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LABORATOIRE :
STRATEGIQUE ET OPERATIONNEL
Chargé de cours :
Mr. MANISCALCHI Giusto
Année 2023-2024
Année 2022-2023
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Plan du cours
Chapitre 1 : Introduction
I. Principes généraux d’une étude marketing
1. Le rôle de la recherche marketing
2. Analyse du problème à résoudre
3. Contenu des études de marché
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IV. Les échantillons non-probabilistes
1. Echantillon par choix raisonné
2. Méthode des itinéraires ou Random Route
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Chapitre 1 : Introduction
(1) La complexité de la prévision de la demande, dont l'évolution dépend largement des facteurs hors
contrôle de l'entreprise
(3) La complexité des attitudes et comportements des consommateurs, dont les besoins de nouveauté,
de surprise, de diversité, de stimulation, de risque deviennent des nécessités vitales
(4) Le coût du marketing et les risques élevés d'échec dans le lancement d'activités nouvelles. La
recherche marketing permet de réduire l'incertitude de ces décisions
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2. Analyse du problème à résoudre
Identification de la problématique
La question de départ – la question initiale
Conclusion
Propositions (stratégies)
Préconisations et Recommandations
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3. Contenu des études « marketing »
2. dans le domaine économique : étude de la production nationale, du revenu par habitant et par
région, de l'inflation, du chômage, de la structure des dépenses des ménages, de la politique
économique du gouvernement;
4. dans le domaine culturel : étude du niveau d'éducation, des pratiques religieuses, des styles de
vie, des flux culturels, des revendications consuméristes
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II. Le système d’information du marketing « SIM »
La base de données doit regrouper tous les éléments d'information nécessaires pour définir et
contrôler l'action commerciale.
On y distingue les données internes à l'entreprise et les données externes.
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(b) Lors du recueil des données externes, il convient de faire appel à un expert ou une personne
qualifiée (conseiller, bibliothécaire, personnes ressources, …). Ce qui permet de gagner du
temps et de l’énergie. Mais il importe toutefois de vérifier la précision et l’origine des sources,
ainsi que la validité des données secondaires externes. Idéalement, il est vivement conseiller
de comparer ou de croiser plusieurs données afin de regrouper l’information.
Etat/services publiques/administrations
Associations professionnelles
Données Périodiques, quotidiens
Secondaires Rapports annuels, bilans
Etudes privées
Données Enquête/sondage/recherche
Primaires Observation
Expérimentation
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Chapitre 2 : Les études qualitatives, par observation et
expérimentation
Souvent appelée étude de motivations, les études qualitatives s'appliquent à étudier les attitudes et les
comportements d’un groupe restreint d’individus (acheteurs, prescripteurs, utilisateurs, distributeurs,
vendeurs, consommateurs,…). Elles ont vu le jour dans les années quarante et nécessitent l’utilisation de
méthodes fondées sur la psychanalyse, la psychologie, la sociologie, l’ethnologie,…
A l’inverse d’une étude quantitative, une étude qualitative ne vise pas à généraliser les résultats obtenus
à l’ensemble de la population concernée, il n’y a donc pas de notion de taille ou de représentativité, mais
on recherche à analyser en profondeur les raisons et les causes des attitudes et des sentiments. Toutefois,
moyennant un risque d’erreurs calculé de la part du conseiller en marketing, les conclusions d’une étude
qualitative peuvent être jugées pertinentes pour confirmer une décision.
Il existe de nombreux outils méthodologiques d’études qualitatives, les plus connus étant :
Ces deux méthodes s'appliquent à tous les domaines où les études qualitatives peuvent être souhaitées
et, particulièrement au marketing.
Les discussions de groupes consistent à réunir dans une salle ou un local, un certain nombre de personnes
(consommateurs, utilisateurs, vendeurs,…) généralement entre 6 et 10 personnes.
Un enquêteur, assisté éventuellement d’un observateur, anime les réunions de groupe, grâce à un guide
« d’entretien » qui comporte différents items auxquels les participants vont devoir répondre.
Les discussions de groupe offrent la possibilité aux personnes sélectionnées d’interagir entre elles. Elles
peuvent ainsi échanger des représentations imagées, effectuer des associations d’idées et apporter des
éléments nouveaux pour l’étude qualitative.
Pour optimaliser l’analyse de contenu au travers des expériences et des témoignages, les discussions de
groupe doivent répondre à certaines conditions :
• L’animateur doit faire preuve d’empathie, il doit être capable d’éveiller la confiance des
participants et créer un climat propice aux échanges ;
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• toutefois, l’animateur se doit d’être objectif, mais aussi prudent au niveau de son langage, il ne
doit pas s’engager dans la discussion, ni même heurter ou déstabiliser le comportement des
participants ;
• il doit pouvoir maîtriser les objectifs et la finalité de la recherche.
La taille d'une réunion de groupe n'est pas fixe, il existe plusieurs possibilités :
- Les groupes classiques constitués de 8 à 10 personnes qui échangent entre elles des opinions
souvent très diverses et très enrichissantes. De tels groupes sont également l'occasion de
développer une réflexion collective.
- Les petits groupes composés de 4 à 6 personnes qui favorisent les échanges d’idées dans un climat
plus intime et de faire des travaux collectifs demandant plus de concentration.
- Les dyades ou les triades sont des discussions de groupe entre 2 ou 3 personnes. Cette technique
permet à certaines catégories sociales (ex : personnes âgées, demandeurs d’emploi,…) d’être plus
à l’aide.
Les entretiens individuels « face to face » résultent de la rencontre de deux personnes : un interviewer et
un interviewé. L’interaction mutuelle ou la mutualisation des échanges interpersonnels permet de
recueillir dans les moindres détails, les attitudes et les sentiments d’un consommateur vis-à-vis d’une
problématique. L’enquêteur va tenter de cerner et comprendre le comportement du répondant, d’étudier
ses impressions et d’explorer ses motivations.
Pour mener les interviews, l’enquêteur se sert d’un guide d’entretien. Il s’agit d’un outil méthodologique
qui comporte des questions préétablies auxquelles l’interviewé va devoir répondre.
L’entretien individuel est le moyen d’analyser le contenu en profondeur, de rebondir de manière
spontanée sur des notions évoquées par l’interviewé et d’avoir accès aux perceptions personnalisées sur
ses préférences en matière de consommation.
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b) Les employeurs, les cadres, les vendeurs, … sont également des témoins privilégiés qui ont, de par
leur position et leur responsabilité, une bonne vision du problème. Ces interlocuteurs peuvent
appartenir au public cible sur lequel porte l’étude ou y être tout à fait externe.
c) Enfin, le public directement concerné par l’étude de marché (public cible, acheteurs, clients, usagers,
…).
1.3. L'observation
Les techniques d’observations font partie intégrante d’une étude qualitative. La relation « observateur-
observé » est une méthode de récolte d’informations qui est présente dans les entretiens individuels et
dans les discussions de groupe (focus groups), mais qui peut être conduite différemment, de manière plus
approfondie.
L’observation est un moyen d’obtenir des réponses conscientes et/ou inconscientes des partenaires, des
sentiments ou des ressentis qu’ils n’osent pas, ou qu’ils ne veulent pas, à exprimer oralement ou de vive
voix face à une problématique spécifique.
La relation « observateur-observé » peut se dérouler de deux manières :
• L’observation est dite « focalisée » : l’enquêteur ne s’intéresse qu’à un aspect très spécifique du
comportement du répondant.
• soit elle est dite « non-focalisée » : l’enquêteur oriente la discussion sur un ou plusieurs thème(s)
très large(s).
3. L'écran de tolérance : tout individu est confronté à certaines normes et attentes émises par le
milieu dans lequel il vit. Ainsi, le milieu environnant régit des règles et des normes, et tout
manquement voire non-respect de ces règles peuvent être socialement sanctionnés. Ce qui peut
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générer des frustrations ou des sentiments de culpabilité vis-à-vis duquel la personne interrogée
cherche à se justifier.
4. La barrière de politesse : les individus répugnent à dire des vérités jugées trop désabusées ou
trop critiques. D’autres individus ne veulent tout simplement pas contrarier, décevoir ou déplaire
l’enquêteur.
On demande aux interviewés de faire certaines associations pour analyser la perception ou l’image
qu’ils se font du produit ou de la marque.
3. Le jeu de rôle
Les personnes apprennent des rôles, des manières d’être et d’agir qu’elles assument à des
moments précis et selon les situations, par rapport aux besoins et aux attentes des autres, de
leurs habitudes culturelles, de leurs expériences.
