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REVUE

CONSTRUCTION MÉTALLIQUE

N°4/2003
construction
métallique
n° 4-2003
revue trimestrielle
40e année

Rédaction et édition :
Centre Technique Industriel de la Construction
Métallique (C.T.I.C.M.)
Domaine de Saint-Paul,
78471 SAINT-RÉMY-LÈS-CHEVREUSE CEDEX
Téléphone : 01 30 85 25 00
CCP Paris 20 029 08 E
Télécopieur : 01 30 52 75 38
e-mail : publication@cticm.com
Directeur : Michel Lucas

France Étranger
Rédactrice en chef : Béatrice Chatellier abonnement.............................. 120 e (TTC) 160 e
le numéro ................................. 40 e (TTC) 55 e

Comité de Lecture International


Président :
Bruno Chabrolin. Ingénieur X74, Directeur scientifique du CTICM, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

Membres :
Jean-Marie Aribert. Docteur ès Sciences, Professeur des Universités, Directeur du Laboratoire de Structures à l’INSA de Rennes.
André Colson. Chef de la Mission Génie Civil au Ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement, La Défense.
Michel Crisinel. Ingénieur EPFL, Chargé de cours à l’EPFL, Lausanne.
Jacques Faure. Ingénieur ESTP, CHEM, Directeur adjoint de l’établissement INGEROP de Clermont-Ferrand.
Yvan Galéa. Ingénieur ENSAM, Chef du Service Recherche au CTICM, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Patrick Le Chaffotec. Ingénieur ESTP, CHEM, Directeur du Département Construction Métallique, Saint-Rémy-lès-Chevreuse, .
Pierre Maitre. Chef du Département Missions et Ouvrages exceptionnels SOCOTEC, Saint-Quentin-en-Yvelines.
René Maquoi. Président du Département M&M, Professeur ordinaire de l’Université de Liège.
Florent Millot. Ingénieur ENSAM, CHEM, Directeur du cabinet Jaillet Rouby, Orléans.
Jean-Pierre Muzeau. Docteur ès Sciences, Professeur au CUST, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand.
Dominique Queffelec. Ingénieur CNAM, Directrice du BET ARCORA, Arcueil.
Joël Raoul. Ingénieur des Ponts et Chaussées, SETRA, Bagneux.
sommaire Construction Métallique, N° 4, décembre 2003

Connecteurs goujons disposés horizontalement U. Kuhlmann et K. Kürschner 3


et soumis à cisaillement statique ou répété –
Conception et calcul
Stud connectors welded in a horizontal position
and subjected to static or repeated loading –
Conceptual design and calculation

Rubrique
DESCRIPTION D’OUVRAGE

Aéroport de Nice Côte d’Azur – Extension du terminal 2 Ch. Antoine 15


Nice Côte d’Azur Airport – Extension of terminal 2

Rubrique
TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Calcul d'une panne z sous bac acier continue sur trois appuis M. Lukić 37
Calculation of a Z purlin located under a steel
sheeting and continuous over two spans

Habitat grande portée – Étude de la variante construction mixte D. Bitar et C. Douhard 79


acier-béton selon les Eurocodes sous conditions normales
et à l’incendie R90 ISO
Houses with large spans – Study of a composite
steel-concrete constructive solution according to
the Eurocodes under normal and ISO R90 fire conditions

Vérification de la résistance au feu B. Zhao 113


des dalles mixtes acier-béton selon ENV 1994-1-2
Verification of the fire resistance of steel-concrete
composite slabs according to ENV 1994-1-2

THESE

Analyse de comportement des assemblages métalliques renforcés Z. Al Khatab 125


par contre-plaques. Approche numérique et validation expérimentale
Analysis of the behaviour of steelwork connections
reinforced with backing plates. Numerical approach
and experimental validation

INFORMATIONS PRATIQUES
Stages de formation continue 127
Publications CTICM 131

Photo de couverture : Aéroport de Nice Côte d’Azur. Extension du terminal 2


Photo : photothèque Aéroport de Nice
Architecte : Paul Andreu, ADP
Constructeurs : CABROL-CANAM
Maître d’ouvrage : CCI Nice Côte d’Azur

Les articles sont publiés sous la responsabilité des auteurs.


Tous droits de reproduction, même partielle, réservés pour tous pays.
© Copyright by Construction Métallique – CTICM 2003
CONNECTEURS GOUJONS
DISPOSÉS HORIZONTALEMENT
ET SOUMIS À CISAILLEMENT STATIQUE OU RÉPÉTÉ
CONCEPTION ET CALCUL
par Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann et Dipl.-Ing. Kai Kürschner

RÉSUMÉ
Des travaux de recherche comprenant aussi bien le comportement à la ruine des goujons connecteurs disposés horizontalement
(sous cisaillement longitudinal statique seul, sous cisaillement transversal statique seul et sous une combinaison de ces deux
cisaillements) ainsi que le comportement en fatigue sous cisaillement longitudinal ont été effectués. Un pas significatif a été fran-
chi vers une meilleure compréhension du modèle mécanique de résistance des interfaces acier/béton comportant une connexion
réalisée par goujons connecteurs disposés horizontalement. Il est prévu, dans un avenir proche, d’étudier plus avant les règles de
dimensionnement présentées dans cet article [16] et de les compléter par des recommandations relatives aux dispositions
constructives dans les zones de la dalle en béton armé proches des appuis. Par ailleurs, on présente dans [16] les résultats de
recherches supplémentaires sur le comportement de l’interface acier/béton en termes de déformations sous sollicitation statique et
sous le cisaillement correspondant dans l’interface, pour des applications dans le domaine des bâtiments et des ponts.

SUMMARY
Research works dealing with the ultimate behaviour of stud connectors welded horizontally (under longitudinal static shear loa-
ding only, transverse static shear loading only and a combination of both loading types) as well as with the fatigue behaviour
under longitudinal shear loading have been performed. A significant step forward has been made to reach a better understanding
of the mechanical resistance model of steel/concrete interfaces including connections with horizontal shear studs. In a near future
the design rules given in the present paper [16] will be further studied and recommendations on the layout of the connectors in the
reinforced concrete slab close to the supports will be prepared. Besides, in [16], results of supplementary research works on the
behaviour of the steel/concrete interface in terms of deformations under static loading and under the corresponding shear forces
at the interface are presented, for applications in the field of buildings and bridges.

Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann – Professeur de construction métallique, mixte et en bois – Institute of Structural Design –
Université de Stuttgart – Allemagne
Dipl.-Ing. Kai Kürschner – Collaborateur scientifique – Université de Stuttgart – Allemagne

Construction Métallique, n° 4-2003


4 Connecteurs goujons disposés horizontalement et soumis à cisaillement statique ou répété – Conception et calcul

1. – INTRODUCTION tudinal dû à la flexion d’ensemble de la poutre mixte, mais


aussi par le cisaillement transversal dû à la disposition même
de la dalle en béton armé. Cela conduit à un risque de ruine
supplémentaire par éclatement aux angles du béton. La figure 3
1,1. – Exemples montre la formation des fissures pour chaque type de sollicita-
tion de cisaillement des goujons. La combinaison de ces deux
cisaillements peut conduire à une aggravation des désordres
Les projeteurs imaginent de nouveaux types de section adap- observés du fait de la simultanéité de leur action, et donc à une
tés à la construction mixte acier/béton armé lorsque, pour des réduction de la résistance propre de chaque goujon.
raisons économiques par exemple, ils suppriment la semelle
métallique supérieure dans les constructions de bâtiment ou de Du fait de comportements différents en terme de rigidité, le
ponts innovants (voir fig. 1) ou lorsque, pour des raisons de type d’interface acier/béton, simple ou double (voir fig. 4),
mise en œuvre ou de dispositions constructives, la dalle de influence fondamentalement la capacité résistante des goujons
béton est connectée à l’âme (voir fig. 2). Ces conceptions horizontaux. Pour le cisaillement longitudinal comme pour le
conduisent ainsi à des zones de concentration de goujons cisaillement transversal, une interface double conduit à une
connecteurs disposés horizontalement avec, localement, un meilleure résistance du goujon qu’une interface simple.
faible enrobage de béton.

1,3. – Procédure d’étude


1,2. – Particularités

Pour une étude réaliste du comportement à la ruine et en


Dans les cas correspondants aux figures 1 et 2 où des gou- fatigue des goujons connecteurs disposés horizontalement, 109
jons connecteurs sont disposés horizontalement en étant essais sous cisaillement statique et 19 essais sous cisaillement
proches de la surface libre de la dalle, des efforts apparaissent répété ont été conduits dans le cadre de recherches expérimen-
dans le sens de l’épaisseur de la dalle lorsqu’un cisaillement tales. L’exploitation des essais permet de tirer des conclusions
longitudinal est appliqué parallèlement à cette surface libre, ce claires en ce qui concerne les différentes grandeurs détermi-
qui engendre des fissures longitudinales du béton. Par suite, la nantes comme :
résistance de ces goujons, par rapport à celle de goujons dispo-
sés verticalement ou loin de la surface libre, se trouve réduite – la résistance du béton,
par le risque de fissuration longitudinale du hourdis. Dans de
nombreux cas, les goujons connecteurs disposés horizontale- – les goujons à tête (épaisseur d’enrobage vertical, espacement
ment ne sont pas seulement sollicités par le cisaillement longi- horizontal, diamètre),

Fig. 1 – Sections comportant des goujons horizontaux, rencontrées en bâtiment

(a) Pont en caisson : section à double action mixte (c) Détail de pont-dalle multi-
poutres sans entretoise
Béton coulé
en place

(b) Pont à arc métallique et suspentes : Section à simple action


mixte Elément
en béton
préfabriqué

action mixte

Fig. 2 – Coupes transversales de tablier de pont avec des goujons horizontaux

Construction Métallique, n° 4-2003


Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann et Dipl.-Ing. Kai Kürschner 5

Section A-A (sans les armatures passives) A A

a r,o
Cisaillement longitudinal Cisaillement transversal A A
(séparation du hourdis (éclatement du béton) Interface simple Interface double
dans l'épaisseur)

Fig. 3 – Fissures causées respectivement par le cisaillement longitudinal et le Fig. 4 – Position de l’interface acier/béton
cisaillement transversal

– les armatures verticales (diamètre des étriers, nombre 2,2. – Comportement à la ruine
d’étriers par goujon),
– les armatures longitudinales (diamètre) et le nombre de ran-
L’introduction concentrée des efforts de cisaillement longi-
gées de goujons : simple ou double.
tudinal sur les goujons à tête horizontaux induit un risque de
Fondées sur les observations expérimentales, des simulations séparation de la dalle en béton parallèlement à sa surface libre,
numériques en trois dimensions utilisant la méthode des élé- voir figures 3 et 5. La mise en œuvre d’armatures appropriées
ments finis ont été réalisées aussi bien pour le cisaillement sta- dans la zone proche de l’interface acier/béton permet de coudre
tique longitudinal que pour le cisaillement statique transversal, et les fissures à l’about de la dalle et conduit non seulement à une
ce respectivement pour les deux types d’interface acier/béton. meilleure résistance de la connexion, mais aussi à une grande
Compte tenu de la grande importance accordée à la modélisation résistance résiduelle et une grande ductilité de l’interface. Pour
du béton par une loi de comportement réaliste, les simulations une interface simple, il faut de plus empêcher un autre mode de
numériques sont effectuées avec le programme aux éléments ruine éventuelle, à savoir l’arrachement des goujons, en les
finis MASA (Macroscopical Space Analysis) [4], programme ancrant suffisamment dans la cage d’armatures qui les entoure,
qui est généralement employé à des fins de recherche dans le voir figure 6.
domaine de la construction en béton ou mixte ainsi que pour
l’étude des techniques d’assemblages. Ce programme a été déve-
loppé spécifiquement pour la modélisation des matériaux fra-
giles. Le modèle comportemental du béton est fondé sur la théo- 2,3. – Proposition d'une formule de dimensionnement
rie « Microplane » [5]. Le calcul s’effectue de façon itérative, pas
à pas, avec un contrôle soit en effort, soit en déformation.
Partant d’une étude statistique des résultats [2], l’expression
Les observations expérimentales et les résultats des simula- (1) suivante a été établie dans [8] pour évaluer la résistance de
tions numériques ont conduit à l’élaboration de règles de calcul des goujons à tête horizontaux soumis au cisaillement
dimensionnement et à la proposition de dispositions construc- longitudinal, vis-à-vis de la séparation de la dalle selon son
tives. Dans le cadre de cet article, seuls les résultats directe- épaisseur, voir aussi [9], [10] et [11] :
ment utiles aux praticiens sont donnés. À l'origine, les études
ont été publiées de manière détaillée dans la littérature scienti- PRd,L = 1,42 . (fck . d . ar′) 0,4 . (a/s) 0,3 . kv / γv (1)
fique en allemand et en anglais sous forme de rapports de
recherche et de publication, abordant chacun un aspect particu- avec :
lier de la problématique. Les références bibliographiques seront
indiquées au fur et à mesure dans le texte. PRd,L résistance de calcul à la séparation longitudinale du
hourdis [kN]
fck résistance caractéristique du béton à la compression sur
éprouvette cylindrique [N/mm2]
d diamètre du fût du goujon [mm]
2. – CISAILLEMENT LONGITUDINAL ar enrobage effectif (minimum) du fût du goujon
ar′ enrobage effectif du fût du goujon soit ;
2,1. – Généralités ar′ = ar – cv – φs / 2 ≥ 50 mm
φs diamètre des aciers composant les cadres verticaux
[mm]
La résistance des goujons à tête soumis au seul cisaillement a/s nombre de nappes de cadres par goujon [–]
longitudinal a été étudiée en détail sur la base de 61 essais de
cisaillement et de nombreuses simulations aux éléments finis kv coefficient valant 1 pour une interface simple et 1,14
[6], [7], [8]. Les résultats sont résumés dans la suite de cet pour une interface double
article ; plus de détails sont fournis dans [9], [10] et [11]. γv coefficient partiel de sécurité des connecteurs ; = 1,25

Fig. 5 – Fissuration longitudinale du béton Fig. 6 – Arrachement des goujons : cas d’une interface simple

Construction Métallique, n° 4-2003


6 Connecteurs goujons disposés horizontalement et soumis à cisaillement statique ou répété – Conception et calcul

Tout comme pour la formule (3) qui suivra, la formule (1) a – En présence d’une interface acier/béton simple, afin d’éviter
été calibrée sur des résultats d'essais. C'est pourquoi les unités l’arrachement des goujons connecteurs, ils doivent être suf-
indiquées dans la définition des symboles doivent être respec- fisamment ancrés dans la cage d’armatures (distance v sur la
tées pour l'utilisation de ces expressions. fig. 7) :

Conditions d’utilisation : – si le béton est comprimé (sous sollicitations longitudinales) :


β ⭐ 30° ou v ⭓ max {110 mm ; 1,7 . ar′ ; 1,7 . s/2}
19 ⭐ d ⭐ 25 mm ; φs ⭓ 8 mm ;
110 ⭐ a ⭐ 440 mm ; a/2 ⭐ s ⭐ a ; s/ar′ ⭐ 3 – si le béton est tendu (sous sollicitations longitudinales) :
Les notations utilisées pour les dimensions géométriques β ⭐ 23° ou v ⭓ max {160 mm ; 2,4 . ar′ ; 2,4 . s/2}
sont clairement indiquées sur la figure 7.
où β est défini à la figure 7.
En sus des conditions d’utilisation indiquées ci-dessus, les
hypothèses suivantes doivent également être vérifiées : Sur la figure 8, la résistance de calcul du goujon vis-à-vis de
la séparation du hourdis calculée d’après l’équation (1), est
– La résistance de calcul des goujons horizontaux ne doit pas comparée, pour différentes valeurs de l’enrobage effectif ar′
dépasser celle des goujons disposés verticalement et calculée des goujons, aux deux valeurs limites calculées pour des gou-
selon l’Eurocode 4, partie 1-1 [3]. jons verticaux selon la norme actuellement en vigueur [3]. Ces
courbes mettent en évidence des différences fondamentales
– Les cadres d’armatures verticales doivent être dimensionnés entre une interface simple et une interface double. L’influence
pour reprendre les efforts verticaux de traction induisant la de la formation des fissures longitudinales sur la résistance de
séparation de la dalle. Cette traction peut être calculée avec calcul du goujon décroît avec l’augmentation de l’enrobage
l’équation (2) suivante : effectif ar′ du fût du goujon. La résistance de calcul du goujon
disposé dans l’épaisseur de la dalle tend alors vers celle du
Td = 0,3 . PRd,L . (1 – d/ar′) (2) goujon disposé verticalement.

Interface double Interface simple Section A-A


A A a d
φs

cv

cv
a r,o = a r

β
φs / 2

φs / 2
a'r,o = a'r

a'r,o = a'r

a'r,o = a'r
a r,o = a r
s
A A

h ch + φs / 2 v h tête

Fig. 7 – Dimensions géométriques pour les interfaces acier/béton réalisées avec des goujons connecteurs

PRd [kN] PRd [kN]


125 Goujons verticaux c. 125
Goujons verticaux e.
b. d.
100 100 c.
a. b.
a.
75 75
Goujons disposés horizontalement: Goujons disposés horizontalement :
50 a. ar = 50 mm 50 a. ar = 50 mm d. ar = 110 mm
b. ar = 70 mm b. ar = 70 mm e. ar = 130 mm
25 c. ar = 90 mm c. ar = 90 mm
25
Remarque: d = 22 mm, a/s = 1, fu = 500 N/mm2 Remarque: d = 22 mm, a/s = 1, fu = 500 N/mm2
0 0
15 20 25 30 35 40 45 50 15 20 25 30 35 40 45 50
fck [N/mm2] fck [N/mm2]
(a) Interface double (b) Interface simple

Fig. 8 – Comparaison des résistances de calcul des goujons à tête horizontaux calculées selon l’équation (1), avec la résistance de calcul des goujons
à tête verticaux [3] en fonction du type d’interface, de la résistance à la compression du béton et de l’enrobage effectif ar′

Construction Métallique, n° 4-2003


Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann et Dipl.-Ing. Kai Kürschner 7

3. – CISAILLEMENT TRANSVERSAL faut donc en principe exclure de la combinaison des compo-


santes de la résistance, le terme additif correspondant à la pres-
sion de contact.
3,1. – Généralités
Dans la suite de l’article, le calcul de la résistance propre du
goujon et de la résistance de frottement est détaillé plus préci-
sément. Pour la justification de l’interface, une expression de la
Pour les deux types d’interface, de nombreuses recherches valeur de calcul est proposée pour chaque composante de la
expérimentales et théoriques ont été conduites pour étudier résistance totale. Dans le cas d’une interface acier/béton
l’action du seul cisaillement transversal [12], [13], [15], [16]. double, ces expressions devraient être considérées séparément
D’après la figure 9, en plus de la résistance propre du goujon – c’est-à-dire non combinées – pour un dimensionnement allant
(FK), une interface double permet, comparativement à une dans le sens de la sécurité.
interface simple, d’envisager deux mécanismes supplémen-
taires pour la transmission des efforts à l’interface :

– La résistance de frottement (FR) résultant de l’effet de conti-


nuité de la dalle qui, en flexion transversale, est mise en 3,2. – Résistance de calcul des goujons
compression sur l’âme métallique.

– La pression de contact (FS) résultant de l’appui de la dalle 3,21. – Comportement à la ruine


sur la tranche supérieure de l’âme métallique.

Les recherches expérimentales et les simulations numériques Sur la figure 10, la transmission des efforts et la formation
réalisées dans le cas d’une interface double montrent qu’en rai- des fissures sont expliquées de façon plus précise, en
son de l’influence des éléments de béton fissuré sur la résis- s’appuyant sur un modèle simple et une comparaison des
tance propre du goujon et sur la pression de contact, l’influence modes de ruine observés pendant les essais.
de la pression de contact (FS) peut clairement être négligée
dans le calcul de la résistance totale de l’interface, par rapport à La réaction d’appui verticale de la dalle est reprise en partie
la résistance propre du goujon et par rapport à la résistance de par la bielle de compression S1 située dans le coin inférieur de
frottement. Afin d’évaluer la résistance totale de l’interface, il la cage d’armatures. Le reste de l’effort est repris selon le

(a) Interface simple (b) Interface double


D Z
M M
V V
FK FK,l FS FK,r

Z D
FR,l FR,r
surface de rupture idéalisée

Fig. 9 – Transmission des efforts au niveau d’une connexion par goujons connecteurs disposés horizontalement
et soumise au cisaillement transversal pur

(a) Modèle (b) Essais


Transmission des efforts
Eclatement du
béton
S2
S1

Cage d'armatures
Formation de fissures

Face de béton
en contact
avec la charpente

Fig. 10 – Comportement à la ruine des goujons connecteurs disposés horizontalement soumis au cisaillement transversal
en ne considérant que la résistance propre des goujons

Construction Métallique, n° 4-2003


8 Connecteurs goujons disposés horizontalement et soumis à cisaillement statique ou répété – Conception et calcul

modèle représenté sur la figure 10. Plus précisément, la part 10 ⭐ φl ⭐ 16 mm diamètre des aciers d’armatures lon-
restante de la réaction verticale arrive directement sur le pied gitudinales [mm]
du goujon par une autre bielle de compression S2. Une défor- 8 ⭐ φs ⭐ 12 mm diamètre des aciers composant les
mation croissante due au glissement conduit à une sollicitation cadres verticaux [mm]
combinée, traction et cisaillement, des goujons. Malgré le
développement progressif des fissures, la rupture d’une partie a/s nombre de nappes de cadres par gou-
du béton au-dessus de l’axe de la rangée de goujons, appelée jon; = 1 resp. 2
éclatement du béton, est empêchée par l’effet de frettage de la 110 ⭐ a ⭐ 250 mm pas horizontal des goujons [mm]
cage d’armatures.
s pas horizontal des cadres verticaux
Dans le cas d’une interface double, en ne prenant en compte [mm]
que la résistance propre des goujons, on peut observer un com- 19 ⭐ d ⭐ 25 mm diamètre du fût du goujon [mm]
portement à la ruine très similaire, comparé à celui décrit pour
une interface simple. Alors que, pour une interface double, la h ⭓ 100 mm longueur totale du goujon après sou-
composante horizontale des efforts peut être ignorée en pied de dage [mm]
goujon du fait d’une pression de contact de part et d’autre de 30 ⭐ ar,o′ ⭐ 250 mm enrobage effectif du fût du goujon ;
l’âme en acier, pour une interface simple, une traction est = ar,o – cv – φs /2 [mm]
engendrée dans la dalle suivant une direction perpendiculaire à ar,o enrobage total supérieur du fût du
l’âme. Pour cette raison et du fait d’une distribution différente goujon [mm]
des sollicitations au voisinage de l’interface acier/béton, voir
figure 9, on peut supposer que la résistance des goujons est cv enrobage vertical des armatures [mm]
plus élevée pour une interface double que pour une interface s/ar,o′ ⭐ 3 rapport du pas horizontal des cadres à
simple. l’enrobage effectif du fût du goujon
av distance entre rangées de goujons
dans le cas de 2 rangées [mm] ;
⭓ 100 si deux rangées avec goujons
3,22. – Proposition d'une formule de dimensionnement en quinconce
⭓ 200 si deux rangées avec goujons
en vis-à-vis
Fondée sur des essais et des simulations aux éléments finis,
et partant d’une analyse statistique des résultats [2], l’expres- kV coefficient valant 1 pour une inter-
sion (3) suivante a été établie, voir [13] et [16], pour la déter- face simple et 1,14 pour une interface
mination de la résistance au cisaillement transversal des gou- double
jons à tête horizontaux vis-à-vis de l’éclatement du béton : γv coefficient partiel de sécurité des
connecteurs; = 1,25
PRd,V = 0,012 . (fck . φl)0,5 . (d . a/s)0,4 . (φs)0,3 . (ar,o′)0,7 . kV/γv (3)
Les notations utilisées pour les dimensions géométriques
avec : sont précisées sur la figure 7.
PRd,V résistance de calcul pour le cisaille- Les figures 11 et 12 montrent une bonne concordance des
ment transversal [kN] résistances calculées Pt,V avec les résultats expérimentaux Pt,V,e
20 ⭐ fck ⭐ 50 N/mm résistance caractéristique du béton à
2
et numériques PT,V. La résistance caractéristique PRk,V et la
la compression sur éprouvette cylin- résistance de calcul PRd,V sont aussi représentées. PRk,V a été
drique [N/mm2] évaluée conformément à l'annexe Z de l'ENV 1993-1-1/A2 [2].

Pt,V,e [kN] PT,V [kN]


140 140
Arrangement des goujons: Arrangement des goujons: Pt,V
Sur 1 rangée Essais simulés par EF
120 Sur 2 rangées 120 Étude paramétrique
n = 22 n = 119
100 100

80 80
Pt,V
PRk,V PRk,V
60 60
PRd,V PRd,V
40 40

20 20

0 0
0 20 40 60 80 100 120 140 0 20 40 60 80 100 120 140
Pt,V [kN] P t,V [kN]

Fig. 11 – Comparaison des résistances expérimentales Pt,V,e Fig. 12 – Comparaison des résistances numériques PT,V avec la résis-
avec les résistances calculées Pt,V , les résistances caractéristiques PRk,V tance calculée Pt,V , les résistances caractéristiques PRk,V
et les résistances de calcul PRd,V et les résistances de calcul PRd,V

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Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann et Dipl.-Ing. Kai Kürschner 9

3,3. – Résistance due au frottement avec :

RRd,V résistance de calcul apportée par les frottements suite


3,31. – Comportement à la ruine à la flexion transversale de la dalle, par face de l’âme
[kN/m]

De la même façon que pour la résistance propre des goujons, µk coefficient caractéristique de frottement entre acier et
un modèle simple pour la transmission des efforts et la forma- béton [–]; voir [17] par exemple
tion des fissures est présenté sur la figure 13 pour la résistance MSd valeur de calcul du moment de flexion transversale
apportée par les frottements, modèle vérifié par les observa- par unité de longueur de dalle [kNm/m]
tions au cours des essais.
zII bras de levier [m] obtenu de façon simplifiée par : zII
Dans le cas où, comme sur la figure 9, la section mixte offre, ≈ 0,9 . dc où dc est la hauteur utile de la dalle en béton
du fait de l’effet de continuité de la dalle, plusieurs possibilités γv coefficient partiel de sécurité pour la connexion
pour transmettre les efforts, le flux des efforts suit de préfé-
= 1,25
rence le chemin de plus grande rigidité. Dans le cas d’actions
combinées des goujons et d’un effet de frottement, une compa-
raison du comportement résistant et du suivi des déformations
permet de conclure qu’une connexion réalisée par frottement
seul se comporte de façon nettement plus rigide qu’une
connexion réalisée uniquement par des goujons, et ce jusqu’à 4. – CISAILLEMENT LONGITUDINAL
ce que la limite de glissement soit atteinte. Par conséquent, en-
deçà de cette dernière, la plus grande partie du cisaillement ET TRANSVERSAL
transversal est reprise par le frottement et non par les goujons.
Si les efforts de frottement disponibles, engendrés par la com-
pression de l’interface du fait de la flexion transversale de la 4,1. – Généralités
dalle, sont plus grands que le cisaillement transversal appliqué,
la transmission des efforts s’effectue, comme indiqué sur la
figure 13, dans la zone de compression de la dalle ; les goujons En pratique, dans les constructions, les goujons connecteurs
ne participent pas à cette transmission et ne sont théoriquement disposés horizontalement sont souvent soumis simultanément à
pas sollicités avant que la limite de glissement ne soit atteinte. du cisaillement longitudinal et transversal. Pour les deux types
d’interfaces, quatre essais ont été réalisés sous sollicitations
Par ailleurs, outre les observations expérimentales, des combinées, voir respectivement [12], [13], [15], [16]. Le com-
études paramétriques supplémentaires permettent d’établir que, portement à la ruine varie également selon le type d’interface
même avec des conditions aux limites défavorables, la acier/béton, simple ou double.
connexion par frottement est tellement performante que, dans
le cas type correspondant à la figure 13, la défaillance de la
dalle en béton prévaut sur celle de la connexion.
4,2. – Interface acier/béton simple

3,32. – Proposition d'une formule de dimensionnement


4,21 . – Comportement à la ruine

Pour calculer la résistance apportée par les frottements résul-


tant de la compression de l’interface acier/béton, elle-même Le comportement à la ruine et le suivi des déformations cor-
engendrée par la flexion transversale de la dalle, l’expression respondent bien sur un plan qualitatif à ceux observés sous
suivante (4) aurait pu être établie, pour un mètre linéaire longi- cisaillement longitudinal pur et transversal pur. Après avoir
tudinal de dalle : atteint la résistance maximale, on peut observer lors de tous les
essais que les spécimens ont un comportement ductile pro-
RRd,V = (µk . MSd) / (zII . γv) (4) noncé.

(a) Modèle
Transmission des efforts Formation des fissures

(b) Vérification par l'expérience Fissuration à la ruine

Fig. 13 – Comportement à la ruine des goujons à tête horizontaux soumis au cisaillement transversal
en considérant la résistance de frottement apportée par la compression en flexion transversale

Construction Métallique, n° 4-2003


10 Connecteurs goujons disposés horizontalement et soumis à cisaillement statique ou répété – Conception et calcul

La défaillance de la dalle en béton détermine souvent la trent qu’en plus de l’étendue des charges appliquées, l’enro-
résistance maximale. Suivant le rapport entre cisaillement lon- bage effectif du goujon a une influence particulièrement signi-
gitudinal et cisaillement transversal, on peut observer simulta- ficative sur le comportement en fatigue. Par contre, l’influence
nément la séparation de la dalle par fissuration longitudinale et du nombre de nappes de cadres verticaux par goujon peut être
l’éclatement du béton, voir figure 14. Les déformations consé- négligée.
cutives des goujons conduisent à leur cisaillement.
Pour l’interprétation des essais, le critère de ruine considéré
est la rupture complète des poutres expérimentales, consécutive
au cisaillement des goujons, voir paragraphe 5.3. Une régres-
4,22. – Proposition d’une formule de dimensionnement sion linéaire doublement logarithmique est conduite sur la base
des valeurs d’essais, (voir [14] et [16]). Les résultats des essais
et de leur évaluation statique sont représentés sur la figure 16
Sous sollicitation combinée de cisaillements transversal et en fonction de l’enrobage effectif ar′.
longitudinal, les résistances calculées séparément sous chaque
sollicitation sont réduites du fait de leur interaction. Pour le
dimensionnement, le critère suivant, voir fig. 15, devrait être
respecté : 5,3. – Comportement en fatigue

(Pd,V / PRd,V)1,2 + (Pd,L / PRd,L)1,2 ⭐ 1 (5)


Le comportement en fatigue des goujons connecteurs dispo-
avec : Pd,V , Pd,L Valeurs des sollicitations de calcul de sés horizontalement soumis au cisaillement longitudinal se
cisaillement transversal et de cisaillement caractérise par un mécanisme de ruine en deux étapes. Du fait
longitudinal d’un endommagement du béton se produisant assez rapidement
PRd,V, PRd,L Résistances de calcul, respectivement au par écrasement local du béton devant le pied du goujon et aussi
cisaillement transversal et au cisaillement par fissuration, le goujon est sollicité très tôt en flexion, voir
longitudinal, selon les équations (1), (3). figure 17. Après qu’elle soit apparue sur le côté chargé du fût
du goujon, au niveau du point A ou B indiqué sur la figure 18,
la fissure se développe jusqu’à rupture fragile de la section res-
tante du fût.
4,3. – Interface acier/béton double
Le comportement en fatigue des goujons connecteurs dispo-
sés horizontalement sous cisaillement longitudinal est très sem-
Pour une interface acier/béton double, le moment de flexion blable à celui des goujons verticaux. La fissuration du béton
transversale, et donc aussi le frottement mobilisable à l’inter- entraîne une progression plus rapide des lésions structurelles du
face, augmente de façon quasi proportionnelle avec le cisaille- béton devant le pied du goujon, et donc des durées de vie plus
ment transversal. Cela conduit finalement à une augmentation courtes. Avec une augmentation de l’enrobage des goujons,
de la résistance au cisaillement longitudinal par goujon. La rup- l’influence de la fissuration du béton passe très nettement au
ture de la connexion se produit par séparation de la dalle en second plan et la durée de vie des goujons horizontaux se rap-
béton. En pratique, lors du dimensionnement, aucune vérifica- proche de celle des goujons verticaux.
tion pour l’interaction entre le cisaillement transversal et le
cisaillement longitudinal n’est nécessaire dans ce cas là.
5,4. – Simulations numériques

5. – COMPORTEMENT EN FATIGUE Les résultats obtenus en particulier par les modèles aux élé-
ments finis développés en 3D (voir paragraphe 1.3) sont en
SOUS CISAILLEMENT LONGITUDINAL bonne concordance avec les études précédentes et avec les
essais. En raison des temps de calcul considérables qui seraient
nécessaires pour des simulations complètes, les études numé-
5,1. – Généralités riques ont été limitées à quelques cycles de charge. Les investi-
gations numériques réalisées conduisent aux principales
conclusions suivantes :
Le comportement en fatigue des goujons connecteurs dispo-
sés horizontalement soumis au cisaillement longitudinal a été – Dans le cas où le niveau des charges maximales appliquées
étudié pour une utilisation dans le domaine de la construction est élevé et proche de la capacité résistante des goujons, la
des ponts [14], [16]. Sur la base des études expérimentales et résistance à la fatigue diminue fortement malgré des éten-
numériques, en plus du comportement général en fatigue, dues de charge constantes sur les goujons. L’influence du
l’influence des paramètres importants sur la résistance à la maximum des charges appliquées diminue lorsque la valeur
fatigue a été analysée pour proposer ensuite une formule de de ce maximum décroît, et semble devenir négligeable à par-
dimensionnement. tir d’une valeur qui doit encore être étudiée plus en détail.

