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Conception parasismique

te
des bâtiments industriels

i
n d
à ossature métallique

io er
at int
Pierre-Olivier MARTIN
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To
Conception parasismique

te
des bâtiments industriels

i
n d
à ossature métallique

io er
at int
ris nPierre-Olivier MARTIN
to tio
au uc
ns rod

Ce guide a été rédigé par Pierre-Olivier MARTIN


avec la participation de :
sa p

Patrick Le Chaffotec
re

Maël Couchaux
Anthony Rodier
e
ut

L’auteur remercie par ailleurs Didier Valem (FFB),


le SCMF et l’entreprise Waltefaugle pour leur
To

soutien au cours de la rédaction de ce guide.

SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
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io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article
L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste
et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations
dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle,
faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa
1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit,
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement la présente publication sans autorisation
du Centre Français d’exploitation du droit de Copie (CFC - 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
Tél. : 01 44 07 47 70, Fax : 01 46 34 67 19).

Isbn : 978-2-902720-43-9

4
SOMMAIRE
Préface

i te
n d
io er
C hacun sait que les structures métalliques ont intrinsèquement une excellente
réponse aux séismes en raison de la ductilité du matériau mis en œuvre, l’acier.

at int
Cet atout particulièrement précieux en zone sismique est à la fois reconnu et lar-
gement mis en pratique dans certains pays étrangers particulièrement concernés,
ris n
comme par exemple le Japon ou les USA.
to tio

La modification récente de la carte sismique française et l’augmentation notable


des surfaces impactées qui en résulte, va certainement renforcer nos parts de
au uc

marché dans des domaines où elles sont déjà très élevées, comme les bâtiments
industriels et commerciaux, les parkings ventilés et les ouvrages d’art pour en citer
quelques-uns. Nos techniques constructives y sont de très loin leader et notre
ns rod

compétitivité sera encore améliorée par les réponses qu’elles apportent à ces
nouvelles exigences. L’introduction et l’application, désormais obligatoire, de l’Eu-
rocode 8, par certains côtés plus complexe à manier que les règles PS92, nécessi-
sa p

taient cependant une relecture validant nos pratiques.


re

Avec la publication de ce guide, cette clarification est désormais disponible.


e

Qu’il me soit permis ici de saluer l’excellence du travail technique accompli par les
ut

équipes de notre centre technique et industriel, le CTICM et d’exprimer à notre


Fédération, la FFB, nos très vifs remerciements pour l’accompagnement technique
To

et financier, dans le cadre du PRDM, de ce guide, appelé à faire référence.

Bonne lecture !

Roger Briand
Président du syndicat de la construction métallique de France.

5
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

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io er
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ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

6
SOMMAIRE
Sommaire

i te
n d
io er
Préface5

at int
Introduction11

Domaine d’application
Typologies de bâtiments 13
ris n
to tio
Ossature15
Fondations19
au uc

Organisation du bâtiment 20
Équipements techniques 20
ns rod

Réglementation parasismique française 21


Définition du zonage sismique 21
Classification des bâtiments :
sa p

catégorie d’importance 23
re

Accélérations maximales 24
Influence du sol 24
e

Spectres de calcul 25
ut

Directions horizontales 25
Direction verticale 26
To

Fiche A spectres de calcul réglementaires 27


Bâtiments soumis aux exigences de construction parasismique 29
Règles de construction parasismique 31
Éléments non structuraux et équipements 32
Cas particuliers des bâtiments à risque spécial 33

Principes généraux de l’Eurocode 8 35


Introduction35
Notion de base : la ductilité 35
Choix du comportement et du niveau de ductilité 36
Dimensionnement d’un bâtiment peu ou pas dissipatif 37

7
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Conséquences sur le dimensionnement


d’un choix de comportement dissipatif 41
Régularité 41
Prise en compte de la torsion 42
Conception et dimensionnement parasismiques
des bâtiments industriels 43
Principes généraux 43
Conception globale du bâtiment 47

te
Éléments non structuraux et équipements 48
Généralités48

i
n d
Cloisons et parois extérieures 49

io er
Autres éléments 53
Pont roulant et chemin de roulement 53

at int
Prise en compte des masses 54
Reprise des charges sismiques dans la direction longitudinale 54
Reprise des charges sismiques dans la direction transversale 57
ris n
Assemblages 59
to tio
Pieds de poteaux et fondations 59
Reprise des moments fléchissants 59
Reprise des efforts de traction 60
au uc

Tiges d’ancrage 60
Reprise des efforts tranchants 61
ns rod

Liaisonnement des fondations 66


Bâtiments industriels
à comportement faiblement dissipatif 69
sa p

Généralités69
re

Prescriptions communes 69
Règles particulières pour la classe de ductilité DCL avec q = 1,5 70
e

Règles particulières pour la classe de ductilité DCL avec q = 2 70


ut

Règles particulières pour la classe de ductilité DCL avec q = 1 71

Fiche B u
 tilisation de boulons précontraints à serrage contrôlé pour
To

les assemblages boulonnés en construction parasismique 73

Fiche C u
 tilisation de boulons ajustés (plein trou) pour
les assemblages boulonnés travaillant en cisaillement
en construction parasismique 77
Bâtiments industriels à comportement dissipatif 81
Principes 81
Contreventement par portique 82
Fonctionnement dissipatif 82

Fiche D u
 ne structure dissipative ne permet pas une réduction des
charges sismiques aux ancrages par magie ! 83

8
SOMMAIRE
Sommaire

Approvisionnement des traverses de portiques  86


Géométrie de la section droite de traverse 86
Déversement de la traverse 87
Conception des assemblages 88
Optimisation de la traverse 91
Effets du second ordre 91
Cas particulier : poutre forte/poteaux faibles 92
Contreventement par triangulation centrée 94

te
Fonctionnement dissipatif 94
Approvisionnement des diagonales dissipatives 95

i
Géométrie de la section droite des diagonales 95

n d
Conditions sur l’élancement réduit des diagonales 95

io er
Conception des assemblages 96

at int
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques 101
Introduction – Domaine d’application 101
Paramètres 102
ris n
Bâtiment 102
to tio
Paramètres pour l’étude sismique 104
Bilan de masse 104
au uc

Masses permanentes 104


Masses liées aux charges variables gravitaires  106
ns rod

Fiche E f raction des masses liées aux charges d’exploitation gravitaires


à prendre en compte dans l’analyse sismique d’un bâtiment 107
Masses pour l’analyse sismique  109
Centre de masse 109
sa p

Rigidités  110
re

Rigidités des plans de stabilité verticaux 110


Centre de torsion et rigidité en torsion 112
e

Rigidité des poutres au vent 112


ut

Fiche F rigidités de systèmes de stabilité courants 113


Régularité du bâtiment 117
To

Régularité en élévation 117


Régularité en plan 117

Fiche G moments d’inertie polaire 119


Principes d’analyse et modélisation 122
Analyse modale 123
Accélérations spectrales 124

Fiche H périodes propres pour un bâtiment industriel 125


Actions sismiques 127
Effort tranchant à la base de la structure 127
Moments de torsion 130
Forces équivalentes pour le dimensionnement 132

9
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Calcul des éléments de stabilité du bâtiment 133


Combinaisons de calcul 133
Calcul d’un plan vertical de stabilité 134
Calcul de la poutre au vent transversale 136
Calcul d’une panne de toiture 137
Calcul du portique de pignon 138
Déplacements relatifs entre pieds de poteaux 140
Calcul des diagonales de poutre au vent longitudinale 141

te
Calcul du chemin de roulement 141
Références143

i
n d
Textes réglementaires 143

io er
Normes144
Autres documents 145

at int
Sigles 147
Liens internet utiles 147
Annexes149
ris n
Annexe 1 : Installation d’une mezzanine dans un bâtiment existant 149
to tio
Annexe 2 : Prise en compte d’un pont roulant
dans l’analyse sismique d’un bâtiment 153
au uc

Annexe 3 : Déplacements relatifs entre points de fondation 157


Annexe 4 : Rigidité minimale du contreventement en toiture
pour former un diaphragme horizontal 161
ns rod

Annexe 5 : Indications pour l’analyse sismique d’un bâtiment


sans poutres au vent longitudinales 164
sa p
re
e
ut
To

10
SOMMAIRE
Introduction

i te
n d
L
io er
a vocation première d’un bâtiment industriel est d’offrir un large volume cou-
vert permettant d’abriter une activité de transformation ou de stockage. Par

at int
extension, même si la destination finale de l’ouvrage diffère, les bâtiments
commerciaux et les gymnases, étant aussi soumis à cette recherche d’un volume
optimal à l’abri des intempéries, peuvent être assimilés d’un point de vue structu-
ris n
rel à des bâtiments industriels.
to tio
Au fur et à mesure de l’évolution des attentes de la société, ces bâtiments, essen-
tiels pour le tissu économique, sont tributaires de réglementations de plus en
au uc

plus contraignantes. L’équation de base pour leurs performances, qui repose ini-
tialement sur l’optimisation de l’usage des matériaux de construction et sur les
coûts et facilités d’exécution et de montage, se doit maintenant d’intégrer de nou-
ns rod

velles exigences, parmi lesquelles les plus significatives sont probablement celles
concernant la sécurité contre l’incendie, l’efficacité énergétique et la réduction des
impacts environnementaux.
sa p

Pour tous ces domaines, les solutions basées sur une structure en charpente
re

métallique offrent un très bon compromis de performances rapportées aux


coûts. Ainsi, ce type de solutions représente en France une part de marché de
e

75 % environ pour les bâtiments industriels à un seul niveau (R+0) et de 55% pour
les entrepôts.
ut

L’évolution réglementaire dans le domaine parasismique, intervenue en France


To

le 1er mai 2010, implique à son tour des répercussions importantes. L’Eurocode 8,
résultant de la volonté d’harmonisation des normes européennes, est devenu le
nouveau code de conception et de calcul parasismiques des bâtiments courants
(dits à risque normal)1. Il s’accompagne de l’ensemble du corpus des Eurocodes, ce
qui constitue indéniablement un changement important dans les usages français,
ou tout du moins pour la construction métallique. En outre, le changement de
zonage place maintenant environ les deux tiers des communes françaises dans
une zone de sismicité impliquant des obligations de construction parasismique.

1) Pour être parfaitement exact, une période transitoire courant jusqu’à fin 2013 permettait
une utilisation alternative des anciennes règles PS92. Ce guide s’inscrit résolument dans le seul
cadre des Eurocodes.

11
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Mis à part son aspect contraignant, cette évolution devrait renforcer les posi-
tions des charpentes métalliques dans la construction. En effet, le matériau acier
possède des qualités intrinsèques de légèreté, de résistance et de ductilité qui
confèrent aux structures métalliques un taux de sinistres parmi les plus faibles
lors des tremblements de terre. Mais pour que ces qualités se traduisent sur le
terrain par le succès des solutions métalliques, il convient d’intégrer dès le début
du projet les notions de base de la conception parasismique ainsi que les concepts
fondateurs de l’Eurocode 8.

te
Ce guide a été rédigé dans ce contexte, afin d’apporter une aide didactique au
praticien confronté à la conception parasismique d’un bâtiment industriel. Après

i
une rapide description de la réglementation parasismique française, actualisée au

n d
jour de publication, il s’attache ainsi à exposer les fondements de l’Eurocode 8. À

io er
partir de ces bases, les spécificités de la conception parasismique d’un bâtiment
industriel sont abordées : triangulation en toiture, pont roulant et chemin de rou-

at int
lement, pieds de poteaux, etc. Une place particulière est attribuée au choix du
type de comportement dissipatif, avec toutes les conséquences que cela implique.
ris n
Enfin, une méthode simplifiée de calcul est proposée afin de traiter efficacement et
rapidement les charpentes métalliques simples de bâtiments industriels courants.
to tio
Il faut souligner ici que ce guide ne s’attarde pas sur les méthodes de calcul ou les
exemples d’application de l’Eurocode : il existe déjà une liste fournie de publica-
tions à cet effet. La méthode proposée ne concerne ainsi que la seule détermi-
au uc

nation des charges sismiques en conformité avec les exigences de l’Eurocode 8,


la justification de la résistance des éléments de la structure n’étant pas abordée.
ns rod
sa p
re
e
ut
To

12
SOMMAIRE
Domaine d’application
Typologies de bâtiments

i te
n d
L
io er
es bâtiments traités dans ce guide sont les enceintes conçues pour abriter des
activités humaines nécessitant un espace important et fonctionnel. Ce sont

at int
généralement des bâtiments industriels, mais les bâtiments à usage commer-
cial, agricole, de stockage ou de loisirs sont aussi couverts, dans la mesure où leur
structure est comparable.
ris n
La structure principale de ces bâtiments, qui permet en particulier la résistance
to tio
vis-à-vis des actions sismiques, est réalisée en charpente métallique. Leurs parois
peuvent être de tous types, tels que les bardages métalliques, les verrières ou la
au uc

maçonnerie en parpaings.

Les bâtiments s’articulent en général autour d’une halle principale, de grandes


ns rod

dimensions, de forme rectangulaire, éventuellement extensible dans une direc-


tion. La présence de ponts roulants et de leur chemin de roulement peut s’avérer
nécessaire à l’exploitation normale, de même que celle d’appentis ou de planchers
sa p

en mezzanine, généralement aménagés en bureaux.


re

Les bâtiments à plusieurs niveaux ne sont pas couverts (les mezzanines mention-
nées auparavant ne rentrant pas dans cette définition). Les édifices particuliers,
e

avec des formes complexes ou des activités particulières, tels que les gares, les
ut

aérogares, les stades etc., sont eux aussi exclus du champ d’application de ce
guide.
To

Concernant les fondations, ce guide n’aborde que les édifices à structures métal-
liques posés au niveau du sol : le cas des bâtiments constitués d’une partie infé-
rieure en béton et d’une partie supérieure en acier n’est pas traité.

13
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

Figure 1 : configurations typiques de bâtiments industriels

14
SOMMAIRE
Domaine d’application Typologies de bâtiments

Ossature

L’ossature d’un bâtiment industriel, réalisée en charpente métallique, a pour fonc-


tion essentielle d’en assurer la stabilité. Les efforts appliqués sont collectés par les
éléments secondaires (pannes, lisses, …) puis transmis vers la structure primaire
qui s’oppose à ces forces en s’appuyant aux fondations.

Le système le plus simple constituant la base d’une telle structure comprend une

te
poutre et deux poteaux, qui assurent la reprise des charges verticales. Quand
cet ensemble est en outre capable de reprendre les efforts horizontaux qui sont

i
appliqués dans son plan, il forme un portique (cf. figure 2). La stabilité de nombreux

n d
bâtiments industriels est assurée par effet portique, dans la direction perpendi-

io er
culaire à l’axe de la halle principale. Cette halle peut elle-même être subdivisée en
plusieurs nefs, ce qui permet de réduire la portée entre poteaux. On parle alors

at int
de portiques à plusieurs travées.
ris n
to tio
au uc

(a) Portique simple (b) Portique avec pont roulant


ns rod
sa p
re

(c) Portique à deux travées


e
ut
To

(d) Portique avec planchers en mezzanine (e) Portique avec traverse courbe
Figure 2 : configurations de portiques

La poutre et les poteaux d’un portique peuvent être réalisés à partir de profi-
lés laminés, de profilés reconstitués par soudage (PRS) ou d’éléments en treillis
(cf. Figure 4), dans l’ordre croissant des portées que permettent ces solutions.

Dans le cas d’une traverse à base de profilés, des renforcements locaux (jarrets)
sont généralement positionnés au droit des assemblages de cette poutre, à ses
liaisons avec les poteaux et au faîtage.

15
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
© Waltefaugle

at int
Figure 3 : bâtiment industriel - Portiques avec traverses en profilés
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re

(a) Traverse à treillis en W (b) Traverse en treillis à double pente


e
ut
To

(c) Traverse en treillis avec membrure courbe (d) Traverse à treillis en N

(e) Portique à traverse en treillis et pont roulant

Figure 4 : exemples de portiques avec traverses en treillis

16
SOMMAIRE
Domaine d’application Typologies de bâtiments

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
© cticm

au uc

Figure 5 : bâtiment industriel avec portique double pente et traverse à treillis en N


ns rod

La stabilité dans la direction longitudinale du bâtiment est généralement assurée


par triangulation. À charge horizontale équivalente, cette solution requiert géné-
ralement moins d’acier qu’un portique, elle présente cependant l’inconvénient
sa p

d’empêcher la circulation entre les poteaux dévolus à la triangulation. C’est pour-


re

quoi on la retrouve dans les bâtiments industriels dans les plans normalement
fermés par des parois externes, en long pans ou en toiture, sous la forme d’une
palée de stabilité (cf. figure 6 (a)), ainsi qu’en pignons (pans de fer).
e
ut

Dans un bâtiment industriel typique, un système de stabilité par triangulation se


To

décompose en une poutre au vent en toiture et en deux palées de stabilité ver-


ticales aux extrémités de cette dernière. Pour des contraintes d’aménagement, il
est possible que la poutre au vent soit décalée par rapport aux palées de stabilité
(cf. figure 6 (b)). De même, la nécessité de laisser libre le passage de toute entrave
peut conduire à supprimer complètement une triangulation. Dans ce cas, la palée
peut être remplacée par un système en portique (cf. figure 6 (c)) pour assurer la
continuité de la descente des charges horizontales vers les ancrages.

Des configurations plus complexes sont aussi possibles pour les structures de bâti-
ments industriels, en particulier en toiture : ossatures en arc, grilles de poutres sur
poteaux, treillis tri-dimensionnels, systèmes haubanés. Ces systèmes dépassent
le cadre de cet ouvrage et ne seront pas abordés par la suite.

17
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
Poutre au vent

io er
Palées de stabilité
(a) Ossature stabilisée par treillis en toiture et dans les longs pans

at int
ris n Poutre au vent
to tio
au uc
ns rod
sa p
re

Palées de stabilité
(b) Décalage de la poutre au vent et des palées de stabilité
e
ut
To

(c) Reprise par portique de la stabilité dans un long pan

Figure 6 : configurations pour la stabilité longitudinale du bâtiment

18
SOMMAIRE
Domaine d’application Typologies de bâtiments

Fondations
Afin de minimiser le coût des fondations, il est normalement souhaitable de dispo-
ser de pieds de poteaux articulés : ceux-ci ne transmettent alors pas de moments
fléchissants. Cependant, il peut s’avérer nécessaire de rigidifier la structure,
en particulier en présence d’un pont roulant lourd, en encastrant les pieds de
poteaux. Dans ce cas, des moments fléchissants sont aussi transmis aux massifs
de fondations, ce qui implique d’en augmenter les dimensions et en renchérit par
conséquent le prix.

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
© cticm

(a) Pied de poteau articulé


sa p
re
e
ut
To
© cticm

(b) Pied de poteau encastré


Figure 7 : exemples de pieds de poteaux

19
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Organisation du bâtiment

Il est très fréquent que l’activité abritée par le bâtiment industriel nécessite des
bureaux ou des locaux annexes. Pour ne pas empiéter sur le volume libre de la
halle, il est normalement préférable de placer ces locaux en dehors de l’enceinte
principale, même si la structure reste commune, par exemple sous la forme d’ap-
pendices ou d’extensions au bâtiment principal. Il peut aussi s’avérer judicieux de
positionner les bureaux sur une mezzanine dans la halle principale, ce qui laisse
libre la surface au sol.

te
Équipements techniques

i
n d
io er
Les activités abritées peuvent nécessiter la présence d’équipements techniques,
par exemple pour le traitement de l’air, la ventilation, le fonctionnement des

at int
machines et des chaînes de production, etc.

Lorsqu’ils sont de taille conséquente, ces équipements sont généralement dépor-


ris n
tés dans un ou plusieurs locaux techniques. La figure 8 montre quelques configu-
to tio
rations possibles pour l’emplacement de ces locaux, le cas d) étant le seul entraî-
nant un surcroît de charges sismiques dans la structure.
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut

(a) À l’extérieur (b) Dans le bâtiment, au niveau du sol


To

(c) En sous-sol du bâtiment (d) En toiture

Figure 8 : différents emplacements des équipements techniques

20
SOMMAIRE
Réglementation
parasismique française

i te
n d
L
io er
es bâtiments industriels visés par ce guide sont principalement des bâtiments
dits « à risque normal » par la réglementation française. Ce terme indique

at int
que les conséquences d’une ruine engendrée par un séisme resteraient limi-
tées au seul bâtiment concerné et à ses occupants. Ce n’est pas le cas des instal-
lations contenant des matières dangereuses, dites « à risque spécial », qui font
ris n
l’objet d’une réglementation parasismique spécifique dont les grands principes
seront abordés en fin de cette partie.
to tio

La règlementation parasismique française pour les bâtiments à risque normal


au uc

s’articule autour de deux décrets et d’un arrêté, qui spécifient les exigences para-
sismiques pour les constructions et définissent les paramètres du dimensionne-
ment. Les paragraphes qui suivent donnent la lecture qu’il convient d’en faire dans
ns rod

le cas d’un bâtiment industriel courant.

Les textes de la réglementation parasismique française sont indi-


sa p

qués au fil de ce document et sont tous précisés dans les références


re

(cf. p. 143). Ils peuvent être téléchargés gratuitement sur les sites internet
www.legifrance.gouv.fr ou www.planseisme.fr.
e

Définition du zonage sismique


ut
To

La première donnée d’un projet de bâtiment parasismique est la zone de sismi-


cité. Cette zone est définie par le décret n°2010-1255 [2] pour chaque commune
française, elle est représentée par un indice compris entre 1 et 5, fonction de son
aléa sismique :

Zone de sismicité Aléa


1 Très faible
2 Faible
3 Modéré
4 Moyen
5 Fort
Tableau 1 : définition des zones de sismicité

21
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

La zone de sismicité 5 (aléa fort) ne concerne que les Antilles (Martinique et


Guadeloupe), tandis que les communes de métropole sont réparties entre les
zones 1 à 4. Avec ce zonage, environ 21 000 communes sur les 36 000 que compte
le territoire français sont au moins en zone 2, et à ce titre concernées par les exi-
gences de la réglementation parasismique.

Le site internet www.prim.net , du Ministère chargé de la prévention des


risques naturels, permet de déterminer aisément la zone sismique d’une

te
commune.

i
n d
io er
62
59

at int
80

76 08
02
60
50
14 27 95 57
ris n 51 55
78
61 77 54
22 67
to tio
29 91
35 28 10
53 88
56 72 52
45 68
89
90
au uc

44 41 70
49 21
37
58 25
18
36
ns rod

85 39
86 71
79 03
01 74
23
17
87 69
Aléa sismique 16
63
42
sa p

73
1 très faible 19 38
24 15 43
re

2 faible 07
33 05
46
3 modéré 47
48 26

12
e

04
4 moyen 40 82
30 84
06
81
ut

32
5 fort 34
13
31 83
64
11
65
To

09

66

2B

2A

Zonage sismique
Décret 2010-1255 dr - cticm - 2013

Guadeloupe 5 Saint-Pierre-et-Miquelon 1
Martinique 5 Mayotte 3
Guyane 1 Saint Martin 5
La Réunion 2

Figure 9 : zonage sismique du territoire français d’après le décret 2010-1255 [2]

22
SOMMAIRE
Réglementation parasismique française

Classification des bâtiments :


catégorie d’importance
Le niveau de protection parasismique prévu par la réglementation est adapté à
chaque bâtiment en fonction du risque associé. À cet effet, une classification en
catégories d’importance est effectuée, en fonction de plusieurs critères définis
dans le tableau 2 (cf. arrêté du 22 octobre 2010 [3] modifié), comme par exemple
le nombre de personnes pouvant être accueillies, la hauteur du bâtiment ou sa
destination.

te
Les bâtiments courants couverts par ce guide seront généralement classés en

i
n d
catégorie d’importance II. Plusieurs situations peuvent cependant entraîner un
classement plus sévère :

io er
••si le bâtiment a une fonction dans l’organisation des secours, il doit être classé

at int
en catégorie d’importance IV, cette information faisant normalement partie
des pièces du marché ;
••si le bâtiment peut accueillir simultanément plus de 300 personnes, qu’il soit
ou non un Etablissement Recevant du Public (ERP), il est classé en catégorie
ris n
d’importance III – ce sera généralement le cas pour les centres commerciaux ;
to tio
••si le bâtiment fait partie d’un établissement scolaire, par exemple un gymnase,
il appartient à la catégorie d’importance III.
au uc

À chaque catégorie d’importance est associée une valeur du coefficient d’impor-


tance γI.
ns rod

Catégorie Coefficient
Bâtiments
d’importance d’importance γI
Bâtiments dont est exclue toute activité humaine nécessitant un séjour
sa p

I 0,8
de longue durée et non visés par les autres catégories
re

Maisons individuelles ;
Bâtiments d’habitation collective, de bureaux et de commerce non
visés par la catégorie III ;
II 1,0
e

Bâtiments industriels non visés par la catégorie III ;


Parcs de stationnement ouverts au public ;
ut

ERP des 4e et 5e catégories.


Bâtiments d’habitation collective ou de bureaux dont la hauteur
To

dépasse 28 m ;
ERP des 1re, 2e et 3e catégories ;
III 1,2 Bâtiments pouvant accueillir simultanément plus de 300 personnes
(notamment commerces, bureaux, bâtiments industriels) ;
Etablissements scolaires ;
Bâtiments des centres de production collective de l’énergie.
Bâtiments abritant les moyens opérationnels de secours ou de la
défense (homme ou matériel) ;
Bâtiments assurant le maintien des communications (tours hert-
ziennes, centres vitaux des réseaux de télécommunication…) ;
IV 1,4 Bâtiments assurant le contrôle de la circulation aérienne ;
Etablissements de santé (en particulier les hôpitaux) ;
Bâtiments de distribution ou de stockage de l’eau potable ;
Bâtiments des centres de distribution publique de l’énergie ;
Bâtiments des centres météorologiques.
Tableau 2 : définition des catégories d’importance, d’après [3]

23
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Accélérations maximales

cf. article 4 II a)  n fonction de la zone de sismicité définie précédemment, l’accéléra-


E
de l’arrêté du 22 tion maximale de référence au niveau d’un sol rocheux, notée agr, doit
octobre 2010 [3] être établie, d’après la correspondance donnée par le tableau 3.

cf. clause 3.2.1  ’accélération maximale de calcul, notée ag, utilisée pour le dimen-
L
(3) de l’EN 1998-1 sionnement de la structure, dépend en outre de la catégorie d’impor-

te
[13] tance du bâtiment, par le biais du coefficient d’importance γI. Elle est

i
déterminée par la relation suivante :

n d
io er
ag = γI agr (1)

at int
Accélération Accélération maximale de calcul ag = γI agr (m/s2)
maximale de Catégorie d’importance
référence
ris n
I II III IV
agr
to tio
Zone de
(m/s2) γI = 0,8 γI = 1,0 γI = 1,2 γI = 1,4
sismicité
1 0,4 0,32 0,4 0,48 0,56
au uc

2 0,7 0,56 0,7 0,84 0,98


3 1,1 0,88 1,1 1,32 1,54
ns rod

4 1,6 1,28 1,6 1,92 2,24


5 3,0 2,4 3,0 3,6 4,2
Nota : les cases en italique correspondent aux situations sans obligation de conception para-
sa p

sismique (cf. p. 29).


re

Tableau 3 : accélération maximale de référence agr


(d’après [3]) et accélération de calcul ag
e

Influence du sol
ut
To

cf. tableau 3.1 La nature des couches de sol situées en surface influence fortement le
de l’EN 1998-1 niveau des sollicitations subies par les bâtiments pendant un tremble-
ment de terre. En particulier, il est maintenant bien établi que les sols
meubles, de type alluvionnaires, engendrent localement une augmen-
tation importante de l’action sismique. L’incidence du sol est prise en
compte dans la réglementation par le biais d’un classement, avec prin-
cipalement cinq classes, allant de la classe A pour le sol rocheux à la
classe E pour le sol mou, hors phénomène de liquéfaction.

cf. article 4 II d) À chaque classe de sol est associée une valeur du coefficient de sol
de l’arrêté du 22 S, d’après la correspondance indiquée dans le tableau 4, qui traduit
octobre 2010
l’amplification des actions sismiques provoquée par le sol local.

24
SOMMAIRE
Réglementation parasismique française

Ce coefficient S peut prendre des valeurs assez importantes


(S = 1,8 dans le plus défavorable des cas, soit une augmentation de
80 % de l’action sismique de calcul pour les périodes dans le plateau
du spectre), il peut donc avoir un impact économique notable sur le
dimensionnement d’un bâtiment. La détermination de ce coefficient
résulte généralement d’une étude de sol par un bureau d’études spé-
cialisé, à partir des critères de classification donnés par l’Eurocode 8. Il cf. tableau 3.1
doit en principe être précisé dans les documents du marché. de l’EN 1998-1

te
Classes Coefficient de sol S

i
de sol Zones de sismicité 1 à 4 Zone de sismicité 5

n d
A 1 1

io er
B 1,35 1,2
C 1,5 1,15

at int
D 1,6 1,35
E 1,8 1,4
Tableau 4 : classes de sol et coefficient de sol S (d’après [3])
ris n
to tio
Spectres de calcul
au uc

Directions horizontales

Pour déterminer complètement le niveau d’accélération que subit une structure


ns rod

au cours d’un séisme, outre l’accélération maximale du sol ag, il est nécessaire
d’établir une courbe, dite « spectre de réponse ». Cette courbe donne la valeur
de l’accélération maximale subie par un bâtiment au cours du séisme de dimen-
sa p

sionnement (quand le comportement sismique de ce bâtiment peut être assimilé


re

à celui de son premier mode propre, ce qui est généralement le cas pour les bâti-
ments traités dans ce guide). Cette valeur est obtenue en fonction de la période
propre T, qui est une propriété intrinsèque de la structure, dépendant unique-
e

ment de sa rigidité et de sa masse.


ut
To

Un spectre de réponse fournit l’accélération maximale d’une structure


ancrée sur le sol, assimilée à un oscillateur simple, au cours d’un évène-
ment sismique. La donnée d’entrée est la période propre du mode de la
structure excité par le séisme.
C’est l’Eurocode 8 qui définit la fonction Sd(T) du spectre de réponse à uti-
liser pour les calculs de dimensionnement parasismique des structures.
Ces formulations sont rappelées dans la fiche A.

Les paramètres permettant d’établir le spectre de réponse sont définis cf. article 4 II e)
par la réglementation. Outre l’accélération maximale ag et le coeffi- de l’arrêté du 22
cient de sol S, déjà expliqués, les périodes TB, TC et TD sont nécessaires octobre 2010
et déterminent les différentes parties du spectre. Les valeurs à consi-
dérer sont indiquées dans le tableau 5.

25
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Zones de sismicité 1 à 4 Zone de sismicité 5


Classes de sol
TB TC TD TB TC TD
A 0,03 0,2 2,5 0,15 0,4 2
B 0,05 0,25 2,5 0,15 0,5 2
C 0,06 0,4 2 0,2 0,6 2
D 0,1 0,6 1,5 0,2 0,8 2
E 0,08 0,45 1,25 0,15 0,5 2
Tableau 5 : périodes (en secondes) TB, TC et TD délimitant les paliers du spectre de réponse

te
(d’après [3])

i
n d
Direction verticale

io er
cf. 4.3.3.5.2 (1)
L’Eurocode 8 exonère la plupart des bâtiments courants de la néces-

at int
de l’EN 1998-1
sité de prendre en compte la direction verticale du séisme. En effet, les
charges gravitaires en situations de projet durables sont en général
plus défavorables que celles générées en situation sismique et suf-
fisent donc seules pour le dimensionnement de la structure.
ris n
to tio

cf. 3.2.2.5 (5)


Il peut cependant s’avérer nécessaire dans certains cas bien particu-
de l’EN 1998-1
liers de considérer la direction verticale de séisme, le spectre de calcul
au uc

étant alors défini par l’Eurocode 8, à partir des paramètres suivants :


••l’accélération maximale de calcul dans la direction verticale, notée avg ;
••les périodes TB, TC et TD délimitant les différents paliers du spectre dans la direc-
ns rod

tion verticale.

cf. art. 4 II c)
Ces paramètres sont définis par la réglementation française et sont
sa p

de l’arrêté du
indiqués dans le tableau 6.
22 octobre 2010
re

TB TC TD
e

Zones de sismicité avg / ag S


(s) (s) (s)
ut

1à4 0,9 1,0 0,03 0,20 2,5


5 0,8 1,0 0,15 0,40 2,0
To

Note : la valeur S = 1 correspond aux indications de la clause 3.2.2.5 (5) de l’Eurocode 8-1.
Tableau 6 : paramètres pour la définition du spectre de réponse
dans la direction verticale (d’après [3])

cf. 4.3.3.5.2 (1) Compte tenu des règles définies par l’Eurocode 8 (en particulier le
de l’EN 1998-1 seuil de 0,25 g en dessous duquel il n’est normalement pas besoin de
prendre en compte la direction verticale du séisme) et des valeurs
définies par la réglementation, il est intéressant de noter les points
suivants :
••l’accélération avg est partout inférieure à 0,25 g en métropole (zones 1 à 4 uni-
quement), quelle que soit la catégorie d’importance du bâtiment : de ce fait, la
direction verticale n’est normalement jamais à prendre en compte en métro-
pole sur les bâtiments à risque normal ;

26
SOMMAIRE
Fiche A

Fiche A : spectres
de calcul réglementaires
Spectres de calcul
Les formulations permettant d’établir les spectres de calculs sont définies par l’Eurocode 8 et
cf. 3.2.2.5 de l’EN
sont des fonctions de la période propre T de la structure. Dans le cas général, elles dépendent

te
1998-1
des paramètres suivants :
••les périodes TB, TC et TD réglementaires définissant les paliers du spectre (cf. ta-

i
n d
bleau 5) ;

io er
••l’accélération maximale ag (cf. tableau 3) ;
••le coefficient de comportement q (cf. p. 36) pour la définition de ce coefficient), dans

at int
le cas où q > 1 ;
cf. 3.2.2.5 (4)
••le coefficient β définissant la borne inférieure du spectre de calcul, dont la valeur pour de l’EN 1998-1/
la France est fixée à β = 0,2. NA [14]
ris n
Ces formules sont rappelées ci-dessous pour les directions horizontales de l’action sismique.
to tio
 2 T  2,5 2 
0 ≤ T ≤ TB Sd (T )  ag S      (A-1)
 3 TB  q 3 
au uc

2,5
TB ≤ T ≤ TC Sd (T )  ag S (A-2)
q
ns rod

2,5  TC 
TC ≤ T ≤ TD Sd (T )  ag S et Sd (T )   ag (A-3)
q  T 
2,5  TC TD 
TD ≤ T Sd (T )  ag S et Sd (T )   ag  (A-4)
sa p

q  T 2 
re

3,5 Sd(T) / ag
e

3,0
ut

2,5
To

Sol Classe C

2,0
Sol Classe D

1,5 Sol Classe E

1,0

0,5 Sol Classe B

Sol Classe A

0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 T (s)

Figure A-1 : spectres de réponses réglementaires pour la métropole,


en fonction de la classe de sol et pour q = 1,5

27
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Spectres élastiques
cf. 3.2.2.2 de l’EN Dans certains cas particuliers (cf. [21]), on peut être amené à envisager un spectre purement
1998-1 élastique (q = 1), auquel cas les formulations diffèrent légèrement. Elles ne dépendent plus du
coefficient de comportement mais du coefficient η de correction de l’amortissement visqueux.
Ce dernier dépend uniquement du pourcentage d’amortissement critique ξ de la structure. Les
Recommandations [21] précisent les valeurs à considérer pour les structures métalliques (cf.
tableau A-1).

