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INTRODUCTION

L'audit, comme toutes activités, n'est pas exempt de risques. L'auditeur peut se tromper, être
mal préparé, ne pas détenir les compétences et les connaissances requises, ne pas respecter les
impératifs déontologiques en matière d'objectivité et d'indépendance, ne pas disposer du
temps nécessaire à la réalisation de ses travaux. Le risque d'audit a des sources multiples et
par nature il est incertain, avec pour conséquence la formulation par les auditeurs de
conclusions et de recommandations inappropriées. Pour faire face à ces incertitudes au sein
d'une organisation, il est important de mettre en place un système afin de les identifier. Pour
faire face à ces événements incertains pouvant entraver la mission d'audit, il est important
pour le commissaire au compte de mettre en place un système efficace afin d'identifier et
contourner ces problèmes. C'est dans cette perspective que nous présenterons avec précision
les trois risques que peuvent rencontrer les auditeurs pendant une mission.

I- CONCEPTS ET DÉFINITIONS

1- Risque
Le risque est la possibilité de survenue d’un évènement indésirable, la probabilité
d’occurrence d’un péril probable ou d’un alea.
2- Audit
L’audit est une expertise professionnelle effectuée par un agent compétent et indépendant
aboutissant à un jugement par rapport à une norme sur les états financiers, le contrôle interne,
l’organisation, la procédure, ou une opération quelconque d’une entité.
3- Notion risque d’audit
Le risque d’audit est l’accumulation des causes organisationnelles, tant externes qu’internes,
qui rendent le travail de l’auditeur difficile. Souvent, il ne permet pas la réalisation
d’améliorations et la détection d’éventuelles irrégularités.

II- LES DIFFÉRENTS TYPES DE RISQUES D’AUDIT

A- Risque inhérent

1-Définition
Le risque inhérent peut être défini comme la probabilité que l’état financier soit défectueux en
raison d’une erreur, d’une omission ou d’une inexactitude qui se produit en raison de facteurs
indépendants de la volonté ou qui ne peuvent être contrôlés à l’aide de contrôles internes.
2- Contexte de survenance du risque inhérent
Les facteurs de risque inhérent peuvent être naturels, financiers, opérationnels, humains ou
systémiques. Les exemples incluent le non-enregistrement de la transaction par un employé,
la séparation des taches pour réduire le risque inhérent mais en même temps la collusion des
employés ou parties prenantes malavisées. Les entreprises opérant dans des secteurs
hautement réglementés tels que le secteur financier, sont plus susceptibles d’avoir un risque
inhérent plus élevé, surtout si l’entreprise n’a pas de département d’audit ou dispose d’un
département d’audit sans comités de surveillance avec un fond financier.

B- Risque lié au contrôle ou risque de non contrôle

1- Définition
Le risque lié au contrôle correspond au risque qu’une anomalie significative ne soit ni
prévenue ni détectés par le contrôle interne de l’entité et donc non corrigée en temps voulu.
Le risque de non contrôle représente la possibilité que les défaillances intrinsèques du système
d’informations de l’entreprise ne lui permettent pas de produire des comptes fiables.
2- Contexte de survenance du risque de contrôle.
Les risques liés au contrôle surviennent en raison des limites du système de contrôle interne
notamment des incertitudes du monde extérieur, de l’exercice de la faculté de jugement ou de
dysfonctionnements pouvant survenir en raison d’une défaillance humaine ou d’une simple
erreur. Ce système de contrôle interne comprend l’ensemble des mesures de contrôle
appliquées par l’entreprise dans le but d’assurer la protection du patrimoine d’une part, et la
régularité et la sincérité des enregistrements comptables et des comptes annuels, d’autre part.
La qualité de ce système peut être jugée mauvaise ou bonne soit dans sa conception soit dans
son application des directives par le personnel, c’est-à-dire que même si le système est fiable
dans sa conception, il peut être défaillant dans son fonctionnement car des contrôles prévus
peuvent ne pas être effectués. Pour donc apprécier et évaluer le risque lié au contrôle,
l’auditeur devra rechercher l’existence de ses systèmes, puis dans le cadre de ses travaux
s’assurer que leur conception et leur fonctionnement est fiable.

C- Risque non détection

1- Définition
Le risque de non détection est le risque que les procédures mises en œuvre par l’auditeur ne
lui permettent pas de détecter une inexactitude présente dans un solde de compte ou une
catégorie d’opération, qui, seule ou ajoutée aux autres inexactitudes présentées dans d’autres
soldes ou catégorie d’opérations, pourrait être significative. Le risque que les contrôles mis en
œuvre par le reviseur ne détectent pas les erreurs dans un compte ou un flux de transaction. Ils
ont pour conséquence de pouvoir faire émettre au reviseur une opinion inappropriée sur les
états financiers.
2- Contexte de survenance du risque de non détection
Le choix par l’auditeur des procédures mise en œuvre, de leur étendue et de la date lié à ses
interventions entraine obligatoirement un certain niveau de risque que le commissaire aux
comptes doit s’efforcer de minimiser. Il n’est en effet pas possible, notamment pour des
raisons de cout ou d’efficacité, d’obtenir une assurance absolue que les comptes annuels ne
contiennent pas d’erreurs, quelques soient les systèmes mis en place par l’entreprise ou les
contrôles de détection mise en œuvre par l’auditeur

CONCLUSION
La notion du risque d’audit revêt une importance capitale, aussi bien pour l’auditeur externe
que pour l’entité auditée et les utilisateurs des états financiers. En certifiant des informations
entachées d’erreurs significatives l’auditeur s’expose a de poursuites judiciaires lourdes
potentielles, et par la même occasion, peut porter préjudice à l’entreprise et aux utilisateurs
des dits états financiers dans la prise de décision. Pour combler les lacunes présentées par
l’approche classique, en termes de temps et de gaspillage des moyens mis en œuvre dans la
mission de l’auditeur, l’approche par le risque offre des moyens efficaces en lui permettant de
mettre une stratégie d’audit rationnelle par la planification préalable adéquate de la mission et
l’utilisation objective des techniques d’audit. Par conséquent, le respect de cette approche
constitue pour l’auditeur un élément permettant de justifier la correcte exécution de ses
prestations, en ne consacrant que l’essentiel de ses efforts, de son budget et de ses moyens.

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