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Statistiques 2020

Reporting du 1er Janvier au 31 Décembre 2020 liée aux activités opérationnelles

Date de publication : 08 Janvier 2020

(w)www.samifin.mg, www.samifin.gov.mg (m) contact@samifin.mg (t) +261 034 30 332 23


Plan
1 Evolution des déclarations reçues ................................................................................................... 3
1.1 Répartition des DIC.................................................................................................................. 3
1.2 Données globales des DIC reçues par type de déclarant ........................................................ 4
1.3 Evolution des CTR reçues ........................................................................................................ 5
1.4 Type d'opérations suspectes ayant motivé la déclaration ...................................................... 5
2 Evolution des DOS traitées et délibérées ........................................................................................ 6
2.1 Evolution mensuelle des DOS investigables ayant fait l'objet de traitement et de
délibération......................................................................................................................................... 6
2.2 Vue d’ensemble des DOS sur les cinq dernières années ....................................................... 6
2.3 Infractions d'origine détectées............................................................................................... 6
2.4 Evolution des dossiers traités liées au blanchiment ............................................................. 8
2.5 Montant en jeu suite à l'analyse menée par SAMIFIN .......................................................... 8
3 Evolution des échanges d'information ............................................................................................ 8
3.1 Echanges avec les FIU homologues ......................................................................................... 8
3.2 Echanges avec les administrations publiques ......................................................................... 8
4 Evolution des rapports transmis ..................................................................................................... 9
4.1 Transmission des rapports d’analyse aux juridictions compétentes en vue d'une poursuite
judiciaire .............................................................................................................................................. 9
4.2 Transmission des rapports d'analyse aux administrations publiques spécialisées en vue
d'une poursuite administrative ........................................................................................................... 9
5 Nombre d'opposition d'une opération bancaire en débit : .......................................................... 10
6 Profil des personnes suspectes ..................................................................................................... 10
6.1 Profil ...................................................................................................................................... 10
6.2 Nationalité des personnes suspectes .................................................................................... 11
6.3 Catégorie ............................................................................................................................... 12
7 Personnes morales suspectes ....................................................................................................... 12

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1 Evolution des déclarations reçues
1.1 Répartition des DIC

Cette partie décrit brièvement l’évolution des DIC reçues.

Depuis 2016, une nouvelle classification des éléments d’informations que reçoit SAMIFIN a été
adoptée. Ainsi ces différentes sortes d’informations sont rassemblées sous l’appellation «
Déclarations d’Information Confidentielle » (DIC).

Les DIC sont classées par type :

 CIC : Complément d'Informations Confidentielles et des informations classées au niveau BDD


à l’issue d’une appréciation des DOS reçues par SAMIFIN;
 CIF : Complément d’Informations Financières ayant une DOS mère dans la BDD du SAMIFIN
(des réponses à des demandes d’informations émises par SAMIFIN à des partenaires publics
institutionnels et des autorités nationales détenteurs de données susceptibles d’enrichir les
connaissances et les renseignements sur les dossiers traités) ;
 CTR : Cash Transaction Report ou Déclaration de transactions en espèces (regroupant les
opérations via téléphonie mobile, de change manuel et de retraits d’espèces) ;
 DOS : Déclarations d’Opérations Suspectes ;
 DDR : Demandes de Renseignements.

Type DIC Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Déc Total
Déclaration d'opérations 29 11 8 12 15 14 26 3 6 25 22 3 174
suspectes (DOS)
Demande de renseignements
5 2 2 1 3 13
(DDR)
Déclaration de transaction 5 7 5 6 4 2 2 3 1 3 4 42
en cash (CTR)
Communication des
informations en lien à un 7 7 1 4 4 7 8 1 4 5 7 1 56
dossier existant (CIF)
Communication des
informations confidentielles 12 8 5 4 4 9 16 4 4 20 7 6 99
(CIC)
Total 58 33 19 20 29 36 52 12 18 54 39 14 384

CIC
26%
DOS
45%

CIF
15%
CTR
11%
DDR
3%

3
1.2 Données globales des DIC reçues par type de déclarant

Comme expliqué préalablement, les DIC reçues comprennent plusieurs types d’informations :

Déclarant CIC CIF CTR DDR DOS Total


Assurances 5 1 6
Banques 45 45 21 149 260
Bureaux de change 12 20 32
Entraide judiciaire 1 1
FIU homologues 4 2 6
Information à caractère public 1 2 3 6
Institution de microfinance 24 24
Société Civile 1 1
Particulier 4 8 1 16 29
Administration publique spécialisée 8 1 7 3 19
Total 99 56 42 13 174 384