Les formules applicables pour les directions horizontales de l’action sismique, dans ces cas particuliers où

te
q = 1, sont rappelées ci-dessous :

i
 T 
0 ≤ T ≤ TB Sd (T )  ag S 1  2,5   1 (A-5)

n d
 TB 

io er
TB ≤ T ≤ TC Sd (T )  ag S 2,5  (A-6)

at int
T 
TC ≤ T ≤ TD Sd (T )  ag S 2,5   C  (A-7)
T 

T T 
ris n
TD ≤ T Sd (T )  ag S 2,5   C D  (A-8)
 T2 
to tio
Le coefficient de correction de l’amortissement s’obtient par :
cf. 3.2.2.2 (3) de 10
au uc

  0,55 (A-9)
l’EN 1998-1 5
où ξ est le pourcentage d’amortissement critique de la structure (cf. tableau A-1 et p. 71).
ns rod

Assemblages soudés Assemblages boulonnés


Structure en acier ξ=2% ξ=4%
Structure mixte acier-béton ξ=4% ξ=4%
sa p

Tableau A-1 : pourcentage d’amortissement critique pour les structures en DCL avec q = 1
re
e
ut
To

28
SOMMAIRE
Réglementation parasismique française

••aux Antilles françaises (zone 5), l’accélération verticale avg est égale à 2,4 m/s2
pour les bâtiments de catégorie d’importance II, ce qui exonère ceux-ci de la
nécessité de prendre en compte le séisme dans la direction verticale ;
••l’accélération avg excède le seuil de 0,25 g uniquement pour les bâtiments des
catégories d’importance III et IV aux Antilles (zone 5), c’est donc uniquement
dans ce cas, et pour certaines configurations particulières qu’il sera absolu-
ment nécessaire de prendre en compte la direction verticale.

Bâtiments soumis aux exigences de construction

te
parasismique

i
n d
La réglementation impose que tous les bâtiments neufs suivants doivent être

io er
construits suivant les règles de conception parasismique :
••les bâtiments des catégories d’importance III et IV situés en zone de sismicité 2 ;

at int
••les bâtiments des catégories d’importance II, III et IV situés en zone de sismicité
3, 4 et 5.
ris n
to tio
Zone de Catégorie d’importance
sismicité I II III IV
1
au uc

Pas d’exigence
2
3
ns rod

4 Conception et dimensionnement
parasismiques obligatoires
5
Tableau 7 : bâtiments soumis aux exigences parasismique
sa p

selon la réglementation française


re

En pratique, de nombreux bâtiments industriels sont classés en catégorie d’im-


e

portance II. Dans ce cas, s’ils sont implantés en zone de sismicité 2, aucune obliga-
tion parasismique n’est imposée par la réglementation.
ut
To

Pour les bâtiments existants, la règlementation repose sur les principes suivants
(cf. figure 10) :
••la réglementation n’est pas rétroactive pour les bâtiments à risque normal : il
n’y a pas d’obligation générale de mise à niveau des bâtiments anciens ; cepen-
dant, un maître d’ouvrage reste libre d’entreprendre des travaux d’améliora-
tion du comportement sismique de son bâtiment ;
••quand des travaux sont entrepris dans un bâtiment existant, le dépassement
d’un des seuils définis par la réglementation pour les travaux lourds (cf. tableau
A1-1, annexe 1) entraîne l’obligation de conduire si besoin une mise à niveau
parasismique du bâtiment complet avec une accélération égale à 60% de celle
du neuf ;
••pour les autres travaux ne dépassant aucun des seuils réglementaires, il
n’est pas nécessaire d’effectuer une mise à niveau ; ces travaux ne doivent

29
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

cependant pas entraîner une aggravation de la vulnérabilité sismique de la


structure, ce qui peut exiger l’adoption de mesures de renforcement.

Bâtiment existant concerné


cf. tableau 7
par les règles parasismiques ?

Non

Oui

te
Dépassement cf. art. 3

i
du seuil de travaux lourds ? Arrêté 22/10/10

n d
io er
Oui
Non

at int
Aggravation de la cf. guide AFPS
vulnérabilité sismique ? [23]
ris n
Oui Non
to tio
au uc

MISE À NIVEAU1 RENFORCEMENT2 AUCUNE EXIGENCE


PARASISMIQUE PARASISMIQUE PARASISMIQUE
ns rod

Études et travaux à réaliser pour la totalité du bâtiment, de façon à atteindre la performance sismique exigée.
1

Études et travaux, éventuellement localisés, visant à compenser l’aggravation de la vulnérabilité sismique.


2

Figure 10 : logigramme réglementation parasismique


sa p

pour les bâtiments existants


re

La non aggravation de la vulnérabilité au séisme d’un bâtiment existant


e

n’est pas une notion toujours facile à appréhender. L’AFPS publie un


ut

guide [23] proposant une grille d’analyse de l’incidence des travaux effec-
tués sur la vulnérabilité d’un bâtiment. L’annexe 1 du présent guide traite
To

des obligations parasismiques dans le cas assez courant de l’ajout d’une


mezzanine dans un bâtiment industriel existant.

30
SOMMAIRE
Réglementation parasismique française

Projet de bâtiment industriel parasismique à risque normal


Commune
Zone de sismicité

Plan de Prévention des Risques


sismiques Oui Non

te
Accélération maximale de référence agr = m/s2
Catégorie d’importance

i
n d
Coefficient d’importance γI =

io er
Accélération maximale de calcul ag = γI agr = m/s2
Classe de sol

at int
Coefficient de sol S=
Paramètres du spectre de réponse TB = s TC = s
ris n
TD = s β= 0,2
to tio
Tableau 8 : synthèse des paramètres de la réglementation parasismique
à rassembler lors d’un projet
au uc

Règles de construction parasismique


ns rod

La conception parasismique des bâtiments neufs soumis aux obliga-


tions réglementaires doit être effectuée conformément à l’Eurocode 8,
et plus précisément :
sa p

cf. EN 1998-1
••la Partie 1 pour les principes généraux et les règles applicables aux
re

bâtiments [13], [14] ;


••la Partie 5 pour le dimensionnement des fondations, des murs de sou- cf. EN 1998-5
e

tènement et pour les aspects géotechniques [15].


ut

Pour le séisme de calcul défini par la réglementation, l’Eurocode 8 vise


To

en priorité la sécurité des personnes, c’est-à-dire le non-effondrement


des bâtiments. Il impose aussi, pour un séisme plus fréquent que le cf. 4.4.3.2 de l’EN
séisme de calcul, donc moins sévère, de limiter l’endommagement des 1998-1
structures, et par là même préserver le tissu économique et social des cf. art. 2 IV
régions concernées. La définition de ce séisme plus fréquent se fait au de l’arrêté du
travers d’un coefficient minorateur ν. En France, la valeur de ce coeffi- 22 octobre 2010
cient est fixée par la réglementation et vaut ν = 0,4.

Ce sont les critères de l’Eurocode 8 qui permettent de démontrer qu’un


bâtiment respecte ou non ces exigences de non effondrement et de limi-
tation des dommages.

31
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

cf. art. 5 V La réglementation fixe aussi une exigence supplémentaire qui


du décret 2010- concerne les bâtiments primordiaux pour assurer la gestion d’une
1254 du 22 crise majeure. Ces bâtiments sont ceux de la catégorie d’importance
octobre 2010 IV, et ils doivent rester opérationnels après un séisme.

cf. art. 4 III et IV Des règles simplifiées sont prévues par la réglementation dans le cas
de l’arrêté du 22 des maisons individuelles et des bâtiments simples assimilés, ce qui
octobre 2010 permet alors de déroger à l’obligation d’utiliser l’Eurocode 8. Les bâti-
ments industriels n’entrent normalement pas dans le domaine d’appli-

te
cation de ces règles simplifiées.

i
n d
Il faut signaler enfin qu’un Plan de prévention des risques sismiques2, quand il

io er
existe, peut donner des indications particulières pour la conception parasismique
des bâtiments implantés sur le territoire d’une commune.

at int
Éléments non structuraux et équipements
ris n
La seule conception parasismique de la structure d’un bâtiment ne
to tio
suffit pas à assurer le niveau de sécurité recherché et de nombreuses
victimes ont été tuées ou blessées pendant des tremblements de terre
par la chute d’éléments non structuraux. L’Eurocode 8 prévoie ainsi
au uc

que les éléments non-structuraux et leurs fixations soient dimen-


cf. 4.3.5 de l’EN
sionnés afin de pouvoir reprendre les sollicitations sismiques qu’ils
1998-1
subissent.
ns rod

La liste des éléments concernés par cette obligation n’est pas très précise dans
l’Eurocode 8-1 et l’arrêté modificatif du 15 septembre 2014 permet de clarifier ce
sa p

point en faisant référence au guide édité par l’Administration [24]. Pour les bâti-
re

ments traités ici, les éléments non structuraux visés par l’exigence de dimension-
nement parasismique sont a priori les suivants :
••éléments assurant la fonction de clos et couvert (façade, toiture) ;
e

••éléments de partition intérieurs (cloisons, doublages, plafonds suspendus…)


ut

••éléments rapportés sans fonction portante (auvents…)


To

L’Eurocode 8 propose une méthode simplifiée pour justifier la tenue


cf. 4.3.5.2 de
parasismique des éléments non structuraux, applicable dans la plu-
l’EN 1998-1
part des cas. En général, c’est l’industriel fournissant les éléments
concernés (par exemple les panneaux de bardage) qui a effectué les
études nécessaires et réalisé les éventuels essais de justification. Il
précise alors les conditions de montage, en particulier celles concer-
nant les fixations minimales.

Il faut noter que les exigences visant les éléments non structuraux ne concernent
directement que la sécurité des personnes. En effet, l’état limite d’endommagement

2) Le site internet www.prim.net précise pour chaque commune l’existence éventuelle d’un tel
Plan de Prévention de risques sismiques, ainsi que son statut (prescrit, approuvé).

32
SOMMAIRE
Réglementation parasismique française

de l’Eurocode 8, qui a pour objet de limiter le coût des réparations rendues néces-
saires après un séisme fréquent, passe par un critère de limitation des déplacements
différentiels de la structure seule. Cette limitation induit une protection globale des
éléments du cadre bâti. Il n’est pas nécessaire de démontrer le non endommage-
ment de chaque élément non structural à l’état limite d’endommagement.

Les équipements sont quant à eux exclus du champ d’application de la régle-


mentation3, ceux-ci étant définis comme assurant les fonctions annexes au clos
et couvert, telles que par exemple les fonctions de confort et d’exploitation du

te
bâtiment : chauffage, éclairage, distribution de l’eau, ascenseur etc. [24].

i
n d
Pour rappel, il est nécessaire de considérer le pont roulant comme un élément
structural, transmettant les charges liées aux objets manutentionnés, qui à ce titre,

io er
est bien évidemment soumis aux exigences de la réglementation parasismique.

at int
Le lecteur est invité à se tenir informé de l’évolution de la réglementation, la liste
des éléments soumis aux exigences parasismiques n’étant donnée ici qu’à titre
indicatif et étant susceptible d’évoluer.
ris n
to tio
Cas particuliers des bâtiments à risque spécial
au uc

Lorsque des installations industrielles de type ICPE (Installations clas-


sées pour la protection de l’environnement) comprennent des équipe- cf. arrêté du 10
ments contenant des matières dangereuses, elles sont susceptibles, mai 2000 [7]
ns rod

en cas de défaillance due à un séisme, de conduire à un grave sur-acci-


dent technologique. De telles installations sont répertoriées comme
étant à risque spécial vis-à-vis du séisme.
sa p
re

Pour les seuls équipements et leurs supports dont la défaillance serait cf. arrêté du 24
à l’origine d’un accident grave, des dispositions particulières définies janvier 2011 [4]
par la réglementation sont à prendre vis-à-vis de l’aléa sismique. Les
e

autres composants de l’installation peuvent être traités comme étant


ut

à risque normal. L’étude de danger, à laquelle l’exploitant est astreint,


permet d’identifier les équipements potentiellement dangereux (dits
To

« équipements à risque spécial ») ainsi les ouvrages externes pou-


vant agresser physiquement un équipement à risque (dits « ouvrages
agresseur potentiel ») et les systèmes de protection (dits « barrières de
prévention, d’atténuation d’effets ou de protection »)4.

Les équipements dangereux identifiés, y compris les ouvrages agres- cf. article 12 de
seurs potentiels, doivent être dimensionnés vis-à-vis de l’action sis- l’arrêté du 24
mique en considérant un séisme de très faible probabilité d’occur- janvier 2011 [4]
rence, c’est-à-dire très important (période de retour de plusieurs

3) Attention, cependant au cas particulier des bâtiments de catégorie d’importance IV : la néces-


sité de fonctionnement post séisme peut conduire à des exigences parasismiques pour certains
équipements.
4) Cette étude est complexe et doit être confiée à un expert dans ce domaine.

33
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

milliers d’années). Les paramètres du spectre de calcul associés à ce


séisme de dimensionnement sont indiqués dans les tableaux 9 à 11.

Il faut noter que la réglementation s’applique à tous les nouveaux équi-


pements identifiés comme dangereux, dont la date d’autorisation d’ex-
cf. art. 14 de ploitation est ultérieure au 1er janvier 2013, quelle que soit la zone de
l’arrêté du 24 sismicité. Autre fait marquant, la réglementation est rétroactive, dans la
janvier 2011 [4] mesure où tous les équipements existants identifiés comme dangereux
devront avoir été renforcés, si nécessaire, au plus tard fin 20205. Pour

te
les installations existantes, le spectre de calcul est basé sur une accélé-
ration prise égale à 80% environ de celle des installations neuves.

i
n d
Accélérations de calcul (m/s2)

io er
Zones de sismicité
Directions horizontales Direction verticale

at int
1 0,88 0,79
2 1,54 1,39
ris n
3 2,42 2,18
4 3,52 2,82
to tio
5 6,60 5,28
Tableau 9 : accélérations de calcul applicables aux nouvelles installations classées (d’après [4] et [6])
au uc

Coefficient de sol S
ns rod

Classes de sol Zones de sismicité Zones de sismicité


1à3 4 et 5
A 1 1
B 1,35 1,2
sa p

C 1,5 1,15
re

D 1,6 1,35
E 1,8 1,4
e

Tableau 10 : coefficient de sol S pour les installations classées (d’après [4])


ut

Classes Zones de sismicité 1 à 3 Zones de sismicité 4 et 5


To

de sol TB TC TD TB TC TD
A 0,03 0,2 2,5 0,15 0,4 2
B 0,05 0,25 2,5 0,15 0,5 2
C 0,06 0,4 2 0,2 0,6 2
D 0,1 0,6 1,5 0,2 0,8 2
E 0,08 0,45 1,25 0,15 0,5 2
Tableau 11 : périodes TB, TC et TD (en secondes) délimitant les parties du spectre de réponse
des installations classées (d’après [4])

5) L’analyse de danger et l’étude sismique des équipements à risque spécial d’une installation
existante devront avoir été finalisées pour la fin de l’année 2015.

34
SOMMAIRE
Principes généraux
de l’Eurocode 8

i te
n d
io er
Introduction

P at int
our permettre un libre accès des entreprises à tous les marchés dans l’Union
Européenne, qui ne soit pas entravé par des normes techniques nationales
vues comme autant de barrières protectionnistes, les gouvernements ont
ris n
décidé d’harmoniser les règles de construction applicables dans tous les pays
to tio
d’Europe. À l’issue d’un long processus d’élaboration, ces nouvelles règles, les
Eurocodes, sont maintenant disponibles et applicables. Elles ont été transposées
dans le corps normatif français et sont disponibles auprès de l’AFNOR.
au uc

L’Eurocode 8 est la partie des Eurocodes qui traite de la conception, du dimen-


ns rod

sionnement et de la justification de la résistance parasismique des constructions.


Comme toutes les autres parties, il résulte des travaux d’experts européens et
bénéficie des dernières connaissances dans les sciences de l’ingénieur.
sa p

L’Eurocode 8, accompagné de ses annexes nationales, est la règle de construc-


re

tion parasismique d’application obligatoire en France dans le cadre de la nouvelle


réglementation [3]. Il repose sur deux exigences fondamentales. La première et
e

plus importante vise la sécurité des personnes : les critères permettant de justifier
ut

le non effondrement sont proposés par l’Eurocode 8. La seconde exigence cherche


à contenir l’impact social et économique sur une région touchée par un séisme
To

relativement fréquent, en limitant l’endommagement subi par les structures.

Notion de base : la ductilité

Les missions d’observation post-sismique et l’analyse du comportement réel des


structures soumises à des séismes ont mis en évidence que les meilleurs résul-
tats sont obtenus de manière générale pour les bâtiments ayant un compor-
tement ductile. En effet, les bâtiments de ce type, une fois atteinte la limite de
charge qu’ils peuvent supporter, se déforment plastiquement sans s’effondrer.
Inversement, les bâtiments dont le mode de ruine principal est de type fragile
sont parmi ceux ayant les plus faibles chances de survie au cours d’un séisme
important : ils sont en effet incapables de supporter un dépassement notable des
charges de dimensionnement.

35
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Il est important de ne pas perdre de vue que le niveau de protection parasismique


des bâtiments à risque normal, qui est déterminé par les Pouvoirs publics, est
le fruit d’un compromis entre le risque admissible et les coûts de construction.
Ainsi, en France, le séisme de dimensionnement imposé par la réglementation
correspond à un évènement sismique avec une période de retour de 475 ans, qui
sur une durée représentative de 50 ans a une probabilité de 10 % d’être dépassé.

Les règles modernes de construction parasismique ont formalisé et intégré la


capacité de déformation post-élastique des bâtiments. Le concept est le suivant :

te
pour obtenir un bâtiment bénéficiant d’un comportement ductile, des zones
« fusibles » sont identifiées dans la structure, dans lesquelles sont concentrées les

i
n d
déformations plastiques sous séisme. Dans la mesure où ces déformations plas-

io er
tiques absorbent et dissipent l’énergie sismique, les fusibles sont appelés zones
dissipatives et le comportement du bâtiment peut être désigné sous le terme de

at int
dissipatif. Ce type de conception suppose que les fusibles vont absorber l’énergie
du séisme et de la sorte protéger le reste du bâtiment, mais il faut bien en mesu-
rer les deux conséquences suivantes :
ris n
••La structure sera endommagée après séisme, de telle sorte que des répara-
to tio
tions, voire même la destruction du bâtiment, pourront s’avérer nécessaires.
Cet endommagement n’est pas forcément compatible avec d’autres exigences
requises pour le bâtiment, comme par exemple l’opérabilité post-sismique
au uc

demandée aux bâtiments importants pour la sécurité civile.


••La structure doit être pensée, conçue et réalisée de telle sorte que les zones
ns rod

fusibles puissent effectivement entrer en action et jouer leur rôle protecteur.


On parle en particulier de dimensionnement en capacité dans la mesure où
tous les éléments non dissipatifs doivent être capables de supporter les sol-
licitations se développant dans la structure au moment où les fusibles sont
sa p

activés.
re

Le niveau de ductilité d’un bâtiment est représenté par le coefficient de compor-


e

tement q. La valeur la plus faible, q = 1, correspond à un comportement restant


ut

purement élastique. L’Eurocode 8 considère cependant une valeur de référence


q = 1,5, correspondant là encore à un comportement élastique et prenant en
To

compte forfaitairement les sur-résistances minimales du bâtiment mobilisables au


cours d’un séisme. Au-delà, plus la valeur de q est élevée, plus grandes seront les
déformations plastiques et la quantité d’énergie absorbée par les zones fusibles.
Pour donner un ordre de grandeur, les structures métalliques, qui permettent
de réaliser les structures les plus ductiles, peuvent justifier théoriquement d’une
valeur de q jusqu’à 8.

Choix du comportement et du niveau de ductilité

Un choix fondamental pour le concepteur, qui doit s’opérer dès le début du projet
et qui a beaucoup de conséquences par la suite, est celui du type de comporte-
ment qu’il souhaite affecter au bâtiment et le niveau de ductilité s’il choisit un
comportement dissipatif.

36
SOMMAIRE
Principes généraux de l’Eurocode 8

Dans l’Eurocode 8, ces choix se font au travers de la classe de ductilité cf. tableau 6.1
du bâtiment (unique pour toutes les directions), à sélectionner parmi de l’EN 1998-1
l’une des suivantes :
••classe de ductilité limitée DCL, pour des valeurs de q pouvant varier de 1 à 2 ;
••classe de ductilité moyenne DCM, avec q compris entre 2 et 4 ;
••classe de haute ductilité DCH, pour q entre 4 et 8.

Si trois options sont en apparence possibles, le choix pour les structures métal-

te
liques se restreint en réalité entre le comportement peu ou pas dissipatif, de la
classe de ductilité DCL et le comportement véritablement dissipatif des classes

i
DCM et DCH. Il n’y a en effet que relativement peu d’influence et de conséquences,

n d
autres que la valeur du coefficient q, entre les classes DCM et DCH. En outre, la

io er
classe de ductilité DCH n’est quasiment jamais utilisée dans les pays à sismicité
modérée telle que la France.

at int
Il est difficile de proposer une méthode permettant de choisir infailliblement la
classe de ductilité optimale pour un projet et il est sûr que le jugement de l’ingé-
nieur sera un élément important dans le processus de décision. Il reste cependant
ris n
possible de fixer les quelques idées générales suivantes :
to tio
••Le choix d’un comportement dissipatif implique nécessairement des surcoûts,
une complexité plus grande des études et des exigences de construction plus
au uc

élevées. Il est donc judicieux de réserver une telle conception aux zones les
plus sismiques.
••Au démarrage du projet, il est relativement aisé d’estimer rapidement les
ns rod

charges globales dues au vent et celles dues au séisme s’exerçant sur le bâti-
ment. Une comparaison de ces deux grandeurs permet d’estimer alors l’intérêt
d’une conception dissipative.
sa p

••Lorsqu’une conception dissipative est adoptée, il est préférable de choisir la


re

valeur minimale du coefficient de comportement et de l’augmenter jusqu’à


trouver celle optimale. Il ne sert à rien en effet de dépasser la valeur de q pour
laquelle la charge globale de vent pondérée par 1,5 devient prépondérante par
e

rapport à la charge sismique. En outre, les exigences d’exécution s’accroissent


ut

à mesure de l’augmentation de la valeur de q.


To

Des Recommandations [21] sont disponibles pour l’application en


France de la classe de ductilité DCL aux structures métalliques et
mixtes. Elles peuvent être téléchargées gratuitement sur le site internet
www.bncm.fr/recommandations.

Dimensionnement d’un bâtiment


peu ou pas dissipatif
Pour un bâtiment parasismique conçu en classe de ductilité DCL, le comportement
reste essentiellement dans le domaine élastique et il n’est pas prévu de démontrer
l’existence de zones fusibles dissipatives. Cependant, il n’est pas non plus exclu
dans certains cas particuliers que des plastifications locales et partielles puissent

37
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

apparaître au cours d’un séisme, mais il n’est pas nécessaire d’en connaître la
position.

En classe de ductilité DCL, la principale spécificité de la conception parasismique


réside dans la détermination des actions sismiques agissant sur la structure. Une
fois ce calcul effectué, la vérification de la résistance s’effectue selon les règles clas-
siques de dimensionnement des structures, c’est-à-dire suivant l’Eurocode 3 pour
les structures métalliques et l’Eurocode 4 pour les structures mixtes acier-béton.

te
La valeur du coefficient de comportement q doit être établie en fonction des consi-
dérations suivantes, issues des Recommandations [21] :

i
n d
••La valeur q = 1,5 représente la valeur de base de la classe de duc-
cf. 6.1.2 (2)P de tilité DCL, qui sera adoptée en règle générale ;

io er
l’EN 1998-1
En zone de sismicité 3, 4 et 5, il n’est pas possible d’adopter cette
valeur q = 1,5 si la structure primaire résistant au séisme comporte

at int
cf. [21] des éléments avec une section de classe 4.
••Une valeur q = 1, correspondant à un comportement purement
élastique, pourra être choisie dans certains cas particuliers,
ris n
comme par exemple celui des bâtiments de catégorie d’impor-
to tio
tance IV (hôpitaux, casernes de pompiers, etc…), pour lesquels les
endommagements de la structure ne sont a priori pas compatibles
avec l’exigence de continuité de fonctionnement après séisme.
au uc

Pour une structure comportant des éléments avec des sections


voilant dans le domaine élastique (section de classe 4), le dimen-
ns rod

cf. tableau 5.2 de sionnement ne peut s’appuyer a priori sur aucune réserve de
l’EN 1993-1-1 résistance et il faudra dans ce cas adopter q = 1 si la structure est
située en zone de sismicité 3, 4 ou 5 (cf. clause 3 (2) en [21]).
En classe de ductilité DCL avec q = 1, le spectre de calcul à utiliser
sa p

cf. 3.2.2.2 de est différent de celui considéré pour q > 1. Il s’appuie non plus sur
re

l’EN 1998-1 le coefficient de comportement q mais sur le pourcentage d’amor-


tissement critique ξ, représentatif du mode d’absorption de l’éner-
gie sismique en comportement élastique (cf. fiche A).
e

••Enfin, il est possible sous certaines conditions, d’adopter en classe


ut

cf. 6.1.2 (1)P de


de ductilité DCL une valeur du coefficient de comportement q = 2.
l’AN de l’EN
Cette valeur représente de manière forfaitaire le très bon compor-
To

1998-1.
tement parasismique des constructions métalliques constaté sur
le terrain, qui provient en particulier de la ductilité intrinsèque de
l’acier et ses importantes réserves de résistance.

Les conditions pour se prévaloir d’une valeur de q = 2 sont fixées dans les
Recommandations [21]. Elles peuvent se résumer de la manière suivante :
••uniquement en zone de sismicité limitée (ag S ≤ 2,5 m/s2) ; la zone de sismicité
5 est en particulier exclue ;
••les éléments de la structure primaire ne doivent pas voiler dans le domaine
élastique, c’est-à-dire que leur section doit être de classe 1, 2 ou 3 ;
••afin d’éviter tout risque de rupture fragile sous sollicitations cycliques, les
assemblages boulonnés de la structure primaire doivent être réalisés à partir
de boulons précontraints à serrage contrôlé, ou éventuellement par boulons

38
SOMMAIRE
Principes généraux de l’Eurocode 8

« plein trou » pour les assemblages travaillant en cisaillement (à l’exception de


la vérification du non glissement) ;
••les assemblages et les pieds de poteaux ne doivent pas être les « points
faibles » de la structure et doivent être dimensionnés en considérant des sol-
licitations majorées par 4/3 à l’exeption de la vérification du non glissement ;
••certains systèmes de contreventement sont interdits (cf. figure 12) ; en parti-
culier, les systèmes de contreventement ne comportant qu’une seule diago-
nale alternativement tendue et comprimée ne sont pas autorisés, tel que par
exemple le bâtiment avec la poutre au vent transversale de la figure 13.

i te
Classe de ductilité DCL

n d
io er
Coefficient de comportement q=1 q = 1,5 q=2

at int
Spectre élastique Spectre de calcul
Spectre de dimensionnement
ris n EN 1998-1 3.2.2.2 EN 1998-1 3.2.2.5

Vérification de la résistance Selon les critères de l’EN 1993-1-1 (Eurocode 3)


to tio

Exigences particulières Aucune En zones de cf. [21]


sismicité 3, 4 et 5, • γI agr S ≤ 0,25 g
au uc

classe 4 exclue
• classe 4 exclue
• K exclu
ns rod

• boulons
précontraints
• assemblages
sa p

dimensionnés
avec q = 1,5
re

Figure 11 : classe de ductilité DCL – Choix de la valeur de coefficient de comportement


e
ut

Zone de Catégorie d’importance


sismicité I II III IV
To

1
Pas d’exigence réglementaire DCL applicable (q=1 ; 1,5)
2
sous conditions avec q = 2

3 DCL applicable pour :


•q=1
• q = 1,5 si pas de section de classe 4 dans les éléments primaires
4 • sous conditions avec q = 2
DCL applicable pour :
•q=1
5
• q = 1,5 si pas de section de classe 4 dans les éléments primaires
DCL interdit avec q = 2
Tableau 12 : synthèse des possibilités d’utilisation de la classe de ductilité DCL (d’après [21])

39
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

(a) Triangulation en K

i te
n d
io er
at int
(b) Ossatures à triangulation excentrée
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p

(c) Systèmes de contreventement dans lesquels au moins un niveau ne comporte pas simultanément une
re

diagonale tendue et une diagonale comprimée

Figure 12 : systèmes de contreventement, incompatibles avec l’utilisation


e

de la classe de ductilité DCL avec q = 2


ut
To

Figure 13 : poutre au vent dont les panneaux de triangulation


ne comportent qu’une seule diagonale

40
SOMMAIRE
Principes généraux de l’Eurocode 8

Conséquences sur le dimensionnement d’un choix


de comportement dissipatif
Lorsque le concepteur choisit de considérer un comportement dissipatif, en classe
de ductilité DCM ou DCH, la conception, les études et la réalisation du bâtiment
sont impactées par cette décision. En particulier, toutes les dispositions doivent
être prises pour garantir que les zones fusibles vont bien être activées au cours
du séisme et ainsi protéger le reste du bâtiment. Les mesures qui s’imposent alors
sont de diverses natures :

i te
Études et dimensionnement

n d
Les études doivent montrer dans un premier temps que les zones fusibles sont

io er
aptes à procurer le niveau de ductilité attendu du bâtiment, quantifié par le coef-
ficient de comportement. Dans un second temps, la résistance des autres parties

at int
non dissipatives de la structure doit être vérifiée en se plaçant dans l’état de sol-
licitations qui se développe dans la structure au moment où les fusibles sont
activés. Cette démarche est désignée usuellement sous le terme de dimension-
nement en capacité. Elle implique en particulier que les assemblages des zones
ris n
fusibles soient dimensionnés pour reprendre les sollicitations maximales qui
to tio
peuvent exister dans ces zones, c’est-à-dire la résistance plastique. Les critères
spécifiques pour le dimensionnement de la structure sont donnés directement
par l’Eurocode 8.
au uc

Conception et dispositions constructives


ns rod

Certaines dispositions constructives particulières sont imposées par l’Eurocode 8


pour prendre en compte le double aspect d’une plastification et de sollicitations
cycliques. Ces dispositions concernent entre autres les assemblages de zones
dissipatives, les diagonales des systèmes de contreventement, la prévention du
sa p

déversement des poutres plastifiées, etc.


re

Exécution
Les bâtiments parasismiques doivent être réalisés suivant la norme d’exécution
e

EN 1090-2. Les exigences d’exécution sont d’autant plus sévères que la demande
ut

de ductilité est importante. Certains détails constructifs, comme par exemple les
soudures des assemblages de zones fusibles, doivent faire l’objet d’une attention
To

particulière. En outre, l’acier des zones dissipatives est soumis à des règles spé-
cifiques, quant à sa ténacité et à la valeur réelle de sa limite d’élasticité, qu’il est
nécessaire de connaître.

Ce guide détaille plus loin (cf. p. 81) les conséquences du choix d’un comporte-
ment dissipatif pour un bâtiment industriel.

Régularité
Une structure est régulière quand son comportement dynamique lors d’un séisme
est homogène et n’est pas susceptible d’engendrer des phénomènes parasites. La
régularité d’un bâtiment concerne principalement la distribution des masses et
des raideurs en plan et en élévation.

41
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

cf. 4.2.3.2
Un bâtiment est dit régulier en plan quand cette distribution ne fait
de l’EN 1998-1
pas apparaître de mode dynamique de torsion, très préjudiciable. On
obtient cette régularité en cherchant à faire coïncider, autant que pos-
sible le centre des masses et le centre de torsion de chaque niveau du
bâtiment.

cf. 4.2.3.3 Un bâtiment est régulier en élévation quand la répartition des masses
de l’EN 1998-1 et des rigidités sur la hauteur du bâtiment varie peu, ce qui permet d’éli-
miner les risques d’apparition de comportements dynamiques différents

te
entre deux parties d’un bâtiment.

i
La régularité d’une structure peut avoir les conséquences suivantes :

n d
••limitation de la ductilité maximale disponible quand une structure est

io er
irrégulière ;
••modélisation tridimensionnelle de la structure obligatoire pour l’analyse glo-

at int
bale si irrégularité en plan ;
••modélisation de la structure par deux modèles plans si régularité en plan ;
••analyse simplifiée possible par la méthode dite des forces latérales si régula-
ris n
rité en élévation.
to tio

Prise en compte de la torsion


au uc

La torsion dans un bâtiment engendrée au cours d’un séisme peut avoir des effets
néfastes. Elle résulte de l’excentricité entre le centre de gravité des masses d’un
ns rod

niveau et son centre de torsion. Cette excentricité a deux origines possibles :


••l’excentricité structurale, découlant directement de la conception du bâti-
ment ; cette excentricité structurale est automatiquement prise en compte
sa p

dans les calculs dans le cas d’une modélisation tri-dimensionnelle ;


re

••l’excentricité accidentelle, qui provient en particulier de l’incertitude sur le


positionnement réel des masses au cours du séisme, doit être prise en compte
de manière forfaitaire : elle est définie par l’Eurocode 8 et se rajoute à l’excen-
e

tricité structurale existante.


ut
To

42
SOMMAIRE
Conception et
dimensionnement
parasismiques des
bâtiments industriels

i te
n d
io er
Principes généraux

L at int
e comportement d’un bâtiment vis-à-vis du séisme doit être étudié a priori
dans ses trois directions principales, même si dans la pratique, la seule prise
en compte des deux directions horizontales est généralement suffisante.
ris n
to tio
Pour un séisme agissant suivant l’axe longitudinal d’un bâtiment industriel
typique, toutes les charges sismiques générées sont drainées vers le système
de stabilité longitudinale, par le biais d’éléments longitudinaux (pannes, lisses,
au uc

poutres sablières, poutres de faîtage, voire panneaux de bardage quand l’effet


de diaphragme de ces derniers peut être mobilisé). Les éléments de contrevente-
ns rod

ment retransmettent ces charges jusque vers les fondations (cf. figure 14).
sa p
re
e
ut
To

Figure 14 : reprise de l’action sismique dans une palée de stabilité

43
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
ris n
© cticm

to tio

Figure 15 : exemple de système de stabilité longitudinale


au uc

Pour un séisme agissant dans la direction transversale du bâtiment, un principe


ns rod

courant consiste à reprendre l’action sismique par effet de portique dans chacun
des plans de stabilité transversaux. Ces portiques peuvent être ou non liaisonnés
par une poutre au vent longitudinale (cf. figure 16).
sa p

Le choix de prévoir ou non une poutre au vent longitudinale a des conséquences


re

importantes. En effet, la poutre au vent longitudinale, en liaisonnant entre eux


tous les portiques, permet un fonctionnement d’ensemble du bâtiment. En parti-
e

culier, les charges sismiques se répartissent au prorata des rigidités latérales. Cet
ut

effet peut potentiellement être bénéfique, en particulier lorsqu’une masse impor-


tante mais localisée doit être stabilisée par la structure. C’est le cas par exemple
To

d’un pont roulant : la charge sismique qu’il engendre est diffusée sur l’ensemble
de la structure par la présence de la poutre au vent longitudinale ou plus précisé-
ment sur un nombre plus élevé de portiques.

