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Master Comptabilité-Contrôle-Audit

2éme année

Audit externe

CHAPITRE 05. CONTRÔLE DES


COMPTES

Aymen ABBADI
Maître de conférences
Directeur adjoint des Relations Internationales
Responsable M2CCA (FI)
Responsable M2 ACG Big Data
aymen.abbadi@univ-lille.fr
SECTION 01. APPROCHE DE
L’AUDIT PAR LES RISQUES
D’une façon générale, les auditeurs, fondent leur approche d’audit sur les risques.
L’environnement interne et externe d’une entreprise peut générer des erreurs.

RA = RI * RCI * RND

1 . Risque d'audit, dit «risque de l'auditeur»

Le risque que l'auditeur exprime une opinion différente de celle qu'il aurait émise s'il
avait identifié toutes les anomalies significatives dans les comptes est appelé « risque
d'audit » (CNCC, NEP-200). Ce risque existe lorsque les procédures d'audit n'ont pas
détecté une ou plusieurs anomalies significatives dans les comptes annuels.

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Selon le paragraphe 9 de la NEP 200, le risque d’audit comprend deux composantes :
▪ Risque d’anomalies significatives dans les comptes :
- Risques inhérents (risques liés à l’environnement de l’entreprise).
- Risques liés au contrôle interne.
▪ Risques de non détection des anomalies significatives par l’auditeur

1.1. Risque inhérent : ou risque général de l’entreprise, est la possibilité que le solde
d’un compte ou qu’une catégorie d’opérations comporte des anomalies significatives
isolées ou cumulées avec d’autres anomalies dans d’autres soldes ou catégories
d’opérations.

Exemples :
- Opérations en devises,
- Changement du système informatique,
- Sources d’approvisionnement,
- Changement de principes comptables,
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1.2. Risque de contrôle interne : c’est le risque qu’une erreur significative ne
soit pas décelée par les procédures de contrôle interne mises en place par la
société.
1.3. Risque de non détection : c’est le risque que les procédures substantives
d’audit (tests analytiques et tests de détails) échouent dans la détection
d’erreurs significatives.

Qu’est-ce qu’une erreur significative ?


Une erreur significative dans les états financiers est une erreur qui peut altérer
le jugement d’un utilisateur raisonnable à la lecture de ces états. Elle peut
résulter d’un seul élément erroné important ou de petites erreurs qui, ajoutées à
d’autres petites erreurs, peuvent constituer une erreur significative dans les
états financiers.

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2. Estimation du risque de non détection

L’auditeur se fixe un risque d’audit acceptable (ce risque est souvent fixé à 5%). Il ne lui
reste qu’à évaluer chacune des composantes du risque d’audit.

La matrice suivante établie par L’IAPC (Comité Internationale des Pratiques d’Audit)
permet d’estimer le risque de non détection acceptable en fonction du risque inhérent et du
risque lié au contrôle :

L’AUDITEUR A ESTIMÉ LE RISQUE LIÉ AU CONTRÔLE

ELEVÉ MOYEN FAIBLE


L’AUDITEUR A
ESTIMÉ LE ELEVÉ MINIMUM FAIBLE MOYEN
RISQUE
INHÉRENT MOYEN FAIBLE MOYEN ÉLEVÉ

FAIBLE MOYEN ÉLEVÉ MAXIMUM

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3. Incidence du risque d’audit sur la mission

La planification de la mission doit permettre de maintenir le risque d’audit à un niveau


acceptable. Le plan de la mission d’audit doit tenir compte des risques analysés à ses
différents niveaux :

-Recensement des risques lors de la prise de connaissance.

-Évaluation des risques du contrôle interne.

-Évaluation du risque financier par un examen analytique.

-Adaptation du programme de contrôle.

L’auditeur doit apprécier, conjointement, le seuil de signification & les différents


risques lors de la préparation du programme d’audit et de la détermination de la nature,
du calendrier et de l’étendue des travaux d’audit qui sont appropriés au cas particulier de
la mission.

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SECTION 02. DÉROULEMENT DE
LA MISSION D'AUDIT

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1. Les contrôles de substance :

La phase de contrôle des comptes concerne les contrôles de substance : ce sont les
procédures d’audit mises en œuvre pour détecter les anomalies significatives. Les
contrôles de substance opérées par le CAC sont régies par les normes NEP 500 à 540.
Elles correspondent à :

1.1. Examen analytique : examiner si les tendances, ratios et évolutions sont cohérents
entre eux et avec les informations données par le personnel. Cette technique permet soit
d’identifier des tendances, soit de confirmer des informations.

1.2. Observation physique : Elle peut prendre la forme d’un examen des inventaires
physiques effectués par l’entreprise ou d’un contrôle de l’existence physique d’un actif.

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1.3. Confirmation directe (Circularisation) : C’est sans doute l’élément le plus probant
que peut obtenir l’auditeur. Cette technique consiste à obtenir auprès des tiers (clients,
fournisseurs, banques, avocats, conservation des hypothèques…) la confirmation
d’informations d’ordre comptable, financier ou juridique.

1.4. Examen de livres et des documents : Cette méthode est utilisée chaque fois que les
éléments probants sont détenus par l’entreprise soit dans les livres et registres
comptables, soit dans des documents. Par exemple :

- Contrôle des dotations aux amortissements

- Contrôle de la valorisation des actifs

- Contrôle factures fournisseurs pour justifier les charges

- Contrôle des bulletins de paie ou déclarations sociales pour les frais de personnel.

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1.5. Utilisation des travaux d’un autre professionnel

L’auditeur peut être amené à utiliser les travaux d’un autre professionnel. Il doit
déterminer l’incidence de ces travaux sur son propre audit (NEP 610 à 630). Les cas
envisageables sont :

-Exercice du commissariat aux comptes par deux ou plusieurs CAC.

