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SECTION 1 : PRESENTATION
L’audit comptable et financier consiste à contrôler les comptes et les états financiers d’une
entreprise. Le but est de vérifier qu’elle transmet une image fidèle et fiable de sa situation financière.
Cet audit est effectué par un auditeur, qui doit être indépendant de l’entreprise. (A noter qu’il existe
aussi des audits internes réalisés par des auditeurs indépendants de la direction).
Certaines entreprises sont obligées d’avoir un audit comptable et financier tous les ans. C’est la
mission des commissaires aux comptes.
Certaines entreprises, même si elles n’y sont pas obligées par la loi, décident d’en réaliser un de la
propre initiative des associés ou des tiers.
- les SA doivent obligatoirement réaliser un audit comptable et financier tous les ans et designer un
commissaire aux compte membre de l’ordre des experts comptables
- les autre sociétés toute catégorie confondues (hors SA) qui dépassent deux des trois seuils
suivants :
Total bilan supérieur à 100 000 DT et inferieur à 1500 000
Chiffre d’affaires hors taxe supérieur 300 000 et inferieur à 2 000 000
Plus de 10 salariés et inferieur à 30
doivent aussi designer un commissaire au compte membre de la compagnie des comptables :
L’opinion de l’auditeur sur les comptes annuels est exprimée dans le rapport d'audit et peut prendre
l’une de ces différentes formes:
- la « certification sans réserve » répond à l’objectif initial de l’auditeur, qui est de certifier que les
comptes annuels sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle ;
- la « certification avec réserve » doit être émise lorsqu’un désaccord sur un point comptable ou
une limitation dans l’étendue des travaux de contrôle ne permet pas à l’auditeur d’exprimer une
opinion sans réserve, sans que l’incidence de cette réserve soit suffisamment importante pour
entraîner un refus de certifier ;
- le « refus de certifier » doit être exprimé lorsque l’effet d’un désaccord ou d’une limitation des
travaux est tel que l’auditeur considère qu’une réserve est insuffisante pour révéler le caractère
trompeur ou incomplet de l’information comptable. Il est également exprimé en cas d’incertitudes
très graves sur les comptes.
Le risque et sa maîtrise sont le souci essentiel de l'auditeur car le cabinet engage sa responsabilité sur
son opinion.
Le risque professionnel est lié au fait d'émettre une opinion erronée sur les comptes de l'entreprise
contrôlée, avec toutes les conséquences négatives que cela peut éventuellement entraîner :
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-à son niveau (poursuites judiciaires pénales et / ou civiles, poursuites disciplinaires,
réputation endommagée...)
- pour les tiers (mauvaise valorisation des cours boursiers, prêt bancaire accordé à une
entreprise insolvable...).
L’objectif essentiel de l’auditeur est d’émettre une opinion sur les documents qui lui sont présentés.
I- Le risque d’audit
Ce risque correspond à la possibilité pour l’auditeur de formuler une opinion inappropriée eu égard
des circonstances : par exemple, formuler une opinion sans réserve alors que les comptes présentent
une anomalie significative.
Le risque d’audit est la synthèse des différents risques et peut être analysé en trois composantes :
1- le risque inhérent :
Le risque inhérent (ou risque général de l'entreprise) est le risque qu'une erreur significative ou qu’une
anomalie significative se produise dans les comptes annuels et la comptabilité de la société, malgré les
contrôles internes existants, compte tenu des particularités de l'entreprise révisée :
• de son environnement
Ce risque inhérent :
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- est existant même avec un SCI efficace
- Les évènements extérieurs (notamment politiques, fluctuations importantes des prix du fait de la
détérioration de la monnaie nationale…)
Ce risque correspond au risque qu’une anomalie significative ne soit ni prévenue, ni détectée par le
contrôle interne de l’entité et donc non corrigée en temps voulu.
Ce risque lié au contrôle doit être évalué dans la phase d’appréciation du contrôle interne.
3- le risque de non-détection :
C’est le risque que les procédures mises en œuvre par l'auditeur ne lui permettent pas de détecter les
erreurs ou inexactitudes significatives.
Ce risque est lié à l'importance du programme de contrôle des comptes mis en place par l'auditeur
Le risque de non-détection correspond au risque que le commissaire aux comptes ne parvienne pas à
détecter une anomalie significative.
Ce risque dépend :
• Des choix effectués dans le programme de travail de contrôler ou pas certaines opérations
RND
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Risque imputables aux tiers Risques imputables à l’auditeur
Informations trompeuses reçues auprès des tiers Mauvaise application des tests d’audit
et de CI
contrôle qualité)
L'auditeur se fixe un risque d'audit acceptable : il ne lui reste plus qu’à évaluer chacune des
composantes.
Il existe une relation inversement proportionnelle entre le degré combiné du risque inhérent et du
risque lié au contrôle et celui du risque de non-détection fixé par l'auditeur.
- le risque inhérent x le risque lié au contrôle sont élevés => le risque de non-détection
acceptable doit être faible de façon à maintenir le risque d'audit à un niveau acceptable et
compatible avec l'importance significative de l’information.
- le risque inhérent x le risque lié au contrôle sont faibles =>le risque de non-détection plus
élevé et maintenir son risque d'audit à un niveau bas et acceptable.
