont pour vocation principale de produire des biens
et des services et de répartir la richesse qu’elles créent (partie 1), leur rôle social et leur finalité
humaine n’ont été mis en lumière que beaucoup plus récemment (partie 2). Nous nous intéresserons
également à l’entreprise en tant que centre de décision (partie 3) et enfin au comportement des
différents acteurs (partie 4).
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Pour qu’une entreprise fonctionne, il faut une organisation. Les organisations ne sont pas toutes de
même nature. Elles se distinguent les unes des autres notamment par la manière dont l’autorité y est
exercée. L’autorité est ici entendue comme la capacité reconnue à prendre ou faire prendre des
décisions. Selon le type d’organisation, l’autorité peut être concentrée dans les mains d’une seule et
même personne, d’un groupe de personnes ou au contraire partagée.
L’entreprise est organisée en départements : production, commercial, administration, financier et
gestion, recherche et développement.
La confrontation de l’offre et de la demande va déterminer le prix des biens ou des services. L’activité
de l’entreprise se justifie si la valeur de ce qu’elle produit est supérieure à la valeur des biens et des
services qu’elle a consommés pour produire.
L’entreprise entretient donc des relations avec de multiples partenaires (fournisseurs, clients, etc.) et
intervient sur de multiples marchés (marché des biens et services, marché du travail). L’entreprise n’est
donc pas une organisation isolée, coupée de son environnement.
Une distinction peut être faite entre les entreprises, selon le statut juridique, la taille ou l’activité́. On
distingue ainsi les entreprises :
selon leur taille (chiffre d’affaires, nombre de salariés) :
- les petites et moyennes entreprises
- les grandes entreprises
selon leur statut juridique :
- les entreprises privées (entreprises individuelles, entreprises unipersonnelles à responsabilité́
limitée, sociétés en nom collectif, sociétés à responsabilité́ limitée, sociétés anonymes)
- les entreprises publiques
selon leur activité́ (secteur ou branche) :
- les entreprises agricoles
- les entreprises industrielles
- les entreprises prestataires de services
- les entreprises commerciales
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- des accidents du travail (l’attention des salariés diminue en raison du peu d’intérêt à leur tâche).
L’école des relations humaines. C’est pourquoi certains auteurs ont proposé une nouvelle vision de
l’entreprise qui accorde au salarié une place et un rôle plus important. L’école des relations humaines
montre l’importance de la motivation des individus. Elle montre que la motivation des individus, et
donc l’efficacité des organisations, dépend de la capacité de celles-ci à prendre en compte les besoins
de l’homme au travail.
Pour que l’homme au travail soit motivé, il faut donc satisfaire les besoins d’estime et de réalisation de
soi de la pyramide de Maslow. Pour cela, il convient donc de procéder à un enrichissement des tâches.
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Voir l’entreprise comme un centre de décision conduit à s’interroger sur la façon dont les décisions sont
prises et sur la répartition des pouvoirs.
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Introduction
Souvent on réalise des analogies entre l’entreprise et l’être humain. Ainsi, peut-on parler de naissance, de
croissance et de la mort des entreprises. On constate aussi que, étant des organismes vivants, les
entreprises entretiennent des liens multiples avec leur environnement (partie 1). L’analogie homme-
entreprise va même plus loin puisque, si l’on parle du caractère d’une personne, on observe également que
les entreprises ont chacune une personnalité propre. C’est ce qu’on désigne par la culture d’entreprise
(partie 2).
La croissance
Celle-ci se mesure par le CA, la production, les effectifs… Lorsque que la croissance se fait par achat
d’entreprises déjà existantes : il s’agit de croissance externe. Dans le cas contraire, l’entreprise croit par ses
propres moyens : il s’agit de croissance interne.
La disparition
L’entreprise peut se trouver confronter à des difficultés plus ou moins graves :
- Difficultés pour vendre ses produits : elle ne réussit à séduire les clients, n’a pas su identifier les
besoins du marché ;
- Modification non anticipée du marché : nouveaux concurrents, nouveaux produits sont autant de
risques pour une entreprise que ne veut pas changer, elle n’a pas su s’adapter aux évolutions du
marché ;
- Concurrence trop forte ;
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- Mauvaise gestion : les dirigeants de l’entreprise n’ont pas su évaluer correctement leurs coûts,
n’ont pas réussi à motiver le personnel, n’ont pas su s’adapter aux évolutions technologiques.
- Insuffisance des ressources financières : les prêteurs de capitaux ou les fournisseurs n’ont pas assez
confiance dans l’avenir de l’entreprise.
- Structure financière trop fragile : les découverts bancaires deviennent trop lourds ;
- Dépôt de bilan en cascade : lorsqu’une entreprise ne peut plus payer ses fournisseurs, ceux-ci
risquent eux-mêmes d’avoir des difficultés ;
- Problème de transmission : succession ;
Dans certains cas l’entreprise arrive à surmonter ses difficultés, dans d’autres elle n’est plus en mesure
d’assurer normalement ses engagements. Ce qui peut conduire :
- soit à la faillite,
- soit à être rachetée par une autre entreprise.
Toutes les entreprises ne disparaissent pas. Certaines créées il y a plus de 2 siècles vivent encore.
Cependant de nombreuses entreprises sont liquidées chaque année.
Caractéristiques : L’environnement est constitué de tous les éléments extérieurs à l’entreprise qui ont une
influence sur elle. On distingue traditionnellement :
un macro-environnement : environnement général de l’entreprise qui intègre les aspects
sociologiques, économiques, juridiques, techniques… tant nationaux qu’internationaux ;
un micro-environnement : environnement spécifique de l’entreprise constitué de ses clients, ses
fournisseurs, ses sous-traitants, ses concurrents, etc.
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2. La culture de l’entreprise
2.1. Définition de la culture d’entreprise
La culture d’une entreprise correspond à la somme des pratiques professionnelles, des valeurs, des
mentalités et des comportements partagés par les membres de l’entreprise.
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Introduction
Il est possible de classer les entreprises en fonction de nombreux critères. Les classifications économiques
(partie 1) visent surtout à établir des comparaisons entre les entreprises, les régions et les pays ou les le
zones économiques. Les classifications juridiques et sociales (partie 2), quant à elles, permettent
d’analyser la répartition des pouvoirs au sein de l’entreprise, et les rapports avec ses partenaires.
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consommations intermédiaires (biens et services acquis auprès d’autres entreprises et utilisées dans le
processus de production).
Autrement dit, la VA à un produit par une entreprise est la différence entre la valeur de ce produit à la
sortie de l’entreprise, et celle du produit ou de ses composants à l’entrée de l’entreprise.
Pour déterminer la production totale d’un pays, il ne faut donc pas ajouter les CA car cela reviendrait
à compter plusieurs fois les mêmes biens et services.
Intérêt de la VA : Elle mesure la performance de l’entreprise en mesurant la richesse créée au cours
d’une période donnée.
Les capitaux propres :
C’est l’ensemble des moyens financiers qui appartiennent en propre à une entreprise.
Rq : Les dettes financières (emprunts) représentent les moyens financiers qui appartiennent aux
investisseurs étrangers à une entreprise.
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Mais ces classifications juridiques conduisent à regrouper dans une même catégorie des entreprises très
différentes, d’où l’intérêt actuel pour les classifications fondées sur des critères sociaux.
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L’entreprise individuelle n’a pas la personnalité morale alors que la plupart des sociétés disposent de
la personnalité morale (exceptions : sociétés créées de fait, sociétés en participation)
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Introduction
Les entreprises exercent leur activité productive dans le cadre d’un environnement industriel national et
local. Il existe des interactions entre cet environnement et l’entreprise (partie 1). Dans notre système
capitaliste, les entreprises sont en concurrence, mais ce ne sont pas les seuls liens qui existent entre les
entreprises (partie 2).
OBJECTIFS DE LA
POLITIQUE ACTIONS DES ENTREPRISES
ECONOMIQUE
- Création d’emplois
- Formation des salariés pour améliorer leur qualification ou pour répondre
PLEIN-EMPLOI
aux besoins du marché
- Reconversion des salariés pour éviter des licenciements
- Accroissement de la part de marché de l’entreprise par la création de
CROISSANCE nouveaux produits
- Investissement pour rester compétitif et faire face à la concurrence
EQULIBRE DES - Stratégie offensive de conquête des marchés extérieurs
ECHANGES - Stratégie défensive pour empêcher les produits des entreprises étrangères
EXTERIEURS de pénétrer en France
Dans certains cas, l’Etat prend des mesures incitatives pour développer les actions positives des
entreprises (réduction des charges sociales pour certaines embauches, déductions fiscales pour
encourager l’investissement, etc.).
Cependant, certaines décisions des chefs d’entreprises peuvent aller à l’encontre des objectifs fixés
par les pouvoirs publics. Ainsi, par exemple, la lutte contre le chômage ne coïncide pas toujours avec
les stratégies des entreprises.
Enfin, l’analyse des décisions tant de l’Etat que des entreprises peut donner lieu à des analyses
différentes :
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DECISION D’IMPLANTATION DE
ACTIONS DES COLLECTIVITES LOCALES
L’ENTREPRISE
Ces mesures ne sont pas toujours suffisantes : la décision d’implantation dépend en effet de nombreux
facteurs : main-d’œuvre qualifiée, débouchés régionaux, lieux d’implantation de partenaires
(fournisseurs, sous-traitants), etc.