Ces considérations sont valables dans la mesure où la masse du chemin


de roulement et du pont roulant peut être ramenée au niveau de la
toiture. Ce n’est pas le cas d’un chemin de roulement situé à mi-hauteur
des poteaux, pour lequel deux niveaux de masses doivent être distin-
gués dans l’analyse.
On peut retenir comme critère simplifié que la masse du pont roulant
et celle du chemin de roulement peuvent être ramenées au niveau de
la toiture quand le point de fixation de chemin de roulement est situé
dans le quart supérieur des poteaux.

44
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Inversement, l’absence de poutre au vent longitudinale transforme le fonction-


nement sismique du bâtiment : dans ce cas, chaque portique est en effet indé-
pendant de ses voisins et peut être vu, pour la direction transversale, comme une
structure isolée. Ce point peut s’avérer défavorable quand il s’agit de stabiliser une
masse importante comme celle d’un pont roulant, mais en contrepartie, a pour
avantage de ne pas être sensible aux effets de torsion globale de la structure,
puisqu’il n’y a pas de solidarisation par diaphragme horizontal. Lorsque toute la
masse de la structure est uniformément répartie sur toute sa longueur, donc en
l’absence de pont roulant, il est généralement plus intéressant de ne pas prévoir

te
de poutre au vent longitudinale.

i
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod

(a) sans effet de diaphragme en toiture


sa p
re
e
ut
To

(b) avec effet de diaphragme en toiture procuré par une poutre au vent longitudinale

Figure 16 : reprise de l’action sismique


dans la direction transversale par effet portique

Une autre configuration possible consiste à ramener toutes les charges sismiques
sur des palées contreventées dans le plan des pignons. Ce transfert est obtenu

45
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

par effet diaphragme de la toiture, généralement réalisé par une poutre au vent
longitudinale (cf. figure 17) ou plus rarement par un treillis spatial. Cette disposition
permet de diminuer le dimensionnement des poteaux et poutres des portiques
intermédiaires. Elle implique par contre une descente de charges concentrée et
induit donc potentiellement des coûts majorés au niveau des fondations.

Lorsque des portiques de stabilité sont reliés entre eux par une poutre
au vent, il n’est pas forcément judicieux de prévoir une stabilité par pan

te
de fer en pignon : en effet cette dernière est beaucoup plus raide que les
plans de portique, elle va donc drainer la plus grande partie de la charge

i
sismique transversale du bâtiment.

n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod

Figure 17 : Reprise de l’action sismique


sa p

dans la direction transversale par triangulation


re

Quand une stabilité par effet portique est choisie, les charges sismiques se répar-
tissent sur de multiples pieds de poteaux et le dimensionnement des fondations
e

associées pose en général peu de problèmes. Pour la ou les directions stabili-


ut

sées par palée de stabilité, la charge sismique générée par tout le bâtiment se
concentre sur seulement quelques ancrages : les efforts à considérer pour le
To

dimensionnement des massifs de fondation peuvent alors atteindre des valeurs


importantes. Il n’est pas rare dans ces conditions que cet état de fait oppose sur
le terrain les attributaires des lots de charpente et de fondation ! Lorsqu’une telle
situation se présente et qu’elle nécessite impérativement la réduction de la des-
cente de charges dans un massif, plusieurs solutions peuvent être envisagées,
hors la remise en cause complète de la conception initiale :
••fractionner le bâtiment en deux ou plusieurs entités indépendantes, séparées
par un joint de fractionnement ;
••ajouter une palée de stabilité supplémentaire ;
••envisager une conception dissipative de l’ossature : dans ce cas le gain écono-
mique potentiellement obtenu par un moindre dimensionnement des fonda-
tions ne compensera probablement pas le surcoût du dimensionnement en
capacité.

46
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Il est erroné de percevoir la conception dissipative comme la solution


miracle permettant de guérir les maux d’une structure mal conçue ini-
tialement. Le fonctionnement dissipatif, pour être efficace et ne pas
aboutir à un coût exorbitant, doit être intégré dès le début de la concep-
tion. Ce guide traite, à partir de la p. 81, de la conception dissipative
des bâtiments industriels et la fiche D illustre les écueils qui attendent le
concepteur dans cette démarche.

te
Enfin, pour les cas les plus courants, la direction verticale du séisme ne pose

i
normalement pas de problèmes. En effet, ce sont généralement les charges gravi-

n d
taires hors séisme qui dimensionnent la structure. Comme les masses considérées

io er
sous séisme sont souvent plus faibles que celles utilisées pour le dimensionne-
ment statique, et surtout en raison des coefficients de pondération moins élevés

at int
dans les combinaisons de charges en situation sismique (combinaisons de type
situation accidentelle), les charges verticales engendrées par un séisme restent
généralement inférieures à celles des charges gravitaires statiques hors séisme.
ris n
En pratique, l’Eurocode 8 permet de négliger la direction verticale
to tio
cf. 4.3.3.5.2
du séisme dans la plupart des cas. Les seules configurations de bâti- de l’EN 1998-1
ments industriels prévues par l’Eurocode 8 comme pouvant induire
des charges sismiques verticales dimensionnantes, seront a priori
au uc

celles des bâtiments de catégorie d’importance III ou IV, comportant


des traverses de portée supérieure à 20 m et situés en zone de sismi-
ns rod

cité 5 (c’est-à-dire les seules Antilles en ce qui concerne la France). Le


nombre de cas concernés devrait donc être extrêmement limité.

Il faut cependant garder à l’esprit que certaines configurations particulières, non


sa p

prévues explicitement par l’Eurocode 8, peuvent être sensibles aux effets verti-
re

caux du séisme. C’est le cas par exemple des structures avec couplage entre les
directions horizontale et verticale. Pour les bâtiments industriels courants, on ren-
contre peu souvent ce type de problème.
e
ut

Conception globale du bâtiment


To

La simplicité, la compacité et la régularité forment le triptyque de base d’une


conception parasismique optimisée.

La simplicité tout d’abord consiste à privilégier les plans de formes simples, géné-
ralement rectangulaires et à éviter le recours aux formes complexes, telles le L,
le T ou la croix. Ces dernières en effet induisent un comportement dynamique
différentiel entre les différentes parties, néfaste pour la structure.

La compacité doit être aussi recherchée car elle favorise un meilleur comporte-
ment sismique, en particulier vis-à-vis des effets de torsion. Un élancement maxi-
mal de 4 est généralement admis comme un seuil permettant de caractériser une
structure compacte (où l’élancement est compris comme le rapport de la plus
grande dimension sur la plus faible). On peut cependant admettre que pour un

47
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

bâtiment industriel stabilisé par effet de portique et sans poutre au vent longitu-
dinale, une telle limite n’a pas lieu d’être puisque la conception même du bâtiment
prémunit de l’effet de torsion.

La régularité enfin traduit le fait que la distribution horizontale et verticale des


masses et des raideurs n’entraîne que des déplacements d’ensemble de la struc-
ture, en minimisant les risques de mise en torsion globale et en évitant des dépla-
cements latéraux différentiels.

te
De manière générale, les bâtiments industriels se conforment assez bien à ces
trois critères de bonne conception parasismique. La trame de base est générale-

i
ment de forme rectangulaire. Les plans de stabilité par portiques tous identiques

n d
et régulièrement espacés constituent un cas d’école pour une distribution régu-

io er
lière des raideurs. En général, et pour les configurations simples de bâtiments
industriels, les principales difficultés qui peuvent survenir lors de la conception

at int
parasismique sont liées aux masses excentrées, telles que celles d’une mezzanine,
d’un pont roulant ou d’une extension.

Éléments non structuraux et équipements


ris n
to tio

Généralités
au uc

D’un point de vue parasismique, la conception des éléments non structuraux ou


des équipements dans un bâtiment doit être guidée par les principes généraux
ns rod

suivants :
••optimisation de la masse :
Le séisme engendre dans une structure des actions de type inertiel, c’est-à-dire
qui sont liées à la mise en mouvement des masses. Dans le choix des équipe-
sa p

ments, systèmes constructifs, façades, etc, qui ne participent pas à la stabilité


re

du bâtiment, une bonne conception parasismique passe par une recherche


des solutions les plus légères.
••choix de l’emplacement :
e

Les actions sismiques dans un bâtiment s’accroissent au fur et à mesure que


ut

l’on s’éloigne du sol (effet d’amplification dynamique). Il faudra donc toujours,


dans la mesure du possible, chercher à positionner les équipements lourds
To

(compresseurs, équipements techniques,…) aussi proches que possible du sol,


les meilleurs emplacements, d’un point de vue parasismique, étant la dalle de
fondation, voire même un sous-sol.
Quand un placement en hauteur ne peut être évité, sur la toiture par exemple,
le positionnement en plan peut avoir un impact sur le comportement sismique
global du bâtiment et doit donc être pris en considération. Il est préférable de
minimiser l’excentricité de cette masse, qui génère une torsion d’ensemble, en
la positionnant au plus près du centre des raideurs de la structure.

48
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

i te
n d
io er
Figure 18 : effet de torsion important

at int
dû à l’emplacement excentré d’un équipement lourd en toiture
en présence d’un diaphragme horizontal en toiture
ris n
to tio
••résistance sous actions sismiques :
Les éléments non structuraux qui sont susceptibles en cas de rup-
ture de blesser ou de tuer des personnes doivent être dimension-
au uc

nés pour résister aux actions d’un séisme. Cette exigence concerne
en premier lieu les attaches de ces éléments. Une méthode simpli- cf. 4.3.5.2 de l’EN
ns rod

fiée est disponible dans l’Eurocode 8 pour les éléments non struc- 1998-1
turaux courants.
sa p

Les équipements ne sont pas soumis aux exigences de la réglementa-


re

tion parasismique (cf. p. 32-33), sauf éventuellement ceux identifiés par


le maître d’ouvrage comme impératifs au fonctionnement post-séisme
des bâtiments de la catégorie d’importance IV. De ce fait, la probléma-
e

tique des équipements concerne essentiellement celle de leur masse et


ut

de leur position qui influencent la réponse globale de la structure qui les


supporte.
To

Dans le cas d’équipements très lourds placés en hauteur, le bon sens


commande tout de même de se préoccuper a minima des attaches de
ces équipements sur leur support sous l’effet des actions sismiques.

Cloisons et parois extérieures

Les diverses cloisons partitionnant l’espace intérieur ainsi que les parois exté-
rieures du bâtiment sont concernées par les obligations de conception parasis-
mique, dans la mesure où leur chute est susceptible d’occasionner des blessures
ou d’entraver les issues lors de l’évacuation. Il est intéressant de noter que le guide
réglementaire [24] définit les éléments pour lesquels le risque peut être considéré
comme négligeable, ce qui permet de les exclure de la nécessité d’une concep-
tion parasismique. Pour les cloisons verticales fixées par vis, les critères de risque

49
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

négligeable sont les suivants :


••masse surfacique inférieure ou égale à 25 kg/m2 ;
••et hauteur de référence inférieure ou égale à 3,5 m (la hauteur de référence
d’une paroi étant l’altitude de l’arête supérieure par rapport à la surface de
chute – cf. figure 19).

hréférence
hréférence

i te
n d
hcloison

io er
hcloison

at int
ris n
Figure 19 : définition de la hauteur de référence d’une cloison verticale
to tio
au uc

Les cloisons et parois mises en œuvre dans un bâtiment en zone sis-


mique doivent être compatibles avec les déplacements différentiels
attendus au cours du séisme entre les niveaux sur lesquels elles sont
ns rod

fixées. Le fabricant du système mis en œuvre doit normalement fournir


les données permettant de vérifier cette compatibilité.
sa p

En fonction des matériaux utilisés, les prescriptions suivantes peuvent être formulées :
re

Façade métallique
Parmi les nombreuses solutions existantes pour réaliser les parois de bâtiments
e

industriels, les systèmes de bardages en acier sont couramment utilisés en raison


ut

de leurs qualités, leur facilité de montage et leur prix modéré. Ils constituent aussi
une réponse optimale lorsque le bâtiment doit prendre en compte la protection
To

parasismique. Ils sont en effet légers, ce qui minimise leur impact sur le reste de la
structure, et ductiles, ce qui leur permet de s’adapter aux déformations de l’ossature.

Lorsqu’une façade métallique est adoptée, la principale précaution


parasismique qu’il faut prendre, consiste à vérifier la tenue des élé-
ments constitutifs de la paroi sur l’ossature. Cette vérification dépend
cf. 4.3.5.2 de l’EN du système employé (panneaux sandwiches, cassettes métalliques,
1998-1 tôles fixées sur lisses …) et peut être effectuée avec la méthode simpli-
fiée de l’Eurocode 8.

La vérification de résistance porte aussi sur tous les éléments secondaires qui
sont nécessaires pour transférer les charges de la paroi vers la structure primaire :
montants, lisses, pannes en toiture.

50
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Le cas échéant, la conception et la réalisation des assemblages des éléments


secondaires ne doivent pas entraver le fonctionnement dissipatif de la structure
primaire.

Des règles professionnelles existent pour la fabrication et la mise en


œuvre des bardages acier utilisés pour la réalisation des cloisons et
parois extérieures [25], [26]. Elles intègrent en particulier des disposi-
tions pour les bardages en zones sismiques.

i te
Maçonnerie

n d
Les parois extérieures ou les cloisons internes réalisées par maçonnerie, de type

io er
briques ou parpaings, sont des solutions courantes pour les bâtiments industriels,
en particulier pour la réalisation de murs coupe-feu. Du point de vue de la concep-

at int
tion parasismique du bâtiment, de telles solutions présentent l’inconvénient d’une
masse relativement importante et d’une faible ductilité.

Les parois à base de maçonnerie doivent être conformes aux exi-


ris n
cf. 9.2 de l’EN
gences du chapitre 9 de l’EN 1998-1, qui indique en particulier les
to tio
1998-1
valeurs minimales de résistance des blocs de maçonnerie et de résis-
tance du mortier.
au uc

Des dispositions constructives particulières sont en outre à prévoir : cf. 9.5.2 (1) et
un chaînage doit ainsi être réalisé sur tous les bords libres des parois 9.5.3 (4)
ns rod

de l’EN 1998-1
maçonnées.

Des interactions des parois maçonnées avec la structure métallique existent et


sa p

peuvent nécessiter une attention particulière. Ainsi, la paroi à base de maçonnerie


n’est généralement pas auto-stable dans la direction perpendiculaire à son plan,
re

en particulier vis-à-vis des actions sismiques. Il convient donc en général de repor-


ter les actions hors plan correspondantes sur la structure résistante du bâtiment.
e
ut

En outre, quand le bâtiment est conçu pour avoir un comportement dissipatif,


procuré par les zones dissipatives se formant dans l’ossature métallique, les
To

parois en maçonnerie ne doivent pas venir entraver le fonctionnement ductile de


la structure. Les déplacements de l’ossature métallique ne doivent ainsi pas être
empêchés par les murs maçonnés, ce qui implique, plus particulièrement, de ne
pas remplir de mortier les jeux prévus entre les parois et l’ossature.

Verrières
L’utilisation de verrières pour réaliser des parois du bâtiment (façades externes ou
toiture) est moins courante que les dispositions précédentes. La présence d’une
verrière peut avoir un impact sur la conception globale de la structure dans la
mesure où les exigences de déplacement qui en découlent sont plus sévères, ces
dernières doivent être précisées par le fournisseur du système. Il faut en effet
garantir le maintien des éléments en verre sous l’action du séisme de référence.
Le recours à la ductilité pour la conception globale du bâtiment peut être limité
par la présence des verrières.

51
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
© Waltefaugle

ris n
to tio
Figure 20 : différentes parois sur un bâtiment
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To
© cticm

Figure 21 : différentes parois sur un bâtiment

Éléments de toiture
Tous les éléments de couverture doivent faire l’objet d’une analyse sismique [24].
Cette analyse est en général fournie par le fabricant (Avis Technique, DTU, …) qui
précise en outre les conditions de pose et les accélérations ou zones sismiques
couvertes [44].

Il est à noter que les équipements en toiture (comme tous les équipements) ne
sont pas visés par la réglementation parasismique, ce qui concerne en particulier
les panneaux photovoltaïques rapportés. Par contre, quand ces panneaux solaires

52
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

sont intégrés en toiture, ils assurent une fonction de clos couvert et tombent de
facto dans la catégorie des éléments non structuraux : la démonstration de leur
bonne tenue sous action sismique doit alors être effectuée.

Autres éléments

Garde-corps
Il n’est pas nécessaire de démontrer la résistance sismique des garde-corps métal-

te
liques [24].

i
Acrotères

n d
Il n’est pas nécessaire de démontrer la résistance sismique des acrotères métal-

io er
liques [24].

at int
Plafonds suspendus
D’une manière générale, les éléments d’un plafond suspendu doivent faire l’objet
d’un dimensionnement parasismique, pour les bâtiments industriels en zone sis-
ris n
mique [24]. Cependant, pour les plafonds suspendus à l’aide d’une ossature dont
to tio
la hauteur de chute reste inférieure à 3,5 m et dont la masse surfacique n’excède
pas 25 kg/m2, le risque est considéré comme négligeable et l’analyse sismique
au uc

n’est pas nécessaire.

Éléments rapportés
ns rod

Les auvents rapportés doivent être justifiés vis-à-vis de l’action sismique si leur
longueur en porte-à-faux dépasse 1,5 m ou si leur masse surfacique excède
25 kg/m2 [24].
sa p
re

Clôtures
Les clôtures ne font pas partie du cadre bâti et ne sont donc pas soumises à la
réglementation parasismique.
e
ut

Pont roulant et chemin de roulement


To

La présence d’un pont roulant (ou plusieurs) dans un bâtiment a généralement


des conséquences importantes sur la conception de l’ossature. En effet, la masse
du pont lui-même et de son chemin de roulement peut tout-à-fait être du même
ordre de grandeur que celle de l’ossature qui la supporte. De ce fait, il faut alors
généralement prévoir l’adoption de dispositions particulières permettant la
reprise des charges sismiques spécifiques générées par le pont roulant.

On ne traite ici que les configurations classiques dans lesquelles l’axe du chemin
de roulement correspond à l’axe longitudinal du bâtiment. Les principes généraux
exposés par la suite pourront aisément être adaptés quand d’autres solutions
sont utilisées. L’annexe 2 du guide précise quelques éléments pour la prise en
compte d’un pont roulant dans l’analyse sismique d’un bâtiment.

53
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
© cticm

au uc

Figure 22 : exemple de pont roulant dans un bâtiment industriel


ns rod

Prise en compte des masses

cf. 4.2.4 (2) de Pour le dimensionnement parasismique du bâtiment, les masses


sa p

l’AN de l’EN devant être prises en compte sont (cf. fiche E) :


1998-1
re

••la totalité de la masse du chemin de roulement ;


••la totalité de la masse du pont roulant ;
••une certaine fraction de la masse maximale au crochet du pont,
e

dans la direction verticale quand celle-ci doit être considérée ;


ut

••aucune masse au crochet n’est à considérer dans les deux direc-


To

tions horizontales.

Reprise des charges sismiques dans la direction longitudinale

Dans la direction longitudinale du bâtiment, en supposant que la stabilité de l’en-


semble de la structure provient d’un seul système de stabilité, les forces sismiques
engendrées par le pont roulant et son chemin de roulement sont toutes rame-
nées au niveau de ce dernier. Or les masses correspondantes peuvent être impor-
tantes, y compris par comparaison avec celles totalisées en toiture. En outre, les
poutres du chemin de roulement drainent aussi une part des efforts sismiques
du reste de la structure pour les ramener vers la palée de stabilité. Il convient
donc, dans ce cas général, de prévoir une triangulation spécifique dans la palée au
niveau du chemin de roulement (figure 24).

54
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio

Figure 23 : transfert des charges sismiques par le chemin de roulement


au uc
ns rod
sa p
re
e

Figure 24 : triangulation spécifique pour la reprise des charges sismiques


ut

du chemin de roulement
To

Il faut aussi tenir compte du fait que le chemin de roulement se trouve décentré
par rapport au plan triangulation par lequel les charges sismiques sont transfé-
rées aux fondations. Il est donc nécessaire de prévoir un dispositif particulier pour
compenser cette excentricité, dispositif qui est aussi nécessaire pour le transfert
des charges générées par le fonctionnement normal du pont roulant. Les figures
24 et 25 montrent un exemple typique de triangulation du chemin de roulement.

55
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Forces de stabilisation
des autres travées
Chemin de roulement

te
Poteau

i
n d
Direction de
l’action sismique

io er
Figure 25 : reprise de l’excentricité du chemin de roulement – Vue en plan

at int
Poutre du plan
ris n vertical de stabilité
to tio
Triangulation
par cornière
au uc

Chemin
de roulement
ns rod
sa p

Corbeau
re
e
ut
To

Poteau

Figure 26 : reprise de l’excentricité du chemin de roulement – Vue en élévation

En outre, il faut mentionner le fait que des butées doivent être prévues aux extré-
mités du chemin de roulement. La charge sismique pour le dimensionnement de
la butée peut être estimée en considérant le pont roulant positionné contre les
butées au moment du séisme.

56
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Pour les cas courants, il n’est pas nécessaire de prendre en compte pour
les butées un effet dynamique dû à un éventuel impact du pont roulant.
On peut en effet estimer que les forces de tamponnement accidentel
déjà prévues par la norme Eurocode 1-3 sur les ponts roulants suffisent à
couvrir les charges dans les butées qui résulteraient d’un tamponnement
sous séisme.

te
Reprise des charges sismiques dans la direction transversale

i
n d
On se place ici dans l’hypothèse où la stabilité du bâtiment dans la direction trans-
versale est assurée par effet de portique. Dans ce cas, pour le séisme agissant

io er
dans cette même direction, le comportement de la structure dépend essentielle-
ment de la présence ou non de poutres au vent longitudinales en toiture :

at int
••en l’absence de poutres au vent longitudinales, chaque portique agit indépen-
damment et doit être capable de reprendre les charges sismiques générées
par le pont roulant. De ce fait, il est nécessaire de traiter chaque portique pour
ris n
la position la plus défavorable du pont roulant ;
to tio
••la présence de poutres au vent longitudinales confère au bâtiment un compor-
tement d’ensemble. Il faut considérer la position la plus défavorable du pont
au uc

roulant, c’est-à-dire celle qui génère la plus grande excentricité structurale,


donc la torsion globale la plus élevée. Cette position correspond en général à
l’extrémité du chemin de roulement6.
ns rod

Outre le comportement sismique global, il est aussi nécessaire de se préoccu-


per des détails constructifs qui vont permettre le transfert des charges sismiques
sa p

jusqu’à l’ossature du bâtiment. Compte tenu des jeux nécessaires au fonctionne-


ment du pont, les joues des galets ne peuvent pas être en contact simultanément
re

sur les deux poutres de roulement : aussi il faut considérer pour le dimensionne-
ment de ces détails constructifs que toutes les charges sismiques transversales du
e

pont roulant ne sont reprises que d’un seul côté. Pour la conception sismique, les
ut

points suivants doivent faire l’objet d’une attention particulière :


••les rails de guidage et leurs fixations (crapauds …) doivent être vérifiés pour
To

les efforts sismiques qu’ils subissent. Les constructeurs de rails et d’attaches


fournissent en général les éléments nécessaires à cette vérification ;
••la poutre de roulement doit reprendre en flexion la charge sismique du pont,
en considérant la position la plus défavorable (cf. figure 27). Hors le cas des tra-
vées avec treillis de reprise de l’excentricité (comme illustré sur la figure 25), on
doit considérer à cet effet les seules caractéristiques de la semelle supérieure7,
à l’exclusion en particulier de celles du rail. L’annexe 2 donne des éléments
pour déterminer la position dimensionnante du pont roulant et pour effectuer
cette vérification ;

6) La position du charriot sur le pont influence très peu, a priori, le comportement sismique du
bâtiment.
7) On considère ici la configuration classique d’un pont roulant circulant au-dessus de la poutre
de roulement. Pour d’autres configurations, il convient d’adapter les prescriptions de ce guide.

57
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

••à chaque extrémité des semelles supérieures des poutres de roulement, des
liaisons doivent être prévues et dimensionnées pour transmettre les charges
sismiques vers les poteaux de l’ossature. Les excentrements des charges
doivent être pris en compte (cf. figure 28).

i te
n d
io er
Liaison de la

at int
semelle supérieure
au poteau eg
ris n
ep
to tio
au uc

diagramme du moment
de flexion dans la semelle
supérieure
ns rod

Figure 27 : reprise des charges sismiques transversales du pont vers l’ossature


sa p
re

Maintien de la
e

semelle supérieure
ut
To

Chemin
de roulement

Corbeau

Poteau

Figure 28 : maintien de la semelle supérieure

58
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Assemblages
La conception et le dimensionnement des assemblages d’un bâtiment industriel
dépendent fortement du type de comportement, dissipatif ou non, adopté au
départ du projet. Ces aspects sont donc traités dans les chapitres suivants.

Pieds de poteaux et fondations

te
Ce chapitre concerne les prescriptions générales qu’il est recommandé de suivre
pour la conception, le dimensionnement et la réalisation des pieds de poteaux, et

i
par extension des fondations. Ces prescriptions sont générales et ne dépendent

n d
pas du type de comportement ni du niveau de ductilité que le concepteur souhaite

io er
associer à la structure du bâtiment. Il est bien évident cependant que certains des
aspects abordés ici seront d’autant plus importants qu’il sera fait recours à la duc-

at int
tilité pour assurer la résistance du bâtiment.

Les aspects spécifiques liés à un comportement dissipatif du bâtiment sont vus


ris n
ultérieurement.
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
© cticm

ut

© cticm
To

Arrachement d’une longrine métallique mal ancrée dans le radier

Figure 29 : une mauvaise conception des fondations peut conduire à la ruine de la structure
Séisme en Émilie-Romagne – Italie – Mai 2012
(photo cticm)

Reprise des moments fléchissants

L’adoption de pieds de poteaux encastrés, si elle permet de limiter la déforma-


bilité latérale de la structure, a pour conséquence de ramener des moments de
flexion au niveau des massifs de fondation. Ces moments se décomposent alors
en compression locale du béton et en efforts axiaux de traction, généralement
très importants, dans les tiges d’ancrage. In fine, le transfert de ces efforts de

59
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

traction des tiges vers le béton nécessite l’adoption de dispositions particulières


qui grèvent notablement le coût de revient final des fondations.

Il existe déjà des ouvrages traitant de la conception des pieds de poteaux encas-
trés vers lesquels le lecteur est renvoyé pour un exposé plus détaillé ([29], [30]). Le
chapitre « Tiges d’ancrage » ci-dessous donne quelques indications concernant la
reprise des efforts de traction dans les tiges d’ancrage.

Pour les pieds de poteaux encastrés, il n’est généralement pas nécessaire

te
de prendre en compte l’effet éventuel d’une semi-rigidité de la fondation
dans l’analyse sismique de la structure : cette dernière a le plus souvent

i
n d
un effet favorable sur le niveau des actions sismiques engendrées.

io er
Reprise des efforts de traction

at int
Lors du dimensionnement parasismique d’une ossature, il est important de ne
pas perdre de vue le caractère cyclique des actions sismiques. À ce titre, une
ris n
charge axiale dans un poteau générée par le séisme doit toujours être considérée
pour son effet le plus défavorable, que ce soit en traction ou en compression. Il
to tio
est donc tout à fait envisageable que les sollicitations transmises par un pied de
poteau vers son massif de fondation contiennent une composante de traction éle-
au uc

vée. Dans ce cas, des efforts de traction, éventuellement de valeur importante, se


développent dans les tiges d’ancrage, pour empêcher le soulèvement de la struc-
ture. Des indications sont données dans le chapitre suivant à ce sujet.
ns rod

Tiges d’ancrage
sa p

Les simples tiges droites (figure 30 a)) transmettent les efforts vers le béton de la fon-
re

dation par adhérence, elles ne suffisent généralement pas pour les efforts de trac-
tion générés par les actions sismiques. De même, bien que plus efficaces, les tiges
recourbées avec clé d’ancrage (figures 30 b) et c)) ne sont pas capables de reprendre
e

des charges de traction importantes, et peuvent donc s’avérer insuffisantes.


ut

Pour transmettre des valeurs élevées de traction, il faut envisager des tiges avec
To

plaques d’ancrage (figure 30 d)) ou des tiges arrimées sur un sommier noyé dans le
béton par le biais de têtes marteaux (figure 30 e)).

a) b) c) d) e)
droite recourbée recourbée avec à tête
à contre- plaque marteau
courbure d’ancrage + sommier
Figure 30 : différentes tiges d’ancrage

60
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Reprise des efforts tranchants

Il est généralement possible d’avoir recours à trois méthodes différentes pour


transférer les efforts de cisaillement d’un pied de poteau vers un massif de fon-
dation. Ces méthodes sont rappelées ci-dessous, en soulignant les particularités
liées aux charges sismiques transmises.

Par frottement

te
L’effort tranchant obtenu en situation sismique peut être transféré par simple
frottement entre la platine d’extrémité du pied de poteau et le mortier du joint

i
de scellement. Compte tenu des faibles charges verticales sur les poteaux des

n d
bâtiments industriels courants, il est probable cependant que le recours à cette

io er
méthode ne soit limité à des valeurs modérées de l’effort tranchant.

at int
La valeur de résistance est obtenue en multipliant la charge verticale agissant
au niveau du pied de poteau étudié par le coefficient de frottement, la valeur de
ce dernier étant généralement admise comme égale à 0,3 pour un contact acier
ris n
sur béton. La charge verticale considérée doit être la plus défavorable pouvant
to tio
survenir, c’est-à-dire celle correspondant à la somme des charges verticales non
sismiques à laquelle est retranchée la valeur maximale de l’effort axial généré
par le séisme dans le poteau. En effet, l’action sismique est cyclique alternée et
au uc

l’effort axial généré par le séisme de calcul dans un poteau doit être considéré
alternativement comme une traction ou comme une compression. Cette exigence
ns rod

s’applique même lorsque l’Eurocode 8 permet de ne pas prendre en compte la


direction verticale de l’action sismique.

Bien entendu, si après avoir réalisé cette opération, une valeur de traction est
sa p

obtenue, correspondant à un soulèvement au niveau du pied de poteau, il n’est


re

plus possible d’avoir recours au frottement pour transférer l’effort tranchant.


e

Effort axial dans le poteau


ut

de compression

non
Résultante

sismique sismique résultante


To

+ =

Effort tranchant max = 0,3 x résultante


de traction
Résultante

soulèvement

Figure 31 : reprise de l’effort tranchant par frottement

61
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Quand la direction verticale n’a pas été considérée dans l’analyse sis-
mique du bâtiment, la descente de charge dans les pieds de poteaux
pour le poids propre, utilisée dans le calcul de reprise par frottement
des efforts tranchants, doit être réduite forfaitairement pas le coeffi-
 a vg 
cient  1 − 0,5 
 g 

te
Par cisaillement des tiges d’ancrage
Sous charges statiques, il est admis de pouvoir transmettre l’effort tranchant par

i
cisaillement des tiges d’ancrage, bien que le béton ait une très mauvaise résis-

n d
tance à la pression diamétrale. Or le retour d’expérience du comportement des

io er
bâtiments au cours de séismes a montré qu’en raison des cycles alternés d’efforts,
le béton entourant les tiges subit un endommagement très important, conduisant

at int
finalement à une flexion élevée puis à une ruine des tiges d’ancrage. En consé-
quence, il est préférable de ne pas recourir au cisaillement des tiges d’ancrage
seules pour la reprise de l’effort tranchant dans les zones les plus sismiques (zones
4 et 5). En cas d’utilisation en zone sismique, une attention particulière devra être
ris n
accordée à la vérification de la résistance du béton.
to tio

Par bêche d’ancrage


au uc

En pratique, la solution la plus appropriée pour assurer le transfert des charges


sismiques horizontales entre un pied de poteau et son massif de fondation réside
dans l’adoption d’une bêche d’ancrage (cf. figure 32). La disposition classique
ns rod

consiste à souder un court tronçon de profilé sous la platine d’un pied de poteau,
ainsi qu’à pratiquer une réservation adéquate dans le massif. Après scellement,
les forces horizontales sont transmises par contact entre la bêche et le béton du
massif (cf. figures 33 et 34).
sa p
re
e
ut
To

62
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
© cticm

ns rod

Figure 32 : exemple de pied de poteau encastré avec bêche d’ancrage


sa p
re
e
ut
To

Figure 33 : exemple de pied de poteau articulé avec bêche d’ancrage

63
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

En considérant généralement une répartition triangulaire des contraintes de com-


pression entre acier et béton ([29], [30] et [31]), le dimensionnement du pied de
poteau sous l’effet de l’effort tranchant doit alors prendre en compte :
••la limite de compression du béton ;
••la résistance en flexion et en cisaillement de la bêche ;
••la résistance en flexion locale des semelles de la bêche, le cas échéant ;
••la résistance des soudures de la bêche sur la platine ;
••l’augmentation des efforts axiaux dans les tiges due au moment additionnel

te
généré par l’excentrement du centre de force.

i
n d
io er
at int 1/3 h
ris n
to tio

h
au uc

V
ns rod

Figure 34 : reprise de l’effort tranchant par bêche d’ancrage


sa p
re

Par platines préscellées avec bêche d’ancrage


Il est utile enfin de mentionner le dispositif des platines préscellées, couramment
employé en construction métallique. Quand le perçage de la platine d’assise est
e

fait par des trous de diamètre normal (cf. figure 35), l’effort tranchant est transmis
ut

entre platine d’assise et platine de préscellement par le cisaillement de la tige


d’ancrage. Il est ensuite transféré au béton par la bêche d’ancrage soudée sur la
To

platine de préscellement.

64
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

platine d’assise
trou normal
platine de préscellement

bêche

i te
n d
io er
at int
Figure 35 : ancrage avec platine de pré-scellement – Trous normaux

Afin de faciliter le montage, la tolérance de pose est parfois augmentée en pré-


ris n
voyant un perçage de la platine d’assise avec des trous surdimensionnés. Dans ce
to tio
cas, une plaquette est soudée sur la platine après le montage du poteau au droit
de chaque tige, qui transfère la force horizontale de la platine dans la tige. Sans
autre disposition, la force est alors transmise entre les platines par le cisaillement
au uc

et la flexion de la tige (cf. figure 36).


ns rod

Ce fonctionnement combiné en flexion et cisaillement de la tige limite beaucoup


sa résistance et ne constitue pas une très bonne conception parasismique. Dans
les zones de sismicité 4 et 5, d’autres types de solutions sont préférables pour
sa p

empêcher la mise en flexion de la tige, comme souder les deux platines entre elles
après le montage du poteau (cf. figure 37), cette soudure reprenant la totalité de
re

la charge horizontale transmise aux fondations (ou recourir à un système équiva-


lent, par exemple un taquet soudé).
e
ut

platine d’assise
To

trou surdimensionné

plaquette platine de préscellement

bêche

Figure 36 : ancrage avec platine de pré-scellement – Trous surdimensionnés

65
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

trou surdimensionné
soudure platine d’assise
plaquette sur platine de préscellement

i te
n d
io er
at int
Figure 37 : ancrage avec platine de pré-scellement – Trous surdimensionnés et soudure
ris n des platines entre elles

Liaisonnement des fondations


to tio

Il est généralement recommandé de liaisonner entre eux tous les mas-


cf. 5.4.1.2 (2) de sifs de fondation par le biais de longrines ou d’une dalle de transfert. Il
au uc

l’EN 1998-5 est intéressant de noter que l’Eurocode 8 considère qu’un sol de classe
A (c’est-à-dire de type rocheux) joue le rôle d’un liaisonnement.
ns rod

Relier entre elles les fondations n’est cependant pas obligatoire. Pour un bâtiment
industriel, dont les distances entre massifs de fondation sont généralement assez
importantes, l’adoption de longrines est susceptible d’impacter fortement le coût
sa p

des fondations.
re

L’absence d’un liaisonnement entre les massifs de fondation a pour


conséquence de générer des déplacements différentiels au cours d’un
e

séisme, c’est-à-dire que deux massifs indépendants auront tendance


ut

soit à se rapprocher, soit à s’éloigner l’un de l’autre. Ces déplacements


cf. 5.4.1.2 (1) de différentiels introduisent donc des sollicitations supplémentaires dans
To

l’EN 1998-5 la structure, qu’il est nécessaire de prendre en compte.

cf. 3.3 (6) de l’EN L’annexe 3 de ce guide expose succinctement la méthode prévue dans
1998-2 l’Eurocode 8 pour déterminer les déplacements différentiels à consi-
dérer dans les calculs de la structure.