Cette technique projective, mise au point par Moreno et Mead, utilise l'improvisation
dramatique, et dont l'un des buts principaux est de développer la spontanéité des acteurs
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II. Les études par observation
Les techniques d’observation ne s'intéressent qu'à un aspect du comportement (comptage des articles de
prêt-à-porter essayés par un client avant qu'il fasse son choix). Elles se déroulent soit en situation naturelle
«in vivo» (observation discrète d'un acheteur dans une grande surface), soit en situation artificielle,
manipulée ou créée «in vitro» (observation en laboratoire par l'intermédiaire d'un appareillage
spécifique)
Cette méthode permet d’étudier les flux de circulation dans un établissement commercial
(gestion des files d’attente aux caisses). Elle consiste également à répertorier les meilleurs
emplacements pour les supports d'affichages publicitaires (comptage des piétons et des
automobilistes passant à des endroits donnés).
Relevés
1. Relevés en magasin
Cet audit consiste à examiner et à évaluer le contenu en linéaire des rayons, des vitrines pour
déterminer divers indicateurs (parts de marché, disponibilités, facing)
(a) Facing : terme de merchandising désignant le nombre de produits figurant sur la face avant
d’une rangée dans le rayon d’un point de vente.
(b) Le facing influence la visibilité du produit en point de vente et son potentiel de vente.
2. Relevés d'enquête
Ce type de relevé s'intéresse spécifiquement au recueil d'informations sensibles difficilement
communiquées par voie d'enquêtes par questionnaire.
(a) Test Achat réalise régulièrement des relevés de prix pratiqués pour établir un classement par
magasin du coût de panier de la ménagère
(b) des organismes publics vérifient la conformité de l'étiquetage avec les règlements en vigueur
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Contrôle poubelle
La consigne est donnée au participant d'un panel de conserver les emballages vides des produits
consommés, jusqu'au prochain passage de l'enquêteur, qui les recueille dans un sac spécial, pour
analyse
Audimétrie
1. Il s'agit d'un dispositif qui mesure la fréquence de mise en route et d'arrêt d'un téléviseur.
2. Il permet aussi de connaître les émissions regardées à un moment donné par un échantillon
représentatif de foyers.
Scanner
1. La lecture optique contribue à une meilleure connaissance des clients.
2. Cette connaissance s'accroît largement lorsque le client peut être identifié par l'intermédiaire de
sa carte à piste magnétique.
Ordinateur
Relié directement aux points d'utilisation, il s'avère un outil indispensable. Les habitudes d'utilisation
des guichets automatiques bancaires (DAB) sont analysées directement par l'ordinateur.
Caméra invisible
Une caméra est dissimulée dans un linéaire de magasin en libre-service et permet d'observer les
comportements des acheteurs
Avantages Inconvénients
- Pas d’information sur les intentions, les aspirations et les
- Objectivité, précision au niveau de l’information
comportements antérieurs à l’observation
- Enregistrement des comportements plus détaillé - Risque de biais si jugement de l’enquêteur
- Faible risque de biais au niveau de l’interaction entre - Risque de biais lors de l’interprétation des données
personne interrogée et enquêteur d’observation recueillies à l’aide d’instruments de mesure
- Peu de problème de compréhension, de langage, … - Méthode peut dans certains cas s’avérer longue et
- Presque pas d’écran psychologique coûteuse
- Méthode discrète et rapide - L’exactitude d’une observation n’est jamais garantie
- Ne pas ignorer les problèmes juridiques et déontologiques
de la prise de vue en public.
Il convient toutefois, vue l’importance et la richesse de la collecte des données par observation,
d’intégrer la ou les bonne(s) méthode(s) d’observation dans le processus global de la recherche afin
de répondre adéquatement aux objectifs de l’étude concernée.
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III. Les études par expérimentation
Les tests
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(e) Test de conditionnement ou d'emballage
• S'assurer que les fonctions du conditionnement sont bien assurées.
• Fonction de communication et d'incitation à l'achat.
• Fonction de protection, de caractérisation et d'utilisation.
Limites
(1) Contrôler l'ensemble des variables externes est une procédure difficile et coûteuse, car elles sont
très nombreuses.
(2) Elles sont liées au produit, à ses concurrents, aux distributeurs, aux consommateurs, à
l'environnement général
(3) C'est pourquoi on se contente parfois de mesurer la différence qui existe après l'introduction
d'une modification de prix, de conditionnement ou de communication commerciale
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Chapitre 3 : Les études quantitatives
Les études descriptives sont fréquemment utilisées dans les recherches marketings. Elles ont pour objectif
de fournir une photographie du marché à un moment bien déterminé. A la différence, d’une étude
qualitative, les études quantitatives possèdent leurs propres méthodes de collecte de données qui
découlent de questions d’investigation et/ou d’hypothèses nuancées, identifiées, en l’occurrence dans le
cadre d’une recherche marketing exploratoire antérieure.
Il existe de nombreux objectifs, les plus connus étant regroupés en 5 grandes catégories.
2. La construction du questionnaire
(2) C'est par l'intermédiaire du questionnaire que s'opère la liaison entre les quatre intervenants de
toute étude de marchés :
1. Le décideur qui, sur base de l'enquête, doit trouver une réponse à ses besoins d'information
et doit prendre la décision marketing adéquate ;
2. Le chargé d'études dont le rôle est de répondre aux besoins du décideur, de transformer les
besoins d'information en questions de recherche et de développer la méthodologie adéquate
;
3. L’enquêteur chargé d'administrer le questionnaire et d'interroger le répondant ;
4. Le répondant qui communique l'information à l'enquêteur.
(3) La figure présente de manière chronologique les liens entre ces 4 intervenants et situe le rôle
central joué par le questionnaire.
Décideur
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Analyste Questionnaire Enquêteur
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Répondant
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2.1. Le choix des thèmes et des questions
Les questions de faits portent sur les aspects précis, vérifiables, qui ont trait
- au domaine personnel des individus interrogés (âge, sexe, degré d'instruction) qui
détermine l’identification sociale
- ou au domaine de leur environnement (habitat, milieu de travail).
Le caractère objectif de ces données n'empêche pas que les réponses puissent être
mensongères.
- des faits que le répondant veut cacher ou dont il ne se souvient plus.
- il peut avoir plusieurs raisons de ne pas vouloir donner une réponse exacte
(a) Si le répondant craint que la réponse n'amène l'enquêteur à porter un jugement
défavorable sur lui.
Exemple : les questions relatives à la santé, l'hygiène ou le prestige
• Avez-vous des dents cariées ?
• Combien de fois par semaine prenez-vous un bain complet ?
(c) Si le répondant considère que certaines questions sont indiscrètes, telles par exemple
les questions de prestige.
Exemple : les questions sur la fortune, les salaires, les votes politiques, le sexe
• Combien gagnez-vous ?
• Pour quel parti comptez-vous voter aux prochaines élections ?
(d) Même si l'interrogé accepte de répondre, il peut être trahi par sa mémoire
Exemple :
• Qu'avez-vous fait pendant les vacances d’été 2012 ?
• Qu'avez-vous regardé comme émission à la télévision le 1er avril ?
• Combien de fois par an mangez-vous des pâtes ?
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3. Stimuler la mémoire en aidant le répondant à se souvenir
Exemple : Le questionnaire sera structuré de façon qu'une question ou une série
de questions suscitent des occasions de souvenir.
(1) Les attitudes et opinions représentent des jugements subjectifs sur des faits, des idées,
des personnes. Il s'agit en fait d'obtenir des informations sur la manière habituelle dont
le répondant vit son expérience quotidienne.
(2) Si elles ont toutes deux pour but la prévision des comportements en marketing
- L’attitude est différente de l'opinion car elle présente des racines plus profondes.
- L’opinion est plus rationalisée et constitue une réaction qui peut être isolée ou
accidentelle.
- Il existe 4 niveaux qui illustrent la relation entre attitudes et opinions.
(3) Ce type de questions suscite souvent une proportion importante de sans opinion
En effet, bien qu'en général chacun ait une opinion, l'interrogé sera tenté de dissimuler
la sienne dans plusieurs cas
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Exemple :
- Il n'a pas une connaissance suffisante du sujet sur lequel on l'interroge et il préfère
indiquer qu'il n'a pas d'opinion afin de masquer son ignorance.
- Il n'a pas de préférence marquée pour l'une ou l'autre opinion. Si le seul choix offert
est dichotomique (pour ou contre), il dira qu'il n'a pas d'opinion.
- Il ne veut pas révéler son opinion.
(1) Ces questions qui portent comme sur les intentions d'achat d'un nouveau produit, sont
fréquentes en marketing.
(2) Il faut considérer les intentions d'achat comme un indicateur plus que comme une mesure
précise de la consommation future.
(3) Leur valeur prédictive doit tenir compte du fait que la personne interrogée répond en
faisant abstraction des circonstances liées à l'acte d'achat : habitudes, influences
extérieures, publicité, entourage.
(1) Si le questionnaire contient des questions difficiles ou délicates qui peuvent provoquer
des biais, le chargé d'études peut introduire des questions destinées à vérifier la
cohérence des réponses fournies.
