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Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.

SESSION 2.1 : MISE EN OEUVRE DES PROCEDURES D'AUDIT

Aperçu de la session

Cette session marque la première étape de la phase d'exécution. Elle consiste à mettre en
œuvre les procédures d’audit prévues, modifiées si nécessaire au cours de l’audit, et à en
évaluer les résultats.

Objectif de la session

La session vise à permettre aux participants d'appliquer les différentes procédures d'audit
pour leur permettre de se prononcer sur les assertions d'audit.

Plan de la session

La présente session s'articulera autour des points suivants :

- la réalisation des tests de contrôle;


- la réalisation des contrôles de substance;
- l’utilisation des travaux de tiers ;
- la mise en œuvre des procédures d'audit assisté par ordinateur;
- la mise en œuvre des procédures d'audit dans des situations spécifiques.

I. REALISATION DES TESTS DE CONTROLE

L'auditeur effectue des tests des contrôles en vue de confirmer l'évaluation préliminaire
des contrôles clés sur lesquels il entend fonder ses travaux. Les tests des contrôles
servent à déterminer si ces contrôles clés ont fonctionné de manière permanente et
efficace tout au long de la période examinée. Si les tests des contrôles confirment que ces
derniers ont fonctionné en permanence et de manière efficace pendant la période
examinée, ces contrôles peuvent être considérés comme fiables. Dans ce cas, l'auditeur
pourra réaliser des audits de détail minimale.

S'il s'avère que ces contrôles n'ont pas été mis en œuvre de manière continue et efficace
tout au long de la période visée, l'auditeur réévalue l'approche d'audit et accroître
l'étendue des audits de détail à réaliser.

Les techniques généralement utilisées pour tester les contrôles clés sont l'observation et
la demande d'informations, l'inspection et le contrôle arithmétique, voire une
combinaison de ces techniques.

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Contrôle - Audit de la fiabilité Audit de conformité


arithmétique - Vérification de l’exactitude arithmétique Réexécution de calculs relatifs à des
des comptes et des rapports budgétaires demandes, des aides, etc.
- Vérification, le cas échéant, de
l’exactitude de la consolidation ainsi que
de l’élimination des opérations intragroupe
- Contrôle arithmétique des engagements
hors bilan

Analyse (à Analyses et rapprochement des comptes Analyse des constatations résultant


l’exception de et/ou des soldes des travaux des auditeurs internes et
la revue Analyse des mouvements significatifs par d’autres auditeurs
analytique) compte Analyse du cadre juridique, des
engagements juridiques et
budgétaires, de l’éligibilité et des
procédures de passation des marchés
Réexécution Réexécution d’opération déjà
contrôlées/auditées
Inspection - Examen de toutes les modalités apportées Bien matériels
aux règles comptables Contrats
- Vérifications de détail portant sur des Demandes
engagements, des paiements, et certains Rapports de contrôle ex ante et ex post
postes du bilan Rapports d’audit (internes et externes)
- Vérification de l’exécution des paiements- Rapports de suivi
à savoir que les opérations sélectionnées Pièces justificatives, par exemple
ont été comptabilisées correctement et que factures, documents relatifs aux
les paiements correspondants ont été marchés publics, analyses
effectués en faveur du bénéficiaire coûts/avantages, registres des animaux
désigné, pour le montant correct et selon la et registre sur l’épandage de fumier,
procédure règlementaire registre des bénéficiaires et des
- Suivi des rapports du service d’audit parcelles agricoles
interne (SAI) et de la structure d’audit
interne de la DG Budget relatifs à la
fiabilité des comptes
- Examen des rapports concernant les
engagements restant à liquider
- Vérification de la correspondance entre
bilan d’ouverture de l’exercice en cours et
bilan de clôture de l’exercice précédent
- Vérification de la cohérence du bilan et
du compte de résultat économique avec la

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balance générale des comptes


- Contrôle de la cohérence de l’information
sectorielle avec le compte de résultat
économique
- Vérification de l’exactitude de
l’enregistrement et de l’évaluation des
préfinancements et des
factures/déclarations de coûts non payées
à la fin de l’exercice et des garanties
correspondances reçues.
- Contrôle des opérations de séparation des
exercices (notamment des charges à payer)

Demande - Demande d’informations auprès de la Demande d’informations auprès de la


d’informations direction et des agents de l’entité auditée direction et des agents de l’entité
et de - Envoi de demandes de confirmation des auditée
confirmation soldes bancaires Envoi de demandes de confirmation
- Envoi de demandes de confirmation des des soldes bancaires
créances Envoi de demandes de confirmation
des créances

Observation Contrôle sur place

II. REALISATION DES TESTS DE SUBSTANCE

Les tests de substance peuvent être regroupés dans les deux grandes familles suivantes :

- les tests de détail;


- les procédures analytiques.

A. Les tests de détail

L’objectif des tests de détails est de vérifier un solde de compte ou une information à
fournir en examinant les éléments probants relatifs au solde de compte afin de déterminer
si ce dernier ne contient aucune inexactitude importante.

Les tests de détail consistent en des procédés conçus de manière à réunir des éléments
probants qui corroboreront un montant figurant dans les états financiers. Ces procédés
sont utilisés pour obtenir des éléments probants au sujet de certaines assertions comme
l'existence, l'exactitude et la valeur.

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Les catégories de tests de détail sont les suivantes :

- inspection physique des actifs ;


- confirmation auprès de tiers ;
- réexécution et reprise des calculs;
- observation;
- demande d'informations ou prise de renseignement

Inspection physique des actifs

L'inspection des actifs consiste à examiner physiquement les actifs. Elle peut fournir des
éléments probants fiables quant à l'existence des actifs, mais pas nécessairement quant
aux droits et obligations de l'entité ou quant à la valeur des actifs. L'inspection de divers
articles en stock se fait généralement lors de l'observation du dénombrement des stocks.

Exemples : L’inventaire et l’arrêté de caisse constituent des moyens pertinents de


contrôle des actifs.

Confirmation auprès de tiers

Les éléments probants que l’auditeur recherche au moyen de contrôles de substance, dont
la confirmation auprès de tiers peut faire partie, doivent être d’autant plus fiables et
pertinentes que le risque d’anomalie significative évalué par l’auditeur est élevé. La
confirmation auprès de tiers est la procédure visant à collecter et à évaluer des éléments
probants par l’obtention d’une déclaration directement auprès d'un tiers, en réponse à une
demande d'informations sur un point spécifique adressée par l'auditeur.

Ces éléments probants, ajoutés à ceux obtenus grâce à d’autres procédures d'audit,
peuvent contribuer à réduire le risque estimé à un niveau suffisamment faible pour être
acceptable.

Exemples : Les confirmations auprès de tiers sont souvent utilisées pour confirmer les
éléments suivants:

• les soldes bancaires, les prêts, les garanties et les autres informations
communiquées par les banques;
• les comptes bancaires ouverts dans le cadre des régies d'avances (par exemple
dans les délégations);
• les montants détenus par des intermédiaires financiers à la fin de l'exercice;
• les soldes de comptes clients ou de comptes fournisseurs.

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Pour certaines assertions, ces confirmations peuvent apporter des éléments probants,
mais pour d’autres pas. L'auditeur doit tenir compte de l'objectif visé par la confirmation,
à savoir de(s) (l')assertion(s) à tester en particulier.

