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appliquées Khouribga
Génie électrique.
Année universitaire 2018/2019.
Génie électrique.
Année universitaire 2018/2019.
Remerciement :
1. Introduction Générale………………………………….2
2. Historique des HEMT gan…………………..................3
1.1 Contexte Historique d’innovation…….………..3
1.2 Evolution…………………………….…………...4
3. Nitrure de gallium……………………………................5
3.1 Structure cristalline……………….…………….5
3.2 Propriétés électriques…………….……………..6
3.2.1 Structure de bandes………………….......6
3.2.2 Mobilité électronique……………….........7
3.2.3 Champ de claquage…………………........7
3.3 Les techniques de croissance du GaN.................8
3.4 Épitaxie en Phase vapeur à partir
d’Hydrure……………..........................................8
4. Généralité HEMT et fonctionnements……..................9
4.1 Hétérojonction…………………………………..9
4.2 Fonctionnement physique d’une……...............11
4.3 Hétérostructure classique AlGaN/GaN………12
4.4 Gaz électronique à deux dimensions……....... 1 3
4.5 Transistor HEMT………………………….......14
4.6 Structure d’un HEMT……………………..….14
4.7 Principe de fonctionnement du HEMT
AlGaN/GaN…………………………….............17
5. L’approche technologique de la réalisation de
transistors HEMTs AlGaN/GaN Normally-OFF…….18
5.1 Les contacts ohmiques………………………...18
5.2 Protections des zones actives………………… 19
5.3 Isolation par implantation d’ions N+………...20
5.4 Retrait de la résine…………………………….20
5.5 Définition de la grille nitrure……………........20
5.6 Plots d’épaississement…………………………21
5.7 Dépôt de couche de passivation ou (couche anti-
scratch) ………………………………………...22
6. Conclusion…………………………………….……...22
Liste des figures :
1. Figure : Structures cristallines du GAN
2. Figure : Largeur de la bande interdite en fonction du paramètre de maille pour
les matériaux III-V et leurs alliages.
3. Figure : Variation de la mobilité en fonction
4. De la température et du dopage du GaN wurtzite
5. FIGURE : diagramme des bandes d’une hétérojonction à l’équilibre
6. Figure : Les trois types d’hétérojonctions entre deux semi-conducteurs A et B
ayant des énergies de bande interdite Eg(A) et Eg(B). EC et EV désignent la
bande de conduction et la bande de valence. ΔEc et ΔEv sont les discontinuités
de bande de conduction et de valence.
7. Figure : Zone ZCE a l’état équilibre.
8. Figure : Canal d’électrons généré (gaz 2DEG).
9. Figure : Structure d’un transistor HEMT
10. Figure : Influence de tension de commande de grille sur le diagramme de
bande
11. Figure : Image des contacts ohmiques.
12. Figure : Schéma de la bicouche de résine après développement et implantation
ionique.
13. Figure : Schéma de procédé hydrogénation utilisé pour la gravure de la couche
Si3N4 Sous la grille.
Bibliographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nitrure_d%27aluminium-gallium.
https://scholar.google.com/scholar.
https://en.wikipedia.org/wiki/High-electron-mobility_transistor
http://www.polytech-lille.fr/cours-transistor-effet-champ/hemt/hemt.htm
https://ori-nuxeo.univ-lille1.fr/nuxeo/site/esupversions/08444c59-e390-
45e1-96a1-9277764fa032
42286210/dispositifs-hemt-a-base-de-gan-e1996/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nitrure_de_gallium
http://www.polytech-lille.fr/cours-transistor-effet-champ/techno/
technoiii-vc2.html
http://ori.univ-lille1.fr/notice/view/univ-lille1-ori-436019
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1. Introduction générale :
Durant ces dernières années, le développement des composées III-V a été
spectaculaire. En effet, ces composés présentent des performances bien
supérieures à celles des semi-conducteurs plus classiques comme le silicium.
Ce sont des matériaux de choix pour toutes les applications
microélectroniques et optoélectroniques. Or les caractéristiques de ces matériaux
et de leurs composants sont sensibles à l’état de surface et à l’interface. L’étude
du fonctionnement des différents types de composants électroniques passe par une
maîtrise préalable des phénomènes physiques régissant les propriétés des
électrons dans le semi-conducteur. Il est donc essentiel de comprendre les
mécanismes de formation des hétérostructures et des nanostructures pour maîtriser
au mieux la technologie des composants réalisés, à l'heure où les
nanotechnologies ouvrent de nouvelles voies. En effet, l’intérêt aux composées
III-V tels que l’arséniure de gallium (GaAs) ou le nitrure de gallium (GaN) a été
spectaculaire.