- L’enquêteur proposera la même question, sous des formes différentes à 2 endroits
- ou utilisera des questions permettant le contrôle de réponses déjà données
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Types d’informations que l’on peut obtenir
Non
Oui
Pas de règle fixe
Raisons familiales
Proximité
Prix
Facilité enfants
Beauté du paysage
Intérêts culturels
Divertissement, animations sportives
Calme, repos, Plusieurs réponses possibles
Changement
Gastronomie
Langue
Climat
Autre
NSP
Oui
Plus ou moins
Non
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2.2. Formulation des questions
(1) Ce sont des questions pour lesquelles aucune réponse n'est formulée. L'interrogé est libre de
s'exprimer comme il veut.
2. La question ouverte donne un avantage aux personnes qui ont la locution facile.
Une question est dite fermée lorsqu'on enferme la personne interrogée dans un choix, parmi plusieurs
réponses possibles.
Avantages et inconvénients
1. Les questions fermées se prêtent le mieux au dépouillement et à l'analyse statistique
(a) la codification est facile
(b) le dépouillement simple et peu onéreux
(c) les réponses étant prévues, il ne peut y avoir, dans la réaction de la personne interrogée,
aucune ambiguïté.
(d) les questions fermées maintiennent l'enquêté dans les limites du sujet
• évitent la transcription de réponses déformées
• facilitent grandement le recueil de l'information.
o Arvie o Volvic
o Perrier o Salvetat
o Contrex o Valvert
o Thonon o Vittel
o Vichy St Yorre o Hépar
o Vitelloise o Evian
o Badoit o Vichy Célestin
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(d) Exemple :
• Parmi les qualités suivantes, quelle est celle que vous attendez d'une eau
minérale, quelle est la plus importante ?
• Ensuite classez par ordre d’importance décroissante de 1 à 5 les qualités suivantes
:
L'absence de goût L'absence de nitrate
La teneur en magnésium Un contrôle fréquent
La teneur en calcium La teneur en bicarbonate
6. Questions filtres
(a) Une échelle d'attitudes est un instrument de mesure de l'intensité d'une attitude à
l'égard d'un stimulus (marque, message publicitaire).
(b) Elle permet de quantifier des informations d'ordre qualitatif au moyen d'une échelle de
nuances chiffrées.
(c) Les échelles d'attitudes posent un certain nombre de problèmes
• la construction d'échelles appropriées à chaque domaine étudié
• la détermination de la place occupée sur l'échelle par chaque répondant
(d) Plusieurs procédés existent pour situer les participants sur une échelle
• Le rating : des examinateurs classent les individus à partir de diverses sources de
renseignements en fonction des catégories prévues pour la recherche.
• Le self-rating : les répondants se situent eux-mêmes sur une échelle. C'est un procédé
d'auto-notation qui se présente sous la forme de questions fermées ou d'une échelle
graduée.
• Les échelles objectives : elles sont appropriées au problème étudié et chaque position sur
celles-ci représente une valeur déterminée.
▪ Les échelles nominales où aucune position sur cette échelle n'est supérieure ou
inférieure à une autre. Exemple : la nationalité
▪ Les échelles ordinales qui permettent un certain classement des items.
Exemple : le niveau d'études accompli
▪ Les échelles d'intervalles qui permettent d'attribuer à chaque item un rang et une
distance entre ces rangs. Exemple : la suite des années
▪ Les échelles proportionnelles qui expriment le rapport entre deux positions sur l'échelle;
▪ Les échelles unidimensionnelles qui mesurent une caractéristique à la fois;
▪ Les échelles multidimensionnelles qui mesurent plusieurs items simultanément.
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2.3.2. Les échelles spécifiques
1 2 3 4 5 7 8
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(4) L'échelle sémantique différentielle d'OSGOOD.
C'est une échelle bipolaire de 5 à 7 degrés qui oppose deux affirmations contraires
soumises à un individu auquel il est demandé de se situer entre les deux extrémités.
Exemples
(a) On vous propose une série de critères concernant la nourriture chez HAMBURGER NOW.
Chaque critère est présenté par paire. Pour chaque paire, on vous demande de donner votre
avis sur la nourriture en le situant entre chaque paire de critères.
a. Mauvais o o o o o excellente
b. Bon marché o o o o o chère
c. Très variée o o o o o peu variée
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EXEMPLES DE FORMULATIONS DE QUESTIONS
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3. Le libellé des questions
Un questionnaire efficace est celui qui permet au conseiller en marketing d’établir une communication
claire et précise avec les répondants. Les questions sont posées de sorte à obtenir ce dont l’enquêteur
cherche à savoir. C’est pourquoi, il convient d’utiliser des termes simples et adaptés à la population
étudiée. Plusieurs règles doivent être respectées notamment dans la formulation des questions.
1. On rencontre ici tous les problèmes de sémantique. Certains mots ne sont pas compris parce qu'ils
sont trop techniques ou trop abstraits
Exemple :
Le vocabulaire de la ménagère n'est pas celui du technicien. Elle ignore que ce qu'elle appelle une
cocotte-minute est, en fait, un autocuiseur.
2. Il faut également éviter les termes statistiques et économiques qui ne sont connus que d'une
fraction restreinte de la population.
4. Il y a des mots qui ne sont pas compris par tout le monde parce qu'ils ont un sens différent selon
les régions et les milieux
Exemples :
(a) petit déjeuner
(b) déjeuner
(c) dîner
(d) souper
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2. Le recours aux adverbes crée souvent des imprécisions, ces termes ayant des significations parfois
très différentes selon les répondants.
Exemples :
(a) Allez-vous souvent au cinéma ?
• Que signifie souvent ? Une fois par semaine? Une fois par mois?
• La question doit être précisée par une fréquence chiffrée, par exemple, une à deux fois
par semaine.
(b) Lisez-vous beaucoup ?,
• un enquêté peut répondre «oui» pour cinq livres par an
• autre peut répondre « non» alors qu'il en lit dix
3. Les questions qui commencent par une négation ou contiennent une double négation sont à
proscrire
Exemple : Ne pensez-vous pas que les vendeurs d'électroménager ne donnent pas assez de
conseils à leurs clients?
4. L’interro-négation est à éviter car elle induit la réponse indépendamment de l'opinion réelle du
répondant
Exemple :
N'est-il pas vrai, selon vous, que les viennoiseries n'ont plus la qualité d'autrefois?
De nombreuses questions peuvent être formulées de manière objective (Est-ce que,…) ou de manière
subjective (Pensez-vous que,…).
1. En présence d’une formulation objective, le répondant a tendance à proposer une réponse qui
reflète l'avis des gens en général ou du moins ce qu'il croit l'être.
Exemples :
(a) Les prix des produits alimentaires pratiqués chez Carrefour sont-ils plus intéressants que ceux
pratiqués chez Auchan ?
(b) La Volvo 760 est-elle une meilleure voiture que la BMW 700 ?
2. La formulation subjective, centrée sur l'individu se focalise sur ses impressions. En général, ces
questions conduisent à des résultats plus fiables que les questions à formulation objective.
Exemples :
(a) Pensez-vous que les prix des produits alimentaires pratiqués chez Carrefour soient plus
intéressants que ceux pratiqués chez Auchan ?
(b) Pensez-vous que la Volvo 760 est une meilleure voiture que la BMW 700?
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2. Comme, a priori, les deux formulations mesuraient la même chose, les résultats obtenus devaient
être comparables.
En fait,
(a) une personne sur cinq (21 %) voulait autoriser les déclarations publiques (formulation
positive)
(b) deux personnes sur cinq (39 %) étaient contre leur interdiction (formulation négative).
Il s’agit d’une règle élémentaire. Les questions doivent être objectives et neutres. Il n'est pas
souhaitable de se sentir contraint, par la formulation de la question, à répondre «oui» / «non», car
dans ce cas
1. ou bien la réponse est évidente et la question superflue
2. ou bien la réponse est forcée et l'on soupçonne la manipulation.
3. La réponse ne doit pas être suggérée par le libellé de la question.
Exemple :
N’est-il pas vrai que fumer est mauvais pour la santé
Susciter des réponses non-biaisées est un problème d'autant plus difficile à résoudre que le biais,
dans la réponse, peut provenir de l'enquêté, de la question elle-même ou de l'enquêteur
1. Dans les deux premiers cas, parmi les questions pouvant induire des réponses biaisées, on trouve
celles qui mettent en jeu :
Exemples :
La mémoire, les désirs, le prestige, l'éducation ou le milieu social
2. Certains biais sont également provoqués par un questionnaire trop long, trop de questions
«pourquoi», des questions à première vue semblables, des questions difficiles et complexes, des
questions qui risquent d'indisposer l'enquêté.
Certains mots ont un contenu plus ou moins péjoratif ou affectif. Ces mots doivent être, soit évités ;
soit utilisés mais en tenant compte des effets psychologiques.