– La résistance à la fatigue augmente avec la résistance du


béton.
5,2. – Observations expérimentales – Une interface acier/béton double, noyée dans la dalle en
béton, est plus favorable pour la résistance à la fatigue
qu’une interface simple en périphérie de dalle.
Au total, 19 essais de cisaillement ont été exécutés dans le
cas d’une interface acier/béton simple. En plus des variations – La résistance à la fatigue des goujons diminue nettement
de l’étendue de charges ∆PL , l’influence des variations de avec leur enrobage effectif ar′.
l’enrobage effectif ar′ du goujon et du nombre de nappes de
cadres verticaux d’armature par goujon a/s a été analysée. Le – Dans le cas d’une étendue constante de force ∆P et d’un
choix des autres paramètres a été fait de façon à les placer en niveau constant des charges maximales appliquées Psup/PT,
sécurité. Les résultats des essais indiqués sur la figure 16 mon- aucune différence notable de comportement en fatigue n’est

Construction Métallique, n° 4-2003


Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann et Dipl.-Ing. Kai Kürschner 11

ηt,L = Pt,L,e′ / PRk,L′ [–]


1,2
Essais
1,0
Relation
0,8 elliptique
selon (5)
0,6
Relation
0,4 linéaire

0,2

0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
ηt,V = Pt,V,e′ / PRk,V′ [–]

Fig. 14 – Ruine de l’interface acier/béton sous sollicitation de cisaille- Fig. 15 – Ruine de l’interface acier/béton sous sollicitation de cisaille-
ment combiné – cas d’une interface simple ment combiné – cas d’une interface simple

Etendue de charge par goujon ∆PL [kN] Etendue de charge par goujon ∆PL [kN]
100 100

Courbe moyenne
(m = 7,95; ∆PL,c = 40,1 kN) Courbe moyenne
Courbe du fractile 95 %- resp. 5 % (m = 8,18; ∆PL,c = 34,0 kN)
S1 (a/s = 1) Courbe du fractile 95 %- resp. 5 %
S2 (a/s = 2) S3 (a/s = 1)
10 10
104 105 106 107 104 105 106 107
Nombre de cycles de charge N [–] Nombre de cycles de charge N [–]
(a) ar′ = 100 mm (b) ar′ = 50 mm

Fig. 16 – Résistance à la fatigue en fonction de l’enrobage effectif ar′ du goujon

Goujon à tête
P
Bourrelet
de soudage
A
B
Profilé en acier

Fig. 17 – Endommagement structurel du béton Fig. 18 – Développement des fissures au pied du goujon

observée lorsque le diamètre des goujons augmente. Pour plus petit diamètre, peut éventuellement conduire à des
une étendue constante de cisaillement ∆τ et un niveau conclusions incertaines quand on n’utilise pas l’étendue de
constant des charges maximales appliquées Psup /PT, on peut force ∆P dans les goujons, mais l’étendue de cisaillement ∆τ
noter un comportement en fatigue légèrement plus défavo- obtenue en divisant ∆P par la section du fût, comme don-
rable pour les goujons de plus grand diamètre, à cause d’une nées d’entrée. Pour cette raison, la formule de dimensionne-
étendue de force plus grande dans ces goujons. Ces études ment proposée dans le paragraphe 5.5 est fondée sur l’éten-
montrent que l’utilisation, pour des goujons de grand dia- due de force ∆P par goujon, et non sur l’étendue de
mètre, des résultats des essais réalisés sur des goujons de cisaillement ∆τ.

Construction Métallique, n° 4-2003


12 Connecteurs goujons disposés horizontalement et soumis à cisaillement statique ou répété – Conception et calcul

5,5. – Proposition d’une formule de dimensionnement l’enrobage effectif ar′ des goujons décrit par palier de 10 mm.
En utilisant un classement en catégories de détail selon l'Euro-
code 3 partie 1-1 [1], pour un diamètre des goujons de 22 mm,
Sur la base des essais et des nombreux calculs aux éléments il en résulte une classe de 65, respectivement 93, pour les enro-
finis, la résistance en fatigue des goujons connecteurs disposés bages effectifs de 50 mm, respectivement 100 mm.
horizontalement soumis au seul cisaillement longitudinal peut
être évaluée de la façon suivante :

(∆PL)m . N = (∆PL,ck)m . Nc (6)


REMERCIEMENTS
avec :

∆PL = PL,sup – PL,inf étendue de force dans les goujons suite


au cisaillement longitudinal [kN] Les travaux de recherche, auxquels il est référé dans le pré-
PL,sup ⭐ 0,6. PRk niveau maximal de charge appliquée aux sent article, ont reçu l’appui du ministère fédéral des transports
goujons suite au cisaillement longitudi- (Bundesministerium für Verkehr (BMV)), de l’agence fédérale
nal [kN] pour les routes (Bundesanstalt für Straßenwesen (BASt)) et de
l’institut allemand pour les techniques de construction
PL,inf niveau minimal de charge appliquée (Deutsches Institut für Bautechnik (DIBt) dans le cadre de pro-
suite au cisaillement longitudinal [kN] jets de recherche [6], [7], [12], [13] et [14]. Les auteurs tien-
∆PL,ck charge caractéristique à la fatigue en nent à remercier très sincèrement ces institutions pour leur sup-
[kN] pour Nc = 2 . 106 cycles port financier.
ar′ 50 mm ≥ 100 mm
Pour 50 mm < ar′ < 100 mm, ∆PL,ck Ils expriment également leur sincère gratitude au Prof. Joël
peut être calculé de façon simplifiée Raoul (Ingénieur des Ponts et Chaussées au SETRA, Bagneux)
∆PL,ck 24,9 kN 35,6 kN par interpolation linéaire.
pour ses encouragements et son aide dans l’élaboration de cet
article. Les auteurs souhaitent également remercier chaleureu-
m=8 pente de la courbe de résistance en sement Laurence Davaine (Ingénieur au SETRA, Bagneux) et
fatigue [-] Silvia Ankelin (Institut für Konstruktion und Entwurf, Univer-
N nombre de cycles de charge [–] sité de Stuttgart) pour la traduction, en langue française, de
ar′ ⭓ 50 mm enrobage effectif du goujon à tête textes rédigés à l’origine en langue allemande.
d’après l’équation (1)
fck ⭓ 30 N/mm2 résistance caractéristique du béton à la
compression sur éprouvette cylindrique
d ⭓ 19 mm diamètre du fût du goujon
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
φs ⭓ 8 mm diamètre des armatures formant les
nappes verticales
φl ⭓ 10 mm diamètre des armatures longitudinales. [1] ENV 1993-1-1 – Eurocode 3, Partie 1-1 : Calcul des
structures en acier, Règles générales et règles pour les
Pour la justification en fatigue de l’interface acier/béton, les bâtiments, Décembre 1992.
conditions d’utilisation sont les mêmes que celles indiquées au
chapitre 2 pour le dimensionnement des goujons à tête horizon- [2] ENV 1993-1-1/A2:1998 – Eurocode 3, Partie 1-1 :
taux soumis au cisaillement longitudinal statique. Les courbes Règles générales et règles pour les bâtiments, Annexe Z :
caractéristiques de résistance à la fatigue établies à partir de Détermination de la résistance de calcul à partir
l’équation (6), sont représentées sur la figure 19 en fonction de d'essais, 1998.

Etendue de force pour un goujon ∆PL [kN]


100

a
c b
d m=8
e
f

Courbes caractéristiques pour les goujons à tête selon l' équation (6) :
a. ar′ ≥ 100 mm avec ∆PL,ck = 35,6 kN d. ar′ = 70 mm avec ∆PL,ck = 29,18 kN
b. ar′ = 90 mm avec ∆PL,ck = 33,46 kN e. ar′ = 60 mm avec ∆PL,ck = 27,04 kN
c. ar′ = 80 mm avec ∆PL,ck = 31,32 kN f. ar′ = 50 mm avec ∆PL,ck = 24,9 kN
10
10.000 100.000 1.000.000 10.000.000
Nombre de cycles de charge N [–]

Fig. 19 – Courbes caractéristiques de résistance à la fatigue pour les goujons à tête horizontaux

Construction Métallique, n° 4-2003


Prof. Dr.-Ing. Ulrike Kuhlmann et Dipl.-Ing. Kai Kürschner 13

[3] ENV 1994-1-1 – Eurocode 4, Partie 1-1: Conception et [11] Breuninger, U. – Design of Lying Studs with Longitudi-
dimensionnement des structures mixtes acier-béton, nal Shear Force, Symposium on Connections Between
Règles générales et règles pour les bâtiments, Septembre Steel and Concrete, 55th RILEM Annual Week, Stutt-
1994. gart, 9-12 Septembre 2001.
[4] Ožbolt, J. – Smeared Fracture Finite Element Analysis [12] Kuhlmann, U., Kürschner, K. – Liegende Kopfbol-
of Reinforced Concrete Structures – Theory and zendübel unter Quer- und Längsschub in Stahlbetonplat-
Examples, Symposium on Connections Between Steel ten, Institut für Konstruktion und Entwurf, Universität
and Concrete, 55th RILEM Annual Week, Stuttgart, 9-12 Stuttgart – For-schungsbericht für die Bundesanstalt für
Septembre 2001, pp 609-624. Straßenwesen, Bergisch Gladbach, Février 2001; Schrif-
tenreihe « Forschung Straßenbau und Straßenverkehrs-
[5] Ožbolt, J., Li, Y., Kožar, I. – Microplane Model for technik », Heft 834, Herausgegeben vom BMV, Bonn,
Concrete with Relaxed Kinematic Con-straint, Int. Jour- Avril 2002.
nal of Solids and Structures 38 (2001), Elsevier Science,
pp 2683-2711. [13] Kuhlmann, U., Kürschner, K. – Verbundkonstruktionen
im Hochbau mit liegenden Kopfbolzendübeln unter Quer-
[6] Kuhlmann, U., Breuninger, U. – Liegende Kopfbol- und Längsschub, Institut für Konstruktion und Entwurf,
zendübel unter Längsschub im Brückenbau, Institut für Universität Stuttgart – Forschungsbericht für das DIBt,
Konstruktion und Entwurf, Universität Stuttgart, Nr. Berlin, Novembre 2002.
1999-2 – Forschungsbericht für das BMV, Bonn, Janvier
1999. [14] Kuhlmann, U., Kürschner, K. – Bemessungsregeln für
ermüdungsbeanspruchte liegende Kopfbolzendübel unter
[7] Kuhlmann, U., Breuninger, U. – Liegende Kopfbol- Längsschub im Brückenbau, Institut für Konstruktion und
zendübel unter Längsschub im Hochbau, Institut für Entwurf, Universität Stuttgart – Forschungsbericht für
Konstruktion und Entwurf, Universität Stuttgart, Nr. die Bundesanstalt für Straßenwesen, Bergisch Gladbach,
1999-3 – Forschungsbericht für das DIBt, Berlin, April 2002; Schriftenreihe „Forschung Straßenbau und
Novembre 1999. Straßenverkehrstechnik“, Heft 857, Herausgegeben vom
BMV, Bonn, Octobre 2002.
[8] Breuninger, U. – Zum Tragverhalten liegender Kopfbol-
zendübel unter Längsschubbeanspruchung, Dissertation, [15] Kuhlmann, U., Kürschner, K. – Behavior of Lying
Institut für Konstruktion und Entwurf, Universität Stutt- Shear Studs in Reinforced Concrete Slabs, Institut für
gart, Nr. 2000-1, Janvier 2000. Konstruktion und Entwurf, Universität Stuttgart – Sympo-
sium on Connections Between Steel and Concrete, 55th
[9] Breuninger, U., Kuhlmann, U. – Tragverhalten und RILEM Annual Week, Stuttgart, 9-12 Septembre 2001.
Tragfähigkeit liegender Kopfbolzendübel unter Läng-
sschubbeanspruchung, Stahlbau 70 (2001), Verlag Ernst [16] Kürschner, K. – Trag- und Ermüdungsverhalten liegen-
& Sohn, Berlin, pp. 835-845. der Kopfbolzendübel im Verbundbau, Dissertation, Insti-
tut für Konstruktion und Entwurf, Universität Stuttgart,
[10] Kuhlmann, U., Breuninger, U. – Behaviour of Lying Octobre 2003.
Studs with Longitudinal Shear Force, Institut für Kons-
truktion und Entwurf, Universität Stuttgart – Engineering [17] Roik, K., Bergmann, R., Haensel, J., Hanswille, G. –
Foundation Conference, Composite Construction, Banff, Verbundkonstruktionen, Beton-Kalender 1999, Teil II,
28 Mai - 2 Juin 2000. Verlag Ernst & Sohn, Berlin, pp 373-510, 1999.

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue
Construction
Métallique

AÉROPORT DE NICE CÔTE D’AZUR


Extension du Terminal 2
par Ch. Antoine

Photo 1 – Vue d’ensemble côté pistes

1. – PRÉSENTATION GÉNÉRALE

1,1. – Introduction

La région « Provence Alpes Côtes d’Azur » est une des premières destinations euro-
péennes, tant sur le plan professionnel que touristique. Fort de ses 2 terminaux, l’aéro-
port de Nice Côte d’Azur est ainsi devenu le deuxième aéroport français. Pour faire face
aux prévisions d’accroissement du trafic, en 1996, la DDE 06 a établi un programme

Ch. ANTOINE – Directeur Technique CANAM

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78471 Saint-Rémy-lès-Chevreuse Cedex


Tél.: 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38
DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
Construction Métallique, n° 4-2003
16 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

d’agrandissement pour le compte de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice –


Côte d’Azur. C’est ainsi qu’a été décidée l’extension du Terminal 2, à l’architecture
avant-gardiste et lumineuse qui a permis de faire passer le trafic de 9 à 13 millions de
voyageurs par an et de proposer aux voyageurs des services hauts de gamme tel le
« hot spot », une connexion Internet pour tous sans fil et haut débit unique en France.

2
Photo 2 – Hall de départ Photo 3 – Hall d’accueil

1,2. – Contraintes architecturales

Trois critères ont guidé la conception de ce terminal :

● Donner une image des capacités techniques de la France en général et d’ADP en parti-
culier pour assurer le transport de passagers dans les meilleures conditions de rapi-
dité et d’efficacité.
● Pouvoir profiter du paysage exceptionnel du site.
● Assurer tout le confort nécessaire aux passagers.

Tous les aéroports, et spécialement ceux bâtis par ADP (Aéroport de Paris ) sont des
symboles de créativité, d’innovation, de qualité haut de gamme, et ce, dans la simplicité
du trait pour appuyer un message architectural fort ; celui de Nice n’échappe pas à la
règle : volume, lumière et transparence dans cet écrin de la « Baie des Anges » obtenu
grâce au cône inversé à parois entièrement vitrées qui compose la partie centrale de
l’aéroport.

Aile nord
Ville

Viaduc accès

Cône central

Aile sud

PISTE

Fig. 1 – Plan de masse

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 17

Situé à l’entrée de Nice, l’aéroport a ses terminaux et ses pistes bâtis sur des terrains
gagnés sur la Méditerranée. Ainsi, de ce nouveau terminal, les usagers profitent à 360°
de la vue et des couleurs exceptionnelles du lieu.

L’ensemble des fonctions d’un aéroport moderne y est regroupé de façon très compacte
et opérationnelle :

– Viaducs d’accès et parc de stationnement sur 2 niveaux.


– Niveau rez-de-chaussée pour les arrivées et la gestion des bagages.
– Niveau 1 pour les départs : accueil, boutiques, enregistrement et embarquement.
– Niveau supérieur pour restauration panoramique.
– Ailes latérales pour bureaux et accès au terminal existant.
3
– 3 Pré-passerelles et 8 passerelles télescopiques vitrées.

1,3. – Volumes

Le corps central de l’extension du terminal est un cône inversé posé sur 2 niveaux de
sous-sol béton, ancré sur une barre médiane verticale béton de 4,50 mètres de largeur
et de 96 mètres de longueur divisée en silos. La toiture du cône est constituée par une
ossature en charpente métallique habillée en sous face par un faux plafond horizontal
supportant une couverture multicouche.

Cette toiture s’appuie en périphérie sur une ceinture elle-même appuyée sur 128
poteaux inclinés à 26° 55 par rapport à la verticale. Les poteaux de section cruciforme
ont une distribution radiale régulière ; leur jonction à la couverture est réalisée par une
ossature verticale normale au cône dite « portière », assimilable à un drapeau et visible
de l’extérieur (voir photo 10).

Ces poteaux sont les supports des épines verticales d’attaches des panneaux de verre
de dimension trapézoïdale de 3 mètres de large maximum par 1,35 mètres de haut, dis-
posés sur toute la hauteur des façades.

Les 2 demi cônes obtenus sont pour l’un, coté « ville », pénétré par une passerelle pié-
tonne de 42 mètres de long par 13,60 mètres de large, issue des silos et s’appuyant en
extrémité au sol par 2 jambes perpendiculaires inclinées à 35°. Dans l’autre, coté

Photo 4 – Ossature cône central

Construction Métallique, n° 4-2003


18 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

« ville », les silos sont doublés sur leur longueur par 2 niveaux de planchers « mixtes »,
supports occupés par des bureaux et salons au 1er niveau et par un restaurant panora-
mique au niveau supérieur.

De part et d’autre du cône partent les ailes « Nord » et « Sud » de liaison avec le terminal
existant et abritant des lieux de circulations et de services.

Cet article se concentrera sur le cône central qui présente le plus d’originalités.

Photo 5 – Passerelle d’embarquement

1,4. – Récapitulatif chiffré

1,41. – Dimensions

Surfaces utiles générées : 37 000 m2


Niveaux : Dalle BA ville : 4,920 m
Dalle BA piste : 6,590 m
Faux plafond : 18,970 m
Couverture : 21,975 m
Haut des silos : 25,820 m
Φ supérieur : 122 m
Φ inférieur : 103 m Photo 6 – Détails de fixation des verres

1,42. – Poids

Bâtiment : 80 000 tonnes


Charpente : Poteaux cruciformes : 600 tonnes
Autres ossatures du cône : 1 350 tonnes
Passerelle centrale : 130 tonnes
Planchers : 300 tonnes
Ailes nord et sud : 250 tonnes
Pré-passerelles : 150 tonnes
Soit : 2 780 tonnes
Armatures BA : 2 200 tonnes
Façade : 990 tonnes

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 19

1,43. – Coûts

Coût total : 100 millions d’Euros.


Bâtiment proprement dit : 60 millions d’Euros.
Marché Lot 4.1 Charpente/ façade / couverture/ portes automatiques : 20 millions d’Euros.

1,44. – Dates

1996 : Étude DDE 06 5


01/00 : Commande Lot 3 (GC)
03/00 : Premières Notes de calcul
05/01 : Début de montage CM
11/01 : Fin de montage CM
12/02 : Inauguration
04/03 : Livraison partie internationale.

2. – CONCEPTION

2,1. – Statique générale

Le principe de fonctionnement de cet ouvrage est simple : il s’agit d’une plaque circu-
laire horizontale (couverture) bordée par une ceinture et posée selon le diamètre nord-
sud sur une barre béton (silos béton) encastrée sur 2 niveaux de sous-sol en périphérie
et sur 128 poteaux rayonnants inclinés.

2,11. – Silos béton

La barre stabilisatrice centrale est composée de 8 silos béton reliés entre eux par
quelques planchers BA ; ils ont des dimensions de 9,50 × 4,50 ou de 6,50 × 4,50 ; l’épais-

Ceinture Couverture

Poteaux

Silos béton

Fig. 2 – Coupe transversale

Construction Métallique, n° 4-2003


20 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

seur des voiles est de 300 mm. Ils sont encastrés sur les 2 niveaux de sous-sol et partici-
pent à la reprise des efforts au vent et de séisme, tout en générant une part importante
de ces efforts sismiques du fait de leur masse.

En ce qui concerne la fixation des fermes de couverture, elle a été renforcée par des
poutres horizontales fortement ferraillées de façon à ramener les efforts horizontaux
« en peau » (perpendiculaires au voile) jusque dans les voiles BA de rives parallèles à
ces efforts. De l’ordre de 100 tonnes par ferme, ces efforts ont nécessité des inserts
imposants et des frettages conséquents des voiles.

Ces silos abritent les ascenseurs, escaliers et gaines techniques.

6
2,12. – Poteaux périphériques

De section cruciforme, 400 × 350, disposés radialement, ils sont liés au complexe de toi-
ture par une portière en forme de drapeau. En flexion, ils sont encastrés en pied par pla-
tine et encastrés en tête sur la charpente de toiture par fixation en 2 points ; en torsion
ils sont encastrés à leurs 2 extrémités.

Ces types de fixation ont permis de limiter les déplacements, critère majeur pour la
façade ainsi que la longueur de flambement de ces barres très élancées.

Ils reprennent les charges apportées par la façade : charges permanentes, vent et gra-
dient thermique.

2,13. – Plaque circulaire horizontale

La toiture est une plaque quasi « indéformable » qui porte la couverture et les charges
appliquées (charges permanentes, neige, vent, surcharge des nacelles de nettoyage) ;
elle a aussi pour vocation de transférer les efforts horizontaux apportés par les poteaux
jusqu‘aux silos et ceci sans trop se déformer ; elle est composée de fermes, de contre-
ventements, d’une « poutre-ceinture », de butons et de fers supports de nacelles :

Poteaux
Ceinture

Silos

Fermes

CTV

Fig. 3 – Vue en plan de la couverture

2,131. – Fermes

Au nombre de 74, espacées de 3 mêtres, de type poutres treillis en « N », elles sont arti-
culées à leur appui sur les silos par liaison uniquement au droit de la membrure supé-
rieure ; elles sont fixées en haut et en bas sur la ceinture périphérique ; elles supportent

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 21

en partie supérieure les contreventements axés sur les nœuds de treillis. Au niveau infé-
rieur, horizontal, elles sont reliées tous les 6 mètres par des butons ; chaque file de
butons présente 2 ciseaux de report des efforts de stabilisation vers le niveau de la cou-
verture.

La couverture et le faux plafond s’appuient en continu sur les membrures.

Fig. 4 – Élévation sur ferme


7

2,132. – Contreventements

En double UPN à plat, ils raidissent la plaque dans son plan et permettent de limiter les
déplacements sous vent et sous séisme.

Ils couvrent la globalité du disque de couverture en créant des points durs tous les 3
mètres ; ils sont disposés perpendiculairement aux fermes et en X, et viennent bloquer
les points d’intersection ferme-ceinture. Ils sont considérés articulés à toutes leurs liai-
sons.

2,133. – Ceinture

Une poutre « Vierendel » fait la globalité de la périphérie de l’ouvrage ; elle est l’élément
intermédiaire indispensable permettant l’encastrement des têtes de poteaux distribués
régulièrement et radialement et l’appui des fermes distribuées parallèlement tous les
3 mètres.

Elle a de plus un comportement en anneau capable de bien résister à certains types de


sollicitations horizontales (gradient thermique par exemple) et vient s’ajouter à la nappe
de contreventement pour le raidissage de l’ouvrage et l’homogénéisation des déforma-
tions.

Ainsi cette couverture a un comportement de « plaque », résistant aux cisaillements par


la raideur des multiples contreventements croisés et par le comportement en anneau de
la ceinture.

2,14 . – Autres ouvrages

2,141. – Planchers et édicule en couverture

Deux niveaux de planchers sont situés le long des silos côté pistes.

L’ossature est composée de solives et de poutres principales PRS, mixtes avec des
connexions par goujons de type Nelson ; les portées isostatiques des traverses sont de
12,50 mètres et celles des solives de 17,10 mètres et 10,80 mètres.

Construction Métallique, n° 4-2003


22 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

Ces éléments reposent sur des poteaux en tube métallique (section 600 × 300 en tôle de
20 mm), remplis de béton, articulés en pied : la stabilité horizontale est assurée par les
dalles béton qui transfèrent les efforts horizontaux aux silos.

La fréquence propre de vibration est limitée à 3 Hz.

La présence de ces planchers a permis de gagner du poids en faisant porter par leurs
poteaux une poutre treillis continue pour recouper la portée des fermes : 14 mètres puis
une série de portées variables.

À la verticale de ces planchers, un édicule technique de 100 mètres de long vient se


poser sur les fermes de couverture ; il est composé d’une structure métallique tradition-
8 nelle.

Photo 7 – Mise en place des planchers

2,142. – Passerelle

Coté ville, une passerelle majestueuse et effilée permet de rejoindre le restaurant pano-
ramique depuis le hall de départ : elle est composée d’un caisson reconstitué en tôles
(1 550 × 40 en semelles, 1 200 × 20 en âmes), appuyée simplement à une extrémité sur le
silo et à 7 mètres de son autre extrémité, posée et encastrée en torsion sur un portique.

Ce portique qui sert de support aux escaliers mécaniques a des jambages inclinés ; il est
composé de 2 poutres PRS reliées au niveau de leurs semelles inférieures par un
contreventement.

Ces jambes sont appuyées à 3 mètres de leur départ sur une console mixte et butées
horizontalement sur la dalle basse BA (fonctionnement en arc).

De part et d’autre du caisson central partent tous les 2 mètres des entretoises support
du platelage bois ; la face inférieure est habillée par une coque réalisée en polyester,
essentiellement du fait de la forme non développable de son extrémité.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 23

9
Photo 8 – Vue sur passerelle Photo 9 – Console d’appui

2,2. – Analyses spécifiques

2,21. – Comportement sous séisme

Le dimensionnement et le comportement au séisme de cet ouvrage ont fait l’objet d’une


étude détaillée.

En effet, la région de Nice est fortement sismique, (Région II) et ce type d’ouvrage est de
la plus haute catégorie (D), d’où an = 3,5 m/s2 ; de plus la façade vitrée ne doit pas se cas-
ser ou tomber en cas de secousse, le verre n’étant pas un matériau ductile. Les défor-
mations admissibles sont très faibles (sur la hauteur de 1,35m, distorsion d’un panneau
⬍ 7 mm et déflexion ⬍ 1°).

Ainsi un grand nombre d’éléments est dimensionné par cette sollicitation exception-
nelle : contreventements, inserts dans le béton, poteaux.

Le comportement de l’ouvrage, lui, est très simple : de part sa simplicité de conception


et sa quasi-régularité :

● Dans la direction perpendiculaire aux silos, on retrouve une masse importante en tête
d’une barre d’inertie raisonnable encastrée en pied ; les contreventements de toiture
ne sont pas sollicités et les fermes ne font que transférer les efforts sismiques au
béton.

Barre de béton

Fig. 5 – Schéma du comportement sous séisme en Y

Construction Métallique, n° 4-2003


24 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

● Dans la direction parallèle aux silos, la barre encastrée a une inertie beaucoup plus
importante, et les efforts sismiques appliqués à la couverture vont la solliciter en effort
tranchant ; elle va réagir comme 2 ailes horizontales oscillant d’avant en arrière ; à cela
s’ajoute un léger mouvement de torsion du silo dû à la présence sur une de leurs
faces des masses des planchers.

10

Fig. 6 – Schéma du comportement sous séisme en X

2,22. – Incendie

Les ossatures du cône ne présentent aucune protection incendie ; en effet, bien qu’étant
un ERP (Etablissement Recevant du Public), il est à simple rez-de-chaussée, et l’ossature
est visible du sol.

Par contre, 3 zones particulières ont fait l’objet d’une protection spécifique pour assurer
une stabilité au feu de 1 h 30 :

– Planchers mixtes.

– Ossatures (poutres treillis et entretoises) situées sous l’édicule des locaux techniques
en couverture avec un débord de 8 mètres.

– Passerelle de 42 mètres.

D’une manière générale toutes les parties vues de ces 3 types d’ouvrages sont traitées
par peinture intumescente, les autres par flocage.

2,3. – Matériaux structurels

Étant donnés les faibles écarts de prix que l’on peut obtenir entre des aciers S235 et
S355, et étant donnés les délais raisonnables à respecter pour cette construction, il a été
décidé de mettre le plus possible de S355.

C’est la nuance essentiellement retenue pour les ossatures principales : poteaux cruci-
formes et tubulaires, fermes, contreventements, PRS de plancher ; seules parmi les prin-
cipales, la poutre ceinture est en S235, nuance aussi retenue pour les ossatures secon-
daires.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 25

En effet, l’architecte souhaitait des poteaux les plus fins possibles ; de même les encom-
brements des planchers devaient être réduits ; les fermes et contreventements ont mal-
gré tout des longueurs de flambement faibles permettant au S355 d’être rentable.

Par contre toutes les dimensions de la ceinture dépendent de son environnement ; il


n’était pas possible d’en réduire les échantillons ; la nuance S235 a donc été adoptée
pour cet élément.

Une attention particulière a été apportée aux aciers de la passerelle qui sont en S355 de
qualité J2G3.

Pour la justification des zones dissipatives (contreventement), certains goussets ont été
calibrés. En effet, l’article 13.22 des Règles PS92 oblige à majorer les efforts sismiques
par le rapport (fyr / fy)max dissipative / (fyr / fy)min non-dissipative ; devant l’impossibilité de connaître,
11
voire d’imposer, les limites d’élasticité des aciers à la commande, il a été choisi de maî-
triser ce rapport en déterminant la capacité exacte des zones dissipatives ; une fois
celles-ci localisées, les tôles nécessaires à leur réalisation ont été achetées avec CCPU
donnant la limite d’élasticité exacte ; la section à mettre en œuvre a été ensuite détermi-
née par S = Nr / fyr .