L’implantation de nouvelles entreprises a des effets positifs : créations d’emplois, gains financiers
(impôts supplémentaires).
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o contrôler tout ou partie de sa filière. Lorsqu’elle est complète, l’intégration correspond à une
stratégie de filière (ex : Philips, Exxon, etc.).
Cette stratégie présente de nombreux avantages :
- réduction des coûts,
- intégration des marges intermédiaires,
- garantie des approvisionnements et des débouchés,
- pouvoir de marché vis-à-vis des concurrents.
Toutefois, de nombreuses entreprises préfèrent à la stratégie de filière, une stratégie de créneau qui
consiste à se concentrer sur les activités les plus rentables au détriment des activités les moins
rentables.
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On a assisté à une concentration des entreprises qui a conduit à la constitution de puissants groupes
industriels ou financiers.
Les entreprises en situation de d’oligopole peuvent développer deux types de stratégie :
- stratégie d’affrontement (« oligopoles de combat ») : une baisse des prix de l’une d’elles entraîne
une réaction similaire des autres producteurs, une guerre des prix est donc risquée (baisse des
profits) ; internet et récemment la téléphonie mobile
- stratégie de coopération (« oligopoles en paix ») : alignement des prix mais qui peut aboutir sur
une entente illégale sur les prix ou sur le partage du marché. anciennement dans la téléphonie
mobile (entente sur le prix des SMS)
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Introduction
La décision est un processus conduisant à un choix. Elle porte sur la mise en œuvre de ressources ou la
détermination d’objectifs.
La prise de décision soulève le problème du pouvoir et de sa répartition : il est nécessaire de prévoir les
modalités d’exercice du pouvoir et la répartition entre les différents niveaux de décision. (Partie 1).
La prise de décision ne peut se faire que si l’entreprise dispose d’informations fiables et pertinentes. La
collecte de cette information nécessite la mise en place d’un système d’information efficace. (Partie 2).
La prise de décision oriente le destin de l’entreprise, elle doit de ce fait obéir à une démarche
rigoureuse dans laquelle la personnalité du dirigeant joue un rôle important. Pour assister le décideur
dans la prise de décision, de nombreux outils de gestion informatisés existent (Partie 3).
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les décisions opérationnelles : elles portent sur l’exploitation courante (établissement des plannings,
des budgets, gestion des stocks, achat des fournitures de bureau, etc.). Ce sont des décisions qui
engagent l’entreprise sur le CT.
Les préoccupations des dirigeants : le centre d’intérêt principal des dirigeants est variable. Certains se
préoccupent plutôt des résultats, d’autres de leur personnel.
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- La production : le dirigeant dirigera le personnel dans une optique de satisfaction des impératifs de
la production.
- L’homme : le dirigeant va chercher à impliquer le personnel par plus de responsabilités et des
relations de confiance mutuelles.
L’émergence d’un nouveau style : pour obtenir de meilleurs résultats, il convient d’impliquer le
salarié ; il doit se sentir concerné par les résultats de son travail au niveau de l’entreprise. Dans ces
conditions la personnalité du dirigeant et la culture d’entreprise constituent un enjeu de taille.
2. L’information et l’entreprise
L’information est constituée par un ensemble de données permettant de modifier la perception qu’on a de
son environnement afin de prendre des décisions.
L’entreprise doit organiser le système d’information de façon à réagir avec efficacité aux modifications de
son environnement.
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La valeur d’une information : la valeur d’une information dépend de son contenu. On peut analyser de
3 points de vue le contenu d’une information :
- un contenu sélectif : c’est le volume d’information que contient le message (exemple : une nouvelle
commande présente une contenu informationnel plus riche que celle d’une ancienne commande).
- un contenu structurel : il représente le degré de synthèse de l’information (exemple : la ventilation
du CA par produit est plus significative que le CA global).
- un contenu métrique : il équivaut au degré de précision de l’information (exemple : le nombre de
chiffres après la virgule d’un taux d’intérêt).
L’acquisition d’une information n’a d’intérêt que dans la mesure où sa valeur est supérieure à son coût.
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3. La prise de décision
3.1. Les étapes du processus de décision
Prendre la bonne décision :
- Identifier le problème (analyse à partir des différentes informations dont dispose l’entreprise) ;
- Rechercher les solutions (pour chaque problème, il peut exister ≠ solutions qui doivent être
mesurées en fonction du coût et la prise de risque potentiel) ;
- Choisir la solution (la solution qui paraît la plus judicieuse).
Appliquer la décision :
- Mise en œuvre de la décision par les ordres donnés aux subordonnés passage à l’action.
- Contrôler les actions engagées par différents moyens (résultats commerciaux, avancement des
travaux, etc.).
- Régulation en fonction des résultats obtenus ajustement de la décision.
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1. La gestion de la production
1.1. Les types de production
Selon le nombre d’articles à produire, on distingue
- la production unitaire,
- la production en petites séries,
- la production de masse.
Le processus de production peut être continu ou discontinu.
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1.2. La flexibilité
La flexibilité́ de la production : les entreprises doivent adapter leurs modes de production pour
s’adapter rapidement à la demande et faire face à la concurrence, pour utiliser aux mieux l’outil de
production et maintenir des coûts compétitifs.
Les formes de la flexibilité́ : la flexibilité́ économique se traduit principalement par la flexibilité́
technique et la flexibilité́ du travail.
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La flexibilité́ du travail : elle permet l’adaptation du temps de travail et de la charge de travail aux
besoins de la production.
- La flexibilité quantitative externe : l’entreprise fait varier le volume de sa main-d’œuvre en
recourant au marché du travail. La flexibilité externe se fait par apport de tiers à l’entreprise. Les
effectifs varient en fonction des besoins de l’entreprise : c’est le cas classique d’embauche de
personnel sous contrat à durée déterminée ou de salariés intérimaires en cas de progression des
ventes de l’entreprise, et de non prolongement de leurs contrats en cas de baisse de la demande.
- La flexibilité quantitative interne : elle consiste en une variation du temps de travail annuel au sein
de l’entreprise, c’est donc la modulation du nombre d’heures et non du nombre de salariés.
- La flexibilité qualitative externe : elle consiste remplacer le contrat de travail par un contrat
commercial plus facile à rompre. L’entreprise peut avoir recours durablement aux travailleurs
intérimaires (ceux-ci sont bien salariés mais de l’entreprise de travail temporaire, et le contrat
entre l’entreprise et l’entreprise de travail temporaire est un contrat commercial). L’entreprise
peut également avoir recours à l’externalisation des activités annexes à la production
(gardiennage, restauration, transport, nettoyage, etc.).
- La flexibilité qualitative interne ou flexibilité fonctionnelle : désigne l’aptitude des salariés à
changer de poste de travail sans coûts supplémentaires (notion de polyvalence).
- La flexibilité salariale : c’est une flexibilité sur les des salaires, ils peuvent varier en fonction des
résultats de l’entreprise.
Les contraintes : la flexibilité́ est facile à mettre en œuvre sur un plan technique. Mais elle se heurte à
deux problèmes principaux :
- la capacité́ financière de l’entreprise : il faut financer les investissements que réclame un processus
de production flexible.
- l’intégration du personnel : les robots font peur (licenciements), il faut procéder par étapes pour
dédramatiser l’introduction de nouvelles technologies.
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1.3.3. L’ordonnancement
Il a pour mission de fixer les délais de fabrication, de prévoir et d’affecter au bon moment les moyens
humains et matériels nécessaires à la réalisation de ce plan de production. C’est à ce stade que l’on peut
utiliser les outils classiques de l’organisation administrative tels que les plannings ou les diagrammes de
PERT (Program Evaluation Review Technique). Les diagrammes de PERT permettent aux chefs de projet de
voir tous les détails de planification essentiels tels que les dépendances entre les tâches, la durée estimée
de celles-ci et le temps minimum nécessaire à la réalisation du projet).
Lorsque l’ordonnancement est réalisé, le lancement de la fabrication peut être réalisé́.
Une bonne organisation de la production nécessite une correcte articulation entre les différents services.
Elle suppose une circulation d’informations.
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La logistique, qui au départ était réduite à l’optimisation des problèmes pratiques secondaires, regroupe
aujourd’hui toutes les activités liées au transport ou au stockage. C’est l’ensemble des activités nécessaires
à l’acheminement des produits fabriqués par une entreprise à destination du client final. Cela inclut le
mouvement des matières premières depuis leurs fournisseurs jusqu’au début des chaînes de production. La
logistique doit prendre en charge les activités suivantes : transport des marchandises, entreposage,
manutention, emballage, contrôle des stocks, choix des emplacements des usines et entrepôts, traitements
des commandes.
La logistique peut se résumer comme l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place, au moindre
coût, d’une quantité de produits, à l’endroit et au moment où une demande existe.
La logistique peut se résumer ainsi :
c’est avoir le bon produit là où une demande existe ;
c’est avoir le bon outil au bon moment ;
c’est avoir la bonne information pour la bonne personne au bon moment.