Cependant, de nos jours, la microélectronique et l’optoélectronique ne
cessent de se développer et de nombreuses études sont effectuées afin de disposer
de semi-conducteurs toujours plus performants. Le nitrure de gallium (GaN)
admet une bande interdite large et directe, une grande stabilité chimique et
thermique, de très bonnes propriétés mécaniques, et des propriétés physiques très
intéressantes pour opérer en haute température, haute puissance et haute
fréquence. Il est très prometteur pour des applications en microélectronique et en
optoélectronique. Allié éventuellement autres composés III-V, il permet de
réaliser divers dispositifs pour un très vaste domaine d’applications, entre autres
les transistors HEMT notre sujet d’étude.
Outre ces propriétés physiques, GaN présente la particularité d’être un
matériau pyroélectrique et piézoélectrique. Cette spécificité permet de réaliser des
transistors HEMT type AlGaN/GaN dont la densité d’électrons à l’interface peut
aisément dépasser 1.1013 cm -2 sans dopage intentionnel de la barrière AlGaN.
En contrepartie, les procédés de fabrication utilisés pour les HEMT AlGaN/GaN
sont complexes et entraînent la formation de nombreux défauts cristallins.
Des effets parasites de fonctionnement sont induits par des mécanismes
physiques qui pénalisent le transport des porteurs dans la structure.
A l’heure actuelle, ces effets parasites ont une influence négative sur les
performances de ces transistors. Ils sont principalement liés aux pièges à électrons
2
induits par des impuretés présentes dans le matériau ou des défauts cristallins. La
recherche suivante est consacrés aux séquences de fabrication d’un transistor
HEMT AlGaN/GaN en nitrure de gallium. Ce dernier est utilisé dans les
applications militaires, spatiales ou civiles, dans le domaine des hautes
fréquences.
3
base d'AlGaN / GaN était possible. Le GaN a une bande interdite large qui offre
les avantages de tensions de claquage plus élevées et d'une température de
fonctionnement plus élevée. En raison du grand déséquilibre de réseau entre AlN
et GaN, une contrainte dans la couche d’AlGaN est induite, ce qui génère un
champ piézoélectrique. Avec le grand décalage de bande de conduction et la
polarisation spontanée, cela donne des valeurs très élevées pour la densité de
charge de la feuille d'électrons. Ce potentiel important des structures AlGaN /
GaN (et l'avantage indirect de l'excellente conductivité thermique des substrats en
saphir) a été réalisé très rapidement et la recherche s'est partiellement déplacée des
dispositifs AlGaAs / GaAs aux dispositifs AlGaN / GaN.
1.2 Evolution :
Au cours du développement et de l'optimisation, diverses techniques ont
été adoptées. Une approche précédemment utilisée dans les jonctions p-n à haute
tension, l'électrode à plaque de champ, a considérablement amélioré les
performances du dispositif en réduisant les valeurs de crête du champ électrique
dans le dispositif. Ainsi, la tension de claquage pourrait être encore augmentée.
Cette technique a ensuite été affinée pour devenir des électrodes de grille en forme
de T, puis en forme de Y. Une autre étape dans l'optimisation de la structure est
l'ajout d'une barrière mince en Al entre le canal GaN et la couche d'AlGaN. Il
augmente le décalage de la bande de conduction et la densité bidimensionnelle du
gaz électronique (2DEG) et diminue la diffusion du désordre de l'alliage,
augmentant ainsi la mobilité. Une autre option pour améliorer les propriétés de
transport des gaz électroniques est la structure à double hétérojonction. La couche
InGaN sous le canal introduit une charge de polarisation négative à l'interface et
améliore ainsi le confinement de la porteuse dans le canal.
Bien que la technologie du mode d'appauvrissement (mode D) ait été
considérablement améliorée, aucun progrès comparable sur les contreparties
d'amélioration ne peut être noté. Toutefois, ces dispositifs présentent des
avantages dans certaines applications et sont donc au centre des activités de
recherche de ces dernières années. Plusieurs groupes ont proposé des approches
intéressantes. Des
4
3. Nitrure de Gallium :
3.1 Structure cristalline :
5
L'épitaxie est une technique de croissance orientée, l'un par rapport à l'autre, de
deux cristaux possédant un certain nombre d'éléments de symétrie communs dans
leurs réseaux cristallins.