Trois précautions complémentaires ont été prises :


Contrôler que les efforts dus au vent soient inférieurs à ceux dus au séisme.
Raidir les goussets pour empêcher le flambement de la zone calibrée.
Suivre la mise en œuvre des tôles spécifiques.

Fig. 7 – Détail attache fusible

2,4. – Caractéristiques techniques du corps central

2,41. – Les poteaux

Leur forme cruciforme mais de section compacte (440 × 40 et 330 × 50) leur donne une
inertie suffisante tant en flexion qu’en torsion. Il y en a de 3 longueurs du fait de
3 niveaux d’appui béton ; les plus grands ont une longueur de 20,80 m.

Leur base est coupée à 90° et ancrée par 4 tiges Φ 48 sur des socles d’appui béton incli-
nés intégrés aux poutres 1 500 × 1 500 circulaires.

En tête, l’encastrement sur les portières, totalement solidaires de la ceinture, est réalisée
par 2 liaisons espacées de 2 mètres ; une plaque horizontale en extrémité haute permet
la première liaison avec la portière ; la seconde est assurée 2 mètres plus bas par sou-
dure entre les 2 pièces d’une plaque verticale de 40 mm d’épaisseur et 250 mm de long.

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26 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

Les portières ont un aspect architectural fort qu’il a fallu privilégier ; d’épaisseur 160 mm,
elles sont composées d’un cadre en U et d’un montant vertical en H recouverts de
2 tôles d’habillage soudées ; aucun boulon ne devait être visible ; seuls ont été acceptés
ceux qui lient verticalement la portière aux montants de la poutre ceinture.

Assurer le contact

12

Fig. 8 – Section de poteau Photo 10 – Vue tête de poteau Photo 11 – Vue pied de poteau

2,42. – La ceinture

Elle est constituée d’une poutre « Vierendel » entièrement soudée, de hauteur 2,45
mètres et de diamètre 115,932 mètres constant, à membrures en tube 300 × 300 × 10
(reprise de torsion locale) et à montants perpendiculaires en HEB 300 (reprise de flexion
locale). Les montants sont disposés au droit de chaque poteau. La ceinture est habillée
côté extérieur par une tôle fine décorative présentant un trou d’homme par maille pour
laisser passer une nacelle de nettoyage.

S’appuyant sur chaque portière et sur la ceinture, 128 panneaux sandwich horizontaux spé-
cifiques complètent la couverture au-delà de la ceinture, et supportent une autre nacelle.

Photo 12 – Mise en place d’un tronçon de ceinture

2,43. – Les fermes

À base de membrures en H debout et de diagonales en tubes, elles ont des panneaux


d’extrémité côté ceinture différents d’une ferme à l’autre pour laisser passer un gabarit
circulaire de nacelle de nettoyage intérieur. Ayant déjà une pente de 1 % vers les silos,
elles assurent en plus une pente de 3 % à la couverture en étant décalées en niveau
supérieur alternativement une sur deux.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 27

Les appuis sur silos doivent transmettre les efforts dans les 3 directions ; ils ont été réali-
sés par soudure sur site de plaques horizontales sur des inserts verticaux.

La hauteur maximum des fermes est de 2,40 mètres et leur longueur maximum de
54,50 mètres.

13

Photo 13 – Vue sur ferme étayée

2,44. – Les contreventements

Les contreventements supérieurs, diagonales et montants, sont en double UPN à plat


pour faciliter les attaches tout en respectant un bon comportement dissipatif (Classe B
et profil symétrique), comme évoqué dans les paragraphes suivants. Ils sont boulonnés
par des boulons HR sur des goussets soudés au milieu des membrures de fermes ; ces
goussets sont inclinés du fait des niveaux différents entre poutres : double pente des
fermes avec forme de cuvette de la couverture (les 2 niveaux constants sont les jonc-
tions ceinture-ferme haute ou basse).

3. – ÉTUDES

3,1. – Généralités

Les calculs ont été réalisés avec le logiciel « Robot millénium », le dessin en « 2D » avec
« Autocad », (en respectant la procédure ADP pour l’intégration par la cellule de synthèse)
et le traçage en « 3D » avec le logiciel « Strucad ».

Modèle Charpente côté piste

Fig. 9 – Un des 2 modèles de calcul statique

Construction Métallique, n° 4-2003


28 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

Un premier modèle « charpente seule » a été utilisé. Pour un souci de taille de fichier et
d’aisance de traitement, la structure a été coupée en 2 sous-structures au droit des silos ;
en effet les conditions aux limites de ces 2 sous-structures ont été aisées à établir
(4 points d’interaction). Toutes les barres de charpente ont été modélisées sauf les
ciseaux transversaux et les structures indépendantes (planchers et passerelle). Par
contre le béton n’a pas été modélisé en tant que barre mais comme appui. Le point le
plus particulier à modéliser fut l’interface poteaux-ceinture où la plaque de portière a été
assimilée à des barres à inertie dans le plan amplifiée :

14

Fig. 10 – Modélisation tête de poteau

Les justifications des barres et des attaches ont été réalisées par des vérifications
manuelles ou de type « Excel » spécifiques du bureau chargé de l’étude.

En plus du séisme, objet du paragraphe suivant, le comportement sous quelques cas


d’actions particulières a été examiné : vent sur un cône, gradient de température entre
face avant et face arrière, accumulation d’eau sous un système « Full-flow ».

D’autres études spécifiques ont été entreprises : calcul des fréquences propres, dimen-
sionnement des planchers mixtes, attaches de passerelle.

3,2. – Étude au séisme

Soumis à des fortes conditions sismiques, cet ouvrage de conception originale, mais
simple et régulière, a une forte interaction béton-charpente : deux structures de maté-
riaux et de conceptions différents se superposent et mettent en jeu des masses impor-
tantes (28 000 tonnes pour le béton et 5 000 pour la charpente).

Face à cette conception se posent un certain nombre de questions : quel matériau dis-
sipe l’énergie sismique, et où ? La charpente n’est-elle qu’une plaque transmettant des
charges au béton ? Les 2 structures peuvent-elles être découplées ?

Les réponses étant négatives, une analyse globale est obligatoire ; c’est ce qu’a retenu la
maîtrise d’œuvre en demandant dès le CCTP de concevoir l’étude en respectant le
concept suivant : « Le lot gros œuvre est chargé d’établir un modèle de calcul général…
unique intégrant les éléments de la charpente, la réponse de la structure ne pouvant
être validée qu’à partir d’un modèle global ».

Le BE de l’entreprise de béton a ainsi réalisé un calcul sur le logiciel « Robot », basé sur
un modèle simplifié mais suffisamment précis : 1 554 barres = 926 GO et 628 CM,
860 nœuds et 105 masses (dont 14 pour la charpente) intégrant les sous-sols, les silos et
la charpente ; 1/4 des barres métalliques environ ont été modélisées en jouant sur leurs
caractéristiques pour obtenir un comportement équivalent à la réalité.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 29

Fig. 11 – Extrait de la Note de calcul de l’analyse globale : perspective et vue de comble


15

Cette étude a été réalisée en collaboration avec la maîtrise d’œuvre, le bureau de


contrôle et le constructeur métallique ; par exemple, afin de respecter les conditions de
déplacements, les sections initiales des diagonales horizontales ont du être augmen-
tées.

L’analyse des résultats a montré un comportement de la structure quasi régulier, et


sans couplage en X et Y, proche de celui d’une approche manuelle brochette simple
effectuée en parallèle :

Nb Modes pour N° Mode à % % de ce mode Accélération Accélération


90% Masses maxi Couverture Edicules
Sx (// Silos) 40 12 30 % 5,3 m/s-2 5,7 m/s-2
Sy (// Fermes) 16 1 50 % 5,9 m/s-2 8,9 m/s-2

Après validation par tous, il a été décidé d’effectuer les vérifications de la charpente sur
un second modèle, uniquement métal, incluant 2 cas de charges statiques équivalents,
Sx et Sy : applications sur les masses en présence des accélérations par direction et
incorporant les déplacements d’appui béton obtenus par le premier modèle ; par un cal-
cul plan d’une ferme et d’un poteau, le cas statique équivalent vertical a été ajouté.

Ce second modèle est en fait scindé en 2 demi-modèles décrits au § 2.1 « Généralités »


(4 000 nœuds et 5 000 barres chacun) ; les accélérations ont été appliquées sur les
masses réparties à chaque nœud de chaque ferme ; toutes les combinaisons
« normales » et « accidentelles » ont pu ainsi être déterminées sur un même modèle ; les
vérifications de flèches et les descentes de charges ont permis de valider la cohérence
des 2 analyses.

Au-delà de la question de la détermination des efforts, d’autres points techniques ont


été soulevés et réglés.

Le principal est celui du coefficient de comportement ; la question était de savoir où a


lieu la dissipation : dans le béton ou dans la charpente ? En définitive, en absence de
règles claires et refusant des calculs compliqués, il a été retenu : q = 2,5 pour les 2 direc-
tions horizontales, et 1 verticalement.

La localisation de la dissipation a aussi fait l’objet d’un débat. Il a finalement été décidé
de la concentrer sur les liaisons contreventements–silos béton ; des attaches fusibles et
calibrées en fonction des efforts et de la nuance réelle des aciers ont été réalisées sur
ces 40 points ; enfin les vérifications suivant les Règles PS92 des attaches et des barres
de contreventement ont été réalisées.

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30 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

4. – FABRICATION

4,1. – Les poteaux

Composés à partir de 3 tôles de forte épaisseur soudées, ils n’ont pas nécessité de chan-
frein pour leur reconstitution mais de simples cordons d’angle, réguliers pour respecter
un bel aspect car ils sont visibles. Les fûts ont été réalisés droits, et un soin particulier a
été apporté à leur « non-vrillage ».

16 Les pattes de liaisons des épines de fixation des panneaux de verres ont été soudées en
atelier, avec réception par le façadier.

La fabrication a été réalisée par l’entreprise Cabrol.

4,2. – Les fermes treillis

De dimensions maximales de tronçon 16 m de long et 3 m de haut, et de conception


soudée, elles ne présentaient pas de difficultés majeures si ce n’est la précision à appor-
ter à l’extrémité côté ceinture ; les détails étant tous différents par poutre, la verticalité et
les angles d’accostage devaient être strictement respectés.

Elles ont été réalisées par l’entreprise Canam.

4,3. – La ceinture

Entièrement soudée, elle a été réalisée en tronçons de 12 mètres environ avec conti-
nuité par platines et possibilités de cales intermédiaires.

Les membrures initialement prévues en tubes du commerce cintrés ont été finalement
réalisées en caisson reconstitué de façon à maîtriser parfaitement le rayon de courbure,
la planéité et l’espacement de 2 faces verticales sur lesquelles viennent se fixer soit les
portières, soit les fermes.

Chaque tronçon était différent et le positionnement des moignons d’accostage des


fermes méritait un soin particulier.

Elle a été réalisée « à plat » par l’entreprise Canam.

4,4. – La passerelle

De fabrication identique à celles des ouvrages d’art, elle a été réalisée par l’entreprise
Canam.

Le processus a nécessité des montages à blanc pour un parfait accostage des tronçons
et positionnement exact des pièces de liaison ainsi que d’importants contrôles de fabri-
cation.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 31

4,5. – Photos

Photos 14, 15 et 16 – Éléments en cours de fabrication atelier Canam 17

5. – MONTAGE

5,1. – Principe général

Au premier abord, l’ouvrage n’est stabilisé qu’une fois l’ensemble des ossatures mon-
tées puisque la toiture a besoin des poteaux périphériques pour être stable, mais ces
poteaux ont besoin de la couverture pour ramener sur les silos béton les efforts horizon-
taux induits par leur inclinaison.

Plusieurs choix étaient possibles comme la stabilisation provisoire et un haubanage des


poteaux à l’avancement pour reprendre et maîtriser ces efforts horizontaux.

Le choix retenu fût un étaiement complet sur la dalle BA de toutes les fermes au voisi-
nage de la ceinture, et pour les plus grandes en milieu de travée, de façon à ne générer
ces tractions horizontales rayonnantes que sur une structure complète et fermée.

Photo 17 – Vue de l’aéroport côté ville

5,2. – Voies de roulement

Bâtir sur un site aéroportuaire en fonctionnement génère un certain nombre de


contraintes du fait du trafic routier et aérien qui ne peut être arrêté. Le niveau fini de la
dalle béton est supérieur à celui du sol en périphérie de l’ouvrage. Pour ces 2 raisons, les
moyens de levage ne pouvaient donc qu’être implantés dans le cylindre intérieur au cône.

Construction Métallique, n° 4-2003


32 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

Une solution de pose différée d’une partie de dalle a été abandonnée au profit de la
mise en place sur la dalle de 2 grues à tour de part et d’autre des silos et se déplaçant
parallèlement à ces derniers ; les 2 grues reculaient à l’avancement du montage de la
charpente commencé à l’extrémité nord.

Ces engins de levage apportaient en pied des charges de l’ordre de 80 tonnes par point
et ne supportaient pas de forts déplacements en tête de mât.

Des chemins de roulement en PRS, entretoisés horizontalement, d’une hauteur de


1,60 m environ ont permis de constituer 2 voies de roulement en reportant les charges
sur les poutres principales BA du niveau d’appui. De ce fait ces dernières ont du être
légèrement renforcées.

18

Photo 18 – Grue sur voie de roulement

5,3. – Étaiement des fermes

L’étaiement de toutes les fermes a été réalisé par des tours treillis à base d’éléments
standards, 4 faces, éventuellement jumelées de façon à limiter les charges sur le plan-
cher prévu pour une surcharge de 500 daN/m2 ; le poids ramené par ferme était de
l’ordre de 3 tonnes maximum.

Photos 19, 20 et 21 – Différentes phases d’étaiement de la structure

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 33

Ces tours ont été posées au plus près de la ceinture périphérique ; elles ont été toutefois
en retrait du fait de l’inclinaison des poteaux ; (diamètre au sol de 103 m pour un dia-
mètre de ceinture de 120 m) ; pour les fermes les plus longues des étais complémen-
taires ont été mis en place à mi-travée de façon à en effectuer le raboutage (par bou-
lons) en l’air et non avant levage (capacité de grue).

Du fait de la non-correspondance en verticalité des points durs des fermes et de ceux


des poteaux béton de sous-sol, il a fallu chevêtrer à la base et au sommet des tours :
aucun renfort sur le béton ni sur les fermes n’a été nécessaire. Environ 400 pieds
d’échafaudage ont été mis en place pour assurer les 90 points d’appuis provisoires.

19
5,4. – Cinématique de montage des fermes et de la ceinture

Le montage s’est déroulé selon les séquences suivantes et en travaillant simultanément


des 2 côtés des silos :

Assemblage des 2 demi-fermes 1 et 2 voisines côté silos


Remplissage au sol des fers intermédiaires entre ces 2 demi-fermes
Levage de ce bloc et pose sur inserts et étais centraux
Assemblage au sol des 2 demi-fermes 1 et 2 voisines côté ceinture
Remplissage au sol des fers intermédiaires entre ces 2 demi-fermes
Levage de ce bloc et pose sur étais de rive et étais centraux
Liaison des demi-fermes entre elles
Principe identique pour les fermes 3 et 4
Remplissage en l’air entre les fermes 2 et 3
Principe identique à l’avancement
Une fois suffisamment de fermes en l’air, levage du tronçon de ceinture correspondant
Réglage précis en plan et élévation de cet élément
Liaisons tronçon de ceinture sur le précédant et sur les fermes
Principe identique à l’avancement
Mise en place du dernier tronçon de ceinture

La suite du montage a été la mise en place des poteaux.

5,5. – Soudure des poteaux

Les portières de liaison entre poteaux et ceinture devaient être montées sur un de ces 2
éléments ; la liaison avec les poteaux a été réalisée par soudure pour soigner l’aspect
architectural de l’ensemble : en effet cette liaison est visible et se fait sur des tôles de
forte épaisseur (50 mm) ; les portières ont donc été soudées sur les poteaux avant
levage : pour des questions de transport, et de répartition de fabrication, il a été décidé
de faire cette soudure sur chantier ; il a fallu veiller au respect de la peinture d’atelier ;
pour ce faire, tous les poteaux ont été emballés avant d’être expédiés sur le chantier.

Construction Métallique, n° 4-2003


34 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

Un poste de soudage a été installé de façon à pré-positionner parfaitement les portières


sur les poteaux en respectant une contre-flèche angulaire du fait de la souplesse des
poteaux et des exigences de tolérances pour la pose du verre de la façade.

20

Photo 22 – Atelier de soudure sur site

5,6. – Montage des poteaux

Les poteaux équipés de leur portière ont été apportés sur l’ouvrage définitif une fois
celui-ci étayé et comme nous l’avons vu précédemment, ils sont en final encastrés en
pied et en tête du fait de leur liaison à 2 niveaux sur la ceinture. Par contre lors de la
pose, avant serrage des boulons, ils étaient articulés à leurs 2 extrémités, du fait de leur
inclinaison, leur poids propre générait une flexion qui, vu les conditions d’appui, géné-
rait une flèche de l’ordre de 50 mm, inadmissible pour le verre ; il a donc fallu appliquer
une contre-flèche ; elle n’a pas été réalisée en atelier mais par haubanage vers l’intérieur
du bâtiment des poteaux avant connexion complète des 2 extrémités.

Fig. 12 – Schéma cinématique de montage

5,7. – Suppression des étais

Une fois tous les poteaux posés, boulonnés et réglés, la suppression des étais a pu
avoir lieu ; elle a été réalisée à l’aide de vérins, ferme après ferme.

Une cinématique de désétaiement a été établie et validée par calculs ; cette opération a
été menée simultanément des 2 cotés des silos de façon à équilibrer les efforts horizon-
taux en tête induits sur ces silos par l’inclinaison des poteaux ; de même, l’opération a
débuté par les fermes centrales les plus longues puis alternativement à droite et à
gauche de ces dernières ; cette cinématique a été appelée « en escargot ».

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE 35

L’étude a permis de vérifier le non-dépassement des charges et sollicitations et de


déterminer les déplacements prévisibles ; ces déplacements ont tous été contrôlés sur le
chantier.

Cette opération a duré 2 semaines et la structure s’est très bien comportée : les charges
ont aisément et simplement migré des appuis provisoires (tours) sur les définitifs
(poteaux cruciformes).

21

Photo 23 – Structure avant suppression des étaiement

6. – CONCLUSIONS

Ce projet de haute dimension technique et architecturale a pu être mené à bien grâce à


la compétence de l’ensemble des intervenants et à une bonne étude initiale de la part de
la maîtrise d’œuvre associée au respect des délais.

Une gestion rigoureuse du séisme tant par la régularité de la structure que par le choix
d’une analyse globale GC – CM puis par l’application de chargement statique équivalent
a été effectuée.

Je tiens à remercier à ce sujet pour leurs conseils et avis les spécialistes en ce domaine
que sont Messieurs Aribert, Davidovici, Maître et Jouanne.

Par ailleurs le montage fut une opération technique peu courante, nécessitant réflexion
et préparation, et qui au final s’est parfaitement déroulée.

7. – LES INTERVENANTS

Maître d’ouvrage : CCI Nice Côte d’Azur

Architecte : Paul ANDREU, ADP

Maîtrise d’œuvre : OTH Méditerranée et SETEC Paris

Pilote : SOMERCO

Bureau de contrôle : SOCOTEC, Agence de Nice

Lot 3 : GC : Groupement GTM

Construction Métallique, n° 4-2003


36 Rubrique DESCRIPTION D’OUVRAGE

Lot 4 : CM : Couverture, Façades, Portes automatiques : mandataire : CABROL


CM : Groupement CABROL CANAM
Couverture : SOPREMA
Façades : SCHMIDLIN
Portes : RECORD

Sous traitants :
Études GC et calculs globaux : BET TURRA
Études CM Cône : SECASTRUCTURE
22 Traçage CM Cône : ARCHES
Montage CM : ENTREPOSE

Pour en voir plus : Site web : www.nice.aeroport.fr

Photos :
ADP
Photothèque Aéroport de Nice
Photo Seca structure
Photo Canam

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue
Construction
Métallique

CALCUL D'UNE PANNE Z SOUS BAC ACIER CONTINUE


SUR TROIS APPUIS
par M. Lukić

1. – INTRODUCTION

Cette note technique est un exemple d'application de l'Article 10.1 – Poutres maintenues
par des plaques – de la norme expérimentale française XP P 22-313 [1] à la vérification
de la résistance d'une panne continue (cf. fig. 1 et fig. 2) :

● sur trois appuis,


● à travées égales,
● sans emboîtement ni éclissage,
● à profil en Z à bords tombés,
● fixée sous un bac acier,
● soumise à des charges uniformes identiques, soit descendantes, soit ascendantes,
● en présence d'un effort normal de compression modérée.

Cet exercice est une suite de la note technique [4], dont il reprend la présentation, mais
aussi – en cas de nécessité – certaines remarques principales.

qFd

NSd NSd

L L

Fig. 1 – Disposition générale

M. LUKIĆ – Ingénieur au CTICM

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78471 Saint-Rémy-lès-Chevreuse Cedex


Tél.: 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38
DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
Construction Métallique, n° 4-2003
38 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Le bac est supposé avoir la rigidité et la résistance nécessaires pour admettre un main-
tien latéral de la semelle connectée (pour un tel calcul, cf. [2] et [3]).

Vu les limites des méthodes de dimensionnement par calcul selon XP P 22-313 (cf. [1]),
un rappel des principales hypothèses à considérer dans le calcul présenté ci-après est
fait en début de note. Après une présentation des données, les calculs sont développés
pas-à-pas, en faisant référence aux articles concernés de la norme expérimentale.

2. – TABLE DES MATIÈRES

2 1 Introduction

2 Table des matières

3 Notations

4 Limites d'application de la méthode – Hypothèses


4,1 Hypothèses générales
4,2 Hypothèses spécifiques à l'exemple
4,3 Méthode générale de calcul appliquée

5 Données de l'exemple
5,1 Panne
5,2 Liernes
5,3 Dimensions de la section
5,4 Acier
5,5 Coefficients de sécurité
5,6 Propriétés mécaniques de section brute du profil Z
5,7 Propriétés mécaniques de la « semelle libre + 1/6 de l'âme" »
5,8 Calcul de la rigidité élastique CD en rotation – Application du § 10.1.5.2
5,9 Charges sous la combinaison d'état limite ultime
5,10 Charges sous la combinaison d'état limite de service
5,11 Propriétés mécaniques de section efficace à l’état limite ultime
5,12 Propriétés mécaniques de section efficace à l’état limite de service
5,13 Limite d'élasticité pour les vérifications de résistance en section

6 Cas sans lierne : Vérifications sous charges descendantes


6,1 Vérifications à faire
6,2 Vérification de flèche – Application du § 7
6,3 Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1
6,4 Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2
6,5 Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et l’effort
tranchant – Application du § 5.10
6,6 Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et la réac-
tion d’appui – Application du § 5.11

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 39

7 Cas sans lierne. Vérifications sous charges ascendantes


7,1 Vérifications à faire
7,2 Vérification de flèche – Application du § 7
7,3 Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1
7,4 Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2

8 Cas sans lierne. Rappel des résultats et conclusion

9 Cas avec une lierne à mi-portée. Vérifications sous charges descendantes


9,1 Vérifications à faire
9,2 Vérification de flèche – Application du § 7
3
9,3 Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1
9,4 Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2
9,5 Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et l’effort
tranchant – Application du § 5.10
9,6 Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et la réac-
tion d’appui – Application du § 5.11

10 Cas avec une lierne à mi-portée. Vérifications sous charges ascendantes


10,1 Vérifications à faire
10,2 Vérification de flèche – Application du § 7
10,3 Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1
10,4 Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2

11 Cas avec une lierne à mi-portée. Rappel des résultats et conclusion

12 Conclusion générale

13 Références

3. – NOTATIONS

Les notations utilisées sont autant que possible celles de la XP P 22-313 [1].
qFd,↓ qFd,↑ b : largeur (hors-tout) de semelle
θ
c h : hauteur (hors-tout) de la section
a b-a c : hauteur (hors-tout) du bord tombé
t : épaisseur de la tôle
a : distance de la fixation au plan de l'âme
h t
θ : angle du bord tombé
qFd : charge de calcul appliquée perpendicu-
lairement au bac :
qFd,↓ : charge descendante
c qFd,↑ : charge ascendante
b
Fig. 2 – Dimensions de section

Construction Métallique, n° 4-2003


40 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Remarque importante sur les axes (cf. [4])

Les sections en Z ont la particularité d'avoir des axes principaux y-y et z-z décalés angu-
lairement par rapport aux axes de référence u-u et v-v (cf. fig. 3). À cause de la flexion
« forcée » perpendiculairement au bac, on admet dans cet article les axes de la figure 3b,
en confondant les 2 systèmes d'axes et en les prenant parallèles aux parois principales.
Mais on garde les notations adoptées dans les formules de [1]. Ainsi, My,Sd et Weff,y sont
en fait calculés par rapport à l'axe u-u.

v z v z

4
y

u u y y
u u
y

z v v z
a) XP P 22-313 b) Dans cet article
Fig. 3 – Conventions d'axes

Conventions de signes (cf. [4])

D'une manière générale les charges et sollicitations sont prises avec des valeurs posi-
tives, quel que soit le sens de l’action. Les signes sont adaptés dans les formules pour
tenir compte du contexte, notamment dans les combinaisons de contraintes où ces der-
nières sont comptées positives en compression et négatives en traction.

4. – LIMITES D'APPLICATION DE LA MÉTHODE – HYPOTHÈSES

4,1. – Hypothèses générales

On rappelle ci-après les limites d'application de la méthode (cf. [4]) telles qu'on peut les
trouver dans la norme expérimentale XP P 22-313 [1], les paragraphes et les clauses
concernés de la norme étant indiqués en extrémité de ligne :

● Profilé à section en Z, C, Σ ou similaire (§ 10,11)


● Maintien latéral continu sur une semelle (ici supérieure) (§ 10,11)
● Bac/plaque nervurée en acier fixé en creux d'onde (1/1 ou 1/2)1 (§ 10,11)
● Appuis bloqués en rotation longitudinale et translations
(appuis « à fourche ») (§ 10,11)

1. Dans la mesure où l’on a choisi ici de déterminer la rigidité de maintien par le calcul.

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 41

● 0,95 mm ⭐ tcor ⭐ 8 mm (tcor : épaisseur du métal nu) (§ 3,13(1)P I)


● b/t ⭐ 60 (Tableau 3.2)
● h/t ⭐ 500 (Tableau 3.2)
● 0,2 ⭐ c/b ⭐ 0,6 (§ 3,4(4))
● Angle du bord tombé 45° ⭐ θ ⭐ 135° (§ 4,321(2)P)
● Pour le calcul de la rigidité élastique en rotation CD (§ 10,152(7))
– Largeur de la plage du bac à laquelle est fixée la panne ⭐ 120 mm
– Épaisseur nominale de métal nu du bac ⭓ 0,66 mm
– Distance a ou (b – a) entre fixation et bord de semelle de contact ⭓ 25 mm.
5
4,2. – Hypothèses spécifiques à l'exemple

● Panne physiquement continue sur trois appuis :


– Sans emboîtement ni éclissage,
– Sans lierne, puis avec une lierne à mi-portée de chaque travée.
● Charges transmises uniquement par la couverture (pas d'éléments directement accro-
chés sous la panne).
● Rigidité et résistance du bac suffisantes pour un maintien latéral de la semelle connec-
tée.
● Effort normal de compression modéré (cf. [4]).
● Bord tombé pleinement efficace (cf. [4]).
● Arrondis négligés dans le calcul des propriétés de section (cf. [4]).

Remarque importante sur la continuité

La norme expérimentale [1] n’envisage pas le traitement par le calcul seul des pannes
dont la continuité est assurée par emboîtement ou éclissage : il convient de réaliser
d’abord des essais afin de déterminer les caractéristiques de la partie emboîtée ou éclis-
sée (§ 10.1.3.4). Ce cas n’est pas considéré ici.

Remarque importante sur les liernes

Dans la norme expérimentale [1], le calcul d’une panne sans lierne est bien explicité. Par
contre, en présence de liernes, le cas de charges ascendantes pose problème, ce qui est
remarqué aussi dans le document [5]. Ce dernier en donne une solution (en appliquant
§ 10.1.4.2(7)I) très défavorable, c’est-à-dire trop du côté de la sécurité. En revanche, dans
le dernier projet de la norme européenne [6], cet aspect semble mieux traité, mais ce
projet n’est pas encore « stabilisé » et n’est donc pas utilisé dans cette étude.

4,3. – Méthode générale de calcul appliquée

Les vérifications sont faites (cf. [4]) en appliquant la méthode exposée en § 10.1.3 et
§ 10.1.4 pour tenir compte de la tendance de la semelle libre à se déplacer latéralement
en la traitant comme une poutre soumise à une charge latérale équivalente qh,Fd (voir
figure 10.1 de [1]) issue de l'effet de la flexion latérale et de la torsion du profil.

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42 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

5. – DONNÉES DE L'EXEMPLE

On a choisi ici de prendre en compte une panne dont les caractéristiques géométriques
ainsi que les charges sont identiques à celles présentées dans la référence [4], afin de
comparer son comportement pour les conditions d’appui différentes.

5,1. – Panne

Panne physiquement continue en deux travées égales, sans emboîtement ni éclissage


6
Portée de la panne (dans chaque travée) L=5m

Nombre de fixations de la couverture par mètre linéaire de panne p = 5

Longueur réelle d'appui rigide ss = 100 mm

5,2. – Liernes

Nombre de liernes, deux cas sont analysés :

1. Sans lierne (voir chapitres 6, 7 et 8 de cet article) : nL = 0

2. Avec une lierne à mi-portée dans chaque travée


(voir chapitres 9, 10 et 11 de cet article) : nL = 1

5,3. – Dimensions de la section

Remarque : On considère ici que les semelles ont la même largeur (cf. figure 2 et [4]).

Épaisseur nominale tnom = 2 mm


Hauteur hors tout h = 200 mm
Largeur semelle supérieure b = 60 mm
Hauteur du bord tombé c = 18 mm
Angle du bord tombé θ = 90°
Distance fixation/âme a = 30 mm
Rayon intérieur des arrondis r = 5 mm

(Arrondis négligés dans cet exemple, pour le calcul des caractéristiques)

5,4. – Acier

Profilé réalisé par profilage à froid de tôles d'acier NF EN 10147 S350GD+Z275 galvanisé
à chaud en continu, avec certificat de réception « 3.1.B » conformément à la norme
NF EN 10204 sur la tôle et le profilé (conditions du § 2.2(3)PI sur les tolérances suppo-
sées également satisfaites).