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La logistique consiste donc de plus en plus à améliorer les flux, aussi bien physiques que
d’information, sur une chaîne étendue – la « Supply Chain » – qui va du fournisseur du fournisseur au
client du client. Le logisticien doit ainsi assurer un dialogue/une relation avec tous les partenaires
internes et externes de l’entreprise, afin de coordonner les opérations relatives aux flux de matières, de
composants, de produits finis, et aux flux d’informations.
Elle est donc présente à tous les niveaux de l’entreprise :
- au niveau opérationnel : pour la gestion des flux physiques de marchandises => exécution
(exemple : lancer une commande) ;
- au niveau tactique : pour définir les organisations et piloter ces flux à moyen terme (exemple :
détermination des dates de commande) ;
- au niveau stratégique : pour définir les grandes orientations à long terme => stratégie (exemple :
choix des lieux de stockage, choix du type d’organisation le plus approprié pour minimiser les coûts
et éviter les ruptures de stocks).
Planifier toute l’activité de l’entreprise, achats, production et distribution des produits, en se calant
sur la demande des clients, telle pourrait être une définition synthétique de l’optimisation de la
supply chain.
L’objectif est clair : réduire les stocks à tous les niveaux, améliorer la flexibilité et réactivité et utiliser de
façon optimale les moyens de production et de la logistique. D’autant que, l’optimisation étant globale,
les quelques pourcents gagnés sur des volumes énormes induisent des gains financiers très significatifs.
Mais la supply chain traversant toutes les fonctions de l’entreprise. Sa mise en place puis après son
optimisation nécessite bien des remises en cause...
=> Objet du Supply Chain Management
SCM (Supply Chain Management) : Mode de gestion des flux physiques et d’information visant à
optimiser les processus de commande, de production et de livraison. Démarche de gestion et de
synchronisation de l’ensemble des processus qui permettent à un ou plusieurs systèmes
clients/fournisseurs de prendre en compte et de répondre aux attentes des clients finaux (du
fournisseur du fournisseur au client du client). Cette approche vise à la fois l’amélioration de la valeur
créée pour le client (l’objectif est de satisfaire le client) ainsi que l’amélioration de la performance
économique des entreprises qui y concourent.
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L’efficacité du Supply Chain Management est devenue un enjeu majeur pour les entreprises car il est à
la fois générateur d’économies de coût (réduction des stocks, utilisation rationnelle des capacités) et
facteur de différenciation par rapport à la concurrence en termes de réactivité et de service client.
Cette efficacité est possible grâce à la maîtrise de l’information => d’où la nécessité d’avoir un bon SI ;
les logiciels de gestion du SI occupe un rôle important.
Cette évolution coïncide avec la personnalisation des produits en fonction des souhaits des clients, un
renouvellement accéléré des gammes et une exigence de service croissante : disponibilité, respect des
engagements de livraison, SAV.
En même temps, on a eu une mondialisation des échanges et une explosion du réseau Internet
accélèrent.
Enfin les entreprises se recentrent sur leurs métiers de base et se focalisent sur la création de valeur.
Ceci les amène à externaliser la distribution, à limiter la production à l’assemblage ou même à se
concentrer uniquement sur la conception et la vente de produits sous-traités.
Origine : Appelée aussi flux tendus ou 5 zéros ou encore zéro-délai, la méthode est issue du
toyotisme, elle consiste à réduire au minimum le temps de passage des composants et des produits à
travers les différentes étapes de leur élaboration, de la matière première à la livraison des produits
finis.
À l’origine, le juste-à-temps était lié à un problème purement matériel : les échoppes japonaises étant
de très petite taille, il était difficile, sinon impossible, de stocker plusieurs exemplaires d’un même
produit, pour peu qu’il fut encombrant. Aussi ces échoppes devaient être livrées plusieurs fois par jour,
à chaque fois qu’un produit un peu encombrant était vendu (par exemple, un téléviseur, une
bicyclette...).
Ce n’est qu´ultérieurement que Taiichi Ohno en fit un système allant bien au-delà de cette pure
question de stockage.
Cette méthode a été déployée dans les années 50 dans les usines Toyota. Elle est mise en place entre 2
postes de travail et limite la production du poste amont aux besoins exacts du poste aval.
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étagère, ou d’une fiche dans une boite ou sur un tableau (étiquette, ou kanban en japonais) doit être
synonyme de la mise en production (ou de la commande) du produit manquant.
Cette méthode est surtout adaptée aux entreprises ayant une production répétitive et relativement
régulière.
Le principe du JAT est que la production est « tirée » par la demande et non par l’offre : il faut
produire puis livrer (dans un temps très court) ce qui est demandé par le client (production en « flux
tendu »). Le déclenchement d’une étape de fabrication d’un produit ne peut se faire que s’il y a une
demande par l’étape suivante. Avec cette méthode, c’est l’aval (le client) qui commande l’amont (le
fournisseur).
Ce système exige une coordination très poussée entre les divers acteurs (fournisseurs, transporteurs,
fabricant, distributeurs…) et peut poser des problèmes en cas d’incident à un point ou un autre de cette
« chaîne étendue », en coupant momentanément le flux.
Il est indispensable, voire primordiale de connaître ses besoins en consommation et donc de faire des
prévisions. Mais il est tout aussi important de maîtriser les circuits physiques des pièces. Ce type
d’organisation est bien connu dans l’industrie automobile.
Le principe du juste-à -temps se décline en cinq exigences, ce que l’on appelle les "cinq zéros" :
- Zéro stock : les produits finis ne doivent pas attendre les clients sur les étagères (cela coûte cher à
l’entreprise : il faut de la place pour les stocks et de la surveillance), les matières premières ou les
pièces détachées ne doivent pas être stockées en attendant leur utilisation (même problème de
place, et il faut payer les pièces longtemps avant de les utiliser). Résultat : on produit quand on a un
certain nombre de commandes, on fait venir les pièces exactement au moment où on en a besoin.
- Zéro délai : il faut réduire au minimum le délai entre la prise d’une commande et sa satisfaction. De
même, il faut réduire au minimum le temps nécessaire dans l’entreprise pour changer le produit en
cours de fabrication, c’est-à -dire qu’il faut que les hommes et les machines soient flexibles. Tout
délai étant synonyme de coûts.
- Zéro défaut : l’entreprise par les services offerts et les produits fabriqués doit être irréprochable
vis-à-vis de ses clients. La qualité doit donc être une obsession. Même si la recherche de la qualité
peut être coûteuse, on sait qu’elle permet aussi la réalisation d’économies : les malfaçons coûtent
très cher, le mécontentement des clients aussi, surtout quand la concurrence est forte. Par ailleurs,
l’objectif zéro défaut implique que la détection se fasse le plus tôt possible, et si possible par auto-
contrôle (l’objectif étant de bien faire du premier coup, de s’améliorer).
- Zéro panne : l’entretien et la fiabilité des machines sont essentiels. Cet objectif nécessite la mise en
place d’une politique d’entretien préventif.
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- Zéro papier : les économies doivent aussi toucher les bureaux, il faut limiter les opérations
débouchant sur un développement de la paperasserie.
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Les politiques d’approvisionnement et de gestion de stocks sont très étroitement liées. Elles ont un
objectif commun : déterminer quand et combien commander pour obtenir un coût global le moins élevé
possible pour les produits et les matières nécessaires à la production, à la vente et la maintenance de
l’entreprise tout en conservant une sécurité suffisante.
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Avantages :
- Pour le fournisseur :
Economies sur les coûts de transport (chaque magasin ne doit plus être livré individuellement)
- Pour le distributeur :
Approvisionnement des magasins par camion entier
Livraisons à heures régulières, permettant d’organiser la mise en rayon immédiate (donc,
diminution, voire disparition des stocks en réserve).
Inconvénients/Limites : Allongement de la chaîne de transport car un intermédiaire en plus
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du départ revient à dégrader très rapidement le coût du transport ou à compléter le lot avec des
véhicules se rendant dans un centre au plus proche.
De plus ces moyens de transport (camions, wagons...) étant exclusivement dédiés au transport de
véhicules, il est important de les affréter ou de les réserver à l’avance sous peine d’être confronté à
une pénurie de moyens dans les périodes de forte activité. La gestion des transports requiert donc un
suivi individualisé des véhicules de la sortie usine jusqu’à la livraison à la concession avec plusieurs
modes de cheminement possibles.
Un principe de base : un produit est stocké si on prévoit une consommation prochaine. Si on ne prévoit
pas une consommation prochaine du produit, il ne doit pas être en stock.
« C’est une provision de produits, en instance de consommation » (Pierre Zermatti, ingénieur EDF).
Il faut savoir qu’un arrêt de production coûte très cher à l’entreprise (chômage technique, versement de
pénalités de retard aux clients, image de l’entreprise, etc.).
Même si elle travaille en flux tendus (où l’on vise le zéro stock), l’entreprise doit prévoir des stocks de
sécurité chez elle ou chez ses fournisseurs les plus proches.
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Derrière tous ces inconvénients, transparaît l’inconvénient majeur : le coût de détention d’un stock. Le
coût annuel du stock représente 25 à 35 % des capitaux immobilisés : lourde contrainte financière.
