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SESSION 1.3 :
LE SEUIL DE SIGNIFICATION ET LE RISQUED’AUDIT
Aperçu de la session
La norme ISA 320 stipule que : « l’objectif d’un audit d’états financiers est de permettre
à l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis,
dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable
applicable. Le caractère significatif doit être pris en compte lorsque l’auditeur :
De plus, la norme ISA 200 stipule que : « l’auditeur doit planifier et effectuer l’audit
pour réduire le risque d’audit à un niveau faible acceptable répondant aux objectifs d’un
audit ».
À ce stade, l’auditeur doit établir et déterminer les deux paramètres primordiaux qui ont
une incidence clé sur la stratégie d’audit, à savoir, le seuil de signification et le risque
d’audit.
Objectif de la session
Plan de la session
- le seuil de signification ;
- le risque d’audit ;
I. LE SEUIL DE SIGNIFICATION
A. Définition
Quand une anomalie (ou le cumul des anomalies) est suffisamment significative pour
changer ou influencer la décision d'une personne informée, on peut considérer qu’une
anomalie significative s’est produite. En dessous de ce seuil, l’anomalie est considérée
comme non significative.
Par exemple, s'il est établi que la décision d'un groupe d'utilisateurs des états financiers
serait influencée par une anomalie de 1000 000 FCFA dans les états financiers, l'auditeur
planifiera la mission pour détecter toute anomalie excédent ce montant, ou bien le cumul
des petites anomalies qui pourrait dépasser ce montant.
Le caractère significatif est souvent expliqué, dans les référentiels comptables, comme
suit :
des anomalies sur des utilisateurs individuels, dont les besoins peuvent varier
considérablement, n'est pas pris en considération.
Il est important de noter que le caractère significatif est déterminé par l’auditeur en se
basant sur sa perception des besoins des utilisateurs. Dans l’application de son jugement
professionnel, il est raisonnable pour l'auditeur de présumer que les utilisateurs :
Quant aux anomalies, elles peuvent résulter de plusieurs facteurs et être basées sur les
éléments suivants :
De façon générale, le seuil de signification doit être considéré comme une notion relative
plutôt qu’une notion absolue. Ainsi, le niveau du caractère significatif (ou seuil de
signification) n'est pas un chiffre absolu. Il représente une zone grise entre ce qui n’est
pas très probablement significatif et ce qui est fort probablement significatif. En
conséquence, l’évaluation de ce qui est significatif est toujours une question de jugement
professionnel. Dans certaines situations, un point nettement inférieur au seuil de
signification peut être jugé comme étant significatif en fonction de la nature du poste ou
des circonstances liées à l’anomalie. Enfin, une série d’éléments non significatifs
pourrait bien devenir significative lorsque lesdits éléments sont regroupés ensemble.
A titre d’illustration, une erreur d’un montant donné peut être importante pour une petite
entité en fonction de son budget, tandis que le même montant peut être dérisoire pour une
grande structure. De même, une erreur d’un montant donné peut être importante pour une
entreprise de petite taille au regard de son chiffre d’affaires, tandis que le même montant
peut être considéré comme dérisoire pour une entreprise de grande taille.
Lorsque l’auditeur exprime une opinion positive sur les états financiers, cela signifie que
ces états ne renferment pas d’erreurs importantes ou significatives. Aussi, l’auditeur doit-
il mentionner dans son rapport les informations importantes, parce que pertinentes et
utiles pour la prise de décision par les différents destinataires et utilisateurs des états
financiers audités.
Il faut noter que des facteurs qualitatifs peuvent également influer sur le seuil de
signification. En effet, certains types d’inexactitudes sont probablement de plus grande
importance que les autres pour quelques utilisateurs même si les montants en cause sont
identiques. Ainsi l’on considère généralement les montants impliquant la fraude ou un
acte illégal comme plus important que les erreurs involontaires d’un montant égal. De ce
point de vue, les fraudes et les actes illégaux reflètent une absence d’honnêteté ou de
fiabilité de la direction ou des autres personnes impliquées.
