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MARKETING STRATEGIQUE
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PLAN DU COURS
INTRODUCTION
CONCLUSION
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Cours de Marketing stratégique par M. Moustapha Thiam
INTRODUCTION
La stratégie marketing, composante de la stratégie générale, a vu son rôle croître considérablement au
cours des quinze dernières années, au point d’en constituer l’élément majeur. Cette évolution du rôle de
la stratégie marketing est consécutive à l’instabilité qui a gagné de nombreux marchés.
Ainsi il est de plus en plus reconnu au marketing, la responsabilité de choisir les domaines d’activité à
développer ou à abandonner. Cette responsabilité présente un caractère hautement stratégique.
Pour élaborer une stratégie marketing, il convient tout d’abord de se placer au niveau de l’entreprise,
afin de cerner ses grandes orientations, puis au niveau de chaque activité afin de définir leur stratégie de
base, et enfin au niveau du produit où les décisions sont conditionnées par les choix précédents.
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- Le diagnostic interne revient à analyser les ressources de l’entreprise, c'est-à-dire de fournir les
raisons profondes des performances ou contre-performances de l’entreprise face à la concurrence.
Ce diagnostic peut se faire à partir d’un diagnostic fonctionnel (analyse des différentes fonctions de
l’entreprise), d’une analyse de portefeuille (modèle BCG), d’un diagnostic par les facteurs clés de
succès, par la chaîne de valeur, par la technologie.
- Le diagnostic externe : Il revient à analyser l’environnement multidimensionnel (culturel, politique,
économique, démographique, etc.) ; la demande (comportement du consommateur) ; l’offre (capacité
du secteur, structure des coûts, circuits de distribution, financement du secteur, technologie) ; l’intensité
concurrentielle (modèle de Porter).
Le diagnostic externe permet de déceler les opportunités et les menaces issues de l’environnement et
portant sur chaque domaine d’activité stratégique.
Stratégie
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- La menace des nouveaux entrants : les nouveaux entrants peuvent exercer des pressions sur
l’entreprise en créant de nouvelles capacités et de nouvelles règles du jeu. Ils peuvent entrainer
la réduction des marges du secteur soit en favorisant la guerre de prix soit en provoquant une
augmentation des coûts. Evaluer la pression exercée par les nouveaux entrants potentiels revient
à examiner les barrières à l’entrée dans le secteur.
- La pression des produits de substitution : l’analyse de la pression des produits de substitution se
fonde sur trois points : identification des produits remplissant les mêmes fonctions de
consommation mais provenant de technologies différentes, analyse des rapports
performances/prix des substituts par rapport aux produits du secteur et enfin prévision de
l’évolution des rapports performances/prix pour juger si les substituts améliorent leur position.
- Le pouvoir de négociation des clients : ce pouvoir de négociation est d’autant plus élevé que les
achats sont concentrés ou représentent de gros volumes par rapport aux capacités des vendeurs,
le produit acheté est important pour les acheteurs (sensibilité au prix et à la qualité) et lorsque
les produits sont indifférenciés.
- Le pouvoir de négociation des fournisseurs : ils sont puissants si l’offre est concentrée,
l’industrie n’est pas un débouché vital pour l’activité du fournisseur, il n’existe pas de substituts
performants aux produits des fournisseurs et lorsqu’il y a pénurie d’offre.
- La rivalité entre les concurrents de l’industrie : elle existe dès que l’un des concurrents s’engage
dans des manœuvres pour renforcer sa position. Soit il déclenche une guerre des prix, soit il
entraine des coûts supplémentaires en tentant de relever le niveau de service ou de qualité ou en
développant ces efforts de communication.
NB : l’importance des législations et des règlementations publiques dans les affaires privées a conduit
certains auteurs, notamment européens, à ajouter une sixième force au modèle : l’influence des pouvoirs
publics. On parle alors du modèle des 5 (+1) forces.
Mais pour Porter les législations et interférences des pouvoirs publics ne sont pas une force en soi, leur
influence peut affecter chacune des cinq forces.