La valeur du stock (qui figure dans le bilan) a une incidence sur le résultat d’exploitation, c’est-à-dire sur
le résultat issu de l’activité propre de l’entreprise. Souvent les dirigeants le savent et ils jouent sur cette
valeur, qui est difficile à vérifier pour diminuer un résultat trop important ou sous-estimer une perte.
2.6.2. Les stocks : une notion étroitement liée à celle de gestion de production
En gestion de production, on porte une attention toute particulière à la gestion des stocks, car cette
décision opérationnelle a pris une importance stratégique pour l’entreprise.
La gestion de production a pour objet la recherche d’une organisation efficace de la production. En étudiant
la production au niveau de la chaîne logistique, il faut que cette organisation prenne en compte et maîtrise
les flux entrants (approvisionnements) et les flux sortants (distribution) pour assurer le niveau de
satisfaction globalement attendu par le client.
La gestion des stocks doit permettre d’assurer la flexibilité quotidienne nécessaire pour faire face aux
fluctuations prévues de la demande et des disponibilités de ressources et pour réagir aux aléas (pour les
corriger).
Dans le contexte actuel, la concurrence est rude entre les entreprises et le client est devenu exigeant.
Pour être compétitive, l’entreprise (industrielle en particulier) doit :
- maîtriser ses coûts,
- offrir une qualité de produits ou de services irréprochable,
- garantir des délais de livraison courts et fiables,
- proposer des petites séries de produits personnalisés,
- renouveler plus rapidement ses produits,
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La tendance est de produire ce qui est déjà vendu. Cela implique une nouvelle gestion de production et
donc une nouvelle gestion des stocks.
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ou des consommations annuelles, ou 80 % de la valeur totale du stock. Elle doit alors concentrer ses
efforts sur la gestion des stocks de ces produits. Il ne doit pas y avoir de rupture de stock.
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Si les commandes sont régulières dans l’année et portent toujours sur des quantités identiques :
Stock moyen = C/2n où C = Consommation annuelle en volume ou en valeur
n = nombre annuel de livraisons (ou de commandes)
Le coût de lancement des commandes :
Le gestionnaire de stock doit surveiller les frais d’acquisition des stocks.
Lors d’un achat, des frais s’ajoutent au prix d’achat : en particulier des frais liés au fonctionnement du
service Approvisionnement (charge de personnel, frais de réception des marchandises et des contrôles
qualité, frais informatiques liés à la gestion des commandes et aux traitements des entrées en stocks…).
Pour chaque référence, le coût de lancement annuel va dépendre du nombre de commandes passées et du
coût de lancement unitaire de chaque commande :
Cl = nf
NB : On parle de « frais de lancement de fabrication » dans une entreprise industrielle quand on fabrique et
stocke des produits semi-finis ou finis.
On peut voir que ces 2 coûts sont fonction de n : ils dépendent chacun de nombre de commandes passées
dans l’année.
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Le but de l’entreprise est de minimiser ce coût total de stockage : il faut alors trouver le nombre optimal
de commandes à passer dans l’année.
Résolution algébrique :
La résolution algébrique part du fait qu’on atteint le nombre de commandes optimal lorsque : Cd = Cl (coût
total le plus faible)
Formule de Wilson : Formule pour connaître le nombre optimal de commandes (n*)
Conditions de départ : Les commandes sont régulières dans l’année et portent toujours sur des quantités
identiques :
n* =
√ C×z
2f
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L’entreprise doit pouvoir produire lorsque la demande se manifeste et non par séries qui génèrent un stock
de composants, de produits intermédiaires ou un stock de produits finis.
Cette gestion de la production en juste-à-temps impose la flexibilité de l’appareil productif. Il doit pouvoir
passer très vite d’une production à l’autre.
C’est possible grâce à la gestion de production assistée par ordinateur et à la surveillance préventive des
installations productives (pour avoir zéro panne).
Le stock ne disparaît pas complètement mais il est réduit de façon très significative.
Le stock moyen
Le fait de détenir un stock coûte cher à l’entreprise. De plus, les coûts de détention sont proportionnels à la
quantité moyenne stockée.
Aussi, l’ent. a tout intérêt à baisser le niveau de son stock moyen, après l’avoir appréhendé et calculé.
Le plus souvent, le niveau d’un stock diminue de façon irrégulière jusqu’à la livraison suivante. Cela donne
graphiquement une courbe en escalier, entre deux approvisionnements.
Toutefois, si l’on étudie l’évolution du niveau du stock sur une période relativement longue (1 an par
exemple), on peut simplifier la réalité, en estimant que la consommation est régulière entre deux livraisons.
On obtient alors une courbe en dents de scie.
1er cas : l’entreprise dispose uniquement des données issues des inventaires comptables
Dans ce cas, on calcule le stock moyen à l’aide du stock initial et du stock final de la période étudiée.
SM = (SI + SF) / 2
où SI : stock au 31/12/N-1 (ou avant dernier exercice comptable)
SF : stock au 31/12/N (ou dernier exercice comptable)
Ce calcul ne permet pas de comprendre l’évolution des stocks au cours de l’année.
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Le stock de sécurité
Pour chaque article, on peut constituer un stock de sécurité pour éviter les ruptures de stock, et leurs
préjudices. Ce stock de sécurité représente alors la quantité destinée à pallier les aléas tels qu’une
augmentation imprévisible de la demande ou un retard dans la livraison. Son volume doit être fonction de
l’importance des fluctuations des ventes (ou demandes internes) et de la production.
Le stock de sécurité est un « stock dormant », alors que le stock qui existe au-delà de ce stock de protection
est appelé « stock actif ».
On rajoute au stock moyen calculé, la quantité conservée en stock de sécurité.
Dans le cas d’une consommation régulière, le stock atteindra le niveau du stock de sécurité ou sera juste
épuisé (s’il n’y a pas de stock de sécurité), quand la commande sera livrée.
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Exemples : Nike avec Nike By You qui permet de personnaliser certains modèles de baskets en
choisissant les couleurs ou matières. Apple permet de graver ses produits.
1.2. Le marketing aujourd’hui
Le marketing connaît aujourd’hui de nombreuses évolutions :
- Le marketing relationnel : il consiste à entretenir une relation prolongée et renforcée avec le client
dans le but de le fidéliser.
Exemple : Apple offre aux personnes ayant acheté un Mac, un iPhone, un iPod, un iPad ou une Apple TV
une assistance technique téléphonique gratuite pendant les 90 jours suivant leur achat.
- Le marketing digitalisé : il désigne l’ensemble des techniques marketing utilisées sur les supports et
canaux digitaux.
Exemple : les enseignes de bricolages proposent sur Youtube des tutoriels pour réaliser des travaux en
utilisant leurs produits.
- Le marketing omnicanal : il désigne le fait, pour une entreprise, de mettre en synergie ses différents
canaux de distribution afin de faciliter le parcours d’achat des clients.
Exemple : Dans les Apple stores, un client peut soit acheter son ordinateur sur le site puis se faire livrer
en magasin , soit aller d’abord sur le site, puis se rendre en magasin pour tester et acheter le produit.
- Le marketing sensoriel et expérientiel : il consiste à solliciter les 5 sens du consommateur (l’ouïe, le
toucher, l’odorat, la vue, le goût). L’objectif est de faire vivre au client une expérience unique lors de sa
visite dans le magasin, de l’inciter à l’achat et de le fidéliser.
Exemples :
Les magasins Nature & Découvertes diffusent des odeurs d’huiles essentielles, des musiques douces,
proposent des massages, des dégustations de thé afin de susciter chez le consommateur un sentiment
de relaxation et de détente.
La marque Harry’s a organisé une campagne d’affichage à Paris qui s’est accompagnée de la diffusion
d’une odeur de pain chaud.
Coca Cola a étudié le bruit de l’ouverture de sa canette afin que le bruit soit rafraîchissant et donne soif.
- Le marketing éthique et responsable et le marketing vert : ils proposent de mettre en avant des
produits fabriqués par des entreprises qui offrent de bonnes conditions de travail et de rémunération à
leurs salariés (commerce équitable) et proposent des produits respectueux de l’environnement et/ou
biologiques.
Exemple : La marque Alter Eco distribue des produits alimentaires de petits producteurs locaux situés
partout dans le monde, qui produisent sans engrais chimiques ni pesticides et versent une vraie
rémunération à leurs salariés.
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Afin de répondre aux attentes des consommateurs par une offre adaptée, l’entreprise doit faire des choix
stratégiques : segmenter, cibler et se positionner.
2.1. La segmentation
2.1.1. Définition
La segmentation consiste, pour une entreprise, à découper son marché en segments homogènes, c’est-à-
dire en groupes de consommateurs ayant les mêmes caractéristiques, les mêmes besoins et les mêmes
comportements.
Le couple produit/marché est une démarche qui consiste, pour une entreprise, à proposer un produit
adapté à chaque segment.
Exemple : Danone a découpé le marché des consommateurs de yaourts en plusieurs segments : enfants
(Danonino), consommateurs attentifs à leur poids (Taillefine 0 %), consommateurs soucieux de leur santé
(Actimel), consommateurs qui achètent des produits bio (Les 2 Vaches)...