De plus, dans certains cas, des anomalies de valeurs relativement peu élevées pourraient
avoir des incidences significatives sur les états financiers. Par exemple, un paiement
illégal d'un montant négligeable ou le non-respect d'une exigence réglementaire peuvent
être significatifs s'il existe une éventualité qu’un tel paiement, ou que ce non-respect,
entraînent d’importants passifs éventuels, ou des pertes d’actifs et des pertes de revenus
significatives.
Dans le secteur public, les seuils de signification pour les flux de transactions, les soldes
de comptes et les informations à fournir peuvent être fixés à des niveaux moins élevés
que ceux qui résulteraient de l’application des diligences requises par la norme ISA.
Comme indiqué aux paragraphes 5,7 de la norme ISSAI 1350 ; cela peut être dû à
Lorsque les auditeurs du secteur public s’expriment sur l’efficacité des contrôles ou le
respect des dispositions législatives et réglementaires, ils doivent tenir compte de la
nécessité de fixer un seuil de signification pour ces objectifs en plus de celui fixé pour les
états financiers.
Par exemple, lorsqu’il s’exprime sur l’efficacité des contrôles, l’auditeur peut utiliser un
critère de référence fondé sur le pourcentage d’opérations ou de montants en unité
monétaire de l’échantillon pour déterminer le seuil de signification en vue de l’évaluation
des écarts en matière de contrôle.
- le contexte de la question, par exemple si elle est également liée au respect des
textes législatifs et réglementaires, ou si les dispositions législatives ou
réglementaires interdisent tout dépassement de budget, indépendamment du
montant;
- les besoins des différentes parties prenantes et l’usage qu’elles font des états
financiers la nature des opérations jugées sensibles par les utilisateurs des états
financiers;
- les attentes et l’intérêt du grand public, y compris l’importance accordée à la
question par les commissions compétentes du pouvoir législatif, par exemple une
commission des comptes publics, notamment le caractère obligatoire de
certaines informations à fournir;
- la nécessité d’une intervention du pouvoir législatif en matière de supervision et
de régulation dans un domaine particulier;
Le paragraphe A9 de la norme ISA 350 traite des points de référence appropriés pour la
détermination du seuil de signification applicable aux états financiers. Elle précise en
substance que : « pour les entités du secteur public dépositaires de montants élevés au
titre de l’actif, du total de l’actif, du total du passif, de l’actif net ou du passif net,
certaines catégories d’actifs peuvent être un point de référence approprié si elles sont
prises en compte dans les états financiers. D’autres types de références peuvent
également être utiles dans certains cas, notamment lorsque le seuil de signification est de
nature qualitative. Par exemple:
Enfin, pour déterminer le seuil de signification, l’auditeur doit aussi prendre en compte
les besoins et attentes des destinataires et des utilisateurs des états financiers et des
rapports d’audit. Il doit donc, pour chaque mission inventorier les destinataires de son
rapport d’audit et les utilisateurs des états financiers audités.
Exemples : 2% du total des charges prévues de l’entité ou 1.000.000 francs par rapport à
l’ensemble des charges de l’organisme.
Idéalement, un auditeur décide, dès le début d’un audit, du seuil de signification, c’est-à-
dire du niveau minimal des erreurs et irrégularités contenues dans les états financiers
qu’il considérera comme important. Cela inclut la fixation d’un niveau du seuil de
signification pour :
- les états financiers pris dans leur ensemble (caractère significatif global) ;
- les flux d'opérations particuliers, soldes de comptes ou les informations fournies
dans les états financiers, quand cela est nécessaire. Cela s'applique à tous les
domaines où l’on peut s’attendre à ce que des montants, inférieurs au seuil de
signification global, puissent influencer les décisions économiques des utilisateurs
qui sont prises sur la base des états financiers.
Étapes de l’application de la
notion du Seuil de
Signification
Comparer l’estimation de
Effectuer une évaluation Estimer le l’inexactitude totale avec
Estimer l’inexactitude totale
préliminare du Seuil de l’estimation préliminaire ou
contenue dans une section total des inexactitudes
Signification avec l’estimation révisée du
Seuil de Signification
L’estimation du seuil de signification peut porter aussi bien sur un poste donné ou un
compte déterminé que sur l’ensemble des postes ou comptes. On parlera alors du seuil de
signification d’un poste donné ou d’un compte et du seuil de signification pour la
mission d’audit. S’il évalue le montant du seuil de signification à un montant assez
faible, il doit rassembler plus d’éléments probants que lorsqu’il l’évalue à un niveau plus
élevé.