Administration publique spécialisée 4,9%

Particulier 7,6%

Société Civile 0,3%

Institution de microfinance 6,3%

Information à caractère public 1,6%

FIU homologues 1,6%

Entraide judiciaire 0,3%

Bureaux de change 8,3%

Banques 67,7%

Assurances 1,6%

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0%

4
1.3 Evolution des CTR reçues

La déclaration des transactions en espèces trouve son fondement dans les limites à l’emploi
d’espèces et de titres au porteur énoncée dans l’ancienne loi n° 2004-020 du 19 août 2004 sur le
blanchiment, le dépistage, la confiscation et la coopération internationale en matière de produits du
crime. Une déclaration devait être faite à l’unité de renseignements financiers en cas de dérogation à
cette règle, précisant les modalités de l’opération, ainsi que l’identité des parties.
La loi n°2018-043 du 13 février 2019 sur la LBC/FT, nouvellement promulguée, ne prévoit plus ces
limites à l’utilisation d’espèces (suppression du seuil de 10 millions d’Ariary).
Les CTR sont comptabilisées dans les réceptions de DIC par nombre de déclarations. Une déclaration
envoyée par un établissement assujetti contient plusieurs opérations exécutées à son niveau.

Transactions en espèces Banques Bureaux de change Assurance Total


Opérations de changes 734 734
Paiement mobile et électronique 3931 3931
Transactions Western Union 528 528
Autres 367 367
Total 4459 734 367 5560

1.4 Type d'opérations suspectes ayant motivé la déclaration


Opérations suspectes ayant motivé la déclaration Fréquence
Autres 47
Cumul des versements espèces au crédit du compte du client 2
Dépôt d'espèces 5
Détournement et blanchiment des fonds 3
Evasion Fiscale 1
Opération au crédit du compte 1
Opérations de changes 31
Opérations de crédit 3
Paiement mobile et électronique 10
Remise chèque 2
Remise de chèque 1
Retrait espèces précédé d'un virement 1
Retraits de fonds 13
Retraits par carte 2
Trafic d'or et de devise 2
Transactions Western Union 10
Transferts internationaux 45
Usage de chèque 5
Versement en compte 72
Versement en espèces 22
Versement espèces et remise de chèques 5
Versement et Retrait d'Espèces 3
Versement suivi d'une opération de transfert 2
Versements d'espèces suivis de virements de fonds 2
Versements espèces et Virements étrangers 3
Versements espèces suivis de débits multiples par cartes bancaires à l'étranger. 7
Virement et transfert nationaux 11
5
Virement International 3
Virement International reçu 1
Virements reçus 12
Virements, versements espèces, remises chèque 3
Total général 330

2 Evolution des DOS traitées et délibérées


2.1 Evolution mensuelle des DOS investigables ayant fait l'objet de traitement et de délibération

Le traitement des DOS comprend un processus complexe et chaque cas est doté d’une particularité
qui rend la durée de traitement plus ou moins rallongée. A l’issue de l’analyse, des rapports de
renseignements sont établis et font l’objet de délibération pour décider du sort de ces dossiers. Il est
important de préciser qu’un rapport peut regrouper plusieurs DOS, appelées « DOS liées ».

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc TOTAL Taux
Classé sans suite 2 4 4 3 2 8 6 1 2 32 24%
Disséminé 8 14 25 3 12 10 6 11 5 8 1 103 76%
TOTAL 10 14 25 3 16 14 9 13 13 14 1 3 135 100%

2.2 Vue d’ensemble des DOS sur les cinq dernières années

2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020


DOS RECUES 131 197 115 151 187 164 174
DOS TRAITEES 59 94 107 129 161 205 135

2.3 Infractions d'origine détectées

Le but de l’analyse d’une DOS est d’exploiter les informations disponibles pour établir les liens entre
les individus impliqués, leurs activités, leurs comportements, les caractéristiques de leurs opérations
et transactions, les modalités ou manœuvres avec lesquelles ces opérations ont été effectuées, le
secteur ou profession où ils évoluent, les traces des mouvements et de circulation des fonds
effectués. Elle permet de détecter des indices sérieux afin d’établir des suspicions. Une multitude
d’opérations financières suspectes parallèles aux infractions d’origine commises peuvent être
constatées. Les principales infractions identifiées au cours de l’analyse des DOS pour le 3è trimestre
2020 se présentent comme suit :