-Utilisation des travaux d’un autre CAC.

-Utilisation des travaux de l’auditeur interne.

-Utilisation des travaux d’un expert.

-Utilisation des travaux d’un expert-comptable.

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2. Éléments probants et assertions d’audit :

L’auditeur doit réunir des éléments probants suffisants et adéquats pour parvenir
à des conclusions raisonnables sur lesquelles il pourra fonder son opinion.

Les éléments probants sont obtenus à partir d’une combinaison adéquate de tests
de procédures et de contrôles substantifs.

Les éléments probants sont constitués de documents justificatifs et de documents


comptables supportant les états financiers et qui corroborent des informations
provenant d’autres sources.

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* Tests de procédure : permettent de collecter des éléments en vue d'apprécier
l'efficacité des contrôles conçus et mis en œuvre par l'entité pour prévenir,
détecter ou corriger les anomalies significatives au niveau des assertions d’audit.

Les éléments collectés apportent à l’auditeur des éléments de preuve ou des


présomptions quant au respect d’une ou de plusieurs assertions concernant les
flux d’opérations et les événements survenus au cours de la période.

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3. Les travaux de fin de mission :

La finalisation de la mission d’audit comprend trois étapes :


- La mise en œuvre des procédures de synthèse.
- Évaluation d’ensemble de l’audit.
- Expression de l’opinion d’audit (4éme partie : rapport d’audit).

3.1. Mise en œuvre des procédures de synthèse

A l’issue de ses travaux, l’auditeur établit une synthèse de façon à s’assurer qu’ils
sont suffisants et convaincants : les travaux nécessaires ont-ils été effectués ?

Ces travaux de fin de mission comportent, notamment :

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3.1.1. Les événements postérieurs à la clôture : Il s’agit d’événements importants
susceptibles d’avoir une incidence significative sur l’appréciation de la situation
financière de l’entreprise. On peut identifier 2 catégories d’événements:

¤ Les événements survenus entre la date de clôture et celle d’arrêté des comptes
mais se rapportant à des pertes, des risques couverts, ou non, par des provisions qui ont
trouvé leur origine au cours de l’exercice audité ou d’un exercice antérieur.

Ces événements doivent être traduits dans les comptes.

¤ Les événements survenus entre la date de clôture et celle d’arrêté des comptes
mais se rapportant à des faits n’ayant pas pris naissance avant la clôture de l’exercice.

Ces événements doivent faire l’objet d’une information de la part de


la société dans le rapport de gestion.

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Exemples d’événements postérieurs à la clôture :

Jugement rendu dans un litige avec un tiers,

Incendie dans un établissement,

Fermeture d’une unité de production,

Retrait de la vente d’une gamme de produits,

Plan de licenciement…

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3.1.2. Le questionnaire de fin de mission : Il permet de s’assurer que tous les
éléments nécessaires à la formulation de l’opinion sur les comptes annuels ont été
réunis, que les normes ont été respectées et que les dossiers de travail sont complets:

Respect des grandes étapes,

Techniques employées,

Supervision des collaborateurs débutants, revue des dossiers,

Remontée des conclusions, ajustements importants,

Cohérence des comptes annuels et pertinence des informations figurant en annexe,

Suivi administratif de la mission.

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3.1.3. La lettre d’affirmation : C’est un document qui récapitule et complète
certaines déclarations des dirigeants. Elle est signée par la direction générale et
adressée au CAC. La lettre d’affirmation a un double objet : la direction de
l’entreprise reconnaît sa responsabilité en matière d’établissement des comptes
annuels. De même, l’auditeur l’utilise comme élément de collecte d’éléments
probants lorsqu’il n’a pas d’autres moyens à sa disposition.

3.1.4. La note de synthèse : La rédaction d’une note de synthèse résume les


conclusions et les remarques importantes relevées tout au long de l’audit. Chaque
point de cette note porte la référence des feuilles de travail où figurent les tests et les
informations détaillées.

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3.2. Evaluation d’ensemble de l’audit

L’auditeur fait le point sur les ajustements relevés tout au long de la mission d’audit :

❖ Ajustements d’évaluation : impliquent l’estimation ou l’exercice d’un jugement

Exemple: Ajustement sur une provision pour dépréciation ou une provision pour risque.

❖ Ajustements de correction : portent sur des montants précis et non discutables, en


général suite à des erreurs.

Exemple : Écriture mal passée ou erreur de montant sur une facture comptabilisée.

❖ Ajustements de principe : résultent soit de l’application d’un principe comptable non


admis, soit d’une mauvaise application d’un principe.

Exemple : Enregistrement en immobilisation d’une voiture achetée via crédit-bail.

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3.2.1. Synthèse des ajustements : Le total des ajustements doit être comparé au seuil de
signification qui a été défini en début de mission :

▪ Si la somme des erreurs est supérieure au seuil de signification : une correction


des comptes s’impose.

▪ Si la somme de ces erreurs est proche du seuil de signification : l’auditeur devra


s’assurer que d’éventuelles erreurs non détectées ne soient pas susceptibles d’avoir
pour conséquence un dépassement du seuil de signification. Il devra généralement:

- Soit mettre en œuvre des travaux complémentaires,

- Soit demander à la société de corriger les erreurs identifiées.

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3.2.2. Réunion de synthèse : Avant l’émission de son rapport d’audit, l’auditeur fait le
point avec la direction sur :

• Les conditions dans lesquelles s’est déroulée sa mission de contrôle des comptes.

• Les points faibles du contrôle interne.

• Les ajustements proposés sur les comptes audités.

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