Pour mettre en œuvre cette procédure, l'auditeur doit:

 déterminer quelles informations il convient de faire confirmer et adapter les


demandes de confirmation externe aux assertions spécifiques visées;
 sélectionner les tiers. L'auditeur s'assure, lorsque cela est possible, que la
demande de confirmation est adressée à une personne qui a la connaissance et
l'autorité pour fournir l'information, et évalue si certains tiers peuvent être enclins
à répondre de façon non objective à une demande de confirmation;
 formuler les demandes de confirmation. Pour formuler la demande de
confirmation, l'auditeur prend en compte les facteurs susceptibles d'affecter la
fiabilité des confirmations, par exemple la forme de la demande, la nature de
l'information à confirmer et le type d'informations que les personnes interrogées
sont en mesure de confirmer facilement (par exemple des opérations individuelles
plutôt que le solde de toutes les opérations enregistrées dans un compte);
 communiquer avec les tiers, à savoir envoyer lui-même les demandes de
confirmation et s'assurer qu'elles sont adressées au bon destinataire et qu'elles
contiennent une indication précisant que les réponses doivent lui être retournées
directement, afin de minimiser la possibilité d'interception et d'altération des
demandes de confirmation ou des réponses et donc d'augmenter la fiabilité des
informations probantes obtenues;
 évaluer les éléments probants obtenus, en tenant compte des réponses, des
absences de réponse et des divergences.

Enfin, l'auditeur apprécie si les résultats de la procédure de confirmation auprès de tiers,


associés à ceux de toute autre procédure d’audit appliquée, fournissent des éléments
probants suffisants, pertinents et fiables concernant l'assertion contrôlée, ou s'il est
nécessaire de mettre en œuvre des procédures d'audit supplémentaires.

Réexécution et reprise des calculs

La réexécution s'entend de notre exécution indépendante, manuellement ou à l'aide de


l'interrogation de fichiers, de procédures ou de contrôles initialement mis en œuvre dans
le cadre du contrôle interne de l'entité (par exemple, la reprise du classement par
échéance des créances).

La reprise des calculs consiste à vérifier l'exactitude mathématique des documents ou des
livres. La répétition des calculs est une méthode appropriée pour tester les

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multiplications (par exemple, multiplication des unités physiques par les prix ou les coûts
unitaires, ou des heures travaillées par les taux horaires), la totalisation de certaines
données comptables et différentes charges à payer (par exemple, les intérêts à payer).

Lorsque l’auditeur conçoit des tests de détail, il doit déterminer les méthodes appropriées
pour sélectionner des échantillons à des fins de tests, afin de recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés pour répondre aux objectifs des tests de détail.

Observation

L'observation consiste à examiner visuellement l'exécution d'un processus ou d'une


procédure par d'autres personnes. L'observation fournit des éléments probants quant à
l'exécution d'un processus ou d'une procédure, mais elle comporte des limites du fait
qu'elle ne vaut que pour le moment où elle a lieu et aussi du fait qu'une personne qui se
sait observée peut modifier sa façon d'exécuter la procédure ou le processus dans le but
faire croire que l’opération est conforme.

L'observation fournit des éléments probants concernant la validité d'éléments tels que :

- Les actifs comptabilisés (les stocks, par exemple) ;


- La masse salariale comptabilisée (existence réelle des employés percevant les
sommes décaissées) ;
- Les activités d'exploitation, telles que les processus de fabrication (validité des
méthodes d'évaluation des stocks).

Demande d'informations ou prise de renseignements

La prise de renseignements consiste à chercher à obtenir des renseignements auprès de


personnes bien informées, ayant des responsabilités financières ou non, dans l'entité ou à
l'extérieur de celle-ci. La prise de renseignements est un procédé largement utilisé tout au
long de l'audit et qui sert souvent de complément à l'application d'autres procédés. Elle
peut aller des demandes officielles envoyées par écrit aux questions verbales posées de
façon officieuse. L'évaluation des réponses reçues fait partie intégrante du processus de
prise de renseignements.

L’auditeur met en œuvre d'autres procédures d'audit, qui s'ajoutent à la prise de


renseignements, afin de réunir des éléments probants suffisants et appropriés. La prise de
renseignements ne fournit habituellement pas à elle seule des éléments probants
suffisants pour détecter une inexactitude importante au niveau des erreurs potentielles.
La prise de renseignements n'est pas non plus suffisante à elle seule pour évaluer
l'efficacité du fonctionnement des contrôles.

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La corroboration des éléments probants obtenus au moyen de la prise de renseignements


revêt souvent une importance particulière. Toutefois, dans le cas des demandes de
renseignements au sujet des intentions de la direction, les informations disponibles à
l'appui des intentions de la direction peuvent être limitées. En pareil cas, le fait de
comprendre dans quelle mesure la direction a donné suite dans le passé à ses intentions
déclarées au sujet des actifs ou des passifs, les raisons avancées par celle-ci pour justifier
le choix d'une ligne de conduite particulière et sa capacité de suivre une ligne de conduite
déterminée peuvent fournir des informations pertinentes concernant les intentions de la
direction.

En tout état de cause, les objectifs d'audit et les tests à effectuer par l'auditeur doivent
porter sur les cycles comptables, notamment le cycle :

- achats ou approvisionnement;
- décaissements;
- salaires et personnel;
- ventes et des encaissements;
- stocks;
- immobilisations;
- trésorerie;
- revenus.

1. Le cycle Achats ou Approvisionnement

a. Les objectifs spécifiques visés par les auditeurs

Les objectifs de contrôle visés doivent être les suivants :

- les achats inscrits concernent des biens et des services reçus, et répondent
aux besoins de l’entreprise (réalité) ;
- tous les achats sont inscrits (intégralité) ;
- les achats sont inscrits à leur valeur exacte (mesure-exactitude) ;
- les achats sont inscrits en temps opportun (moment) ;
- les achats sont bien classés (classement).

b. Les tests de contrôle à effectuer par les auditeurs

Les auditeurs vont :

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- examiner le journal des achats, le grand livre et le fichier mouvements


des comptes fournisseurs pour y relever les montants importants ou
inhabituels (réalité) ;
- examiner les documents de référence pour en vérifier le caractère
raisonnable et l’authenticité (factures des fournisseurs, bordereaux de
réception, bon de commande, et demandes d’approvisionnement)
(réalité);
- comparer les achats de marchandises dans le fichier maître d’inventaire
permanent (réalité) ;
- examiner les immobilisations corporelles acquises (réalité) ;
- comparer les bordereaux de réception avec le journal des achats
(intégralité) ;
- comparer les factures de fournisseurs au journal des achats (intégralité);
- comparer les opérations inscrites au journal des achats avec les factures
des fournisseurs, les bordereaux de réception et les autres documents de
référence (mesure) ;
- vérifier l’exactitude arithmétique des factures des fournisseurs
(mesure) ;
- comparer l’affectation aux comptes des factures de fournisseurs avec le
plan comptable (classement) ;
- comparer les dates des bordereaux de réception et des factures
fournisseurs avec les dates d’inscription au journal des achats
(moment) ;
- s’assurer du maintien à l’actif d’immobilisations amorties encore en
service ;
- vérifier que les matériels hors service, disparus, détruits, sont sortis de
l’actif ;
- s’assurer en cas d’achat d’un bien contre reprise d’un autre bien ancien
que la valeur de reprise n’est pas venue en diminution de la valeur du
bien neuf figurant en comptabilité ;
- vérifier que les travaux de réparations qui accroissent la valeur d’un
bien ou prolongent sa durée ont été immobilisés ;
- s’assurer que les biens à immobiliser n’ont pas été enregistrés dans les
comptes de charge ;
- valider les dotations aux amortissements ;
- valider les achats et cessions d’immobilisations et calculer les plus ou
moins-values ;
- établir le tableau de passage des amortissements d’une année à une
autre.