6
Infractions Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Total
Abus de biens sociaux 2 1 1 4
Abus de Confiance 1 1
Abus de fonction 1 1 2
Corruption 1 1 3 2 1 8
Détournement de dernier public 1 2 3
Enrichissement illicite 1 1
Escroquerie 1 1 1 3
Faux et usage de faux 1 2 3
Favoritisme 2 1 3 6
Financement de Terrorisme 21 21
Fraude douanière 3 4 22 1 4 3 3 2 42
Fraude fiscale 4 4 1 7 5 4 3 1 4 1 34
Infraction aux codes de change 3 4 21 3 2 3 3 39
Prise d'emploi prohibé 1 1
Trafic de drogues 21 21
Trafic illicite de devise 5 5
Trafic illicite d'or 3 1 4
Traite de personnes 1 1
Total 14 22 86 8 20 16 7 8 7 10 0 1 199

Traite de personnes 0,50%


Trafic illicite d'or 2,01%
Trafic illicite de devise 2,51%
Trafic de drogues 10,55%
Prise d'emploi prohibé 0,50%
Infraction aux codes de change 19,60%
Fraude fiscale 17,09%
Fraude douanière 21,11%
Financement de Terrorisme 10,55%
Favoritisme 3,02%
Faux et usage de faux 1,51%
Escroquerie 1,51%
Enrichissement illicite 0,50%
Détournement de dernier public 1,51%
Corruption 4,02%
Abus de fonction 1,01%
Abus de Confiance 0,50%
Abus de biens sociaux 2,01%

7
2.4 Evolution des dossiers traités liées au blanchiment

SAMIFIN a identifié 83 dossiers liés au blanchiment des capitaux pour 2020.

2.5 Montant en jeu suite à l'analyse menée par SAMIFIN

Le montant en jeu représente la somme des flux générés par les activités criminelles lors du
processus de BC/FT. Il résulte de l’estimation faite par les analystes du SAMIFIN à la suite de l’analyse
des DOS transmises par les établissements assujettis. Le montant en jeu relatif aux dossiers
disséminés par SAMIFIN pour 2020 est estimé à 578 139 823 495,02 MGA. Le montant définitif est
arrêté par décision du Tribunal au moment du jugement.

Le tableau ci-dessous représente l’évolution du montant en jeu par année

Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020


Montant en millions Ar 88 298 40 486 92 062 233 319 113 724 579 557 578 139

3 Evolution des échanges d'information


3.1 Echanges avec les FIU homologues

Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc TOTAL
CAMLMAC 1 1
CTIF 1 1 2
FIU Cambodge 1 1
FIU India 1 1
FIU Mauritius 3 1 2 2 2 10
FIU Seoul 1 1
FIU Seychelles 1 1 2
FIU South Africa 1 1
ROSFIN
MONITORING FIU
RUSSIA 1 1
TRACFIN 2 1 3 2 1 9
TOTAL 7 2 0 4 8 0 2 2 4 0 0 29

3.2 Echanges avec les administrations publiques


Administration Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Total
ANOR 2 2
CIRDOMA 3 3
APMF 1 1 1 3
BCMM 1 2 3
8
BFM 1 1
BIANCO 3 1 1 1 1 1 1 9
EDBM 2 1 3
CIS 1 1
CNM 1 1
CPF 1 1 1 3
DGAT 1 1
ARMP 1 1
DGD 2 10 2 3 9 2 1 17 4 3 53
DGI 5 8 1 18 2 3 17 1 55
DGT 1 1 1 2 1 1 2 1 10
DGFP 1 1
DGFPE 1 1
DIE 3 2 5
CIM 2 3 1 17 3 4 30
COMGN/SEG 2 2 3 2 2 11
DGPN/MSP 4 6 1 4 3 1 2 5 4 6 36
FOKONTANY 11 2 2 2 9 1 2 2 3 34
RCS 1 1 2
TOTAL 36 37 9 9 48 12 13 65 22 17 268

4 Evolution des rapports transmis


4.1 Transmission des rapports d’analyse aux juridictions compétentes en vue d'une
poursuite judiciaire

Quand l’analyse révèle un ou plusieurs « indices sérieux » d’activité de BC/FT, les rapports d’analyse
doivent être transmis aux autorités judiciaires qui ordonnera une enquête complémentaire ou une
poursuite, le cas échéant. Ces transmissions sont souvent accompagnées d’une transmission
parallèle auprès d’une ou de plusieurs administrations spécialisées concernées par les infractions
d’origine détectées.