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 43

Limite d'élasticité de base fyb = 350 MPa (Tableau 3.1)

Résistance à la traction fu = 420 MPa (Tableau 3.1)

Module de Young E = 210 000 MPa

Coefficient de Poisson ν = 0,3

E
Module de cisaillement : G= G = 80 770 MPa
2(1 + ν)

Épaisseur du revêtement zinc (cumulée sur les 2 faces) trev = 0,04 mm (§ 3.1.3(5)I)

Épaisseur de métal nu tcor = tnom – trev tcor = 1,96 mm (§ 3.1.3(5)I)


7
Épaisseur de calcul t = tcor t = 1,96 mm (§ 3.1.3(4)I)

5,5. – Coefficients de sécurité

Compte tenu de la tôle utilisée pour former le profil (conditions du § 2.2(3)PI satisfaites),
les coefficients de sécurité sont les suivants :

Relatif à la résistance en section γM0 = 1,0 (§ 2.2(3)PI)

Relatif aux instabilités γM1 = 1,0 (§ 2.2(3)PI)

Relatif aux vérifications d'état limite de service γM,ser = 1,0 (§ 2.3(3)P)

5,6. – Propriétés mécaniques de section brute du profil Z

Aire de section brute Ag = 6,82 cm2

Module élastique de section brute /yy Wel,y = 40,84 cm3

Inertie de flexion de section brute /uu Iu = 404,4 cm4

5,7. – Propriétés mécaniques de la « semelle libre + 1/6 de l'âme »

Inertie de flexion /zz Ifz = 11,04 cm4

Rayon de giration /zz ifz = 2,284 cm

Module élastique /zz relatif au bord côté âme Wfz,a = 4,47 cm3

Module élastique /zz relatif au bord côté bord tombé Wfz,b = 3,32 cm3

Selon le sens de la charge (qh,Fd) et l’endroit de la section que l’on vérifie, c'est l'une ou
l'autre valeur de Wfz qui est utilisée dans les critères de vérification de résistance
(cf. fig. 6 et fig. 9).

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44 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

5,8. – Calcul de la rigidité élastique CD en rotation – Application du § 10.1.5.2

CD

8
Fig. 4 – Ressort de maintien de la panne en rotation

L'encastrement en rotation conféré par le bac à la panne est modélisé par un ressort en
rotation de rigidité totale CD qui peut être calculée par (cf. [4]) :

CD = CD,A

La rigidité CD,A peut être calculée selon le § 10.1.5.2(7), dans la mesure où les conditions
imposées (cf. [4]) sont respectées :

CD,A = 130 . p Nm/m/rad (§ 10.1.5.2(7))

où p est le nombre de fixations bac-panne par mètre linéaire de panne. Ici p = 5.

Donc : CD,A = 650 Nm/m/rad

Il en découle : CD = 650 Nm/m/rad

5,9. – Charges sous la combinaison d'état limite ultime

Les charges exercées sous la combinaison d'état limite ultime la plus défavorable sont
(toutes valeurs positives) :

Charge descendante (normale à la toiture) qFd,↓ = 300 daN/m

Charge ascendante (normale à la toiture) qFd,↑ = 200 daN/m

Effort normal de compression NSd = 300 daN

5,10. – Charges sous la combinaison d'état limite de service

Les charges exercées sous la combinaison d'état limite de service la plus défavorable
sont (toutes valeurs positives) :

Charge descendante (normale à la toiture) q′Fd,↓ = 210 daN/m

Charge ascendante (normale à la toiture) q′Fd,↑ = 140 daN/m

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 45

5,11. – Propriétés mécaniques de section efficace à l’état limite ultime

Le calcul des propriétés mécaniques de section efficace à l’état limite ultime étant tout à
fait identique à celui de la référence [4], on renvoie le lecteur à cette dernière.

On rappelle néanmoins que pour simplifier, tout en se plaçant en sécurité, on admet ici
que la paroi travaille à une contrainte de compression maximale égale fyb /γM1.

Le calcul (non détaillé ici) des propriétés de section efficace donne :

Inertie de flexion de section efficace /uu Iu,eff = 393,9 cm4

Module élastique efficace en flexion /yy – Fibre comprimée Weff,y,c = 38,75 cm3
9
Module élastique efficace en flexion /yy – Fibre tendue Weff,y,t = 40,88 cm3

Selon le sens de la charge et la semelle étudiée, c'est l'une ou l'autre valeur de Weff,y qui
est utilisée dans les critères de vérification de résistance.

5,12. – Propriétés mécaniques de section efficace à l’état limite de service

Pour le calcul des flèches, on se place en sécurité en considérant les propriétés méca-
niques de section efficace à l’état limite ultime. Sinon, il y aurait lieu de se référer au
§ 4.2(5) qui préconise la prise en compte de la vraie contrainte de compression dans la
paroi.

5,13. – Limite d'élasticité pour les vérifications de résistance en section

Les vérifications de résistance en section font intervenir fy et non fyb. Le § 3.1.1(6)P sti-
pule que fy peut être pris égal à fyb ou fya, où fya est la limite d'élasticité moyenne aug-
mentée définie en § 3.1.2(2)P pour tenir compte de l'écrouissage dû au profilage. Pour
prendre fy = fya, les conditions du § 3.1.2(3)P doivent être remplies, ce qui n'est pas le
cas ici puisque Aeff ⬍ Ag.

Donc, fy = fyb = 350 MPa

6. – CAS SANS LIERNE. VÉRIFICATIONS SOUS CHARGES DESCENDANTES

6,1. – Vérifications à faire

D’après les paragraphes 10.1.3.2(2), 10.1.3.2(2)A et 10.1.3.5, les vérifications suivantes


sont à faire :

● Flèche sous charge d'état limite de service selon § 7 ;


● En travée :
– Résistance de section transversale selon § 10.1.4.1 ;

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46 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

● Sur appui :
– Résistance de section transversale selon § 10.1.4.1,
– Critères de stabilité de la semelle libre selon § 10.1.4.2,
– Interaction entre le moment fléchissant et l’effort tranchant selon § 5.10,
– Interaction entre le moment fléchissant et la réaction d’appui selon § 5.11.

6,2. – Vérification de flèche – Application du § 7

10 La flèche de la panne continue en deux travées égales, dans le plan perpendiculaire à la


toiture, est donnée par
′ L4
q Fd,↓
δ↓ =
185EIu,eff

(On se place en sécurité ici en considérant la section efficace à l’état limite ultime,
sachant que la norme permet de la considérer à l’état limite de service.)

Selon § 7.3(3)I, on doit vérifier


L
δ↓ ⭐
200

ou, ce qui revient au même, le critère


δ↓
Γδ,↓ = ⭐ 1,0
L/200

Ainsi, on obtient successivement : δ↓ = 8,58 mm

Γδ,↓ = 0,343 ⬍ 1,0 OK

6,3. – Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1

6,31. – Moment maxi en travée

Dans le plan perpendiculaire au bac, donc par rapport à l'axe y-y (cf. figure 3), le
moment maximal est :

9qFd,↓L2
My,t,Sd,↓ = My,t,Sd,↓ = 527,3 daN.m
128

6,32. – Moment maxi sur appui

Dans le plan perpendiculaire au bac, donc par rapport à l'axe y-y (cf. figure 3), le
moment maximal est :

qFd,↓L2
My,a,Sd,↓ = My,a,Sd,↓ = 937,5 daN.m
8

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 47

6,33. – Coefficient de sécurité sur la résistance

γM = γM0 si (Aeff = Ag) ou si (Weff,y = Wel,y et NSd = 0) (§ 10.1.4.1(2))

γM1 dans les autres cas

Donc ici : γM = γM1 = 1,0

6,34. – Moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre 11


Sous charge descendante, la semelle libre de la panne est comprimée sur appui.

6,341. – Calcul de la charge fictive qh,Fd,↓ avec charges descendantes

qFd,↓

Fonctionnement sous charges


descendantes : Ci-dessus extrait kh,↓.qFd,↓ = qh,Fd,↓
de la Figure 10.1 de l’ENV [1]

Fig. 5 – Charge latérale sous charge descendante

La charge latérale agissant sur la semelle libre et résultant de la torsion et de la flexion


latérale est donnée par :

qh,Fd,↓ = kh,↓ . qFd,↓ (Exp. 10.4)

avec :

b 2ht
kh,↓ = kh,↓ = 0,0872 (figure 10.3a)
4Iu

D'où qh,Fd,↓ = 26,17 daN/m

Selon la position de la section que l’on vérifie, c'est l'une ou l'autre valeur de Wfz (cf. 5.7)
qui est utilisée dans les critères de vérification de résistance (cf. fig. 6).

Conformément à la norme [1] – selon la figure 5 – le sens de qh,Fd est reproduit sur la
figure 6 (kh est toujours positif en charge descendante).

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48 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

qh,Fd
qh,Fd

Sans liernes b
Coté bord (b)
+ - - +
M0,fz,Sd
- + + + - Coté âme ( a)
a

-: Traction
+: Compression

Fig. 6 – Moments sous charge latérale, sans lierne


12
6,342. – Calcul de la rigidité élastique latérale K par unité de longueur

Fig. 7 – Ressort latéral de semelle libre

La rigidité K peut être calculée selon § 10.1.5.1(4) (cf. [4] aussi) :

1
K= (Exp. 10.13)
4(1 – ν2)h2(hd + e) h2
–––––––––––––––––––––––––––––––– +–––––
Et 3 CD

où hd est la hauteur développée de l'âme.


Ici : hd = h – tnom hd = 198 mm
e =a si panne en contact avec le bac du côté de l'âme de la panne,
= 2a + b si panne en contact avec le bac du côté du bord extérieur de la
semelle de la panne.

Ici, sous charge descendante, le contact panne-bac se fait du côté du bord extérieur de
la semelle (cf. figure 5).

Donc : e = 120 mm

et, on calcule : K↓ = 0,0110 N/mm/mm

6,343. – Coefficient R↓ d'appui latéral élastique

Ce coefficient R↓ est utilisé pour le calcul du coefficient de correction βR,↓ pour le main-
tien élastique effectif, lui-même nécessaire au calcul du moment fléchissant latéral
Mfz,Sd,↓ selon § 10.1.4.1(5).

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 49

K↓La4
R↓ = (Exp. 10.6)
π4EIfz

où La est la distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, portée L de
la panne.

Ici, pas de lierne, donc : La = L La = 5 m

et, par conséquent : R↓ = 3,047

13
6,344. – Moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre en travée (ici, elle est tendue)

Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre (partiellement compri-
mée), compte tenu du maintien latéral élastique, peut être calculé par :

Mfz,Sd,↓ = βR,↓ . M0,fz,Sd,↓ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↓ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,

βR,↓ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↓ et βR,↓ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon
isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur trois
appuis, c’est le deuxième cas de ce tableau qui gouverne et l'on a :

9qh,Fd,↓La2
M0,fz,Sd,↓ = (cas sans lierne) donc M0,fz,Sd,↓ = 46,01 daN.m
128

1 – 0,0141R↓
βR,↓ = (cas sans lierne) donc βR,↓ = 0,4220
1 + 0,416R↓

et l'on peut calculer : Mfz,t,Sd,↓ = 19,42 daN.m

6,345. – Moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre sur appui (ici, elle est comprimée)

Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre comprimée, compte
tenu du maintien latéral élastique, peut être calculé par :

Mfz,Sd,↓ = βR,↓ . M0,fz,Sd,↓ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↓ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,

βR,↓ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↓ et βR,↓ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon

Construction Métallique, n° 4-2003


50 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur trois
appuis, c’est le deuxième cas de ce tableau qui gouverne et l'on a :

qh,Fd,↓La2
M0,fz,Sd,↓ = (cas sans lierne) donc M0,fz,a,Sd,↓ = 81,79 daN.m
8

1 + 0,0314R↓
βR,↓ = (cas sans lierne) donc βR,↓ = 0,4965
1 + 0,396R↓

et l'on peut calculer : Mfz,t,Sd,↓ = 40,61 daN.m

14 N.B. L’expression ci-dessus pour le calcul de βR,↓ diffère par rapport à l’expression de la
norme expérimentale [1] qui comporte une erreur de signe ! L’expression donnée
ici est celle utilisée dans le document [5] ainsi que dans le projet final de la norme
[6].

6,35. – Vérification de résistance de la semelle supérieure (maintenue)

6,351 – En milieu de travée (semelle comprimée)

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est :

My,t,Sd,↓ NSd fy
σmax,t,Ed,s,↓ = + ⭐ (Exp. 10.3a)
Weff,y,c Aeff γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,t,Ed,s,↓
Γt,R,s,↓ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,t,Ed,s,↓ = 142,7 MPa

Γt,R,s,↓ = 0,408 ⬍ 1,0 OK

6,352. – Sur appui (semelle tendue)

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est :

冨 冨
My,a,Sd,↓ NSd fy
σmax,a,Ed,s,↓ = – + ⭐ (Exp. 10.3a)
Weff, y,t Aeff γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,a,Ed,s,↓
Γa,R,s,↓ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,a,Ed,s,↓ = 222,7 MPa

Γa,R,s,↓ = 0,636 ⬍ 1,0 OK

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Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 51

6,36. – Vérification de résistance de la semelle inférieure (libre)

6,361. – En milieu de travée (semelle tendue)

La contrainte de traction ramenée par Mfz,a,Sd,↓ se calcule donc en faisant intervenir Wfz,a
(cf. 6.3.4.1 et figure 5). Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (traction prépon-
dérante) :

冨 冨
My,t,Sd,↓ NSd Mfz,t,Sd,↓ fy
σmax,t,Ed,i,↓ = – + – ⭐ (Exp. 10.3a)
Weff, y,t Aeff Wfz,a γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant : 15


σmax,t,Ed,i,↓
Γt,R,i,↓ = ⭐ 1,0
fyb /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,t,Ed,i,↓ = 165,8 MPa

Γt,R,i,↓ = 0,474 ⬍ 1,0 OK

6,362. – Sur appui (semelle comprimée)

La contrainte de compression ramenée par Mfz,a,Sd,↓ se calcule donc en faisant intervenir


Wfz,a (cf. 6.3.4.1 et figure 5). Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (compres-
sion prépondérante) :

My,a,Sd,↓ NSd Mfz,a,Sd,↓ fy


σmax,a,Ed,i,↓ = + + ⭐ (Exp. 10.3b)
Weff, y,c Aeff Wfz,a γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,a,Ed,i,↓
Γa,R,i,↓ = ⭐ 1,0
fyb /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,a,Ed,i,↓ = 339,4 MPa

Γa,R,i,↓ = 0,970 ⬍ 1,0 OK

6,4. – Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2

Sous charge descendante, la semelle libre de la panne est comprimée sur appui.

6,41. – Longueur de flambement de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(3), sous charge descendante et en présence d'un effort normal de com-
pression faible, la longueur de flambement de la semelle libre peut être calculée par :

ᐉfz,↓ = η1La(1 + η2R↓η3)η4 (Exp. 10.9)

Construction Métallique, n° 4-2003


52 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

avec La distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, portée L de la
panne.
Ici, pas de lierne, donc : La = L La = 5 m

K↓La4
R↓ = (Exp. 10.6)
π 4EIfz

D’après le tableau 10.2, dans le cas d’une panne sans lierne :

ᐉfz,↓ = 0,526La(1 + 22,8R↓2,12)– 0,108

16 Rappel : K↓ = 0,0110 N/mm/mm

Donc : R↓ = 3,047

On peut alors calculer : ᐉfz,↓ = 1,453 m


6,42. – Élancement réduit λfz,↓ de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(2)

λ1 = π . 冑 E
fyb
λ1 = 76,95

– ᐉ
λfz,↓ = fz,↓ λfz,↓ = 0,827 (Exp. 10.8)
ifz λ1

6,43. – Coefficient de flambement

Selon 10.1.4.2(1), on applique ici le § 6.2.1(2)P en utilisant la courbe de flambement « a ».


Selon le tableau 6.1, le facteur d'imperfection correspondant est : α = 0,21

et l'on peut calculer :


– –
φ↓ = 0,5 [1 + α(λfz,↓ – 0,2) + λfz,↓2] φ↓ = 0,908 (Exp. 6.2b)

1
χ↓ = – 2 0,5 ⭐ 1 χ↓ = 0,780 (Exp. 6.2a)
φ↓ + (φ↓2 – λfz,↓)

6,44. – Vérification de la semelle inférieure (sur appui, comprimée, libre) au flambement

La contrainte de compression ramenée par Mfz,a,Sd,↓ se calcule en faisant intervenir Wfz,a


(cf. 6.3.4.1 et figure 5). Selon § 10.1.4.2(1), et en introduisant une notation de contrainte
amplifiée par le flambement σF,a,Ed,i,↓ dans la semelle inférieure, la condition à vérifier
est :

冢 冣
1 My,a,Sd,↓ NSd Mfz,a,Sd,↓ fyb
σF,a,Ed,i,↓ = + + ⭐ (Exp. 10.7)
χ↓ Weff,y,c Aeff Wfz,a γm1

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 53

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σF,a,Ed,i,↓
Γa,F,i,↓ = ⭐ 1,0
fyb /γM1

On obtient ainsi successivement : σF,a,Ed,i,↓ = 409,5 MPa

Γa,F,i,↓ = 1,170 ⬎ 1,0

6,5. – Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et


l’effort tranchant – Application du § 5.10 17
6,51. – Effort tranchant maxi sur appui central

5qFd,↓L
Réaction sous charges descendantes : FSd = FSd = 1 875,0 daN
4
Et ainsi l’effort tranchant en est la moitié (travées égales, chargées identiquement) :

Va,Sd,↓ = 937,5 daN

6,52. – Élancement d’âme relatif

Pour l’âme non raidie, d’après § 5.8(6) :



λw = 0,346
sw
t 冑 fyb
E

λw = 1,427 (Exp. 5.15b)

où sw = hw = hd dans cet exemple.

6,53. – Contrainte limite de résistance au voilement de cisaillement

Cette contrainte peut être déterminée à partir du § 5.8(5) :

– fyb
Pour λw = 1,427 ⬎ 1,4, âme non raidie : fbv = 0,67 – 2 fbv = 115,2 MPa (Tableau 5.2)
λw

6,54. – Résistance au cisaillement

D’après § 5.8(1), cette résistance est la plus petite des valeurs suivantes :

– Résistance au voilement de cisaillement, selon 5.8(3)P :


hw fbv
Vb,Rd = t (Exp. 5.13)
sin φ γM1

(où φ est l’angle d’inclinaison de l’âme par rapport aux semelles).

Soit : Vb,Rd = 4469,4 daN

Construction Métallique, n° 4-2003


54 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

– Résistance plastique au cisaillement, selon 5.8(4)P :


hw fy /앀옽 3
Vpl,Rd = t (Exp. 5.14)
sin φ γM0

Soit : Vpl,Rd = 7 842,0 daN

Donc, la résistance au cisaillement à retenir est : Vw,Rd = 4 469,4 daN

6,55. – Moment résistant de la section transversale

18 D’après § 5.4.1(1), pour Weff ⬍ Wel :


fy
Mc,Rd = Weff,c (Exp. 5.3a)
γM1
Donc : Mc,Rd = 1 356,2 daN.m

6,56. – Résistance de calcul à la compression

D’après § 5.3(1), pour Aeff ⬍ Ag :

fyb
Nc,Rd = Aeff (Exp. 5.2a)
γM1

Donc : Nc,Rd = 15 925,0 daN

6,57. – Vérification de la résistance à l’interaction

La vérification a déjà le format adimensionnel, selon 5.10(1)A :

冢M 冣 冢V 冣
My,Sd,↓ NSd 2 VSd,↓ 2
Γa,MV,↓ = + + (Exp. 5.25)
c,Rd Nc,Rd w,Rd

On obtient ainsi : Γa,MV,↓ = 0,522 ⬍ 1,0 OK

6,6. – Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et la


réaction d’appui – Application du § 5.11

6,61. – Réaction d’appui maxi sur appui central

Réaction sous charges descendantes (cf. 6.5.1) : FSd = 1 875,0 daN

6,62. – Résistance transversale locale de l’âme

D’après § 5.9.2(2), cette résistance se détermine comme suit.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 55

Les constantes nécessaires pour son calcul sont, selon 5.9.2(3) :


k = fyb /228 (fyb en MPa)
k3 = 0,7 + 0,3(φ/90)2 (φ en degrés)
k4 = 1,22 – 0,22k
k5 = 1,06 – 0,06r/t

On considère que pour l’appui central on entre dans le cadre d’une seule réaction
d’appui appliquée à une distance c ⬎ 1,5 hw d’une extrémité libre :

冢 冣冢1 + 0,007 t 冣t
hw ss fyb
Rw,Rd = k3k4k5 14,7 – 2 , si ss /t ⭐ 60 ;
49,5t γM1 19
冢 冣冢0,75 + 0,011 t 冣t
hw ss fyb
Rw,Rd = k3k4k5 14,7 – 2 , si ss /t ⬎ 60 ;
49,5t γM1

Dans notre cas : ss /t = 60/1,95 = 30,8 ⬍ 60.

Donc, la résistance au cisaillement à retenir est : Rw,Rd = 1 848,4 daN

6,63. – Moment résistant de la section transversale

Ce calcul est déjà fait ci-dessus (cf. 6.5.5) : Mc,Rd = 1 356,2 daN.m

6,64. – Vérification de la résistance à l’interaction

La vérification a déjà le format adimensionnel, selon 5.11(1) :

My,Sd,↓ FSd,↓
Γ′a,MR,↓ = + ⭐ 1,25 (Exp. 5.26c)
Mc,Rd Rw,Rd

ou, ce qui revient au même :

Γ′a,MR,↓
Γa,MR,↓ = ⭐ 1,0
1,25

On obtient ainsi successivement : Γ′a,MR,↓ = 1,706

Γa,MR,↓ = 1,365 ⬎ 1,0

7. – CAS SANS LIERNE. VÉRIFICATIONS SOUS CHARGES ASCENDANTES

7,1. – Vérifications à faire

D’après les paragraphes 10.1.3.3(2), 10.1.3.3(3) et 10.1.3.5, les vérifications suivantes


sont à faire :

● Flèche sous charge d'état limite de service selon § 7 ;

Construction Métallique, n° 4-2003


56 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

● En travée :
– Critères de stabilité de la semelle libre selon § 10.1.4.2 ;
● Sur appui :
– Résistance de section transversale selon § 10.1.4.1.

7,2. – Vérification de flèche – Application du § 7

La flèche de la panne continue en deux travées, dans le plan perpendiculaire à la toiture,


20 est donnée par :

q′Fd,↑L4
δ↑ =
185Elu,eff

(On se place en sécurité ici en considérant la section efficace à l’état limite ultime,
sachant que la norme permet de la considérer à l’état limite de service.)

Selon § 7.3(3)I, on doit vérifier

L
δ↑ ⭐ (hypothèse adoptée ici)
200

ou, ce qui revient au même, le critère

δ↑
Γδ↑ = ⭐ 1,0
L/200

Ainsi, on obtient successivement : δ↑ = 5,72 mm

Γδ,↑ = 0,229 ⬍ 1,0 OK

7,3. – Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1

7,31. – Moment maxi en travée

Dans le plan perpendiculaire au bac, donc par rapport à l'axe y-y (cf. figure 3), le
moment maximal est :

9qFd,↑L2
My,t,Sd,↑ = My,t,Sd,↑ = 351,6 daN.m
128

7,32. – Moment maxi sur appui

Dans le plan perpendiculaire au bac, donc par rapport à l'axe y-y (cf. figure 3), le
moment maximal est :

qFd,↑L2
My,a,Sd,↑ = My,a,Sd,↑ = 625,0 daN.m
8

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 57

7,33. – Coefficient de sécurité sur la résistance

γM = γM0 si (Aeff = Ag) ou si (Weff,y = Wel,y et NSd = 0) (§ 10.1.4.1(2))

γM1 dans les autres cas

Donc ici : γM = γM1 = 1,0

7,34. – Moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre

Sous charge ascendante, la semelle libre de la panne est comprimée en travée.


21

7,341. – Calcul de la charge fictive qh,Fd,↑ pour charges ascendantes

qFd,↑

Fonctionnement sous charges


ascendantes : Ci-dessus extrait kh,↑.qFd,↑ = qh,Fd,↑
de la Figure 10.1 de líENV [1]

Fig. 8 – Charge latérale sous charge ascendante

La charge latérale agissant sur la semelle libre et résultant de la torsion et de la flexion


latérale est donnée par :

qh,Fd,↑ = 兩kh,↑兩 . qFd,↑ (Exp. 10.4)

avec :

b2ht a
kh,↑ = – si ⬎ 0 : qh,Fd,↑ a le sens indiqué à la figure 8 et le contact panne-bac
4Iu h se fait du côté de l'âme de la panne,
si ⬍ 0 : qh,Fd,↑ a le sens inverse de celui indiqué à la Figure 8 et le
contact panne-bac se fait du côté du bord extérieur de semelle de
la panne.

Ici, on obtient : kh,↑ = – 0,0628 ⬍ 0

Donc : le contact panne-bac se fait du côté du bord extérieur de semelle de la panne et


qh,Fd,↑ a le sens inverse de celui indiqué à la figure 8.

Charge latérale : qh,Fd,↑ = 12,55 daN/m

Selon la position de la section que l’on vérifie, c'est l'une ou l'autre valeur de Wfz (cf. 5.7)
qui est utilisée dans les critères de vérification de résistance (cf. figure 6). Dans ce cas
(kh,↑ ⬍ 0), la charge a le sens indiqué à la figure 6.

Construction Métallique, n° 4-2003


58 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

7,342. – Calcul de la rigidité élastique latérale K par unité de longueur

La rigidité K (cf. figure 7) peut être calculée selon § 10.1.5.1(4) (cf. [4]) :

1
K= (Exp. 10.13)
4(1 – ν2)h2(hd + e) h2
–––––––––––––––––––––––––––––––– + –––––
Et 3 CD

où hd est la hauteur développée de l'âme.


Ici : hd = h – tnom hd = 198 mm
22 e =a si panne en contact avec le bac du côté de l'âme de la panne,
= 2a + b si panne en contact avec le bac du côté du bord extérieur de la
semelle de la panne.

Ici, sous charge ascendante, le contact panne-bac se fait du côté du bord extérieur de
semelle de la panne (cf. 7.3.4.1).

Donc : e = 120 mm

et, on calcule : K↑ = 0,0110 N/mm/mm

7,343. – Coefficient R↑ d'appui latéral élastique

Ce coefficient R↑ est utilisé pour le calcul du coefficient de correction βR,↑ pour le main-
tien élastique effectif, lui-même nécessaire au calcul du moment fléchissant latéral
Mfz,Sd,↑ selon § 10.1.4.1(5).

K↑La4
R↑ = (Exp. 10.6)
π4EIfz

où La est la distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, c’est la
portée L de la panne.
Ici, pas de lierne, donc : La = L La = 5 m

et, il vient : R↑ = 3,047

7,344. – Moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre en travée (ici, elle est comprimée)

Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre comprimée compte
tenu du maintien latéral élastique peut être calculé par :

Mfz,Sd,↑ = βR,↑ . M0,fz,Sd,↑ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↑ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,
βR,↑ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↑ et βR,↑ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 59

isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur trois
appuis, c’est le deuxième cas de ce tableau qui gouverne et l'on a :

9qh,Fd,↑La4
M0,fz,Sd,↑ = (cas sans lierne) donc M0,fz,t,Sd,↑ = 22,06 daN.m
128

1 – 0,0141R↑
βR,↑ = (cas sans lierne) donc βR,↑ = 0,4220
1 + 0,416R↑

et l'on peut calculer : Mfz,t,Sd,↑ = 9,312 daN.m

7,345. – Moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre sur appui


23
Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre, (partiellement com-
primée) compte tenu du maintien latéral élastique, peut être calculé par :

Mfz,Sd,↑ = βR,↑ . M0,fz,Sd,↑ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↑ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,
βR,↑ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↑ et βR,↑ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon
isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur trois
appuis, c’est le deuxième cas de ce tableau qui gouverne et l'on a :

qh,Fd,↑La2
M0,fz,Sd,↑ = (cas sans lierne) donc M0,fz,a,Sd,↑ = 39,22 daN.m
8

1 + 0,0314R↑
βR,↑ = (cas sans lierne) donc βR,↑ = 0,4965
1 + 0,396R↑

et l'on peut calculer : Mfz,a,Sd,↑ = 19,48 daN.m

7,35. – Vérification de résistance de la semelle supérieure (maintenue)

7,351. – En milieu de travée (semelle tendue)

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est :

冨 冨
My,t,Sd,↑ NSd fy
σmax,t,Ed,s,↑ = – + ⭐ (Exp. 10.3a)
Weff,y,t Aeff γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,t,Ed,s,↑
Γt,R,s,↓ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,t,Ed,s,↑ = 79,40 MPa

Γt,R,s,↑ = 0,227 ⬍ 1,0 OK

Construction Métallique, n° 4-2003


60 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

7,352. – Sur appui (semelle comprimée)

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est :

My,a,Sd,↑ NSd fy
σmax,a,Ed,s,↑ = + ⭐ (Exp. 10.3a)
Weff,y,e Aeff γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,a,Ed,s,↑
Γa,R,s,↑ = ⭐ 1,0
fy /γM
24
On obtient ainsi successivement : σmax,a,Ed,s,↑ = 167,9 MPa

Γa,R,s,↑ = 0,480 ⬍ 1,0 OK

7,36. – Vérification de résistance de la semelle inférieure (libre)

7,361. – En milieu de travée (semelle comprimée)

La contrainte de compression ramenée par Mfz,t,Sd,↑ se calcule en faisant intervenir (cf.


7,341 et figure 6) :

– Wfz,a, si kh,↑ ⬎ 0 (sans lierne) ;

– Wfz,b, si kh,↑ ⬍ 0 (sans lierne).

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (compression prépondérante) :

My,t,Sd,↑ NSd Mfz,t,Sd,↑ fy


σmax,t,Ed,i,↑ = + + ⭐ (Exp. 10.3b)
Weff,y,c Aeff Wfz,b γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,t,Ed,i,↑
Γt,R,i,↑ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,t,Ed,i,↑ = 125,4 MPa

Γt,R,i,↑ = 0,358 ⬍ 1,0 OK

7,362. – Sur appui (semelle tendue)

La contrainte de traction ramenée par Mfz,a,Sd,↑ se calcule en faisant intervenir (cf. 7.3.4.1
et figure 6) :

– Wfz,a, si kh,↑ ⬎ 0 (sans lierne) ;

– Wfz,b, si kh,↑ ⬍ 0 (sans lierne).

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 61

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (traction prépondérante) :

冨 冨
My,a,Sd,↑ NSd Mfz,a,Sd,↓ fy
σmax,a,Ed,i,↑ = – + +– ⭐ (Exp. 10.3a)
Weff,y,t Aeff Wfz,b γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,a,Ed,i,↑
Γa,R,i,↑ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,a,Ed,i,↑ = 312,4 MPa


25
Γa,R,i,↑ = 0,610 ⬍ 1,0 OK

7,4. – Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2

Sous charge ascendante, la semelle libre de la panne est comprimée en travée.

7,41. – Longueur de flambement de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(6), sous charge ascendante et en présence d'un effort normal de com-
pression faible, la longueur de flambement de la semelle libre peut être calculée par :

ᐉfz,↑ = 0,7L0(1 + 13,1R 1,6


0 )
– 0,125
(Exp. 10.10a)

avec L0 = longueur de la zone comprimée.


Donc ici L0 = 3,75 m (Figure 10.5)

K↑L04
et R0 = (à condition que 0 ⬍ R0 ⬍ 200) (Exp. 10.10b)
π 4EIfz

Rappel : K↑ = 0,0110 N/mm/mm

Donc : R0 = 0,964

On peut alors calculer : ᐉfz,↑ = 1,899 m

7,42. – Élancement réduit de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(2)

λ1 = π . 冑 E
fyb
λ1 = 76,95

– ᐉ
λfz,↑ = fz,↑ λfz,↑ = 1,080 (Exp. 10.8)
ifz λ1

Construction Métallique, n° 4-2003


62 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

7,43. – Coefficient de flambement

Selon 10.1.4.2(1), on applique ici le § 6.2.1(2)P en utilisant la courbe de flambement « a ».