2. Le cycle Décaissements

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a. Objectifs de l'audit des opérations

Les objectifs de contrôle visés doivent être les suivants :

- les décaissements inscrits correspondent à des biens et à des services


réellement reçus (réalité) ;
- tous les décaissements sont inscrits (intégralité) ;
- les décaissements sont inscrits à leur valeur exacte (mesure) ;
- les décaissements sont bien classés (classement) ;
- les décaissements sont inscrits en temps opportun (moment).

b. Les tests de contrôle à effectuer par les auditeurs

Les auditeurs vont :

- examiner le journal des décaissements, le grand livre et le fichier des


comptes fournisseurs pour y relever les montants élevés ou inhabituels
(réalité) ;
- retracer les chèques oblitérés dans le journal des achats et y vérifier le nom
du bénéficiaire et le montant (réalité) ;
- examiner les pièces justificatives dans le cadre des tests relatifs aux achats
(réalité) ;
- rapprocher les décaissements inscrits et les décaissements au relevé
bancaire (preuve des décaissements) (intégralité) ;
- comparer les chèques oblitérés avec les inscriptions correspondantes au
journal des achats et au journal des décaissements (exactitude) ;
- comparer l’affectation aux comptes des factures des fournisseurs et du
journal des achats avec le plan comptable (classement) ;
- comparer les dates des chèques avec les dates d’inscription au journal des
décaissements (moment) ;
- pointer les acomptes de l’impôt sur les sociétés ;
- valider la TVA collectée.

3. Le cycle Salaires et Personnel

Le contrôle de ce cycle sera effectué à l’aide des fiches de paie, des


déclarations sociales, des contrats de prêts, des contrats de travail, la grille de
salaire et les textes sur les avantages au personnel, des avis à tiers détenteurs, etc.

a. Les objectifs de l'audit des opérations

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Les objectifs visés doivent être les suivants :

- les salaires inscrits dans les comptes portent sur le travail réellement effectué
par des vrais employés (réalité) ;
- toutes les opérations relatives aux salaires sont inscrites (intégralité) ;
- les opérations relatives aux salaires sont calculées à partir d’un taux de
rémunération adéquat ;
- les retenues sont bien calculées (exactitude) ;
- les opérations relatives aux salaires sont bien ventilées (classement) ;
- les opérations relatives aux salaires sont inscrites en temps voulu, c’est-à-dire
au cours de la bonne période (moment) ;
- la gestion du personnel se fait conformément aux prescriptions du Code du
Travail et tous les autres textes en la matière (conformité avec les textes).

b. Les tests de contrôle à appliquer

Les auditeurs vont :

- examiner le journal des salaires, le grand-livre et le registre des salaires


pour y relever les montants élevés et inhabituels (réalité) ;
- comparer les opérations provenant du journal des salaires aux dossiers du
service des ressources humaines pour déterminer si les employés étaient
réellement au service de l’entreprise durant la période couverte par la paie
(réalité) ;
- comparer les chèques oblitérés avec les inscriptions au journal des salaires
et comparer le nom, le montant et la date (réalité) ;
- examiner les chèques oblitérés pour vérifier l’endossement (réalité) ;
- comparer les chèques oblitérés avec les dossiers du personnel (réalité) ;
- rapprocher les décaissements inscrits dans le journal des salaires et les
décaissements inscrits sur le relevé bancaire du compte salaires
(intégralité) ;
- faire la preuve du rapprochement bancaire (intégralité) ;
- comparer les taux de rémunération avec la Convention collective, avec
l’approbation du Conseil d’Administration ou avec une autre source
(exactitude) ;
- reprendre les calculs des salaires bruts (exactitude) ;
- vérifier les retenues à la source en les comparant avec les textes appropriés
(exactitude) ;
- reprendre les calculs relatifs aux salaires nets (exactitude) ;

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- comparer le montant inscrit sur les chèques oblitérés avec celui inscrit dans
le journal des salaires (exactitude) ;
- comparer la ventilation de la charge avec le plan comptable (classement) ;
- comparer la date d’inscription des chèques dans le journal des salaires avec
la date inscrite sur les chèques (moment) ;
- comparer la date des chèques avec la date à laquelle ils ont été honorés par
la banque (moment) ;
- s’assurer que les avances au personnel ont bien été portées au débit du
compte 42 et non au compte 66 (classement) ;
- vérifier que parmi les bénéficiaires des avances au personnel ne figurent
pas les gérants et administrateurs (conformité) ;
- vérifier que tous les salaires et avantages en nature sont déclarés
(intégralité) ;
- faire des confirmations auprès du personnel ;
- vérifier que les plus hauts salaires sont raisonnables (valeur).

4. Le cycle Ventes et Encaissements

a. Les objectifs de l'audit des opérations

Les auditeurs vont examinés :

- les encaissements enregistrés se rapportent à des fonds véritablement reçus


par l’entreprise (réalité) ;
- les encaissements sont enregistrés dans le journal y afférent (intégralité) ;
- le montant des dépôts correspond au montant des encaissements
(exactitude) ;
- les opérations d’encaissement sont classées de manière appropriée
(classement) ;
- les encaissements sont enregistrés aux dates appropriées (moment).

b. Les tests de contrôle à effectuer

Les auditeurs vont :

- examiner les journaux et les fichiers de mouvements pour repérer les


opérations et les montants inhabituels (réalité) ;
- faire l’examen d’un échantillon de rapprochements quotidiens d’une part, et
l'audit de la concordance avec les reports et le relevé bancaire, d’autre part
(réalité) ;

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- obtenir la liste préalable des encaissements, établir un lien entre les


montants et les données du journal des encaissements et procéder à l'audit
des noms, des montants et des dates (intégralité) ;
- faire la comparaison de la liste préalable des encaissements avec la copie
du bordereau de dépôt et procéder à l'audit des noms, des montants et des
dates (intégralité) ;
- examiner la liste préalable visant à déterminer si la classification des
comptes est appropriée (classement) ;
- établir un lien entre le total du journal des encaissements et les données du
relevé bancaire et vérifier le délai entre l’encaissement et le dépôt
(moment).

5. Le cycle Stocks

Le cycle des stocks et de l’entreposage se compose de deux systèmes distincts


mais étroitement liés, l’un comprenant le mouvement matériel des biens et l’autre les
coûts qui leur sont associés. Au déplacement des stocks dans l’entreprise, il doit exister
des contrôles adéquats tant sur le déplacement physique que sur les coûts qui leur sont
associés.

a. Les objectifs de l'audit

Les objectifs visés doivent être les suivants :

- les stocks sont exacts tels qu’ils sont inscrits sur les fiches d’inventaire
(inventaire périodique, procédures d’achat respectées) ;

- la comptabilité reflète l’ensemble du stock de l’entité (bordereaux de


réception pré-numérotés, personnes indépendantes pour les
inventaires) ;

- Les stocks sont dénombrés avec exactitude et évalués conformément


aux procédures de l’entité ;

- les approvisionnements et les livraisons de stock sont autorisés.

b. Les tests de contrôle à effectuer

Les auditeurs vont, notamment :

- s’assurer qu’un inventaire est effectué en fin d’année ;

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- vérifier le listing des stocks après inventaire ;