66
SOMMAIRE
Conception et dimensionnement parasismiques des bâtiments industriels

Bâtiment situé sur


un sol de classe A
(toutes zones)
Non

Oui

Oui Bâtiment situé sur


un sol de classe B

te
en zone de sismicité 2

i
Non

n d
io er
Pieds de fondation

at int
reliés par des longrines
ou par un radier

Oui Non
ris n
to tio
Déplacements relatifs entre Prise en compte des
Dimensionnement
fondations négligeables : déplacements relatifs entre
des longrines
aucune disposition fondations dans l’analyse de
au uc

ou du radier
particulière n’est requise la structure
ns rod

cf. 5.4.1.2 (2) cf. 5.4.1.2 (6) et (7) cf. 3.3 (6)
EC8 Partie 5 EC8 Partie 5 EC8 Partie 2
sa p
re

Figure 38 : traitement des déplacements relatifs entre points de fondation


d’une structure parasismique
e
ut
To

67
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

68
SOMMAIRE
Bâtiments industriels
à comportement
faiblement dissipatif

i te
n d
io er
Généralités

at int
Lorsqu’un bâtiment métallique est conçu pour avoir un comportement sismique
peu dissipatif, suivant la classe de ductilité DCL de l’Eurocode 8, sa résistance vis-
à-vis des charges sismiques doit être démontrée d’après l’Eurocode 3.
ris n
to tio

Les coefficients de sécurité γM sur la résistance des matériaux


au uc

utilisés pour cette vérification peuvent différer légèrement, en cf. 6.1.3 (1)P de
étant plus faibles, de ceux pour les états limites ultimes non l’EN 1998-I
sismiques. Leur valeur est spécifiée dans l’Annexe Nationale
ns rod

de l’Eurocode 8.

En fonction de la valeur du coefficient de comportement adoptée (q pouvant


sa p

varier entre 1 et 2 en classe de ductilité DCL), il peut en outre être nécessaire de se


re

conformer à quelques exigences supplémentaires. Il convient pour cela de se réfé-


rer aux Recommandations de conception parasismique publiées par la CNC2M
e

[21]. Les paragraphes ci-dessous en reprennent les points essentiels.


ut

Prescriptions communes
To

Quelle que soit la valeur adoptée pour le coefficient de comportement, il est


nécessaire de satisfaire à certaines conditions minimales, concernant principale-
ment l’exécution de la structure :
••les aciers doivent être conformes aux normes indiquées dans l’Eurocode 3 ;
••la qualité des aciers doit être conforme aux exigences de ténacité cf. 6.2 (7) c) de
minimale à la rupture fragile provenant de l’application de l’EN l’AN de l’EN
1993-1-10 ; les Recommandations [21] proposent des critères sim- 1998-1
plifiés, repris dans le tableau 13, pour un domaine d’application res-
treint, généralement suffisant pour couvrir les bâtiments courants ;
••la ténacité du métal d’apport des soudures des assemblages de la structure
primaire doit être supérieure ou égale à celle du métal de base ;

69
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

••tous les éléments de la structure primaire doivent être fabriqués et assemblés


selon la classe d’exécution au minimum EXC 2 suivant la norme d’exécution EN
1090-2 [16].

Epaisseur de la tôle
Altitude Qualité d’acier
(mm)
Structure à la température extérieure
t ≤ 50 JR
H < 500 m
50 < t ≤ 80 J0

te
t ≤ 50 J0
500 ≤ H ≤ 1000 m

i
50 < t ≤ 80 J2

n d
t ≤ 50 J2
1000 < H ≤ 1500 m

io er
50 < t ≤ 80 K2, M, N
Structure (chauffée) à température contrôlée ou dans les DOM

at int
t ≤ 50 JR
50 < t ≤ 80 J0
Tableau 13 : critères simplifiés pour justifier de la conformité des aciers
ris n
aux exigences de ténacité minimale à la rupture fragile
to tio

Règles particulières pour la classe de ductilité DCL


avec q = 1,5
au uc

La classe de ductilité DCL est applicable partout en France, quelle que soit la zone
ns rod

de sismicité, avec une valeur du coefficient de comportement q = 1,5. La seule


restriction concerne les structures pour lesquelles certains éléments de l’ossature
primaire ont des sections de classe 4. En effet, de telles structures ne sont pas
sa p

autorisées en zones de sismicité 3, 4 et 5 avec q = 1,5. Leur réserve de résistance


n’est a priori pas compatible avec q = 1,5 et leur analyse sismique doit être effec-
re

tuée avec une valeur de q = 1.


e

La classe d’une section est définie dans le tableau 5.2 de l’Eurocode


ut

3 Partie 1. Une classe 4 correspond à une section atteignant sa limite


de résistance par instabilité locale avant l’apparition de la première
To

plastification.

Règles particulières pour la classe de ductilité DCL


avec q = 2
Quand la classe de ductilité DCL est utilisée avec une valeur du coefficient de com-
portement q = 2, des exigences supplémentaires doivent être respectées (cf. p. 37
et suivantes). Parmi celles-ci, il faut rappeler que pour les éléments du système
primaire de la structure :
••les assemblages et les pieds de poteaux, y compris les fondations, doivent
être dimensionnés en majorant les efforts de calcul par un coefficient 4/3 (ce
qui revient à les dimensionner avec un coefficient q = 1,5), sauf pour ce qui
concerne la vérification de la résistance au glissement ;

70
SOMMAIRE
Bâtiments industriels à comportement faiblement dissipatif

••les assemblages boulonnés sont nécessairement réalisés en utilisant des bou-


lons précontraints à serrage contrôlé ou éventuellement des boulons plein
trou pour les assemblages travaillant en cisaillement.

Ces deux exigences s’appliquent en particulier aux éléments de triangulation de la


poutre au vent transversale, cette dernière étant un élément essentiel du système
primaire de stabilité.

te
L’interdiction d’avoir un contreventement ne comportant qu’une seule diagonale
alternativement tendue et comprimée, s’applique bien entendu (cf figure 12) et elle

i
concerne en particulier la poutre au vent primaire (poutre au vent dont l’absence

n d
entraînerait l’effondrement de la structure ; cette poutre au vent est disposée

io er
généralement dans le sens transversal) : il faut prévoir une barre tendue et une
barre comprimée pour chaque module triangulé. La conception illustrée sur la

at int
figure 13 n’est pas compatible avec une valeur de q = 2.

Les fiches B et C fournissent des indications respectivement pour les boulons pré-
ris n
contraints à serrage contrôlé et pour les boulons ajustés dits « plein trou ».
to tio

Règles particulières pour la classe de ductilité DCL


au uc

avec q = 1
ns rod

La classe de ductilité DCL8 peut être utilisée avec une valeur de q = 1 en particulier
pour les structures en zones de sismicité 3, 4 ou 5 comportant des éléments pri-
maires de classe 4 ou pour les bâtiments de la catégorie d’importance IV.
sa p
re

Dans ce cas, l’action sismique est déterminée à partir du spectre de


calcul élastique de l’Eurocode 8-1 (cf. fiche A), pondéré par le coefficient cf. 3.2.2.2 de l’EN
d’amortissement η, lui-même obtenu en fonction du pourcentage 1998-1
e

d’amortissement critique ξ. On peut sans autres justifications utiliser cf. relation (3.6) ib
ut

les valeurs du tableau 14, repris de [21].


To

Assemblages soudés Assemblages boulonnés

Structure en acier ξ=2% ξ=4%

Structure mixte acier-béton ξ=4% ξ=4%

Tableau 14 : pourcentage d’amortissement critique pour les structures en DCL avec q = 1

8) Bien que cela n’apparaisse pas explicitement dans l’Eurocode 8-1.

71
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

72
SOMMAIRE
Fiche B

Fiche B : utilisation de boulons


précontraints à serrage contrôlé
pour les assemblages boulonnés
en construction parasismique

te
Généralités

i
Un boulon est un organe d’attache constitué d’une vis et d’un écrou et éventuellement de rondelles. Ce boulon

n d
est dit précontraint à serrage contrôlé lorsqu’un effort initial de traction est imposé dans la tige de la vis

io er
par le serrage du boulon avec une valeur connue dans une marge de tolérance limitée. Pour la reprise de
l’effort tranchant, la traction dans la tige est suffisante pour garantir que la liaison entre les pièces s’effectue

at int
essentiellement par adhérence, de telle sorte que la vis travaille principalement en traction et normalement
relativement peu en cisaillement (même si en fait ce mode de ruine est pris en compte comme une réserve
de sécurité).
ris n
De par son fonctionnement, un assemblage boulonné par boulons précontraints à serrage contrôlé présente
to tio
les avantages d’une meilleure rigidité et surtout d’une très bonne résistance vis-à-vis des charges alternées
(fatigue, ponts roulants, charges sismiques). Pour les bâtiments subissant un séisme, il est bien connu que
le fonctionnement des vis en cisaillement se traduit par des chocs alternés et répétitifs lors de chaque cycle,
au uc

compte tenu des jeux de montage. Parmi les dégâts les plus souvent constatés après séisme figure ainsi en
bonne place la rupture fragile des boulons par cisaillement. Un assemblage boulonné par boulons précon-
ns rod

traints à serrage contrôlé permet normalement d’éviter ce genre de ruine et est donc particulièrement adapté
pour la construction parasismique.

Les principaux inconvénients de ce type d’assemblages résident dans leur surcoût, provenant d’un prix uni-
sa p

taire plus élevé et du nombre plus élevé de boulons, et dans le soin particulier que nécessite leur montage :
les surfaces de contact des pièces à assembler doivent présenter des caractéristiques maitrisées et contrô-
re

lées (coefficient de frottement) et le montage requiert un personnel entraîné et un processus particulier.


e
ut
To

Figure B-1 : fonctionnement d’un assemblage avec boulons précontraints

73
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

te
Figure B-2 : fonctionnement d’un assemblage avec boulons ordinaires

i
n d
Description des produits

io er
Un boulon précontraint à serrage contrôlé (comprenant l’ensemble vis-boulon-rondelle) utilisé en construc-

at int
tion parasismique doit répondre aux exigences de la norme produit NF EN 14399 (qui comprend dix parties).
On distingue trois systèmes différents, tous couverts par la norme et décrits dans le tableau B-1. Il est
obligatoire de placer une rondelle sous l’élément tourné lors du serrage. La précontrainte désirée est en
général obtenue en serrant l’écrou, mais on peut aussi mentionner qu’il existe des rondelles spéciales (DTI)
ris n
indiquant la précontrainte obtenue lors du serrage.
to tio

Les systèmes les plus courants sont les HR et HV. La principale distinction entre ces systèmes réside dans
la différence de la hauteur d’écrou (0,9 d en HR contre 0,8 d en HV, où d est le diamètre nominal de la vis),
au uc

ce qui fait que la défaillance en traction d’un boulon HR non galvanisé sera généralement un mode de ruine
en traction dans la section de la partie filetée (mode ductile) alors que pour le boulon HV on obtiendra un
arrachement des filets entre l’écrou et la vis (mode moins ductile).
ns rod

Cette différence a peu d’importance pour les assemblages travaillant en cisaillement. Par contre, pour les
assemblages dans lesquels les boulons travaillent en extension, le système HR présente une meilleure ducti-
sa p

lité et donc une meilleure réserve de résistance.


re

Système HR Système HV Système HRC


Prescriptions générales NF EN 14399-1 NF EN 14399-1 NF EN 14399-1
Ensemble vis-écrou NF EN 14399-3 NF EN 14399-4 NF EN 14399-10
e

Diamètre M12 à M36 M12 à M36 M12 à M30


ut

Marquage vis-écrou (1) HR HV HRC (2)


Classes de qualité 8.8/8 et 10.9/10 10.9/10 10.9/10
To

Rondelles NF EN 14399-5 ou 6
Marquage rondelles (3) H
semblable aux anciens
semblable aux anciens semblable aux produits
Remarques produits suivant
produits DIN type « TCB »
norme NF
Marquage CE obligatoire
Marque NF (4) application volontaire
(1) en plus du sigle du fabricant et de la classe
(2) soit avec écrou marqué HR, hauteur 0,9 d, soit avec écrou marqué HRD, hauteur 1,0 d.
(3) en plus du sigle du fabricant de l’ensemble vis+écrou+rondelle
(4) la marque NF reste plus exigeante que le marquage CE, elle peut donc demeurer en place
en complément à ce dernier.
Tableau B-1 : systèmes de boulons à haute résistance aptes à la précontrainte
conformes à la norme NF EN 14399

74
SOMMAIRE
Fiche B

Utilisation des boulons précontraints à serrage


contrôlé en construction parasismique
L’utilisation de boulons précontraints à serrage contrôlé dans les assemblages boulonnés est rendue obliga-
toire par l’Eurocode 8 dans les cas suivants :
••en classe de ductilité DCL avec une valeur du coefficient de comportement q = 2, pour les assem-
blages boulonnés des éléments du système primaire de stabilité ;
••en classes de ductilité DCM et DCH, pour les assemblages boulonnés liant les éléments dissipatifs.

te
Pour les autres cas d’assemblages boulonnés, le recours aux boulons précontraints à serrage contrôlé n’est
pas requis stricto sensu par la norme et on peut donc faire usage de boulons ordinaires, de type SB. Il convient

i
n d
cependant de garder à l’esprit les pathologies d’assemblages observées lors des séismes. C’est pourquoi il
semble judicieux, pour les bâtiments situés en zones de sismicité 4 et 5, d’utiliser des boulons précontraints

io er
à serrage contrôlé dans les assemblages travaillant en cisaillement (donc les plus susceptibles de conduire
à des ruines fragiles de boulons ordinaires par cisaillement) même quand ce n’est pas obligatoire, quand ces

at int
assemblages sont dimensionnés par les charges sismiques.

Le tableau B-2 donne une synthèse de l’utilisation rendue obligatoire par le contexte sismique des boulons précon-
traints à serrage contrôlé dans le cas d’un bâtiment industriel à un niveau, avec ou sans ponts roulants.
ris n
to tio

L’utilisation de boulons précontraints à serrage contrôlé peut être rendue obligatoire par
au uc

d’autres critères que le contexte sismique évoqué ici. Ces critères sont en général liés à des
phénomènes cycliques induisant des changements de signe dans les sollicitations reprises par
les assemblages.
ns rod

Dans tous les cas, l’utilisation de boulons dits plein trou dans un assemblage travaillant en cisaillement
peut remplacer celle de boulons précontraints à serrage contrôlé. Dans ce cas, le fonctionnement sans jeu
sa p

de l’assemblage est conservé et le nombre de boulons peut être réduit (résistance en cisaillement et aire de
cisaillement dans la partie lisse), mais un alésage avec de faibles tolérances doit être prévu sur chantier.
re

La résistance de calcul des assemblages utilisant des boulons précontraints doit se conformer aux prescrip-
tions de la Partie 1-8 de l’Eurocode 3, avec les spécificités suivantes :
e

••pour les boulons travaillant en extension (Type E dans le tableau B-2), on utilise la catégorie E1
ut

définie par la clause 3.4.2 b) de la NF EN 1993-1-8 [12] ;


••pour les boulons d’assemblages travaillant en cisaillement (type C dans le tableau B-2), on utilise
To

la catégorie C définie en 3.4.1 c) de la NF EN 1993-1-8, c’est-à-dire que le non glissement de l’assem-


blage doit être démontré sous la combinaison en situation sismique de calcul, ou la catégorie B définie
en 3.4.1 b) de la même norme.

En classe de ductilité DCL avec q = 2, une catégorie C est requise, la vérification de non glissement étant
effectuée sans qu’il soit nécessaire d’appliquer la majoration de 4/3 pour la partie due à l’action sismique
prévue pour le surdimensionnement des assemblages du système primaire.

1) Pour les boulons en extension, les mêmes méthodes de calcul s’appliquent que le boulon soit
précontraint ou non (méthode des tronçons en T de l’Eurocode 3 Partie 1-8, chapitre 6).

75
SOMMAIRE
76
To
Bâtiment industriel à un seul niveau, avec ou sans ponts roulants
stabilisé par portiques et palée de stabilité
ut
e Classe de ductilité
Assemblages boulonnés avec trous normaux,
Type (4) DCL
oblongs ou surdimensionnés
DCM DCH
re
q=1 q = 1,5 q=2
Continuité de traverse de portique par platine
sa p
T/C non obligatoire obligatoire (1) obligatoire (2)
d’about
Continuité de traverse de portique par couvre joints C non obligatoire obligatoire (1) obligatoire (2)
ns rod
Poteau / traverse par platine d’about T/C non obligatoire obligatoire (1) obligatoire (2)
à considérer
en zones de sismicité 4 et 5
au uc
Barre de contreventement palée de stabilité C obligatoire (1) obligatoire (3)
quand les charges sismiques sont
prépondérantes

SOMMAIRE
to tio
Barre de contreventement PAV transversale C non obligatoire obligatoire (1) recommandée toute zones
Barre de contreventement PAV longitudinale C obligatoire si la poutre au vent fait partie du système primaire
ris n
Poteau / corbeau support du chemin de roulement
T obligatoire uniquement hors contexte parasismique, si la classe du pont roulant est supérieure ou égale à S1
par platine d’about
at int
Transmission des efforts horizontaux du chemin de
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

C obligatoire hors contexte parasismique, car transmission de charges de ponts roulants


roulement vers l’ossature
io er
Pannes, lisses et sablières hors poutres au vent T et C non obligatoire
n d
(1) : cet élément fait partie du système primaire de stabilité
(2) : la traverse étant considérée comme un élément dissipatif
i(3) : la diagonale de contreventement étant considérée comme élément dissipatif
(4) : T : assemblage en extension ; C : assemblage en cisaillement
te
Tableau B-2 : utilisation des boulons précontraints à serrage contrôlé dans un bâtiment industriel à un seul niveau
Fiche C

Fiche C : utilisation de
boulons ajustés (plein trou)
pour les assemblages boulonnés
travaillant en cisaillement en
construction parasismique

i te
Généralités

n d
io er
Les boulons ajustés, couramment dénommés plein trou, sont prévus pour que le diamètre nominal du trou
soit égal au diamètre de la partie lisse de la tige du boulon. Le jeu de montage provient uniquement des

at int
tolérances sur les dimensions de la tige et du perçage. Ces jeux sont très faibles et le transfert de l’effort de
cisaillement se fait directement sans glissement, par pression diamétrale entre la tige du boulon (partie non
filetée) et les pièces assemblées. Sous l’effet d’une action sismique, le risque de rupture fragile par chocs
ris n
cycliques est ainsi fortement limité.
to tio

En construction parasismique, une diagonale prétendue avec boulons non précontraints et


au uc

diamètres de trous normaux ne peut en aucun cas être considérée comme équivalente à un
système de boulons plein trou.
ns rod
sa p
re
e
ut
To

Figure C-1 : fonctionnement d’un assemblage avec boulons ajustés

Exigences
Les exigences constructives pour les boulons ajustés plein trou résultent de l’Eurocode 3 Partie 1-8 [12]
(clauses (6) à (9) de 3.6.1), de la norme d’exécution EN 1090-2 [16] (en 6.6.1, 6.6.2 et 8.6) et des recomman-
dations [21] (clause 4.1 (7)).

Pour les boulons ajustés, des boulons non précontraints (EN 15048 [18]) peuvent être utilisés aussi bien que
des boulons aptes à la précontrainte (EN 14399 [17]). Des axes d’articulation peuvent aussi être employés.

Le plan de cisaillement doit être situé dans la partie lisse du boulon, et la longueur de la partie filetée incluse
dans la longueur d’appui d’une des tôles assemblées ne doit pas excéder 1/3 de l’épaisseur de cette plaque.

77
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

t1
plan de
cisaillement
t2

< t2 /3

te
Figure C-2 : plan de cisaillement et limitation de la longueur du filetage

i
n d
En classes de ductilité DCL avec q = 2, DCM et DCH, les boulons calibrés doivent être de classe 8.8 ou 10.9.

io er
Les boulons ajustés doivent être mis en place sans appliquer un effort excessif, et de telle façon que leurs
filetages ne soient pas endommagés.

at int
Résistance ris n
La résistance des boulons plein-trou peut être calculée de la même façon que celle des boulons utilisés dans
des trous ronds normaux (ces derniers avec des jeux selon le tableau 11 de la norme EN 1090-2 [16]). Il est
to tio
néanmoins préférable de considérer une catégorie A voire B (au sens de l’Eurocode 3 Partie 1-8 section 3.4.1),
c’est-à-dire de négliger l’effet du pré-serrage s’il y en a un. De la sorte, on tire pleinement profit de la résistance
au uc

importante des boulons au cisaillement. En outre, comme le plan de cisaillement passe par la partie lisse de la
tige, l’aire de cisaillement est maximisée et ainsi que le coefficient αV du tableau 3.4 de l’Eurocode 3 Partie 1.8.
ns rod

Tolérances et jeux
Le diamètre nominal du trou doit être égal au diamètre nominal de la partie lisse de la tige. Le jeu provient
des seules tolérances de fabrication. La tolérance sur le diamètre du trou doit être conforme à la classe H11
sa p

de l’ISO 286-2 [19] (cf. tableau C-1). La tolérance sur le diamètre de la tige lisse doit correspondre à la
re

classe b11 de la même norme (cf. tableau C-2). Le tableau C-3 indique les jeux mini et maxi pour les
boulons ajustés respectant ces tolérances.
e

Dimensions du trou
ut

Diamètre nominal dn (mm) Valeurs limites dr (mm)


12 ≤ dn ≤ 18 dn ≤ dr ≤ dn + 0,11
To

18 < dn ≤ 30 dn ≤ dr ≤ dn + 0,13
30 < dn ≤ 50 dn ≤ dr ≤ dn + 0,16
50 < dn ≤ 80 dn ≤ dr ≤ dn + 0,19
Tableau C-1 : écarts limites des alésages pour les trous de boulons ou d’axes ajustés
selon classe H11 de la norme ISO 286-2 [19]

Lorsque les pièces à assembler sont galvanisées, le respect des tolérances sur la dimension du
trou implique un perçage après la galvanisation. Dans ce cas, on protège le trou contre les infil-
trations d’eau en privilégiant l’utilisation de boulons précontraints (cf. Normes des boulons).

78
SOMMAIRE
Fiche C

Diamètre de la tige du boulon ou de l’axe


Diamètre nominal Valeurs limites
dn (mm) dr (mm)
12 ≤ dn ≤ 18 dn - 0,26 ≤ dr ≤ dn - 0,15
18 < dn ≤ 30 dn - 0,29 ≤ dr ≤ dn - 0,16
30 < dn ≤ 40 dn - 0,33 ≤ dr ≤ dn - 0,17
40 < dn ≤ 50 dn - 0,34 ≤ dr ≤ dn - 0,18
50 < dn ≤ 65 dn - 0,38 ≤ dr ≤ dn - 0,19

te
65 < dn ≤ 80 dn - 0,39 ≤ dr ≤ dn - 0,20
Tableau C-2 : tolérances sur les diamètres des axes d’articulation

i
n d
et sur le diamètre de la tige des boulons ajustés

io er
selon la classe b11 de l’ISO 286-2

at int
Diamètre d M12 M16 M20 M22 M24 M27 M30 M36
jeu mini (mm) 0,15 0,15 0,16 0,16 0,16 0,16 0,17 0,17
jeu maxi (mm) 0,37 0,37 0,42 0,42 0,42 0,42 0,46 0,49
ris n
Tableau C-3 : jeux pour le montage des boulons ou axes ajustés
to tio
conformes aux classes de tolérances b11/H11

Normes des boulons


au uc

Pour réaliser des assemblages boulonnés avec boulons ajustés, on peut utiliser indifféremment des produits
conformes aux normes suivantes :
ns rod

••boulons aptes à la précontrainte HR selon la norme EN 14399-3 [17] ;


••boulons aptes à la précontrainte HVP selon la norme EN 14399-8 [17] ;
sa p

••boulons aptes à la précontrainte HRC selon la norme EN 14399-10 [17] ;


••boulons non précontraints SB selon la norme EN 15048 [18].
re

Seuls les boulons HVP conformes à la norme EN 14399-8 respectent automatiquement les tolérances néces-
saires pour un usage en boulons ajustés (tableau C-4) et sont donc directement aptes à une telle utilisation.
e
ut
To

Les boulons de HVP selon la norme EN 14399-8 sont identiques aux boulons HV de la norme
EN 14399-4 tout en respectant la classe de tolérance b11. C’est pourquoi cette dernière norme
n’est pas mentionnée ici.

Diamètre d M12 M16 M20 M22 M24 M27 M30 M36


nominal 13 17 21 23 25 28 31 37
ds min. 12,74 16,74 20,71 22,71 24,71 27,71 30,67 36,67
max. 12,85 16,85 20,84 22,84 24,84 27,84 30,83 36,83
ds : diamètre de la tige lisse du boulon - Dimensions en mm
Les tolérances indiquées correspondent à la classe b11.
Tableau C-4 : tolérance sur les diamètres de tige
pour boulon ajusté selon EN 14399-8 [17]

79
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Pour tous les autres boulons, il est nécessaire de spécifier lors de la commande la norme du produit et la
classe de tolérance sur la tige de boulon (plus sévère que celle de la norme).

Enfin, des axes d’articulation peuvent être utilisés en lieu et place des boulons ajustés. La tolérance sur le
diamètre de l’axe doit alors être conforme à la classe b11 de l’ISO 286-2 (cf. tableau C-2). Le diamètre
nominal de l’axe est au minimum de 12 mm.

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

80
SOMMAIRE
Bâtiments industriels à
comportement dissipatif

i te
n d
io er
Principes

L at int
orsqu’un bâtiment industriel est conçu pour avoir un comportement dissipatif
au cours d’un séisme, c’est-à-dire suivant une des classes de ductilité DCM ou
DCH de l’Eurocode 8, une des premières étapes de la conception consiste à
ris n
identifier la position des zones fusibles dissipant l’énergie du séisme. Cette der-
to tio
nière n’est pas libre, mais est imposée par l’Eurocode 8 en fonction du système de
contreventement prévu pour assurer la stabilité latérale de la structure au cours
d’un tremblement de terre. Le niveau de ductilité, représenté par le coefficient de
au uc

comportement q, est lui aussi borné par le choix du système structural : l’Euro-
code 8 impose la valeur maximale du coefficient q en fonction du système de
ns rod

stabilité retenu.

Le concepteur est libre de fixer un niveau de ductilité pour son bâtiment indus-
triel, c’est-à-dire une valeur du coefficient de comportement q, inférieur à ce que
sa p

permet l’Eurocode 8. En règle générale, il est même plus intéressant, lors de la


re

conception initiale, de partir de valeurs du coefficient de comportement q assez


faibles pour les augmenter progressivement jusqu’au point optimal.
e

Il existe en effet pour chaque bâtiment une valeur seuil du coefficient q au-delà
ut

de laquelle la ductilité n’apporte plus rien, voire même devient contre-productive.


C’est en particulier le cas quand la valeur de q est telle que ce sont les charges de
To

vent qui deviennent prépondérantes.

Il est un écueil important qu’il convient à l’ingénieur d’éviter lors de la conception


parasismique d’un bâtiment à comportement dissipatif. En effet, il n’a souvent été
retenu de ce type de conception que la seule règle qui veut que les sollicitations
sismiques soient divisées par le coefficient de comportement q. Or cette affirmation
n’est vraie que lorsque la structure, et plus précisément les fusibles dissipatifs, sont
optimisés pour la valeur de q visée. En particulier, une erreur courante consiste à
augmenter la valeur de q sans modifier la structure, dans le seul but de diminuer la
descente de charges dans les fondations et donc de réduire le coût de celles-ci. Or,
changer la valeur de coefficient de comportement q dans la note de calcul sans rien
changer dans la conception de la structure ne permet en aucun cas de réduire les
actions sismiques sollicitant les massifs de fondation.

81
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Il est très important de bien apprécier ce point, surtout dans la mesure où il peut
être tentant d’exploiter les valeurs importantes de q permises par les structures
métalliques pour optimiser le coût des fondations (cf. fiche D).

Il faut noter enfin que les valeurs maximales permises du coefficient


cf. 6.3.2 (2), (3)
de comportement q doivent être réduites lorsque le bâtiment n’est
et (4) de l’EN
pas régulier. En particulier, une réduction de 20 % doit être opérée lors
1998-1
d’une irrégularité en élévation, sans qu’il soit nécessaire cependant de
réduire la valeur de q en dessous de 1,5.

te
On considère qu’un bâtiment industriel dépourvu de pont roulant et de mezza-

i
nine est régulier en élévation. Inversement, la présence d’une mezzanine rend

n d
généralement la structure irrégulière en élévation.

io er
Contreventement par portique

at int
Fonctionnement dissipatif
ris n
Lorsque le contreventement d’une structure est obtenu par effet de portique, un com-
portement dissipatif peut être obtenu par la formation de rotules plastiques dans les
to tio
éléments du portique. En règle générale, ces rotules doivent être positionnées dans la
traverse, au droit des liaisons avec les poteaux, la formation de rotules étant norma-
au uc

lement interdite dans les poteaux (c’est la conception dite poutre faible-poteau fort).
ns rod

On parle de rotule plastique lorsque toutes les fibres d’une section


droite soumise à un moment de flexion sont entièrement plastifiées (cf.
figure 39). Si les réserves de ductilité des parois le permettent, la section
peut alors « tourner », en fonctionnant comme une simple articulation.
sa p

Une rotation de la section nécessite une déformation dans le domaine


re

plastique des fibres d’autant plus importante que la fibre est éloignée de
l’axe neutre plastique, ce qui se traduit par une énergie de déformation
plastique. Cette énergie est définitivement absorbée par la structure,
e

dans la mesure où elle n’est pas restituée quand la charge s’inverse.


ut
To

M < Mel M = Mel Mel < M < Mpl M = Mpl

Figure 39 : développement d’une rotule plastique dans une section droite

82
SOMMAIRE
Fiche D

Fiche D : une structure


dissipative ne permet pas une
réduction des charges sismiques
aux ancrages par magie !

te
Pour diminuer la descente de charges sismiques agissant sur un massif de fondation1, il n’est pas suffisant
de modifier la valeur du coefficient de comportement q dans une note de calcul ! Il est intéressant d’illustrer

i
cet axiome à l’aide de l’exemple suivant : une palée contreventée simple a été conçue pour avoir un fonc-

n d
tionnement dissipatif en classe de ductilité DCM, dans un premier temps avec une valeur q = 2. On note NEd

io er
l’effort dans la barre dissipative issue de l’analyse sismique du bâtiment et Npl,Rd la résistance plastique de
cette même barre. L’effort tranchant en pied du poteau sur lequel se rattache la diagonale vaut VEd d’après

at int
l’analyse sismique (cf. figure D-1).

Pour illustrer le propos, on considère les valeurs suivantes : NEd = 985 kN, Npl,Rd = 1175 kN et VEd = 493 kN.
ris n
Pour vérifier la résistance de la diagonale, on doit démontrer que NEd ≤ Npl,Rd. Cette inégalité consiste en réalité
à vérifier que la ductilité de la barre est suffisante par rapport à celle qui sera attendue d’elle au cours d’un
to tio
séisme. Comme l’hypothèse d’un comportement dissipatif a été adoptée, l’effort qui se développera lors d’un
séisme dans la barre est nécessairement égale à Npl,Rd, correspondant à la plastification en traction de celle-
au uc

ci. Si l’effort dans la diagonale n’atteignait pas Npl,Rd, l’hypothèse d’un comportement dissipatif ne serait pas
vérifiée et la valeur du coefficient de comportement ne se justifierait donc pas.
ns rod
sa p
re

NEd xΩ

Npl,Rd
e
ut
To

θ
VEd Effort issu de l’analyse sismique
xΩ
VFd Effort développé au cours du séisme

Figure D-1 : exemple d’une palée avec diagonale dissipative

Pour effectuer le dimensionnement (dit « en capacité ») des éléments non dissipatifs, il faut considérer l’état
de sollicitations internes qui se développe dans la structure sous l’effet d’un séisme, en particulier au mo-
ment où se forme la dissipation d’énergie dans la diagonale. C’est pour cela qu’il faut multiplier l’ensemble

1) ou dans une autre partie non dissipative de l’ossature. Cette fiche insiste principalement sur
le cas des fondations car c’est un point de friction fréquent entre les divers intervenants d’un
projet.

83
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

des charges sismiques obtenues au cours de l’analyse par un coefficient multiplicateur Ω qui fait passer
l’effort dans la barre de NEd (valeur de l’analyse) à Npl,Rd (valeur réellement développée au cours du séisme).

Pour la diagonale dissipative, ce coefficient Ω a pour expression : Ω = Npl,Rd / NEd

Et dans le cas de l’exemple, Ω = 1175 / 985 = 1,19.

Notons que le coefficient Ω est nécessairement supérieur à 1, car l’inverse signifierait que la diagonale n’est
pas correctement dimensionnée.
Pour concevoir la fondation, il faut prendre en compte l’effort tranchant VFd qui est transmis par le pied de poteau

te
quand la diagonale dissipe, c’est-à-dire quand l’effort qu’elle reprend vaut Npl,Rd. On obtient cet effort tranchant
de dimensionnement en multipliant l’effort de calcul VEd par le coefficient de majoration Ω : VFd = Ω VEd. À cela,

i
n d
l’Eurocode 8 ajoute une majoration additionnelle, qui dépend de la nature de l’élément considéré :

io er
cf. clause 4.4.2.6 ••pour un élément de fondation, on multiplie encore par le coefficient γRd, qui représente un
(4) de l’EN 1998-1 sur-dimensionnement destiné à pallier les incertitudes sur le fonctionnement dissipatif (γRd
= 1 si q ≤ 3 et γRd = 1,2 sinon) ;

at int
••pour un élément non dissipatif de la structure hors fondation, par exemple un poteau, on majore
encore les actions sismiques par 1,1 γov, pour prendre en compte entre autres l’écrouissage et la
variabilité des propriétés réelles de l’acier.
ris n
to tio
Finalement, dans le cas traité, l’effort de dimensionnement pour la fondation doit être le suivant :
VFd = γRd Ω VEd = 1 * 1,19 * 493 = 587 kN
au uc

En imaginant que cet effort soit trop important vis-à-vis des fondations (ou que le coût de celles-ci soit trop
élevé quand il s’agit de reprendre cet effort), on pourrait être tenté d’augmenter la valeur de q, puisque la
valeur maximale théoriquement possible pour une croix de Saint-André2 est de 4. Si on remplace q = 2 par
ns rod

q = 4 dans la note de calculs, toutes choses étant égales par ailleurs, en particulier sans changer la section
de la diagonale dissipative, la descente de charges ne change pas et on ne réduit pas le dimensionnement
dans les fondations. La structure ne connaît pas la valeur du coefficient de comportement adoptée dans la
sa p

note de calculs et ne s’adapte pas en conséquence lorsque frappe un séisme !


re

Pour le cas considéré, après changement de la valeur de q, NEd = 985 / 2 = 493 kN (puisque la valeur de q
a doublé). Le coefficient de sur-dimensionnement Ω devient : Ω = 1175 / 493 = 2,38. L’effort tranchant de
calcul dans le pied de poteau vaut VEd = 493 / 2 = 246,5 kN. Et finalement, l’effort de dimensionnement à
e

prendre en compte pour la fondation est : VFd = 1,2 * 2,38 * 246,5 = 704 kN.
ut

Ainsi, non seulement l’effort de dimensionnement de la fondation n’est pas diminué, il a même augmenté par
le biais d’un coefficient de sécurité plus pénalisant !
To

Pour réduire réellement les sollicitations sismiques dans l’ossature et dans les fondations, il faut augmen-
ter le coefficient de comportement et calibrer la barre dissipative pour qu’elle dissipe plus tôt, c’est-à-dire
réduire sa section.