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2. La chaîne de valeur
L’analyse de la valeur consiste à concevoir un produit, pour qu’il soit conforme au moindre coût au
niveau d’attente exigé par les acheteurs. La chaîne de valeur de Porter (1999) généralise la philosophie
de l’analyse de la valeur à toutes les fonctions de l’entreprise.
Une chaîne de valeur se décompose en deux grandes catégories d’activités : les activités principales et
les activités de soutien.
- Les activités principales sont la raison d’être de toute entreprise. Elles concernent les opérations
de production et de vente des produits. Elles se décomposent en logistique interne (réception,
stockage de matières premières, manutention, contrôle) ; production (fonctionnement et
entretien des machines, assemblage, emballage, contrôle de qualité) ; logistique externe
(stockage des produits finis, livraison, traitement des commandes) ; vente (sélection des circuits
de distribution, publicité, promotion) et services (installation, réparation, fourniture de pièces
de rechange). Selon les marchés, ce sera la maîtrise de l’une ou l’autre de ces activités qui
assurera un avantage concurrentiel durable à l’entreprise.
- Les activités de soutien contribuent au fonctionnement des activités principales. Elles se
partagent en infrastructure (planification, finance, comptabilité, juridique) ; gestion des hommes
(recrutement, négociation syndicale, formation, rémunération) ; développement technologique
(savoir-faire, procédures, technologie) et approvisionnement (achat des machines, équipement
bureau, matières premières et fournitures consommables).
L’analyse de la chaîne de valeur conduit l’entreprise à évaluer les activités critiques qu’il lui faut
impérativement dominer, puis à identifier les activités (ou composantes d’une activité) qu’elle
maîtrise naturellement mieux que les autres entreprises : celles-ci seront la source d’un futur
avantage concurrentiel.
C. Le modèle du BCG et ses variantes
1. Le modèle du BCG (version n°1)
Le BCG a proposé un modèle d’analyse des domaines d’activité de l’entreprise en croisant deux
variables : La part de marché relative et le taux de croissance du secteur de l’entreprise.
Le modèle se présente sous la forme d’une matrice à quatre cadrans permettant d’identifier les catégories
suivantes :
- Les vedettes (étoiles) : Pour ces activités, on réinvestit toutes les ressources générées pour
consolider la position de l’entreprise,
- Les vaches à lait : Ce sont les activités qui rapportent le plus à l’entreprise, elles permettent de
financer les autres activités,
- Les dilemmes : Il s’agit d’activités nécessitant beaucoup de ressources pour l’augmentation des
parts de marché de l’entreprise,
- Les poids morts : Ces activités n’offrent aucune perspective à l’entreprise, en général il faut les
abandonner.
Schéma du modèle BCG (version n°1)
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L’analyse du responsable marketing le conduit à voir dans quelle phase se situent les DAS de son
entreprise, puis à rechercher un équilibre du portefeuille d’activités entre ses différentes phases. Par
exemple, n’avoir aucune activité en phase de déclin, plusieurs en maturité et peu en lancement. Pour
chaque phase, des objectifs et des décisions stratégiques spécifiques vont être mis en place (abandon,
relance, développement).
4. La matrice de Mc Kinsey
La matrice de McKinsey est fondée sur une approche plurifactorielle puisqu’elle prend en considération
différents facteurs clés de succès (FCS).
Le taux de croissance et la part de marché ne sont plus les seules variables susceptibles d’influencer la
performance d’un DAS. D’autres facteurs sont également pris en compte et regroupés au sein de deux
dimensions fondamentales : l’attrait du domaine et la position concurrentielle.
L’attrait du domaine est mesuré par la taille du marché, les prix pratiqués, les perspectives d’évolution
technologique ou encore l’importance des investissements nécessaires. La position concurrentielle au
sein du DAS s’exprime à partir de la part de marché, de la qualité des produits vendus, de l’image de
l’entreprise, de son avance technologique, et de façon plus générale, de tout ce qui représente un facteur
de compétitivité.