- s’assurer que les procédures mises en place permettent une saisie
exhaustive des mouvements physiques des stocks qui appartiennent à
l’entreprise (y compris les stocks hors magasin) ;
- s’assurer que le stock est valorisé par la méthode P.E.P.S (F.I.F.O) ou la
méthode du coût moyen pondéré ;
- s’assurer que le complément d’amortissement dû à la réévaluation n’est pas
compris dans le stock ;
- rechercher les produits anciens et obsolètes pour dépréciation éventuelle ;
- calculer le taux de rotation des stocks ;
- calculer les délais de règlement à partir des déclarations de TVA ;
- valider les bons de livraison et de réception ;
- apprécier le système d’inventaire permanent ;
- examiner les procédures d’inventaire physique ;
- faire des demandes de confirmation des stocks détenus par les tiers et
analyser les écarts éventuels ;
- faire un test de audit de la prise en compte des résultats d’inventaire,
notamment :
 rapprocher les résultats d’inventaire (fiche) avec le listing des
stocks ;
 analyser et expliquer les écarts.
- faire des tests de démarcation (cut-off) notamment :
 les mouvements des stocks avant et après la clôture ;
 les liens avec les comptes clients et les comptes fournisseurs.
- identifier la nature des coûts pris en compte dans les stocks ;
- rapprocher le solde du listing des stocks avec les soldes comptables
correspondants ;
- identifier les périodes de production normale ou de sous-activité ;
- faire un pricing test (test de la valorisation), notamment :
 recalculer le coût unitaire des articles en stocks ;
 retracer le coût aux factures d’achats ;
 examiner les écarts par rapport au coût standard.
- faire un NRV test (test de la valeur nette de réalisation) en calculant la
valeur nette de réalisation par article et en comparant cette valeur avec le
coût unitaire.
- sur les provisions, les auditeurs vont identifier la nature des provisions
(désuétude, péremption, avaries, etc.) et vérifier la consistance des
méthodes utilisées.

S’agissant particulièrement des provisions, les auditeurs devront :

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- rechercher la réalité du risque, vu l’éventualité de la charge ;


- apprécier l’échéance de la charge ou du risque ;
- vérifier les calculs ;
- vérifier la déductibilité de chaque provision au passif ;
- vérifier que les provisions pour risques et charges sont appuyées de
justificatifs prouvant qu’à la date de leur constitution, tous les éléments de
preuve de risque étaient réunis ;
- vérifier que toutes les provisions sont passées et que les reprises sont
effectuées.

6. Le cycle Immobilisations

Les auditeurs vont :

- vérifier les soldes d’ouverture avec les comptes de l’exercice précédent ;


- s’assurer du caractère réel de l’immobilisation à savoir qu’elle n’a pas un
caractère de charge ;
- passer en revue les comptes de charges et confirmer qu’aucun élément qui
aurait dû être comptabilisé en immobilisation n’a été passé en charge ;
- obtenir le tableau de mouvements (bruts, amortissements et provisions et
nets) des immobilisations ;
- rapprocher les mouvements de l’exercice avec les pièces justificatives
correspondantes ;
- vérifier que les acquisitions en fonds de commerce, toutes les redevances
de brevets, de licences et autres actifs incorporels ont été dûment
enregistrés et comptabilisés en profit sur la bonne période ;
- s’assurer que la durée de l’amortissement de l’immobilisation est inférieure
à 20 ans ; délai à partir duquel elle tombe dans le domaine public dans le
cas où l’entreprise a acquis un brevet ;
- vérifier que les amortissements ont été calculés de manière croissante et sur
une durée compatible avec la nature de chaque catégorie ;
- en cas de cession en cours d’exercice, vérifier le calcul des plus-values ou
moins-values et leur traitement fiscal.

a. Audit des immobilisations corporelles : Contrôles spécifiques

i. Réalités des existants

- vérifier l’existence physique des actifs importants ;


- identifier physiquement l’existant et vérifier l’inscription sur les
fichiers ;

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- rapprocher le fichier des immobilisations et les comptes


d’immobilisations.

ii. Acquisitions de l’exercice

- se faire présenter la liste des acquisitions de l’exercice ;


- rapprocher les réalisations et les prévisions ;
- rapprocher les totaux des listes des mouvements de l’exercice des comptes
du grand-livre ;
- examiner les pièces justificatives des acquisitions de l’exercice d’une
valeur supérieure à une certaine somme ;
- vérifier que la valeur brute immobilisée correspond au prix d’achat
augmenté des frais accessoires, hormis la TVA ;
- s’assurer que la TVA n’a pas été récupérée indûment ou des biens exclus
du droit à déduction ;
- au cas où il y a production des immobilisations par l’entreprise, s’assurer
que les coûts imputés sont corrects.

iii. Cessions

- vérifier les principales cessions de l’exercice avec les documents


justificatifs (acte notarié, facture, autorisation, encaissement du prix, etc.) ;
- vérifier que la valeur brute et les amortissements ont été sortis des comptes
et des fichiers ;
- s’assurer que les plus ou moins-values dégagées sont comptabilisées
correctement ;
- vérifier le reversement de la TVA.

iv. Solde à la clôture

- vérifier les additions des tableaux de mouvements ;


- rapprocher les soldes à la clôture avec les comptes de la balance.

v. Distinction des charges et des immobilisations

 s’assurer que les sommes concernant les comptes d’entretien ou de


réparation n’ont pas été comptabilisées au compte d’immobilisations.

vi. Terrains, agencements et aménagements de terrain

Audit de la propriété :

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- demander les titres fonciers ;


- demander les certificats de non-hypothèques pour l’ensemble des
terrains.

7. Le cycle trésorerie

a. Les composantes et les objectifs du cycle de trésorerie

i. Les composantes

Elles sont :
- la caisse ;
- les chèques à encaisser ;
- les comptes bancaires (comptes courants) ;
- les découverts bancaires ;
- les dépôts à terme.

ii. Les objectifs d’audit

Les objectifs d’audit liés à ce cycle sont :

- l’intégralité : toutes les opérations sont enregistrées ;


- l’exactitude : toutes les opérations sont enregistrées à leur juste montant ;
- l’existence : les opérations sont effectives (effectivité des liquidités, des
décaissements, etc.) ;
- le cut-off (démarcation) : les opérations sont rattachées au bon exercice ;
- la valorisation : le paiement du bon montant ;
- les droits et obligations : l’existence de liens juridiques pour toutes les
opérations ;
- la présentation : présentation effective dans les états financiers.

iii. Les travaux d’audit à effectuer

Les auditeurs vont effectuer les tests ci-après :

- la confirmation bancaire ;
- les rapprochements bancaires ;
- le cut-off ou démarcation (transactions avant et après la clôture) ;
- la revue des relevés de banques ;
- le décompte physique de caisse ;

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-16


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

- les intérêts revenus sur dépôts à terme (test).

Le test des rapprochements bancaires va consister pour les auditeurs à:

- retracer les soldes au relevé bancaire et dans les livres comptables ;


- retracer les items en suspens aux relevés bancaires y relatifs ;
- obtenir des explications sur les raisons des vieux items en suspens.

8. Le cycle revenus

a. Les composantes et les objectifs d’audit du cycle des revenus

i. Les composantes du cycle revenus

S’agissant de l'audit de ce cycle comptable, les principaux comptes qui intéressent


l’équipe d'audit sont :

- les comptes clients ;


- les comptes fournisseurs ;
- les comptes fournisseurs débiteurs ;
- les comptes produits à recevoir ;
- les comptes ventes ;
- les comptes autres débiteurs et débiteurs divers ;
- le compte TVA créditeur.

ii. Les objectifs d’audit

Les objectifs d’audit qui peuvent être visés par les vérificateurs sont :

- l’intégralité ;
- l’exactitude ;
- la réalité ou l’existence ;
- la démarcation ou cut-off ;
- la valorisation ;
- les droits et obligations ;
- la présentation des informations.

b. Les travaux d’audit à effectuer

Les auditeurs vont effectuer les tests ci-après :

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-17


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

- le rapprochement des soldes ;


- faire les tests de détails des comptes clients (confirmation, procédures
alternatives) ;
- faire l’évaluation de la provision pour créances douteuses (voir s’il n’ya
pas de fraudes s’agissant de son évaluation) ;
- faire un test de démarcation (dernières et premières livraisons et note
d’avoir) ;
- faire la revue des soldes créditeurs ;
- faire la confirmation directe des comptes clients et débiteurs notamment
par :
 la sélection des soldes des comptes clients ;
 les procédures de confirmation ;
 l’examen des écarts (les différences entre la confirmation et le
montant déclaré) ;
 les procédures alternatives (en cas d’absence de réponse à la
demande de confirmation) ;
 l’évaluation des erreurs ;
 l’analyse des causes des écarts de confirmation notamment : les
ventes non comptabilisées dans la bonne période
(rattachement), les retours de marchandises, les paiements
émis mais non reçus, plusieurs comptes pour un même client,
la compensation des soldes (celle-ci est prohibée), les cas
litigieux ;
 les procédures d'audit alternatives : règlements subséquents par
le client, bons de commande client ou contrats, documents
d’expédition des marchandises, factures envoyées au client,
correspondances avec le client ;

L’équipe d'audit va également mesurer l’efficacité du recouvrement : un niveau élevé des


débiteurs peut indiquer une conjoncture économique difficile, des ventes à des clients
fictifs, des encaissements non inscrits, des problèmes de démarcation.