Le plan de révision doit tenir compte des risques analysés à ses différents niveaux :
- recensement des risques lors de la prise de connaissance ;
- évaluation des risques du contrôle interne ;
- évaluation du risque financier par une procédure analytique ;
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- programme de contrôle adapté.
Dans le cas spécifique de l’audit des états financiers, les risques à prendre en compte sont de deux
ordres:
- ceux qui peuvent empêcher les comptes d’être conformes aux exigences du référentiel
comptable applicable. Ces exigences concernent dans la plupart des référentiels francophones,
la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes.
- ceux qui peuvent empêcher l’auditeur d’identifier des anomalies significatives qui se
trouveraient dans les comptes.
Il correspondant selon la ISA 320 au « montant au-delà duquel les décisions économiques ou le
jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d’être influencés ».
L’auditeur fixe un seuil de signification pour les états financiers pris dans leur ensemble. Il peut par
ailleurs définir des seuils spécifiques pour certaines catégories de transactions, soldes de comptes ou
informations.
Tout montant inférieur au seuil de signification sera écarté des travaux de révision.
La structure des comptes, le secteur d'activité, l'identité des actionnaires, la présence ou non de risques
potentiels, les informations importantes pour le destinataire des comptes influencent la détermination
du seuil de signification.
Le seuil de signification, lorsqu'il est utilisé au sein du cabinet, est en principe défini par l'expert-
comptable, dossier par dossier. Il peut aussi être défini pour tout le cabinet afin de stopper les travaux
lorsque ceux-ci sont considérés comme peu importants et risquent d'impacter la rentabilité du cabinet
ou les honoraires du client (par exemple : interdiction de passer des écritures d'inventaire en-dessous
de 150 d).
Il permet d’évaluer le caractère significatif des risques d’anomalies significatives lors de la phase de
planification.
Il détermine également la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit à mettre en œuvre
par la suite.
Il est de 50% à 75% du seuil de signification si l’environnement est fiable et non complexe
Exemple :
- une facture de 17D ne présentant pas les mentions obligatoire de la TVA : nom , adresse,
matricule fiscal
Remarques:
Une relation logique inverse existe entre le seuil de signification retenu et le risque d’audit : plus le
risque d’audit est faible, plus le seuil de signification peut être élevé et inversement.
L’auditeur tient compte de cette relation pour déterminer la nature, le calendrier et l’étendue de ses
procédures d’audit et les techniques de contrôle à mettre en œuvre.
S’il choisit un seuil de signification trop élevé => choisir un programme de travail qui laisse passer des
erreurs qui lui sont intérieures => donc s’il s’est trompé il aura effectué des travaux insuffisants.
S’il choisit un seuil de signification trop bas => il prend le risque de multiplier les contrôles et les
travaux inutiles => inefficacité par une dispersion dangereuse.
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Les opérations et les événements qui ont été enregistrés, pour lesquels des informations ont été
fournies, se sont produits et se rapportent bel et bien à l’Entité. Tous les actifs, toutes les dettes et les
transactions enregistrées en Comptabilité ont été réels et non fictifs.
Propriété ou Droits et obligations:
Les actifs enregistrés en Comptabilité sont la propriété de l'Entité, les passifs lui sont bien attribuables,
qu'elle est réellement partie aux transactions et que celles-ci sont effectivement réalisées pour ses
besoins. L’Organisation détient ou contrôle les droits sur les actifs, et les passifs correspondent à ses
obligations.
Correcte évaluation (exactitude et évaluation):
Vérifier les factures impayées et déterminer les comptes à risques au-delà du délai de paiement.
Vérifier l’historique de paiement des clients et comparer par rapport à l’année précédente. Vérifier
correctement la valeur des actifs et des passifs et évaluer correctement les charges et produits.
S'assurer que les provisions constituées sont suffisantes, les stocks et les immobilisations inscrits à
l'actif sont correctement évalués. S'assurer que les ventes résultent de l'exactitude des prix facturés, du
montant de la facture, du montant comptabilisé.
Séparation des exercices ou périodes ou le rattachement:
Les opérations et les événements ont été enregistrés dans la bonne période. S'assurer que toutes les
transactions sont comptabilisées dans la bonne période.
Correcte imputation:
Les actifs, les passifs et les éléments de capitaux propres ont été inscrits dans les états financiers pour
les bons montants et tous les ajustements résultant de leur imputation ont été correctement enregistrés.
S'assurer que la provision pour mauvaise créance a été portée adéquatement au crédit des comptes
clients.
Le rôle de l’auditeur consiste donc à tester la validité des assertions applicables à chaque poste des
états financiers.
Lorsque toutes les assertions sont vérifiées, c’est-à-dire si l’auditeur n’a pas identifié d’anomalies
significatives, alors le commissaire aux comptes certifie que les états financiers reflètent une image
fidèle
Dans le cas contraire, l’auditeur évalue l’incidence des anomalies et, suivant son jugement
professionnel, émet des réserves.
A chaque catégorie d’informations des états financiers correspondent des assertions spécifiques à
tester, comme détaillées ci-après :
Pour résumer :
Assertions valides = Comptes correctes = Etats financiers bio 😊
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