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o substantiels : les segments doivent être suffisamment importants pour justifier un plan d’action
spécifique et pour qu’ils soient rentables.
2.2. Le ciblage
Le ciblage consiste, après la phase de segmentation, à choisir les segments que l’on désire conquérir et
fidéliser.
L’entreprise peut choisir de cibler :
- un seul segment : marketing concentré ;
- plusieurs segments avec une même offre : marketing indifférencié ;
- plusieurs segments avec une offre différente pour chaque segment marketing différencié.
Exemple : La firme Porsche a choisi de ne s’adresser qu’à un seul segment : les très hauts revenus, alors que
Renault s’adresse à plusieurs segments : les familles, les jeunes, les hauts revenus, les citadins...
2.3. Le positionnement
Le positionnement est l’image qu’occupe une entreprise, un produit ou une marque dans l’esprit du
consommateur. On distingue le positionnement perçu (l’image de l’entreprise dans l’esprit des
consommateurs) et le positionnement voulu (l’image que l’entreprise veut donner aux consommateurs).
Exemples :
Nike symbolise, dans l’esprit des consommateurs, le sport, le dépassement de soi et la performance, c’est
son positionnement perçu. Il correspond au positionnement voulu de la firme.
Lacoste : A l’origine de la marque, la cible était très restreinte car il s’agissait de modèles haut de gamme
conçus pour le tennis, le golf et la voile. Des choix qui montrent bien le positionnement haut de gamme de la
marque. Lacoste a opté pour une différenciation plutôt que par la domination par les coûts. Alors que les
tenues estampillées du légendaire crocodile vert ont fait la fierté des classes bourgeoises, des professions
libérales et autres sportifs de loisir qui souhaitent marquer leur appartenance à une certaine classe sociale,
la marque a progressivement subi un glissement de cible impressionnant. En effet, dans les années 1990, le
crocodile quittera son habitat douillet dans les affaires de sport d’une clientèle aisée pour s’installer dans les
garde-robes des HLM de banlieue. Lacoste devient alors la marque du ghetto qui faisait un peu classe. Pour
Lacoste, cette extension subie de la cible n’était pas la bienvenue ; cela eut des effets négatifs sur l’image
puisqu’un certain nombre de ses clients lui en a voulu. Et durant 3 ou 4 années, son chiffre d’affaires a
baissé. Pour reprendre le contrôle sur sa destinée, Lacoste capitalisera sur sa renaissance auprès des jeunes
grâce à la scène hip-hop et tentera de séduire les 18-35 ans, cette fois-ci parmi les jeunes aisés avec un
meilleur pouvoir d’achat que la cible « imposée ». L’élargissement de sa gamme lui a permis de retrouver
des couleurs en touchant la cible féminine aisée qui était alors très peu concernée par la marque.
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3.2.1. La marque
La marque est un signe permettant de distinguer les produits d’une entreprise de ceux de ses
concurrents. Elle permet aussi de véhiculer une certaine image, rassure le client et garantit un certain
niveau de qualité.
Une marque se présente, le plus couramment, sous la forme :
- d’un nom, qui peut être un mot (Yoplait), un patronyme (Chanel), un lieu (Evian), un nombre
(1664), un slogan (« Parce que vous le valez bien » pour L’Oréal) ;
- d’un signe graphique, comme un dessin, un logo (le Swoosh de Nike ou la pomme croquée de
Apple) ;
- d’un son ou d’un ensemble de sons (le jingle de la SNCF).
Pour être protégée, une marque doit être déposée à l’INPI (Institut de la Propriété Industrielle). Lors
du dépôt de votre marque, il faut mentionner les domaines dans lesquels on souhaite réserver
l’exclusivité. Ces secteurs d’activités, dits « classes », sont au nombre de 45. Son renouvellement doit se
faire tous les 10 ans.
Une marque doit avoir des qualités commerciales et juridiques
o Qualités commerciales :
- Euphonique : elle doit être facilement prononçable ;
- Evocatrice du produit : Lactel rappelle le lait ;
- Déclinable : Danone se décline en Danette, Danao….
- Internationalisable : elle doit être utilisable dans d’autres langues ;
- Mémorisable : elle doit se retenir facilement.
o Qualités juridiques :
- Distinctive : elle doit permettre à l’entreprise de se distinguer des autres (du beurre ne peut pas
avoir pour marque « Le grand beurre »)
- Non déceptive : elle ne doit pas tromper le consommateur (Les 2 vaches serait déceptive si elle
n’était pas fabriquée avec du lait de vache).
- Conforme aux bonnes mœurs : pas d’injure, ni d’appel à la violence.
- Disponible : elle ne doit pas avoir été déposée à l’INPI par une autre entreprise.
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Exemple : les yaourts La Fermière sont conditionnés dans des pots en verre et le nom de la marque est
écrit en caractères « manuscrits » pour évoquer un mode traditionnel de fabrication.
- le design graphique et d’architecture, qui permet d’identifier rapidement une entreprise par son
identité visuelle : son logo, sa charte graphique, ses couleurs, l’aménagement de ses points de vente,
de son site Internet.
Exemple : On reconnaît facilement la marque Sephora par son logo noir et blanc, l’aménagement des
points de vente dans des couleurs sombres, la tenue noire des vendeurs/vendeuses.
3.2.3. La qualité
Un bien ou un service de qualité est un produit dont les caractéristiques lui permettent de satisfaire les
besoins exprimés ou implicites des consommateurs. La qualité permet à l’entreprise de véhiculer des
valeurs et une certaine image de marque.
Elle est certifiée par des normes (NF, IS0) et/ou des labels (Label rouge, AB, bio…).
4. L’offre produit
La création d’une offre globale avec une offre principale de produits et une offre associée de services
permet à l’entreprise de se positionner par rapport à ses concurrents.
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La marque gamme : l’entreprise regroupe un ensemble homogène de produits sous la même marque.
Exemples :
L’enseigne Décathlon utilise la logique de marque gamme pour ses MDD. On trouve ainsi, entre autres,
Kalenji pour la gamme running et Kipsta pour le football.
Procter & Gamble commercialise ses différentes gammes de produits sous différentes marques : Always,
Tampax, Pampers, Oral-b, Fluocaril, Pantene, Head & Shoulders, Gama, Dash, Febreze, etc. Il utilise
Oral-b pour les produits d’hygiène dentaire et Pampers pour les couches et lingettes pour bébés.
Unilever utilise par exemple Amora en tant que marque gamme pour la famille des sauces et
condiments et Williams pour la gamme rasage.
La marque ombrelle : elle désigne un nom de marque sous lequel est commercialisé un ensemble
hétérogène produits. La marque ombrelle peut être utilisée à l’échelle d’un groupe ou conglomérat
(Honda, Samsung). C’est la stratégie dite « à la japonaise » car c’est la stratégie utilisée par les sociétés
japonaise telles que Honda (moto, auto, tondeuses à gazon), Yamaha (moto, piano, guitare), ce qui la
différencie de la stratégie de marque produit, stratégie à l’américaine, utilisée par les lessiviers
américains tel que Procter & Gamble.
Exemples :
Apple (téléphones, ordinateurs, montres, écouteurs, etc.).
Samsung (téléphones, téléviseurs, électroménagers, informatique, voitures, etc.).
Nestlé (produits laitiers, chocolats, cafés, céréales, glaces, nourriture pour bébés, etc.).
La marque caution : la marque caution est la marque ombrelle qu’on associe à une autre marque d’un
produit distinct. Elle apporte la caution d’une marque connue (ou marque mère) à un produit qui n’est
initialement pas connu du consommateur. La marque caution donne son approbation à un ensemble
large et diversifié de produits en couvrant un ensemble de marques. Ce type de marque est utile pour
se porter caution d’une autre marque moins notoire et rassurer le consommateur. Souvent, on
retrouve alors deux marques distinctes sur un même produit :
- la marque du produit même, moins connue des consommateurs, car souvent nouvelle ou moins
répandue. Exemple : Chocapic ;
- la marque caution, qui représente les valeurs et les qualités du produit indirectement. Exemple :
Nestlé (marque ombrelle et caution).
Cet usage répond à une véritable stratégie de marque et dépend de l’image que souhaite donner
l’entreprise. La marque caution, représente donc un véritable atout marketing qui répond à un constat.
En effet, les entreprises ont pris conscience de l’enjeu d’un consommateur rassuré. Ainsi, la marque se
sert de sa notoriété et de son image afin de garantir le produit, son origine et sa qualité.
Exemples :
Apple cautionne les marques iPhone, iPad, Macbook Air, Macbook Pro, Airpods, Apple TV+, etc.
LU cautionne les marques Prince (Prince de LU), LULU La Barquette, Figolu ou Petit Ecolier, etc.
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5. Le marketing expérientiel
5.1. Le marketing expérientiel
5.1.1. Définition
Le marketing expérientiel a pour objectif de proposer un produit ou une ambiance en magasin qui
permettra au consommateur de vivre une expérience unique et lui laissera durablement une image positive
de l’entreprise.
Pour une entreprise, les objectifs du marketing expérientiel sont :
- de renforcer son attractivité ;
- d’accroître sa notoriété ;
- de faciliter les achats de ses clients ;
- de fidéliser ses clients.