2) Pour un bâtiment régulier en élévation.

84
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

Dans le cas d’un bâtiment industriel, l’effet de portique est obtenu sur cf. figure 6.1 et
un seul niveau, et les rotules plastiques doivent être positionnées aux tableau 6.2
endroits indiqués sur la figure 40. Les valeurs maximales du coefficient de l’EN 1998-1
de comportement q de la structure sont données dans le tableau 15.

Le couplage des portiques et des parois ne doit pas être de nature à


remettre en cause l’apparition des rotules plastiques, et donc le fonc-
tionnement dissipatif. En particulier, dans le cas d’une paroi en maçon-

te
nerie (pignon ou coupe-feu), on veillera à laisser un jeu suffisant entre
les poteaux et le mur qui permette le déplacement en tête prévu dans

i
le calcul.

n d
io er
at int
Rotules
plastiques
ris n
(a) Portique simple nef
to tio
au uc
ns rod

Rotules plastiques
(b) Portique multi-nefs
sa p

Figure 40 : rotules plastiques dans une traverse conférant un comportement dissipatif au portique
re

Conditions de régularité Classes de ductilité


en élévation en plan DCM DCH
e

régulier 4 5,5
ut

régulier
irrégulier 4 5,25
régulier 3,2 4,4
To

irrégulier
irrégulier 3,2 4,2
Tableau 15 : valeurs maximales du coefficient de comportement q
pour une ossature en portique à un seul niveau

L’existence de ces rotules plastiques dans la traverse du portique, qui procure


la ductilité globale au bâtiment, n’est pas sans conséquences. Les paragraphes
suivants énumèrent les différentes exigences qui découlent de ce choix de
conception.

85
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Approvisionnement des traverses de portiques

L’acier constituant la traverse de portique doit répondre à des exi-


cf. 3.2 de l’EN
gences minimales liées au fonctionnement dissipatif de la poutre. Il
1993-1-1
doit en tout premier lieu être conforme aux exigences de l’Eurocode
cf. 6.2 (7) de l’AN 3. Il doit ensuite présenter des ténacités minimales, en fonction des
de l’EN 1998-1 niveaux de températures minimales que peut atteindre la structure.

Enfin, la limite d’élasticité réelle de l’acier doit être connue, de manière

te
cf. 6.2 (3) de l’EN
à vérifier qu’elle ne dépasse pas une certaine limite imposée par l’Eu-
1998-1
rocode 8. Cette précaution vise à garantir que la valeur réelle de la

i
n d
limite d’élasticité, différente de celle nominale utilisée pour les études,
ne remet pas en cause le positionnement des zones dissipatives.

io er
En pratique, cela implique la nécessité de faire établir cette valeur de

at int
cf. 6.11 de l’EN
1998-1 fy (éventuellement par le biais du bordereau de livraison), ce qui peut
représenter une difficulté non négligeable.
ris n
cf. 6.2 (6) et
Les plans d’exécution doivent mentionner la valeur maximale de la
6.11 (2) de l’EN
to tio
limite d’élasticité réelle de l’acier des traverses.
1998-1

Géométrie de la section droite de traverse


au uc

La section droite de la traverse doit pouvoir se déformer suffisamment


ns rod

dans le domaine élasto-plastique de manière à apporter la ductilité suf-


fisante requise par la structure. Or une partie des fibres de la section est
comprimée (flexion), ce qui implique un risque de voilement local. Pour
que ce voilement n’intervienne pas trop tôt et vienne empêcher la dissi-
sa p

cf. tableau 6.3 pation de l’énergie sismique sous forme de plastification, une condition
re

de l’EN 1998-1 est mise sur la classe de la section droite de la traverse – cf. tableau 16.

La classe d’une section droite est définie dans l’Eurocode 3, en fonction


e

cf. tableau 5.2 de de critères d’élancement géométrique des parois constituant la sec-
ut

l’EN 1993-1-1 tion (semelles et âme) et en fonction de la limite d’élasticité de l’acier.


To

Du fait de cette exigence, les profilés reconstitués par soudage (PRS) de dimen-
sions courantes ne sont généralement pas compatibles avec le fonctionnement
dissipatif en classe de ductilité DCM et DCH. L’utilisation de PRS pour des zones
dissipatives nécessite le recours à des épaisseurs de tôle augmentées.

Classes de ductilité Valeurs du coefficient de comportement q Classes de section


1,5 < q ≤ 2 (*) classe 1, 2 ou 3
DCM
2< q ≤4 classe 1 ou 2
DCH q>4 classe 1
(*) on évitera de se trouver dans cette configuration, qui ne présente que peu d’intérêt par
rapport à la classe de ductilité DCL pour un coût a priori nettement plus élevé.
Tableau 16 : classes de section de la traverse en fonction du niveau de ductilité du bâtiment

86
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

Déversement de la traverse

La traverse de portique doit être vérifiée vis-à-vis du déversement, cette


exigence n’étant bien sûr pas propre à la situation sismique. Cependant la
particularité de la vérification tient au fait qu’il faut considérer la traverse
au moment où elle joue son rôle de fusible, c’est à-dire quand se forment
les rotules plastiques dissipatives à ses deux extrémités. La vérification
doit tenir compte de ces conditions aux limites particulières. L’Eurocode 3
cf. 6.3.5 de l’EN
propose de tels critères de vérification, pour le déversement d’une poutre
1993-1-1

te
ayant formé des rotules plastiques à ses deux extrémités.

i
n d
Ceci conduit dans la pratique à placer des systèmes anti-déversement
le long de la traverse, qui maintiennent la semelle inférieure de la

io er
poutre (étant admis ici que la semelle supérieure est déjà maintenue cf. 6.3.5.3 de
par les pannes en toiture (cf. figure 41) et à la condition que ces pannes l’EN 1993-1-1

at int
de maintien se ramènent à un nœud de la poutre au vent transver-
sale). La distance maximale séparant deux maintiens peut être calcu-
lée grâce à l’Eurocode 3.
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

Note : le maintien de la semelle inférieure par un seul bracon permet de garder le schéma sta-
tique de calcul des pannes simplement appuyées.
Figure 41 : maintiens anti-déversement de la traverse du portique

87
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Conception des assemblages

La liaison de la traverse sur les poteaux, quand la traverse est conçue


pour être dissipative, doit être dimensionnée de manière à pouvoir
cf. 6.5.5 de l’EN transmettre les sollicitations se développant dans la poutre quand la
1998-1 dissipation intervient, c’est-à-dire, en l’occurrence, le moment plas-
tique de la section droite de poutre. Il faut en outre tenir compte des
majorations de ce moment plastique, dues à l’écrouissage (coefficient
1,1) et à la valeur réelle de la limite d’élasticité, plus grande que la

te
valeur nominale de calcul (coefficient γov).

i
n d
Il est important de noter que la résistance minimale doit être obtenue pour les
deux sens possibles de l’action sismique, c’est-à-dire en flexion positive et en

io er
flexion négative.

at int
La conception et la réalisation de ces assemblages constituent probablement un
des points les plus délicats du projet lorsqu’il est choisi de conférer un compor-
tement dissipatif au bâtiment. Il est très important d’en vérifier la faisabilité et de
ris n
penser à leur dimensionnement dès les premières étapes du calcul.
to tio

Lorsque les assemblages sont boulonnés, les boulons doivent néces-


cf. 6.5.5 (4) et (5) sairement être précontraints avec un serrage contrôlé. En outre, une
au uc

de l’EN 1998-1 règle spécifique permet de se prémunir du risque de rupture fragile


des boulons en cisaillement.
ns rod

Les soudures des assemblages doivent être conçues avec soin. Pour certaines
d’entre elles, des pleines pénétrations sont nécessaires. La réalisation de ces sou-
dures dépend de la classe d’exécution (au sens de la norme NF EN 1090-2), d’au-
sa p

tant plus élevée que la demande en ductilité est importante.


re

La Figure 42 montre un exemple typique d’assemblage boulonné entre une tra-


verse et un poteau.
e
ut
To

88
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

te

i
n d
io er

at int

ris n
to tio
① soudures semelles-platine soudures pleine pénétration en DCH et DCM
② soudures âme-platine soudures pleine pénétration en DCH, soudures d’angle admises en DCM
au uc

③ soudures gousset-platine soudures pleine pénétration en DCH et DCM


soudures pleine pénétration en DCH
④ soudures gousset-poutre
soudures d’angle admises en DCM
ns rod

⑤ boulons boulons précontraints à serrage contrôlé


⑥ raidisseurs transversaux si besoin (quasiment tout le temps nécessaires)
⑦ doublure d’âme si besoin
sa p

Figure 42 : assemblage boulonné entre un poteau et une traverse avec zones dissipatives
re

Le panneau d’âme du poteau au droit de la liaison est très sollicité en cisail-


cf. 6.6.3 (6) de
e

lement et doit être dimensionné attentivement. Dans la pratique, des rai-


l’EN 1998-1
disseurs horizontaux sont requis dans la plupart des cas. Des doublures
ut

d’âme ou des raidisseurs diagonaux peuvent aussi s’avérer nécessaires.


To

Le renforcement local de la traverse par jarrets constitue une solution particuliè-


rement intéressante pour traiter l’assemblage poteau-traverse. Il permet en effet
d’augmenter la résistance et la rigidité de l’assemblage. Son bénéfice additionnel
est surtout de déplacer la position de la zone fusible dissipative en l’éloignant de la
zone de l’assemblage (cf. figure 43). De ce fait, les soudures de la traverse sur la pla-
tine (ou sur la semelle du poteau, dans le cas d’un assemblage soudé) sont beau-
coup moins sollicitées et soumises au risque de fissuration pendant un séisme.

Dans le cas d’assemblages avec jarrets, des maintiens latéraux de la traverse, au


droit des semelles inférieure et supérieure, doivent impérativement être prévus à
l’extrémité du jarret, au droit de la section où se forme la rotule plastique (cf. figure
43). En outre, des raidisseurs transversaux reliant les deux semelles s’avèrent en
général nécessaires dans cette même section.

89
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Zones dissipatives

Maintiens
anti-déversement

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio

Figure 43 : formation des zones dissipatives dans une traverse renforcée par jarrets
au uc


ns rod


 


sa p
re

 

e
ut


To

① Boulons précontraints à serrage contrôlé


② Gousset raidisseur (si nécessaire)
③ Soudures semelle/platine à pleine pénétration
④ Soudures âme/platine : soudures d’angles admises en DCM, pleine pénétration en DCH
⑤ Soudures âme du jarret sur semelle de traverse : à pleine pénétration en DCH, soudures d’angles admises en DCM
⑥ Soudures semelle jarret/semelle traverse : à pleine pénétration
⑦ Soudures des raidisseurs transversaux : soudures d’angles
Figure 44 : assemblage poteau-traverse en présence d’un jarret
Détails constructifs pour les classes de ductilité DCM et DCH

90
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

Optimisation de la traverse

Afin de limiter le niveau de surdimensionnement des assemblages poteau/poutres


et des parties non dissipatives (ici les poteaux et fondations), il peut être intéres-
sant de réduire localement la résistance plastique en flexion de la traverse, par le
biais d’une réduction de la largeur des semelles (cf. figure 45). Le guide [27] donne
les règles de conception et d’exécution pour une telle disposition.

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e

Figure 45 : réduction de la résistance plastique de la zone dissipative en flexion


par réduction locale de la largeur des semelles
ut

Effets du second ordre


To

Une analyse au premier ordre s’effectue sur la base d’une géométrie non défor-
mée de la structure, donc en négligeant l’effet des déformations.

On appelle « effets du second ordre » la modification de la distribution des sollicitations


dans la structure due au déplacement latéral de celle-ci. La nature des effets du second
ordre est essentiellement non linéaire, c’est-à-dire que les sollicitations et déplacements
de la structure augmentent plus rapidement que les actions les provoquant.

91
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Lorsque la structure est peu sensible aux effets du second ordre et que
ces derniers peuvent être négligés, les méthodes de calcul classiques
cf. 4.4.2.2 (2) à linéaires au premier ordre peuvent être utilisées. Par contre, quand les
(4) de l’EN 1998-1 effets du second ordre sont trop élevés pour pouvoir être ignorés, il
est nécessaire d’envisager des méthodes d’analyse plus sophistiquées,
d’autant plus fastidieuses à mettre en œuvre qu’il faut aussi prendre
en compte l’aspect dynamique des actions sismiques.

Dans une structure dissipative, il est généralement admis qu’augmenter la valeur

te
de coefficient de comportement q accroît la sensibilité d’une structure aux effets
du second ordre. Lors de la mise en pratique d’une conception ductile, il sera donc

i
n d
important de bien maîtriser l’impact éventuel de ces effets.

io er
En général, les effets du second ordre ne posent pas de problème pour les systèmes
triangulés. Pour les stabilités par portiques, ils peuvent par contre rapidement s’avé-

at int
rer problématiques, en particulier pour les configurations à plusieurs niveaux de
planchers ou pour des valeurs élevées du coefficient de comportement q.
ris n
F P F P
to tio
au uc

h
δ
ns rod

Mpo Mt
sa p
re

Moment au premier ordre : Mpo = F h


Moment au second ordre : Mso = P δ
Moment total : Mt = F h + P δ
e

Figure 46 : effets du second ordre


ut

Cas particulier : poutre forte/poteaux faibles


To

Le portique à un seul niveau est la seule exception à l’interdiction de


placer les rotules plastiques dissipatives dans les poteaux. Dans le
cas d’un bâtiment industriel, il est donc possible d’envisager la pré-
sence des zones dissipatives non pas dans les traverses mais dans les
poteaux des portiques.

cf. figure 6.5 de Ce type de configuration est dit alors « poteau faible-poutre forte » et
l’EN 1998-1 se rattache au modèle de pendule inversé dans l’Eurocode 8.

cf. tableau 6.2 de La figure 47 indique l’emplacement des rotules plastiques dans les
l’EN 1998-1 poteaux et le tableau 17 donne les valeurs maximales du coefficient de
comportement qui peuvent être considérées.

92
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

Comme les rotules plastiques sont positionnées dans les poteaux, dont le rôle
est fondamental dans la survie du bâtiment, la ductilité qui peut être espérée est
beaucoup plus faible que pour des rotules dans les traverses. Les valeurs du coef-
ficient de comportement obtenues sont alors finalement très proches de celles de
la classe de ductilité DCL.

En outre, les pieds de poteaux, quand ils sont encastrés, deviennent des assem-
blages de zones dissipatives. Ils doivent donc être dimensionnés en conséquence

te
et être capables de transmettre aux fondations le moment plastique qui se déve-
loppe dans le poteau, majoré par les coefficients de sécurité ad-hoc. Il en résulte

i
n d
donc un coût de fondation a priori très important.

io er
Conditions de régularité Classes de ductilité

at int
en élévation en plan DCM DCH
régulier 2 2,2
ris n
régulier9
irrégulier 2 2,1
to tio

Tableau 17 : valeurs maximales du coefficient de comportement q


au uc

pour une ossature en portique à un seul niveau en « pendule inversé »


ns rod
sa p
re

Rotules plastiques
e

(a) Portique simple nef


ut
To

Rotules plastiques

(b) Portique multi-nefs

Figure 47 : rotules plastiques dans une traverse


conférant un comportement dissipatif au portique

9) Un portique à un seul niveau peut être considéré comme régulier en élévation, quand toute
la masse est ramenée en toiture.

93
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Contreventement par triangulation centrée

Fonctionnement dissipatif

Lorsque la stabilité d’un bâtiment est assurée par des plans de contreventement
par triangulation à barres centrées, le fonctionnement dissipatif de la struc-
ture est obtenu par la formation de zones dissipatives dans les diagonales du
contreventement.

te
Pour une triangulation en croix de Saint-André, la dissipation se forme par plasti-

i
fication de la diagonale tendue, la diagonale comprimée ayant flambé. Cette ins-

n d
tabilité nécessaire à la dissipation d’énergie ainsi que l’alternance préjudiciable du

io er
flambement en compression et de la plastification en traction, limitent la ductilité
disponible : la valeur maximale du coefficient de comportement q est alors égale

at int
à 4 dans le meilleur des cas.

Pour une triangulation en V, la dissipation se forme simultanément dans les


ris n
rotules plastiques engendrées dans la diagonale comprimée par son flambement
to tio
et dans la plastification éventuelle de la diagonale tendue. De ce fait, la ductilité
disponible est encore moins importante et le coefficient de comportement q ne
peut dépasser une valeur maximale de 2,5 (cf. tableau 18). Compte tenu de ces
au uc

valeurs finalement très proches de celles obtenues à moindre coût en classe de


ductilité DCL, ce type de contreventement par triangulation en V ne paraît pas très
ns rod

optimal pour une conception dissipative.

Conditions de régularité en Classes de ductilité


Types de contreventement
élévation DCM DCH
sa p

Croix de régulier 4 4
re

Saint-André irrégulier 3,2 3,2


Diagonales régulier 2 2,5
e

centrées en V irrégulier 1,6 2


ut

Tableau 18 : valeurs maximales du coefficient de comportement q


pour une ossature avec triangulation à barres centrées
To

Diagonale tendue dissipative


Diagonale comprimée
ayant flambé

Figure 48 : fonctionnement ductile d’une palée en croix de Saint-André

94
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

Diagonales tendue
et comprimée dissipatives

te
Figure 49 : fonctionnement ductile d’une palée triangulée avec diagonales en V

i
n d
io er
Dans le cas d’une palée triangulée, ce sont les diagonales des plans de stabilité
verticale qui assurent le fonctionnement dissipatif de la structure. Les diago-

at int
nales de la poutre treillis en toiture constituent un diaphragme horizontal et
doivent être considérées comme des éléments non dissipatifs.
Pour une palée verticale comportant plusieurs niveaux de triangulation,
il faut généralement que la dissipation d’énergie se produise de manière
ris n
homogène sur toutes les diagonales dissipatives. Cependant, dans
to tio
le cas particulier d’une triangulation spécifique pour un pont roulant
(cf. figure 24), dans laquelle le niveau de triangulation inférieur peut être
identifié comme le principal, la dissipation d’énergie peut être concen-
au uc

trée dans ce seul niveau de triangulation. Les diagonales supérieures


doivent alors être dimensionnées comme des éléments non dissipatifs
ns rod

suivant les principes du dimensionnement en capacité.

Approvisionnement des diagonales dissipatives


sa p
re

Les mêmes exigences que pour les traverses s’appliquent pour l’acier des diago-
nales dissipatives de la structure (cf. p. 86).
e

Géométrie de la section droite des diagonales


ut

Pour les triangulations en V, où la dissipation intervient aussi dans la diagonale


To

comprimée, les exigences de classe de section s’appliquent, telles qu’elles ont été
énoncées dans le tableau 16. La classe des sections est évaluée dans ce cas en
considérant une compression pure.

Pour les triangulations en croix de Saint-André, où la dissipation d’énergie inter-


vient uniquement dans les barres tendues, il n’est pas nécessaire de respecter un
critère minimal sur la classe de section.

Conditions sur l’élancement réduit des diagonales

Afin de limiter le risque d’endommagement survenant dans les diago-


cf. 6.7.3 (1) et (2)
nales lors de l’inversion des charges sismiques, l’Eurocode 8 impose
de l’EN 1998-1
une valeur maximale de 2 pour l’élancement réduit des diagonales

95
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

dissipatives, aussi bien pour les contreventements en croix de Saint-


André que pour les triangulations en V.

Pour les croix de Saint-André, le fonctionnement dissipatif reposant


cf. 6.7.3 (1) de
sur un schéma structurel dans lequel la diagonale comprimée est
l’EN 1998-1
flambée, il existe aussi une exigence sur la valeur minimale de l’élance-
ment réduit, fixée à 1,3, afin de garantir le flambement sous compres-
sion et de limiter la surcharge des poteaux précédant le flambement
de la diagonale comprimée.

te
Enfin, il faut noter qu’aucune condition sur l’élancement des barres

i
cf. 6.7.3 (4) de

n d
l’EN 1998-1 n’est exigée pour les bâtiments à 1 ou 2 niveaux, ce qui est le cas de la
plupart des bâtiments industriels traités ici.

io er
at int
L’élancement réduit d’une barre comprimée est par définition la racine
carrée du rapport de la résistance plastique sous charge axiale sur la
charge critique de flambement. Ce paramètre permet de représenter la
sensibilité de la barre au flambement, une valeur supérieure à 1 indi-
ris n
quant une sensibilité élevée à cet effet.
to tio
N pl

N cr
au uc

Conception des assemblages


ns rod

Une des principales difficultés pour une bonne conception en comportement dis-
sipatif d’une structure triangulée se situe dans le dimensionnement et la réalisa-
sa p

tion des assemblages des diagonales dissipatives. Ces liaisons doivent en effet
être conçues pour être capables de transmettre les efforts se développant dans la
re

diagonale au moment où se forme la plastification procurant la dissipation d’éner-


gie. La sollicitation correspondante est donc égale à l’effort normal plastique de la
e

barre, majoré des coefficients permettant de prendre en compte l’écrouissage et


la dispersion des caractéristiques du matériau.
ut
To

Lorsque l’assemblage de la diagonale est boulonné, plusieurs consé-


cf. 6.5.5 (4) de
quences découlent de la formation d’une zone dissipative dans la
l’EN 1998-1 barre assemblée. Tout d’abord, il est nécessaire de prévoir des bou-
lons précontraints à serrage contrôlé (cf. fiche B), travaillant ici en frot-
tement, cette exigence visant à protéger les boulons contre les risques
de rupture par fatigue dite oligo-cyclique (c’est-à-dire intervenant pour
cf. 3.4.1 de un très petit nombre de cycles). Naturellement, l’Eurocode 8 renvoie
l’EN 1993-1-8 le concepteur vers l’Eurocode 3 partie 1-8, consacré aux assemblages,
et plus précisément vers les attaches de catégorie B (résistant au glis-
sement à l’état limite de service) et de catégorie C (résistant au glis-
sement à l’état limite ultime), telles qu’elles sont définies en 3.4.1 de
cette norme. En l’absence d’indications précises dans l’Eurocode 8, il
est recommandé ici d’utiliser la catégorie B pour la classe de ductilité
DCM et la catégorie C pour la classe de ductilité DCH.

96
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

te
© BRI – NLMI [35]

i
n d
io er
at int
Figure 50 : exemple de rupture de boulons
ris n Séisme de Tohoku – Japon 2011

Pour ces attaches fonctionnant en cisaillement, il est possible de rem-


to tio
placer l’utilisation des boulons précontraints à serrage contrôlé par
celle de boulons calibrés (cf. fiche C) dans des perçages à jeu réduits
(dits « plein trou »), qui permettent eux aussi de limiter les chocs alter-
au uc

nés dus aux cycles des charges sismiques. Les tolérances pour la réa- cf. 6.6.1
lisation des boulons ajustés sont précisées dans la norme d’exécution de l’EN 1090-2
EN 1090-2 (cf. fiche C).
ns rod

Une autre conséquence de l’utilisation d’assemblages boulonnés pour les diago-


nales dissipatives découle du trusquinage de la barre. Ces perçages affaiblissent
sa p

localement la section et la résistance de la diagonale y est donc plus faible qu’elle


re

ne l’est dans les sections où se développe la plastification. Il est donc impératif


de prévoir un renforcement local de la section de diagonale, pour reconstituer
la section brute de l’élément de manière à éviter le risque de rupture en section
e

au droit de l’assemblage. Ce type de rupture est d’ailleurs un des modes de ruine


ut

locale les plus couramment observés sur les structures métalliques soumises aux
séismes (cf. figure 51).
To

L’utilisation de cornières simples comme diagonales dissipatives n’est


cf. 3.10.3 (2)
donc pas conseillée car elle s’avère difficile en pratique, la résistance
de l’EN 1993-1-8
en section nette des cornières simples étant fortement pénalisée dans
l’Eurocode 3.

97
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int

© BRI – NLMI [35]


ris n
to tio

Figure 51 : exemple de rupture en section nette


au uc

Séisme de Tohoku – Japon 2011


ns rod

Le renforcement local de l’élément assemblé peut s’obtenir par un dédouble-


ment local de la barre (cf. figure 52) ou par une doublure de la paroi trusquinée
(cf. figure 53). Dans le cas d’une doublure, il est nécessaire de prévoir une soudure
continue sur tout son pourtour.
sa p
re

Il est important de noter que les exigences portant sur les assemblages de diago-
nales concernent aussi bien les liaisons aux extrémités des barres que sur celles
e

éventuellement nécessaires à mi-portée pour établir la continuité au croisement


des diagonales.
ut
To

98
SOMMAIRE
Bâtiments industriels a comportement dissipatif

† „
A-A

te
ƒ

i
n d

io er
at int
� 30 ° A
ris n
fibre moyenne
A de la cornière
to tio
e
au uc

① soudures semelles-platine soudures d’angle ou à pénétration partielle admises


② soudures âme-platine soudures d’angle ou à pénétration partielle admises
ns rod

③ soudures du gousset soudures d’angle ou à pénétration partielle admises


④ boulons platine-poteau boulons précontraints à serrage contrôlé
sa p

⑤ boulons cornière-gousset en DCH, boulons précontraints avec contrôle de serrage et fonctionne-


ment en catégorie C
re

en DCM, boulons précontraints à serrage contrôlé pouvant fonctionner


en catégorie B
e

possibilité d’utiliser des boulons ajustés plein trou à la place des


ut

boulons précontraints (catégorie A).


⑥ raidisseurs transversaux si besoin
To

Figure 52 : assemblage boulonné d’une diagonale dissipative


renforcée localement par un doublement

99
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

e
Ligne de
trusquinage


te
ƒ

i
n d
io er

at int
ris n
to tio
Poutre entret oisée
latéralement
au uc
ns rod

doublure soudée sur l’aile soudure d’angle sur tout le pourtour


① attachée de la cornière
② boulons cornière-gousset en DCH, boulons précontraints à serrage contrôlé et fonctionnement
en catégorie C ;
sa p

en DCM, boulons précontraints à serrage contrôlé pouvant fonction-


re

ner en catégorie B ;
possibilité d’utiliser des boulons ajustés plein trou à la place des
e

boulons précontraints.
ut

③ soudures gousset-poutre soudures d’angle ou à pénétration partielle admises


boulons poutre et gousset sur boulons précontraints à serrage contrôlé et fonctionnement en caté-

To

poteau gorie C

Figure 53 : assemblage boulonné d’une diagonale dissipative


renforcée localement par une fourrure

100
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le
calcul des actions sismiques

i te
n d
io er
Introduction – Domaine d’application

B at int
ien que les phénomènes traités soient complexes à appréhender, l’Euro-
code 8 permet l’utilisation de méthodes simplifiées pour calculer les effets
d’un séisme sur un bâtiment relativement simple. Le présent chapitre s’ins-
ris n
crit dans ce cadre et propose d’adapter la méthode simplifiée dite par forces laté-
to tio
rales aux configurations simples de bâtiments industriels. Les bâtiments concer-
nés peuvent être réguliers en plan mais la méthode permet aussi de couvrir les
configurations irrégulières en plan, comme celles découlant par exemple de la
au uc

présence d’un pont roulant. Les calculs développés ne nécessitent pas de recours
systématique à un logiciel de calcul par éléments finis et restent facilement auto-
ns rod

matisables à l’aide d’un tableur informatique.

La méthode ne traite que la détermination des actions sismiques, conformément


sa p

à l’Eurocode 8 et aux prescriptions de la réglementation française. Les vérifica-


tions de la résistance de la structure en situation de séisme font appel aux autres
re

parties de l’Eurocode et dépassent le cadre de cet ouvrage : elles ne sont donc pas
abordées ici. Les seules justifications exposées concernent celles qui sont spéci-
e

fiques à l’Eurocode 8, à savoir l’état limite d’endommagement et la limitation des


ut

effets du second ordre.


To

Le domaine d’application de la méthode simplifiée proposée ici concerne les bâti-


ments respectant les hypothèses suivantes :
••bâtiment industriel ou à vocation d’entreposage, de commerce ou de loisir ;
••conception parasismique selon la classe de ductilité DCL ;
••forme rectangulaire en plan, avec un élancement inférieur ou égal à 4 ;
••la présence d’une extension est possible, pour peu qu’elle respecte la condi-
tion suivante : la surface comprise entre le contour du bâtiment et le contour
polygonal convexe enveloppant le bâtiment n’excède pas 5 % de la surface du
bâtiment (clause 4.2.3.2 (3) de la NF EN 1998-1) ;
••bâtiment de catégorie d’importance II ou III ;
••bâtiment sensiblement symétrique par rapport à deux plans verticaux
orthogonaux ;

101
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

••bâtiment comportant une nef ou plusieurs nefs, de portées identiques, infé-


rieures ou égales à 35 m ;
••toiture du bâtiment :
- toiture plate ;
- toiture bi-pente, avec une inclinaison de versant inférieure ou égale à 15° ;
- toiture mono-pente, avec une inclinaison de versant inférieure ou égale à
5°, pouvant être assimilée à une toiture plate ;
- quel que soit le type, la toiture est inaccessible, sauf éventuellement pour
entretien et réparation courants (Catégorie H au sens de l’Eurocode 1 [9]) ;

te
••la stabilisation du bâtiment dans la direction perpendiculaire à l’axe de la nef
est réalisée par une série de portiques tous identiques et régulièrement espa-

i
cés, les portiques d’extrémité pouvant être remplacés par des pans de fer sur

n d
pignons ; ces plans de stabilité sont éventuellement reliés entre eux par une ou

io er
plusieurs poutres au vent de long pan ;
••la stabilisation du bâtiment dans la direction de l’axe de la nef est réalisée par

at int
palée contreventée à treillis en X ;
••le bâtiment ne comporte pas de niveaux intermédiaires ;
••le bâtiment peut comporter ou non un pont roulant et son chemin de
ris n
roulement.
to tio

Paramètres
au uc

La méthode proposée est appliquée directement au cas d’un bâtiment, dont les
paramètres sont donnés ici.
ns rod

Bâtiment
sa p

Le bâtiment industriel étudié est une halle rectangulaire, de longueur 35 m et de


re

largeur 16 m. Il est stabilisé longitudinalement par une palée de stabilité et trans-


versalement par 8 portiques tous identiques et régulièrement espacés, reliés entre
eux par deux poutres au vent longitudinales (une par versant). Un pont roulant de
e

charge utile 10 t peut circuler sur toute la longueur de l’ouvrage (cf. figure 54).
ut
To

102
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

9m

i te
m

n d
35

io er
l
ina 16
y ud
ax git m
et lon

at int
ran xe x
sv a
ers
al

Figure 54 : bâtiment étudié


ris n
to tio
Les données pour ce bâtiment sont les suivantes :
••dimensions : L = 35 m x l = 16 m ;
••8 portiques espacés tous les ec = 5 m (nombre de portiques : Np = 8) ;
au uc

••poteaux HEB360, hauteur hc = 9 m, aire de section Ac = 180,6 cm2 et inertie de


flexion Ic = 43190 cm4 ;
ns rod

••traverses de portique IPE 450, aire de section Ab = 98,8 cm2, inertie de flexion
Ib = 33740 cm4 ;
••deux versants symétriques de toiture, inclinés à 4°, soit une hauteur au faîtage
sa p

de 9,56 m ;
re

••la stabilité dans le plan des pignons est obtenue par portique, identique aux
portiques intermédiaires ;
••les pieds de poteaux sont considérés comme articulés ;
e

••les diagonales de contreventement des plans verticaux de la palée de stabilité


ut

sont réalisées par des cornières L 80x80x8, de section Ad = 12,3 cm2 ;


••les diagonales de contreventement des poutres au vent longitudinales sont des
To

cornières L60x60x6 ayant une section dont l’aire est notée Adp et vaut 5,42 cm2 ;
••les paramètres du pont roulant sont :

portée du pont (entre rails) : 15 m

masse du pont hors charriot : mc1 = 6000 kg

masse du charriot : mc2 = 1000 kg

masse au crochet (charge utile) : mh = 10000 kg

entraxe des galets : eg =3m

103
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

course maximale du charriot sur le pont, définie par la distance


maximale entre le centre du charriot et le centre du bâtiment :
ech =7m
••le chemin de roulement est réalisé à l’aide de profilés HEB 300, d’aire de section
Acdr = 112,5 cm2 ; les semelles de ces profilés ont pour dimensions bfcr = 300 mm
et tfcr = 19 mm ; la hauteur de profilé est notée htcr et vaut 300 mm ;
••le chemin de roulement est implanté à une hauteur de 8 m du sol (sur rail) et
hcdr = 7,54 m pour l’axe du corbeau support.

i te
La présence de poutres au vent longitudinales n’est qu’une donnée

n d
du bâtiment traité. Elle ne constitue pas une obligation de conception

io er
parasismique, d’autant plus pour ce type de bâtiments très simples.
L’annexe 5 donne quelques indications pour l’analyse sismique confor-

at int
mément aux prescriptions de l’Eurocode 8 d’un bâtiment similaire qui
ne serait pas muni de poutres au vent longitudinales.
ris n
Paramètres pour l’étude sismique
to tio

On suppose que le bâtiment est implanté en zone de sismicité 4, sur un sol de


classe C, à une altitude de 210 m par rapport au niveau de la mer. Ce bâtiment
au uc

est de catégorie d’importance II. Les données sismiques à considérer sont les sui-
vantes, d’après l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié [3] :
ns rod

••accélération maximale du sol : agr = 1,6 m/s2


••coefficient d’importance : γI = 1,0
••coefficient de sol : S = 1,5
sa p

••périodes de référence : TB = 0,06 s ; TC = 0,4 s ; TD = 2 s


re

Le bâtiment est conçu en classe de ductilité DCL avec une valeur du coefficient de
comportement q = 1,5 pour les deux directions de l’action sismique [21].
e
ut

Bilan de masse
To

Masses permanentes

Il convient dans un premier temps d’effectuer un bilan des masses permanentes


du bâtiment. En considérant que les parois et la toiture du bâtiment sont consti-
tuées avec des bardages représentant une masse surfacique de 25 kg/m2, y com-
pris les éléments secondaires nécessaires à leur tenue (pannes, lisses, etc), on a :
••masse de traverses de portiques : mball = 9952 kg
••masse de poteaux de portiques : mcall = 20415 kg
••masse d’un long pan (hors poteaux) : mlp = 7875 kg
••masse d’un pignon : mpig = 3712 kg
••masse de la toiture (hors traverses) : mtoit = 14034 kg
••masse du chemin de roulement : mcdr = 6182 kg

104
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

La masse totale de l’ossature entraînée lors d’un séisme et que l’on peut de
manière conservative considérer au niveau de la toiture s’obtient alors de la
manière suivante (en ramenant la moitié de la masse des éléments verticaux au
niveau de la toiture) :

mstr  mball  mtoit  mcr 


1
2

mcall  2 mpig  2 mlp 
soit, après calcul : mstr = 51962 kg

te
Compte tenu de la symétrie de ces éléments de structure, leur centre de masse
est situé au centre géométrique du bâtiment.

i
n d
Les masses du bâtiment que l’on peut rattacher au niveau du sol ne sont

io er
pas à prendre en compte dans le calcul des actions sismiques agissant
sur la structure.

at int
ris n mtoit = 14034 kg
to tio
au uc

mball = 9952 kg
ns rod
sa p
re

mpig = 3712 kg
e
ut

mcall = 20415 kg
To

mlp = 7875 kg
mcdr = 6182 kg

mc = 7000 kg

mlp = 7875 kg

mpig = 3712 kg

Figure 55 : bilan de masse

105
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Masses liées aux charges variables gravitaires

Outre les masses permanentes, le dimensionnement parasismique de


cf. 3.2.4 (2) la structure doit prendre en compte la présence d’une certaine pro-
de l’EN 1998-1 portion des masses associées aux charges variables gravitaires, en
général liées à l’exploitation du bâtiment (dites masses variables par
la suite).