Selon le tableau 6.1, le facteur d'imperfection correspondant est : α = 0,21

et l'on peut calculer :


– –
φ↑ = 0,5[1 + α(λfz,↑ – 0,2) + λ2fz,↑] φ↑ = 1,176 (Exp. 6.2b)

1
χ↑ = – 2 0,5 ⭐ 1 χ↑ = 0,610 (Exp. 6.2a)
φ↑ + (φ↑2 – λfz,↑)
26
7,44. – Vérification de la semelle inférieure (comprimée, libre) au flambement

La contrainte de compression ramenée par Mfz,t,Sd,↑ se calcule en faisant intervenir (cf.


7.3.4.1 et figure 6) :

– Wfz,a , si kh,↑ ⬎ 0 (sans lierne) ;

– Wfz,b , si kh,↑ ⬍ 0 (sans lierne).

Selon § 10.1.4.2(1), et en introduisant une notation de contrainte amplifiée par le flam-


bement σF,t,Ed,i,↑ dans la semelle inférieure, la condition à vérifier est :

冢 冣+
1 My,t,Sd,↑ NSd Mfz,t,Sd,↑ fyb
σF,t,Ed,i,↑ = + ⭐ (Exp. 10.7)
χ↑ Weff,y,c Aeff Wfz,b γM1

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σF,t,Ed,i,↑
Γt,F,i,↑ = ⭐ 1,0
fyb /γM1

On obtient ainsi successivement : σF,t,Ed,i,↑ = 187,7 MPa

Γt,F,i,↑ = 0,536 ⬍ 1,0 OK

8. – CAS SANS LIERNE. RAPPEL DES RÉSULTATS ET CONCLUSION

La vérification des différents critères a conduit aux résultats suivants :

● sous charge descendante


Γδ,↓ = 0,343 ⬍ 1,0 OK
Γt,R,s,↓ = 0,408 ⬍ 1,0 OK
Γa,R,s,↓ = 0,636 ⬍ 1,0 OK
Γt,R,i,↓ = 0,474 ⬍ 1,0 OK
Γa,R,i,↓ = 0,970 ⬍ 1,0 OK
Γa,F,i,↓ = 1,170 ⬎ 1,0 non satisfaisant
Γa,MV,↓ = 0,522 ⬍ 1,0 OK
Γa,MR,↓ = 1,365 ⬎ 1,0 non satisfaisant

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 63

● sous charge ascendante


Γδ,↑ = 0,229 ⬍ 1,0 OK
Γt,R,s,↑ = 0,227 ⬍ 1,0 OK
Γa,R,s,↑ = 0,480 ⬍ 1,0 OK
Γt,R,i,↑ = 0,358 ⬍ 1,0 OK
Γa,R,i,↑ = 0,610 ⬍ 1,0 OK
Γt,F,i,↑ = 0,536 ⬍ 1,0 OK

En l’absence de lierne, la panne n’est donc pas satisfaisante.


27
9. – CAS AVEC UNE LIERNE À MI-PORTÉE.

VÉRIFICATIONS SOUS CHARGES DESCENDANTES

9,1. – Vérifications à faire

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.1.

9,2. – Vérification de flèche – Application du § 7

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.2 :

Γδ,↓ = 0,343 ⬍ 1,0 OK

9,3. – Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1

9,31. – Moment maxi en travée

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.1 :

My,t,Sd,↓ = 527,3 daN.m

9,32. – Moment maxi sur appui

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.2 :

My,a,Sd,↓ = 937,5 daN.m

9,33. – Coefficient de sécurité sur la résistance

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.3 :

γM = γM1 = 1,0

Construction Métallique, n° 4-2003


64 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

9,34. – Moment latéral Mfz,a,Sd,↓ dans la semelle libre sur appui

Sous charge descendante, la semelle libre de la panne est comprimée sur appui.

9,341. – Calcul de la charge fictive qh,Fd,↓ pour charges descendantes

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.4.1 :

28 qh,Fd,↓ = 26,17 daN/m

Selon la position de la section que l’on vérifie, c'est l'une ou l'autre valeur de Wfz (cf. 5.7)
qui est utilisée dans les critères de vérification de résistance (cf. figure 9).

qh,Fd

Avec 1 lierne lierne lierne


Coté bord (b)
+ - + - + - + M0,fz,Sd
- + - + - + - Coté âme ( a)

-: Traction
+: Compression

Fig. 9 – Moments sous charge latérale, avec une lierne

N.B. : Le diagramme des moments latéraux (cf. figure 9) présente une discontinuité
« factice » au niveau des liernes, en raison de l’application stricte du tableau 10.1,
où la modélisation distingue les trois cas séparément :
– poutre sur deux appuis libres,
– poutre sur un appui libre et un appui encastré, et
– poutre sur deux appuis encastrés.
En réalité, bien sûr, le diagramme des moments latéraux est continu.

9,342. – Calcul de la rigidité élastique latérale K par unité de longueur

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.4.1 :

K↓ = 0,0110 N/mm/mm

9,343. – Coefficient R↓ d'appui latéral élastique

Ce coefficient R↓ est utilisé pour le calcul du coefficient de correction βR,↓ pour le main-
tien élastique effectif, lui-même nécessaire au calcul du moment fléchissant latéral
Mfz,Sd,↓ selon § 10.1.4.1(5).

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 65

K↓La4
R↓ = (Exp. 10.6)
π4EIfz

où La distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, portée L de la


panne.

Ici, une lierne, donc : La = L/2 La = 2,5 m

et, il vient : R↓ = 0,190

9,344. – Moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre en travée (ici, elle est tendue) 29
Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre (partiellement compri-
mée), compte tenu du maintien latéral élastique, peut être calculé par

Mfz,Sd,↓ = βR,↓ . M0,fz,Sd,↓ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↓ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,
βR,↓ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↓ et βR,↓ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon
isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur cinq
appuis, ce sont le deuxième cas (tronçon de rive : entre l’appui d’extrémité et la lierne
adjacente) et le troisième cas (tronçon de milieu : entre l’appui central et la lierne adja-
cente) de ce tableau qui gouvernent et l'on a :

qh,Fd,↓La2
M0,fz,Sd,↓ = (cas avec liernes : tronçon de rive), ou
8

qh,Fd,↓La2
M0,fz,Sd,↓ = (cas avec liernes : tronçon de milieu)
12

Le plus défavorable est le premier, donc M0,t,fz,Sd,↓ = 20,45 daN.m

1 + 0,0314R↓
βR,↓ = (cas avec liernes : tronçon de rive), ou
1 + 0,396R↓

1 + 0,0178R↓
βR,↓ = (cas avec liernes : tronçon de milieu)
1 + 0,191R↓

Le plus défavorable est le premier, donc βR,↓ = 0,9354

et l'on peut calculer : Mfz,t,Sd,↓ = 19,13 daN.m

9,345. – Moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre sur appui (ici, elle est comprimée)

Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre comprimée, compte
tenu du maintien latéral élastique, peut être calculé par

Mfz,Sd,↓ = βR,↓ . M0,fz,Sd,↓ (Exp. 10.5)

Construction Métallique, n° 4-2003


66 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

où M0,fz,Sd,↓ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,

βR,↓ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↓ et βR,↓ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon
isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur appuis,
c’est le troisième cas de ce tableau qui gouverne et l'on a :

qh,Fd,↓La2
M0,fz,Sd,↓ = (cas avec liernes) donc M0,fz,a,Sd,↓ = 13,63 daN.m
12
30 βR,↓ =
1 + 0,0178R↓
(cas avec liernes) donc βR,↓ = 0,9682
1 + 0,191R↓

et l'on peut calculer : Mfz,a,Sd,↓ = 13,20 daN.m

N.B. Les expressions ci-dessus pour le calcul de βR,↓ diffèrent par rapport aux expres-
sions de la norme expérimentale [1] qui comportent une erreur de signe ! Les
expressions données ici sont celles utilisées dans le document [5] ainsi que dans
le projet final de la norme [6].

9,35. – Vérification de résistance de la semelle supérieure (maintenue)

9,351. – En travée (semelle comprimée)

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.5.1 :

Γt,R,s,↓ = 0,408 ⬍ 1,0 OK

9,352. – Sur appui (semelle tendue)

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.3.5.2 :

Γa,R,s,↓ = 0,636 < 1,0 OK

9,36. – Vérification de résistance de la semelle inférieure (libre)

9,361. – En travée (semelle tendue)

La contrainte de traction ramenée par Mfz,t,Sd,↓ se calcule en faisant intervenir (cf. 10.3.4.1
et figure 9) :

– Wfz,b, si kh,↑ ⬍ 0 (avec lierne) ;

– Wfz,a, si kh,↑ ⬎ 0 (avec lierne).

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (traction prépondérante) :

冨 冨
My,t,Sd,↓ NSd Mfz,t,Sd,↓ fy
σmax,t,Ed,i,↓ = – + – ⭐ (Exp. 10.3b)
Weff, y,t Aeff Wfz,b γM

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 67

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,t,Ed,i,↓
Γt,R,i,↓ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,t,Ed,i, ↓ = 180,0 MPa

Γt,R,i,↓ = 0,514 ⬍ 1,0 OK

9,362. – Sur appui (semelle comprimée)


31
La contrainte de compression ramenée par Mfz,a,Sd,↓ se calcule en faisant intervenir Wfz,a
(cf. 9.3.4.1 et figure 9). Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (compression
prépondérante) :

My,a,Sd,↓ NSd Mfz,a,Sd,↓ fy


σmax,a,Ed,i,↓ = + + ⭐ (Exp. 10.3b)
Weff, y,c Aeff Wfz,a γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,a,Ed,i,↓
Γa,R,i,↓ = ⭐ 1,0
fyb /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,a,Ed,i,↓ = 278,1 MPa

Γa,R,i,↓ = 0,794 ⬍ 1,0 OK

9,4. – Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2

Sous charge descendante, la semelle libre de la panne est comprimée sur appui.

9,41. – Longueur de flambement de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(3), sous charge descendante et en présence d'un effort normal de com-
pression faible, la longueur de flambement de la semelle libre peut être calculée par :
η3 η4
ᐉfz,↓ = η1La(1 + η2R ↓ ) (Exp. 10.9)

où La distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, portée L de la


panne.

Ici, une lierne, donc : La = L/2 La = 2,5 m

K↓La4
R↓ = (Exp. 10.6)
π 4EIfz

D’après le tableau 10.2, dans le cas d’une panne avec une lierne :

ᐉfz,↓ = 0,622La(1 + 66,7R ↓2,68)– 0,084

Construction Métallique, n° 4-2003


68 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Rappel : K↓ = 0,0110 N/mm/mm

Donc : R↓ = 0,190

On peut alors calculer : ᐉfz,↓ = 1,481 m

9,42. – Élancement réduit de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(2)
32
λ1 = π . 冑 E
fyb
λ1 = 76,95

– ᐉ
λfz,↓ = fz,↓ λfz,↓ = 0,843 (Exp. 10.8)
ifz λ1

9,43. – Coefficient de flambement

Selon 10.1.4.2(1), on applique ici le § 6.2.1(2)P en utilisant la courbe de flambement « a ».


Selon le tableau 6.1, le facteur d'imperfection correspondant est : α = 0,21

et l'on peut calculer :


– –
φ↓ = 0,5[1 + α(λfz,↓ – 0,2) + λ2fz,↓] φ↓ = 0,923 (Exp. 6.2b)

1
χ↓ = – 2 0,5 ⭐ 1 χ↓ = 0,770 (Exp. 6.2a)
φ↓ + (φ↓2 – λfz,↓)

9,44. – Vérification de la semelle inférieure (sur appui, comprimée, libre) au flambement

La contrainte de compression ramenée par Mfz,a,Sd,↓ se calcule en faisant intervenir Wfz,a


(cf. 9.3.4.1 et figure 9). Selon § 10.1.4.2(1), et en introduisant une notation de contrainte
amplifiée par le flambement σF,a,Ed,i,↓ dans la semelle inférieure, la condition à vérifier
est :

冢 冣+
1 My,a,Sd,↓ NSd Mfz,a,Sd,↓ fyb
σF,a,Ed,i,↓ = + ⭐ (Exp. 10.7)
χ↓ Weff,y,c Aeff Wfz,a γM1

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σF,a,Ed,i,↓
Γa,F,i,↓ = ⭐ 1,0
fyb /γM1

On obtient ainsi successivement : σF,a,Ed,i,↓ = 352,1 MPa

Γa,F,i,↓ = 1,006 ≅ 1,0 OK

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 69

9,5. – Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et


l’effort tranchant – Application du § 5.10

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.5 :

Γa,MV,↓ = 0,522 ⬍ 1,0 OK

9,6. – Résistance de la section à l’interaction entre le moment fléchissant et la


réaction d’appui – Application du § 5.11
33
Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 6.6 :

Γa,MR,↓ = 1,365 ⬎ 1,0

10. – CAS AVEC UNE LIERNE À MI-PORTÉE.

VÉRIFICATIONS SOUS CHARGES ASCENDANTES

10,1. – Vérifications à faire

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.1.

10,2. – Vérification de flèche – Application du § 7

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.2 :

Γδ,↑ = 0,229 ⬍ 1,0 OK

10,3. – Résistance des sections transversales – Application du § 10.1.4.1

10,31. – Moment maxi en travée

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.1 :

My,t,Sd,↑ = 351,6 daN.m

10,32. – Moment maxi sur appui

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.2 :

My,a,Sd,↑ = 625,0 daN.m

Construction Métallique, n° 4-2003


70 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

10,33. – Coefficient de sécurité sur la résistance

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.3 :

γM = γM1 = 1,0

10,34. – Moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre

34 Sous charge ascendante, la semelle libre de la panne est comprimée en travée.

10,341. – Calcul de la charge fictive qh,Fd,↑ pour charges ascendantes

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.4.1 :

qh,Fd,↑ = 12,55 daN/m

Selon la position de la section que l’on vérifie, c'est l'une ou l'autre valeur de Wfz (cf. 5.7)
qui est utilisée dans les critères de vérification de résistance (cf. figure 9). Dans ce cas
(kh,↑ ⬍ 0), la charge a le sens indiqué à la figure 9.

10,342. – Calcul de la rigidité élastique latérale K par unité de longueur

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.4.2 :

K↑ = 0,0110 N/mm/mm

10,343. – Coefficient R↑ d'appui latéral élastique

Ce coefficient R↑ est utilisé pour le calcul du coefficient de correction βR,↑ pour le main-
tien élastique effectif, lui-même nécessaire au calcul du moment fléchissant latéral
Mfz,Sd,↑ selon § 10.1.4.1(5).

K↑La4
R↑ = (Exp. 10.6)
π 4EIfz

où La distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, portée L de la


panne.

Ici, une lierne, donc : La = L/2 La = 2,5 m

et, il vient : R↑ = 0,190

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 71

10,344. – Moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre en travée (ici, elle est comprimée)

Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre comprimée compte
tenu du maintien latéral élastique peut être calculé par :

Mfz,Sd,↑ = βR,↑ . M0,fz,Sd,↑ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↑ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,

βR,↑ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif

Les expressions de M0,fz,Sd,↑ et βR,↑ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
35
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon
isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue sur cinq
appuis, ce sont le deuxième cas (tronçon de rive : entre l’appui d’extrémité et la lierne
adjacente) et le troisième cas (tronçon de milieu : entre l’appui central et la lierne adja-
cente) de ce tableau qui gouvernent et l'on a :

qh,Fd,↑La2
M0,fz,Sd,↑ = (cas avec liernes : tronçon de rive), ou
8

qh,Fd,↑La2
M0,fz,Sd,↑ = (cas avec liernes : tronçon de milieu).
12

Le plus défavorable est le premier, donc : M0,fz,t,Sd,↑ = 9,806 daN.m

1 + 0,0314R↑
βR,↑ = (cas avec liernes : tronçon de rive), ou
1 + 0,396R↑

1 + 0,0178R↑
βR,↑ = (cas avec liernes : tronçon de milieu).
1 + 0,191R↑

Le plus défavorable est le premier, donc : βR,↑ = 0,9354

et l'on peut calculer : Mfz,t,Sd,↑ = 9,173 daN.m

10,345. – Moment latéral Mfz,Sd,↓ dans la semelle libre sur appui (ici, elle est tendue)

Selon § 10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre (partiellement compri-
mée), compte tenu du maintien latéral élastique, peut être calculé par :

Mfz,Sd,↑ = βR,↑ . M0,fz,Sd,↑ (Exp. 10.5)

où M0,fz,Sd,↑ est le moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans main-
tien élastique,

βR,↑ est le coefficient de correction pour le maintien élastique effectif.

Les expressions de M0,fz,Sd,↑ et βR,↑ sont fixées à l'aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon

Construction Métallique, n° 4-2003


72 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant continue en deux tra-
vées, c’est le troisième cas de ce tableau qui gouverne et l'on a :

qh,Fd,↑La2
M0,fz,Sd,↑ = (cas avec liernes) donc M0,fz,a,Sd,↑ = 6,537 daN.m
12

1 + 0,0178R↑
βR,↑ = (cas avec liernes) donc βR,↑ = 0,9682
1 + 0,191R↑

et l'on peut calculer : Mfz,a,Sd,↑ = 6,329 daN.m

N.B. Les expressions ci-dessus pour le calcul de βR,↓ diffèrent par rapport aux expres-
36 sions de la norme expérimentale [1] qui comportent une erreur de signe ! Les
expressions données ici sont celles utilisées dans le document [5] ainsi que dans
le projet final de la norme [6].

10,35. – Vérification de résistance de la semelle supérieure (maintenue)

10,351. – En travée (semelle tendue)

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.5.1 :

Γt,R,s,↑ = 0,227 ⬍ 1,0 OK

10,352. – Sur appui (semelle comprimée)

Aucun changement par rapport au cas sans lierne : cf. 7.3.5.2 :

Γa,R,s,↑ = 0,480 ⬍ 1,0 OK

10,36. – Vérification de résistance de la semelle inférieure (libre)

10,361. – En travée (semelle comprimée)

La contrainte de compression ramenée par Mfz,t,Sd,↑ se calcule en faisant intervenir (cf.


10.3.4.1 et figure 9) :

– Wfz,a, si kh,↑ ⬍ 0 (avec lierne) ;

– Wfz,b, si kh,↑ ⬎ 0 (avec lierne).

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (compression prépondérante) :

My,t,Sd,↑ NSd Mfz,t,Sd,↑ fy


σmax,t,Ed,i,↑ = + + ⭐ (Exp. 10.3b)
Weff,y,c Aeff Wfz,a γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,t,Ed,i,↑
Γt,R,i,↑ = ⭐ 1,0
fy /γM

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 73

On obtient ainsi successivement : σmax,t,Ed,i,↑ = 117,8 MPa

Γt,R,i,↑ = 0,337 ⬍ 1,0 OK

10,362. – Sur appui (semelle tendue)

La contrainte de traction ramenée par Mfz,a,Sd,↑ se calcule en faisant intervenir (cf.


10.3.4.1 et figure 9) :

– Wfz,b, si kh,↑ ⬍ 0 (avec lierne) ;


37
– Wfz,a, si kh,↑ ⬎ 0 (avec lierne).

Selon § 10.1.4.1(2), la vérification à effectuer est (compression prépondérante) :

冨 冨
My,a,Sd,↑ NSd Mfz,a,Sd,↑ fy
σmax,a,Ed,i,↑ = – + – ⭐ (Exp. 10.3b)
Weff,y,c Aeff Wfz,b γM

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σmax,a,Ed,i,↑
Γa,R,i,↑ = ⭐ 1,0
fy /γM

On obtient ainsi successivement : σmax,a,Ed,i,↑ = 173,8 MPa

Γa,R,i,↑ = 0,496 ⬍ 1,0 OK

10,4. – Résistance de la semelle libre au flambement – Application du § 10.1.4.2

Sous charge ascendante, la semelle libre de la panne est comprimée en travée.

10,41. – Longueur de flambement de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(7), sous charge ascendante et en présence d'un effort normal de com-
pression faible, la longueur de flambement de la semelle libre – « efficacement mainte-
nue latéralement en position par des liernes » – peut être calculée par :

ᐉfz,↑ = 1,0La(1 + 30,4R ↑2,28)– 0,108 (Tableau 10.2)

avec La distance entre liernes, ou, en cas d'absence de ces dernières, portée L de la
panne.

Ici, une lierne, donc : La = L/2 La = 2,5 m

K↑La4
Et R↑ = (Exp. 10.6)
π 4EIfz

Rappel : K↑ = 0,0110 N/mm/mm

Construction Métallique, n° 4-2003


74 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Donc : R↑ = 0,190

On peut alors calculer : ᐉfz,↑ = 2,362 m

10,42. – Élancement réduit de la semelle libre

Selon § 10.1.4.2(2)

38 λ1 = π . 冑 E
fyb
λ1 = 76,95

– ᐉ
λfz,↑ = fz,↑ λfz,↑ = 1,344 (Exp. 10.8)
ifz λ1

10,43. – Coefficient de flambement

Selon 10.1.4.2(1), on applique ici le § 6.2.1(2)P en utilisant la courbe de flambement « a ».


Selon le tableau 6.1, le facteur d'imperfection correspondant est : α = 0,21

et l'on peut calculer :


– –
φ↑ = 0,5[1 + α(λfz,↑ – 0,2) + λ2fz,↑] φ↑ = 1,523 (Exp. 6.2b)

1
χ↑ = – 2 0,5 ⭐ 1 χ↑ = 0,447 (Exp. 6.2a)
φ↑ + (φ↑2 – λfz,↑)

10,44. – Vérification de la semelle inférieure (en travée, comprimée, libre) au flambement

La contrainte de compression ramenée par Mfz,t,Sd,↑ se calcule en faisant intervenir


(cf. 10.3.4.1 et figure 9) :

– Wfz,a, si kh,↑ ⬍ 0 (avec lierne) ;

– Wfz,b, si kh,↑ ⬎ 0 (avec lierne).

Selon § 10.1.4.2(1), et en introduisant une notation de contrainte amplifiée par le flam-


bement σF,t,Ed,i,↑ dans la semelle inférieure, la condition à vérifier est :

冢W 冣+
1 My,t,Sd,↑ NSd Mfz,t,Sd,↑ fyb
σF,t,Ed,i,↑ = + ⭐ (Exp. 10.7)
χ↑ eff,y,c Aeff Wfz,a γM1

ou, ce qui revient au même, le critère adimensionnel suivant :

σF,t,Ed,i,↑
Γt,F,i,↑ = ⭐ 1,0
fyb /γM1

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 75

On obtient ainsi successivement : σF,t,Ed,i,↑ = 238,5 MPa

Γt,F,i,↑ = 0,681 ⬍ 1,0 OK

N.B. Si l’on compare ce résultat (avec une lierne) avec celui de 7.4.4 (sans lierne), il est
clair que la longueur de flambement pour le cas avec une lierne est extrêmement
défavorable (cf. Remarque importante sur les liernes, chapitre 4) : il n’y a pas de
justification physique pour qu’elle soit plus grande par rapport au cas de la
semelle libre non maintenue ! Il serait probablement plus judicieux de reprendre
ici la longueur de flambement obtenue pour le cas sans lierne.

39
11. – CAS AVEC UNE LIERNE À MI-PORTÉE.

RAPPEL DES RÉSULTATS ET CONCLUSION

La vérification des différents critères a conduit aux résultats suivants :

● sous charge descendante

Γδ,↓ = 0,343 ⬍ 1,0 OK

Γt,R,s,↓ = 0,408 ⬍ 1,0 OK

Γa,R,s,↓ = 0,636 ⬍ 1,0 OK

Γt,R,i,↓ = 0,514 ⬍ 1,0 OK

Γa,R,i,↓ = 0,794 ⬍ 1,0 OK

Γa,F,i,↓ = 1,006 ≅ 1,0 OK

Γa,MV,↓ = 0,522 ⬍ 1,0 OK

Γa,MR,↓ = 1,365 ⬎ 1,0 non satisfaisant

● sous charge ascendante

Γδ,↑ = 0,229 ⬍ 1,0 OK

Γt,R,s,↑ = 0,227 ⬍ 1,0 OK

Γa,R,s,↑ = 0,480 ⬍ 1,0 OK

Γt,R,i,↑ = 0,337 ⬍ 1,0 OK

Γa,R,i,↑ = 0,496 ⬍ 1,0 OK

Γt,F,i,↑ = 0,681 ⬍ 1,0 OK

En présence d’une lierne à mi-portée de chaque travée, la panne n’est pas satisfaisante,
en seule raison de l’interaction entre le moment fléchissant et la réaction d’appui.

Construction Métallique, n° 4-2003


76 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

12. – CONCLUSION GÉNÉRALE

Quand on compare les résultats des deux calculs concernant une panne sur 3 appuis,
sans lierne (cf. 8) et avec une lierne à mi-portée de chaque travée (cf. 11), avec les résul-
tats du calcul d’une panne sur 2 appuis, sans lierne (cf. [4]) et avec une lierne à mi-por-
tée (calcul effectué par ailleurs, mais pas détaillé dans cet article), on arrive au tableau
suivant :

Panne sur 2 appuis Panne sur 3 appuis


Critère
adimensionnel sans lierne avec 1 lierne sans lierne avec 1 lierne
à mi-travée à chaque mi-travée
40 Γδ,↓ 0,826 0,826 0,343 0,343
Γt,R,s,↓ 0,710 0,710 0,408 0,408
Γa,R,s,↓ – – 0,636 0,636
Γt,R,i,↓ 0,636 0,636 0,474 0,514
Γa,R,i,↓↓ – – 0,970 0,794
Γa,F,i,↓ – – 1,170 1,006
Γa,MV,↓ – – 0,522 0,522
Γa,MR,↓ – – 1,365 1,365
Γδ,↑ 0,551 0,551 0,229 0,229
Γt,R,s,↑ 0,418 0,418 0,227 0,227
Γa,R,s,↑ – – 0,480 0,480
Γt,R,i,↑ 0,557 0,538 0,358 0,337
Γa,R,i,↑ – – 0,610 0,496
Γt,F,i,↑ 0,933 1,133 0,536 0,681

En comparant les résultats, on s’aperçoit que :

● Le cas d’une panne sur deux appuis avec une lierne à mi-portée est plus défavorable
que le cas d’une panne sur deux appuis sans lierne ! Ceci est dû à la longueur de flam-
bement de la semelle libre extrêmement sécuritaire dans la norme expérimentale [1].
● Le cas d’une panne sur trois appuis sans lierne n’est pas satisfaisant (il est même plus
contraignant que le cas d’une panne sur deux appuis) à cause de l’influence du flam-
bement de la semelle libre sur appui.
● Le cas d’une panne sur trois appuis (avec ou sans liernes) n’est pas satisfaisant au
niveau de l’interaction entre le moment fléchissant et la réaction d’appui. Néanmoins,
ce problème peut être résolu en suspendant la panne à l’échantignole.
● L’intérêt principal de la continuité d’une panne sur trois appuis – par rapport à une
panne sur deux appuis – serait donc la réduction des flèches, intérêt d’autant plus
marqué que les portées augmentent.

13. – RÉFÉRENCES

[1] XP P 22-313 : Eurocode 3 – « Calcul des structures en acier » – Partie 1-3 : « Règles
générales – Règles supplémentaires pour les profilés et plaques à parois minces
formés à froid » – avec son Document d'Application Nationale – Mars 1998.

[2] Bureau A. – « Stabilisation des pannes en profilé laminé par un bac acier – Vérifica-
tion du bac par les recommandations de la CECM » – Revue Construction Métal-
lique – N° 4 1991 – CTICM.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 77

[3] « European Recommendations for the Application of Metal Sheeting acting as a


Diaphragm » – Rapport N° 88 – CECM – 1995.

[4] Galéa Y – « Calcul d’une panne isostatique sous bac acier, sans liernes » – Revue
Construction Métallique – N° 3 2003 – CTICM.

[5] « Preliminary Worked Examples According to Eurocode 3 Part 1.3 » – Rapport


N° 114 – CECM – Août 2000.

[6] EN 1993-1-3 – 20xx : Eurocode 3 – « Design of steel structures » – Part 1-3 : « General
rules – Supplementary rules for cold-formed thin gauge members and sheeting » –
Projet final – Septembre 2002.

41

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue
Construction
Métallique

HABITAT GRANDE PORTÉE – ÉTUDE DE LA VARIANTE


CONSTRUCTION MIXTE ACIER-BÉTON SELON LES EUROCODES
SOUS CONDITIONS NORMALES ET À L’INCENDIE-R90 ISO
par D. Bitar et C. Douhard

1. – INTRODUCTION – CONTEXTE DE L’ÉTUDE

La conversion des Eurocodes (passage de versions ENV normes expérimentales aux


normes Européennes EN) est actuellement au stade final. Certaines normes sont finali-
sées et validées par l’établissement d’Annexe Nationale. C’est le cas, par exemple de
l’EN 1990 et EN 1991-1-1. Pour les parties EN 1992-1-1, EN 1993-1-1 et EN 1994-1-1 les
documents sont finalisés et sont en cours de validation.

Le présent article constitue une application de ces normes sur un cas concret d’un bâti-
ment d’habitation. Au cours de cette rubrique nous faisons référence aux versions
finales de ces Euronormes en adoptant, parfois, des choix qui seront en conformité avec
les indications des futures Annexes Nationales. Néanmoins, compte tenu de travaux
d’Annexes Nationales en cours, nous adoptons parfois les valeurs recommandées dans
ces Euronormes.

1,1. – Le procédé

Habitat Grande Portée (HGP) est un procédé constructif breveté par Bouygues Bâtiment
Habitat, pour la réalisation de bâtiments de logements par points porteurs.

Ce procédé, basé sur une structure en portiques avec des porteurs largement espacés,
permet de construire des bâtiments évolutifs, dans des délais et des coûts optimisés, et
reconvertibles à moindre frais.

Les poteaux sont disposés à l’intérieur du bâtiment, autorisant des porte-à-faux


variables pouvant atteindre 3 mètres environ, permettant en cela d’animer les façades,
considérées comme non porteuses.

La trame de superstructure est étudiée pour être reconduite en infrastructure, éliminant


ainsi les planchers de reprise.

D. BITAR – Chef de projet – CTICM


C. DOUHARD – Responsable d’étude – BOUYGUES HABITAT

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78471 Saint-Rémy-lès-Chevreuse Cedex


Tél.: 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38
DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
Construction Métallique, n° 4-2003
80 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Une réalisation expérimentale a eu lieu en 1997 à Bonneuil (94), avec la construction de


160 logements en structure HGP béton armé.

Les poteaux (de 100 cm × 25 cm) ainsi que les poutres (retombée 40 cm × 40 cm) sont
en béton B50 [14].

Bonneuil 160 logements

À la suite de cette première expérience, la complexité de transport et de manutention de


poutres en béton préfabriqué de 15 mètres, la nécessité de couler les poteaux en place,
l’encombrement de ces poteaux et la nécessité d’employer un béton hautes perfor-
mances, nous ont amené à réfléchir sur une structure mixte acier-béton équivalente.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 81

L’ossature mixte présente de nombreux avantages :

– allègement des éléments de structure, qui simplifie les manutentions et soulage


l’infrastructure,

– diminution de l’encombrement de la structure (gain d’espace),

– rapidité de montage et simplicité des assemblages (gain de temps).

Par ailleurs, le mariage du béton et de l’acier permet la protection de ce dernier vis-à-vis


du feu, critère essentiel en bâtiment de logement.

Solution HGP : variante en construction mixte acier-béton

Construction Métallique, n° 4-2003


82 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Détails : intersection poutre-poteau

1,2. – L’étude

L’étude technico-économique, menée dans le cadre du Plan Urbanisme Construction et


Architecture, a porté sur un bâtiment-type de 38 logements.

La structure mixte a été dimensionnée par le CTICM [1] selon les versions ENV des
Eurocodes, en vue d’un chiffrage et d’une étude d’organisation de chantiers ultérieurs.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 83

Les justifications des planchers et des poteaux, selon les dernières versions EN sont
présentées en détail dans les chapitres 2 et 3. Il faut noter que les versions EN ne sont
pas toutes validées et les annexes nationales doivent fixer des choix au niveau de
chaque pays.