Afin de respecter le principe de neutralité, il convient de laisser la place à des réponses de fuite,
comme par exemple : « autres avis SVP », « ne suis pas concerné », « ne sait pas »,…
En effet, en obligeant le répondant sans opinion à émettre un avis, on risque d’obtenir des réponses
sans fondements qui, combinées avec des réponses sérieuses, compromettent la validité de ces
dernières. C’est pourquoi, il est conseillé d’ajouter aux échelles d’évaluation à nombre pair (4, 6 ou
8) une case supplémentaire pour permettre au répondant de justifier sa « non-réponse ».
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4. Mode d’administration ou de passation du questionnaire
Enquêtes à domicile
1. Principes
(a) L'interview à domicile exige que l'enquêteur et l'enquêté soient face à face. L'enquêteur se
rend soit au domicile soit au lieu de travail des individus
(b) Ce mode de collecte de l'information est potentiellement le plus intéressant et le plus efficace
étant donné la qualité et la quantité des informations recueillies.
(c) Elle permet un long développement du questionnaire (20 à 30 minutes) et un contrôle "de
visu" de certaines réponses.
3. Avantages
(a) L'enquête à domicile est le seul mode de recueil des données dans lequel on peut utiliser les
techniques projectives
Exemple : Les dessins pour tester des concepts de produits destinés aux enfants.
(b) La présence de l'enquêteur permet
• de recourir à des aides visuelles de couleurs, photos, conditionnements
• de montrer différents échantillons
• de faire sentir différents parfums
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4. Inconvénients des enquêtes à domicile
(a) Par la présence de l'enquêteur, les réponses de l'enquêté risquent d'être influencées
• Le répondant, pour faire plaisir à l'enquêteur, surévalue ses réponses "positives" et même
ses réponses "négatives".
• Des biais dans les réponses, lorsqu'il s'agit de sujets jugés "personnels".
• Une simple attitude de l'intervieweur, une façon d'interroger trop directe, peuvent
fausser les résultats de l'enquête.
(b) la fraude possible.
• Partielle : l'enquêteur ne pose pas une série de questions et formule lui-même les
réponses.
• Totale : l'enquêteur remplit le questionnaire dans son intégralité.
(c) Méthode lourde et coûteuse
L'enquêteur doit s'adresser aux personnes de telle façon que celles-ci ne puissent se
méprendre sur ses intentions.
Exemple :
• difficile d'arrêter quelqu'un dans la rue, sur un parking, à l'entrée d'un cinéma, d'un
supermarché ou d'un magasin
• obtenir qu'il accepte de consacrer quelques minutes à une interview.
1. Avantages
(a) Réaliser un grand nombre d'interviews dans la rue et en peu de temps
(b) Ce procédé est donc un des moins coûteux
(c) Évite des efforts de mémoire si le questionnaire porte sur des faits et gestes que vient
d'accomplir l'enquêté
Exemples : obtenir des informations
a. sur des achats qui viennent d'être effectués
b. sur la publicité par affiches
c. sur l'utilisation des transports urbains, les gens qui attendent dans un abribus ou une
station de métro.
2. Inconvénients
(a) L'échantillon risque de ne pas couvrir la totalité de la population.
• La population côtoyée dans la rue n'est pas représentative de la population.
• Manque, par exemple, les invalides, les malades, les personnes âgées .
(b) Si on n’étale pas les enquêtes tout au long de la journée, on trouvera dans la rue
• à certaines heures, les employés
• à d'autres, les ouvriers
• à d'autres encore, les cadres.
• aux heures intermédiaires, des ménagères effectuant leurs courses, des inactifs en
promenade.
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3. Pour améliorer cette représentativité
(a) Des instructions précises aux enquêteurs
Exemples :
• Interroger toutes les 5 personnes qu'ils rencontrent.
• Changer de trottoir et de rue toutes les deux heures.
• Changer de quartier tous les jours
(b) Certaines sociétés ont affiné la technique de l'enquête dans la rue.
• C'est ainsi qu'on parle du "test car" ou "in hall test"
• Ces 2 types de tests combinent les avantages du "in home test" et du test en rue, tout en
réduisant certains de leurs inconvénients.
• On accroche les personnes à interroger dans la rue, sur un parking et on les invite à
participer à une enquête dans un lieu plus confortable que la rue.
L'enquête par voie postale nécessite une base de sondage, constituée par des listes de noms ou
fichiers préétablis (ex : liste électorale, registre de population, ...).
De nombreuses expériences ont été réalisées tant en Belgique qu'en France pour déterminer la
meilleure manière d'organiser les expéditions de questionnaires et relancer les interviewés.
(a) Un premier envoi de lettre d'annonce améliore très nettement le taux de réponse.
(b) La personne prévenue n'a plus comme premier réflexe de jeter immédiatement dans la
corbeille le questionnaire.
(c) Certains instituts améliorent le taux de retour en faisant précéder l'envoi du questionnaire,
non pas par une lettre, mais par un appel téléphonique.
Avantages
1. Elles permettent
(a) d'atteindre des gens dispersés
Exemples : Philips vient de réaliser une enquête à travers l'Europe
(b) difficiles à atteindre (les P.D.G., les célibataires).
2. La liberté de réponse de l'enquêté
(a) l'anonymat de la réponse est garanti
3. Pas de réponse immédiate permet à l'enquêté
1. Obtenir la communication avec la personne de son choix qui n'est pas forcément celle qui
décroche l'appareil.
2. Développement rapide ces dernières années du fait notamment de la croissance du taux
équipement des ménages (GSM)
Avantages
1. Mode d'enquête moins coûteux
2. Permet d'atteindre des personnes
(a) très disséminées
(b) qui auraient été difficilement interrogées en raison
• de leur profession
• de leurs horaires (agriculteurs, artisans)
3. Via l'annuaire téléphonique, on peut construire un échantillon valable
4. Anonymat mieux préservé, ce qui augmente la qualité des réponses.
5. Mode d'enquête le plus rapide
Inconvénients
1. Population difficile à cerner puisqu'elle se limite aux seuls abonnés au téléphone.
2. Le questionnaire sera limité et ne comportera que des questions courtes.
3. L'anonymat empêche de savoir si c'est bien la cible désirée qui est au bout du fil
4. L'interviewé enfin peut couper la communication.
L'ordre dans lequel les questions sont posées peut influencer les résultats obtenus. Les différentes
questions ne doivent pas être présentées au hasard. Un ordre précis doit être respecté.
1. Les premières questions doivent être simples et capter l’attention du répondant, dans le but de
le familiariser avec le questionnaire.
2. Les questions difficiles ou embarrassantes seront intégrées dans le corps du questionnaire, au
moment l’entretien est assez bien engagé. Le répondant sera mieux préparé à aborder des
questions plus personnelles.
3. Les questions de prestiges (revenu, activités, statut social) doivent être posées en fin de
questionnaire.
4. Les caractéristiques personnelles figurent généralement à la fin du questionnaire, à l'exception
des questions filtres nécessaires au recrutement d'un type particulier de personnes (tranche
d'âge, sexe, composition de famille par exemple).
La présentation du questionnaire revêt une importance cruciale surtout lorsqu’il s’agit d’administrer
le questionnaire par voie postale.
(1) Les questions doivent se succéder dans un ordre logique. La notoriété doit précéder
l'utilisation. Exemple : Quelles marques connaissez-vous ? Précède la question «Quelles
marques utilisez-vous ?
(2) Toute question doit avoir un caractère plus général ou plus large que la question suivante.
Il s'agit de développer une approche en entonnoir
Exemple : Lors d'un entretien portant sur les habitudes de vacances, on commencera par des
questions plus générales sur les vacances
(3) Des questions filtres doivent être placées à plusieurs endroits du questionnaire
Elles seront destinées à vérifier le niveau d'information des interrogés sur le sujet.
6. Le pré-test
Le pré-test constitue une étape importante permettant d’améliorer très significativement la qualité
du questionnaire. L’objectif est de soumettre le questionnaire à un petit nombre de personnes (7 ou
9) afin de vérifier un certains nombres de point clés et comme par exemple :
1. Évaluer l'efficacité du questionnaire
2. Examiner la forme du questionnaire mais aussi les modalités de déroulement de l'enquête :
période, jours, heures les plus favorables pour contacter les répondants potentiels
38
4. signaler les questions mal comprises, ambiguës et obscures;
5. tester la compréhension des questions et la pertinence des réponses;
6. pré-coder les réponses aux questions ouvertes quand c'est possible;
7. vérifier l'absence d'effet d'ordre des questions;
8. contrôler la cohérence du cheminement et des questions filtres;
9. identifier les causes des refus de réponses ou d'interruptions d'entretien;
10. retrancher ou ajouter des questions;
11. éliminer les difficultés dans l'enregistrement des réponses;
12. vérifier que les réponses peuvent être écrites aux endroits prévus;
7. Le code déontologique
(1) L'utilisation croissante des études de marchés et d'opinion et l'évolution rapide des techniques
utilisées dans ce domaine rendaient de plus en plus nécessaire l'application, d'une auto-
réglementation professionnelle permettant de sauvegarder les intérêts de la collectivité comme ceux
des milieux économiques en général.