Autorité judiciaire janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Total
PAC Antananarivo 3 5 8 3 8 6 33
TPI ANTALAHA 1 1
TPI ANTANANARIVO 1 1 2
TPI TOAMASINA 1 1 1 3
TPI TOLIARA 1 1
Total 4 5 9 5 9 7 1 40

4.2 Transmission des rapports d'analyse aux administrations publiques spécialisées


en vue d'une poursuite administrative

Les administrations spécialisées comprennent la Direction Générale des Impôts (DGI), la Direction
Générale des Douanes (DGD), la Direction Générale du Trésor Public (DGT), la Direction Générale des
Mines (DGM); les autorités de supervision ou de régulation comme la CSBF, la Chambre des Notaires,
le Ministère du Commerce et de la Consommation, ainsi que le BIANCO et d’autres instances.
9
Les transmissions sont déterminées par le secteur dans lequel les infractions d’origine de l’infraction
de BC/FT ont été détectées. Elles sont effectuées auprès d’une ou de plusieurs de ces
administrations.

Lorsque l’analyse ne permet pas de conclure aux indices sérieux de BC/FT, mais permet toutefois de
détecter d’autres infractions incidentes, les rapports sont transmis auprès de ces administrations
uniquement. Dans le cas de détection d’indice sérieux, les transmissions peuvent être effectuées de
façon parallèle à l’autorité judiciaire et aux administrations spécialisées.

Administration janv févr mars avril mai juin juil août sept oct nov déc Total Taux
BIANCO 2 1 2 2 7 21%
DGD 2 2 1 3 8 24%
DGI 2 2 1 1 4 10 30%
DGPN 1 1 3%
DGT 3 1 1 2 7 21%
Total 6 7 5 4 11 33 100%

5 Nombre d'opposition d'une opération bancaire en débit :

Conformément à la loi et en cas d’indice sérieux de BC/FT, SAMIFIN procède à une opposition de
compte bancaire d’une durée de 48H. Le cumul des comptes bloqués est de35

Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc TOTAL
ABM 1 1
BMM 1 1 2
BMOI 1 5 6
BOA 1 1 14 16
MCB 2 2
MICROCRED 1 1
SG-MADA 1 5 6
TOTAL 3 3 28 34

6 Profil des personnes suspectes


6.1 Profil

Profil Nombre
Administrateur 1
Agriculteur 2
Ancien gérant 3
Ancien Ministre 2
Ancien SG 1
Associé 4
Avocat 1
Cadre du secteur public 4
10
Chauffeur 1
Commerçant 21
Commercial 1
Conseiller 2
Consultant 2
Coursier 2
Détaillant 1
Dirigeant ou Directeur du Secteur Privé 62
Employé d’une banque 1
Enseignant 1
Entrepreneur 8
Etudiant 2
Expatrié 1
Fonctionnaire 2
Hôtelier 1
Importateurs/Exportateurs 7
Inconnue 3
Juriste 1
Maire 1
Ménagère 1
Ministre 1
Officier de l'Armée Malagasy 3
Opérateur Economique 9
Policier 1
PRMP 2
Professeur 3
Propre patron 1
Réceptionniste 1
Rentier 1
Retraitée 2
Secrétaire comptable 1
Sultan 1
Technicien 2
Total 167

6.2 Nationalité des personnes suspectes

Nationalité Nombre Taux


Allemand 1 0,49%
Chinois 3 1,46%
Emirien 2 0,97%
Finlandais 2 0,97%
Français 12 5,83%
Guinéen 2 0,97%
Indien 8 3,88%
Malagasy 171 83,01%
11
Sud-Africain 3 1,46%
Sud-Coréen 1 0,49%
Yéménite 1 0,49%

6.3 Catégorie

Secteur
PPE
public
8%
3% Femme
27%
Secteur
privé
89%
Homme
73%

7 Personnes morales suspectes

Forme Nombre
Association 4
Entreprise individuelle 32
EURL 2
SA 6
SARL 37
SARLU 21
SASU 1

12
L’utilisation des statistiques
miroirs pour aider à identifier des
fraudes douanières.

Gael Raballand
graballand@worldbank.org

Cyril Chalendard
cyril.chalendard@udamail.fr
Antananarivo, Janvier 2016

Plan
1. Revue de littérature et justification de
l’approche

2. Des exemples dans le cas malgache

3. L’apport d’études sectorielles


Antananarivo, Janvier 2016

Que sont les statistiques miroirs et


pourquoi les utiliser?
Définition

Outil opérationnel récent pour les douanes (itératif qui permet un meilleur
ciblage) – pas garantie de fraude…

Pourquoi les utilise-t-on?