B. Les procédures analytiques

Les procédures analytiques, compte tenu de leur complexité, ont été développées à la
session 2.3.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-18


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

III. UTILISATION DES TRAVAUX DE TIERS

Au cours de la phase d’examen de l’audit, l’auditeur peut utiliser les travaux d’un autre
auditeur, d'un audit interne (y compris les structures d’audit interne et le service d’audit
interne) ou d’un expert qu’il a désigné.

Les travaux réalisés par des tiers peuvent être utilisés pour fournir une partie des
éléments probants jugés nécessaires pour atteindre les objectifs d’audit, ce qui permet de
réduire l’ampleur des travaux devant être réalisés par l'équipe. Le principe fondamental
étant que s’il entend se fonder sur les travaux de tiers, l’auditeur doit s’assurer que ces
travaux fournissent des éléments probants suffisants et appropriés, et dont le rapport
coût/efficacité est satisfaisant pour les besoins de l'audit.

Les rapports établis par des tiers peuvent également permettre de corroborer les
constatations ou les conclusions de l’auditeur, ou de les remettre en question. Dans ce
dernier cas, l’auditeur doit examiner les divergences, s’assurer des éléments probants
recueillis par ses soins, examiner de nouveau si son analyse et son interprétation des
éléments probants étaient judicieuses, et documenter clairement toute divergence
subsistante.

Les principales décisions et conclusions concernant l’utilisation des travaux réalisés par
des tiers doivent être documentées dans les dossiers de travail.

Ces trois types de tiers (les autres auditeurs, les auditeurs internes et les experts) sont
traités séparément ci-après.

A. Utilisation des travaux d'un autre auditeur

Selon la norme ISSAI 1600 « l’objectif de l’auditeur, lorsqu'il utilise les travaux d'un
autre auditeur, est de déterminer leur incidence sur son propre audit »

En général, il faut entendre par «autres auditeurs», tous les intervenants publics ou privés
appelés à porter un jugement d'auditeur professionnel sur des systèmes, des opérations
et/ou des comptes.

Lorsqu’il utilise les travaux d’autres auditeurs, l’auditeur doit:

 apprécier l’indépendance et l’objectivité de l’autre auditeur;


 tenir compte de la compétence professionnelle de l’autre auditeur au regard de la
tâche d’audit;
 tenir compte de l’étendue des travaux de l’autre auditeur;

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-19


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

 comparer l’avantage qui peut être retiré de ces contrôles à leur coût;
 mettre en œuvre des procédures afin de réunir des informations probantes
suffisantes et appropriées attestant que les travaux de l’autre auditeur répondent
aux objectifs de la Cour, dans le cadre de
 l’audit concerné (ce qui peut nécessiter l'accès aux documents de travail de l’autre
auditeur);
 examiner les constatations significatives de l’autre auditeur lors de l’analyse et de
l’interprétation des résultats de ces travaux.

Lorsque ces constatations ont une incidence significative sur l’opinion, l’auditeur de la
Cour doit s'en entretenir avec les autres auditeurs et déterminer s’il est nécessaire qu’il
effectue lui-même d’autres tests d’audit.

B. Prise en considération de la fonction d'audit interne

Selon la norme ISSAI 1610 « l’objectif de l’auditeur externe est de prendre


connaissance de la fonction d’audit interne et de déterminer si les activités de celle-ci
sont utiles pour la planification et l’exécution de son propre audit et, dans l’affirmative,
de définir leur incidence sur les procédures qu’il met en œuvre. »

Lorsqu’il acquiert une connaissance du contrôle interne, l’auditeur externe doit


également acquérir une connaissance de la fonction d'audit interne, notamment de sa
position dans l’organisation et de l’étendue de ses responsabilités.

1. Préliminaires à l'utilisation des travaux de l'audit interne

Lorsqu’il envisage d’utiliser les travaux de l’audit interne, y compris du service d’audit
interne (ou des structures d’audit interne de la Commission), l’auditeur doit examiner les
aspects suivants, en tenant compte de l'importance relative et des risques associés, ainsi
que du caractère subjectif des éléments probants :

- l’objectivité et les compétences techniques du personnel de l’audit interne ;


- le degré de conscience professionnelle dont il fait preuve ;
- l’incidence de toute pression exercée par la direction sur l’audit interne.

2. Utilisation des travaux de l'audit interne

Lorsqu’il utilise les travaux de l’audit interne, l’auditeur externe doit mettre en œuvre des
procédures permettant d’en évaluer le caractère adéquat, en tenant compte de l’étendue
des travaux et en examinant si l’évaluation qu’il a faite de la fonction d’audit interne
reste valable. L’auditeur externe apprécie en particulier si :

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-20


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

- les personnes effectuant les travaux disposent des compétences et de l’expertise


requises ;
- les travaux sont supervisés, passés en revue et documentés ;
- les informations probantes recueillies sont suffisantes ;
- pertinentes et fiables ;
- les conclusions dégagées sont appropriées et si les rapports établis sont conformes
aux travaux réalisés ;
- les exceptions et les points inhabituels relevés par l’audit interne ont été
correctement traités.

Dans le cas d'audits financiers

L’auditeur doit :

- prendre contact avec la fonction d'audit interne concernée lors de la phase de


planification de l'audit, pour vérifier si l'audit interne a programmé ou réalisé des
tests d'audit spécifiques relatifs aux comptes, le but étant d'éviter les cas de double
emploi et d'augmenter l'efficience de l'audit ;
- assurer le suivi des rapports élaborés par la structure d'audit interne s’agissant de
la fiabilité des comptes (par exemple en matière de rapprochement et d'apurement
des comptes), afin d'évaluer les risques potentiels mis au jour et les mesures
correctrices prises (ou à prendre).

Service d'audit interne

L’auditeur doit :

- se procurer et examiner le programme de travail du service d'audit interne relatif à


l’exercice concerné afin d'évaluer si les résultats de certains de ses audits peuvent
être pris considération, ce qui permettrait d'éviter des chevauchements ;
- revoir les rapports élaborés par le service d'audit interne sur certains aspects des
comptes, le cas échéant, et examiner dans quelle mesure l'entité auditée a pris les
mesures nécessaires pour suivre les recommandations formulées ;
- examiner si le service d'audit interne a prévu ou non d'allouer des ressources pour
coopérer avec l’équipe d’audit dans l'exécution de travaux d'audit relatifs aux
comptes annuels. Dans l'affirmative, l'auditeur supervisera les travaux du service
d'audit interne, afin de s'assurer qu'ils sont compatibles avec ses propres travaux,
et il en validera les résultats.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-21


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

Dans le cas d'audits de la conformité :

S'agissant de la structure d'audit interne, l'auditeur doit, au terme de l'exercice, évaluer


les travaux d'audit interne réalisés dans la mesure où ils sont pris en considération lors de
l'élaboration de la déclaration du directeur général relative à l'exercice concerné.