Ces considérations ont entraîné l'établissement de codes déontologiques en matière d'études de
marchés.
1. Le code international (CCI/ESOMAR) European Society for Opinion and Marketing Research est
destiné à fournir aux personnes physiques et morales concernées un ensemble de règles
applicables à toutes les études, qu'elles soient multinationales ou nationales
2. Outre les principes de base et les définitions, le code émet les règles à respecter en ce qui
concerne :
(a) la responsabilité envers les personnes interrogées;
(b) les relations avec le public et les milieux d'affaires;
(c) les responsabilités mutuelles des clients et des praticiens;
(d) la présentation des rapports;
(e) les modalités d'application du code.
1. En Belgique, FEBELMAR (Fédération belge des sociétés d'études de marchés) regroupe 18 sociétés
d'études actives sur le marché qui représentent près de 90 % de l'ensemble du marché ad hoc.
Elle est active sur divers terrains et contribue:
• au développement et à la promotion de l’étude de marché et du sondage d’opinion en
Belgique,
• à la défense des intérêts du secteur,
• à l’application correcte des règles de déontologie pour l’étude de marché ; aussi bien en ce qui
concerne la collecte, le traitement, le transfert ainsi que la publication de données,
• à une qualité approfondie du service en étude de marché.
Ces objectifs, Febelmar les réalise dans le respect de l’identité propre et des intérêts com-
merciaux de tous ses membres
2. Contrairement à ESOMAR qui est une association de personnes, FEBELMAR est une association
de bureaux d'études.
39
Chapitre 4 : Les techniques de sélection
I. Population ou univers
La population est un ensemble fini, délimité dans l’espace et dans le temps, qui constitue l’objet de
l’étude. Exemple : la population Belge au 31 décembre 2011, les étudiants-bacheliers de l’Université du
Travail à Charleroi, les entreprises implantées en Wallonie au 1er janvier 2012, …
Cependant, Il est possible d’envisager le caractère « FINI » d’une population avec une certaine
souplesse. En effet, on peut considérer une sous-population nettement finie comme étant
représentative d’une population un peu plus étendue mais moins nettement finie. Exemple : les
étudiants-bacheliers de l’IETC inscrits au 30 novembre 2012, peuvent être considérés comme
représentatifs de la population formée par les étudiants de l’IETC pour l’année académique 2012/2013
(d’autres étudiants viendront encore s’inscrire après le 30 novembre 2012).
Il importe de délimiter avec précision la population. Cette étape doit s’effectuer en fonction de critères
objectifs : ces critères sont tantôt généraux (espace et temps) et tantôt particuliers (propre à chaque
recherche).
Une enquête est dite « exhaustive » si l’enquêteur souhaite observer l’ensemble de la population, elle
est dite « par sondage » si l’enquêteur se contente d’observer une partie de la population et qu’il
envisage ensuite d’étendre la signification des résultats obtenus à l’ensemble de la population.
Dans le cas de l'échantillon probabiliste, Chaque individu statistique doit avoir exactement la même
chance que les autres de participer à l'enquête. La sélection de l'échantillon se fait par tirage aléatoire
dans la population-mère.
Dans celui de l'échantillon non probabiliste, on ne peut mesurer la chance de chaque unité d’entrer
dans l’échantillon, on suppose toutefois que la distribution des caractéristiques à l'intérieur de la
population est égale. C'est ce qui fait que le chercheur croit que n'importe quel échantillon serait
représentatif et que les résultats, par conséquent, seront exacts. Pour l'échantillonnage probabiliste, le
hasard est une caractéristique du processus de sélection, plutôt qu'une hypothèse au sujet de la
structure de la population.
Ces deux techniques de sélection représentative ont chacune leurs avantages et inconvénients
respectifs. L’avantage de l’échantillon probabiliste tient au fait qu’il se prête au calcul de probabilité et
permet le calcul d’intervalles de confiance, ce qui n’est pas le cas pour un échantillon non-probabiliste.
40
III. Les échantillons probabilistes
2.1. Principe
Le choix du « hasard » n’est pas un choix aveugle. Le hasard existe quand toutes les unités de la
population cible ont exactement la même chance d’être représentées, sans qu’il n’y ait pas de biais
systématique. En effet, il y a lieu de se méfier des situations où le hasard « semble » présent,
plusieurs procédures existent qui exigent le respects- de certaines règles strictes.
Exemple : on ne peut prélever un échantillon au hasard sur base d’un indicateur téléphonique, car
toutes les unités de la population cible n’y figurent pas (ni même les unités de l’univers
des abonnés au téléphone puisqu’il existe des numéros privés).
Avant de prélever l’échantillon aléatoire, il y a lieu de connaître très précisément la liste complète
des individus de la population avec leur adresse (exemple : liste électorale, registre d’état civil,
fichier client d’une entreprise, liste des affiliés aux organisations de sécurité sociale, …). Ces listes
doivent être complètes, sans omission et sans répétition et les individus numérotés de 1 à n.
Des statisticiens ont procédé à des milliers de tirages de nombre compris entre 0 et une limite
donnée, 10.000 ou 100.000, et ont publié les résultats dans des tables appelées tables de nombres
aléatoires.
41
2.4. Tirage systématique
A partir de la base de sondage, on choisit pour constituer l’échantillon des unités situées en
progression arithmétique.
La marche à suivre :
- Etablir le taux de sondage : n/N
- Définir la progression arithmétique : N/n = k
- Déterminer le point de départ de la progression en tirant au sort un nombre compris entre 1 et K
- Tirer l’échantillon en suivant la progression arithmétique à partir du point de départ
Il y a intérêt à utiliser le tirage systématique quand il s’avère impossible de numéroter les unités.
L’avantage de cette méthode est évidemment sa simplicité d’autant plus que l’on obtient ainsi des
résultats aussi précis qu’avec la méthode d’échantillonnage simple.
D’autres modalités de tirage systématique peuvent, sous certaines conditions, être également
utilisées :
- Le tirage par chiffre terminal : toutes les unités de la population étant numérotées en continu,
on prélève toutes celles dont le numéro se termine par tel ou tel chiffre.
- Le tirage par 1ère lettre du nom de famille, mais les risque de déformations sont importants.
- Le tirage par date de naissance : on constitue l’échantillon au moyen des individus qui sont nés
certains jours déterminés (par tirage au sort)
2. Distribution d’échantillonnage
Lorsque l’on souhaite tirer un échantillon, la première question à se poser est de savoir : combien
de personnes l’échantillon doit être constitué. Cette question est principalement abordée dans le
cadre de la théorie statistique de l’échantillonnage et relève des principes et des notions d’erreur
et de distribution d’échantillonnage.
Pour évaluer la précision des résultats obtenus sur base d’un échantillon, il est vivement conseillé
de mesurer l’ordre de grandeur de l’erreur d’échantillonnage.
Cependant, cette erreur ne peut être mesurée avec précision car la valeur vraie du paramètre de
population n’est pas connue et que la valeur observée varie elle-même d’un échantillon à l’autre.
A la page suivante, nous rappelons quelques propriétés de base utilisées en analyse statistique.
42
Population Echantillon
Xi,…. XN xi… xn
μ = ∑X/N x = ∑x/n
𝜎 = √∑(x − μ)2 /N
∑(x − 𝑥)2
𝑠=√
𝑛−1
Distribution d’échantillonnage
(écart-type de l’estimateur de la moyenne et de la proportion)
𝝈x = 𝜎/√𝑛 ou à défaut Sx= 𝑠/√𝑛 − 1
Sp = √p (1 − p)/𝑛
43
Exemple 1 : Intervalle de confiance d’une proportion
Lors d’un sondage politique, des conseillers en marketing politique ont questionné 600 personnes
choisies au hasard. Dès l’analyse des résultats les conseillers en marketing ont constaté que 324
personnes avaient exprimé un avis favorable à l’égard du candidat « W ». Déterminer les limites
confiances des proportions à :
95% et 99% de la proportion de tous les votants favorables à ce candidat ainsi que la certitude que
ce candidat sera élu.
P ± Zc . √p (1 − p)/𝑛
Zc étant une constante extraite de la table de la loi normale centrée réduite et qui dépend du seuil
de signification retenu. Dans un test bilatéral, les valeurs de la statistique Zc, suivant les différents
seuils de signification « α ».
A partir d'un échantillon de taille n = 600 personnes, et en s'octroyant une probabilité de se tromper
de l'ordre de 5%, l’erreur possible d'échantillonnage est de E = 3,99%.
En d’autres termes, avec 95% de chances, on devrait s’attendre à ce que la proportion des votants
en faveur du candidat « W » varie entre 57,99% et 50,01%.