L’estimation du seuil de signification est une des plus importantes décisions que doit
prendre l’auditeur. Elle requiert un très bon jugement professionnel.
Tableau n°2 : Illustration de la décision concernant les éléments probants selon les
cycles
Cycle
Cycle des Cycle des achats Cycle des Cycle du stock d’obtention et
ventes et des et des salaires et du et de de
encaissements décaissements personnel l’entreposage remboursement
de capital
Évaluation par
l’auditeur des
inexactitudes Prévoit Prévoit
Prévoit beaucoup Prévoit peu Prévoit peu
importantes quelques beaucoup
d’inexactitudes d’inexactitudes d’inexactitudes
A prévues sans inexactitudes d’inexactitudes
avoir tenu
(élevé) (faible) (faible)
compte du (moyen) (élevé)
contrôle interne
(risque inhérent)
B Évaluation par Efficacité Efficacité Efficacité Efficacité faible Efficacité
l’auditeur de
l’efficacité du
contrôle interne à
éviter ou à moyenne supérieure supérieure moyenne
déceler des
(élevé)
erreurs (moyen) (faible) (faible) (moyen)
importantes
(risque de non-
contrôle)
Tolérance Faible tolérance
d’inexactitudes Il revient au
importantes de la Faible vérificateur de
Faible tolérance Faible tolérance Faible tolérance
part du tolérance prendre les
C
vérificateur après dispositions
(faible) (faible) (faible)
que l’audit est (faible) pour faire chuter
terminée (risque ce risque
de mission) (faible)
Les paragraphes 12, 13 et A13 de la norme ISA 320 traitent de la nécessité de modifier
les seuils de signification dans les situations où l’auditeur prend connaissance de
nouvelles informations au cours de l’audit.
En effet, au cours des travaux d’audit, il se peut que l'attention de l’auditeur soit portée
sur des données provenant d'autres sources que celles identifiées au départ ou sur certains
renseignements recueillis suite à l’application des procédures d’audit sélectionnées de
sorte que les informations finalement collectées diffèrent sensiblement de celles sur
lesquelles a été fondé le plan d’audit.
De tels renseignements peuvent dès lors amener l’auditeur à modifier son jugement
initial quant au seuil de signification. En pareils cas, il faut que l’auditeur réévalue la
nature, l'étendue et le calendrier d'application des procédures d’audit qu'il avait prévus en
tenant compte de sa nouvelle appréciation du seuil de signification.
Ceci signifie qu’il détermine le montant maximal des erreurs et irrégularités qu’il est prêt
à tolérer parce que ce montant, à son avis, ne pourrait pas influencer sensiblement la
décision des utilisateurs ou destinataires de son rapport ou des états financiers audités.
Le seuil de signification est fixé par l’auditeur sur la base de son jugement professionnel.
Un seuil chiffré en pourcentage (ou un taux de référence) est souvent utilisé comme une
première étape de l'évaluation du caractère significatif. Les facteurs à prendre en
considération pour l'identification d'un taux de référence approprié comprennent :
les éléments des états financiers (par exemple, les actifs, les passifs, les capitaux
propres, les revenus et les charges) ;
les points sur lesquels l'attention des utilisateurs des états financiers de l’entité en
question tend à se concentrer (par exemple, dans le but d'évaluer les performances
financières, les utilisateurs peuvent se concentrer sur les bénéfices, les revenus, ou
sur l'actif net) ; la nature de l'entité, à quel stade de son cycle de vie elle se situe-t-
elle et dans quel secteur d’activité et dans quel environnement économique opère-
t-elle ?
la structure du capital de l’entité et la façon dont elle est financée (par exemple, si
une entité est financée uniquement par des dettes plutôt que par des capitaux
propres, les utilisateurs peuvent choisir de mettre davantage l'accent sur les avoirs
et les créances qu’elle détient plutôt que sur ses bénéfices) ;
la volatilité relative de l'indice de référence.