- pour mieux comprendre les mécanismes de fraude (quantité, prix, glissement


tarifaire),

- pour évaluer les pertes de recettes;

- pour évaluer les mesures de lutte contre la fraude;

- pour identifier des produits/origines pour lesquels les fraudes sont probables,

- pour donner un outil de ciblage à la direction des douanes.


Antananarivo,

Rapide revue de littérature Janvier 2016

Lien entre fraude douanière et statistiques miroirs – recherche


des causes
- Bhagwati (1964), explique, dans le cas de la Turquie, que les biens qui
ont des “differences perverses” (les plus importantes) ont des taux de
droits de douane supérieurs à 30% et très rarement inférieurs à 10%.
- Pritchett and Sethi (1994) ont estimé la relation entre taux des doits de
douane et revenus pour la Jamaïque, le Kenya et le Pakistan.
- Fisman and Wei (2004) ont quantifié les effets des taux sur la fraude
douanière pour la Chine .

- Carrère et Grigoriou (2014) ont démontré l’importance des


« exportations perdues » ou « importations orphelines » pour plus de la
moitié du commerce mondial et de nombreux autres exemples (Asie
centrale, Cameroun etc…).
Antananarivo, Janvier
2016

L’opérationalisation - Un exemple au
Cameroun
• Pour les 10 produits ciblés, une magnitude de pertes
de recettes de 10 à 20% des recettes totales (ou
US$50 million).

• Expérimentation en 2013 avec suivi mensuel i) des


évolutions des quantités, des valeurs et des recettes
sur les produits ciblés et ii) de l’action du service
(visites, redressements, etc..).

• Hypothèses de fraude ont été confirmées dans 3 cas


sur 5 et dans un quatrième cas, l’accroissement des
contrôles a eu un effet positif sur les valeurs.
Les problèmes de données et les Antananarivo, Janvier 2016

stratégies pour limiter les problèmes de


qualité des données

Limites des bases de données et des statistiques miroirs:

1. Différentes classifications.
2. Coûts de transport (mais inférieurs à 30%).
3. Mauvaise allocation des importations (Bhagwati, 1964). Différence entre
origine et provenance => besoin d’agréger par zone.
4. Problème de qualité de la publication des données.
5. Problème si sous-évaluation combinée des exportations et
importations. Or, on détecte des differences massives.

Problème de décalage dans le temps – pas un outil « immédiat » dans la


lutte contre la fraude mais très utile pour la lutte structurelle.
Antananarivo, Janvier
2016

En résumé…
1. pour les douanes, l’existence d’une
différence est plus importante que le
montant de la différence,

2. Outil puissant pour identifier des


secteurs/origines/pratiques à risque ( de
plus en plus utilisé dans le monde).
Antananarivo, Janvier 2016

2. Les exemples tirés de l’étude malgache


Antananarivo, Janvier 2016

La base de données
UN-COMTRADE
• Statistiques mirroirs compilées dans UN-
COMTRADE en utilisant WITS. Chaque produit
est défini à six chiffres. Valeurs enregistrées en
US$ millions.

SYDONIA Madagascar

Problème car certains pays (notamment pétroliers)


n’envoient pas leurs données a la CNUCED
Antananarivo, Janvier
2016

Les principaux résultats pour


Madagascar
- A deux chiffres, les estimations indiquent que la
fraude à la valeur (sous-évaluation) et la fraude
à l'espèce (glissement tarifaire) seraient
respectivement à l'origine d'une perte de recettes de
54 et de 42 millions de dollars US. Sur ces chapitres,
la perte totale estimée est donc de l'ordre de 96
millions de dollars US (232 milliards d'Ariary).

- Pour l'année 2014, cette perte estimée représente


près de 30% des recettes collectées (hors pétrole).
Antananarivo, Janvier
2016

Quels produits sont sous-évalués


systématiquement?
• Importante sous-évaluation de certains produits
finis :

- textiles/chaussures/maroquinerie.
- quincaillerie (notamment les produits HS4 7013,
7323, 8301 et 8302),
- téléphones et appareils photos numériques
(8517, 8525),
- Pièces détachées automobiles (8708).
Antananarivo, Janvier
2016

Quels produits « refuges » signalant


des glissements tarifaires ?
• Engrais (chapitre 31),
• Riz (1006).