Le coefficient de proportion des masses associées aux charges variables

te
cf. 4.2.4 de l’EN
est le coefficient de combinaison pour les actions variables, il est noté ψE,i. Il
1998-1
se calcule à partir de la relation suivante :

i
n d
ψE,i = φ ψ2,i (2)

io er
at int
Où ψ2,i est le coefficient définissant la valeur quasi-permanente de l’action variable
i et φ est un coefficient défini par le tableau 4.2 de l’EN 1998-1.

Le tableau E-2 de la fiche E donne les valeurs du coefficient ψE pour les charges
ris n
variables usuelles des bâtiments à risque normal.
to tio

Pour le bâtiment étudié, plusieurs masses variables sont à considé-


au uc

rer et tout d’abord celles concernant le pont roulant. Le coefficient φ


cf. 4.2.4 (2) de imposé pour le pont roulant seul est égal à 1, et la masse du pont
l’AN de l’EN (mc = mc1 + mc2 = 7000 kg) est donc à intégrer en totalité dans l’analyse
ns rod

1998-1 sismique du bâtiment. Quant à la masse suspendue, il faut différencier


les directions de l’action sismique :
••dans les directions horizontales, φ = 0 et la masse mh n’est pas à prendre en
sa p

compte dans les calculs sismiques ;


••dans la direction verticale, à défaut d’indications plus précises dans les documents
re

du marché, il faut considérer une fraction de masse de 20% de la charge utile.


e

Dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire d’effectuer une analyse sis-
ut

mique dans la direction verticale. Pour le bâtiment étudié, compte tenu


des critères définis par la clause 4.3.3.5.2 (1) de l’Eurocode 8-1, cette ana-
To

lyse n’est pas requise.

Pour les masses variables affectant la toiture, on distingue :


cf. 6.3.4 de l’EN ••les masses liées à l’exploitation du bâtiment ; ici, la toiture est inacces-
1991-1-1 sible, donc de catégorie H, c’est-à-dire que les seules charges d’exploi-
tation sont liées à l’entretien. Dans ce cas, le coefficient ψE à considé-
cf. tableau A1.1
rer est nul (cf. tableau E-2) et il n’y a pas de masse supplémentaire à
de l’EN 1990
rajouter pour l’analyse sismique.
••concernant la neige, la fraction ψE à prendre en compte est là aussi nulle car le
bâtiment est implanté à moins de 1000 m d’altitude (cf. tableau E-2).

106
SOMMAIRE
Fiche E

Fiche E : fraction des masses


liées aux charges d’exploitation
gravitaires à prendre en compte
dans l’analyse sismique d’un
bâtiment

i te
n d
io er
La fraction ψEi des masses liées aux charges d’exploitation gravitaires à prendre en compte dans un calcul
sismique se détermine par l’équation (cf. clause 4.2.4 (2)P de la NF EN 1998-1) :

at int
ψEi = φ ψ2i

où : φ est un coefficient défini par le tableau 4.2 de la NF EN 1998-1 (et son Annexe nationale)
ris n
ψ2i est le coefficient définissant la valeur quasi-permanente de l’action variable
to tio

Le tableau E-2 fournit une synthèse des valeurs possibles pour les charges d’exploitation courantes, tandis
que le tableau E-1 en précise l’origine.
au uc

Origine des valeurs


ns rod

Charges d’exploitation φ ψ2
Catégorie A – D
Tableau 4.2 Tableau A1.1 NF EN 1990
Catégorie E1
sa p

NF EN 1998-1
Catégorie E2 Tableau A1.1 AN NF EN 1990
re

Clause 4.2.4 (2) Clause 4.2.4 (2)P – Note


Ponts roulants
de l’AN NF EN 1998-1 de l’AN NF EN 1998-1 : 2013
e

Catégorie F Tableau A1.1 NF EN 1990


Tableau 4.2
ut

NF EN 1998-1 Clause 4.2 (1) de l’AN


Charges de neige
de la NF EN 1991-1-3
To

Tableau E-1 : origine des valeurs pour la formule du coefficient ψE

Pour un bâtiment industriel, on considérera toujours une occupation corrélée des locaux, le cas échéant.

Dans le cas d’un bâtiment abritant des locaux de plusieurs catégories d’usage, on prend pour la
toiture le coefficient ψE le plus défavorable.

107
SOMMAIRE
Charges d’exploitation, Catégories d’après la NF EN 1991-1 φ ψ2 ψE

108
à occupation corrélée 0,8 0,24
Étages 0,3
To
à occupation indépendante 0,5 0,15
Catégorie A : habitation
inaccessible (catégorie H) 0 0
Toiture 1
accessible (catégorie I) 0,3 0,3
ut
e à occupation corrélée 0,8 0,24
Étages 0,3
à occupation indépendante 0,5 0,15
Catégorie B : bureaux
inaccessible (catégorie H) 0 0
Toiture 1
re accessible (catégorie I) 0,3 0,3
à occupation corrélée 0,8 0,48
Étages 0,6
sa p
à occupation indépendante 0,5 0,30
Catégorie C : lieux de réunion
inaccessible (catégorie H) 0 0
Toiture 1
accessible (catégorie I) 0,6 0,6
ns rod
Étages 1 0,6 0,6
Catégorie D : commerce inaccessible (catégorie H) 0 0
Toiture 1
accessible (catégorie I) 0,6 0,6
au uc
Catégorie E : stockage et bâtiments industriels

SOMMAIRE
E1 : Stockage 1 0,8 0,8
to tio
E2-a : Installation et unités de production 1 1 1,0
E2-b : Matériels roulants lourds liés à la manutention des produits ou à l’entretien des machines 1 0,3 0,3
ris n
E2-c : Personnel, approvisionnement en produits, déchets et matériel roulant léger, liés au fonctionnement des machines 1 0,6 0,6
Ponts roulants :
at int
Masse propre du pont roulant (poids Qc) 1 1 1
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Masse soulevée (poids Qh) directions horizontales 0 - 0


io er
direction verticale 1 0,2 0,2
n d
Catégorie F : zone de trafic, véhicules de poids ≤ 30 kN (Parkings …) i 1 0,6 0,6
Altitude du inférieure à 1000 m 0 0
Charges de neige 1
te
terrain supérieure à 1000 m 0,2 0,2
Tableau E-2 : fraction des masses liées aux charges d’exploitation gravitaires à prendre en compte dans l’analyse sismique
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

À tite d’exemple, on se propose ici de calculer la masse de


neige à prendre en compte pour le même bâtiment, implanté
à 1100 m d’altitude, en région de neige E. Pour cette région, cf. carte neige
la valeur caractéristique de la charge de neige au sol, à 200 m de l’AN de l’EN
1991-1-3
d’altitude, vaut sk = 1,4 kN/m2. Le supplément de charge dû à
l’altitude est donné par (où A est l’altitude d’implantation en
m) :

te
7A
s2   4,80 = 2,9 kN/m2
1000

i
cf. 5.2 (3)P a) de
La charge de neige caractéristique totale à considérer au

n d
l’EN 1991-1-3
niveau du sol vaut donc :

io er
sk = 1,4 + 2,9 = 4,3 kN/m2.
La charge de neige sur la toiture est donnée par la relation

at int
suivante :
s = μ1 Ce Ct sk
ris n
où : Ce est le coefficient d’exposition, pris ici égal à 1,0 ;
Ct est le coefficient thermique, pris ici égal à 1,0 ;
to tio

 1 est le coefficient de forme ; pour une toiture


μ cf. tableau 5.2 de
symétrique à double versant d’inclinaison 4°, la l’EN 1991-1-3
au uc

valeur de μ1 à prendre en compte est de 0,8.


Finalement : s = 0,8 x 4,3 = 3,44 kN/m2.
ns rod

La surface projetée totale de la toiture vaut 35 x 16 = 560 m2.


La charge totale de neige en toiture est donc égale à
560 x 3,44 = 1926 kN. La masse associée à cette charge est
de 196 400 kg.
sa p

En fin de compte, la masse de neige à prendre en compte


re

dans l’analyse sismique du bâtiment vaut, en considérant la


fraction ψE = 0,20 s’appliquant au-delà de 1 000 m d’altitude :
0,2 x 196400 = 39275 kg.
e

.
ut

Masses pour l’analyse sismique


To

Finalement, la masse totale à considérer au niveau de la toiture pour l’analyse


sismique de la structure dans les directions horizontales est la suivante :

mtotal = mstr + mc1 + mc2 = 58962 kg

Centre de masse

Il faut maintenant se préoccuper de la position du centre G de ces masses (cf.


figure 56) : les positions les plus défavorables pour le pont et son charriot doivent
alors être considérées, correspondant à celles générant le plus de torsion dans la
structure. À cet effet, on suppose ici que le pont et le charriot sont tous les deux

109
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

positionnés en bout de course10 et la position du centre des masses, repérées par


les distances xG et yG au centre géométrique du bâtiment, est alors obtenue par les
relations suivantes (pour le bâtiment étudié) :

 L eg 
   (mc1  mc2 )
2 2 
 
xG  = 1,90 m
m total
ech mc2
yG  = 0,12 m

te
m total

i
L

n d
eg

io er
at int C
ris n

yG
to tio
xG G ech
au uc
ns rod

Figure 56 : position des centres de masse et de torsion

Rigidités
sa p
re

Rigidités des plans de stabilité verticaux


e

La fiche F fournit des formulations pour le calcul de la rigidité latérale de systèmes


ut

de stabilité usuels dans un bâtiment industriel en construction métallique.


To

Pour le bâtiment étudié, les rigidités latérales sont les suivantes :


••Séisme dans la direction longitudinale :
Le contreventement du bâtiment est assuré par la palée de stabilité, consti-
tuée d’une poutre au vent transversale, faisant office de diaphragme de toiture
drainant les efforts sismiques vers les plans de stabilité verticaux. Pour ces
derniers, en prenant en compte le double niveau de triangulation, la rigidité
latérale peut être évaluée à Kpalc = 7323 kN/m.

10) Dans les calculs développés ici, on a considéré de manière conservative une position de
pont roulant à l’extrémité du bâtiment (cf. figure 56). On pourrait en réalité prendre en compte la
distance entre la position maximale du pont roulant et l’extrémité du bâtiment, ce qui diminue
légèrement l’excentrement des masses.

110
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

Le calcul détaillé de la rigidité d’un plan vertical de la palée de stabilité est


réalisé à partir de la triangulation en double niveau, dont les dimensions
sont rappelées sur la figure 57. Il est basé sur l’utilisation de formule (F-4)
de la fiche F.

Pour le module de triangulation inférieur, on a :


••longueur de la diagonale : d1 = 9,05 m

te
E Ad ec 2
210000 x 12,3 x 52
••rigidité : Kinf   = 8720 kN/m
d3 9,053 x 10

i
n d
Pour le module de triangulation supérieur, on a :

io er
••longueur de la diagonale : d1 = 5,21 m
E Ad ec 2
210000 x 12,3 x 52

at int
••rigidité : Ksup   = 45693 kN/m
3
d 5,213 x 10
Ces deux rigidités sont placées en série, et la rigidité globale du plan de
ris n
contreventement se calcule par :
Kinf Ksup 8720 x 45693
to tio
Kpalc   = 7323 kN/m
Kinf  Ksup 8720  45693
au uc

F
d2
hc - hcr
ns rod

Ad

hc
sa p

d1
hcr
re

Ad
e
ut

ec
To

Figure 57 : détail du plan de contreventement de la palée de stabilité

La rigidité globale de la structure dans la direction longitudinale vaut :

Klong = 2 Kpalc = 14645 kN/m

••Séisme dans la direction transversale :


La stabilité du bâtiment provient des 8 portiques tous identiques. Pour calcu-
ler la rigidité latérale d’un portique, on se réfère à la formule (F-1) de la fiche F.
Les portiques ne comportent qu’une seule travée et ont des pieds de poteaux
articulés, aussi a-t-on les valeurs suivantes :
33740 9
k cos 5  0,438
43190 16

111
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

4 * 0,438
kK   0,934
2 * 0,438  1
210000* 43190
K port  3 * 0,934*  349 kN/m
105 * 9 3
La rigidité globale du bâtiment dans la direction transversale vaut :

Ktrans = 8 Kport = 2790 kN/m

te
Centre de torsion et rigidité en torsion

i
n d
io er
Compte tenu de la symétrie des plans de stabilité pour les deux directions hori-
zontales, le centre de torsion C est situé au centre du bâtiment (cf. figure 56).

at int
La rigidité de torsion pour le bâtiment industriel étudié peut se calculer grâce à la
relation (F-7) de la fiche F :
ris n
Np Np  1 1
to tio
K  Kport L2  Kpalc 2  1299 MN.m/rad
12 Np  1 2
au uc

Il est intéressant de noter que les palées contreventées agissant dans la direction
longitudinale contribuent pour 72 % à cette valeur (second terme de l’expression
égal à 936 kN.m/rad).
ns rod

Rigidité des poutres au vent


sa p

Pour qu’un contreventement horizontal joue le rôle d’un diaphragme permettant


re

le comportement d’ensemble du niveau concerné, il faut que ce diaphragme soit


suffisamment rigide vis-à-vis des plans de stabilité verticaux de la structure. En
annexe 4, une méthode est proposée pour déterminer dans les cas simples de
e

bâtiments industriels la valeur minimale de la rigidité du contreventement hori-


ut

zontal de la poutre au vent de long pan entre deux portiques successifs.


To

Pour le bâtiment traité, en prenant en compte une masse répartie de 51 962 kg,
une masse concentrée de 7 000 kg et les huit portiques de l’ossature, la rigidité
minimale d’un module de contreventement a été calculée (cf. annexe 4) :

Kdia ≥ 32,6 x Kport = 11377 kN/m (3)

Or, compte tenu de la triangulation de la toiture adoptée pour ce bâtiment, on


peut estimer la rigidité de diaphragme entre deux portiques par la relation sui-
vante, en s’appuyant sur la présence de deux poutres au vent longitudinales et en
ne considérant que les diagonales tendues (cf. figure 58) :

E Adp  m 2
K dia  2  (4)
dp 3
112
SOMMAIRE
Fiche F

Fiche F : rigidités de systèmes


de stabilité courants
Cette Fiche propose des formulations pour déterminer la rigidité de systèmes de stabilité rencontrés couram-
ment dans les bâtiments industriels en construction métallique.

Stabilité par portiques

te
On considère un portique défini par (cf. figure F1) :

i
n d
••portique à une ou plusieurs travées, de portée l (identique si plusieurs travées) ;
••poteaux de hauteur hc ;

io er
••poteaux d’extrémité de section uniforme et d’inertie de flexion Ic ;

at int
••poteaux intermédiaires de section uniforme et d’inertie de flexion Ici ;
••traverse de section uniforme sur toutes les travées et d’inertie de flexion Ib ;
••traverse horizontale ou légèrement inclinée, l’inclinaison θ ne dépassant pas alors 10° ;
ris n
••pieds de poteaux articulés ou encastrés ;
to tio
••les poteaux peuvent être de type pendulaire ; sinon, ils sont encastrés en tête sur la traverse et leurs
pieds de poteaux ont les mêmes conditions de liaison que les poteaux d’extrémité.
au uc

F
ns rod

Ib Ic h
Ic Ici
sa p
re

 

Figure F-1 : rigidité latérale d’un portique sous l’effet d’une force en tête de poteau
e
ut

La formule générale permettant de calculer la rigidité latérale Kport de ce portique à un niveau est [37] :

E Ic
To

K port  3 k K (F-1)
hc 3
où : E est le module d’Young de l’acier
kK est le coefficient de rigidité latérale du portique (cf. tableau F-1), calculé
en fonction de la configuration du portique et du rapport k entre les rigi-
dités flexionnelles de la traverse et des poteaux, défini par :

I b hc
k cos  (F-2)
Ic 

113
SOMMAIRE
Configuration de portique Pieds de poteaux articulés Pieds de poteaux encastrés

114
4k 6 k 1
Portique à 1 travée
To kK  kK  4
2 k 1 3k 2
Portique à deux travées 2k 3k 1
ut
et poteau intermédiaire pendu- e kK  kK  8
laire k 1 3k 4

3 k U2  U0
k Ke  4
re
sa p 3 k U2  4 U0

Portique à deux travées 2


2 k U2
et poteau intermédiaire rigide- kK  6 k U2   W
ment lié à la traverse k  1 U 0 U1 k Ki  2 
3 k U2  2  W
ns rod
k K  2 k Ke  k Ki
au uc
kK  2 kKe  (Nt  1) kKi

SOMMAIRE
to tio
k U2 3 k U 2  U0
Portique à Nt travées k Ke  k Ke  4
(k  1) U1 3 k U 2  4 U0
et poteaux intermédiaires rigide-
ris n
ment liés à la traverse
4k 12 k  
k Ki  k Ki  
at int
4 k  3k
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

io er
n d U0    2 k U2   (k  2)  2 k
I
Coefficients intermédiaires pour les portiques à plusieurs travées i   ci
Ic
U1   (k  1)  2 k
te W   (k  1)

Tableau F-1 : coefficient de rigidité latérale pour différentes configurations de portiques


Fiche F

Palée triangulée
Pour une palée triangulée de hauteur h, constituée de deux poteaux espacés d’une distance ec et contreventée
par une diagonale (cf. figure F-2), la rigidité latérale s’obtient par la relation :
2
E ec
K plan  (F-3)
d 3 h3

Ad Ac

te
où : Ac et Ad sont les aires des sections respectivement d’un poteau et de la diagonale ;

d est la longueur de la diagonale, que l’on peut calculer par : d  ec 2  h 2

i
n d
En règle générale, l’influence de la rigidité axiale des poteaux est faible et peut être négligée. Dans ce cas, la

io er
relation précédente se simplifie :

at int
2
E Ad ec
K plan  (F-4)
d3 ris n
Abv
F
to tio

d
au uc

Ac hc
ns rod

Ad
θ

ec
sa p
re

Figure F-2 : rigidité latérale d’une palée triangulée sous l’effet d’une force en tête de poteau

Rigidité de torsion
e
ut

Pour un niveau stabilisé par n plans de stabilité dans la direction x et par m plans dans la direction orthogo-
nale y (cf. figure F-3), la rigidité de torsion s’exprime par la relation générale suivante :
To

K  K xi dxi 2  K yj d yj2 (F-5)


n m

où : Kxi est la rigidité latérale du plan de stabilité i agissant dans la direction x ;


dxi est la distance de ce plan de stabilité au centre de torsion ;
Kyj est la rigidité latérale du plan de stabilité j agissant dans la direction y ;
dyj est la distance de ce plan de stabilité au centre de torsion.

115
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Kxn

dxn
dy1 dym

dy2

te
C Kxi
dxi

i
n d
io er
Ky1 dx2 Kyj
Kym

at int
Kx2

y
ris n
dx1
to tio
x Kx1
au uc

Figure F-3 : rigidité en torsion


ns rod

Dans le cas d’un niveau stabilisé dans une direction par Np plans de stabilité tous identiques, régulièrement
espacés et reliés entre eux par une poutre au vent rigide, la contribution de ces plans de stabilité à la rigidité
en torsion du bâtiment s’écrit :
sa p

Np Np  1
K θ,plans  K plan D 2 (F-6)
re

12 Np  1

où : D est la distance entre les plans de stabilité les plus éloignés ;


e

Kplan est la rigidité latérale d’un plan de stabilité.


ut

Donc, pour un bâtiment industriel de longueur L et de largeur l, stabilisé transversalement par Np portiques
To

tous identiques et régulièrement espacés, et longitudinalement par deux palées verticales identiques, la
toiture faisant office de diaphragme horizontal, la rigidité en torsion peut se calculer grâce à l’expression
suivante :

Np Np  1 1
K  K port L2  K plan  2 (F-7)
12 Np  1 2

où Kplan et Kport sont les rigidités latérales respectivement d’un plan de contreventement et d’un portique.

116
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

où :
l m est la longueur d’un module de contreventement : lm = 4 m pour le
bâtiment ;
dp est la longueur d’une diagonale de contreventement de la poutre au
vent : ici dp = 6,4 m.

Donc, pour le bâtiment étudié, on a :

210000 x 5,42 x 4 2
K dia  2 = 13894 kN/m

te
10 x 6,4 3

i
La condition (3) est bien respectée et les poutres au vent longitudinales peuvent

n d
donc bien être considérées comme jouant le rôle d’un diaphragme horizontal.

io er
at int
ris n Fdia
to tio

au uc

θ
Fdia
ns rod

m

ec Fmoc
sa p

Figure 58 : définition de la rigidité Kdia du diaphragme en toiture


re

Régularité du bâtiment
e

Régularité en élévation
ut
To

En élévation, la structure ne comporte qu’un seul niveau de masse (par simplifi-


cation, et de manière conservative, on ramène la masse du pont et du chemin de
roulement dans le plan de la toiture). De ce fait, elle peut être considérée ipso facto
comme régulière en élévation.

Régularité en plan

Pour étudier la régularité en plan du bâtiment, il faut se référer au paragraphe


4.2.3.2 de l’Eurocode 8-1, ce qui permet de faire les constatations suivantes (en
indiquant entre parenthèses les clauses associées de ce paragraphe) :
••la configuration en plan du bâtiment est compacte, elle ne comprend ni retrait
ni angle rentrant et elle est approximativement symétrique en masse et rai-
deur par rapport aux axes horizontaux (clauses (2) et (3)) ;

117
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

••la toiture est contreventée dans les deux directions et peut donc se prévaloir
d’un effet de diaphragme horizontal (clause (4)) :
••l’élancement du bâtiment λ = L / l = 2,19 reste inférieur à 4 (clause (5)) ;
••pour le séisme agissant dans la direction longitudinale (axe x dans le repère
de la figure 54), l’excentricité structurale, notée e0y, vaut (cf. figure 56) : e0y = yG
= 0,12 m. Pour cette même direction, le rayon de torsion ry est défini par (cf.
clause (6)) :

K 1299 x 10 3
ry   = 9,42 m

te
K long 14645

i
La condition e0y ≤ 0,30 ry = 2,83 m est donc bien respectée.

n d
••pour le séisme agissant dans la direction transversale (axe y), l’excentricité

io er
structurale, notée e0x, vaut (cf. figure 56) : e0x = xG = 1,90 m. Pour cette même
direction, le rayon de torsion rx est défini par :

at int
K 1299 10 3
rx   = 21,6 m
K trans 2790
ris n
La condition e0x ≤ 0,30 rx = 6,47 m est donc bien respectée.
to tio

••enfin, il faut calculer le moment d’inertie polaire des masses du bâtiment


déplacées par le séisme par rapport au centre G de ces masses (cf. figure 56).
au uc

Le tableau 19 donne le détail de ce calcul en fonction du type de répartition de


la masse. Le résultat final obtenu vaut : JG = 9898,6 x 103 kg.m2.
ns rod

En considérant de manière simplifiée que la masse totale (58962 kg) est


uniformément répartie sur toute la surface de la toiture (35 x 16 m), on
sa p

aboutirait au résultat JG = 7511 x 103 kg.m2, soit un écart de 24 % dans


le sens non sécuritaire (les valeurs les plus élevées étant ici les plus
re

défavorables).
e
ut

En considérant cette fois de manière simplifiée et conservative que la


masse totale est uniformément répartie en périmètre de la toiture, on
To

aboutit directement par la formule (G-5) au résultat : JG = 12780 x 103


kg.m2 (soit un rayon de giration massique Is = 14,7 m). On peut donc en
première approche utiliser cette formule enveloppe. Dans le cas où celle-
ci ne suffirait pas à justifier la régularité en plan, la méthode détaillée du
tableau 19 pourrait être envisagée en seconde approche.

118
SOMMAIRE
Fiche G

Fiche G : moments d’inertie


polaire

Cette fiche donne quelques formulations pour calculer le moment d’inertie polaire d’éléments de structure
ayant une masse m par rapport à un point de référence.

te
Masse uniformément répartie sur une surface
rectangulaire

i
n d
io er
Pour une masse m uniformément répartie sur une surface rectangulaire de dimensions a x b, le moment
d’inertie polaire par rapport au centre O du rectangle se calcule par l’expression suivante :

at int
a2  b2
JO  m (G-1)
12
ris n
Par rapport à un point de référence R situé à une distance d du centre géométrique O du rectangle, le moment
to tio
d’inertie polaire vaut :

a 2  b2
JR  m  m d 2 (G-2)
au uc

12
a
ns rod
sa p
re

O
b
d
e

R
ut
To

Figure G-1 : surface rectangulaire

Masse linéairement répartie sur une droite


Pour une masse m uniformément répartie sur un segment de droite de longueur a, le moment d’inertie polaire
par rapport au centre O du segment s’obtient par :
1
JO  m a 2 (G-3)
12
Par rapport à un point de référence R situé à une distance d du centre géométrique O du rectangle, le moment
d’inertie polaire vaut :

1
JR  m a 2  m d 2 (G-4)
12
119
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

O
d

Figure G-2 : Droite

Masse linéairement répartie sur un périmètre

te
Pour une masse m uniformément répartie sur le périmètre d’un rectangle de dimensions a x b, le moment

i
d’inertie polaire par rapport au centre O du rectangle s’obtient par :

n d
io er
(a  b)2
JO  m (G-5)
12

at int
Masse ponctuelle
ris n
Le moment d’inertie polaire par rapport à un point de référence R d’une masse ponctuelle m située à une
to tio
distance d du point R se calcule par :

JR  m d 2 (G-6)
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

120
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

Répartition surfacique de la masse : formule (G-2) de la fiche G


Eléments de
mi (kg) ai (m) bi (m) di (m) JRi x 103(kg.m2)
structure
toiture 14034 35 16 1,90 1782,9
traverses 9952 35 16 1,90 1264,2
Répartition linéique de la masse : formule (G-4) de la fiche G
Éléments de structure mi (kg) ai (m) di (m) JRi x 103(kg.m2)

te
long pan 1 (1) 9041 35 8,11 1517,2
long pan 2 (1)
9041 35 8,34 1551,5

i
n d
pignon 1 1856 16 15,6 491,3

io er
pignon 2 1856 16 19,4 738,1
chemin de roulement 1 3091 35 7,62 495,1

at int
chemin de roulement 2 3091 35 7,85 506,1
pont roulant 6000 15 14,1 1305,5
ris n
Masse ponctuelle : formule (G-6) de la fiche G
to tio
Elément de structure mi (kg) di (m) JRi x 103(kg.m2)
charriot 1000 15,7 246,1
au uc

Cumul
JG = 9898,1
ns rod

(1) parois du long pan et poteaux des portiques

Tableau 19 : calcul du moment d’inertie polaire


sa p

Le rayon de giration massique Is est obtenu par définition avec la relation suivante,
pour le bâtiment étudié (cf. clause 4.2.3.2 (7) de l’Eurocode 8-1) :
re

JG 9898 ,1x10 3
e

Is   = 13,0 m (5)
mtotal 58962
ut

Finalement, la condition Is ≤ r est respectée pour le séisme agissant dans la direc-


To

tion transversale (rx = 21,6 m) mais pas pour celui agissant dans la direction longi-
tudinale (ry = 9,42 m).

Le bâtiment n’est donc pas régulier en plan.

Il est intéressant de noter que cette irrégularité en plan ne provient pas de l’ex-
centricité structurale, qui reste relativement limitée même pour les positions les
plus défavorables du pont roulant. Elle est due à une répartition très inégale des
rigidités entre les deux directions horizontales, qui a pour conséquence le fait que
la rigidité en torsion est procurée essentiellement par les palées contreventées.
Par conséquent, même pour le séisme agissant dans le sens transversal, donc
perpendiculairement à la direction des palées contreventées, le moment de tor-
sion généré sera repris essentiellement par les palées. Il n’est donc pas possible

121
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

physiquement de faire un découplage total des analyses sismiques par direction


horizontale.

Pour des configurations équivalentes de bâtiments industriels, cette ana-


lyse quelque peu fastidieuse (en particulier le calcul de l’inertie polaire)
peut être évitée. Dans ce cas on assume de manière conservative une
irrégularité en plan et la méthode simplifiée des forces latérales par
une approche spatiale de la modélisation, proposée dans le guide, est

te
applicable.

i
n d
Principes d’analyse et modélisation

io er
Le bâtiment étudié est donc régulier en élévation mais irrégulier en plan.

at int
Le tableau 20 ci-dessous permet de statuer sur les conséquences de cette consta-
tation. Tout d’abord, l’analyse par la méthode simplifiée des forces latérales peut
ris n
être appliquée (au prix du respect d’une condition sur la valeur des périodes
propres, ce qui sera abordé plus tard), et c’est cette méthode qui sera utilisée pour
to tio
l’analyse sismique du bâtiment.
au uc

Régularité Simplifications admises


Coefficient de
Analyse élastique comportement
ns rod

Plan Elévation Modélisation


linéaire
Oui Oui Plan Forces latérales (a) Valeur de référence
Oui Non Plan Modale Valeur minorée
sa p

Non Oui Spatial (b) Forces latérales (a) Valeur de référence


re

Non Non Spatial Modale Valeur minorée


(a) : Une condition supplémentaire sur la période propre doit être respectée ;
e

(b) : Dans certaines conditions, l’approche simplifiée par modèles plans reste possible ;
(c) : Le présent tableau est repris du tableau 4.1 de l’Eurocode 8-1.
ut

Tableau 20 : conséquences de la régularité de la structure


To

Concernant la modélisation de la structure, trois approches sont donc possibles :

1. La structure est représentée par un modèle spatial à l’aide d’un logiciel de calcul
par éléments finis ;

2. Pour le bâtiment étudié, on cherche à voir si l’approche par modèles plans reste
possible, comme la note (b) du tableau 20 en entrouvre la possibilité. Il faut
pour cela se référer à la clause 4.3.3.1 (8) de l’Eurocode 8-1, qui permet ainsi de
constater que :
••le bâtiment comporte des éléments de façades bien répartis ;
••la hauteur du bâtiment reste inférieure à 10 m ;
••la toiture agit comme un diaphragme horizontal ;

122
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

••pour la direction transversale du séisme, on a :


rx2 = 466 > e0x2 + Is2 = 171 m2
••par contre, pour la direction longitudinale du séisme, on a :
ry2 = 88,7 < e0y2 + Is2 = 168 m2
••enfin le bâtiment n’est pas de catégorie d’importance IV.
La condition d) de la clause 4.3.3.1 (8) de l’Eurocode 8-1 n’est donc pas respec-
tée (condition r2 > e02 + Is2). Conformément à la clause (9) du même paragraphe
de la norme, l’approche par modèles plans indépendants reste possible à la

te
condition de majorer par 1,25 tous les effets des actions sismiques résultant
de l’analyse.

i
n d
3. Une troisième démarche peut être envisagée, inspirée de celles adoptées dans

io er
[36] ou [41] pour des situations analogues. On interprète ici l’exigence d’un
modèle spatial comme la mise en place de trois modèles plans, un pour cha-

at int
cune des deux directions horizontales selon une démarche classique et un troi-
sième pour représenter la répartition couplée des charges sismiques par l’effet
de diaphragme de la toiture. Cette interaction intervient essentiellement dans
ris n
la reprise simultanée du moment de torsion généré par les systèmes de contre-
ventement agissant dans les deux directions horizontales. C’est cette démarche
to tio
qui est choisie pour traiter le bâtiment dans la suite du guide.
au uc

Analyse modale
ns rod

On calcule la période propre du mode fondamental pour chacune des deux direc-
tions horizontales à l’aide des formulations proposées dans la fiche H.
••Direction longitudinale
sa p

Dans la direction longitudinale, le bâtiment est contreventé par la palée de


stabilité et on peut utiliser la formule (H-1) de la fiche H pour calculer la période
re

propre :
e

mtoit
T0  2 
ut

2 K palc
To

dans laquelle on considère :


mtoit = mtotal = 58962 kg (cf. p. 109) ;
Kpalc = 7323 kN/m (cf. p. 110).
Après calculs, on a : T0 = 0,399 s
••Direction transversale
Pour la direction transversale, la stabilité du bâtiment est assurée par les huit
portiques. On utilise la formule (H-2) de la fiche H pour le calcul de la période
propre :

1 kM mb hc 3
T0  2 
3 kK E I c

123
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Dans cette relation, on prend en compte les valeurs suivantes :


kK = 0,934 (déjà calculé en p. 112)
mb = 5110 kg (1/8e des masses en toiture, hors poteaux et long pans)
mc = 2260 kg (masse d’un poteau de portique et du huitième d’un
long pan)
m = mc / mb = 0,442

te
Nt = 1
Je = 0,4 et Ji = 0 (cf. tableau H-1- fiche H)

i
n d
kM = 1 + 2 x 0,4 x 0,442 = 1,354 (d’après formule (H-3) - fiche H).

io er
Après calculs, la période propre obtenue vaut :

at int
1 1,354 5110 x 9 3
T0  2  = 0,885 s
3 0,934 210000x 43190/ 100
ris n
to tio
au uc
ns rod

Figure 59 : déformée du mode propre de portique


sa p

Pour les deux directions horizontales du séisme, les conditions suivantes sont
re

bien vérifiées :
••T0 ≤ 4 TC = 1,6 s
e
ut

••T0 ≤ 2 s
To

Toutes les exigences posées par la clause 4.3.3.2.1 (2) sont remplies et il est pos-
sible d’appliquer la méthode simplifiée d’analyse par forces latérales de l’Euro-
code 8-1.

Accélérations spectrales

Les accélérations subies par le bâtiment pendant un séisme sont déterminées à


partir des équations définissant le spectre de calcul (cf. fiche A). Dans le cas présent,
la période propre dans la direction longitudinale est comprise entre TB et TC et elle
est comprise entre TC et TD dans la direction transversale. Ce sont donc les rela-
tions (A-2) et (A-3) qu’il faut utiliser respectivement.