Toutefois, d’autres bases, comme un pourcentage du revenu avant impôt ou le total des
charges ou du chiffre d'affaires, pourront être plus appropriées lorsque le revenu net de
l'entité est très réduit ou très fluctuant d'une année à l’autre.
Les autres mesures, qui pourraient être utilisées dans des circonstances spécifiques,
comprennent les actifs courants, le fond de roulement net, le total des actifs, le total des
revenus, le bénéfice brut, le total des capitaux propres et les flux de trésorerie provenant
de l'exploitation.
Cependant, son jugement n’est pas arbitraire. Celui-ci doit être aussi objectif que
possible et s’inspirer aussi essentiellement :
- des Directives préalablement fixées par l’ISC et/ou des Directives établies par des
Associations professionnelles spécialisées en audit ou commissariat aux comptes ;
- des facteurs ayant un impact évident sur les conditions d’organisation, de
fonctionnement et de gestion de l’entité contrôlée.
Il convient de souligner que lors de la planification des travaux d'audit, l'auditeur peut
intentionnellement fixer le niveau du seuil de signification acceptable à un niveau inférieur
à celui qu’il compte utiliser pour évaluer les résultats de l'audit. Cela peut réduire la
probabilité d’anomalies non décelées et fournit à l'auditeur une marge de sécurité lors de
l'évaluation des effets des anomalies décelées au cours de l’audit.
Il s’agit de reprendre le seuil de signification tel qu’il avait été fixé lors de l’estimation
préliminaire.
L’évaluation par l’auditeur du caractère significatif (ou seuil de signification) peut être
différente entre le moment de la planification initiale de la mission et celui de
l’évaluation des résultats des procédures d’audit. Ceci peut résulter d’un changement de
circonstances ou de l’évolution de la connaissance de l’auditeur au fur et à mesure de la
réalisation de l’audit. Par exemple, si des procédures d’audit sont réalisées avant la fin de
L’évaluation finale du seuil de signification sera faite à la fois sur la base des charges
réelles et selon l’arrêté des comptes finaux.
Il s’agit de :
- comparer le total des erreurs relevées au seuil de signification finale tel qu’il
a été réévalué.
- de déduire sur la base de cette comparaison, l’opinion à exprimer par
l’auditeur sur les états financiers.
L’expression de l’opinion de l’auditeur est ainsi faite en fonction du total des erreurs
relevées et de l’évaluation finale le seuil de signification.
- 1er cas : le total des erreurs relevées est inférieur au seuil de signification finale tel
qu’il a été réévalué.
- 2ème cas le total des erreurs relevées est supérieur au seuil de signification finale
tel qu’il a été réévalué.
Exemples :
- 1er cas : Total des erreurs relevées est inférieur au seuil de signification finale
Le total des erreurs relevées est égal à 1 000.000 francs, soit 900 .000 francs de moins
que le seuil de signification finale tel qu’il a été réévalué (1.900.000 francs - 1 000.000
francs = 900 000 francs)
On en déduit que les erreurs relevées sont inférieures au seuil de signification finale,
donc l’auditeur émet une opinion sans réserve sur les états financiers.
Le total des erreurs relevées est égal à 2.500.000 francs, soit 600.000 francs de plus que
le seuil de signification finale tel qu’il a été réévalué (2.500.000 francs - 1 900.000 francs
= 600.000 francs)
On en déduit que les erreurs relevées sont supérieures au seuil de signification finale,
donc l’auditeur peut émettre une opinion avec réserve sur les états financiers : après
correction des erreurs relevées, émettre une opinion sans réserve sur les états
financiers.
Ces directives suggèrent plutôt des seuils normatifs d’importance relative déterminés sur
la base des expériences vécues à l’occasion des audits effectués dans le passé auprès de
plusieurs organismes relevant de divers secteurs d’activités.
Ainsi, sont souvent proposés à titre d’exemple les seuils d’importance relative suivants :
Avec cet exemple, le seuil de signification est fixé à un maximum de 2 000.000 francs.
En général pour les seuils normatifs de signification, les pourcentages les plus élevés
sont utilisés pour les montants peu élevés et les pourcentages les plus faibles pour les
montants très élevés.