Plan d’étage courant

Coupe 4-4

(les charges sont considérées identiques pour les différents niveaux).

Construction Métallique, n° 4-2003


84 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Données de base :

– Bâtiment de logement R+6 avec 2 sous-sols, de 38 m × 15 m en vue en plan.

– Acoustique : suivant la réglementation RA 2000, en recherchant l’obtention d’un


Label Qualitel.

– Incendie : le bâtiment étudié est classé en 3e famille B.

– Calcul des structures suivant les Eurocodes.

6 Exigences structurelles :

– Ouvrage de Catégorie d’usage A selon l’Eurocode 1 [4].

– Les charges permanentes complémentaires : cloisons légères, cloisons séparatives


non porteuses, revêtements de sols, équipements, etc. sont évaluées à 1,5 kN/m2.

– Pour le béton : selon l’Eurocode 2 [2], classe d’exposition XC1, classe de résistance
C25/30 minimum, fissures limitées à wmax = 0,4 mm.

– Armatures de béton armé : nuance S500.

– Flèches nuisibles limitées, à l’ELS et suivant les usages actuels, à :

– pour les éléments sur deux appuis : L/500 si L ⭐ 5 m; 0,5 cm + L/1000 si L ⭓ 5 m;

– pour les éléments en console : L/250.

– Pour le calcul au feu (Eurocode 2 partie 1-2 [3]), les planchers et poteaux devront
assurer respectivement un REI 60 et un R 60. Pour pouvoir extrapoler le procédé à
des bâtiments de 4e famille, les calculs au feu seront néanmoins menés avec un REI
90 et un R 90.

Modes constructifs :

– Poutres mixtes acier-béton, avec une travée centrale de 9 m environ et deux porte-à-
faux variables de 0 à 3 m environ suivant les étages, considérées comme complète-
ment étayées en phase de coulage.

– Poteaux mixtes acier-béton.

– Entre-axe de poutres de 7,60 m, correspondant à 3 places de parking en infrastruc-


ture et conduisant à un ratio d’environ un porteur tous les 60 m2.

– Dalles en béton armé, pouvant être réalisées en pré-dalles ou coulées en place.

– Façade non porteuse en parpaings.

– Pignons en maçonnerie participant au contreventement.

– Tous les cloisonnements séparatifs intérieurs (compris escalier et ascenseur) sont


prévus en plaques de plâtre sur ossature.

– Contreventement complémentaire noyé dans des cloisons séparatives.

Dans le présent article, on laissera de côté les calculs concernant les contreventements.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 85

2. – PLANCHER MIXTE À POUTRES ENROBÉES

2,1. – Flexion transversale – Justification de la dalle en béton armé

Les dalles sont dimensionnées par les critères suivants :

– acoustique ;
– résistance à la flexion ;
– déformations ;
– fissuration ;
7
– résistance à l’incendie.

2,11. – Acoustique

L’épaisseur des dalles doit leur permettre d’assurer un niveau de Label Qualitel, soit un
isolement aux bruits aériens DnT,A ⭓ 53 dB, et un niveau de réception vis-à-vis des bruits
de chocs de L′nTw ⭐ 55 dB.

– Bruits aériens : l’indice d’affaiblissement R recherché, compte tenu du temps de


réverbération avec une hauteur sous plafond de 2,50 m, et 5 dB de transmission laté-
rale, est de :
R = 53 – 10 × log (2,50) + 5 + 5 = 59 dB.
La loi de masse nous donne R en fonction de la masse de la paroi m :
R = 40 × log m – 46,
soit m ⭓ 423 kg/m2, soit une épaisseur : 423/2 400 = 0,176 m.
→ Pour les bruits aériens, une dalle de 18 cm suffirait.

– Pour les bruits de choc, on suppose que le revêtement de sol le plus pénalisant est
un parquet sur sous-couche avec un ∆Lw = 17 dB, pour lequel il faut alors une dalle de
23 cm.

2,12. – Résistance, déformations, fissuration, incendie

Du point de vue structurel, en flexion, les dalles fonctionnent en continuité de poutre à


poutre, avec des portées de 7,60 m.

Le béton est de classe C25/30 (fck = 25 MPa), les armatures de classe S500 (fsk = 500 MPa).

2,121. – Charges

Les charges sont calculées selon l’Eurocode 1 [4] :

– Poids propre : béton armé : poids volumique : 25 kN/m3, gk,1 = 0,23 × 25 = 5,75 kN/m2.
– Cloisons, finitions, revêtements de sols : suivant le cahier des charges : gk,2 = 1,5 kN/m2.

Construction Métallique, n° 4-2003


86 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

– Charge d’exploitation : qk,1 = 1,5 kN/m2.


– La façade est ici considérée comme autoporteuse (elle reprend son propre poids).

2,122. – Combinaisons et vérifications

Nous ne donnons pas ici le détail des vérifications. Celles-ci sont menées avec une
épaisseur de dalle de 23 cm, considérée coulée en place. Les combinaisons des charges
sont effectuées selon l’Eurocode 0.

8 Les résultats des calculs sont résumés ci-dessous :


– Résistance : ELU fondamental. Moment réduit : µ = 0,12 ⬍ µlim = 0,37.
– Déformations : ELS caractéristique, les flèches nuisibles étant celles se produisant
après la pose des cloisons (donc sous les charges d’exploitation, plus une fraction
des charges permanentes). On vérifie :
δnuisible ⭐ 0,5 + 760/1000 = 1,26 cm en travée.
– Fissuration : ELS quasi-permanent. L’ouverture des fissures est inférieure à wmax = 0,4 mm
(classe XC 1).
– Résistance à l’incendie : ELU accidentel. La dalle assure un REI 90.

L’épaisseur de dalle retenue de 23 cm assure par ailleurs une mise en œuvre correcte
du ferraillage.

2,2. – Flexion longitudinale – Justification des poutres enrobées

Il s’agit d’étudier une poutre isostatique avec console de longueur 1/3 de la portée adja-
cente.

Modélisation et portées de calcul

Dans la présentation des justifications on se limite aux aspects suivants :

– armatures et contrôle de la fissuration ;


– résistance à la flexion et au cisaillement au droit des sections critiques ;
– résistance à l’incendie.

La note de calculs [1] est établie selon les versions ENV des Eurocodes. Compte tenu de
l’avancement des travaux de conversion et de la disponibilité des versions EN des Euro-
codes, nous présentons ces justifications selon les versions EN.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 87

2,21. – Charges, combinaisons des charges et sollicitations

Les charges sont calculées selon l’Eurocode 1 [4] et les combinaisons des charges sont
effectuées selon l’Eurocode 0 [5].

2,211. – Charges

a) Charges permanentes dues aux poids propres

a1) Poids propre du plancher appliqué sur la poutre enrobée 9


Les calculs sont effectués à partir des caractéristiques géométriques nominales.

Acier : Poids volumique = 78,5 kN/m3

Section nominale constante sur toute la longueur :


150 × 15 + 300 × 15 + 400 × 20 = 14 750 mm2

Poids propre de la poutre acier = 78,5 × 14 750 × 1,05 = 1,22 kN/ml

Le coefficient 1,05 est utilisé afin d’inclure le supplément du poids propre dû au


parachèvement : soudures, goujons, raidisseurs, etc.

Béton d’enrobage : Béton normal armé – Poids volumique = 25 kN/m3

Section nominale constante sur toute la longueur :


400 × 315 – 15 × (300 + 150) = 119 250 mm2

Poids propre du béton d’enrobage = 25 × 119 250 = 2,98 kN/ml

Gk,1,1 le poids propre de la poutre enrobée : Gk,1,1 = 1,22 + 2,98 = 4,2 kN/ml

a2) Poids propre de la dalle en béton armé par mètre linéaire de poutre

Les poutres sont espacées de 7,6 mètres. Par flexion transversale la dalle transmet les
charges aux poutres.

Construction Métallique, n° 4-2003


88 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

La dalle est constituée d’une pré-dalle de 7 cm d’épaisseur et d’une partie coulée en


même temps que les poutres de 16 cm d’épaisseur.

Béton armé normal – Poids volumique = 25 kN/m3

Gk,1,2 le poids propre de la dalle /ml de poutre = 25 × 0,23 × 7,6 = 43,7 kN/ml

Le poids propre du plancher appliqué sur la poutre est égal à :

Gk,1 = 4,2 + 43,7 = 47,9 kN/ml Gk,1 = 47,9 kN/ml

b) Charges permanentes complémentaires


10
Il s’agit d’une charge uniformément répartie pour représenter les cloisons, finitions, car-
relages, etc. Cette charge est à considérer à partir du cahier des charges du projet qui
indique une valeur de 1,5 kN/m2.

Sur la poutre cette charge sera notée Gk,2 = 1,5 × 7,6 = 11,4 kN/ml

Gk,2 = 11,4 kN/ml

c) Charges d’exploitation

Pour un bâtiment résidentiel, l’Eurocode 1 [4] indique la valeur de la charge caractéris-


tique à prendre en compte : qk,1 = 1,5 kN/m2.

Dans ce projet, la poutre supporte une surface supérieure à 90 m2. La probabilité


d’occurrence de cette charge sur la totalité de la surface afférente est faible. La référence
[4] autorise l’utilisation d’un coefficient de minoration de la valeur caractéristique des
charges d’exploitation en fonction de la surface supportées par l’élément porteur. Dans
la note de calculs, nous avons laissé de côté les coefficients de réduction des charges
d’exploitation pour le calcul du plancher et pour le calcul des poteaux.

La charge d’exploitation par mètre linaire de poutre = 1,5 × 7,6 = 11,4 kN/ml.

qk,1 = 11,4 kN/ml.

Une charge concentrée Q est définie dans l’Eurocode 1 pour les vérifications locales.
Cette charge n’intervient pas dans cette étude. Dans la suite, le symbole q est remplacé
par Q afin d’homogénéiser la présentation des combinaisons des charges avec les for-
mats de l’Eurocode 0.

2,212. – Combinaisons des charges

Par simplification nous avons considéré les valeurs Gk,j,min = Gk,j,sup = Gk,j

Les coefficients partiels pour les actions permanentes sont : γGj,sup = 1,35 et γGj,inf = 1,0

Les coefficients partiels pour les actions variables sont : γQ1,sup = 1,5 et γQ1,inf = 0

Pour les vérifications à l’ELU, la combinaison dominante est la suivante : 1,35G + 1,5Q

Pour les vérifications à l’ELS, deux combinaisons sont à considérer :

G + Q pour le calcul des flèches ;

G + 0,3Q pour le contrôle de la fissuration (voir paragraphe 2,221).

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 89

Trois situations sont à envisager :

a) Charge uniforme sur toute la poutre

W en kN/ml

9,2 m 3,15 m

4,961W
Moments fléchissants : kN.m

11
8,096W
4,061W 3,15W

Efforts tranchants : kN
5,139W

b) Charge uniforme sur la partie en console

W en kN/ml

9,2 m 3,15 m

Moments fléchissants : kN.m 4,961W

2,481W
3,15W
Efforts tranchants : kN

0,539W

c) Charge uniforme entre appuis

W en kN/ml

9,2 m 3,15 m

Moments fléchissants : kN.m

10,58W
4,60W

Efforts tranchants : kN
4,60W

Construction Métallique, n° 4-2003


90 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

2,213. – Sollicitations à l’ELU

a) Section critique au droit de l’appui de continuité

Les sollicitations concomitantes sont :

Moment fléchissant : MEd = 4,961 × (1,35 × 47,9 + 1,35 × 11,4 + 1,5 × 11,4) = 482 kN.m

Effort tranchant : VEd = 5,139 × (1,35 × 47,9 + 1,35 × 11,4 + 1,5 × 11,4) = 499,3 kN

12 b) Section critique en travée

Charge ultime en travée = 1,35 × 47,9 + 1,35 × 11,4 + 1,5 × 11,4 = 97,2 kN/ml

Charge ultime sur console = 1,35 × (47,9 + 11,4) = 80,0 kN/ml

97,2 kN/ml
80 kN/ml

9,2 m 3,15 m

La section de moment maximal est située à 0,45 × 9,2 = 4,14 m de l’appui de gauche.

MEd = 839 kN.m

L’effort tranchant n’est pas considéré compte tenu de sa très faible valeur.

c) Section critique au droit de l’appui d’extrémité

Moment fléchissant : MEd = 0

Effort tranchant : VEd = 4,06 × 1,35 × (47,9 + 11,4 ) + 4,6 × 1,5 × 11,4 = 403,7 kN

Cette section ne sera pas étudiée car l’âme est à section constante et l’effort tranchant
est maximum au droit de la section sur appui de continuité.

2,214. – Sollicitations à l’ELS

Pour ce type de projet il n’y a pas lieu de limiter les contraintes à l’ELS sauf pour le
contrôle de la fissuration si besoin. Pour la limitation des contraintes dans les armatures
en cas de contrôle de la fissuration, le moment est à calculer au droit de l’appui de conti-
nuité à partir de la combinaison quasi-permanente : Gk,1 + Gk,2 + 0,3Q.

Moment au droit de l’appui de continuité pour le contrôle de la fissuration :

MEd,ser = 4,961 × (47,9 + 11,4 + 0,3 × 11,4) = 311 kN.m

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 91

2,22. – Justification des armatures de continuité et des armatures dans les chambres

1,25 m

40
160
70

ARMA1 : 1HA16 T.L 125 mm ARMA2 : 8 HA10 Armatures


dans les chambres sur toute la
longueur de la poutre 13
ARMA1

6,0 m

Des armatures HA16 sont disposées dans la dalle pour assurer sa continuité (au moins à
l’intérieur de la largeur participante et sur une longueur de 6 m) et pour contrôler la fis-
suration en zone de moments négatifs.

Des armatures HA10 sont disposées dans les chambres et sur toute la longueur de la
poutre afin de solidariser le béton et le profil (conditions d’incendie voir 2,23).

Ces armatures sont données à la figure ci-dessus.

2,221. – Armatures dans la dalle

Dans cette étude, le cahier des charges indique que la largeur des fissures doit être limi-
tée à 0,4 mm.

Par référence à l’Eurocode 2 – tableau 4-1, pour un plancher situé à l’intérieur d’un bâti-
ment résidentiel avec des éléments métalliques noyés, la classe d’exposition est XC1.

Par référence à l’Eurocode 2 – tableau 7.1N, la valeur recommandée de la largeur de fis-


sures est égale à 0,4 mm.

La démarche de justification est la suivante :

i) Armatures minimales selon l’EN1994-1-1 clause. 7.4.2 pour limiter la largeur des fis-
sures à wk = 0,4 mm

Ces armatures sont à déterminer à partir de l’expression suivante :

As(min) = ks k kc fct,eff Act /σs (1)

Avec :

ks : coefficient qui tient compte de l'effet de la réduction de l'effort normal de la dalle en


béton due à la fissuration initiale et au glissement local de la connexion : ks = 0,9 ;

k : coefficient qui tient compte de l'effet d'autocontraintes non uniformes : k = 0,8 ;

Construction Métallique, n° 4-2003


92 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

kc : coefficient prenant en compte la distribution des contraintes dans la section immé-


diatement avant la fissuration et donné par l'expression (2) :

kc = 1/ (1 + hc /2Z 0 ) + 0,3 ≤ 1,0 (2) Axe neutre de la dalle


considérée non-fissurée
Les notations sont données à la figure ci-
contre
hc Z0

14
Axe neutre de la section mixte déterminé
en considérant le béton non fissuré et avec
le coefficient d’équivalence à court terme

Dans notre cas la section est la suivante :

160
70

Afin de simplifier les calculs et se placer du côté de la sécurité, kc peut être calculé en
négligeant le béton d’enrobage de l’âme en se basant sur la section ci-dessous.

1250

C.G. Dalle 160


Z0 = 126,2 80
70
A.N.E. mixte
227,8
C.G. Acier
335

400

Le coefficient d’équivalence acier-béton à court terme est égal à 210 000/31 000 = 6,8

Aire de la section acier = 150 × 15 + 300 × 15 + 400 × 20 = 14 750 mm2.

Position de l’axe neutre élastique de la section acier par rapport à la fibre supérieure
acier :

Za = (150 × 15 × 7,5 + 300 × 15 × 165 + 400 × 20 × 325)/14 750 = 227,8 mm.

Ia = 134,7 × 106 mm4.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 93

La distance Z0 = 14 750 × (227,8 + 150)/(1 250 × 160/6,8 + 14 750) = 126,2 mm.

kc = 1/ (1 + 160/(2 × 126,2)) + 0,3 = 0,61 ⭐ 1,0.

Act est l'aire de la zone tendue immédiatement avant la fissuration de la section. Par
simplification, il convient d'utiliser l'aire de la section de béton comprise dans la largeur
efficace (pour la largeur b –eff voir paragraphe 2,241).

fct,eff est la valeur moyenne de la résistance à la traction du béton à l’âge où les pre-
mières fissures sont susceptibles d'apparaître. Lorsque l'âge du béton au moment de la
fissuration ne peut être établi avec certitude car étant inférieur à 28 jours, une résistance
minimale à la traction de 3 N/mm2 peut être adoptée : fct,eff = 3 N/mm2.

σs est la contrainte maximale autorisée dans l'armature immédiatement après la fissura-


15
tion. Il convient de la limiter à la plus faible des deux valeurs suivantes :

1) la valeur fsk de la limite d’élasticité des aciers d’armature. Afin de garantir que ces
armatures restent élastiques lors de la première fissuration.

2) la valeur tirée à partir du tableau 7.1 de l’EN1994-1-1 en fonction du diamètre des


barres et de la largeur limite autorisée ; ici wk = 0,4 mm.

Par application du tableau 7.1 :

Diamètre = 16 mm, wk = 0,4 mm ; donc : σs = 280 N/mm2

Par application de l’expression (1) :

ks = 0,9 ; k = 0,8 ; kc = 0,61 ; fct,eff = 3N/mm2 ; donc : As /Act = 0,5 %

Vérification : pourcentage réel = 1 % ⬎ 0,5 %.

ii) Armatures minimales et espacement maximal des barres selon l’EN1994-1-1 clause.
7.4.3 pour limiter la largeur des fissures à wk = 0,4 mm

L’application de la clause 7.4.3 de l’EN1994-1-1 est à mener de la manière suivante :

les contraintes normales dans les aciers d’armature (section béton fissuré) sont à calcu-
ler sous combinaison quasi-permanente : G + 0,3 Q.

À partir du paragraphe 2,214 : MEd,quasi-permanente = 311 kN . m ( moment négatif)

La question qui se pose pour ce type de section est la prise en compte ou non du béton
dans les chambres afin de conserver une méthode de calcul simple et qui place en sécu-
rité.

Les deux hypothèses suivantes sont à examiner afin de répondre à cette question :

Hypothèse 1 – Béton dans les chambres négligé

Détermination de la position de l’axe neutre élastique par rapport au centre des arma-
tures.

Aire de la section mixte – béton complètement fissuré = 2 010 + 14 750 = 16 760 mm2

Ze = 14 750 × (227,8 + 190)/ 16 760 = 367,7 mm

Ia = 134,7 × 106 mm4

Construction Métallique, n° 4-2003


94 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Imixte = 134,7 × 106 + 14750 × (417,8 – 367,7)2 + 2010 × 367,72 = 443,5 × 106 mm4

Wel,arm = 443,5 × 106/367,7 = 1,206 × 106 mm3

σs,0 = 311/1,206 = 257,9 N/mm2

2010mm2
190 mm
150x15
Ze= 373,3
16 300x15
A.N.E

400x20

Dans les poutres mixtes, lorsque la dalle en béton est supposée fissurée et en l'absence
d'aciers de précontrainte, les contraintes exercées dans l’armature sont supérieures, en
raison des effets de rigidité du béton tendu entre les fissures « tension stiffening effect ».
Aux contraintes calculées σs,0 , il faut ajouter l’accroissement de contrainte ∆σs dû à
l’effet de rigidité du béton tendu entre les fissures.

σs = σs,0 + ∆σs

Pour une poutre mixte en Té l’accroissement de contrainte ∆σs dû à l’effet de rigidité du


béton tendu entre les fissures est égal à 0,4fctm /αst ρs selon l’EN1994-1-1.

fctm = 2,6 N/mm2 selon le tableau 3.1 de l’EN 1992-1-1

αst = Amixte,fissuré × Imixte,fissuré /Aa × Ia = 16760 × 443,5 × 106 / 14750 × 134,7 × 106 = 3,74

ρs est le pourcentage réel d’armatures = 201/(1600 × 125) = 1 %

∆σs = 0,4 × 2,6/(3,74 × 0,01) = 27,8 N/mm2

σs = σs,0 + ∆σs = 257,9 + 27,8 = 285,7 N/mm2

Hypothèse 2 – Béton comprimé dans les chambres pris en compte

Dans ce cas nous recommandons de prendre le coefficient d’équivalence à long terme.


En effet, la combinaison des charges à considérer pour le calcul est la combinaison
quasi-permanente, la fraction de la charge d’exploitation sur la totalité des charges est
de l’ordre de 5 % [rapport : 0,3 × Q/(G + 0,3 × Q)].

Coefficient d’équivalence à long terme = 3 × 6,8 = 20,4

Aire de la section mixte = 16 760 + 385 × Ze /20,4

Position de l’axe neutre élastique

2 010 × Ze + 150 × 15 × (Ze – 197,5) + 15 × (Ze – 205)2/2


= 400 × 20 × (515 – Ze) + 15 × (505 – Ze)2/2 + 385 × (505 – Ze)2/(2 × 20,4)

Ze = 377 mm

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 95

2010mm2
190 mm
150x15
Ze=377
300x15
A.N.E

400x20
17
Hauteur comprimée du béton dans les chambres = 505 – 377 = 128 mm

La section acier à considérer pour le calcul de αst est la section acier équivalente consti-
tuée du profil métallique + la partie comprimée du béton. Les caractéristiques de cette
section sont : Aa,enrobée et Ia,enrobée.

Aa,enrobée = 14 750 + 385 × 128/20,4 = 14 750 + 2 416 = 17 166 mm2

Position de l’axe neutre de la poutre et de la partie comprimée du béton dans les


chambres par rapport à la fibre supérieure acier :

Za,enrobée = [14 750 × 227,8 + 2416 × (300 + 15 – 128/2)] / 17 166 = 231 mm.

Ia,enrobée = 134,7 × 106 + 14750 × (227,8 – 231)2 + 385 × 1283/(12 × 20,4) + 2416 × (251 – 231)2
= 139,1 × 106 mm4.

Pour la totalité de la section mixte :

Amixte = 17 166 + 2010 = 19 176 mm2.

Position de l’axe neutre : inchangée à 377 mm du centre des armatures

Imixte = Ia,enrobée + Aa,enrobée × (Ze –190 – Za,enrobée)2 + Aarmature × Ze2

= 139,1 × 106 + 17 166 × (377 – 190 – 231)2 + 2 010 × 3772 = 458 × 106 mm4)

αst est égal à

Amixte × Imixte /Aa,enrobée × Ia,enrobée = 19 176 × 458 × 106 / 17 166 × 139,1 × 106 = 3,68

∆σs = 0,4 × 2,6/(3,68 × 0,010) = 28,3 N/mm2 (au lieu de 27,8 avec l’hypothèse 1)

Module élastique pour les armatures Wel,arm = 458 × 106/377 = 1,215 × 106 mm4

σs,0 = 311/1,215 = 256 N/mm2 (au lieu de 257,9 N/mm2 avec l’hypothèse 1)

σs = σs,0 + ∆σs = 256 + 28,3 = 284,3 (au lieu de 285,7 N/mm2 avec l’hypothèse 1)

En conclusion, pour calculer les contraintes et l’accroissement de contrainte ∆σs dû à


l’effet de rigidité du béton tendu entre les fissures, il est possible de faire les calculs
selon l’hypothèse 1 dans des cas similaires de poutres enrobées.

Note aux lecteurs : la formule de l’EN1994-1-1 est valable pour des sections mixtes en
Té et nous proposons d’appliquer cette même formule à des sections enrobées en
négligeant le béton d’enrobage.

Construction Métallique, n° 4-2003


96 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Après les explications et les calculs comparatifs, la simplification est intéressante et se


place du côté de la sécurité. Il ne s’agit pas ici de proposer une nouvelle méthode pour
le contrôle de la fissuration dans les poutres enrobées mais d’apporter une réponse
simple, pratique et sécuritaire pour le calcul de ce type de section.

Par référence au tableau 7.2 de L’EN 1994-1-1 où en fonction de la contrainte totale σs et


de la largeur de fissure, on détermine l’espacement maximum des barres d’armatures :

pour wk = 0,4 mm et une contrainte entre 280 et 320 N/mm2, l’espacement des barres ne
doit pas dépasser 150 à 175 mm. C’est-à-dire un pourcentage de l’ordre de 0,8 %.

Vérification : espacement réel = 125 mm ⬍ 150 à 175 mm.


18
2,222. – Armatures dans les chambres

Selon l’Eurocode 4, les armatures minimales dans les chambres sont à calculer avec
l’expression (1) mais en adoptant kc = 0,6 et k = 0,8.

Les autres valeurs sont : ks = 0,9 et fct,eff = 3N/mm2

À partir du tableau 7.1 de l’EN1994-1-1 :

Diamètre = 10 mm, wk = 0,4 mm ; donc : σs = 360 N/mm2

Par application de l’expression (1) :

ks = 0,9 ; k = 0,8 ; kc = 0,6 ; fct,eff = 3N/mm2 ; donc : As /Act = 0,36 %

Vérification :

Aire du béton dans les chambres = 119 250 mm2.

Armatures 8 HA 10 dans les chambres (628 mm2).

Pourcentage réel = 628/119250 = 0,53 % > 0,36 %.

Pour ce type de projet, et sauf exigences exceptionnelles, il n’est pas nécessaire de cal-
culer l’accroissement des contraintes dû à l’effet « tension stiffening ».

Pour une section fissurée, le module de flexion élastique des armatures (en lit supé-
rieur) dans les chambres est égal à 3,47 × 106 mm3.

La contrainte normale directe = 311/3,47 = 90 N/mm2

Même, pour un accroissement de contraintes de 30 à 70 N/mm2 (c’est l’ordre de gran-


deur pour l’effet de « tension stiffening » dans les poutres mixtes en Té), les contraintes
restent conformes à la limitation de la largeur des fissures.

2,23. – Détails d’attache du béton dans les chambres

Il convient d’attacher le béton correctement afin de pouvoir prendre en compte la pré-


sence du béton dans les chambres dans les calculs à froid et à l’incendie.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 97

Le chapitre 5 de l’EN 1994-1-1 [6] – Clause 5.5.3(2) ainsi que le chapitre 5 de l’EN 1994-1-
2 [7] – Clauses 5.2(1) à (4) donnent les détails d’attache du béton dans les chambres. Le
lecteur peut vérifier facilement le respect de ces détails pour la section adoptée ici.

160
70

335 8 HA10

Goujons soudés
Cadres d= 6 mm T.L 250 mm 400 d= 16 mm-H=150 mm 19
sur toute la longueur de la Espa = 400 mm sur toute la
poutre longueur de la poutre

Le diamètre minimal des goujons d’attache sur l’âme exigé dans les Eurocodes est de
10 mm.

Des goujons de 16 mm de diamètre sont utilisés. Les conséquences économiques sont


très faibles (au total on a 1 250 à 1 300 goujons sur les âmes et la différence de prix est
compensée par d’autres facteurs : approvisionnement, livraison, etc.).

L’utilisation de diamètre 16 mm est rendue possible par l’épaisseur de l’âme de 15 mm.


Pour des âmes de 7 à 8 mm d’épaisseur, il convient de se limiter à des goujons de 10 à
13 mm de diamètre.

2,24. – Vérifications à l’ELU et à l’incendie – Section au droit de l’appui de continuité

2,241. – Vérification à la flexion

L’EN 1994-1-1 prend en compte le béton d’enrobage pour calculer la résistance à la


flexion ce qui n’est pas le cas dans la version ENV 1994-1-1.

Les hypothèses de calcul sont :

– Interaction et connexion complète acier-béton ;

– Béton en traction négligé ;

– Armatures en compression négligées ;

– Contraintes de calcul sous conditions normales :


Acier de construction fyd = fyk / 1,0 ;
Armatures fsd = fsk / 1,15 ;
Béton en compression fcd = 1,0 × fck / 1,5 ;

– Contraintes de calcul à l’incendie :

voir paragraphe 2,244.

Construction Métallique, n° 4-2003


98 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

i) Largeur efficace sur appui de continuité

On fait référence à la clause 5.4.1.2 de l’EN1994-1-1.

La distance entre les goujons b0 = 70 mm. La longueur Le est égale à 2 × 3,15 = 6,3 m

L’appui de continuité est considéré comme « End support » selon l’EN 1994-1-1.

βi = 0,55 + 0,025 × 8 = 0,75

beff,2 selon les notations de L’EN 1994-1-1 = 70 + 0,75 × (6300/8 + 6300/8) = 1 250 mm

20 (Selon l’ENV 1994-1-1 : Le = 1,5 × 3,15 < 0,5 × 9,2 + 3,15 = 4,725 et beff,2 = 1,18 m)

L’Eurocode 4 adopte les valeurs Le suivantes pour calculer la largeur participante de la dalle.

1 Le = 0,85 L1 pour beff,1


2 Le = 0,25 (L1 + L2) pour beff,2
3 Le = 0,70 L2 pour beff,1
4 Le = 2 L3 pour beff,2

Longueurs à adopter pour calculer la largeur efficace de la dalle en béton

ii) Classification de la semelle comprimée

La semelle comprimée appartient à une section enrobée, le classement sera effectué


selon le tableau 5.2 de l’EN 1994-1-1 :

Limite de Classe 2 : 9εf ⭓ c/tf ⭐ 14εf

εf = 冑
235
fyfc
= (235/345)0,5 = 0,83

tf
c

c/tf = 193/20 = 9,7 ⬍ 14 × 0,83 = 11,6 - Semelle de Classe 2

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 99

Il est important de signaler que l’annexe nationale de l’Eurocode 3-1-1 doit fixer le choix
concernant la prise en compte de la variation de la limite d’élasticité en fonction de
l’épaisseur. Pour cette application nous avons considéré la situation la plus défavorable.

iii) Classification de l’âme

L’âme est sous flexion composée.

Détermination de la position de l’axe neutre plastique Zp à partir de l’équilibre :

Fcomp = Ftrac 21

500/1,15
2010mm2-fy = 500
190 mm
355
150x15-fy = 355
Zp= 473,3
300x15-fy = 355

A.N.P 355

400x20-fy = 345 345 0,85x25/1,5


Contraintes dans Contraintes dans
l’acier et efforts le béton

avec Fcomp résultante des contraintes de compression,

Ftrac résultante des contraintes de traction.

Effort de traction dans les armatures = 2 010 × 500/1,15 = 873,9 kN

Effort de traction dans la semelle supérieure = 150 × 15 × 355/1,0 = 798,75 kN

Effort de traction dans la partie supérieure de l’âme = (Zp – 190 – 15) × 15 × 355/1,0

Effort de compression dans la partie inférieure de l’âme = (300 – Zp + 190 + 15) × 15 × 355/1,0

Effort de compression dans le béton d’enrobage de l’âme

= (300 – Zp + 190 + 15) × (400 – 15) × 0,85 × 25/1,5

Effort de compression dans la semelle inférieure = 400 × 20 × 345/1,0 = 2 760 kN

À partir de l’équilibre Zp = 473,3 mm

Construction Métallique, n° 4-2003


100 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

La distribution des contraintes plastiques sur l’âme est la suivante :

C 268 mm
c tw

32 mm T

22 Par référence à l’EN 1993-1-1 [8] (tableau 5-2)

Soit α = 268/300 = 0,893


396ε
Pour α ⬎ 0,5 la limite de Classe 1 = = 30
13α – 1

C/tw = 285/15 = 19 ⬍ 30. – Âme de Classe 1.