En outre, les audits de conformité peuvent porter sur le rôle du service d'audit interne et
de la structure d'audit interne en tant que composantes des systèmes de contrôle interne
de l'entité auditée, en vue d'analyser les progrès réalisés par rapport aux années
antérieures en ce qui concerne l'aptitude de ces systèmes à traiter les risques de non-
conformité.

Par exemple, l'examen relatif au service d'audit interne et à la structure d'audit interne
peut porter sur la planification et la mise en œuvre de leur programme de travail compte
tenu des risques qu’ils ont évalués et des priorités qu'ils ont définies.

C. Utilisation des travaux d'un expert désigné par l’auditeur

La norme ISSAI 1620 « les objectifs de l’auditeur sont les suivants:

• déterminer s’il convient ou non d’utiliser les travaux d’un expert qu’il a désigné,
et dans l’affirmative ;
• déterminer si ceux-ci sont adéquats au regard des besoins de l'audit. »

Il est fait appel à des experts pour mettre à la disposition de l’équipe d’audit les
connaissances ou les compétences techniques nécessaires à la réalisation des objectifs
d’audit.

1. Conditions de désignation des experts et d’utilisation de leurs travaux

La sélection des experts et l’attribution des contrats sont soumises tant aux règles de
fonctionnement de l’ISC, ainsi qu’à la disponibilité des fonds.

2. Préliminaires à l’utilisation d'un expert désigné par l’auditeur

Si l’ISC ne dispose pas des compétences techniques nécessaires, elle doit déterminer s’il
convient de recourir aux services d’un expert et, par suite :

- évaluer si l’expert possède les aptitudes, la compétence et l’objectivité nécessaires


(y compris l’absence de conflits d’intérêts) au regard des besoins de l’audit ;

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-22


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

- comprendre suffisamment le domaine spécialisé de l’expert pour pouvoir


déterminer la nature, l’étendue et les objectifs des travaux à réaliser et en évaluer
le caractère adéquat ;
- convenir, par écrit, de la nature, de l’étendue et des objectifs des travaux à
réaliser, des rôles de l’expert et de l’auditeur, ainsi que des modalités de
communication entre les deux parties, y compris l'établissement d’un éventuel
rapport.

3. Évaluation du caractère adéquat des travaux de l’expert

Une fois recruté et mis à la disposition de l’équipe, les auditeurs doivent évaluer le
caractère adéquat des travaux de l’expert au regard des besoins de l’audit, y compris:

- la pertinence et le caractère raisonnable des constatations de l’expert et leur


concordance avec les autres éléments probants ;
- si cela est important pour l’utilisation que l’auditeur fait des travaux de l’expert, la
pertinence et le caractère raisonnable des hypothèses et des méthodes utilisées par
l’expert ainsi que l’exhaustivité, la pertinence et l’exactitude des données de base.

Si les auditeurs estiment que les travaux de l’expert ne sont pas adéquats, ils doivent
s’entendre avec lui sur la réalisation de travaux supplémentaires, ou mettre en œuvre
d'autres procédures d’audit appropriées.

4. Référence à l’expert désigné dans le rapport de l’auditeur

Le rapport publié après l’accomplissement d’une tâche d’audit à laquelle a participé un


expert demeure un rapport de l’ISC. Le rôle de l’expert est, d’une manière générale,
d’aider l’équipe d’audit à accomplir ses travaux, celle-ci demeurant responsable de
l’établissement d’une opinion d’audit et de sa présentation à l’ISC.

Ainsi, lorsqu’il établit une opinion d’audit non modifiée (dite «favorable»), l’auditeur ne
doit pas faire référence aux travaux de l’expert. Cependant, lorsque la référence au
travail d’un expert désigné par l’auditeur est nécessaire pour la compréhension d’une
modification apportée à l’opinion de l’auditeur, celui-ci doit préciser dans son rapport
que cette référence ne réduit en rien sa responsabilité quant à l’opinion d’audit exprimée.

5. Confidentialité

Les experts auxquels l’ISC fait appel sont tenus d’observer des règles de confidentialité.
Les auditeurs travaillant avec des experts doivent se familiariser avec ces dispositions

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-23


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

(telles qu’elles figurent dans le statut des fonctionnaires et dans les décisions de la Cour)
et être prêts à les expliquer aux experts en cas de besoin.

IV. MISE EN ŒUVRE DES PROCEDURES D'AUDITS ASSISTEES PAR


ORDINATEUR

Les Techniques de audit informatiques (TVI) également connues sous le concept de


techniques d’audit assisté par ordinateur (TAAO), sont des outils et des techniques
informatiques qui permettent aux auditeurs d'accroître leur productivité dans la collecte
des éléments probants en exploitant la puissance et la vitesse de l'ordinateur. Les TAAO
ont la capacité d'améliorer la gamme et la qualité des résultats d’audit et enquête sur la
fraude. Ils sont aujourd'hui devenus une partie intégrante du processus global d'audit.

Les TAAO peuvent fournir des tests de contrôle efficaces et des procédures de fond où il
n'ya pas de documents d'entrée ou une piste d'audit visible, ou lorsque la population et les
tailles d'échantillon sont très grandes. Pour ce faire, l’auditeur utilise un éventail de
techniques et d’outils pour automatiser les procédures d'essai dans le but d’évaluer les
contrôles, d'obtenir des preuves et d'analyser des données. L'auditeur peut utiliser des
TAAO seulement en tant que partie intégrante de l’ensemble du travail d'audit pour
recueillir des preuves d'audit indépendante. Les TAAO fournissent un moyen d’accéder
et d'analyser les données pour un objectif de audit prédéterminée et de faire le rapport
des résultats d'audit en mettant l'accent sur la fiabilité des enregistrements produits et
maintenus dans le système.

Pour effectuer les tests de contrôle en utilisant les TAAO, l’auditeur doit suivre des
étapes essentielles. Il doit ainsi :

- déterminer au départ l’erreur ou la fraude recherchée de façon à pouvoir identifier


le paramètre de l'application TAAO à mettre en œuvre pour y arriver ;
- identifier les fichiers spécifiques ou des bases de données à examiner ;
- s’assurer du contenu et de l'accessibilité des fichiers et des données de l'entité ;
- comprendre la relation entre les tables de données lorsqu’une base de données doit
être examinée ;
- s’entendre avec les utilisateurs et les services informatiques, le cas échéant, à
propos des copies des tables de base de données ou des fichiers utiles à l'audit et
circonscrire l’extraction des données pour la période appropriée, y compris celle
qui ne serait pas couverte par le mandat de audit mais qui s’avère utile pour les
résultats recherchés ;
- identifier le personnel ayant les aptitudes nécessaires pour participer à la
conception et l'application des TAAO ;

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-24


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

- affiner les estimations des coûts et avantages pour éviter de se lancer dans des
recherches qui ne donneraient pas de résultats probants suffisants ;
- veiller à ce que l'utilisation des TAAO soient bien documentée ;
- exécuter l'application des TAAO (importer les données dans le logiciel et les
analyser selon ses fonctionnalités les plus adaptées) ;
- évaluer les résultats (notamment dans un tableau).

V. MISE EN ŒUVRE DES PROCEDURES D'AUDIT DANS DES


SITUATIONS SPECIFIQUES

5.1. Les estimations comptables

La norme ISSAI 1540 stipule que " l'objectif de l'auditeur est de recueillir des éléments
probants suffisants, pertinents et fiables pour vérifier que les estimations comptables et
les informations fournies dans les états financiers les concernant sont raisonnables dans
le contexte du référentiel comptable applicable."