Toutefois, la norme ISA 320 ne prévoit pas de critères quant aux pourcentages des
revenus ou du chiffre d'affaires qui devraient être utilisés pour calculer le seuil de
signification global, parce que l'évaluation de ce qui est significatif est toujours
considérée comme une question de jugement professionnel, formé eu égard aux
circonstances.
Lorsque le montant des erreurs et irrégularités est peu important, c’est-à-dire inférieur au
seuil de signification, l’auditeur exprime une opinion non modifiée sur les états
financiers présentés.
Lorsque ce montant est très important, c’est-à-dire qu’il met en doute la fidélité des états
financiers, l’auditeur exprime une opinion modifiée sur lesdits états financiers.
Selon les termes de la norme ISSAI 1300-49, « L'auditeur doit réduire le risque d'audit
à un niveau suffisamment faible pour être acceptable compte tenu des circonstances de
l'audit, afin d'obtenir une assurance raisonnable qui puisse servir de base à une opinion
exprimée sous une forme positive ».
Selon La norme ISSAI 1300-50 « Le risque d'audit lors d'un audit d'états financiers
réside dans le fait que l'auditeur risque de formuler une conclusion inappropriée si les
informations afférentes au sujet considéré sont affectées par des anomalies
significatives. L'auditeur réduira ce risque à un niveau suffisamment faible pour être
acceptable compte tenu des circonstances dans lesquelles se déroule l'audit, de manière
à obtenir une assurance raisonnable pouvant servir de base à une conclusion exprimée
sous une forme positive. Pour être valable, le niveau d'assurance obtenu par l'auditeur
doit élever la confiance des utilisateurs présumés à propos des informations afférentes
au sujet considéré à un niveau qui est clairement «non sans conséquence» (c'est-à-dire
presque insignifiant) ».
Le risque en audit financier signifie en d’autres termes, que l’auditeur accepte un certain
degré d’incertitude dans la mise en œuvre des procédures d’audit.
le risque que les états financiers contiennent des anomalies significatives (risque
inhérent et risque lié au contrôle) ;
le risque que l'auditeur ne détecte pas de telles anomalies (risque de non-détection
ou risque d’audit).
Ceci peut être réalisé au moyen de la mise en œuvre de procédures d’audit en réponse
aux risques évalués au niveau des états financiers, des flux de transactions, des soldes de
comptes, et au niveau des assertions.
- le risque inhérent ;
- le risque de non- contrôle ;
- le risque de non détection.
1. Le risque inhérent
Le risque inhérent représente la possibilité que des erreurs importantes existent dans les
données financières ou dans les opérations. Le risque inhérent constitue le « potentiel »
des états financiers à contenir des erreurs importantes. Il s’apprécie avant l’évaluation du
contrôle interne. L’auditeur n’a aucun contrôle sur ce risque, il ne peut que le constater.
Si le potentiel ou la probabilité d’erreurs est élevé alors le risque inhérent est élevé. La
confiance émanent du système de contrôle interne ne peut pas réduire le risque inhérent.
L’inclusion du risque inhérent dans le modèle de risque d’audit constitue une des notions
les plus importantes de l’audit financier. Elle suppose que les auditeurs doivent s’efforcer
de prédire quelles sont les assertions et opérations spécifiques contenues dans les états
financiers pour lesquelles les irrégularités sont plus ou moins probables. Cette
information influe sur la quantité des éléments probants à recueillir et sur la façon dont
les efforts de l’auditeur pour rassembler ces derniers doivent être répartis entre les
différentes phases de l’audit.
Le risque inhérent se fonde ainsi sur les renseignements obtenus lors de l’examen
documentaire et des entrevues avec les responsables de l’entité ainsi que sur la
connaissance que l’on a de l’entité et sur les résultats des audits antérieurs.
Par exemple, les éléments suivants entrent en ligne de compte dans l’estimation du
risque inhérent :
Notez également, qu’il est bon aussi d’apprécier le risque inhérent par poste aux états
financiers.
Le risque inhérent est proportionnel à la taille des éléments probants à recueillir. Ainsi,
plus il est élevé, plus il faut rassembler les éléments probants, moins il est élevé, moins il
faut rassembler les éléments probants.