On distingue l'homo-épitaxie, qui consiste à faire croître un cristal sur un
cristal de nature chimique identique et l'hétéro-épitaxie, dans laquelle les deux
cristaux sont de natures chimiques différentes.
6
Figure : Largeur de la bande interdite en fonction du paramètre
de maille pour les matériaux III-V et leurs alliages.
7
Lorsque le champ électrique augmente, les électrons ne sont plus en
régime de mobilité et l’équation n’est plus valable. En effet, au-delà d'un champ
électrique appelé champ critique, la vitesse des porteurs n'augmente plus avec le
champ appliqué.
L’augmentation du champ électrique entraine une augmentation de la
masse effective, donc une diminution de la mobilité et donc de la vitesse de
dérive.
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L’épitaxie en Phase Vapeur à partir d’Hydrure HVPE est une technique de
croissance épitaxiale considérée comme la première technique utilisée pour la
croissance de couche de GaN en 1969 par Maruska et al. Cette technique est
restée la méthode la plus couramment utilisée jusqu'au début des années 1980. Le
GaN est obtenu en 2 étapes : la première consiste à la réaction de l'acide
chlorhydrique (HCl) avec le gallium liquide (Ga) à des températures comprises
entre 750 °C et 900 °C pour former du chlorure de gallium.
Ensuite, le GaCl est transporté par des gaz vecteurs comme l’hydrogène
vers le substrat, habituellement le saphir ou il réagit avec l'ammoniac (NH3) à des
températures entre 900°C et 1100 °C pour forme des couches de GaN selon les
réactions.
4. Généralités et fonctionnement du
transistor HEMT :
9
4.1 Hétérojonction :
Par définition, l’hétérojonction est obtenue lorsque deux matériaux semi-
conducteurs de gaps différents sont associés. Si les deux semi-conducteurs sont de
même type, on dira que l’hétérojonction est isotype, et s’ils sont différents, on dira
qu’elle est anisotype. La réalisation d’une hétérojonction s’effectue par croissance
cristalline d’un matériau sur l’autre et nécessite l’utilisation de semi-conducteurs
ayant des propriétés cristallines voisines (la taille des atomes doit être notamment
assez proche) de manière à minimiser la densité de dislocations parce que
l’épitaxie se réalise à haute température. L’intérêt d’une telle structure réside dans
la création d’un décalage entre les bandes d’énergie permises des deux semi-
conducteurs.
Les énergies de bande interdite des deux matériaux n’étant pas égales, il y
a création de discontinuités en bandes de conduction ΔEc et de valence ΔEv à
l’interface.
Explication :
Soit un semi-conducteur A et un semi-conducteur B on a donc une
différence de gap nom nulle des deux matériaux et qui est égal à :
ΔEG= EG(A)-EG(B)
Cette différence de gap résultante repartit alors deux discontinuités : la
discontinuité de valence(ΔEV) et celle de conductivité(ΔEC) de sorte que :
ΔEC+ ΔEV= ΔEG
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En fonction de la position des bandes interdites, l’hétérojonction peut être de trois
types différents :
Type I : la bande interdite Eg(B) est entièrement dans Eg(A).
Type II : Une des discontinuités est plus grande que Eg(A)− Eg(B) mais
inférieure à Eg(A).
Type III : une des discontinuités est supérieure à Eg(A).
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La mobilité des porteurs et la vitesse de commutation exceptionnelles des HEMT
proviennent des conditions suivantes : l'élément à bande large est dopé avec des
atomes donneurs ; ainsi, il a des électrons en excès dans sa bande de conduction.