Dans ces conditions, avec une marge d'erreur possible de 3,99%, on est presque certain à 95%que
le du candidat « W » sera élu, puisqu’il réalise plus de 50% des suffrages.
0,5924
0,54 ± 2.575 . √0,54 .0,46/600
0,4876
En revanche, si nous nous octroyons qu’une seule chance sur 100, nous devons cependant
constater que l’erreur d’échantillonnage est de E = 5,24%. Dans ces conditions et à 99% de
l’estimation, on ne peut admettre avec certitude que le candidat « w » sera élu, puisqu’il obtient
au pire 48,76%.
44
Il est possible de calculer la taille de l’échantillon en fixant un seuil de signification déterminé, soit
98% que le candidat « w » soit élu à la majorité, tout en gardant la proportion « P » obtenue lors
du sondage, soit P = 0,54.
Le seuil de signification à 98%, Zc = 2,33 pour un test bilatéral. Et pour être élu démocratiquement
le candidat « w » doit réaliser un score strictement supérieur à 50%
0,54 .0,46
(2,33. √ < 0,04)² 2,33². 0,54. 0,46 / 𝑛 < 0,04² 2,33². 0,54. 0,46 / 0,04² < 𝑛
𝑛
𝑛 > 843
Si l’on ne dispose pas d’une proportion P « a priori », il existe une procédure classique qui consiste
à prendre le plus grand produit 𝑝 (1 − 𝑝) pour estimer l’écart-type « s ».
En effet,
si 𝑝 = 0,1 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,9 alors 0,1 (1 − 0,1) = 0,09
si 𝑝 = 0,2 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,8 alors 0,2 (1 − 0,2) = 0,16
si 𝑝 = 0,3 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,7 alors 0,3 (1 − 0,3) = 0,21
si 𝑝 = 0,4 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,6 alors 0,4 (1 − 0,4) = 0,24
si 𝑝 = 0,5 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,5 alors 0,5 (1 − 0,5) = 0,25
si 𝑝 = 0,6 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,4 alors 0,6 (1 − 0,6) = 0,24
si 𝑝 = 0,7 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,3 alors 0,7 (1 − 0,7) = 0,21
si 𝑝 = 0,8 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,2 alors 0,8 (1 − 0,8) = 0,16
si 𝑝 = 0,9 𝑒𝑡 (1 − 𝑝) = 0,1 alors 0,9 (1 − 0,9) = 0,09
Ce qui signifie que lorsque p = 0,5 on obtient par conséquent un écart-type « s » = √0,5 (1 − 0,5)
𝑛 = Zc² . 0,5²/E²
Le seuil de signification à 97%, Zc = 2,17 pour un test bilatéral et l’erreur tolérable (E = 0,03)
45
Pour pouvoir estimer l’écart-type, il conviendrait de réaliser une petite enquête préalable portant
sur un échantillon probabiliste d’une cinquantaine de fonctionnaires. Ainsi, sur l’ensemble des 50
fonctionnaires, on a relevé 15 fumeurs.
Si toutefois, on ne désire pas effectuer une enquête préalable, il nous faudra envisager la méthode
classique, càd la méthode qui consiste à calculer une taille maximale d’échantillonnage de :
Il importe de souligner que cette méthode est applicable lorsque la taille de la population est infinie,
(d’où l’on devra considérer que notre échantillon est non exhaustif).
Si l’on connaît la taille de la population, il y a lieu de tenir compte d’un facteur d’exhaustivité pour
corriger la surestimation de la taille d’échantillonnage si celle-ci se rapproche de celle de la
population. En règle générale, lorsque la taille de l’échantillon dépasse d’un cinquième la taille de
la population, il convient d’intégrer dans le calcul un coefficient d’exhaustivité égal à
𝑁−𝑛
√
𝑁−1
𝑁−𝑛
(
Zc². (√0,25)² √
𝑁−1
)² / 𝐸²
Supposons que la taille de la population soit de 5.000 fonctionnaires à Charleroi. Dans ce cas, il
s’agira d’un échantillon exhaustif de taille maximale de :
5.000 −1.308
2,17² . 0,25 . / 0,03² ≈ 966 fonctionnaires
4.999
Soit,
46
x ≈ N (μx ; 𝜎/√𝑛) intervalle de confiance
Au seuil de signification α de 0,01 et 0,05
x ± Zc . s/√𝑛
Si on se fixe comme niveau de précision soit E = 0,75 ans, quelle serait la taille d’échantillonnage au
seuil de signification α = 0,01 .
𝑛 ≥ 424
3. L’échantillon stratifié
Il s’agit d’une méthode d'échantillonnage probabiliste dans laquelle on décline a priori la population
étudié « N » en un certain nombre de sous-populations ou de strates Ni, permettant de classer tous
les éléments de cette population sans omission, ni répétition (par exemple, le classement des villes
et communes par région et par taille permet de constituer des strates de communes) ; puis on
répartit l'effectif de l'échantillon « n » à tirer dans les différentes strates en appliquant des taux de
sondage variables ou uniformes d'une strate à l'autre.
Le principe est que plus la population est homogène, et moins il faut prendre d’unités dans
l’échantillon. On va ainsi constituer dans la population des sous-populations qui sont moins
homogènes que l’ensemble. Ces sous-populations sont donc des strates. Toutefois, malgré toutes
les précautions prises pour prélever un échantillon au hasard, il y a le risque que certaines strates
soient excessivement ou pas assez représentées.
- Disposer de tous les renseignements pour caractériser les strates éventuellement différentes.
- Définir les critères d’après les renseignements et le feeling de l’enquêteur
Se limiter à des critères qui sont en relation avec la variable étudiée
Ex : l’âge, la profession, le niveau d’études, …
Il convient également de recourir à d’autres études précédentes pour rechercher les variables
explicatives aux critères classiques et typiques de la population.
Il faut faire un choix parmi les critères de sélection :
Ex : 4 critères pour l’âge, 5 critères pour la profession, 7 critères pour la localité et 2 critères
pour le sexe, donne lieu à 280 strates. Si on souhaite prélever 10 unités par strates, cela
donnerait un échantillon d’au moins 2800 unités, ce qui est manifestement trop grand.
47
3.2. Echantillon stratifié proportionnel
N % n
Hommes < 30 ans 600 24 96
Hommes > 30 ans 500 20 80
Femmes < 30 ans 750 30 120
Femmes > 30 ans 650 26 104
TOTAL 2.500 100 400
On parle d'échantillon stratifié non proportionnel ou à fraction sondée variable quand la fraction
de sondage choisie est différente dans chaque strate.
48
3.3.1 Comparaison d'un échantillon stratifié proportionnel et non proportionnel
1. L'erreur tolérable ou le niveau de précision recherché (E) : plus l'erreur tolérable est faible,
plus grand devra être l'échantillon.
2. La variance de la population cible (σ2): plus la population est différenciée par rapport au
facteur étudié, plus grandes seront la variance et la taille de l'échantillon.
3. Le seuil de signification voulu (α) : plus le seuil de signification est élevé, plus grande sera la
valeur de Z, plus grande sera la taille de l'échantillon.
