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Le voyageur sans bagages

Jean Anouilh
1. L’auteur
2. L’oeuvre
3. Mon avis

1. L’auteur

Jean Anouilh est né le 23 juin 1910 à Bordeaux et mort le 3 octobre 1987 à


Lausanne (Suisse). C’est un dramaturge et scénariste qui a écrit des œuvres variées allant
de la comédie marquée par la fantaisie à la tragédie. La pièce de théâtre qui le rend célèbre,
Antigone, est une révision de la pièce antique de Sophocle. Il vient d’un milieu modeste :
son père était tailleur et sa mère professeur de piano. Il fait ses études au Lycée Chaptal à
Paris où il se découvre une passion pour le théâtre. Dès le début de sa carrière, les milieux
du théâtre et de la rédaction lui sont connus car il travaille en tant que secrétaire général de
la comédie des Champs Elysées. Ses premières pièces ne rencontrent pas le succès mais,
petit à petit, ses œuvres sont mieux accueillies par les critiques et le public, ce qui lui permet
de mieux gagner sa vie. Le voyageur sans bagages sera son premier grand succès et
ensuite il écrira plusieurs œuvres majeures jusqu'à sa mort. Néanmoins, son nom sera relié
à plusieurs scandales : il sera accusé d’apologie de l’Occupation avec Antigone et se fera
même comparer à un membre de la SS. Jean Anouilh a participé au renouveau du théâtre
français et à la réécriture d’anciennes tragédies en les actualisant avec le contexte social et
politique de l’époque.

2. L’œuvre

Le voyageur sans bagages est une pièce de théâtre dramatique écrite en 1937. Elle
met en scène une crise familiale, une crise personnelle et d'identité.
Gaston, ancien soldat durant la Première Guerre mondiale, est amnésique depuis la fin de la
guerre, il y a 18 ans. Depuis, de nombreuses personnes l’aident à essayer de retrouver sa
famille. Madame la Duchesse, chargée de retrouver sa famille, lui fait rencontrer la famille
Renaud qui le reconnaît comme leur frère et fils perdu. Mais au fur et à mesure que la
famille Renaud lui raconte sa vie d’avant, il va ressentir un sentiment d’aversion vis-à-vis de
lui-même, du personnage qu'il était. Des souvenirs de dispute vont aussi ressurgir et rouvrir
à nouveau les différends entre lui et son frère Gaston. Il va aussi retrouver deux de ses
anciennes amantes : une domestique et la femme de son frère, Valentine. Le conflit entre la
mère et Jacques, le nom qui a été donné à Gaston à sa naissance, va réapparaître et il va
accuser sa mère d’avoir été dure avec lui avant qu’il ne parte à la guerre. Gaston/Jacques
va vouloir repousser son passé et vouloir l’oublier. D’autres familles qui prétendent le
reconnaître comme leur fils (et réclamer la pension d’amnésique qui va avec) vont se
présenter. Gaston, dans le but d’échapper à sa famille au sein de laquelle il était un
personnage horrible, va partir avec une autre famille après avoir probablement conclu un
marché pour retrouver sa liberté.

3. Mon avis
J’ai aimé ce livre pour différentes raisons qu’elles soient par rapport à d’autres
lectures, et aussi par rapport à des questions de morale.
En premier lieu, j’ai apprécié ce livre parce que le personnage principal ressemble à
un autre dans un livre que j’ai récemment lu. Je compare le personnage de Gaston à celui
de Meursault dans l’Etranger d’Albert Camus. Les deux ont une manière d’approcher la vie
différente des autres, avec une insouciance, sans se soucier des conséquences de leurs
actes, et sont très simples alors que les autres voudraient les voir différemment, des
personnes plus complexes. Ils sont différents des autres, et les autres ne comprennent pas
et les rejettent pour cette raison.
La deuxième raison est la question qu’on se pose (en tout cas que je me pose) après
avoir lu le livre. Gaston, à la fin de la pièce, renie son passé et ce qu’il était : il a honte de
l’ancien soi et ne veut pas avouer et s’avouer à lui-même qu’il n’était pas un ange, tout au
contraire qu’il était une personne horrible contrairement à ce qu’il est maintenant. En lisant,
je n’ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec la manière à laquelle je pense à ce que
j’étais avant et à ce que je me fais croire à moi même. Je pense qu’il existe en chacun de
nous, et encore plus chez les grandes personnes, quelque chose qui veut faire taire une
partie de notre passé, quelque chose dont on a honte et dont on veut faire oublier que ce
soit aux autres, à soi-même ou même au deux. On a peur de s’avouer ce qu’on était alors
que c’est ce qui nous façonne aujourd’hui et qui nous permet de ne pas être la personne
que l’on a été et que l’ on a envie de faire disparaître.
La troisième raison est que ce livre permet de nous rappeler la réalité de la guerre et
de toutes les horreurs qui vont avec. Des livres sur la guerre, il y en a des milliers. Par
contre, des livres sur ce qui se passe après la guerre, plus particulièrement pour les soldats,
sont plus rares et n’ont tendance à être écrits que lorsque le souvenir de cette guerre s’est
dissipé. La perte de mémoire, l’amnésie, n’était pas la chose la plus courante et a été
délaissée par de nombreuses personnes : on a beaucoup parlé des “gueules cassées” et
peu de ce qui ont été touchés mentalement et qui n’ont reçu aucune compensation pour ça.
Cette pièce permet aussi de montrer le processus difficile de ceux qui perdent la mémoire et
qui essayent de la retrouver.
C’est donc un livre que j’ai apprécié d’abord pour son style de lecture, puisqu'il est
écrit en prose et qu’il se lit rapidement. C’est une pièce qui m’a permis de réfléchir
différemment et de me poser des questions que je ne me pose pas normalement sur mon
identité et mes actes passés. Pour finir, elle a un devoir de mémoire et permet de découvrir
une partie de l’histoire oubliée.

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