Le marketing expérientiel utilise différentes techniques, comme la théâtralisation de l’offre, le marketing
sensoriel ou encore le marketing immersif.
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L’optimisation de l’expérience client permet aussi d’augmenter la valeur perçue. La valeur perçue
correspond à la valeur d’une entreprise, d’une marque ou d’un produit dans l’esprit du consommateur. Elle
résulte de la confrontation entre les avantages attendus (bénéfice que le produit apporte : facilité
d’utilisation, apport pour la santé, satisfaction de besoins…) et les coûts consentis pour son acquisition (prix
à payer pour acquérir le produit).
Les éléments qui influencent la valeur perçue sont :
- les caractéristiques fonctionnelles du produit (éléments objectifs) : son utilité, son usage, ses qualités ;
Exemple : La caractéristique fonctionnelle d’une voiture est de pouvoir se déplacer en toute sécurité.
- les caractéristiques psychologiques du produit (éléments subjectifs) : la sensation que son utilisation
procure, les valeurs qu’il véhicule, l’image de marque...
Exemple : La Mercedes Classe S permet de faciliter la conduite et le confort du conducteur et surtout
des passagers, et renseigne sur le niveau de revenu et le statut social de son propriétaire.
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La gratuité, spécificité de l’économie non marchande, est de plus en plus proposée aujourd’hui par
l’ensemble des entreprises, notamment dans le cadre des services associés (livraison, installation…) ou
de services sur Internet presse, logiciels, jeux.). Il s’agit généralement, pour ces entreprises, d’attirer les
consommateurs grâce à des gratuités pour vendre ensuite des biens payants.
Les différents modèles de gratuité sont les suivants :
o le marché tripartite : ce modèle de publicité sur Internet met en lien 3 acteurs : un consommateur,
une entreprise et un moteur de recherche.
Exemple : L’accès au moteur de recherche Google est gratuit car ce sont les entreprises qui
financent Google pour être bien référencées, c’est-à-dire placées sur les premières pages lors d’une
recherche.
o les subventions croisées directes : l’objectif est d’offrir un produit (généralement peu cher) et
d’inciter les consommateurs à acheter ensuite des produits complémentaires.
Exemple : les opérateurs téléphoniques offrent un téléphone portable à un prix inférieur à son prix
seul si l’on s’engage 2 ans pour un forfait téléphonique.
o les subventions croisées indirectes : l’objectif est d’offrir un service à une catégorie de
consommateurs et de le faire payer à d’autres.
Exemple : Disneyland Paris offre des séjours gratuits aux enfants de moins de 12 ans.
o le freemium : c’est une offre à deux vitesses : une formule de base gratuite (free) et une formule
payante (premium) avec davantage de services.
Exemple : Deezer ou Spotify ont été les pionniers dans la musique en streaming.
o le don : c’est une offre gratuite de services.
Exemple : Wikipedia propose une encyclopédie gratuite en ligne.
o la vente de données : l’objectif est de créer une très grande base de données d’informations
personnelles (âge, sexe, PCS...) dans le but de les revendre à des entreprises qui les utiliseront pour
cibler des consommateurs lors de campagnes de publicité.
Exemple : Facebook ou Instagram sont des réseaux sociaux gratuits car ils se financent en
revendant à des entreprises les informations recueillies sur leurs utilisateurs.
7. La fixation du prix
La fixation du prix de vente peut se faire en tenant compte des coûts de l’entreprise, de la marge souhaitée
et des attentes des consommateurs.
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Pour les entreprises commerciales : Coût d’achat HT = Prix d’achat HT + Frais accessoires liés à l’achat
(transport, stockage, assurance…)
Pour les entreprises industrielles : Coût de production = ensemble des coûts liés à la production des
marchandises (matières premières, machines, salaires, loyers...)
Coût de distribution = frais liés à la distribution des produits (loyer du magasin, salaires des
vendeurs...).
L’entreprise fixe ensuite sa marge qu’elle ajoute au coût de revient pour fixer son prix de vente. Prix de
vente HT = Coût de revient HT + Marge.
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7.2.1. La sensibilité-prix
La sensibilité-prix représente l’influence qu’a une variation des prix sur la quantité achetée par les
consommateurs. Elle se mesure par l’élasticité-prix/demande qui est la variation en pourcentage de la
quantité demandée d’un bien lorsque son prix varie.
(Variation de la demande/ Demande initiale) x 100
Élasticité-prix/demande =
(Variation du prix / Prix initial)× 100
Elasticité Demande Aucune réaction de la demande lors d’une Produits vitaux comme
nulle inélastique variation du prix. un médicament.
Exemple :
Le prix d’un produit augmente de 12 à 14 €, les quantités demandées baissent de 135 à 128.
Élasticité-prix/demande = [(128 – 135) / 135 × 100] / [(14 – 12) / 12 × 100] = – 5,19 % / 16,7 % = – 0,3
Le coefficient d’élasticité est de – 0,3, la demande est donc peu élastique : une augmentation du prix
entraine une baisse 3 fois moins importante des quantités vendues.
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consommateurs. Le but va être de déterminer la zone d’acceptabilité (= l’intervalle qui a la plus grande
taille). En-dessous de cette zone, la valeur perçue par le consommateur est synonyme de « mauvaise
qualité » et il est peu probable que le consommateur achète malgré un prix faible. Mais au-dessus de
cette zone, le prix constitue un frein à l’achat car il est jugé « trop cher ».
Ensuite, en fonction de la marge que l’entreprise désire réaliser, elle va en déduire les coûts de
production à respecter.
Exemple : Le prix d’acceptabilité des consommateurs après étude de marché est de 12 €. L’entreprise
veut réaliser une marge de 2 €. Les coûts de production ne devront donc pas dépasser 10 €.
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9. La communication commerciale
La communication commerciale regroupe l’ensemble des actions dont l’objectif est de créer et de maintenir
une relation avec les consommateurs et d’influencer leur comportement. Elle doit être cohérente avec la
stratégie commerciale de l’entreprise, sa cible et les objectifs fixés.
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Elle génère la plus forte attention active et la plus Coût très élevé.
La télévision forte visibilité
La TV permet de toucher une large audience
Permet de cibler précisément les clients (le lectorat Coût élevé et durée de vie de
La presse de chaque publication est connu). l’encart publicitaire très brève.
SUPPORT ROLE
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Le forum mis en place Permet de répondre aux questions posées par les internautes et donc de
par l’entreprise développer une relation privilégiée avec ses clients.
sur tous les réseaux sociaux qui sont autant de publicités dont bénéficie gratuitement Apple (+ mon cours 😎).
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TECHNIQUES PRINCIPES
Le coupon, le bon de
réduction, le bon d’achat, Titre de remboursement ou bon d’achat.
l’offre de remboursement
L’échantillon Produit offert dans une quantité inférieure à l’unité habituelle de vente.
Les loteries, jeux et Opérations permettant aux participants d’espérer un gain par la voie du
concours hasard ou en participant à des épreuves.
Vente réservée à une partie seulement de la clientèle fidèle qui reçoit une
La vente privée
invitation.
Les promotions doivent être limitées pour ne pas dégrader l’image de marque de l’entreprise et ne pas
inciter les clients à reporter leurs achats lors des périodes de promotion.
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Le community management suppose de poster régulièrement des messages sur les réseaux sociaux et donc
de créer du contenu : vidéos, articles, tutoriels, conseils, ce que l’on nomme le brand content. Ces
contenus peuvent permettre à la marque d’affirmer son expertise ou de produire des récits autour de ses
produits (storytelling), créant ainsi un lien affectif étroit avec ses abonnés. Ce marketing de contenus, qui
délivre de l’information à la cible, s’appelle « inbound marketing ».
Exemple : Nike est présent sur tous les réseaux sociaux : Instagram, Twitter, Facebook... Elle a créé des
pages spécifiques (Nike Football, Nike Basketball, Nike Golf, Nike Running...) afin de rassembler des
amateurs d’un même sport et de créer un sentiment de communauté et de partage.
OUTIL ROLE
Action qui consiste à « pister » le client sur un site Internet pour observer ses
Le tracking
centres d’intérêt et son parcours d’achat.
Un chatbot est un robot logiciel pouvant dialoguer avec les clients, répondre à
Le chatbot
des demandes de renseignements et prendre des commandes.
La reconnaissance Ce logiciel permet d’obtenir des informations sur un produit en flashant son
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INDICATEUR ROLE
Le taux de conversion (Nombre de clients qui ont acheté / Nombre d’e-mails ou SMS envoyés) x 100
Le coût par lead (CPL) représente le coût d’acquisition d’un prospect dans la
publicité sur Internet.
Le coût par lead Exemple : Une entreprise dépense 600 € de publicité sur Internet pour acquérir
des clients. Elle obtient grâce à cela 200 contacts, dont 150 deviendront des
clients. Son CPL est de : 600 / 200 = 3 €
Le nombre de
Nombre d’abonnés à un compte sur un réseau social
followers
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- le droit de s’opposer : une personne peut s’opposer à ce que ses données personnelles soient
utilisées à des fins commerciales ou transmises à des entreprises tierces ;
- le droit de rectification : une personne peut faire rectifier ses données personnelles lorsqu’elles
sont inexactes et compléter celles qui sont incomplètes ;
- le droit à l’effacement : Une personne peut obtenir l’effacement de ses données ;
- le droit à la limitation du traitement : une personne peut obtenir la limitation du traitement de ses
données à caractère personnel, c’est-à-dire l’usage qui en est fait.