En conclusion Section mixte de Classe 2.

Pour plus d’explications sur la classification des sections transversales des poutres
mixtes et la prise en compte de l’effet du pourcentage d’armatures, du degré de
connexion et de l’enrobage de l’âme, etc. les lecteurs peuvent faire référence à l’article
publié dans le numéro 4-1994 de la revue CM [9].

iv) Résistance plastique à la flexion

Moment résistant plastique

Mpl,Rd = 2 760 × 515 + 489,16 × (172,788 + 168,696) – 1 428,7 × 339,16 – 798,75 × 197,5
= 946,1 kN.m

Le calcul montre une réserve importante car c’est le calcul à L’ELS et à l’incendie qui
dimensionne la poutre. On peut aussi se limiter à la résistance élastique de la section.

2,242. – Vérification au cisaillement ou à l’effort tranchant

i) Vérification de l’absence du voilement de cisaillement

Pour les âmes dépourvues de raidisseurs intermédiaires, la vérification au voilement de


cisaillement n’est pas requise lorsque : hw /tw ⭐ 72 ε/η.

Selon l’EN 1993-1-1 [8] : η peut, en sécurité, être pris égal à 1,0.

Selon l’EN 1993-1-5 [10] :

η est égal à 1,2 pour les aciers S235 à S460.

η est égal à 1,0 pour les aciers de limite d’élasticité supérieure à 460.

On a hw /tw = 300/15 = 20 ⬍ 72 . 0,81 / 1,2 = 48,6 ; pas de risque de voilement de cisaille-


ment.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 101

ii) Vérification au cisaillement

La vérification au cisaillement se fait alors selon l’expression : VEd / Vc,Rd ⭐ 1,0 ;

fy /앀옽
3 앀옽
Avec : Vc,Rd = Vpl,Rd = Av = (300 × 15) 355 / 3 = 922,3 kN
γM0 1,0

VEd = 499,3 kN ⬍ Vc,Rd = 922,3 kN

VEd / Vc,Rd = 499,3/922,3 = 0,54 ⬎ 0,5 ; l’interaction (M, V ) est à examiner.

Compte tenu de la réserve de flexion (pratiquement deux fois) et du rapport 0,54, l’ingé-
nieur praticien peut conclure rapidement qu’il peut ne pas étudier l’interaction. Mais,
23
afin de montrer l’application à nos lecteurs, nous explicitons les calculs de l’interaction
M-V en application de l’EN 1993-1-1 et de l’EN 1994-1-1.

2,243. – Interaction Flexion-Cisaillement

VEd ⬎ 0,5 Vpl,Rd : il faut prendre en compte l’effet de la présence de l’effort tranchant et
calculer le moment résistant Mv,Rd compte tenu de la présence de cet effort.

Calcul du coefficient ρ :

冢 冣 = (2 × 499,3/922,3 – 1) = 0,0068
2VEd 2
ρ= –1 2
Vpl,Rd

Le moment résistant réduit est à calculer avec une limite d’élasticité pour l’âme :

fyw = 355 × (1 – 0,0068) = 353 N/mm2.

L’utilisation de fyw = 353 au lieu de 355 N/mm2 donne un moment de résistance en pré-
sence d’effort tranchant Mv,Rd = 939,2 kN . m au lieu de MPl,Rd = 946,1 kN . m.

2,244. – Vérification à l’incendie R90-ISO

Dans le cahier des charges, le plancher doit assurer une résistance au feu R90-ISO.

Il est important de montrer comment appliquer l’Eurocode 4-1-2 en insistant sur les
ordres de grandeur et comment faire un calcul simple et sécuritaire à l’incendie.

a) Moment sollicitant à l’incendie

La situation d’incendie est une situation accidentelle, l’Eurocode 1990 [5] indique la
combinaison des charges suivantes : G + 0,5 Q pour les bâtiments résidentiels.

Soit Mfi,Ed– = 4,961 × (47,9 + 11,4 + 0,5 × 11,4) = 322,5 kN . m (moment négatif).

En revanche le DTU feu [11] considère la combinaison des charges : 1,1 G + 0,8 Q.

Soit Mfi,Ed– = 4,961 × (1,1 × 47,9 + 1,1 × 11,4 + 0,8 × 11,4) = 370 kN . m (moment négatif).

Construction Métallique, n° 4-2003


102 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

b) Moment résistant à l’incendie

Le calcul à l’incendie est effectué selon l’EN 1994-1-2 en adoptant les hypothèses sui-
vantes :

b1) Selon l’annexe F de l’EN1994-1-2, la réduction de la limite d’élasticité de la semelle


inférieure exposée à l’incendie est de l’ordre de 88 à 94 % (coefficient ka selon le Tableau
F.4). La résistance à la traction de la semelle inférieure à considérer dans le calcul à
l’incendie R90 varie entre 20 et 40 N/mm2 et la part du moment de résistance varie entre
25 à 50 kN . m.

Ces ordres de grandeur aideront les ingénieurs praticiens à prendre la décision de négli-
24 ger ou non la prise en compte de la semelle inférieure.

Par simplification, et puisque la vérification à l’incendie est déterminante pour la section


en travée, nous avons négligé complètement la contribution de la semelle inférieure.

160 160
70 70

400 400
Section réelle Simplification

b2) Le béton fissuré est négligé. En revanche les armatures 10HA16 placées à 190 mm
de la face inférieure de la dalle sont prises en compte et considérées comme complète-
ment efficaces. En effet, selon le tableau F.6 de l’EN 1994-1-2, le coefficient de réduction,
Ks, de la limite d’élasticité de ces armatures est supérieur à 1,0.

Ks = (0,0275 × µc – 0,1) ⭐ 1,0 ; Ks = (0,0275 × 190 – 0,1). Donc Ks = 1,0.

En plus, la totalité des 10HA16 est à considérer car ces armatures sont à l’intérieur d’une
largeur de 1,25 mètre ; ce qui est la largeur maximale autorisée à l’incendie selon F.2. La
largeur autorisée à l’incendie est égale à 3 fois la largeur du profil.

Selon F.2 une section acier doublement symétrique est schématisée, la largeur de la
dalle est prise égale à 3 fois la largeur de la semelle enrobée. Dans notre cas, le critère 3
fois s’applique sur la largeur du béton dans les chambres.

Armatures efficaces à l’intérieur


d’une largeur = 3×400 = 1200

160
70
Schématisation de la limite
des zones non affectées à
l’incendie.
400

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 103

b3) Les armatures dans les chambres sont à la fois des armatures de construction pour
les étriers et anti-fissuration. Nous avons négligé la participation de ces armatures à la
résistance.

b4) La semelle supérieure est enrobée horizontalement de chaque côté de 125 mm de


béton. La semelle supérieure reste complètement efficace.

b5) L’âme de hauteur hw est divisée en deux parties selon l’annexe F : hh et hl .

À partir du tableau F.3 Pour R90 et une hauteur du profilé inférieure à sa largeur, on
note les coefficients a1 = 14 000 mm2 et a2 = 160 000 mm2 ;

hl = a1 / bc + a2 × ew / (h × bc) 25
avec : bc la largeur du béton = 400 mm
ew l’épaisseur de l’âme = 15 mm
h la hauteur du profilé = 335 mm

On obtient : hl = 14 000 / 400 + 160 000 × 15 / (335 × 400) = 53 mm.

Cette valeur doit être supérieure à 40 mm selon le tableau F3.

En outre et pour simplifier les calculs nous avons négligé le gradient de contrainte sur
ces 53 mm en considérant la non-participation de cette partie de l’âme, ce qui place en
sécurité pour notre projet.

b6) Le béton dans les chambres est à réduire en largeur et en hauteur selon le tableau F.7

La largeur à enlever de part et d’autre est égale à :

bc,fi = 270 – 0,1 × bc = 70 – 40 = 30 mm pour R90

Cette valeur doit être supérieure à la valeur minimale de 35 mm.

Largeur du béton dans les chambres à l’incendie = 400 – 70 = 330 mm

La hauteur du béton à enlever en partie inférieure est égale à :

hfi = 220 – 0,5 × bc – 8 (h/bc) = 220 – 0,5 × 400 – 8 (335/400) = 13 mm

Cette valeur doit être supérieure à la valeur minimale de 45 mm.

b7) La section à retenir pour calculer la résistance à l’incendie est la suivante :

Armatures : 2010mm2 - fs = 500 N/mm2


190 mm
Semelle sup : 150x15 - fy = 355 N/mm2 Zp,i= 287

Âme : 247x15 - fy= 355 N/mm2 A.N.P


Béton : b=315, h=255 - fck,28= 25 N/mm2

Construction Métallique, n° 4-2003


104 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Il faut bien noter que le choix de cette section est une simplification qui place en sécurité
(surtout que c’est la vérification à l’incendie en milieu de la travée entre appuis qui est
déterminante – voir paragraphe 2,25).

Pour calculer Mfi,Rd– on détermine la position de l’axe neutre plastique Zpi à partir de
l’équilibre : Fcomp,i = Ftrac,i.

Avec :

Fcomp,i résultante des contraintes de compression à l’incendie,

Ftrac,i résultante des contraintes de traction à l’incendie.

26 Effort de traction dans les armatures = 2010 × 500/1,0 = 1 005 kN.

Effort de traction dans la semelle supérieure = 150 × 15 × 355/1,0 = 798,75 kN.

Effort de traction dans la partie supérieure de l’âme = (Zp,i – 190 – 15) × 15 × 355/1,0.

Effort de compression dans la partie inférieure de l’âme


= (247 – Zp,i + 190 + 15) × 15 × 355/1,0.

Effort de compression dans le béton d’enrobage en partie inférieure de l’âme

= (255 – Zp,i + 190 + 15) × 315 × 25/1,30.

À partir de l’équilibre Zp,i = (268) mm

Moment Mfi,Rd– = 1 005 × 268 + 798,75 × 70,5 + 335,5 × 31,5 + 979,8 × 92 + 1 163 × 96
= 530 kN . m ⬎ 370 kN . m.

(Nota : Vu que les chantiers d’annexes françaises des Eurocodes EN 4 sont en cours de
démarrage, les valeurs recommandées dans le DAN de l’ENV 1994-1-2 [12] pour les
coefficients partiels de sécurité ont été utilisées : γM,fi,a = 1,0, γM,fi,s = 1,0, γM,fi,s = 1,3).

2,25. – Vérifications à l’ELU et à l’incendie, en travée

2,251. – Vérification à froid

On garde les mêmes hypothèses qu’au paragraphe 2,24. À partir du 2-2-1-3, le moment
sollicitant sous conditions normales est égal à MEd = 839 kN . m.

Le calcul à froid est similaire à une poutre non enrobée compte tenu de la position de
l’axe neutre plastique dans la semelle supérieure, le béton d’enrobage est complète-
ment en traction. La démarche de calcul est bien explicitée dans la référence [13].

Le moment résistant Mpl,Rd = 1563 kN.m

2,252. – Vérification à l’incendie

La vérification déterminante est la résistance à l’incendie.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 105

À partir de l’annexe F, la section résistante, en se limitant à une limite d’élasticité pour la


semelle inférieure égale à 6 % de sa limite d’élasticité à froid (c’est la valeur minimale de
l’EN 1994-1-2) est la suivante :

1500

160
Semelle sup 150x15- fy,θ = 355 N/mm2
70
Âme 247x15- fy,θ = 355 N/mm2
Âme 53x15- fy,θ = 20 N/mm2 27
Semelle inf 400x15 - fy,θ = 20 N/mm2

La hauteur de l’âme est calculée comme pour la section sur appui de continuité (voir
paragraphe 2,244 b5)

Ftrac,i = 150 × 15 × 355 + 247 × 15 × 355 + 400 × 20 × 20 + 53 × 15 × 20


= 798,75 + 1 315,275 + 160 + 15,9 = 2 290 kN

Position de l’axe neutre plastique à partir de la fibre supérieure béton :

Zp,i = 1,3 × 2290/(1,5 × 25) = 79,4 mm.

Moment Mfi,Rd+ = 798,75 × 198,1 + 1 315,275 × 329,1 + 160 × 515,6 + 15,9 × 479,1
= 682 kN . m.

Combinaison selon DTU

Mfi,Ed+ = 9,157 × 59,3 + 8,464 × 11,4 = 640 kN . m (moment positif) ⬍ 682 kN . m.

2,26. – Autres vérifications à l’ELU

Les vérifications à l’ELU sont à compléter par les justifications concernant la connexion
par connecteurs de la poutre, le cisaillement dans le plan de la dalle et le déversement.

a) Connexion

L’étude de la connexion pour ce type de poutre peut faire l’objet d’un prochain article.
Compte tenu de la résistance importante à froid en section, il est intéressant de se limi-
ter à la résistance élastique et de calculer le flux de cisaillement. Mais une attention par-
ticulière est à apporter pour satisfaire l’interaction à chaud.

Trois types de connexions sont étudiés :

(Calcul en connexion complète – hypothèse de résistance plastique)

Goujons soudés d = 19, h = 150 ; total sur toute la longueur 136 goujons.

Goujons soudés d = 22, h = 150 ; total sur toute la longueur 104 goujons.

Cornières 120 × 120 × 12, longueur 100 mm ; total sur toute la longueur 38 cornières.

Construction Métallique, n° 4-2003


106 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

b) Armatures transversales de la dalle

Un pourcentage de 0,28 à 0,45 % selon les zones. Normalement ces armatures viennent
de la flexion transversale de la dalle.

c) Déversement

Compte tenu de la réserve de résistance à la flexion, nous avons vérifié le déversement


(console 3,15 m de longueur) en se basant sur un modèle simple et sécuritaire.

Le calcul a montré qu’il n’y a pas de risque de déversement.

28
2,27. – Vérifications à l’ELS

Les vérifications à l’ELS concernent les flèches et la limitation des contraintes pour le
contrôle de la fissuration. La fissuration est traitée au paragraphe 2,22.

La vérification des flèches à l’ELS est effectuée avec le modèle suivant :

I+ I-

5,0 m

Avec :

I+ inertie de la section mixte non fissurée ;

I– inertie de la section mixte fissurée.

Dans le cahier des charges les limitations des flèches nuisibles (sous charges perma-
nentes complémentaires et charges d’exploitation) sont les suivantes :

δ ⭐ L/500 Pour L ⭐ 5 mètres

δ ⭐ 5 mm + L/1000 Pour L ⬎ 5 mètres

(L est la portée entre appuis ou 2 fois la longueur de la portée en console).

Les sections adoptées, permettent de satisfaire ces exigences.

Il n’y a pas eu besoin de contre-flèche pour ces poutres car les flèches maximales sous
la totalité des charges n’ont pas dépassé L/350 de la portée (les poutres sont totalement
étayées).

3. – POTEAUX MIXTES

On présente ici les justifications du poteau du premier étage.

Les sollicitations sont les suivantes :

À froid : NEd = 4 921 kN, NG,Ed = 4070 kN

(Au dernier étage l’effort de compression à l’ELU est égal à 800 kN)

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 107

À l’incendie (avec la combinaison DTU : 1,1G + 0,8Q) :

Nfi,Ed = 3 770 kN, Nfi,G,Ed = 3 317 kN

À l’incendie (avec la combinaison Eurocode : G + 0,5Q) :

Nfi,Ed = 3 298 kN, Nfi,G,Ed = 3 015 kN

La longueur d’épure est de 3 000 mm.

Les sections étudiées sont les suivantes :

29

On se limite à la présentation du premier cas. Il s’agit d’un HEM 200 enrobé de béton à
l’intérieur d’un profil creux carré 325 × 325 × 6,3 mm. L’acier est de nuance S235. Le
béton est un B25 normal.

3,1. – Vérification à froid selon l’EN 1994-1-1

Le poteau est à considérer comme un poteau isolé appartenant à une structure rigide.

Section HEM 200 = 13 130 mm2

Section tube = 8 031 mm2

Section béton = 312,4 × 312,4 – 13 130 = 84 463 mm2

Selon l’EN 1994-1-1 6.7.3.2(1) :

Npl,Rd = Aa . fyd + 0,85Ac fcd = 13 130 × 235 + 8 031 × 235 + 0,85 × 84 463 × 25/1,5 = 6 169 kN

Selon l’EN 1994-1-1 6.7.3.3(2) :



λ = (Npl,RK / Ncr )0,5

Npl,Rk = Aa . fy + 0,85Ac fck = 13 130 × 235 + 8 031 × 235 + 0,85 × 84 463 × 25 = 6 768 kN

π2
Ncr = (EI )eff
l2

(EI )eff = Ea. Ia + Ke. Ecm Ic

Ea = 210 000 N/mm2

Construction Métallique, n° 4-2003


108 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Ia est le moment d’inertie de la section acier (HEM + Tube), ici autour de l’axe faible

Ia = 172,5 × 106 mm4

Ke = 0,6

Ecm = 31 000 N/mm2 selon le tableau 3.1 de l’EN 1992-1-1.

Compte tenu de la présence de fluage, Ecm est à remplacer par :

Ecm × [1 / (1 + (NG,Ed / NEd )ϕt )]


30
NG,Ed / NEd = 4 070/4 921 = 0,827

ϕt coefficient de fluage est à calculer selon l’EN 1992-1-1. Pour les poteaux remplis de
béton, ϕt est à calculer avec l’hypothèse d’un taux d’humidité relative de 100 %

Par application de l’annexe B de L’EN1992-1-1 : ϕt = 1,64

Le module d’élasticité du béton à introduire dans le calcul :

Ec = 31 000 / 2,4 = 12 917 N/mm2

Ic le moment d’inertie de la section béton considéré non-fissuré = 757 × 106 mm4

(EI)eff = 210 000 × 172,5 × 106 + 0,6 × 12917 × 757 × 106 = 4,21 × 1013 N . mm2

Ncr = π2/(3 000)2 (4,21 × 1013) = 46 166 kN



λ = (6 768 /46 166)0,5 = 0,383.

À noter que cette valeur est inférieure à 0,5 (Npl,RK / NEd )0,5 = 0,59.

Selon le tableau 6.5 il faut utiliser la courbe b pour ce type de section avec α = 0,34. On a
alors :

– – 1
φ = 0,5 [1 + α (λ – 0,2) + λ2] = 0,604 et χ= – = 0,933
φ+ [φ2– λ2]0,5

Vérification : NEd = 4 921 ⬍ 0,933 × 6 169 = 5 755 kN.

3,2. – Vérification à l’incendie selon l’EN 1994-1-2

Les poteaux doivent assurer une résistance à l’incendie R90 sans protection supplémen-
taire.

Les sollicitations à l’incendie sont :

Nfi,Ed = 3 770 kN selon DTU - feu

Nfi,Ed = 3 298 kN selon l’Eurocode

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 109

Deux niveaux de charge sont importants à noter selon l’EN 1994-1-2 cl 4.1.(7)P

À froid : η = Ed / Rd = NEd / χNpl,Rd = 4 921 / 5 755 = 0,855

À l’incendie : ηfi,t = Efi,d,t / Rd = Nfi,Ed / χNpl,Rd = 3 770 / 5 755 = 0,655 ou (3 298/5 755 = 0,571)

Avec ces niveaux de charge et les caractéristiques géométriques de la section


(d = 325 mm), la méthode tabulée en 4.2.3.4 – tableau 4.7, pour les profils creux remplis
de béton, n’est pas applicable. La démarche qui consiste à considérer le HEM 200
comme acier d’armature à l’intérieur de la section et chercher à valider les hypothèses
de la méthode tabulée en augmentant le diamètre du béton pour atteindre la valeur
minimale de 550 mm du tableau 4.7 n’est pas réaliste.
31
En revanche, les conditions d’application du tableau 4.4 de l’EN 1994-1-2 pour les
poteaux totalement enrobés sont largement validées. Les dimensions minimales pour
R90 (220 × 220 mm) et l’enrobage minimal du profil (50 mm), mais à noter l’absence
d’aciers d’armature longitudinale et de cadres transversaux.

Par référence à ce tableau, qui ne précise pas un niveau de chargement et qui couvre les
niveaux ηfi,t ci-dessus, la section assure bien une résistance suffisante à l’incendie si on
considère que l’absence des armatures est largement compensée par le confinement du
béton à l’intérieur du tube et si dans le calcul de ηfi,t l’hypothèse de négliger la contribu-
tion du tube est adoptée.

Enfin, on ne peut pas se limiter à l’application du tableau 4.4 de l’EN 1994-1-2 pour la
simple raison que, du point de vue de l’échauffement, la présente situation est défavo-
rable par rapport à un poteau totalement enrobé.

Profil creux rempli de béton + HEM 200 HEM 200 - Enrobé


Echauffement défavorable par rapport à Echauffement moins important
une section totalement enrobée

Pour cela, un modèle simple est appliqué, il consiste à négliger le profil creux et à ne
garder que la section HEM 200 et le béton dans les chambres.

Cette proposition est en bonne concordance avec les analyses faites en 2,244b6 où
après 90 minutes d’exposition au feu, la hauteur du béton au contact de la semelle infé-
rieure est réduite de 13 à 45 mm.

Construction Métallique, n° 4-2003


110 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

52,5
Z
Z

59,5

Z
Z
32 Section réelle Section adoptée et considérée non affectée
thermiquement

Avec ce modèle la résistance

Nfi,pl,Rd,z = 13 130 × 235 + (220 × 206 – 13 130) × 25/1,3 = 3 705 kN

La longueur de flambement à l’incendie étant faible, (longueur de flambement égale à


1,5 mètre en situation d’incendie selon l’EN1994-1-2 –4.3.5) il n’y a pas de réduction due
au flambement.

Vérification : χ = 1,0 et Nfi,Rd,z = Nfi,pl,Rd,z = 3 705 ≠ Nfi,Ed = 3 770 kN selon DTU


⬎ Nfi,Ed = 3 298 kN selon Eurocode

Un calcul par éléments finis a montré le bien fondé de cette hypothèse.

Champ de température calculé sur la section transversale du poteau


après 90 minutes d’exposition au feu conventionnel

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 111

4. – CONCLUSION

À travers cette note de calculs les lecteurs peuvent constater que, pour ce type de bâti-
ments, les Eurocodes apportent une réponse complète allant de la définition de charges
jusqu’aux détails de justifications.

La faisabilité de la variante mixte acier-béton à poutrelles enrobées pour ce type de


construction est bien démontrée. Les performances mécaniques sont tout à fait équiva-
lentes à la solution béton-armé tout en allégeant considérablement les éléments porteurs
à mettre en place et en offrant une grande liberté dans l’emplacement des stabilités.

La solution mixte répond parfaitement aux objectifs fixés : mise en œuvre rapide et conser-
vation de plateaux libres pour une évolutivité efficace de la répartition des logements.
33

5. – RÉFÉRENCES

[1] D. Bitar. – Système habitat grande portée – Note de calculs d’une variante
construction mixte – Novembre 2000 – http://www.cticm.com
[2] EN 1992, Eurocode 2 – Calcul des structures en béton – Partie 1-1 : Règles géné-
rales et règles pour les bâtiments – Avril 2003. – http://www.afnor.fr
[3] EN 1992, Eurocode 2 – Calcul des structures en béton – Partie 1-2 : Règles géné-
rales – Calcul du comportement au feu – Avril 2003. – http://www.afnor.fr
[4] EN 1991, Eurocode 1 – Actions sur les structures – Partie 1-1 : Actions générales –
Poids volumiques, poids propres et charges d’exploitation pour les bâtiments. NF
EN1991-1-1 – Indice de classement : P 06-111-1 mars 2003. – http://www.afnor.fr
[5] EN 1990, Eurocode 0 – Bases de calcul des structures NF EN1990-1-1 – Indice de
classement : P 06-100-1 mars 2003. – http://www.afnor.fr
[6] EN 1994, Eurocode 4 – Calcul des structures mixtes acier-béton – Partie 1.1 : Règles
générales et règles pour les bâtiments – Juin 2003. – http://www.afnor.fr
[7] EN 1994, Eurocode 4 – Calcul des structures mixtes acier-béton – Partie 1.2 : Règles
générales – Calcul du comportement au feu – Mars 2003. – http:/www.afnor.fr
[8] EN 1993, Eurocode 3 – Calcul des structures en acier . Partie 1.1 : Règles générales
et règles pour les bâtiments – Mai 2003. - http://www.afnor.fr
[9] D. Bitar – Application de l’EC4 – Classification des sections transversales de poutres
mixtes – Revue CM – N° 4 – 1994. – http://www.cticm.com
[10] EN 1993, Eurocode 3 – Calcul des structures en acier – Partie 1.5 : Plaques planes
chargées dans leur plan – Juin 2003. – http://www.afnor.fr
[11] D.T.U feu-acier – Méthode de prévision par le calcul du comportement au feu des
structures en acier – P92-702 – http://www.afnor.com
[12] ENV 1994-1-2 Eurocode 4 – Calcul des structures mixtes acier-béton – Partie 1.2
Règles générales – calcul du comportement au feu – P22-392 – Octobre 1994 – révi-
sion mai 1997 – http://www.afnor.com
[13] D. Bitar. – Application de l’EC4 – Résistance des sections transversales des poutres
mixtes : flexion-cisaillement-interaction – Revue CM. N° 3 – 1995 – ttp://www.cticm.com
[14] Les Cahiers Techniques du Bâtiment n° 205 – Mars 2000 – « Les Bétons Hautes Per-
formances allègent le système poteaux-poutres ».

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue
Construction
Métallique

VÉRIFICATION DE LA RÉSISTANCE AU FEU


DES DALLES MIXTES ACIER-BÉTON SELON ENV 1994-1-2
par B. Zhao

1. – INTRODUCTION

Les dalles mixtes constituent l’un des éléments essentiels de la construction mixte et
leur vérification au feu doit être prise en considération de manière particulière. Ainsi,
cette rubrique a pour objet d’expliquer, à travers des exemples d’application, les
méthodes de calcul recommandées de la partie 1-2 de l’Eurocode 4 relatives à la justifi-
cation de la résistance au feu des dalles mixtes. Contrairement aux autres éléments
mixtes, à savoir, poutres et poteaux mixtes, les dalles mixtes peuvent remplir les deux
fonctions suivantes de résistance au feu :

● Isolation thermique en tant que l’élément de séparation,


● Résistance mécanique en tant que l’élément porteur.

Ces deux fonctions permettent notamment d’obtenir d’une part un critère au sens de
stabilité au feu (SF) et d’autre part de satisfaire les critères relatifs au pareflamme (PF)
ou coupe-feu (CF).

En conséquence, la présente rubrique va s’articuler exclusivement autour de ces


aspects particuliers des dalles mixtes en matière de résistance au feu.

2. – ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE ISOLATION THERMIQUE

Les dalles mixtes elles mêmes font partie des éléments de séparation de la construction
mixte. Lorsqu’elles sont exposées au feu, les dalles mixtes peuvent constituer un écran
permettant de limiter de manière efficace la transmission de chaleur. Cette performance
peut être estimée avec la procédure suivante :

● Calcul de l’épaisseur efficace des dalles mixtes,


● Détermination du degré de résistance au feu par rapport au critère d’isolation ther-
mique.

B. ZHAO – Chef de service incendie

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78471 Saint-Rémy-lès-Chevreuse Cedex


Tél.: 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38
DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
Construction Métallique, n° 4-2003
114 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

2,1. – Calcul de l’épaisseur efficace des dalles mixtes

Sur le marché actuel, il existe une variété importante de bacs acier destinés aux dalles
mixtes. Par conséquent, la géométrie de la partie nervurée des dalles mixtes est égale-
ment très variable. Ainsi, la méthode de calcul recommandée consiste à ramener une
dalle mixte nervurée à une dalle pleine équivalente dont l’épaisseur conduit à une per-
formance thermique identique de la dalle nervurée. Considérant les dimensions indi-
quées dans la figure 1, cette épaisseur, appelée aussi « épaisseur efficace : heff » peut
être donnée par les formules suivantes :

Si l3 ≤ 2l1 :

2 heff = h1 + 0,5h2 冢I + I 冣
I1 + I2
pour h2/h1 ≤ 1,5 et h1 ≥ 40 mm
1 3

冤 冢 I + I 冣冥
I1 + I2
heff = h1 1 + 0,75 pour h2/h1 > 1,5 et h1 ≥ 40 mm
1 3

Lorsque l3 > 2l1 : heff = h1

h3 h3 chape
h eff h1 h1 béton
h2 h2
tôle d'acier
l2 l1 l3
l1 l3 l2

Fig. 1 – Dimensions transversales des dalles mixtes

2,2. – Détermination du degré d’isolation thermique

Pour les dalles mixtes, lorsque leur stabilité au feu (SF) est assurée, le critère pare-
flamme (PF) est considéré automatiquement satisfait.

Quant au critère coupe-feu (CF), il faut remplir aussi le critère d’isolation thermique en
plus des exigences pareflamme (PF). Pour rappel, le critère d’isolation thermique est
défini de la manière suivante :

● L’élévation moyenne de la température de la face non exposée ne dépasse pas 140 K


(degré Kelvin) ;
● L’élévation maximale de cette température est limitée à 180 K (degré Kelvin).;

Une fois la valeur de l’épaisseur efficace heff connue, il est possible de déterminer le degré
d’isolation thermique en comparant cette valeur par rapport aux valeurs prédéterminées
pour les dalles en béton pleines. Ces valeurs nominales sont données dans le tableau 2.

3. – ÉVALUATION DE LA RÉSISTANCE MÉCANIQUE DES DALLES MIXTES

Le calcul de la résistance mécanique des dalles mixtes à l’incendie peut se décomposer


en trois étapes suivantes :

● estimation de l’échauffement de différents composants des dalles mixtes, à savoir


béton, armatures,

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 115

● détermination des moments résistants des dalles mixtes,


● évaluation de la résistance globale au feu des dalles mixtes.

3,1. – Estimation de l’échauffement de différents composants des dalles mixtes

Lorsque les dalles mixtes sont exposées au feu, le champ de température du béton de la
dalle mixte peut être déterminé en appliquant les valeurs données dans le tableau sui-
vant (tableau 2).

Cette méthode est également valable pour estimer la température des armatures d’acier
en chapeau car elles se trouvent au dessus des nervures de la tôle d’acier.
3

TABLEAU 1
Épaisseur efficace minimale en fonction de la résistance au feu normalisé

Résistance au feu normalisé Epaisseur efficace heff [mm] minimale (* )

R30 60 - h3 (**)
R60 80 - h3 (**)
R90 100 - h3 (**)
R120 120 - h3 (**)
R180 150 - h3 (**)
R240 175 - h3 (**)
(*) pour le béton léger, les valeurs des épaisseurs efficaces minimales peuvent
être réduite à 90% des valeurs indiquées
(**) pour le calcul de s valeurs minimales des épaisseurs efficaces, h3 ≤ 20 mm

TABLEAU 2
Distribution de la température dans une dalle mixte

Température θb après une durée


Distance x d'incendie en minutes
(mm)
30 60 90 120 180 240
5 535 705
10 470 642 738
15 415 581 681 754
20 350 525 627 697
eff
θb
25 300 469 571 642 738
30 250 421 519 591 689 740
Face inférieure chauffée 35 210 374 473 542 635 700
de la dalle 40 180 327 428 493 590 670
45 160 289 387 454 549 645
50 140 250 345 415 508 550
55 125 200 294 369 469 520
60 110 175 271
342 430 495
80 80 140 220 270 330 395
≥ 100 60 100 160 210 260 305

Construction Métallique, n° 4-2003


116 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Par contre, lorsque les armatures d’acier se situent dans les nervures, leurs tempéra-
tures peuvent être calculées avec la méthode indiquée en détail dans le tableau 3.