Des différences de 15 millions de dollars US pour les engrais et de


43 millions pour le riz. Sur ces produits, la seule perte de recettes
de TVA est estimée à 12 millions de dollars US.

Prix au kilogramme déclaré à l'importation s'est situé, en moyenne, dans le


haut de l'intervalle (0.58 USD/kg). Cette valeur moyenne cache cependant une
très forte dispersion des valeurs déclarées à l'importation (écart-type de
l'ordre de 1.14 USD/kg). Ce fort écart-type suggère qu'est déclaré
comme "importation de riz" des produits importés dont la valeur
au kilogramme est largement supérieure à celle du riz.

• Concernant la filière ciments, il convient de souligner l'important écart pour


le ciment hydraulique (2523) (27.5 millions de dollars US).
Antananarivo, Janvier
2016

A l’exportation…
• Pierres essentiellement déclarées brutes
avec des valeurs très faibles. Ecart
largement positif pour les "pierres brutes ou
simplement sciées ou dégrossies" (17.6 millions
de dollars US, 710310), largement négatif pour
"les pierres autrement travaillées" (17.5 millions
de dollars US, 710391), les écarts se
compensant in fine.
Antananarivo, Janvier 2016

3. Etudes sectorielles
Antananarivo, Janvier

Sous-évaluation: exemple des


2016

costumes
• La perte relative aux importations de vêtements
(chapitres 61 et 62) est importante
▫ Estimée à 13.75 millions de dollars US.
• L'analyse des déclarations d'importation de
costumes (610310, 620311, 620312, 620319)
suggère une notable sous-évaluation
▫ La valeur moyenne déclarée est de 0.94 dollars US par
costume.
▫ Les douanes perçoivent seulement 0.41 dollars US par
costume importé.
• Le tableau (diapo suivante) présente des opérateurs
ayant déclaré des valeurs particulièrement faibles
Antananarivo, Janvier
2016

Exemples
Numéro d'identification Taxes payées par unité
Valeur déclarée (USD) Valeur unitaire (USD)
fiscale importée (USD)

0000000011 43 120 0.64 0.28

0000000012 12 083 0.78 0.34

0000000013 6 126 0.58 0.26

0000000014 5 754 0.56 0.25

0000000015 5 629 1.84 0.81

0000000016 2 735 0.76 0.33

0000000017 2 112 2.31 1.01

0000000018 1 917 0.64 0.28

0000000019 1 565 0.59 0.45

0000000020 1 506 0.72 0.32


Antananarivo, Janvier
2016

Glissement tarifaire: le cas du riz

• Le riz: une position refuge idéale


▫ Tarif=0,
▫ TVA=0.
=> perte (de TVA) estimée a 8.6 millions de dollars US.
• Un nombre important d’opérateurs (année 2014)
▫ 186 importateurs différents
▫ 67 déclarants
• Les infractions constatées concernent
principalement des « petits importateurs »
Antananarivo, Janvier
2016

Identification et ciblage
• Identification « des opérateurs économiques à
risque » à partir de critères préalablement
définis.
• Plus de 80% des importateurs et 63% des
déclarants satisfont au moins un des cinq
critères de suspicion.
• => nécessaire priorisation (≥ 2 critères de
suspicion)
Antananarivo, Janvier
2016

Exemple d’importateurs
Numéro Valeur Prix au kg Taux Part activité Non
d'identification déclarée croissance riz homogénéité
fiscale (USD)
0000000001 5 366 882 0.44 Nouvel 100% 0%
importateur
0000000002 4 991 451 0.42 133% 98% 0%

0000000003 4 388 958 0.38 6201% 97% 0%

0000000004 3 854 101 0.39 309% 99% 2%

0000000005 3 356 433 0.45 415% 100% 0%


Antananarivo, Janvier
2016

Exemple de déclarants
Numéro du Valeur déclarée Prix au kg Taux de Part activité riz
déclarant (USD) croissance
001-AAA 5 817 736 0.42 441% 74%
002-AAA 599 298 5.30 Nouveau 4%
déclarant
003-AAA 110 093 0.42 Nouveau 100%
déclarant
004-AAA 66 204 0.61 44% 3%
Antananarivo, Janvier
2016

Conclusions et prochaines étapes

- Minorations et glissements tarifaires qui


coûteraient au moins 100 millions de dollars US.

- Limités à quelques dizaines de produits.

- Identification possible d’opérateurs/transitaires


plus à risque.

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