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1.1.2. La méthode
La GPEC se construit en trois étapes :
recenser les métiers de l’entreprise ;
Exemple : Définir les postes existants à l’aide de fiches de poste.
définir les compétences qui seront nécessaires en prenant en compte la pyramide des âges, les niveaux
d’ancienneté et les classifications, les mobilités professionnelles ;
Exemple : Lors de son entretien d’évaluation périodique, un salarié a fait le souhait d’une mobilité
géographique.
établir un plan d’action en fonction des besoins.
Exemple : Élaborer un plan de formation, des parcours de mobilité interne, un plan de recrutement, des
modalités de reconversion de certains salariés, développer la polyvalence
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2. Le processus de recrutement
Le processus de recrutement connait une véritable révolution depuis ces dix dernières années. Les
entreprises ne se contentent plus du CV et de la lettre de motivation, elles font appel à des outils
technologiques qui permettent de repenser le processus de recrutement dans un souci d’efficacité.
2.1. Définitions
Le recrutement est un processus qui permet de répondre à un besoin en ressource humaine,
autrement dit de trouver le candidat le plus proche possible du profil recherché. L’entreprise a le choix
entre le recrutement interne et le recrutement externe.
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Le recrutement interne consiste à promouvoir une personne déjà présente dans l’entreprise à un poste
disponible. Ainsi, les frais de recrutement sont faibles et le salarié n’a pas besoin d’intégration
particulière.
Le recrutement externe est mis en œuvre lorsque l’entreprise ne dispose pas des compétences
nécessaires pour un poste au sein de son personnel. Cette méthode offre un plus grand vivier de
candidatures. De plus, recruter en externe apporte des idées et des techniques nouvelles. Le coût est
certes élevé mais les frais de formation sont moindres car le candidat a déjà les qualifications requises
pour le poste.
2.3. L’e-recrutement
L’e-recrutement offre les avantages suivants : gain de temps et baisse des coûts, meilleur ciblage des
candidats, forte augmentation des candidatures, mise à jour des offres facilitée...
Etapes de diffusion des annonces et de recueil des candidatures :
- réseaux sociaux (Linkedin, Twitter) : ils donnent une grande visibilité sur des profils de candidats
potentiels tout en développant la marque employeur ;
- jobboards (sites web mettant en ligne des offres d’emploi) : ils s’adressent aux chercheurs d’emploi
et aux recruteurs. Pôle emploi, L’APEC, Indeed, Monster, Leboncoin, Wizbee proposent de déposer
son CV qui sera disponible pour les recruteurs et de consulter des offres d’emploi.
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- site internet de l’entreprise : les candidats postulent directement sur le site Internet de l’entreprise
en déposant leur CV et leur lettre de motivation.
Étape de sélection des candidats
- chatbot ou robot conversationnel virtuel : c’est un logiciel programmé pour simuler une
conversation qui peut se faire via une application. Cela permet de mieux cerner la personnalité du
candidat.
- visioconférence : un employeur peut mener un entretien préalable à distance avec un ou des
candidats afin d’éviter tout déplacement inutile ou pour faire une présélection.
3. L’intégration et la fidélisation
Une fois le processus de recrutement terminé, il faut accueillir et intégrer le nouveau salarié. Un accueil et
une intégration réussis sont la clé de la qualité de la future relation entre l’entreprise et le nouveau salarié.
3.1.2. Le jour J
Pour fidéliser le salarié, le premier jour doit être bien préparé. Il convient donc de lui présenter le lieu de
travail et chacun des membres, de lui remettre un dossier d’accueil qui présente la culture de l’entreprise
(livret d’accueil, règlement intérieur…) ainsi qu’un packaging d’accueil (clés, badge, codes informatiques,
stylo de l’entreprise, cadeau de bienvenue...), de lui fournir sa fiche de poste ainsi que les documents
d’information sur les produits et activités de l’entreprise, de le convier à un pot d’accueil...
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Faire le point régulièrement au travers de réunions informelles, d’entretiens et/ou d’un rapport
d’étonnement est primordial. Cette période peut durer jusqu’à deux mois.
Le rapport d’étonnement est un document rédigé par un nouveau salarié à destination de son manager,
dans lequel il décrit ce qui l’étonne durant les premières semaines après son arrivée. Il permet de repérer
d’éventuels dysfonctionnements et de collecter des propositions d’amélioration.
3.2. Fidéliser le nouveau salarié, un enjeu majeur
Les capacités d’un individu ne peuvent s’exprimer pleinement que s’il est motivé. Chaque entreprise
détient des leviers de motivation qui permettent de développer un sentiment d’appartenance plus ou
moins fort durant la phase d’intégration. Le but étant d’éviter un départ prématuré et coûteux, et de
rendre le salarié productif à l’issue de cette période.
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Exemples : améliorer la maitrise d’une langue étrangère, développer une technique de vente, apprendre à
négocier.
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national des certifications professionnelles (RNCP). Le congé a une durée maximale de 24 heures et se
déroule pendant le temps de travail.
7. La mobilité professionnelle
La réforme de la formation professionnelle initiée en 2018 vise à favoriser l’accès des salariés à la
formation tout au long de la vie afin qu’ils soient en capacité de s’adapter aux évolutions de l’entreprise
et du marché du travail. La mobilité professionnelle doit répondre à un besoin en compétences et
faciliter l’employabilité des salariés.
La mobilité professionnelle peut être soit interne (suite à un changement d’activité, de métier ou de
lieu mais toujours au sein de la même entreprise), soit externe (suite à un changement d’employeur).
La mobilité interne : elle peut être horizontale (poste équivalent mais dans un autre service) ou
verticale (ce qui correspond à une promotion) ; elle peut être volontaire ou imposée ; elle peut être
géographique (lorsque le poste est situé dans un autre établissement du groupe).
La mobilité interne est un outil incontournable de la gestion des talents. Elle permet de développer les
compétences et représente un facteur important de motivation et de fidélisation pour le salarié. Elle
est moins onéreuse qu’un recrutement externe. De plus, le salarié connaît déjà le fonctionnement de
l’entreprise et sa culture.
La mobilité externe : toute personne appartenant à une entreprise d’au moins 300 salariés et ayant
une ancienneté d’au moins 2 ans (consécutifs ou non) peut bénéficier, avec l’accord de son
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employeur, d’une mobilité volontaire externe sécurisée lui permettant de travailler dans une autre
entreprise puis de retrouver son emploi d’origine. Le salarié peut aussi choisir de ne pas retourner dans
l’entreprise à la fin de sa période de mobilité. Un avenant au contrat de travail précisera l’objet de la
période, les dates de début et de fin de la mobilité, ainsi que les conditions de retour du salarié.
La mobilité présente plusieurs intérêts ; elle permet de :
- découvrir un nouvel environnement de travail ;
- développer de nouvelles compétences, de nouvelles méthodes de travail ;
- découvrir un nouveau secteur d’activité.
8. La motivation
La motivation est l’un des facteurs déterminants de la productivité du personnel. Elle constitue le
moteur qui pousse un individu à agir pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé. Elle évolue avec le temps.
Exemple : Un individu sera motivé par une rémunération attractive (moteur de la motivation). Pour ce
faire, il effectuera des heures supplémentaires (action).
Les sources de la motivation : aujourd’hui, l’une des difficultés pour l’entreprise est de pouvoir garder
ses meilleurs salariés collaborateurs. Améliorer la motivation est un des moyens pour y parvenir. Pour
ce faire, l’entreprise doit agir sur des facteurs internes mais aussi sur des facteurs externes. Ils ont une
influence sur l’intensité des efforts fournis par le salarié dans l’exercice de son travail.
- Les facteurs internes de la motivation : ils sont propres à chaque individu et sont liés au plaisir
qu’ils procurent. Ils dépendent fortement de la personnalité, de l’éducation et du mode de vie de
chacun.
La motivation interne est durable et se consolide à force de pratique.
la personnalité, les valeurs, le plaisir, l’estime de soi et l’accomplissement, le sentiment
d’autonomie, les responsabilités…
Les facteurs externes de la motivation : ils sont reliés à l’environnement de travail et renvoient à
un événement qui pousse l’individu à agir, à s’engager pour les conséquences qu’il procure. La
motivation externe doit être maintenue dans le temps et incitative.
le contenu du travail et les objectifs fixés, les conditions de travail, le style de management, les
perspectives d’évolution, les récompenses.
Les enjeux de la motivation : les principaux bénéfices d’une meilleure motivation sont nombreux :
- un meilleur engagement et une meilleure mobilisation des salariés ;
- une meilleure ambiance dans les équipes ;
- de meilleurs résultats (CA, bénéfices...) ;
- une amélioration des indicateurs sociaux (baisse du turnover, de l’absentéisme, des retards) ;
- une meilleure capacité à innover, une qualité du travail améliorée ;
- une plus grande attractivité de l’entreprise et une meilleure image.