De manière similaire, cette méthode peut être également utilisée pour estimer le champ
de température du béton dans les nervures si nécessaire.

TABLEAU 3
Températures dans les nervures des dalles mixtes

Résistance au feu normalisé Température des armatures θa [°C]

4 R60 1170 - (275 + 65 u3/h2) z

R90 1255 - (255 + 65 u3/h2) z

R120 1330 - (235 + 65 u3/h2) z

R180 1375 - (200 + 65 u3/h2) z


R240 1390 - (165 + 65 u3/h2) z

1 1 1 1
Où : = + +
z u1 u2 u3
et h2 est défini dans la figure 1 avec u1, u2 et u3 en mm.

dalle
armatures u1 u2
u1
u2
u3 u3
tôle d'acier

3,2. – Détermination des moments résistants des dalles mixtes

Pour calculer la résistance mécanique des dalles mixtes échauffées, il est nécessaire de
connaître les résistances des matériaux en fonction de la température.

En situation d’incendie, la résistance des matériaux pour les dalles mixtes peut être défi-
nie par les formules suivantes :

Pour les aciers d’armatures : fsy,θ = fsy,20°C × ksy,θ

Pour le béton : fc,θ = fc,20°C × kc,θ

Où : ksy,θ est le facteur de réduction de la résistance pour les aciers d’armatures (voir
tableau 4 ;
kc,θ est le facteur de réduction de la résistance en compression pour le béton (voir
tableau 4).

Ainsi, une fois connu le champ de températures des dalles mixtes, il est possible de pro-
céder le calcul des moments résistants. Ce calcul concerne le moment résistant positif et
moment résistant négatif. Le principe de calcul de ces deux moments est illustré respec-
tivement dans les figures 2 et 3.

Il est important de retenir que dans le calcul des moments résistants, la tôle d’acier ner-
vurée ainsi que la résistance en traction du béton doivent être négligées.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 117

TABLEAU 4
Facteurs de réduction des propriétés des matériaux

Facteur de réduction de la Facteur de réduction de la résistance


Température
résistance de l'acier des armatures en compression du béton
(°C)
k sy,θ k c,θ

20 1,00 1
100 1,00 0,95
200 1,00 0,90
300
400
1,00
0,94
0,85
0,75
5
500 0,67 0,60
600 0,40 0,45
700 0,12 0,30
800 0,11 0,15
900 0,08 0,08
1000 0,05 0,04
1100 0,03 0,01
1200 0,00 0

F + = 0,85Σ Ac×fc, θc /γM, fi,c

d+ Mfi,Rd+ = T + × d+
c

Température T + =As × f sy, θ s /γM,fi,s

Fig. 2 – Calcul du moment résistant positif

T =As Σ f sy, θ s /γM,fi,s


-

d- Mfi,Rd- = T - × d-
c

F = 0,85 Ac×fc, θc /γM, fi,c


-
Température

Méthode A : Géométrie exacte

T =As Σ f sy, θ s /γM,fi,s


-

heff d-
c Mfi,Rd- = T - × d-

F = 0,85Σ Ac×fc, θc /γM, fi,c


-
Température

Méthode B : Géométrie simplifiée

Fig. 3 – Calcul du moment résistant négatif

Construction Métallique, n° 4-2003


118 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

S’agissant du moment résistant positif, il est préférable de calculer tout d’abord T+ afin
de pouvoir déterminer la zone en compression du béton dans la partie supérieure des
dalles. Il faut signaler ici que la force de compression F+ doit être calculée en décompo-
sant la partie supérieure des dalles mixtes en plusieurs couches dont la résistance en
compression est en fonction de leur propre échauffement. Afin de ne pas alourdir la pré-
sentation, cette procédure de calcul sera expliquée plus en détail dans l’exemple
d’application.

En revanche, le calcul du moment négatif est plus sophistiqué s’il y lieu de prendre en
compte la géométrie exacte des dalles mixtes au niveau des nervures. Dans ce cas, le
béton dans la nervure doit être décomposé en nombreux segments dont la résistance
en compression dépend de leur propre échauffement et varie suivant les deux direc-
6 tions (voir la méthode A de la figure 3).

Cependant, ce calcul peut être simplifié de manière sécuritaire en considérant une dalle
pleine avec une épaisseur efficace des dalles mixtes, y compris le champ de tempéra-
ture (voir la méthode B de la figure 3). Ainsi, on peut adopter la procédure utilisée pour
le moment résistant positif dans le calcul du moment résistant négatif.

3,3. – Évaluation de la résistance globale au feu des dalles mixtes

Lorsque les moments résistants de flexion d’une dalle mixte sont calculés pour une
durée donnée d’exposition au feu, sa résistance globale au feu transformée en capacité
portante Rfi,d,t peut être facilement déterminée selon les différents systèmes statiques
indiqués dans le tableau 5 pour le cas de chargement le plus courant des dalles, à savoir
charges uniformément réparties.

Enfin, la vérification de la condition Efi,d,t ≤ Rfi,d,t (avec Efi,d,t la charge appliquée en situa-
tion d’incendie) permet de définir le degré de résistance au feu de la dalle mixte en
terme de résistance mécanique.

Pour les dalles mixtes, la résistance à l’effort tranchant en situation d’incendie est consi-
dérée satisfaisante et donc nécessite aucune vérification particulière.

4. – EXEMPLE D’APPLICATION

4,1. – Données du problème

Le plancher d’un bâtiment doit satisfaire un degré de résistance au feu normalisé de


CF1 h 1/2, et il est conçu en dalle mixte de type COFRAPLUS60 dont les caractéristiques
principales sont indiquées dans la figure 4.

Les charges de dimensionnement sur le plancher sont les suivantes :

● charge permanente : 100 kg/m2 (y compris la chape),


● charge d’exploitation : 400 kg/m2.

La portée du plancher est de 2,5 m en système isostatique. Afin d’assurer la stabilité au


feu du plancher, il est prévu d’utiliser une barre d’armature de φ10 par onde.

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 119

TABLEAU 5
Système statique pour la détermination de la capacité portante des dalles mixtes
soumises à des charges uniformément réparties

SYSTEME STATIQU E CAPACITE PORTANTE Rfi,d,t

ISOSTATI QUE 8 . Mfi,Rd+


(ARMATURES EN TR AVEE) L2

8 (Mfi,Rd+ + Mfi,Rd– )
7
2
L

CONTINU AVEC
ARMATURES EN TR AVEE
ET SUR A PPUIS
+ –
8 Mfi,Rd + 4 Mfi,Rd
2
L

CONTINU AVEC 8 Mfi,Rd–


ARMATURES SUR APPUI L2
UNIQUEMENT

h3 chape
h1
heff béton
hs h2
φ10 tôle d'acier
l2

l1 l3
h1 = 62 mm l1 = 101 mm fc,20°C = 30 MPa
h2 = 58 mm l2 = 62 mm hs = 40 mm
h3 = 20 mm l3 = 106 mm fsy,20°C = 500 MPa

Fig. 4 – Dimensions de la dalle mixte

4,2. – Vérification du critère d’isolation thermique

Calcul de l’épaisseur efficace

Selon les conditions données au paragraphe 2.1, on a :

● l3 = 106 mm ≤ 2l1 = 62 × 2 = 128 mm ;


● h2/h1 = 58/62 = 0,94 ≤ 1,5 ;
● h1 = 62 mm ≥ 40 mm

Construction Métallique, n° 4-2003


120 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

Donc, l’épaisseur efficace doit être calculée comme suit :

冢 I + I 冣 = 62 + 0,5 × 58 冢 101 + 106 冣 = 84,8 mm


I1 + I2 101 + 62
heff = h1 + 0,5h2
1 3

Vérification du critère d’isolation thermique

Selon le tableau 1, pour une durée d’exposition au feu de 1 h 1/2, l’épaisseur minimale
pour satisfaire le critère d’isolation thermique est :

heff = 84,8 mm ≥ 100 – h3 = 100 – 20 = 80 mm


8 La dalle est considérée suffisante pour assurer le rôle d’isolation thermique sous feu
normalisé pendant 1 h 1/2.

4,3. – Vérification du critère de stabilité mécanique

Pour que le critère CF soit entièrement rempli, en dehors du critère d’isolation ther-
mique, il est nécessaire de vérifier également que le dalle est stable après la durée
d’exposition au feu normalisé demandée, à savoir 1 h 1/2.

Détermination de l’échauffement du béton et de la barre d’armature

À partir de la géométrie des dalles mixtes de type ouvert, les paramètres u1, u2 et u3
peuvent être calculés selon le tableau 6.

TABLEAU 6
Calcul des paramètres u1, u2 et u3 pour les dalles mixtes de type ouvert
lorsque ds ≥ 0,5 × (l1 – l2)

l1

ds

hs
l2

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 121

Ainsi, on obtient, avec la dalle mixte étudiée, un échauffement de 706,6 °C pour la barre
d’acier après une durée d’exposition au feu de 1 h 1/2 (voir figure 5).

Avec une épaisseur efficace d’environ 85 mm (voir paragraphe 4.2) et considérant tout
d’abord que la hauteur de la zone de compression du béton est de 10 mm d’environ, le
centre de cette zone se situe donc à 80 mm de la face exposée, on obtient un échauffe-
ment du béton de 220 °C selon le tableau 2.

101 mm u1 = u2 = 42,1 mm

50,5 mm u3 = 40 mm
1
=
1
+
1
+
1
= 0,466
9
z u1 u2 u3
40 mm
θs = 706,6 °C
62 mm

Fig. 5 – Calcul de l’échauffement de la barre d’acier de la dalle mixte étudiée

Calcul du moment résistant positif de la dalle

Le facteur de réduction de la barre d’armature selon le tableau 3 est de 0,1193, condui-


sant ainsi à une force de traction maximale de 0,1193 × π × 102/4 × 500/1,0 ≈ 4686 N pour
une barre d’armature.

En ce qui concerne le béton dans la zone de compression, le facteur de réduction est de


0,89 selon le tableau 4 pour un échauffement de 220 °C.

La hauteur de la zone de compression du béton peut être calculée de façon suivante :

4 686
hc = = 1,30 mm
0,85 × 0,89 × 30/1,3 × (101 + 106)

Ainsi, hc est inférieure à la valeur de 10 mm et donc du côté de la sécurité.

Le moment résistant positif de cette dalle mixte pour une largeur de 207 mm est :

Mfi,Rd+ ≈ 4 686 × (120 – 40 – 1,30/2) = 371 880 Nmm = 0,372 kNm,

ce qui nous conduit à une capacité portante de 0,476 kN/m.

Vérification du critère de stabilité mécanique SF

Cette vérification nécessite tout d’abord le calcul du moment sollicitant :

● combinaison de charge à l’incendie :


1,0 G (charge permanente) + 0,7 Q (charge d’exploitation)

● charge appliquée par la largeur totale (207 mm) d’une nervure :


qd = (1,0 × (2,12 + 1,00) + 0,7 × 4,00) × 0,207 = 1,23 kN/m

On constate facilement que qd = 1,23 kN/m > qfi,Rd = 0,478 kN/m, cela signifie que cette
dalle n’est pas stable avec la configuration actuelle.

Construction Métallique, n° 4-2003


122 Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS

4.4. – Vérification du critère de stabilité mécanique avec des configurations modifiées

Deux solutions (voir figure 6) sont possibles pour améliorer la stabilité de la dalle mixte
concernée :

● repositionnement de la barre d’armature initiale,


● dalle mixte continue avec utilisation des armatures au chapeau en treillis soudé.

101 mm 101 mm

10 50, 5 mm
25 mm

67 mm
φ7 tous les 150 mm
62 mm 62 mm dans le sen s porteur

Fig. 6 – Configurations modifiées des armatures de la dalle mixte étudiée

Vérification de la première solution

Dans la première solution, l’échauffement de la barre d’acier sera largement réduit.


Comme la barre d’armature se situe au dessus de la nervure, son échauffement peut
être évalué avec le tableau 2.

Ainsi, on a pour la largeur totale d’une nervure :

● enrobage de la barre d’armature : 84,8 – (120 – 67) = 31,8 mm


● température atteinte après 1 h 1/2 de feu normalisé : 502,4 °C
● facteur de réduction pour la résistance de la barre d’armature : 0,6634
● résistance en traction par barre d’armature : 0,6634 × π × 102/4 × 500/1,0 ≈ 26052 N
● hauteur de la zone de compression du béton :
26 052/(0,85 × 0,89 × 30/1,3 × 207) = 7,21 mm ⬍ 10 mm
● valeur du bras de levier : 120 – 67 – 7,21/2 = 49,40 mm
● moment résistant positif Mfi,Rd+ : 26 052 × 49,40 = 1 286 855 Nmm ≈ 1,29 kNm
● capacité portante qfi,Rd : 1,29 × 8 / 2,52 = 1,65 kN/m
En comparant avec le moment positif sollicitant, on constate facilement que :

qfi,Rd = 1,65 kN/m > qd = 1,23 kN/m

Donc, cette solution permet d’assurer confortablement la stabilité au feu de la dalle


pour 1 h 1/2.

Vérification de la deuxième solution

Considérant la méthode B de la figure 3 et avec une épaisseur efficace de 84,8 mm, on a :

● échauffement de la barre d’armature : 272 °C < 300 °C


● facteur de réduction pour la résistance de la barre d’armature : 1,0
● résistance en traction par largeur d’une nervure : 1,0 × π × 72/4 × 500/1,0 × 207/150 = 26554 N

Construction Métallique, n° 4-2003


Rubrique TECHNIQUE ET APPLICATIONS 123

Pour tenir compte tenu du gradient de température, dans le calcul de la hauteur de la


zone de compression du béton, la partie inférieure de la dalle est divisée en plusieurs
tranches de 5 mm d’épaisseur. On obtient ainsi avec le tableau 7 :

TABLEAU 7
Calcul des résistances en compression pour une dalle mixte à l’incendie

Facteur de réduction Résistance en


Distance Epaisseur de la Température
pour la résistance en compression par largeur
x (mm) tranche (mm) (°C)
compression d’une nervure (N)
5 7,5 0.0000 0
10 5,0 738 0,2430 4933
11
15 5,0 681 0,3285 6669
20 5,0 627 0,4095 8314
25 5,0 571 0,4935 10019
Total de la résistance en compression 29935 > 26554

Il est donc évident que l’axe neutre est compris entre 20 et 25 mm de la face exposée de
la dalle mixte efficace.

Par un calcul précis, on arrive à un moment résistant négatif de 1,13 kNm.

Si l’on considère une dalle mixte continue avec des armatures uniquement sur appuis
(voir tableau 4), la stabilité au feu de cette dalle est assurée car on montre facilement
que la capacité portante de la dalle qfi,Rd = 1,45 kN/m > qd = 1,23 kN/m.

L’avantage de cette deuxième solution repose sur le fait qu’une même nappe de treillis
soudé assure l’anti-fissuration et la résistance contre l’incendie de la dalle.

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue
Construction Rubrique
Métallique
THÈSES

AVANT-PROPOS

La revue Construction Métallique publie un résumé de toutes les thèses écrites en langue
française dont le sujet concerne la Construction Métallique.
Cette rubrique vous permet de mieux vous informer sur les recherches concernant la
Construction Métallique et de vous donner les renseignements nécessaires pour vous
procurer les documents cités.
Nous sommes nous-mêmes très intéressés par toute information concernant les thèses
parues dans l’année.

Ziad AL KHATAB
École Doctorale Sciences pour l’Ingénieur de Clermont-Ferrand -
Spécialité : Génie Mécanique
Soutenue le 8 juillet 2003

Titre : Analyse de comportement des assemblages métalliques renforcés par contre-plaques


Approche numérique et validation expérimentale
Résumé : Le renforcement des assemblages poutre-poteau par contre-plaques représente un
grand intérêt par son faible coût et sa simplicité de réalisation. Des essais de labora-
toires ont récemment montré que le renforcement par des contre-plaques, boulonnées
contre les semelles du poteau en recouvrant au moins deux rangées de boulons dans la
zone tendue, peut prétendre concurrencer les raidisseurs traditionnels en terme de
rigidité initiale et de résistance et en particulier avec l’utilisation des boulons précon-
traints. Pourtant, ce mode de renforcement n’est admis dans l’Eurocode 3 qu’en terme
de résistance.
Peu utilisé en France actuellement, ce mode de renforcement nécessite des recherches
permettant de quantifier ses avantages en terme de comportement mécanique et d’éva-
luer l’approche actuelle de l’Eurocode 3. C’est l’objet de cette étude qui concerne suc-
cessivement l’analyse par éléments finis du « tronçon en té », l’une des composantes
principales des plaques. Ensuite, l’influence de la raideur du tronçon en té renforcé ou

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78471 Saint-Rémy-lès-Chevreuse Cedex


DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Tél.: 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38

Construction Métallique, n° 4-2003


126

non sur celle de l’assemblage en rotation est étudiée, ce qui permet de faire le passage
du tronçon en té, comme un élément de base représentant la zone tendue de l’assem-
blage, à l’assemblage tout entier.
Basé sur une analyse élasto-plastique en grand déplacements, notre modèle éléments
finis tridimensionnel, développé en utilisant le code de calcul Cast3m, prend en
compte le contact unilatéral non frottant entre éléments en présence. Ce modèle
montre une bonne capacité à représenter les résultats expérimentaux de différents
auteurs.
Une étude paramétrique de la sensibilité du comportement mécanique des tronçons
renforcés à différents paramètres tels que, l’épaisseur de la contre-plaque, la position
des boulons, la précontrainte et les défauts géométriques des semelles, permettent de
montrer que l’apport des contre-plaques en terme de rigidité est significatif si celles-ci
sont relativement épaisses et si les tronçons sont souples. Ainsi, une formule validée
sur la base des résultats de la modélisation numérique pour évaluer ce rapport est
proposée. Cette étude montre aussi que la formule alternative proposée par l’Euro-
code pour calculer la résistance des tronçons renforcés, donne des résultats satisfai-
sants en comparaison avec les résultats de la modélisation. Cependant, nous consta-
tons que le rapport entre les résistance des tronçons renforcés par contre-plaques et
ceux non renforcés est surestimé par l’Eurocode 3.
Enfin, nous confirmons numériquement la possibilité de modéliser l’assemblage
poutre-poteau entier par deux tronçons en té isolés dans la zone tendue pour une
semelle du poteau rigide ou flexible.

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue

Construction INFORMATIONS PRATIQUES


Métallique

STAGES DE FORMATION CONTINUE


CTICM 2004

FÉVRIER
BAS.01
Cycle Bases en Construction Métallique
Actions
Du 3 au 5 février 2004 – Danielle CLAVAUD – ✆ 01.30.85.20.57
Ce stage a pour objet de déterminer les charges appliquées sur les bâtiments courants puis de
les combiner selon les règles en vigueur.
A l’issue de ce stage, les participants sont capables d’appréhender les valeurs des charges
que doivent supporter les structures.

EC3/0
Cycle Eurocodes
Introduction à l’Eurocode 3
Les 10 et 11 février 2004 – Alain BUREAU – ✆ 01.30.85.20.65
L’objet de ce module est de présenter succinctement l’ensemble de la partie 1-1 de
l’Eurocode 3 (Règles générales et règles pour les bâtiments).
Il permet d’appréhender l’esprit du nouveau règlement et l’évolution par rapport aux règles
CM 66, et aussi d’acquérir une connaissance synthétique des vérifications aux ELU.

MARS
BAS.02/1
Analyse des structures (1)
Le 2 mars 2004 – Philippe BEGUIN – ✆ 01.30.85.20.67
Ce stage a pour objet de rappeler certaines notions de mathématiques et de résistance des
matériaux acquises au cours de la scolarité. Il peut être un préliminaire au stage BAS.02/2.
A l’issue de cette formation, les participants possèdent tous les outils théoriques de base
nécessaires à l’établissement de notes de calcul simples.

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78471 Saint-Rémy-lès-Chevreuse Cedex


DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Tél. : 01-30-85-25-00 - Télécopieur 01-30-52-75-38

Construction Métallique, n° 4-2003


128

BAS.02/2
Analyse des structures (2)
Les 3 et 4 mars 2004 – Philippe BEGUIN – ✆ 01.30.85.20.67
Ce stage aborde, de manière simple, les méthodes d’analyse des structures isostatiques et
hyperstatiques.
A l’issue de cette formation, les participants sont capables de déterminer les sollicitations
qui agissent dans les divers éléments d’une structure.

BAS.02/3
Analyse des structures (3)
Le 5 mars 2004 – Philippe BEGUIN – ✆ 01.30.85.20.67
Ce stage aborde les méthodes d’analyse des structures hyperstatiques en 3D suivant les
méthodes des forces et des déplacements. Il peut être un approfondissement du stage
BAS.02/2.
A l’issue de cette formation, les participants sont capables de mettre en œuvre et
d’interpréter les calculs sur ordinateur.

10.01
Cycle Initiation
Initiation à la construction métallique
Les 9 et 10 mars 2004 – Dominique SEMIN – ✆ 01.30.85.55.31
Ce stage a pour objectif de faire mieux connaître et appréhender les technologies de la
construction métallique.
Il s’adresse à l’ensemble des acteurs de la construction qui ne pratiquent pas encore la
construction métallique.

EC3/1
Cycle Eurocodes
Eurocode 3 – Résistance ultime des sections
Du 16 au 18 mars 2004 – Alain BUREAU – ✆ 01.30.85.20.65
A l’issue de ce module, le stagiaire doit être capable de vérifier une section selon les règles
de l’Eurocode 3 - Partie 1-1.
Ce module s’ouvre sur un exposé des indispensables notions de plasticité qui sont à la base
de la résistance ultime des sections dites « compactes ».
De nombreuses applications pratiques sont proposées tout au long de ce stage.
Les connaissances acquises au cours de ce module sont indispensables pour suivre les
modules 2 et 3.

EC4/0
Cycle Eurocodes
Introduction à l’Eurocode 4
Du 23 au 25 mars 2004 – Philippe BEGUIN – ✆ 01.30.85.20.67 et Daniel BITAR – ✆ 01.30.85.25.15
L’objet de ce stage est de présenter les notions relatives aux constructions mixtes orientées
essentiellement vers des applications pour le bâtiment.
Après la définition du concept des états limites, l’exposé traite successivement des ouvrages
de poutres mixtes et des connections, puis des poteaux mixtes et des dalles collaborantes.

Construction Métallique, n° 4-2003


129

BAS.03
Application des règles CM
Du 29 mars au 1er avril 2004 – Dominique SEMIN – ✆ 01.30.85.55.31
Ce stage traite de l’étude et de l’application des règles de conception et calcul des structures
en acier (CM 66 et Additif 80).
A l’issue de cette formation, les participants sont capables de concevoir et dimensionner les
éléments d’une structure (structure principale, structures secondaires, contreventements).

Pour tout renseignement contacter :


le service Formation – Tél. 01 30 85 20 75 – Fax 01 30 85 25 11 – formation@cticm.com

Avis aux internautes


Retrouvez les informations du Cticm et de la construction métallique sur nos sites
www.cticm.com et www.construction-metal.com. Nous avons à cœur, par une mise à
jour régulière, d’en faire un outil d’information et d’échanges vivant et performant.
Nous vous encourageons également à visiter le site du Syndicat de la Construction
Métallique de France qui vient de voir le jour : www.scmf.com.fr
L’Union des métalliers et l’Institut de développement de l’inox (ID-Inox) signalent le
nouveau site www.inox-batir.com dédié aux architectes et tous donneurs d’ordre du
bâtiment.

Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez contacter


Danielle CLAVAUD – ☎ 01.30.85.20.57
ou
Véronique CHAUVEAU – ☎ 01.30.85.20.75
Fax 01.30.85.25.11

Construction Métallique, n° 4-2003


Revue
Construction
Métallique
INFORMATIONS PRATIQUES

PUBLICATIONS CTICM

PUBLICATIONS DISPONIBLES AU CTICM

BROCHURES – Extraits de la revue Construction Métallique

Additif 80 - Règles de calcul des constructions en CTICM 1981 34 p.


acier

Méthodes de calcul aux états limites des structures CTICM 1973 610 p.
à barres

Manuel pour le calcul en plasticité des construc- CTICM 1978 540 p.


tions en acier

La réglementation américaine pour les construc- CTICM 1980 94 p.


tions en acier

Recommandations pour le calcul et l’exécution des CTICM 1970 1973 35 p.


chemins de roulement de ponts roulants. Trois par- 1976
ties

Recommandations pour la vérification à la fatigue CTICM 1987 32 p.


des structures en acier – CECM n° 43

Recommandations pour le choix et les conditions CTICM 1998 15 p.


d’utilisation des boulons précontraints et non pré-
contraints

Construction Métallique, n° 4-2003


132

Calcul d’une poutre mixte acier-béton partiellement CTICM 1999 30 p.


enrobée, compte tenu d’une exigence de résistance
R90 au feu ISO

Recommandations sur le calcul des structures de CTICM 2000 28 p.


mâts d’éclairage de grands espaces

EUROCODES

EUROCODE 3 – DAN – (Structure acier) AFNOR 1992

EUROCODE 4 – DAN – (Structure mixte acier-béton) AFNOR 1994

COLLECTION CTICM

Assemblages flexionnels en acier selon l’Eurocode 3 Collectif 1997 272 p.


Projet Européen

Planchers à bacs collaborants J. D. ANTROPIUS 1995 176 p.

La résistance des matériaux – Les principes et Y. LESCOUARC’H 1995 199 p.


méthodes – Tome 1 Ph. BEGUIN

La résistance des matériaux – Les exercices corri- Y. LESCOUARC’H 1996 95 p.


gés – Tome 2 Ph. BEGUIN

Initiation au calcul d’un bâtiment à structure en Y. LESCOUARC’H 1997 117 p.


acier
Exécution des assemblages soudés en construction P. MACQUET 2000 83 p.
métallique
Logiciels de calcul de structure en construction S. BARAKA 2000 80 p.
métallique : Guide d’utilisation C. FIMBEL-FILLATRE
Ph. LEQUIEN
Mesures de sécurité incendie dans les silos : Guide D. JOYEUX 2000 80 p.
d’application S. BARAKA
Évolution de la réglementation vent D. CLAVAUD 2000 196 p.
Étude comparée d’un bâtiment industriel A. LEPONT
P. LEQUIEN
H. RABY
Passage aux nouvelles règles européennes concer- P. LEQUIEN 2000 98 p.
nant les actions sur les façades – Guide informatif

Recommandations pour la conception en fatigue IIW-IIS 2000 111 p.


des assemblages et des composants soudés

Construction Métallique, n° 4-2003


133

OUVRAGES

Les pieds de poteaux articulés en acier Y. LESCOUARC’H 1982 163 p.

Les pieds de poteaux encastrés en acier Y. LESCOUARC’H 1988 219 p.

Assemblages de sections creuses circulaires sous CIDECT 1991 68 p.


chargement statique prédominant

Assemblages de sections creuses rectangulaires CIDECT 1993 100 p.


sous chargement statique prédominant

Stabilité des structures en profils creux CIDECT 1992 57 p.

Poteaux en profils creux soumis à l’incendie CIDECT 1994 92 p.

Poteaux en profils creux remplis de béton sous sol- CIDECT 1996 66 p.


licitations statiques et sismiques

Utilisation de profils creux de construction dans les CIDECT 1996 159 p.


applications mécaniques

Structures tubulaires en architecture CIDECT 1994 128 p.

Guide de dimensionnement pour la fabrication, CIDECT 1999 171 p.


l’assemblage et le montage des structures en profils
creux
Fiches d’informations relatives à la résistance au CECM N° 82 1999 12 p.
feu

Calcul en plasticité des structures Y. LESCOUARC’H 1983 177 p.

Manuel de calcul selon l’Eurocode 4 des bâtiments CECM N° 96 2000 213 p.


contreventés en ossature mixte acier-béton

Bâtiments multi-étagés en acier – Parking CECM N° 84 2000 16 p.

Conception et calcul des assemblages mixtes des CECM N° 109 2003 240 p.
bâtiments

Pour tout renseignement complémentaire contacter


Béatrice CHATELLIER – ☎ 01.30.85.20.77
ou
Élisabeth MAILLOT – ☎ 01.30.85.20.76
Fax 01.30.85.25.11

Construction Métallique, n° 4-2003


Recommandations aux auteurs
pour la présentation des manuscrits

1. – TEXTES
Les textes d’articles présentés à la revue « Construction Métallique » seront adressés à la rédaction sous forme
de fichier informatique accompagnée de sa version papier.
La présentation doit faire apparaître nettement les divisions de l’article, leur hiérarchie et leurs correspon-
dances. Une numérotation décimale des chapitres, sous-chapitres et paragraphes est souhaitable.
Le titre doit être significatif et représentatif du contenu de l’article. Il ne doit pas comporter plus de
60 caractères.
En tête des articles doivent figurer : la date de l’envoi, les noms, prénoms, titres et qualités des auteurs.
Il est souhaitable que le texte de tout article comporte une partie finale formulant les conclusions et indiquant, le
cas échéant, les possibilités d’applications pratiques. On séparera des conclusions les remerciements éventuels.

2. – FORMULES
Les formules insérées dans le texte seront clairement présentées, de façon que nul doute ne puisse sub-
sister en ce qui concerne les notations et symboles utilisés, ainsi que les indices et les exposants.
Les formules dactylographiées doivent être soigneusement contrôlées par les auteurs pour éviter les fautes de
frappe. La présentation peut être complétée à la main, de façon très lisible, pour les symboles ou les signes.
Une attention particulière est nécessaire pour éviter toute confusion des symboles, par exemple entre 1, l et I ou
entre zéro et la lettre o.
Pour les articles comportant de nombreuses notations, une liste des symboles utilisés doit apparaître en début de
texte.

3. – FIGURES
Chaque figure aura son numéro, avec renvoi dans le texte et, le cas échéant, sa légende.
Les dessins seront sur papier blanc (sorties originales d’ordinateur ou disquettes) ou sur papier calque. Les dimen-
sions des originaux fournis doivent être choisies en tenant compte du fait qu’ ils seront réduits à 50 %
pour le clichage et que la largeur des figures dans le texte imprimé ne pourra pas dépasser 8 ou 17 cm, selon
qu’elles seront placées sur une ou deux colonnes. Les notations et les textes insérés dans les figures doivent être
aisément lisibles après réduction. La hauteur des caractères ainsi réduits ne devra pas être inférieur à
1,5 mm.
Les photographies doivent être tirées sur papier blanc glacé.

4. – RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les références bibliographiques seront citées dans l’ordre d’apparition dans le texte. Ces références seront
complètes et devront comporter les informations suivantes :
– nom(s) de (ou des) auteur(s)
– titre de la publication
– support de la publication (nom du journal, de la revue ou de l’ouvrage, numéro de référence, année de paru-
tion).

5. – RÉSUMÉS

Tout article doit être accompagné d’ un résumé aussi succinct que possible (10 à 15 lignes dactylographiées).
Il est nécessaire que les auteurs fournissent également, la traduction de ce résumé en anglais.
construction Certificat d’inscription à la Commission Paritaire
métallique des Publications et Agences de Presse n° 80812

Directeur de la publication Michel Lucas Imprimerie Nouvelle – 45800 Saint-Jean-de-Braye – 407037D


Dépôt légal – 4e trimestre 2003

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