Exemple :
Dans le tableau ci-après, on a pour chaque strate les informations relatives à la taille, au
poids et à l’écart-type
Sachant que l'erreur tolérable est de 1.000 et le seuil de confiance on vous demande de
constituer
Allocation de l’échantillon
Strate Poids Ecart-type Non
Nj wi σi proportionnelle
proportionnelle
447 0,169 9.769 70 (17%) 60 (18%)
474 0,179 18.640 74 (18%) 120 (36%)
655 0,248 6.015 102 (25%) 53 (16%)
1.065 0,404 7.027 166 (40%) 100 (30%)
2.641 1,000 412 (100%) 333 (100%)
Solution
𝑍2
𝑛 = 𝐸2 ∑ 𝑤𝑖 𝜎𝑖2
𝑁𝑖
𝑤𝑖 =
𝑁
∝ = 1- 0,05/2 et le Zc = 1,96
(1,96)2
𝑛 = (1000)2 ∗∑[(0,169)(9769)2 + (0,179)(18640)2 + (0,248)(6015)2 + (0,403)(7027)2 ] =
n = 411,73 = 412
49
2. Calcul de l'échantillon stratifié non proportionnel
𝑍2
𝑛 = 𝐸2 ∑(𝑤𝑖 𝜎𝑖 )2
(1,96)2
𝑛=
(1000)2
* [(0,169)(9769) + (0,179)(18640) + (0,248)(6015) + (0,403)(7027) ]²=
𝑁 𝜎𝑖
𝑛𝑖 = ∑(𝑁𝑗 (𝑛)
𝑗 𝜎𝑖 )
447 * 9769
n1 = * 333 = 0,177 *333
4.366.743 + 8.835.360 + 3.939.825 + 7.483.755
= 18 % * 333 = 60
474 * 18640
n2 = * 333 = 0,358 * 333
4.366.743 + 8.835.360 + 3.939.825 + 7.483.755
= 36 % * 333 = 120
655 * 6015
n3 = * 333 = 0,159 * 333
4.366.743 + 8.835.360 + 3.939.825 + 7.483.755
= 16 % * 333 = 53
1065 * 7027
n4 = * 333 = 0,303 * 333
4.366.743 + 8.835.360 + 3.939.825 + 7.483.755
= 30 % * 333 = 100
50
Exemple
Soit N = 2.641 clients recensés
Revenus moyens : 42.000 € Taille d'échantillonnage : Z². σ²/ME² = n
Ecart-type : 10.350 € 1,96².10.350² /1000² > ou = 413
Marge d'erreur : 1.000 €
Allocation de l'échantillon
Strates Poids Ecart-type (Ecart-type)² Proportionnelle Non Proportionnelle
w i. σ i² (wi. σi)
Nj wi σi σi ² wi . n Nj σ i ni
447 0,16925 9769 95.433.361 16.152.484,80 1.653 70 4.366.743 59
474 0,17948 18640 347.449.600 62.359.375,39 3.345 74 8.835.360 120
655 0,24801 6015 36.180.225 8.973.134,18 1.492 102 3.939.825 53
1.065 0,40326 7027 49.378.729 19.912.285,64 2.834 166 7.483.755 102
2.641 1,00000 / / 107.397.280,02 9.324,38 413 24.625.683 334
∑(wi. σi)² ∑(Nj σi)
86.944.030,04
Z² . ∑ w i. σ i ²
n=
(ME)²
1,96² 3,8416E-06
107.397.280,02
1000²
0,000004 107.397.280,02 412,6 et donc n > ou = 413
Z² . ∑(wi. σi)²
n=
(ME)²
1,96² 3,8416E-06
9.324,38²
1000²
0,000004 x 279659,41 = 334,0 et donc n > ou = 334
Nj σi . (n)
ni =
∑(Nj σi)
Et ∑(Nj σi) = 24.625.683
52
4. Echantillon en grappes
• On choisit aléatoirement des sous-groupes et dans chacun de ceux-ci, on interroge tous les
individus.
Ex : afin d’enquêter sur la fréquentation des cinémas par les enfants, on va prélever un
échantillon dans la population des écoles primaires de Charleroi. Au lieu de tirer au sort des
noms d’élèves (dont on aurait préalablement dû établir une liste exhaustive) on prélève au
hasard des écoles, puis on interroge tous les élèves de ces écoles.
Il faut toutefois suivre certaines règles pour le choix des grappes, notamment veillé à ce qu’il y en ait
suffisamment pour que la loi des grands nombres puisse être respectée. Les grappes doivent être de
taille aussi uniforme que possible (c'est-à-dire contiennent un nombre d'unités statistiques aussi
constant que possible), mais également aussi hétérogène que possible pour analyser en profondeur
les faits observés.
Contrairement à l’échantillon stratifié, l’échantillon par grappes est d’autant meilleur que les grappes
se ressemblent davantage entre elles et que les individus d’une même grappe sont plus
dissemblables. Précisons que le principe de base est que la grappe puisse correspondre à une
reproduction en miniature de la population concernée par l’étude.
Avantages
1. permet de simplifier la préparation de base de sondage
Exemple : Il est plus simple de dresser une liste de ménages que de dresser une liste d'individus.
2. La grappe étant presque toujours composée d'unités statistiques géographiquement voisines,
le sondage par grappes permet d'observer, pour un coût donné, un plus grand nombre d'unités
statistiques.
Inconvénients
1. les unités statistiques appartenant à une même grappe auront généralement tendance à se
ressembler
2. un échantillon par grappes fournit des estimations moins précises qu'un échantillon au hasard
de même taille.
On tire au hasard un certain nombre d'unités primaires (1er degré du sondage) et dans chaque unité
sélectionnée, on tire au hasard un certain nombre d'unités secondaires (2ème degré du sondage).
53
Exemple
1. On désire constituer un échantillon d'imprimeries en Wallonie
2. Au lieu de tirer directement au sort, parmi toutes les imprimeries de Wallonie
(a) on tire au sort des localités = UP ou unités principales : communes, villes
(b) c'est le premier degré du sondage.
Pour faciliter l'analyse, les résultats sont couramment traités sous la forme de tri à plat, de tri croisés
et de moyennes.
Le premier des traitements statistiques d'un sondage auprès d'une population préalablement
déterminée, se nomme le tri à plat. Ce traitement permet de lire les résultats bruts de la population
étudiée, pour chacune des questions posées.
- La première, un peu archaïque de nos jours, consiste à quantifier manuellement les différentes
réponses des interrogés aux questions posées. Bien que son principe soit simple, cette méthode
est de moins en moins pratiquée par manque de temps d'une part et d'autre part, reste peu fiable
si elle n'est pas renouvelée une fois voir deux pour valider les résultats obtenus. L'erreur humaine
est si vite arrivée.
- La deuxième méthode, plus actuelle et plus rapide, s'effectue en deux temps. Les réponses des
interrogés, (re)codifiées sous forme numérique, sont d'abord recueillies par la saisie informatique
pour ensuite être comptabilisées par le biais d'un logiciel de traitement de données. La machine
compte pour vous.
Exemples :
Achetez-vous du pain ?
Nombre de réponses %
Non 11 6,7 %
54
Niveau de satisfaction au travail
% %
Effectifs %
valide cumulé
Très insatisfait 92 18,2 18,3 18,3
Insatisfait 181 35,8 35,9 54,2
Indifférent 93 18,4 18,5 72,6
Valide
Satisfait 95 18,8 18,8 91,5
Très satisfait 43 8,5 8,5 100,0
Total 504 99,6 100,0
Manquante Système manquant 2 ,4
Total 506 100,0
1. Il s'agit de réunir sous un même tableau le croisement des résultats de deux variables ou plus.
(a) Le choix de croiser les résultats d'une question à une autre est motivé par l'analyse et la
connaissance plus fine des réponses des personnes interrogées.
(b) Mais, la multiplication des tris croisés allonge le temps d'analyse des résultats.
(c) Ces tris conduisent à des tableaux souvent plus complexes et difficiles à analyser que de
simples tris à plat : tableaux croisés, tableaux de moyennes etc. Ils nous donnent une
première idée des variations ou des interdépendances entre les variables. Mais souvent, si
l’on souhaite apporter une réponse plus scientifique et donc plus fiable, un test statistique
(ex : khi-carré) sera nécessaire, comme nous allons le voir dans les pages suivantes.
Oui / Non
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Q1 * Q20
a. Agriculteurs exploitants 1 0 1
c. Cadres 26 4 30
d. Professions intermédiaires 38 2 40
e. Employés 40 1 41
f. Ouvriers 28 1 29
g. Retraités 13 1 14
Le test du khi-carré (l’écriture anglaise est « chi-square ») a été développé par Karl PEARSON
(1857-1936). L’expression test du khi-carré recouvre plusieurs tests statistiques, dont :
• le test d’ajustement ou d’adéquation, qui compare globalement la distribution observée dans
un échantillon statistique à une distribution théorique, celle du khi-carré.
• Le test d'indépendance du khi-carré qui permet de contrôler l'indépendance de deux
caractères dans une population donnée.
Le test du khi-carré sert à apprécier l’existence ou non d’une relation entre deux caractères au
sein d’une population, lorsque ces caractères sont qualitatifs où lorsqu’un caractère est
quantitatif et l’autre qualitatif, ou bien encore lorsque les deux caractères sont quantitatifs mais
que les valeurs ont été regroupées.
À noter que ce test permet de contrôler l’existence d’une dépendance mais en aucun cas le sens
de cette dépendance, sauf dans certains cas particuliers où l’existence d’une relation implique
une causalité univoque, comme par exemple : La variable sexe peut avoir une influence sur le
choix d’une certaine technique mais pas l’inverse.
Exercices :
56
% Niveau de satisfaction
On constate que 39,7% des personnes appartenant à un statut professionnel supérieur expriment
un très haut niveau de satisfaction au travail, contre seulement 29,2% parmi celles qui ont un
statut professionnel inférieur.
Hypothèse nulle (H0): le niveau de satisfaction au travail ne dépend pas du fait que les personnes
interrogées appartiennent à un statut professionnel bien déterminé.
Hypothèse alternative (H1): Les 2 critères "le niveau de satisfaction" et "le statut professionnel"
sont dépendants (liés). Le statut professionnel exerce une influence sur le niveau de satisfaction.
Données théoriques : (TL * TC) / TG
= Σ
= la somme (fréquence observée - fréquence théorique) 2 / fréquence théorique
% Niveau de satisfaction
= 2,321 + 0,006 + 2,174 + 0,960 + 1,609 + 0,047 + 0,250 + 1,639 + 2,992 = 11,998
57
Et on compare ensuite cette valeur globale à une valeur des tables.