↑ RI = ↑ ÉLÉMENTS PROBANTS
2. Le risque de non-contrôle
Le risque de non-contrôle est l’estimation faite par l’auditeur que le contrôle interne de
l’entité ne peut prévenir ou détecter des erreurs, inexactitudes ou irrégularités
importantes. En d’autres termes, il s’agit du risque que « le système de contrôle interne
existant ne soit pas en mesure de prévenir ou de détecter les erreurs importantes ».
Encore une fois, l’auditeur n’a aucun contrôle sur ce risque, il ne peut que le constater.
La direction de l’entité vérifiée est la seule qui a le contrôle de ce risque.
Ainsi, plus le contrôle interne est efficace, c’est-à-dire est apte à prévenir et détecter les
erreurs, inexactitudes et irrégularités, plus faible sera le risque de non-contrôle.
Par ailleurs, le risque de non-contrôle est proportionnel à la taille des éléments probants à
recueillir. Ainsi, si le risque de non-contrôle est élevé, les éléments probants à recueillir
seront plus nombreux.
C’est le risque que l’auditeur ne détecte pas une anomalie qui existe dans une assertion et
qui pourrait être significative, soit individuellement, soit cumulée avec d’autres
anomalies.
Ce risque est celui que l’auditeur contrôle, donc il s’agit du risque avec lequel il peut
jouer.
La présentation des trois types de risques exposés ci-dessus peut se résumer comme suit
dans le tableau ci-après :
Taille
Types de Fondement du Point Niveau des
Phase d’audit
risques risque d’application du risque éléments
probants
Connaissance
Probabilité
de l’entité : Programmation:
d’existence Bas Petite
Risque dossier examen
d’erreurs dans
inhérent permanent et documentaire et
les comptes ou Élevé Grande
dossier entrevues
dans un poste
courant
Probabilité de
Risque de Système de Bas Petite
non détection Évaluation du
non contrôle
d’erreurs par le SCI
contrôle interne (SCI) Élevé Grande
SCI
Probabilité de Comptes
Risque de Application des Bas Grande
non détection Rubriques
non procédés
d’erreurs par budgétaires
détection d’audit Élevé Petite
l’audit opérations
Relation entre les différents risques (les interdépendances entre les composantes du
risque d’audit)
Le modèle de risque d’audit est utilisé d’abord dans l’étape de la planification afin de
pouvoir décider de la quantité d’éléments probants à rassembler dans chaque cycle. Ce
modèle est généralement défini par l’équation suivante :
RA = RI x RNC x RND
Le risque d’Audit (RA), le risque inhérent (RI) et le risque de non contrôle (RNC)
influent sur la décision de l’auditeur quant à la quantité appropriée d’éléments probants à
rassembler au cours de l’audit.
Par exemple, si l’auditeur, prévoit peu d’erreurs dans un cycle et que le contrôle interne
est efficace, alors le risque de non contrôle est faible et il planifie d’effectuer peu
d’investigations et de rassembler moins d’éléments probants.
Le risque d’audit est fixé par l’auditeur sur la base de son jugement professionnel en
fonction de l’appréciation faite des différents types de risques.
Toutefois, son jugement professionnel n’est pas arbitraire. Celui-ci doit être aussi
objectif que possible. A ce sujet, l’auditeur s’inspire fondamentalement des Directives
préalablement fixées par l’ISC et/ou des Directives établies par des Associations
professionnelles spécialisées en audit ou commissariat aux comptes.
- les attentes des utilisateurs des états financiers audités et les besoins et
exigences des destinataires des rapports d’audit;
- l’environnement économique national et/ou international ayant prévalu
au cours de la gestion.
Pour les risques d’anomalies significatives de 5%, 10% ou 15%, les niveaux de
confiance ou d’assurance correspondant sont respectivement de 95%, 90% et 85%.
En règle générale, il existe une relation entre le risque d’anomalies significatives, le seuil
de signification et les éléments probants.
Si l’une de ces composantes est modifiée, on doit également modifier au moins une de
deux autres. Par exemple :
Seuil de signification