Pour chacune de ces dimensions, une appréciation est portée sur une échelle en trois points : forte,
moyenne et faible. Le croisement des deux dimensions permet d’aboutir à une matrice à neuf cases. A
chaque case correspond une stratégie particulière, comme le montre le schéma suivant :
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Les préconisations stratégiques attachées à chacune de ces neuf zones sont parfois considérées comme
trop réductrices ou trop simplistes. Les appliquer de manière automatique ou mécanique pourrait
conduire à des erreurs de jugement.
C’est pourquoi il est nécessaire de nuancer et de compléter cette approche par une vision d’ensemble et
une analyse globale de l’équilibre du portefeuille.
Dans cette perspective, il est possible d’identifier cinq grands principes :
chercher à placer le centre de gravité du portefeuille à gauche d’une diagonale sud-ouest/nord-
est et le plus proche possible de la case située à l’extrême nord-ouest. Cette situation correspond
en effet au cas d’une entreprise disposant globalement d’un fort potentiel sur des activités
attractives, ce qui induit à la fois une bonne rentabilité à court terme et un potentiel de
développement favorable à long terme ;
poursuivre le développement dans les zones favorables à la fois en termes de position
concurrentielle et d’attrait de l’activité (zone A) ;
maintenir et rentabiliser les DAS placés dans les zones moyennes du fait de la position
concurrentielle ou du degré d’attractivité de l’activité (zone B) ;
abandonner partiellement ou totalement les activités positionnées sur les zones présentant une
évaluation faible sur l’un des deux axes et une évaluation moyenne sur l’autre, voire une
évaluation faible sur les deux axes (zone C) ;
investir pour améliorer la performance de l’entreprise dans les zones très attractives pour
lesquelles l’entreprise ne dispose pas des compétences nécessaires si le DAS est jugé
stratégique, sinon abandonner l’activité (zone D).
5. La matrice d’Arthur D. Little
Le modèle ADL propose d'analyser le portefeuille d'activités de l'entreprise en se basant sur les atouts
et les attraits de l'entreprise et du secteur dans lequel celle-ci évolue, cela en tenant compte de la phase
dans laquelle se trouve le cycle de vie du secteur. Deux critères sont donc utilisés : la maturité du secteur
et la position concurrentielle de l'entreprise sur son domaine d'activité.
Dominante Développement
naturel
Position Forte
concurrentielle Favorable Développement
sélectif
Défavorable Réorientation
Marginale Abandon
Lancement Croissance Maturité Déclin
Degré de maturité
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Avantages stratégiques
Caractère unique perçu par le
client Coût faible
1. La stratégie de domination part les coûts : elle est axée sur le volume de production. Elle
consiste à faire le front aux concurrents en utilisant les prix faibles et agressifs. Elle a été
développée suite à la popularisation du concept de courbe d’expérience (M. Porter, 1982). Cette
dernière notion implique que plus le volume de production augmente, plus le coût unitaire du
produit baisse. Les principales sources d’une baisse des prix sont :
- les économies d’échelle ;
- le pouvoir de négociation plus grand du producteur vis-à-vis de ses fournisseurs (ce qui lui
permet d’obtenir des meilleurs prix) ;
- la rationalisation du travail des employés ;
- l’amélioration du savoir-faire ;
- l’adoption de méthodes de production plus économiques et l’acquisition de matériels plus
performants.
2. La stratégie de différenciation : elle vise à créer quelque chose qui soit ressentie comme
unique au niveau de l’ensemble du secteur. La démarche de différenciation peut prendre
plusieurs formes : différenciation par le produit, le service, le personnel, le point de vente,
l’image de marque et la technologie.
Bien que la stratégie de différenciation permette une position concurrentielle de long terme, il faut
cependant remarquer que cet avantage n’est que provisoire pour les raisons suivantes :
- le différentiel de prix nécessaire pour maintenir l’élément de différenciation peut devenir trop
élevé par rapport aux prix des concurrents ;
- les besoins des acheteurs pour un produit différencié peuvent s’estomper du fait de la
banalisation progressive du produit ;
- des imitations peuvent surgir pour réduire l’impact de la différenciation.