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La démotivation du salarié est une variable complexe pour l’entreprise à ne pas sous-évaluer. Elle peut
avoir un effet viral et se répandre plus largement très rapidement. L’entreprise aura donc tout intérêt à
tout mettre en œuvre pour motiver son personnel et éviter ainsi les coûts cachés de la démotivation
(absentéisme, accident du travail, baisse de la productivité).
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Les conflits sociaux : le conflit est dit « social :» lorsqu’il y a un affrontement entre plusieurs groupes
sociaux aux intérêts et idéaux divergents. L’objectif est de modifier le rapport de force entre les parties.
Exemple : L’équipe de direction fait face à un arrêt de travail des salariés qui réclament une
augmentation de leur rémunération.
Un conflit étouffé est un conflit latent ou larvé, qui ne s’est pas encore exprimé. Il se manifeste par des
absences, une colère refoulée, une attitude d’évitement, des silences gênants.
Un conflit ouvert est une situation conflictuelle exprimée. Il se manifeste par de la violence verbale
(cris, insultes...) ou physique (gestes, attitudes...).
Les sources de conflit :
- le conflit d’intérêts apparaît lorsqu’il y a une divergence sur les intérêts des personnes ;
- le conflit d’identité est issu de réactions de compétition ou d’antipathie ;
- le conflit de pouvoir apparaît entre deux personnes de même rang hiérarchique qui s’opposent
lorsque l’une empiète sur les compétences de l’autre ;
- le conflit d’idéologie le désaccord porte sur des opinions, des points de vue, des valeurs perçus
comme opposés. Une des personnes veut imposer son point de vue sans écouter l’autre ;
- le malentendu : les personnes qui s’opposent ne disposent que d’informations partielles ou ont
une idée fausse de la réalité.
La gestion des conflits : face à un conflit, l’individu peut avoir différents comportements.
- L’attitude dans le conflit :
o l’évitement : l’individu ignore le conflit ou fait semblant de l’ignorer ;
o la dénégation : l’individu nie les faits ;
o la manipulation : l’individu tente de séduire l’autre ou le fait culpabiliser ;
o la soumission : l’individu accepte la situation ;
o la violence : l’individu répond avec agressivité et autorité ;
o la collaboration ou le compromis : l’individu a une approche conciliante, facilitatrice.
- Les modalités de dépassement du conflit : seule la collaboration permet une sortie de la crise.
Plusieurs méthodes permettent une résolution complète des conflits faisant appel, la plupart du
temps, à une personne extérieure (le manager, un médiateur, un arbitre…) :
o le recours hiérarchique : modalité qui fait appel à un supérieur hiérarchique qui va trancher de
manière autoritaire et définitive.
o l’arbitrage : implique les parties en leur demandant de choisir chacune un arbitre. Un troisième
arbitre interviendra pour trancher. Le consentement est préalablement nécessaire.
o la médiation : les deux parties désignent un intervenant extérieur. Ce dernier n’est qu’un
facilitateur, un guide.
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o la négociation : confrontation directe entre les parties, basée sur le dialogue. Deux issues sont
possibles : la résolution « gagnant-perdant » lorsque les intérêts semblent totalement opposés,
une seule des parties et satisfaite de l’issue ; la résolution « gagnant-gagnant » lorsque les
parties en trouver un compromis.
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CHAPITRE 10 : LA STRATEGIE
Introduction
Pour atteindre ses finalités, l’entreprise doit fixer des objectifs concrets (partie 1) destinés à mettre en
œuvre sa stratégie (partie 2).
Exemples :
- Participer à la formation (apprentissage, stage, formation continue) ;
- Préserver et créer des emplois ;
- Respecter l’environnement
Exemples d’objectifs :
- Rentabilité : recherche du profit c’est un objectif trop général pour être opérationnel ;
- Sécurité : préférer les projets peu risqués (même s’ils sont moins rentables), prévenir les risques
(humains, écologiques…), se diversifier… ;
- Croissance : développement de l’entreprise (accroissement des ventes, de la part de marché) moyen
concret de réaliser l’objectif de rentabilité ;
- Flexibilité : indispensable quand l’environnement est instable (flexibilité du travail, de la production) ;
- Objectifs des dirigeants : prise en compte dans la stratégie des aspirations personnelles des dirigeants.
Les dirigeants d’une entreprise recherchent souvent le prestige à travers la stratégie mise en œuvre.
Ainsi, par exemple, la quête de la prouesse technique (ex. : Citroën) peut se faire au détriment de
l’objectif de rentabilité. Le désir d’indépendance (refus de concours financiers extérieurs) peut conduire
certaines entreprises à limiter la croissance. (pyramide de Maslow désir de dépassement) ;
- …
Exemple :
Finalité :
Faire du profit
Objectif général :
Taux de rentabilité de 8%
2. L’entreprise et la stratégie
Ce qui explique le succès (ou à l’inverse l’échec) d’une entreprise tient pour l’essentiel aux choix
stratégiques faits par ses dirigeants. Avoir une réflexion à LT est une condition importante pour réussir.
Le choix d’une stratégie doit résulter d’un processus rigoureux d’analyse et de choix : la démarche
stratégique.
1. La connaissance de l’environnement
1.1. Nécessité de connaître son environnement
Une entreprise ne vit pas en vase clos. Elle entretient nécessairement des échanges permanents avec son
environnement. La prise en compte de l’environnement est d’autant plus nécessaire qu’il est à la fois
source d’opportunités mais aussi de menaces pour l’entreprise. La connaissance des caractéristiques de
l’environnement oriente et justifie donc les décisions de l’entreprise. C’est pourquoi l’entreprise
performante met en place un système de surveillance permanente en créant des cellules de veille
informationnelle.
- Croissance
- Taux d’intérêt
- Inflation
FACTEURS ECONOMIQUES - Chômage
- Disponibilité et coût des MP
- Disponibilité et coût de l’énergie
- …
- Démographie
- Niveau d’éducation
FACTEURS SOCIOCULTURELS - Niveau de vie
- Modes de vie
- …
- …
2. Analyse concurrentielle
La formulation d’une stratégie implique toujours une analyse de la concurrence. L’analyse concurrentielle
consiste à porter un diagnostic sur la situation de l’entreprise dans le ou les marchés où elle intervient. Ce
diagnostic nécessite le repérage préalable du métier de l’entreprise et de la définition de ses atouts ou
avantages concurrentiels.
Pouvoir des clients : lorsqu’ils sont peu nombreux ou de grande taille, les clients disposent d’un
pouvoir sur l’entreprise. Cette puissance se traduit par des exigences en matière de prix, de qualité, de
délai de livraison, de service…
Exemple : les centrales d’achat des grands distributeurs leurs permettent d’exiger des fabricants des
délais de règlements, des modalités de livraison, des remises…
D’une façon générale, le client est dans une position dominante vis-à-vis de ses fournisseurs lorsque
l’O est supérieure à la D. Le client dispose d’un pouvoir de négociation.
un seuil financier : il se manifeste lorsqu’un niveau minimum de ressources financières est nécessaire
pour couvrir les dépenses de RD et les dépenses d’investissement.
3. Analyse technologique
3.1. Identification du domaine de compétence
Le domaine de compétence de l’entreprise correspond aux technologies qu’elle maîtrise
actuellement. Ces technologies si elles sont distinctives, voire exclusives, concourent à conférer à
l’entreprise un avantage concurrentiel fort. C’est en se fondant sur son domaine de compétence que
l’entreprise cherchera, s’il est fort, à le développer et, s’il est faible, à le faire évoluer.
Des indicateurs techniques évaluent le degré de maîtrise des technologies-clés propres au métier de
l’entreprise : âge des équipements, degré de robotisation, nombre de brevets déposés, niveaux des
investissements technologiques…
4. Analyse organisationnelle
4.1. Analyse de la capacité de l’entreprise à s’adapter et à réagir
L’entreprise doit être réactive pour transformer les opportunités offertes par l’environnement et
réduire les menaces afin d’assurer sa pérennité. La réactivité de l’entreprise s’apprécie à travers sa
compétitivité organisationnelle et sa flexibilité.
La compétitivité organisationnelle dépend de la forme de la structure, du nombre de niveaux
hiérarchiques, le degré de décentralisation, le degré d’adhésion des salariés, le type de management, le
profil des dirigeants (âge, expérience…), la culture de l’entreprise…
La flexibilité de la production permet à l’entreprise d’anticiper les modifications de son
environnement. C’est la capacité de l’entreprise :
- à répondre rapidement à un accroissement de la demande (produire plus) ;
- à s’adapter à un changement des caractéristiques de la demande (modifier la production).
L’analyse du potentiel financier permet de déterminer le niveau des ressources que l’entreprise peut
mobiliser pour mener à bien sa stratégie.
Introduction
La stratégie résulte du dynamisme de l’entrepreneur, de sa confiance en l’avenir et dans son entreprise. Les
orientations stratégiques de l’entreprise sont multiples mais avant de les examiner (partie 2 et 3), il faut
cerner la notion de croissance (partie 1).
1. La croissance
La croissance de l’entreprise est liée à ses compétences, à la volonté de ses dirigeants, à l’élargissement de
ses marchés, mais aussi à l’environnement économique.