124
SOMMAIRE
Fiche H

Fiche H : périodes propres


pour un bâtiment industriel

Les formules proposées ici doivent être utilisées dans un système d’unités cohérent. Pour obte-
nir des périodes en secondes (s), les masses doivent être exprimées en kilogrammes (kg) les

te
forces en newtons (N) et les longueurs en mètres (m).

i
n d
Palées de stabilité

io er
Pour une palée constituée par deux plans verticaux de stabilité de rigidité Kpalc, reliés par une poutre au vent

at int
rigide et stabilisant une masse en toiture mtoit, la période propre du mode fondamental dans la direction
longitudinale du bâtiment peut être obtenue par la relation :

mtoit
ris n
T0  2  (H-1)
2 K palc
to tio
au uc
ns rod

Plan vertical de stabilité


Rigidité Kpalc
sa p
re

hc

e

ec
ut
To

direction du séisme

Figure H-1 : palée de stabilité

Portiques
Pour un portique défini par :
••portique à une ou plusieurs travées, de portée l (identique si plusieurs travées) ;
••poteaux de hauteur hc ;
••poteaux d’extrémité de section uniforme et d’inertie de flexion Ic ;
••poteaux intermédiaires de section uniforme et d’inertie de flexion Ici ;
••traverse de section uniforme sur toutes les travées et d’inertie de flexion Ib ;
••traverse horizontale ou légèrement inclinée, l’inclinaison θb ne dépassant pas alors 10° ;

125
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

••pieds de poteaux articulés ou encastrés ;


••les poteaux intermédiaires peuvent être de type pendulaire ; sinon, ils sont encastrés en tête et leurs
pieds de poteaux ont les mêmes conditions de liaison que les poteaux d’extrémité ;
••une masse mc est uniformément répartie sur la hauteur de chaque poteau d’extrémité ;
••une masse mci est uniformément répartie sur la hauteur de chaque poteau intermédiaire ;
••une masse mb est uniformément répartie sur la longueur de la traverse dans chaque travée ;

la période propre du mode fondamental dans la direction horizontale dans le plan du portique peut être
obtenue à l’aide de la relation suivante [37] :

te
1 kM mb hc 3

i
T0  2  (H-2)

n d
3 kK E I c

io er
où : kK est le coefficient de rigidité latérale du portique, qui doit se calculer avec les formules
du tableau F-1 de la fiche F ;

at int
kM est le coefficient de masse, déterminé par la relation générale :

kM  Nt  2  J e  (Nt  1)  m  J i (H-3)
ris n
to tio
μ est le rapport des masses de poteau et de traverse : μ = mc / mb ;

Je et Ji sont des coefficients de pondération pour la prise en compte de l’influence de la masse


au uc

des poteaux, déterminés d’après le tableau H-1.


ns rod

Pieds de poteaux articulés Je = 0,4


Poteaux d’extrémité
Pieds de poteaux encastrés Je = 0,3
Poteaux pendulaires Ji = 0,33
sa p

Poteaux intermédiaires Pieds de poteaux articulés Ji = 0,4


re

Pieds de poteaux encastrés Ji = 0,3


Tableau H-1 : coefficients de pondération Je et Ji
e

β est le coefficient relatif à l’inertie des poteaux intermédiaires, le cas échéant :


ut

β = Ici / Ic ;
To

βm est le coefficient relatif à la masse des poteaux intermédiaires, le cas échéant :


βm = mci / mc ;

E est le module d’Young ;

Nt est le nombre de travées du portique.

126
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio

Figure 60 : accélérations spectrales (pour q = 1,5)


au uc

On a donc (cf. figure 60) :


••ag = γI agr = 1,6 m/s2
ns rod

2,5
••direction longitudinale : S dx (T0 )  1,6 x 1,5 = 4,0 m/s2
1,5
2,5  0,4 
••direction transversale : S dy (T0 )  1,6 x 1,5  0,885  = 1,81 m/s
2
sa p

1,5  
re

Cet exemple illustre bien l’influence très forte dans l’Eurocode 8 de la


nature du sol sur le niveau des sollicitations sismiques subies par un bâti-
e

ment. Ainsi, le bâtiment étudié positionné sur un sol de classe A aurait


ut

subi une accélération spectrale de seulement 0,60 m/s2 dans la direction


transversale (3 fois moins élevée) et sur un sol de classe D une accéléra-
To

tion de 2,89 m/s2 (pratiquement 2 fois plus élevée, soit encore un facteur
5 entre le meilleur et le plus mauvais sol).

Actions sismiques

Effort tranchant à la base de la structure

En appliquant la méthode d’analyse simplifiée par forces latérales, décrite au cha-


pitre 4.3.3.2 de l’Eurocode 8-1, on commence par calculer l’effort tranchant à la
base de la structure par la relation :

Fb  Sd (T0 ) m   (6)

127
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

où :
m est la masse totale du bâtiment entraînée par le séisme ;
Sd(T0) est l’accélération spectrale pour la direction du séisme considérée ;
λ est un coefficient qui doit être pris égal à 1 pour une structure à un seul
niveau.

Pour le bâtiment traité, on a donc :


•• séisme direction longitudinale :
Effort tranchant à la base : Fbx = 4,00 x 1,0 x 58962 = 235,8 kN
Effort dans un plan vertical de stabilité : Ppalc,x = Fbx / 2 = 117,9 kN

te
••séisme direction transversale :
Effort tranchant à la base : Fby = 1,81 x 1,0 x 58962 = 106,6 kN

i
n d
Effort dans un portique : Pport,y = Fby / 8 = 13,3 kN

io er
at int
Il est toujours intéressant de pouvoir comparer les actions sis-
ris n
miques avec celles dues au vent. On détermine dans cette note
la résultante globale de vent à considérer sur le bâtiment, confor-
to tio
mément aux prescriptions de l’Eurocode 1 Partie 1-4.
au uc

Le bâtiment est supposé être en région de vent 2, pour laquelle


cf. carte vent
la vitesse de référence vaut vb = 24 m/s. Les coefficients de saison
de l’AN de l’EN
(cseason) et de direction (cdir) sont tous les deux pris égaux à 1. Le
ns rod

1991-1-4
terrain appartient à la catégorie IIIb au sens de l’Annexe natio-
nale, typique des zones industrielles.
sa p

La hauteur maximale du bâtiment est la hauteur au faîtage :


hf = 9,56 m.
re

À partir de ces données, on détermine les valeurs de coefficients


e

suivants :
ut

4.3.2 de l’EN ••facteur de terrain : kr = 0,223


1991-1-4
••coefficient de rugosité : cr(hf) = 0,659
To

4.4 id. ••intensité de turbulence : Iv(hf) = 0,313


4.3.1 id. ••vitesse moyenne du vent : vm(hf) = 15,8 m/s
4.5 id. ••pression dynamique de
pointe : qp(hf) = 0,488 kN/m2

Le bâtiment mesure moins de 15 m de hauteur, on admet donc


6.2 (1) id.
que le coefficient structural cscd vaut 1. On ne prend pas en
compte la minoration des charges de vent prévue en présence
7.2.2 (3) id.
d’un défaut de corrélation entre les faces au vent et sous le vent
(on pourrait prétendre à une valeur de 0,85).

128
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

Suivant l’axe longitudinal, la longueur d dans la direction du vent


vaut 35 m (d = L) et donc le rapport hf / d vaut 0,273. On en déduit Tableau 7.1 id.
les coefficients de pression extérieure cpe du pignon au vent (zone
D - cpe = 0,7) et du pignon sous le vent (zone E – cpe = -0,3).

La surface de prise au vent d’un pignon est de 148 m2.

Finalement, la résultante de vent globale dans la direction longi-

te
tudinale peut se calculer par :

i
FW,x = 0,488 x 148 x (0,7 + 0,3) x 1 = 72,5 kN

n d
io er
En considérant le coefficient partiel de 1,5 s’appliquant aux
charges de vent dans les combinaisons de charges aux états

at int
limites ultimes, on peut comparer les résultantes globales agis-
sant sur le bâtiment dans la direction longitudinale :
••vent : 1,5 FW,x = 108,7 kN
ris n
••séisme : Fbx = 212,7 kN
to tio

C’est donc le séisme qui est le cas de charge dimensionnant.


au uc

Dans la direction transversale, la longueur d dans la direction du


vent vaut 16 m (d = l) et donc le rapport hf / d est égal à 0,60. On en
ns rod

déduit les coefficients de pression extérieure cpe du long pan au vent


(zone D - cpe = 0,74) et du long pan sous le vent (zone E – cpe = -0,36).
sa p

La surface de prise au vent du bâtiment dans la direction trans-


versale vaut : hf L = 335 m2.
re

La résultante globale du vent dans cette direction peut alors se


e

calculer par :
ut

FW,y = 0,488 x 335 x (0,74 + 0,36) x 1 = 180 kN


To

En considérant toujours le coefficient partiel de 1,5 s’appliquant


aux charges de vent dans les combinaisons de charges aux états
limites ultimes, les résultantes globales agissant sur le bâtiment
sont comparées pour la direction transversale :
••vent : 1,5 FW,y = 270 kN
••séisme : Fby = 106,6 kN

Pour cette direction, c’est donc le cas de charge du vent qui est
prépondérant.

129
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Finalement, l’analyse sismique doit bien être menée, puisque dans


la direction longitudinale les charges sismiques sont plus impor-
tantes que celles dues au vent et qu’en outre l’approche spatiale
impose la prise en compte simultanée des deux directions du
séisme.

Si dans les deux directions horizontales, on avait eu des charges


de vent prépondérantes devant celles dues au séisme, il n’aurait
cf. 4.4.1 (2) de
pas été nécessaire d’effectuer une analyse sismique et le dimen-

te
l’EN 1998-1
sionnement associé. En effet, la vérification de la stabilité vis-à-
vis de l’action du vent aurait suffi dans ce cas à couvrir celle sous

i
n d
l’effet d’un séisme.

io er
Moments de torsion

at int
Les excentricités à prendre en compte pour le dimensionnement parasismique
d’une structure sont :
ris n
••l’excentricité structurale (cf. « Centre de masse » p. 109) pour le
to tio
bâtiment étudié)
cf. 4.3.2 (1)P de
l’EN 1998-1 ••l’excentricité accidentelle, définie comme étant 1/20e de la dimen-
au uc

sion du bâtiment perpendiculaire à l’action sismique.

Pour le bâtiment étudié, le bilan des excentricités est effectué dans le tableau 21.
ns rod

Directions de l’action sismique


Excentricités
sa p

longitudinale (x) transversale (y)


re

structurale e0y = 0,12 m e0x = 1,90 m

accidentelle eay = 0,05 l = 0,8 m eax = 0,05 L = 1,75 m


e
ut

totale ety = 0,92 m etx = 3,65 m


Tableau 21 : excentricités du bâtiment
To

Les moments de torsion agissant sur la structure au cours du séisme de dimen-


sionnement s’obtiennent comme le produit de l’effort tranchant à la base de la
structure par l’excentricité totale. On a donc :
•• séisme direction longitudinale : Mθx = Fbx ety = 235,8 x 0,92 = 216,7 kNm
•• séisme direction transversale : Mθy = Fby etx = 106,6 x 3,65 = 389,1 kNm.

Il n’est pas possible de découpler les plans de stabilité pour la reprise des
moments de torsion car le bâtiment n’est pas régulier en plan (cf. « Régularité en
plan » p. 117). C’est ici qu’intervient l’analyse spatiale de la répartition des charges :
chaque plan de stabilité verticale, quelle que soit son orientation horizontale,
ayant une rigidité latérale K et étant éloigné du centre de torsion C d’une distance

130
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

d, reprend la force suivante quand le bâtiment est soumis à un moment de torsion


Mθ :
Kd
F  M  (7)
K
Pour le bâtiment étudié, il faut se pencher plus particulièrement sur les plans
de stabilité les plus sollicités par la torsion, c’est-à-dire ceux les plus éloignés du
centre de torsion. On calcule donc ci-dessous les charges sismiques additionnelles
dues à la torsion dans le portique de pignon et dans le plan vertical contreventé

te
de la palée de stabilité.

i
n d
On ne se préoccupe ici que du seul portique le plus sollicité sous l’effet

io er
des actions sismiques, c’est-à-dire le portique de pignon. Cependant, ce
sont les portiques intermédiaires qui subissent en principe les charges

at int
gravitaires les plus élevées. Lors de l’étude complète d’un bâtiment, il
faudra donc déterminer quel est le portique le plus sollicité sous les com-
binaisons sismiques de calcul, ce qui peut être soit le portique de pignon
soit le portique intermédiaire adjacent. On sera conservatif en considé-
ris n
rant un seul calcul avec les charges sismiques du portique de pignon et
to tio
les charges gravitaires d’un portique intermédiaire.
au uc

Par direction de l’action sismique, les calculs sont les suivants :


••séisme direction longitudinale : Mθx = 216,7 kNm
ns rod

La palée de contreventement reprend la force additionnelle suivante :


K palc  / 2 7323 x 8
Fpalc,θx  Mx  x 216,7 = 9,77 kN
K 1299 x10 3
sa p

Le portique de pignon reprend la force additionnelle suivante :


re

K port L / 2 349 x17,5


Fport,θx  Mθx  x 216,7 = 1,02 kN
K 1299 x10 3
e
ut

••séisme direction transversale : Mθy = 389,1 kNm


La palée de contreventement reprend la force additionnelle suivante :
To

K palc  / 2 7323 x 8
Fpalc,θy  My x 389,1 = 17,5 kN
K 1299 x10 3
Le portique de pignon reprend la force additionnelle suivante :
K port L / 2 349 x17,5
Fport,θy  Mθy  x 389,1 = 1,83 kN
K 1299 x10 3

131
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Fpalc,θy

te
G

i
n d
io er
at int
Fport,y

Fport,θy
ris n
to tio
au uc

Fby Mθy
ns rod

Figure 61 : répartition des charges sismiques dans les éléments de stabilité du bâtiment
pour le séisme direction transversale
sa p
re

Ce sont les palées de contreventement qui reprennent l’essentiel de la


torsion générée par le séisme dans la direction transversale.
e
ut

Forces équivalentes pour le dimensionnement


To

Finalement, pour déterminer les charges sismiques de dimensionne-


ment agissant sur une palée ou sur un portique, il faut combiner les
cf. 4.3.3.5.1 (3)
sollicitations générées par le séisme dans les deux directions horizon-
de l’EN 1998-1
tales suivant les combinaisons de Newmark. Cette synthèse est effec-
tuée dans le tableau 22.

Les forces statiques équivalentes à considérer pour le dimensionnement des


plans de stabilité du bâtiment sont les suivantes :
••Plan de contreventement de la palée : FE,palc = 133,0 kN
••Portique : FE,port = 15,5 kN

132
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

Force sur un plan de


Composante Force sur un portique
contreventement de la palée

FEx,palc = Fpalc,x + Fpalc,θx


Séisme dans la direction x FEx,port = Fport,θx = 1,02 kN
FEx,palc = 127,7 kN

FEy,port = Fport,y + Fport,θy


Séisme dans la direction y FEy,palc = Fpalc,θy = 17,5 kN
FEy,port = 15,2 kN

te
Combinaison Ex + 0,3 Ey 133,0 KN 5,56 kN

i
n d
io er
Combinaison 0,3 Ex + Ey 55,9 kN 15,5 kN

at int
Tableau 22 : combinaisons des effets des composantes de l’action sismique

Calcul des éléments de stabilité du bâtiment


ris n
to tio
Combinaisons de calcul

La vérification de la résistance de l’ossature, en situation sismique, doit être effec-


au uc

tuée d’après l’Eurocode 3 [11] (structures en acier) puisque le bâtiment est conçu
en classe de ductilité DCL avec q = 1,5 [21].
ns rod

cf. 3.2.4 (1)P


Les combinaisons de charges à prendre en compte sont celles défi- de l’EN 1998-1
nies dans l’Eurocode 0 [8] pour les situations sismiques, par la relation cf. 6.4.3.4 de l’EN
sa p

1990
suivante :
re

Ed = G + AE + Σ ψ2 Q (8)
e

où :
ut

G: charges permanentes gravitaires ;


To

AE : charges sismiques (à considérer avec les deux signes possibles ±) ;

Q: charges variables ;

ψ2 : coefficient d’accompagnement représentant la part quasi-perma-


nente de la charge Q.

Les charges variables suivantes agissant sur le bâtiment sont affectées d’un coef-
ficient ψ2 nul, elles ne sont donc pas à prendre en compte dans les combinaisons
sismiques de calcul :
••les charges de vent ;
••les charges de neige (altitude d’implantation inférieure à 1000 m) ;
••les charges d’entretien en toiture.

133
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Finalement, les seules charges variables à considérer sont celles liées au pont
roulant :
••la charge Qc liée au pont lui-même, pour laquelle on considère ψ2 = 1 ;
••la charge soulevée Qh, avec une valeur de ψ2 = 0,2, par cohérence avec les indi-
cations données en p. 106.

Il n’est pas nécessaire de prendre en compte les charges dues aux effets

te
horizontaux du pont roulant (marche en crabe, forces de freinage …)
dans les combinaisons sismiques de calcul.

i
n d
io er
La suite de ce document ne traite que de la détermination des charges sismiques.
Celles-ci devront toujours être combinées avec la part non sismique de la combi-

at int
naison de calcul.

Calcul d’un plan vertical de stabilité


ris n
to tio
Le plan vertical contreventé de la palée de stabilité doit être dimensionné pour un
effort statique équivalent FE,palc = 133,0 kN.
au uc

On décompose cet effort en deux parts (cf. figure 62) :


••la part due au pont roulant et au chemin de roulement, notée FE,palc2, qui est
ns rod

introduite dans le plan vertical de stabilité à la hauteur hcdr du chemin de


roulement ;
••le solde FE,palc1, dû aux autres masses entraînées par le séisme, agissant dans le
sa p

plan de contreventement au sommet des poteaux.


re

FE,palc1
Nccs
e

Nds
FE,palc2
θs
ut
To

hc
Ndi hcr
Ncti
Ncci

θi

ec

NFd
NFd
VFd

Figure 62 : répartition des charges sismiques dans un plan vertical de stabilité

134
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

La répartition se fait au prorata des masses entraînées. On a donc :

 m  mc2  mcr 
FE,palc1  FE,palc 1  c1  = 103,3 kN
 mtotal 

FE,palc2 = FE,palc – FE,palc1 = 29,7 kN

Il en découle que les efforts au niveau fondations sont les suivants :

te
Effort tranchant : VFd = FE,palc = 133,0 kN

i
Effort normal (traction ou compression) :

n d
hc h  htcr
NFd  FE,palc1  FE,palc2 cdr

io er
= 215,4 kN
ec ec

at int
Les charges dans les fondations doivent être calculées selon les principes
du paragraphe 4.4.2.6 de la NF EN 1998-1. En classe de ductilité DCL, il n’y
a pas de majoration des charges sismiques à prendre en compte quand
ris n
q = 1 ou q = 1,5 [21].
to tio

En supposant que la diagonale comprimée ne participe pas à la descente de


au uc

charges, les efforts de traction dans les diagonales de contreventement sont :


ns rod

2
 h h 
Diagonale supérieure : Nds  FE,palc1 1   c cdr 
 = 107,5 kN
 ec 
sa p

2
re

h 
Diagonale inférieure : Ndi  FE,palc 1   cdr 
 = 240,6 kN
 ec 
e

Les efforts normaux enveloppes dans les poteaux sont les suivants :
ut

hc  hcdr h
Compression : Ncci  FE,palc1  FEpalc cdr = 230,6 kN
ec ec
To

hc  hcdr
Traction : Ncti  FE,palc1 = 30,1 kN
ec
La flèche en tête de poteau sous actions sismiques peut se déduire
de la rigidité Kpalc d’un plan de contreventement, à l’aide de la relation cf. 4.3.4 (1)
suivante, dans laquelle on majore le déplacement par le coefficient de de l’EN 1998-1
comportement q :

FE,palc
fpalc  q = 2,72 cm
K palc

135
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Les contrôles suivants, requis par l’Eurocode 8, peuvent d’ores et déjà être effectués :
••Effets du second ordre :

On vérifie que les effets du second ordre restent négligeables


cf. 4.4.2.2 (2) dans l’analyse sismique en calculant le coefficient θ suivant et en
de l’EN 1998-1 démontrant qu’il est inférieur à 0,1 :

Ptot dr
  (9)
Vtot hc

te
où :

i
Ptot est le poids du niveau de la toiture : Ptot = mtotal g = 578 kN ;

n d
cf. 4.3.4 (2) dr est le déplacement moyen du niveau, y compris les effets de la

io er
de l’EN 1998-1 torsion, c’est-à-dire ici dr = fpalc = 2,72 cm ;
Vtot est l’effort tranchant à la base du niveau considéré, c’est-à-dire

at int
ici :
Vtot = Fbx = 235,8 kN
ris n
hc est la hauteur du niveau, ici hc = 9,0 m.
to tio

Après calculs, on a :
au uc

578 x 0,027
 = 0,0074 < 0,1 : la vérification est effectuée.
235,8 x 9
ns rod

Le coefficient θ représente le rapport entre le moment secondaire (effet


P-δ) et le moment primaire à la base de l’ossature (cf. figure 46).
sa p

••Limitation des dommages :


re

En considérant que les parois du bâtiment sont constituées avec


cf. 4.4.3.2 cas b) des bardages en acier et sont donc ductiles, on doit vérifier le cri-
de l’EN 1998-1 tère suivant pour le déplacement de la toiture :
e
ut

dr   0,0075 hc  (10)
cf. alinéa IV
To

article 2 de où ν est un coefficient de pondération, dont la valeur est fixée


de l’arrêté du réglementairement à ν = 0,4 pour toute la France.
22/10/10
Après calculs, on a :
dr ν = 1,08 cm ≤ 0,0075 hc = 6,75 cm : le critère est vérifié.

Calcul de la poutre au vent transversale


La poutre au vent transversale ramène les charges sismiques générées par les
masses suivantes sur les plans verticaux contreventés de la palée :
••traverses (mball)
••toiture (mtoit)
••deux demi-pignons (mpig)

136
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

Elle peut donc être vérifiée pour une charge statique équivalente répartie sur
toute sa longueur définie par :

mball  mtoit  mpig Fbx


qmb  = 6,92 kN/m
mtotal 
Pour une traverse brisée, associée à une toiture en pente, il ne faut pas oublier
de prendre en compte l’effet de la poussée au vide induite par le déséquilibre des
forces normales dans les traverses au droit du faîtage (cf. figure 63). La force équi-

te
valente de poussée au vide peut être obtenue à l’aide de la relation suivante, où α
représente l’angle d’inclinaison de la toiture :

i
n d
qmb  2

io er
Pb  sin  = 6,18 kN
4 ec

at int
ris n Pb
to tio
Nb,max
au uc

Pb
ns rod

Nb,max

qmb
sa p


re
e

ep
ut
To

Figure 63 : charge statique équivalente de la poutre au vent transversale


et poussée au vide associée

Enfin, les effets des imperfections prévus par l’Eurocode 3 (paragraphe 5.3) doivent
aussi être considérés lors de l’analyse sismique de la palée. Le guide [43] donne
des méthodes pratiques pour les prendre en compte. Il propose aussi des critères
permettant de les négliger le cas échéant.

Calcul d’une panne de toiture

La charge sismique reprise par la poutre au vent transversale est collectée par les
pannes de la toiture. Compte tenu du schéma de triangulation retenu (4 modules
contreventés dans la poutre au vent), les pannes les plus sollicitées par l’action

137
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

sismique couvrent un quart de la toiture. En outre, la palée de contreventement


est positionnée au centre du bâtiment.

Une panne de toiture connectée aux points fixes de la poutre au vent doit donc
pouvoir reprendre un effort normal dû à l’action sismique (en traction et en com-
pression) égal à :

11
Npan  qmb  = 13,8 kN
24

i te
n d
Le coefficient 1/2 dans l’équation provient du fait que la poutre au vent

io er
transversale est installée ici au milieu du bâtiment, ce qui fait qu’une
panne ne stabilise que la moitié des masses en toiture. Pour une poutre

at int
au vent positionnée à l’extrémité du bâtiment, ce coefficient 1/2 n’a plus
lieu d’être.
ris n
Le coefficient 1/4 se justifie par le fait que la largeur d’influence de chaque
panne est égale au quart de la portée de la poutre au vent.
to tio
au uc

Dans le cas d’une poutre au vent décalée par rapport aux plans verti-
ns rod

caux contreventés (cf. figure 6 (b)), il faut aussi dimensionner les deux
pannes sablières pour qu’elles soient en mesure de transmettre la tota-
lité de la charge sismique drainée par la poutre au vent jusqu’aux plans
contreventés.
sa p
re

Calcul du portique de pignon


e

Pour le portique de pignon soumis à la charge statique équivalente FE,port = 15,5 kN,
ut

les charges suivantes doivent être considérées dans les pieds de poteaux, sous
l’effet de l’action sismique seule (cf. figure 64) :
To

FE,port
Effort tranchant : VfA,y  VfE,y  = 7,73 kN
2
hc
Effort normal : N fA  NfE  FE,port = 8,70 kN

138
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

FE,port / 2 C
B D

FE,port / 2
hc

A E

VfA VfE
NfA NfE

te
l

i
n d
Figure 64 : répartition des charges sismiques dans le portique de pignon

io er
Les moments fléchissants dans le portique dus à la charge statique équivalente

at int
peuvent être calculés :

hc
MD  FE,port = -69,6 kNm
ris n
2
to tio
MB  MD = 69,6 kN
au uc

La flèche du portique de pignon est déterminée à l’aide de la relation cf. 4.3.4 (1)
suivante, dans laquelle la force statique équivalente a été multipliée de l’EN 1998-1
par le coefficient de comportement q comme l’impose l’Eurocode 8-1.
ns rod

FE,port 15,5
fport,pig  q  1,5 x = 6,65 cm
K port 349
sa p

Les contrôles suivants, requis par l’Eurocode 8, peuvent alors être effectués :
re

••Effets du second ordre :

On vérifie que les effets du second ordre restent négligeables dans


e

cf. 4.4.2.2 (2)


l’analyse sismique en calculant le coefficient θ suivant et en démon-
ut

de l’EN 1998-1
trant qu’il reste inférieur à 0,1 :
To

Ptot dr

Vtot hc

où : Ptot est le poids du niveau de la toiture :


Ptot = mtotal g = 578 kN ;

dr est le déplacement moyen du niveau, y compris les cf. 4.3.4 (2)
effets de la torsion, c’est-à-dire ici de l’EN 1998-1
dr = fport,pig = 6,65 cm ;

Vtot est l’effort tranchant à la base du niveau considéré, c’est-à-dire ici :

Vtot = Fby = 106,6 kN

hc est la hauteur du niveau, ici hc = 9,0 m.

139
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Après calculs, on a :

578 x 0,067
 = 0,041 < 0,1 : le critère est vérifié.
106,6 x 9

••Limitation des dommages :

cf. 4.4.3.2 cas b) En considérant que les parois du bâtiment sont constituées avec des
bardages en acier et sont donc ductiles, on doit vérifier le critère sui-

te
de l’EN 1998-1
vant pour le déplacement de la toiture :

i
dr   0,0075 hc

n d
cf. alinéa IV

io er
article 2 de où ν est un coefficient de pondération, dont la valeur est fixée régle-
de l’arrêté du mentairement à ν = 0,4 pour toute la France.

at int
22/10/10

Après calculs, on a :
dr ν = 2,66 cm ≤ 0,0075 hc = 6,75 cm : le critère est vérifié.
ris n
to tio

Pour les portiques constituant la palée de stabilité, on doit considérer


les effets cumulés des deux directions de l’action sismique, à l’aide des
au uc

combinaisons de Newmark.
ns rod

Déplacements relatifs entre pieds de poteaux

Le sol étant de classe C et aucune liaison des fondations par longrines n’étant pré-
sa p

vue, il est nécessaire de prendre en compte les effets des déplacements relatifs
re

entre pieds de poteaux. L’annexe 3 donne les indications utiles à ce calcul. Le docu-
ment [42] traite plus spécifiquement des effets du déplacement différentiel des
appuis dû à un séisme sur les charpentes métalliques. Il propose aussi quelques
e

méthodes simplifiées.
ut

On s’intéresse en premier lieu à la direction transversale de l’action sismique et


To

donc aux portiques. Il n’y a que deux pieds de poteaux et par conséquent seul le
système A est à prévoir. Le calcul donne les résultats suivants :

Lg = 400 m (d’après tableau A 3-1 en annexe 3 pour un sol de classe C) ;

dg = 0,025 x 1,6 x 1,5 x 0,4 x 2 = 48 mm (d’après équation (A3-2) en annexe 3) ;

 16
d A,i  dG 2 x 48 2 = 2,71 mm (11)
LG 400

Ce déplacement différentiel est du même ordre de grandeur que les jeux dans les
trous de platine des pieds de poteaux : son effet sur la structure peut donc être
négligé.

140
SOMMAIRE
Méthode simplifiée pour le calcul des actions sismiques

Pour ce qui concerne la direction longitudinale de l’action sismique, il n’y a lieu


de se préoccuper que de seul déplacement relatif entre les pieds de poteaux de
la palée triangulée, puisqu’il n’existe pas de bridage dans cette direction pour les
autres points de fondation. En remplaçant dans l’équation (11) la distance l par
celle ec entre pieds de poteaux dans la palée triangulée, on obtient un déplace-
ment relatif de 0,8 mm, qui peut là encore être négligé.

Pour un bâtiment sans joint de fractionnement et comportant deux

te
palées de stabilité, il convient de tenir compte du déplacement relatif
entre palées, se traduisant par des efforts normaux dans les pannes

i
sablières.

n d
io er
Calcul des diagonales de poutre au vent longitudinale

at int
La force de contreventement entre deux plans de portiques est estimée par la
relation (A4-2) de l’annexe 4 :
ris n
n 1
(mc  0,1 mu ) S d (T )
to tio
Fmoc 
n

où : n = 8 portiques
au uc

mc = 7000 kg
ns rod

mu = 51962 kg
sa p

Sd(T) = 1,81 m/s2


re

Après calculs, on a : Fmoc = 19,3 kN


e

La force dans l’une des deux diagonales assurant le contreventement (en traction)
ut

peut alors être estimée (cf. figure A4-2 en annexe 4) :


To

2
1 e 
Fdia  Fmoc 1  c 
 = 15,4 kN
2  m 

Calcul du chemin de roulement

Pour les éléments du chemin de roulement, il est nécessaire de distinguer deux


vérifications indépendantes.

Tout d’abord, chaque côté du chemin de roulement contribue à la stabilisation


d’ensemble de l’ossature en ramenant vers la palée de stabilité les charges sis-
miques générées par les masses suivantes :
••chemin de roulement (mcdr / 2, car la palée est située au milieu du bâtiment) ;

141
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

••pont roulant (mc ; on ne divise pas par 2 car le pont ne peut être situé que d’un
seul côté de la poutre au vent).

Un effort normal, soit en traction, soit en compression, doit donc être considéré
pour le dimensionnement des éléments du chemin de roulement. Cet effort nor-
mal peut être calculé avec la relation suivante, dans laquelle sont compris les
effets de torsion globale :
mcdr / 2  mc
N cdr  FE,palc = 22,8 kN
m total

te
Ensuite, il faut s’assurer que la semelle supérieure des profilés constituant le che-

i
min de roulement est apte à transmettre la charge sismique générée par le pont

n d
roulant (cf. figure 27). Cette dernière force s’estime de la manière suivante, en se

io er
rappelant qu’elle est associée à la direction transversale du séisme :
mc1  mc2

at int
FE,pr  Fby = 12,7 kN
mtotal
ris n
Cette charge horizontale correspond à 18,5 % environ du poids à vide du pont.
to tio

À titre de comparaison, les charges transversales aux galets (non pondé-


au uc

rées) pour le fonctionnement de ce pont ont été calculées selon l’Euro-


code 1 partie 3 [10] :
ns rod

••Groupe 1, translation du pont : HT = 10,5 kN


••Groupe 5, marche en crabe : HT = 15,7 kN
sa p

Pour calculer le moment de flexion dimensionnant, il faut commencer par recher-


re

cher la position la plus défavorable, à l’aide des indications de l’annexe A2-6 « posi-
tion du pont roulant pour le traitement des effets locaux ». L’entraxe des galets eg
vaut 3 m et est donc supérieur à 0,586 fois la portée d’une poutre de roulement
e

(0,586 ec = 2,93 m). La flexion maximale de la semelle supérieure est donc atteinte
ut

quand un des galets est situé à mi-portée (cf. figure A2-4). Il faut en outre penser
à prendre en compte l’effet d’excentrement de la charge selon les méthodes de
To

calcul usuelles des chemins de roulement.

142
SOMMAIRE
Références

i te
n d
io er
Textes réglementaires

at int
Attention : les textes réglementaires indiqués ici sont ceux connus au
moment de la rédaction de ce guide. Il appartient au lecteur de vérifier
ris n
s’ils sont toujours d’actualité lors de leur utilisation.
to tio

Décret n°2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque


[1] 
au uc

sismique (JORF 24/10/2010).

Décret n°2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones


[2] 
ns rod

de sismicité du territoire français (JORF 24/10/2010).

Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de


[3] 
sa p

construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à


re

risque normal » (JORF 24/10/2010).


e

Arrêté du 24 janvier 2011 fixant les règles parasismiques applicables à


[4] 
certaines installations classées (J0RF 31/03/2011).
ut
To

Arrêté du 25 octobre 2012 modifiant l’arrêté du 22 octobre 2010 relatif


[5] 
à la classification et aux règles de construction parasismique applicables
aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » (JORF 30/10/2012).

Arrêté du 13 septembre 2013 modifiant l’arrêté du 4 octobre 2010 rela-


[6] 
tif à la prévention des risques accidentels au sein des installations clas-
sées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation (JORF
26/10/2013).

[7] Arrêté du 10 mai 2000 relatif à la prévention des accidents majeurs impli-
quant des substances ou des préparations dangereuses présentes dans
certaines catégories d’installations classées pour la protection de l’envi-
ronnement soumises à autorisation. (JORF 20/06/00).

143
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Normes

Attention : les normes en vigueur mentionnées dans ce chapitre sont


celles connues au moment de la rédaction de ce guide. Il appartient au
lecteur de vérifier qu’elles sont toujours valides lors de leur utilisation.

[8] NF EN 1990 : Eurocodes structuraux – Bases de calcul des structures –

te
AFNOR – Mars 2003 (et son annexe nationale décembre 2011).

i
n d
[9]  F EN 1991-1-1 : Eurocode 1 – Actions sur les structures – Partie 1-1 :
N
Actions générales – Poids volumiques, poids propres, charges d’exploi-

io er
tation des bâtiments. AFNOR – Mars 2003 (et son annexe nationale Juin
2004 sous la référence NF P 06-111-2).

at int
[10] NF EN 1991-3 : Eurocode 1 – Actions sur les structures – Partie 3 : Actions
induites par les appareils de levage et les machines. AFNOR – Avril 2007
ris n
(et son annexe nationale janvier 2010).
to tio

[11]  F EN 1993-1-1 : Eurocode 3 – Calcul des structures en acier – Partie 1-1 :


N
Règles générales et règles pour les bâtiments. AFNOR – Octobre 2005 (et
au uc

son annexe nationale août 2013).


ns rod

[12] NF EN 1993-1-8 : Eurocode 3 – Calcul des structures en acier – Partie 1-8 :
Calcul des assemblages. AFNOR – Décembre 2005 (et son annexe natio-
nale juillet 2007).
sa p

[13]  F EN 1998-1 : Eurocode 8 – Calcul des structures pour leur résistance


N
re

aux séismes – Partie 1 : Règles générales, actions sismiques et règles pour


les bâtiments. AFNOR – Septembre 2005
e
ut

[14] NF EN 1998-1/NA : Eurocode 8 – Calcul des structures pour leur résistance
aux séismes – Partie 1 : Règles générales, actions sismiques et règles pour
To

les bâtiments. Annexe Nationale à la NF EN 1998-1. AFNOR – Décembre


2007 et décembre 2013.11

[15]  F EN 1998-5 : Eurocode 8 – Calcul des structures pour leur résistance


N
aux séismes – Partie 5 : Fondations, ouvrages de soutènement et aspects
géotechniques. AFNOR – Septembre 2005 (et son annexe nationale
octobre 2007).