• L'entrée en ligne nécessite de connaître les degrés de libertés de l'expérience (DL). Il se calcule
de la manière suivante: (k-1).(r-1) avec k le nombre de colonnes et r le nombre de lignes.
Dans notre exemple : (3 – 1) * (3 – 1) = 4 DL
• L'entrée en colonne est déterminée par l'expérimentateur. C'est en effet lui qui détermine
l'intervalle de confiance du test. Soit à 95% et 99%
4dl;0,95= 9,488
4dl;0,99= 13,277
Le test est unilatéral à droite puisque le calcul du chi-carré observé génère uniquement des valeurs
positives. Si le chi-carré observé est plus grand que le chi-carré théorique, alors on rejette l'hypothèse
nulle (Rejet de H0).
Zone
Zone d'acceptation
d'acceptation Zone
Zonede
derejet
rejet
9,488 11,998
11,998 13,277
58
59
IV. Les échantillons non-probabilistes
Différentes raisons peuvent justifier le recours aux méthodes qui ne font plus appel au hasard.
Lorsque le chargé d'études s'intéresse à la population de son enquête,
1. il est possible qu'il ne puisse trouver de base de sondage reproduisant cette population
2. ou qu'une telle base existe mais soit jugée de mauvaise qualité.
Il arrive aussi qu'il renonce à l'utilisation de bases de bonne qualité pour des raisons d'ordre pratique:
3. Elles ne sont pas accessibles pour des raisons de confidentialité
4. Les conditions matérielles de réalisation de l'enquête ne le permettent pas.
1. C'est en pratique la méthode la plus utilisée ; elle consiste à construire, par choix raisonné, un
modèle réduit de la population totale, en tenant compte d'un nombre restreint de caractères
2. Le principe :
(a) si l'échantillon reproduit fidèlement certaines caractéristiques de la population étudiée
(b) il sera également représentatif pour d'autres caractéristiques non contrôlables mais qui
sont l'objet même de l'enquête.
3. Concrètement, parmi les critères connus de la population visée (revenu, âge, sexe, CSP), on en
choisit deux ou trois appelés caractères de contrôle.
(a) On constitue un échantillon présentant, pour chacune des caractéristiques retenues, les
mêmes proportions que celles de l'univers étudié.
(b) Ainsi, si la population de base comprend 50% d'hommes, l'échantillon devra comprendre
lui-aussi 50% d'hommes.
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Agriculteurs exploitants
2% 7
Artisans, commerçants, chefs
4% 16
d'entreprise
6% 24
Cadres
12 % 48
Professions intermédiaires
17 % 66
Employés
14 % 54
Ouvriers
27 % 109
Retraités
19 % 76
Autres personnes sans activité
Dans cet exemple, l'enquêteur devra interroger 192 hommes et 208 femmes, et suivre, en fonction des
objectifs qu'il s'est fixés, les autres clés de répartition, afin de "coller" à la population ciblée.
Avantages Inconvénients
1. Pas d’énumération complète des unités de 1. La méthode ne permet pas le calcul des erreurs
l'univers, la tenue à jour de listes. d'échantillonnage.
2. Les unités à relever étant choisies par les 2. Les résultats peuvent être entachés d'une erreur
enquêteurs eux-mêmes, les frais d'exécution systématique suite à une faute de jugement des
de l'enquête sont réduits. enquêteurs (les biais ou distorsion de
3. La méthode du sondage par choix raisonné l'échantillon).
s'adapte mieux aux enquêtes comportant un 3. Les sondages par choix raisonné ont une valeur qui
nombre élevé de questions dépend à la fois de l'honnêteté scientifique du
directeur de l'enquête et de celle des enquêteurs.
61
1.3. Échantillon de volontaire
- Il s'agit d'enquêtes réalisées auprès des lecteurs d'un journal ou de téléspectateurs acceptant sur
base volontaire de répondre par téléphone ou par internet à une ou plusieurs questions posées au
cours d'une émission.
- A proprement parler, il ne s'agit pas d'un sondage par échantillon représentatif.
Cette méthode consiste à imposer à l'enquêteur un itinéraire en lui indiquant exactement les points
du circuit où il doit procéder à une interview.
L'enquêteur reçoit
(a) une carte qui mentionne le nom de la commune où les enquêtes auront lieu, l'adresse (rue et
numéro) à laquelle la première enquête doit être effectuée
(b) ainsi qu'un guide lui interdisant de se laisser influencer par des éléments extérieurs dans le
choix des personnes à interroger.
L'enquêteur poursuivra son chemin en suivant le plan, en ayant soin de respecter les consignes qui
lui auront été données
1. quelles sonnettes utiliser dans les immeubles
2. que faire en cas d'absence
3. quelle personne interroger dans le ménage?
62
V. Les échantillons spécifiques : les panels
1. Introduction
Les grands instituts d’études disposent de panels, permettant des études récurrentes se basant
toujours sur la même population étudiée.
1. Un panel doit être représentatif de la population choisie
2. L’échantillon peut être aléatoire (stratifié) ou établi par méthode des quotas
3. Dans le cas d’un panel
(a) Les études sont répétées à intervalles réguliers auprès d’un échantillon dont la représentativité
reste la même mais dont la population peut changer
(b) Cela permet d’analyser les évolutions comportementales ou conjoncturelles
Les inconvénients
1. une certaine rigidité de structure ne permettant pas de changer en cours de route de questionnaire
ou d’échantillon
2. le coût important d’un panel : de ce fait, en général, les panels sont gérés par des instituts d’études
qui vendent les résultats à plusieurs sociétés.
3. toutes les ménagères ou tous les points de vente contactés n'acceptent pas automatiquement de
participer à un panel même moyennant rémunération.
4. un paneliste peut progressivement modifier sa conduite par le fait qu'il évalue régulièrement son
propre comportement.
63
Ainsi, les panels consommateurs permettent de déterminer :
(a) la mesure des ventes
(b) la tendance du marché
(c) les comportements d'achat
(d) les affinités entre le produit et les media utilisés pour la promotion
Principales Informations
1. mesurer l'étendue de la clientèle (NA) : nombre de ménages acheteurs pour 100 ménages
(a) pour l'ensemble des produits
(b) pour une marque
(c) un conditionnement
2. mesurer en permanence le volume de la demande des consommateurs
(a) QA : les quantités achetées pour 100 ménages
(b) (QA/NA) : les quantités achetées par ménage acheteur
1. Les sommes dépensées (SD)
2. Les prix (SD/QA)
Objectifs
(a) apprécier les disparités inhérentes
• aux variables sociodémographiques décrivant les acheteurs
• à la nature des points de vente qu'ils fréquentent.
(b) Une part de marché peut être le résultat d'une pénétration réduite (NA faible) et de volumes
d'achat par acheteurs importants (QA élevé)
(c) effectuer des analyses structurelles :
• étude de dispersion de la clientèle (petits, moyens, gros consommateurs : PMG)
• typologie des acheteurs d'un produit ou d'une marque
• fidélité des acheteurs.
(d) mener des analyses dynamiques:
• étude de la fréquence et du taux de réachat de la marque pour réaliser des prévisions à
court terme
• étude des passages de marque à marque (brand-switching)
2. Les relevés sont automatisés mais, dans des secteurs spécialisés, les enquêteurs se déplacent pour
relever les ventes et les stocks.
64
3. Un tirage au sort est effectué à partir du fichier INS des magasins de détail et de plusieurs centaines
de points de vente d’alimentation générale.
(a) L’échantillon est actualisé en permanence afin qu’il demeure représentatif d’un appareil
commercial en constante évolution.
(b) Les ventes de chaque magasin figurant dans l’échantillon sont relevées par scanning et toutes
les données sont stockées puis analysées.
(c) Des inspecteurs (Nielsen) visitent les magasins de l’échantillon en relevant toutes les
promotions
1. La connaissance
(a) le poids des différents types de magasins dans le marché
(b) l’évolution des parts de marché des concurrents
(c) les prix de vente des concurrents
(d) les stocks des détaillants
2. Le contrôle
(a) de la mise en place, de la promotion…
(b) des actions de la force de vente
3. La prévision
(a) des ventes d’une nouvelle variété, d’un nouveau conditionnement
(b) du temps d’écoulement d’un stock d’anciens modèles
4. L’action
(a) sur l’avenir de la gamme
(b) sur les faiblesses de référencement pour des articles spécifiques
(c) sur les prix
(d) sur les lancements futurs
65
Principales ventilations
1. au niveau régional (régions Nielsen ou découpage spécifique)
2. selon les différents types de commerce
3. selon les diverses catégories d'agglomération
2. la course à la mondialisation :
(a) Internet offre la possibilité d’obtenir des données plus homogènes dans tous les pays.
(b) mise en place d’Access panels d’internautes
Inconvénients
1. difficile de contrôler le profil des individus
2. la fiabilité des informations récoltées
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