Le terme «estimation comptable» désigne l’évaluation approximative du montant d’un


élément, en l'absence d’un moyen précis pour le mesurer.

Les principales estimations comprennent, entre autres, les montants des pensions, les
charges à payer, les provisions, les passifs éventuels et les prévisions de recettes
(recouvrements).

La direction est responsable de l’élaboration des estimations comptables figurant dans les
états financiers. Il peut s’agir d’estimations simples (par exemple le calcul de la
provision pour charges locatives à payer) ou complexes (l'estimation d'une provision
pour stocks à rotation lente ou pour stocks excédentaires). Elles sont souvent effectuées
dans des conditions d'incertitude quant à l'issue des événements et nécessitent un
jugement de la part de la direction. En conséquence, les estimations peuvent engendrer
un risque d'anomalie significative. L'auditeur peut estimer que ce risque est important et
qu'il requiert une attention toute particulière.

L'auditeur doit définir et mettre en œuvre des procédures d'audit afin de collecter des
informations probantes suffisantes et appropriées sur le caractère raisonnable ou non des
estimations comptables effectuées par l'entité au regard des circonstances et, lorsque cela
est requis, sur le caractère approprié de la présentation d'informations à cet égard. Ces
informations probantes seront souvent difficiles à collecter et moins convaincantes que
celles disponibles dans d'autres domaines; l'auditeur devra donc exercer son jugement
lorsqu’il appréciera le caractère suffisant et approprié des informations probantes
disponibles.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-25


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

Lorsqu'il met en œuvre des procédures d'évaluation des risques, l'auditeur doit acquérir
une connaissance des exigences en matière d’estimations comptables, de la manière dont
la direction recense les événements à la base de ces estimations, du processus suivi par la
direction pour établir ces estimations, ainsi que de l'examen des résultats des estimations
de l'exercice précédent.

Lorsqu’il détecte des risques d'anomalie significative puis les évalue, l'auditeur doit
évaluer le degré d'incertitude et la possibilité de parti pris concernant les estimations, et
ensuite déterminer si des risques significatifs y sont liés.

L'auditeur doit:

 déterminer si les méthodes suivies pour procéder aux estimations comptables ont
été appliquées de façon cohérente;
 déterminer s'il est nécessaire d'avoir recours aux travaux d'un expert de son choix;
 tester l'efficacité du fonctionnement des contrôles pertinents;
 déterminer une fourchette pour apprécier l'estimation de la direction.

S’agissant des estimations qui engendrent des risques significatifs, l'auditeur doit en
outre apprécier les hypothèses de remplacement envisagées par la direction, vérifier si les
hypothèses retenues sont raisonnables et, le cas échéant, évaluer si la direction a
l'intention de mener des actions spécifiques.

Lorsque l'auditeur juge que la direction n’a pas levé de manière adéquate l'incertitude
relative aux estimations qui engendrent des risques importants, il doit établir une
fourchette lui permettant d’évaluer le caractère raisonnable de l’estimation.

L'auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction concernant le caractère


raisonnable des hypothèses importantes qu'elle a retenues pour établir les estimations
comptables.

L'auditeur doit évaluer si les estimations et les informations y afférentes sont


raisonnables ou si elles sont erronées.

5.2. Événements postérieurs aux travaux d’audit

La norme ISSAI 1560 stipule que " les objectifs de l'auditeur sont de :

• recueillir des éléments probants suffisants, pertinents et fiables pour déterminer si


les événements survenus entre la date des états financiers et la date de son

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-26


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

rapport et ayant une incidence significative sur les états financiers ont fait l’objet
d’un traitement approprié dans les états financiers;
• traiter de manière appropriée les événements dont il a eu connaissance après la
date de son rapport et qui ont une incidence significative sur les états financiers."

Les événements postérieurs aux travaux d'audit sont des événements favorables ou
défavorables qui :

 surviennent entre la date du bilan et la date du rapport de l'auditeur; ou sont


découverts après la date du rapport de l’auditeur, mais avant celle de la
publication des états financiers; ou
 sont découverts après la date de publication des états financiers.

Les événements inclus dans l’une de ces catégories peuvent soi contribuer à fournir des
informations probantes relatives aux situations existantes à la date du bilan (si ces
informations sont significatives, un ajustement des comptes est nécessaire) soit être
révélateurs de situations apparues après la date du bilan (si ces informations sont
significatives, elles doivent être présentées dans les comptes).

Les mesures que devra prendre l’auditeur différeront selon que l’une ou l’autre des
périodes susmentionnées est en cause. Dans le premier cas, l’auditeur est tenu
d’appliquer des procédures d’audit pour détecter ce type d’événements, tandis que dans
les deux autres, il ne doit prendre des mesures que s’il a connaissance d’événements
postérieurs à ses travaux d’audit. Chaque cas de figure est expliqué ci-après.

Événements survenant entre la date du bilan et la date du rapport de l'auditeur

S'agissant des événements survenus entre la date du bilan et celle de son rapport et
susceptibles de nécessiter l'ajustement des états financiers ou la présentation
d'informations dans ceux-ci, l'auditeur doit mettre en œuvre des procédures d'audit
destinées à recueillir des éléments probants suffisants et appropriés confirmant que ces
événements ont été relevés.

L'auditeur n'est cependant pas tenu de procéder à un examen permanent de tous les
éléments pour lesquels les procédures d’audit ont déjà permis de parvenir à des
conclusions satisfaisantes.

Les procédures d'audit doivent être mises en œuvre à une date aussi proche que possible
de la date du rapport de l'auditeur et tenir compte de l'évaluation des risques effectuée par
ce dernier.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-27


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

Bien qu’elles dépendent du temps écoulé depuis la dernière mission d'audit, elles
comprennent généralement :

 l’examen des procédures définies par la direction pour s'assurer que les
événements postérieurs ont bien été relevés;
 la lecture des procès-verbaux des réunions des responsables de la gouvernance
organisées après la date du bilan;
 la consultation des états financiers intermédiaires les plus récents de l'entité, des
budgets, des prévisions de trésorerie et des autres rapports de la direction y
afférents;
 des demandes d'information adressées à la direction afin de savoir si des
événements postérieurs susceptibles d'avoir une incidence sur les états financiers
sont survenus.

Lorsque l’auditeur relève des événements qui ont une incidence significative sur les états
financiers, il doit déterminer si ces événements ont été correctement pris en compte et
s’ils ont été communiqués de façon appropriée dans les états financiers.

Faits dont l'auditeur prend connaissance entre la date de son rapport et celle de la
publication des états financiers

S'agissant des faits dont il prend connaissance entre la date de son rapport et celle de la
publication des états financiers, l'auditeur n'est pas tenu de mettre en œuvre des
procédures d'audit ou de procéder à une quelconque demande d’informations relatives
aux états financiers après la date de son rapport. Au cours de la période s'écoulant entre
la date du rapport de l'auditeur et celle de la publication des états financiers, c’est à la
direction qu’il incombe de signaler à l'auditeur les faits susceptibles d'avoir une
incidence sur ces derniers.

Lorsque l'auditeur a connaissance, après la date de son rapport mais avant celle de la
publication des états financiers, d'un fait susceptible d'avoir une incidence significative
sur ces derniers, il doit s’entretenir de ce problème avec la direction, déterminer s'il
convient d’apporter une modification aux états financiers et si la direction effectuera
cette modification.