[16] NF EN 1090-2+A1 : Exécution des structures en acier et des structures en

11) Au jour de la publication de ce guide, la dernière révision de l’Annexe Nationale, datée de


Décembre 2013, n’est pas d’application réglementaire. La version de Décembre 2007 reste la
version qu’il convient d’utiliser, en attendant la publication d’un arrêté modificatif. Ce problème
n’a que peu d’impact pour la Construction Métallique.

144
SOMMAIRE
Références

aluminium - Partie 2 : exigences techniques pour les structures en acier.


AFNOR – Octobre 2011.

[17]  F EN 14399 : Boulonnerie de construction à haute résistance apte à la


N
précontrainte. AFNOR – Parties 1 à 10.

[18]  F EN 15048 : Boulonnerie de construction métallique non précontrainte.


N
AFNOR – Parties 1 et 2.

te
[19]  F EN ISO 286-2 : Spécification géométrique des produits – Système de
N

i
codification ISO pour les tolérances sur les tailles linéaires – Partie 2 :

n d
tableaux des classes de tolérance normalisées et des écarts limites des

io er
alésages des arbres. AFNOR – Septembre 2010.

at int
Autres documents ris n
[20] EuroBuild : Bâtiments à usage industriel – guide destiné aux architectes,
to tio
concepteurs et constructeurs. Projet de recherche européen financé par-
tiellement par le Fonds Européen de Recherche pour le Charbon et l’Acier.
au uc

Recommandations pour la conception parasismique de structures


[21] 
métalliques ou mixtes en classe de ductilité DCL – CNC2M-N0035
ns rod

(Commission de Normalisation de la Construction Métallique et Mixte)


– 31/01/13 – Publiées dans la revue Construction Métallique 1/2013 et
disponibles sur le site internet www.bncm.fr.
sa p

Recommandations pour l’application de la norme NF EN 1993 –


[22] 
re

CNC2M-N0095 (Commission de normalisation de la construction métal-


lique et mixte) version 2 – Mars 2014.
e
ut

Évaluation de l’incidence de travaux sur la vulnérabilité au séisme d’un


[23] 
bâtiment existant – Grille d’analyse – AFPS – En attente de parution.
To

Dimensionnement parasismique des éléments non structuraux du


[24] 
cadre bâti – Exigences réglementaires pour le bâtiment « à risque nor-
mal ». DGALN/DHUP/QC – Édition 2014

Recommandations professionnelles – Bardages en acier protégé et


[25] 
en acier inoxydable – Conception et mise en œuvre – Règles de l’art
Grenelle de l’environnement – Juillet 2014.

Recommandations professionnelles – Bardages en panneaux sandwich


[26] 
à deux parements en acier et à âme polyuréthane – Conception et mise
en œuvre – Règles de l’art Grenelle de l’environnement – Parution prévue
fin 2014.

145
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

[27] Dispositions constructives parasismiques des ouvrages en acier, béton,


bois et maçonnerie – Principes et schémas de détail – AFPS - 2011

Guide Eurocode : Effets du séisme sur les constructions métalliques. P-O.


[28] 
Martin, J-M. Aribert, M. Chenaf – Editions CSTB, avril 2011.

Guide Eurocode : Assemblages de pieds de poteaux en acier. I. Ryan, M.


[29] 
Chenaf – Editions CSTB, février 2010.

te
[30] Les pieds de poteaux encastrés en acier : Dispositions constructives,

i
méthodes de calcul. Y Lescouarc’h – CTICM, avril 1988.

n d
io er
Les pieds de poteaux articulés en acier : Dispositions constructives,
[31] 
méthodes de calcul. Y Lescouarc’h – CTICM, juin 1982.

at int
Structures métalliques - Ouvrages simples : guide technique et de calcul
[32] 
d’éléments structurels en acier. Édition Capeb, Cticm, Otua, 2008.
ris n
to tio
[33] Construire parasismique – Milan Zacek – Éditions Parenthèses 1996
au uc

Concevoir et construire en acier : Marc Landowski, Bertrand Lemoine.


[34] 
Collection Mémento Acier. Arcelor, Luxembourg, 2006.
ns rod

[35] Technical Note of NILIM No.647, BRI Research Paper No.150 Summary
of the Field Survey and Research on “The 2011 off the Pacific coast of
Tohoku Earthquake”(the Great East Japan Earthquake). Septembre 2011,
sa p

Japon.
re

Conception parasismique : effet diaphragme et régularité en plan


[36] 
d’une toiture de bâtiment industriel – PO. Martin – Revue construction
e

métallique, 3/2013, CTICM.


ut
To

[37] Période du mode propre fondamental de portiques multi-travées à un


seul niveau – P.-O. Martin – Revue construction métallique, 2/2013, CTICM.

Calcul des charges sismiques agissant sur une palée de stabilité d’un
[38] 
bâtiment industriel par la méthode simplifiée des forces latérales –
P.-O. Martin – Revue construction métallique, 1/2013, CTICM.

Calcul des charges sismiques agissant sur un portique de bâtiment


[39] 
industriel par la méthode simplifiée des forces latérales – PO. Martin –
Revue construction métallique, 2/2013, CTICM.

[40] Seismic design of reinforced concrete and masonry buildings – T.


Paulay, M.J.N Priestley – J Wiley & sons, 1992.

146
SOMMAIRE
Références

Guide de règles parasismiques simplifiées applicables à des bâtiments


[41] 
courants, RSPB – AFPS – À paraître.

Déplacements relatifs des appuis d’un bâtiment courant sous séisme –


[42] 
A. Rodier, P.-O. Martin – Revue construction métallique 3/2014 - CTICM

Europratic – Calcul suivant les Eurocodes d’un bâtiment simple en acier


[43] 
à l’usage des praticiens – A. Rodier & al.- CTICM, à paraître début 2015.

te
Recommandations professionnelles – Couverture en panneaux sandwich
[44] 
à deux parements en acier et à âme polyuréthane – Conception et mise en

i
n d
œuvre – Règles de l’art Grenelle de l’environnement – parution prévue fin 2014.

io er
Sigles

at int
AFNOR Association française de normalisation (www.afnor.org)
ris n
AFPS Association française de génie parasismique (www.afps-seisme.org)
to tio
BNCM Bureau de normalisation de la construction métallique (www.bncm.fr)
au uc

BRGM Bureau de recherches géologiques et minières (www.brgm.fr)


ns rod

CNC2M Commission de normalisation de la construction métallique et mixte

CSTB Centre scientifique et technique du bâtiment (www.cstb.fr)


sa p

CTICM Centre technique industriel de la construction métallique


re

(www.cticm.com)
e

FFB Fédération Française du Bâtiment (www.ffbatiment.fr)


ut

Liens internet utiles


To

Outre les liens des organismes mentionnés ci-avant, les sites internet suivants
peuvent être utiles au praticien confronté à la conception parasismique des
bâtiments :

www.planseisme.fr : portail pour la prévention du risque sismique

www.prim.net : portail pour la prévention des risques majeurs

www.legifrance.gouv.fr : portail d’accès aux textes de loi

www.georisques.gouv.fr : site de l’administration pour la diffusion des données géo-


graphiques liées aux risques naturels et technologiques

147
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

148
SOMMAIRE
Annexes

i te
n d
io er
Annexe 1 : Installation d’une mezzanine dans un
bâtiment existant

at int
Cette annexe traite du cas de travaux dans un bâtiment industriel existant visant à
créer une surface de plancher en mezzanine. Afin d’illustrer les propos, l’exemple
ris n
de la figure A1-1 est considéré. Il s’agit d’un bâtiment industriel à simple nef, de 30
to tio
m de longueur et de 18 m de largeur. Ce bâtiment est stabilisé dans la direction
transversale par 6 portiques, tous identiques et équidistants, reliés entre eux par
deux poutres au vent de long pan. Une mezzanine est installée sur toute la largeur
au uc

de la nef et entre deux portiques (cf. figure A1-2). Le bâtiment est situé en zone de
sismicité 4 et est de catégorie d’importance II.
ns rod
sa p
re
e
ut
To

30 m

18 m

Figure A1-1 : configuration du bâtiment avant travaux

149
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

i te
n d
io er
30 m

at int
18 m
ris n
to tio
Figure A1-2 : configuration du bâtiment après travaux

La surface du bâtiment avant travaux est de 540 m2, tandis que la surface créée
au uc

est de 108 m2, soit une augmentation de 20 %.


ns rod

Pour déterminer les obligations parasismiques visant ce projet de création de


mezzanine, la première étape consiste à examiner si le seuil de travaux lourds
au sens de l’arrêté du 22 octobre 2010 [3] est ou non dépassé. Pour un bâtiment
de catégorie d’importance II en zone de sismicité 4, ce seuil est de 30% (cf. tableau
sa p

A1-1). Ainsi, pour le projet considéré, le seuil de travaux lourds n’est pas atteint et
re

aucune mise à niveau du bâtiment complet n’est exigible. Cela n’exonère cepen-
dant pas de toute exigence parasismique : en effet, le principe de non aggravation
de la vulnérabilité s’applique et doit donc conduire à une analyse des travaux envi-
e

sagés, par exemple à l’aide du guide [23].


ut

L’ajout d’une mezzanine dans un bâtiment industriel ne peut pas être considéré
To

comme une intervention locale sans impact global. De ce fait, en appliquant les
critères proposés par [23], on peut considérer qu’il n’y a pas d’aggravation de la
vulnérabilité lors de la création d’un niveau, comme c’est le cas ici, si la masse
de ce niveau n’excède pas 10% de la masse moyenne des autres niveaux. Il faut
entendre ici le terme de masse d’un point de vue du comportement sismique,
c’est-à-dire la masse déplacée au cours d’un séisme, dont la définition est indiquée
dans l’Eurocode 8. Compte tenu de l’augmentation de l’excentricité structurale
provoquée par l’installation de la mezzanine, ce seuil doit être abaissé à 5%, pour
la direction transversale du bâtiment.

150
SOMMAIRE
Annexes

Zone de Catégorie Règles de


Seuil de travaux lourds
sismicité d’import. construction*
> 30 % de surface créée Eurocode 8-1
Zone 2 IV
> 30% de plancher supprimé à un niveau agr = 0,42 m/s2
> 30 % de surface créée Conditions PS-MI PS-MI
> 30% de plancher supprimé à un niveau respectées Zone 2
II
> 30 % de surface créée Conditions PS-MI
Zone 3
> 30% de plancher supprimé à un niveau non respectées

te
Eurocode 8-1
III > 30 % de surface créée agr = 0,66 m/s2

i
IV > 30% de plancher supprimé à un niveau

n d
io er
> 30 % de surface créée Conditions PS-MI respectées PS-MI Zone 3
II

at int
> 30 % de surface créée
Zone 4 > 30% de plancher supprimé à un niveau
Eurocode 8-1
III > 20 % de surface créée
ris n
agr = 0,96 m/s2
> 30% de plancher supprimé à un niveau
to tio
IV > 20 % de contreventements verticaux supprimés
Ajout d’équipements lourds en toiture
> 30 % de surface créée Conditions CP-MI respectées CP-MI
au uc

II > 20 % de surface créée


> 30% de plancher supprimé à un niveau
> 20 % de contreventements verticaux supprimés
ns rod

Zone 5 Eurocode 8-1


III > 20 % de surface créée agr = 1,8 m/s2
> 30% de plancher supprimé à un niveau
IV > 20 % de contreventements verticaux supprimés
Ajout d’équipements lourds en toiture
sa p

* La dernière colonne du tableau indique les règles de construction et le niveau d’aléa à consi-
re

dérer pour le dimensionnement du bâtiment complet, lorsque le seuil de travaux lourds est
dépassé. Quand l’Eurocode 8-1 est applicable, l’accélération maximale de référence à consi-
dérer correspond à 60% de celle exigible pour un même bâtiment neuf.
e

Tableau A1-1 : seuils de travaux lourds pour les bâtiments existants (d’après [3])
ut

Pour le cas du projet étudié, il y a un seul niveau avant travaux, celui de la toiture,
To

et sa masse est de 35 000 kg, en tenant compte de la structure, de la couverture,


du chemin de roulement et du pont roulant. La masse de la mezzanine est esti-
mée à 52 400 kg, ce qui inclut la dalle béton, les parois verticales et une fraction
des masses liées à l’exploitation de la surface créée. Le critère de non aggravation
n’est donc pas respecté.

Il est donc nécessaire de pousser plus avant l’étude de l’impact de ces travaux, ce
qui implique en pratique de calculer le bâtiment (après travaux) sous l’effet d’un
séisme. Si on peut démontrer, par ce calcul, que le bâtiment avec sa mezzanine
est apte à reprendre les charges sismiques engendrées par un séisme dont l’accé-
lération de référence correspond à 60% de celle exigible pour le même bâtiment
neuf, alors la résistance de la structure est démontrée. Sinon, des travaux de ren-
forcement doivent être envisagés.

151
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Dans la pratique, compte tenu des typologies envisagées (bâtiment industriel avec
toiture légère + mezzanine avec dalle béton), l’ajout d’une mezzanine aggrave
quasi certainement la vulnérabilité du bâtiment. Ceci implique alors une étude
sismique du bâtiment et peut entraîner la nécessité d’un renforcement plus ou
moins important de la structure. En outre, si les fondations doivent aussi être
consolidées, le coût final des travaux peut être fortement impacté. Finalement, il
peut s’avérer plus intéressant d’envisager dès le départ une solution alternative,
dans laquelle la structure de la mezzanine créée est totalement indépendante de
celle du bâtiment existant. Dans ce cas, et en supposant qu’aucune autre inter-

te
vention n’est envisagée, il n’est pas nécessaire de renforcer le bâtiment et l’ossa-
ture de la mezzanine doit être dimensionnée vis-à-vis des effets du séisme selon

i
les règles usuelles de l’Eurocode 8 pour une structure neuve. Les jeux entre la

n d
mezzanine et le bâtiment doivent alors être compatibles avec cette hypothèse de

io er
fonctionnement indépendant sous séisme des deux structures.

at int
Le lecteur est invité à consulter le guide [23] pour plus de détails sur la non aggra-
vation de la vulnérabilité sismique d’un bâtiment après travaux.
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

152
SOMMAIRE
Annexes

Annexe 2 : Prise en compte d’un pont roulant dans


l’analyse sismique d’un bâtiment

Cette annexe donne quelques indications pour prendre en compte un pont rou-
lant de manière appropriée dans l’analyse sismique d’un bâtiment industriel.

Masses

te
Pour le dimensionnement parasismique du bâtiment, les masses
devant être prises en compte sont (cf. fiche E) :

i
n d
••la totalité de la masse du chemin de roulement ;
cf. A.2.3 (1)

io er
••la totalité de la masse du pont roulant, y compris le charriot (en
de l’EN 1991-3
notant Qc le poids du pont) ;

at int
••dans la direction verticale, quand celle-ci doit être prise en consi-
cf. 4.2.4 (2) de
dération et à défaut d’indications plus précises dans les documents l’AN de l’EN
du marché, il faut considérer une fraction de masse de 20% de la 1998-1
ris n
charge utile.
to tio
••aucune masse au crochet n’est à considérer dans les deux direc-
tions horizontales.
au uc

Liaisons
ns rod

D’une manière générale, les charges sismiques sont transmises entre le pont rou-
lant et le chemin de roulement par l’intermédiaire des galets. Les principes sui-
vants doivent être adoptés pour la nature de la liaison des galets sur le rail :
sa p

••chaque galet reprend une force verticale (liaison verticale) ;


re

••les galets moteurs reprennent les forces horizontales dans la direction du


mouvement du pont ;
••les forces horizontales dans la direction perpendiculaire à celle du mouvement
e

ne sont reprises que d’un seul côté (en fonction des joues des galets) ;
ut

••un galet ne transmet aucun moment (degrés de liberté en rotation non liés).
To

Lorsqu’un modèle tridimensionnel est utilisé pour l’analyse sismique du bâtiment,


le schéma général de la figure A2-1 illustre la représentation des liaisons du pont
roulant.

x, z z

y, z
x, z

z x, y, z
y, z
x, y, z
x y

Figure A2-1 : principe de modélisation des liaisons du pont roulant avec les éléments de la structure

153
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Position du pont roulant pour l’analyse globale du bâtiment

À défaut d’indications plus précises dans les documents du marché, la position la


plus défavorable du pont roulant doit être envisagée pour l’étude de la réponse
sismique du bâtiment. Le cas échéant et sauf cas particuliers, la position du char-
riot sur le pont peut être considérée comme n’ayant quasiment pas d’influence
sur le comportement sismique du bâtiment.

En présence d’une poutre au vent longitudinale en toiture, c’est la position pro-

te
duisant l’excentricité structurale la plus élevée qui doit être retenue (donc le phé-
nomène de torsion le plus important), c’est-à-dire, en général, à l’extrémité du

i
n d
chemin de roulement.

io er
Positions du pont roulant pour le traitement des effets locaux

at int
On considère un chemin de roulement constitué par une série de poutres isosta-
tiques de portée l. Un système comprenant 2 charges P espacées d’un entraxe e
et de résultante globale F = 2 P circule sur le chemin de roulement. On cherche les
ris n
positions du système de charges produisant les effets maximaux.
to tio

Efforts maximaux aux points d’appui


au uc

La réaction maximale sur l’appui commun de deux poutres de roulement est


obtenue pour toute position du système où les charges P sont situées de part et
ns rod

d’autre de l’appui.

Pour toute position a (0 < a < e ; cf. figure A2-2), la force maximale sur appui vaut :
sa p

e
re


R  P 2    (A2-1)
 
e
e

a
ut

P P
To

 

R
Figure A2-2 : position d’un système de 2 charges produisant la réaction d’appui maximale

154
SOMMAIRE
Annexes

Moments de flexion enveloppes dans les poutres de roulement

La position la plus défavorable du système de charge pour la flexion des poutres


de roulement est donnée par le théorème de Barré. On doit distinguer deux
configurations :
 
••Quand e  2  2   0,586  (cf. figure A2-3) :
Les positions produisant la flexion maximale sont données indifféremment
par les relations suivantes :

te
  e   3e
a 2   ou a  2    (A2-2)
4   4  

i

n d
Le moment dans la section la plus sollicitée (celle de la charge la plus proche

io er
de la mi-travée) est obtenu par :

at int
2
P  e 
Mmax  1   (A2-3)
2  2 
 
ris n
e/4
to tio
a e

P P
au uc
ns rod

 
sa p
re
e
ut

Mmax
To

Figure A2-3 : flexion maximale pour un entraxe faible des charges

••Quand e  0,586  (cf. figure A2-4) :


La flexion maximale est obtenue quand une des deux charges est située à mi
travée. Dans ce cas, l’autre charge est positionnée dans la travée voisine et
cette configuration coïncide alors avec celle donnant la force d’appui maximale.

Le moment fléchissant maximal vaut alors :

P
Mmax 
4  (A2-4)

155
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

P P

 

i te
n d
io er
at int
M Mmax

Figure A2-4 : flexion maximale pour un entraxe important des charges


ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut
To

156
SOMMAIRE
Annexes

Annexe 3 : Déplacements relatifs entre points de


fondation
Généralités

L’EN 1998-5 [15] fixe des exigences minimales concernant la reprise des dépla-
cements relatifs entre les différents points de liaison de la structure avec ses
fondations.

te
La clause 5.4.1.2 (2) de cet Eurocode permet de considérer qu’aucune sollicitation

i
supplémentaire n’est induite dans la structure quand l’une des trois conditions

n d
suivantes est vérifiée (cf. figure 38 p. 67) :

io er
••les fondations sont disposées dans le même plan horizontal et des longrines
ou un dallage adéquats relient entre eux les têtes de semelles ou de pieux ;

at int
••le bâtiment est entièrement situé sur un sol de classe A, quelle que soit la zone
de sismicité ;
••le bâtiment est entièrement situé sur un sol de classe B, en zone de sismicité 2.
ris n
to tio
La classe de sol rend compte de l’influence locale du terrain sur les actions sis-
miques. Elle dépend du profil stratigraphique des couches de sol sous le bâtiment
et est définie par le tableau 3.1 de l’EN 1998-1. Cette classe doit normalement être
au uc

définie par un bureau d’études spécialisé.


ns rod

Quand aucune des trois conditions précédentes n’est obtenue, il convient de


prendre en compte dans l’analyse de la structure primaire du bâtiment la majo-
ration des actions sismiques dues aux déplacements différentiels entre les points
d’appuis de cette structure. Les déplacements relatifs à considérer sont définis
sa p

par la clause 3.3 (6) de l’EN 1998-2 et sont explicités ci-dessous. La référence [42]
re

donne un exemple d’application.

On considère une file de n+1 poteaux, reliant la structure aux fondations. Le pre-
e

mier poteau est choisi arbitrairement comme poteau de référence. La position


ut

des autres poteaux, notée xi pour i compris entre 1 et n, est mesurée par la dis-
tance horizontale entre le point de fondation du poteau i et celle du poteau de
To

référence.

x
0 x1 x2 xi xn

Figure A3-1 : position des points d’ancrage de la structure

157
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

L’effet des déplacements relatifs sur la structure peut être représenté par deux
systèmes de chargement à prendre successivement en compte, sans qu’il soit
nécessaire de cumuler les effets de ces deux systèmes.

Système A

Le premier système, dit système A, suppose que tous les points de fondation
s’éloignent (ou se rapprochent) simultanément les uns des autres.

te
Le déplacement relatif du pied de poteau i par rapport au pied de poteau de réfé-

i
rence se calcule de la manière suivante :

n d
io er
d A,i  X i d g 2  (A3-1)

at int
avec : Xi position relative du poteau i définie par :

Xmi = Lm,i/Lg mais Xi ≤ 1


ris n
to tio
Lg distance au-delà de laquelle les mouvements du sol peuvent être
considérés comme totalement indépendants. Cette distance est
au uc

définie en fonction de la classe du sol par le tableau 3.1 de l’EN


1998-2, repris ci-dessous.
ns rod

Classe de sol A B C D E
Lg (m) 600 500 400 300 500
Tableau A3-1 : distance Lg
sa p
re

dg déplacement de calcul du sol, correspondant à la classe de sol du


pied de poteau i, conformément à la relation suivante (cf. 3.2.2.4
l’EN 1988-1) :
e
ut

d g  0,025 ag S TC TD  (A3-2)
To

S paramètre de sol, défini par la réglementation (cf. arrêté du 22


octobre 2010 pour les bâtiments) ;

TC, TD périodes délimitant les parties du spectre de réponse de calcul,


définies par la réglementation (ibid) ;

ag accélération de calcul pour un sol de classe A (cf. 3.2.2.2 de l’EN


1998-1)

Dans le système A, on doit considérer les deux situations possibles : soit tous les
appuis s’éloignent (valeurs positives des déplacements dA,i), soit tous les appuis se
rapprochent (valeurs négatives des déplacements dA,i).

158
SOMMAIRE
Annexes

i te
n d
io er
at int
Figure A3-2 : système A

Système B
ris n
to tio
Le second système est appelé le système B, il couvre la situation où les déplacements
de sol se produisent dans les directions opposées au droit de pieds de poteaux adja-
au uc

cents. Le déplacement qui doit être imposé au pied de poteau i (0 ≤ i ≤ n) est donné
par la relation suivante :
ns rod

dB,i  r X mi d g 2  (A3-3)

avec : βr coefficient prenant en compte l’amplitude des déplacements du


sa p

sol se produisant dans une direction opposée au droit de sup-


re

ports adjacents, sa valeur étant définie de la manière suivante :

βr = 0,5 pour le poteau i si l’appui de ce poteau et les deux


e

appuis adjacents sont situés sur un sol de même classe ;


ut

βr = 1 pour les autres cas.


To

Xmi coefficient défini par :

Lm,i
X mi =
Lg
Lm,i moyenne des distances de l’appui i à ses deux appuis voisins :

1
Lm,i  (x i1  x i1 ) pour un appui intermédiaire
2
Lm,0 = x1 – x0 pour le premier appui

Lm,n = xn – xn-1 pour le dernier appui

159
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Les signes des déplacements dB,i sont alternés à chaque appui. Les deux situations
représentées sur la figure suivante sont à prendre en compte.

i te
n d
io er
at int
ris n
Figure A3-3 : système B
to tio
Combinaison avec les autres effets du séisme
au uc

L’effet le plus défavorable des déplacements différentiels pour une


cf. 3.3 (7) direction horizontale du séisme doit se combiner quadratiquement
de l’EN 1998-2 avec les autres effets du séisme sur la structure dans cette même
ns rod

direction.
sa p
re
e
ut
To

160
SOMMAIRE
Annexes

Annexe 4 : Rigidité minimale du contreventement


en toiture pour former un diaphragme horizontal
Rigidité minimale

Pour qu’un contreventement horizontal joue le rôle d’un diaphragme permettant


le comportement d’ensemble du niveau concerné, il faut que le diaphragme soit
suffisamment rigide vis-à-vis des plans de stabilité verticaux de la structure. Cette

te
annexe traite du cas de la toiture d’un bâtiment industriel stabilisé transversale-
ment par n portiques identiques, régulièrement espacés et reliés entre eux par

i
une ou plusieurs poutres au vent longitudinales. La masse stabilisée transversa-

n d
lement par l’ossature se décompose en une masse mu, uniformément répartie

io er
sur toute la longueur et une masse mc concentrée à l’une des extrémités de la
structure.

at int
Fu
Fc
ris n
to tio
mu mc
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut

F1 F2 Fi Fn
To

Figure A4-1 : fonctionnement d’un diaphragme horizontal rigide

En se basant sur les critères de diaphragme rigide de l’Eurocode 8 (clause 4.3.1 (4))
et en prenant en compte un excentrement forfaitaire de 5% de la masse répartie
mu, il a été établi en [36] la valeur minimale Kmod de la rigidité latérale du contre-
ventement entre deux portiques consécutifs, en fonction du nombre de portiques
de la structure et des masses mc et mu. Cette rigidité minimale est obtenue par :

Kmoc = kmin Kport (A4-1)

où Kport est la rigidité latérale d’un portique et où kmin est le coefficient de rigidité
minimale donné par le tableau A4-1.

161
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Dans le cas du bâtiment traité dans le guide (cf page 101 et suivantes), on a :

••Nombre de portiques : n=8

••Rigidité latérale d’un portique : Kport = 349 kN/m

••Masse uniformément répartie en toiture : mu = 51962 kg

••Masse concentrée à l’extrémité : mc = 7000 kg

te
 mc  mu 

i
Le critère de diaphragme rigide vaut : 0,10   = 0,48

n d
 mc  0,10 mu 

io er
Par interpolation linéaire des valeurs 38,8 et 30,1 lues dans le tableau pour n = 8,

at int
on en déduit la valeur de coefficient de rigidité kmin = 32,6.

Finalement, la valeur minimale de la rigidité d’un module de contreventement


ris n
to tio
entre deux portiques vaut :
au uc

Kmoc = 32,6 x 349 = 11377 kN/m


ns rod

Nombre  mc  mu 
portiques Critère de diaphragme rigide : 0,10  

 mc  0,10 mu
sa p


re

n 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
3 16 10 10 10 10 10 10 10 10 10
4 33,5 16 10,2 10 10 10 10 10 10 10
e
ut

5 57,8 27,8 17,8 12,8 10 10 10 10 10 10


6 88,7 42,8 27,6 20 15,4 12,4 10,2 10 10 10
To

7 126 61,1 39,4 28,6 22,1 17,8 14,8 12,5 10,7 10


8 170 82,5 53,3 38,8 30,1 24,3 20,2 17,1 14,7 12,8
9 221 107 69,4 50,5 39,2 31,7 26,4 22,4 19,3 16,8
10 277 135 87,5 63,8 49,6 40,1 33,4 28,4 24,5 21,4
11 341 166 107 78,6 61,1 49,6 41,3 35,1 30,3 26,5
12 411 200 130 94,9 73,9 59,9 50 42,6 36,8 32,2

Tableau A4-1 : coefficient de rigidité minimale du contreventement de diaphragme horizontal

162
SOMMAIRE
Annexes

Force de dimensionnement

En considérant Sd(T) l’accélération spectrale subie par l’ossature dans la direction


transversale sous l’effet du séisme de dimensionnement, la force maximale à
considérer dans un module de contreventement du diaphragme peut se calculer
par la relation suivante, toujours d’après [36] :

n 1
Fmoc  (mc  0,1 mu ) S d (T )  (A4-2)
n

i te
n d
Fdia

io er
at int
 ris n
to tio
θ
m
Fdia

Fmoc
au uc

ec
ns rod

Figure A4-2 : force de dimensionnement d’un module de contreventement en toiture


sa p
re
e
ut
To

163
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

Annexe 5 : Indications pour l’analyse sismique d’un


bâtiment sans poutres au vent longitudinales
Description

Il n’y a pas d’exigence parasismique imposant la présence de poutres au vent lon-


gitudinales sur un bâtiment industriel. Cette présence résulte donc uniquement
d’un choix de conception.

te
En l’absence de poutres au vent longitudinales, l’analyse sismique du bâtiment doit

i
tenir compte du comportement induit par cette configuration. Cette annexe donne

n d
quelques indications dans ce but. Les articles [38] et [39] donnent des exemples de

io er
calcul détaillé des charges sismiques par la méthode simplifiée des forces latérales.

at int
ris n
to tio
au uc
ns rod
sa p
re
e
ut

Figure A5-1 : configuration de bâtiment sans poutres au vent longitudinales


To

Régularité en plan et type de modélisation

Pour un bâtiment sans poutres au vent longitudinales, en l’absence d’un


diaphragme horizontal en toiture, le comportement de la structure sous l’action
d’un séisme dans la direction transversale résulte des comportements tous indé-
pendants des portiques. On peut dès lors condidérer qu’il n’y a pas de mouvement
d’ensemble de l’ossature ni de risque lié à une torsion globale de la toiture, même
si en réalité le bardage de couverture amène une rigidité non négligeable. De ce
fait, et par extension, on assimilera cette configuration de bâtiment à une struc-
ture régulière en plan (plus exactement on considérera chaque portique comme
régulier en plan).

L’analyse sismique peut donc être réalisée en découplant les deux directions du

164
SOMMAIRE
Annexes

séisme : dans la direction longitudinale, un modèle représentant la palée peut être


utilisé [38] tandis que dans la direction transversale un modèle bidimensionnel de
portique est considéré [39].

Répartition des masses

Pour la direction longitudinale du séisme, tout le bâtiment est stabilisé par la


poutre au vent transversale. La répartition des masses sur le système de stabi-

te
lité ne diffère donc pas de celui envisagé dans l’exemple traité dans ce guide (cf.

i
p. 101).

n d
io er
Pour la direction transversale, chaque portique étant indépendant, il stabilise une

at int
masse proportionnelle à sa largeur d’influence. On peut distinguer à cet effet les
portiques d’extrémité et les portiques intermédiaires (cf. figure A5-2).
ris n
to tio

portique
au uc

intermédiaire
ns rod

portique
sa p

de pignon
re
e

ec
ut
To

ec / 2

Figure A5-2 : Répartition de la masse entre les portiques


pour la direction transversale de l’action sismique

Concernant le pont roulant, la masse à reporter sur un portique doit être déter-
minée selon la relation suivante (la masse du pont se répartissant toujours au

165
SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

minimum sur deux portiques, la relation donnant la fraction maximale de masse


du pont pouvant être stabilisée par un portique) :

 eg 
mport,pr  mpr  1  
 (A5-1)
 2 ec 
où : eg est la distance entre deux galets du pont roulant ;
ec est la distance entre deux poteaux.

te
Dans le cas du bâtiment traité dans ce guide (cf. p. 101) considéré ici sans poutres

i
au vent longitudinales, le report de la masse du pont sur un portique conduirait

n d
ainsi à la valeur suivante :

io er
 3 
mport,pr  7000 1  = 4900 kg

at int
 2 x 5 

Le portique le plus sollicité par le pont ne stabiliserait donc que 4 900 kg sur les
ris n
7 000 kg du pont.
to tio
Excentricité accidentelle et effet de la torsion
au uc

Pour la direction longitudinale du séisme, il faut considérer pour la répartition sur


les plans verticaux de stabilité l’excentrement structural (dans le cas de l’exemple
p. 101 uniquement dû à la position du charriot) et l’excentrement accidentel (égal
ns rod

d’après l’Eurocode 8-1 à 5% de la portée de la poutre au vent).

Pour la direction transversale, il n’y a pas de fonctionnement d’ensemble de la toi-


sa p

ture et on ne peut donc pas considérer de mise en torsion globale. L’excentricité


re

structurale est traitée par la répartition des masses sur les portiques et il n’y a pas
lieu de prendre en compte une excentricité accidentelle.
e
ut
To

166
SOMMAIRE
Notes

Vos notes

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

te
���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

i
n d
���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

io er
���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

at int
���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
ris n
to tio
���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
au uc

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
ns rod

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
sa p
re

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
e

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
ut

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
To

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������

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SOMMAIRE
Conception parasismique des bâtiments industriels à ossature métallique

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SOMMAIRE
Notes

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SOMMAIRE
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Maquette et mise en page M-RGS (Paris)


Corlet imprimeur (Condé-sur-Noireau)
n° d’impression :
dépôt légal 4e trimestre 2014
te
Conception parasismique

i
n d
des bâtiments industriels

io er
à ossature métallique

at int
Pierre-Olivier MARTIN
ris n
L
to tio
a réglementation parasismique française a récemment connu des évolutions
importantes, qui se traduisent par un nouveau zonage, accroissant
notablement le nombre de communes concernées par le risque sismique et
au uc

l’obligation d’utiliser l’Eurocode 8 comme norme de construction parasismique.


Or pour obtenir une structure parasismique à un coût raisonnable, il est
essentiel de prendre en compte dès le début de la conception des notions
ns rod

importantes, sur lesquelles s’appuie l’Eurocode 8. En outre, de nombreux


acteurs de la construction n’ayant pas l’habitude de la conception parasismique
sont maintenant concernés par l’extension des zones sismiques sur le territoire
français.
sa p

Le présent guide est un ouvrage de vulgarisation pour la conception parasismique


re

des bâtiments industriels à ossature métallique, structures relativement


simples et très courantes en France. Il commence par un point complet sur
la réglementation en vigueur ainsi qu’une explication des fondements de
e

l’Eurocode 8, concernant en particulier le choix d’une conception dissipative et


ut

de toutes les conséquences qui en découlent. Un chapitre complet est ensuite


consacré aux dispositions et détails constructifs spécifiques nécessaires pour
assurer la reprise des charges sismiques engendrées par un pont roulant et
To

Isbn : 978-2-902720-43-9

son chemin de roulement. Dans la mesure où une part importante de la bonne


conception parasismique repose, pour la charpente métallique, sur celle des
assemblages et des pieds de poteaux, un exposé détaillé des principes de
conception, de dimensionnement et de calculs de ces éléments est disponible
dans ce document. Enfin, le guide met à disposition des praticiens une méthode
simplifiée de calcul des actions sismiques, permettant d’éviter le recours à des
modélisations complexes, applicable aux bâtiments simples y compris ceux
avec ponts roulants pouvant générer une irrégularité en plan.

Prix : 60 € TTC

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