3. La stratégie de concentration : à l’inverse des stratégies de domination par les coûts et de la
différenciation qui sont orientées vers un secteur tout entier, la concentration est choisie pour
une cible bien particulière à laquelle l’entreprise s’efforce de procurer une offre spécifique et
adaptée. Cette stratégie permet à l’entreprise de disposer d’un avantage concurrentiel, soit par
la domination par les coûts, soit par la différenciation, soit par une combinaison des deux. La
stratégie de concentration, dénommée aussi stratégie de spécialisation est envisageable surtout
pour le cas des PME dont les moyens humains et financiers sont très réduits.
B. Les stratégies guerrières
On peut distinguer ici : les stratégies offensives et les stratégies défensives.
1. Les stratégies offensives :
- L’attaque frontale dans laquelle on cherche à conquérir la même cible que la concurrence avec
les mêmes arguments.
- L’attaque frontale limitée : On vise un attribut difficile à copier ou un produit particulier.
- L’attaque latérale : Il s’agit de conquérir une région délaissée, un segment mal couvert.
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- La guérilla : Il s’agit d’attaques intermittentes sur des points limités dans le but de démoraliser
l’adversaire, de l’acculer à des réactions excessives et coûteuses pour lui.
2. Les stratégies défensives : On distingue :
- La défense de position ou statique : On consolide le positionnement des produits et marques.
- La défense préventive ou mobile : On anticipe, on attaque le premier avant d’être la cible des
concurrents.
- La contre-attaque : Dans ce cas, on réagit à l’attaque des concurrents.
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Stratégie d’innovation Lancement d‘un produit sur un segment de marché afin d‘occuper une
place vacante. On cherche une réponse à une attente non satisfaite par
les concurrents.
NB : Le plan marketing
Etabli pour une période d’un an, le plan marketing constitue l’outil par excellence pour permettre aux
entreprises de relever les défis marketing. Il contient généralement les éléments suivants :
- Un rappel des missions de l’entreprise,
- L’analyse du marché (demande, concurrence, intermédiaire…),
- Les rendements de la dernière année.
- Les énoncés stratégiques de l’année à venir (segmentation, ciblage),
- Les objectifs de l’année (vente par couple produit marché, pénétration du marché, modification
de la structure de distribution),
- La définition du marketing mix de l’année de l’année :
Les produits : Analyse et plan produit par produit.
Les prix : Niveau de prix envisagé, remise, escompte…
La distribution : Les réseaux à changer, action par réseau, formation du
personnel de vente…
La communication : cibles et axes de communication, plan média.
- Le service clientèle (délais de livraison, transport, SAV…)
- Le budget retenu,
- Le calendrier (l’étalement des actions à réaliser en priorité pendant 12 à 18 mois)
Le plan marketing annuel est ainsi un outil de gestion axé sur la planification et sur le contrôle des
activités marketing de l’entreprise. Les résultats qu’il produit doivent apparaître au tableau de bord de
gestion, ainsi qu’à celui du directeur marketing.
CONCLUSION
Toute entreprise, même s’il s’agit d’une PME, doit définir sa vocation, son « métier » ; réfléchir sur ce
qui constitue son avantage distinctif, et se concentrer sur celui-ci. Elle doit orienter son développement
de façon volontariste, et non au simple gré des opportunités, en choisissant ses marchés, ses produits,
ses axes d’attaque en fonction d’une analyse interne d’une part (nous, nos produits, nos points forts), et
externe d’autre part (l’environnement) régulièrement renouvelé. Elle y sera aidée par les outils d’analyse
stratégiques (modèle de Porter, du BCG…). Quant au « marketing guerrier », il faut se rappeler que le
marché n’est pas seulement composé des clients (qu’il convient de séduire) mais aussi des concurrents
contre lesquels on doit se battre.
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BIBLIOGRAPHIE
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