Si la direction modifie les états financiers, l'auditeur applique les procédures d'audit
nécessaires et établit un nouveau rapport sur les états financiers modifiés. La date du
nouveau rapport ne sera pas antérieure à la date d'approbation des états financiers
modifiés et, en conséquence, la période couverte par les procédures d'audit
susmentionnées devra s’étendre jusqu'à la date du nouveau rapport de l'auditeur.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-28


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

Si la direction ne modifie pas les états financiers, alors que l'auditeur considère qu'une
modification s'impose et qu’il n’a pas encore remis son rapport à l'entité, l'auditeur doit
formuler une opinion avec réserve ou une opinion défavorable. Si, par contre, il a déjà
délivré son rapport à l'entité, l'auditeur avise la direction ou, le cas échéant, les
responsables de la gouvernance, de ne pas communiquer ce rapport ni les états financiers
à des tiers. Si les états financiers sont malgré tout publiés par la suite, l'auditeur doit
prendre les mesures nécessaires pour éviter que des tiers ne s’appuient sur son rapport,
en soumettant la question au Service juridique de son ISC.

Faits découverts après la date de publication des états financiers

Dans le secteur public, les états financiers ne peuvent plus être modifiés après leur
publication et le rapport de l'auditeur ne peut être publié une seconde fois. Dès lors, après
la date de publication des états financiers, l'auditeur n'est pas tenu de procéder à une
quelconque demande d’informations concernant ces derniers. Si toutefois, après la date
de publication des états financiers, l’auditeur a connaissance d'un fait qui existait à la
date de son rapport et qui aurait pu le conduire à une modification de son rapport s’il
avait été connu à cette même date, l'auditeur doit vérifier si le fait en cause doit être
communiqué aux parties prenantes, par exemple dans un rapport adressé à l’autorité de
décharge.

5.3. Les parties liées

Une partie est liée à une entité si l’essence de leur relation, et non uniquement sa forme
juridique, répond aux critères suivants:

a. directement ou indirectement par le truchement d’un ou de plusieurs


intermédiaires, la partie:

• a la capacité de contrôler l’entité, ou est contrôlée par elle, ou est soumise à un


contrôle conjoint au même titre que l’entité, le contrôle étant le pouvoir de
décider des politiques financières et opérationnelles d’une entité afin de tirer des
avantages de ses activités;
• exerce une influence notable sur l’entité, c’est-à-dire a le pouvoir de participer
aux décisions portant sur les politiques financières et opérationnelles d’une
entité, sans toutefois contrôler ces politiques;

b. la partie est une entreprise associée de l’entité – sur laquelle cette dernière a une
influence notable, mais qui n’est ni contrôlée par l’entité, ni une coentreprise de
celle-ci.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-29


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

Responsabilités de la direction

Les opérations entre parties liées comprennent un transfert de ressources ou d'obligations


entre des parties liées, qu'un prix soit facturé ou non. Les opérations entre parties liées
excluent toute opération avec une autre entité qui n’est une partie liée que par le fait de
sa dépendance économique à l’égard de l’entité présentant les états financiers ou de
l’administration dont celle-ci fait partie. De nombreuses opérations avec des parties liées
sont conclues dans le cadre normal des activités et ne comportent pas de risque plus
élevé que des opérations avec des parties non liées.

La direction est responsable de l'identification et de la déclaration des parties liées et des


opérations avec celles-ci, y compris de la mise en œuvre des contrôles internes
permettant de garantir que ces opérations sont correctement repérées dans le système
d’information et mentionnées dans les états financiers.

Responsabilités de l’auditeur

Les Normes ISSAI 1260 et ISSAI 1265 stipulent que " les objectifs de l'auditeur sont de:

- fournir en temps voulu aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise


des observations d’audit pertinentes pour ces personnes au regard de leur
responsabilité;
- communiquer de façon appropriée à la direction ou aux personnes constituant le
gouvernement d’entreprise les faiblesses du contrôle interne pertinent pour
l’audit qu'il a relevées au cours de celui-ci et qui, selon son propre jugement
professionnel, sont suffisamment importantes pour mériter leur attention."

A cet effet, l’auditeur a l’obligation de mettre en œuvre des procédures pour détecter et
évaluer les risques d’anomalies significatives ou de non-conformité qui résultent du fait
que l’entité n’a pas correctement comptabilisé ou communiqué les opérations ou soldes
avec les parties liées, ni présenté des informations concernant les relations avec celles-ci.
L’auditeur est également tenu de mettre en œuvre des procédures permettant de répondre
à ces risques.

L’auditeur doit être informé de l’existence de parties liées et d’opérations entre celles-ci,
car:

 elles peuvent être soumises à une obligation de déclaration dans les états
financiers;
 les éléments probants recueillis auprès de parties non liées présentent
généralement un degré de fiabilité plus élevé;

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-30


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

 ce type de relations peut exposer une entité à des risques auxquels elle ne serait
pas exposée normalement;
 les opérations de ce type peuvent être motivées par des raisons telles qu'une
fraude éventuelle.

Éléments à prendre en considération lors de la réalisation de l’audit

En réponse aux risques évalués, l’auditeur met en œuvre des procédures d’audit
appropriées permettant de tenir compte du risque que présentent les relations et les
opérations avec des tiers. Si, au cours de son audit, l’auditeur découvre des opérations
significatives qui n’entrent pas dans le cadre normal des activités, il doit s’informer pour
savoir si elles ont été conclues avec des tiers et réunir des éléments attestant que ces
opérations ont été approuvées. Il peut s’agir, par exemple, d’opérations:

 effectuées à des conditions commerciales anormales ou ne semblant être justifiées


par aucune raison opérationnelle logique;
 dont la substance diffère de la forme;
 enregistrées d’une manière inhabituelle, ou non enregistrées;
 nombreuses ou impliquant un montant significatif avec certains clients ou
fournisseurs.

De plus, l’auditeur doit rester attentif aux informations indiquant l’existence potentielle
de relations et d’opérations avec des parties liées que la direction n’aurait pas détectées,
notamment en examinant les confirmations bancaires et juridiques et les procès-verbaux
des réunions des responsables de la gouvernance. En l’occurrence, l’auditeur demande à
la direction de mettre au jour les opérations avec les parties liées nouvellement
identifiées, demande pourquoi les contrôles mis en place n’ont pas permis de les repérer
ni de les déclarer, et met en œuvre des procédures d’audit supplémentaires.

Déclaration des relations et des opérations avec des parties liées

Le référentiel d’information financière de l’OHADA imposant de déclarer l’existence de


parties liées lorsqu'existe une situation de contrôle, l’auditeur doit recueillir des éléments
probants suffisants, pertinents et fiables indiquant si les opérations détectées auxquelles
participent des parties liées sont dûment enregistrées et déclarées. Il doit également
évaluer si les parties liées ou les opérations avec celles-ci peuvent faire en sorte que
l'image des comptes ne soit pas fidèle ou que les opérations soient trompeuses.

L’auditeur doit obtenir une déclaration écrite de la direction, confirmant:

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-31


Mise en œuvre des procédures d'audit Session 2.1

 qu’elle a communiqué à l’auditeur l’identité des parties liées et toutes les relations
et opérations avec celles-ci dont elle a connaissance;
 qu’elle a correctement comptabilisé ces opérations et qu’elle a fourni les
informations concernant celles-ci et les relations avec les parties liées.

Déclaration des relations et des opérations avec des parties liées

Si l'auditeur ne parvient pas à recueillir des informations probantes suffisantes,


pertinentes et fiables sur les parties liées et les opérations avec celles-ci, ou s’il conclut
que ces informations n'ont pas été correctement déclarées dans les états financiers, il doit
modifier le contenu de son opinion d’audit en conséquence.

Atelier sur l'audit financier Notes du participant 2.1-32

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