A l’équilibre thermodynamique :
Lorsque deux semi-conducteurs différents sont en contact, les électrons du
semi-conducteur de type n diffusent vers celui de type p et les trous diffusent dans
le sens inverse. La diffusion des porteurs de charge, est traduite par un courant
électrique de porteurs majoritaires, appelé courant de diffusion. Les électrons qui
arrivent dans la zone p se recombinent avec les trous au voisinage de la jonction,
les trous libres disparaissent et il reste des accepteurs ionisés par des charges
négatives. Du côté n, les électrons libres disparaissent et il reste des donneurs
ionisés par des charges positives. De ce phénomène, découle une zone déplétée de
charges libres : c’est la zone de charges d’espace (la ZCE). A l’équilibre
thermodynamique, les niveaux de Fermi s’alignent. Un champ électrique est
engendré à l’interface et une courbure de bande apparaît à son voisinage. Une
barrière de potentiel est créée, s’opposant à la diffusion des porteurs et définissant
l’état d’équilibre (la tension de diffusion Vd). Quatre grandeurs fondamentales
gouvernent le fonctionnement de la jonction, à savoir : le champ électrique, le
potentiel, la largeur de la ZCE et la capacité différentielle.
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Figure : Zone ZCE a l’état équilibre.
13
Figure : Canal d’électrons généré (gaz 2DEG).
14
HEMT, outre l’existence d’un gaz d’électrons, c’est la jonction Schottky créée par
la jonction métal de grille et semi-conducteur du substrat.
Figur
e : Structure d’un transistor HEMT.
Le substrat : C’est la couche sur laquelle on fait croître les matériaux par
épitaxie. Dans notre cas un bulk GaN n’est pas à ce jour disponible à faible coût et
en grande taille, les substrats de nitrure de gallium sont encore très peu utilisés ;
on a alors recours à des substrats autres que GaN. Un mauvais choix de substrat
peut causer lors de la croissance, des dislocations qui peuvent rendre le composant
non fonctionnel. Les matériaux souvent utilisés sont le silicium, le saphir et le
carbure de silicium.
La couche de nucléation : C’est une couche mince de GaN qui sert à minimiser
le désaccord de maille entre la couche tampon et le substrat, et pour s’assurer
d’avoir une bonne qualité cristallographique afin de faire croître la couche du
cristal de GaN.
La couche tampon ou « buffer » : Cette couche est constituée du matériau de
plus faible largeur de bande interdite, dans notre cas il s’agit du nitrure de gallium
(3.4eV) ; c’est dans la partie supérieure de cette couche que le gaz bidimensionnel
est formée. Elle permet d’améliorer le confinement des électrons dans le canal en
réduisant l’injection des porteurs vers le substrat.
Le canal : Le canal est situé dans la couche de matériau à petit gap non
intentionnellement dopée. C’est la plus importante partie du HEMT : c’est là où se
crée le gaz bidimensionnel d’électrons. C’est la couche qui détermine les
Performances du composant à travers les propriétés de transport des électrons
dans le matériau.
L’espaceur : En anglais spacer ; cette couche est réalisée dans notre cas par le
matériau de plus large gap (le nitrure de gallium-aluminium AlGaN). Ce film non
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intentionnellement dopé possède une épaisseur de quelques nanomètres et permet
de réduire les interactions électrons donneurs entre le gaz d’électrons et la couche
dopée (donneuse). En effet, la proximité de ces particules entraînerait une
interaction électrostatique connue sous le nom de Coulomb Scattering. Sans cette
couche, les électrons du canal seraient fortement attirés par les atomes donneurs
de la couche donneuse et seraient donc confinés à l’interface AlGaN/GaN. Cette
zone d’interface présente des défauts cristallins qui limitent la mobilité des
électrons. Plus cette couche est fine plus la concentration des charges dans le
canal augmente, présentant ainsi une forte densité de courant, et réduisant aussi la
résistance de source. Plus elle est épaisse, plus la densité des porteurs de charge
diminue, augmentant ainsi la mobilité des électrons. Il y a donc un compromis par
rapport à son épaisseur.
La couche donneuse : C’est dans cette couche que la zone d’espace de charge se
forme au niveau de la jonction Schottky de grille ainsi qu’aux abords de
l’hétérojonction. C’est une couche de matériau grand gap AlGaN dopée et qui
fournit des électrons libres à la structure. Son dopage est généralement élevé, en
utilisant le silicium qui y joue un rôle important car il contribue à l’augmentation
de la concentration des électrons fournis.
La couche Cap layer : C’est une couche superficielle fine, formée par un
matériau de faible bande interdite (le nitrure de Gallium), sur laquelle sont réalisés
de bons contacts ohmiques de drain et de source. Cette couche est généralement
fortement dopée, la finesse de son épaisseur permet de réduire la valeur des
résistances de contact et donc celle des résistances d’accès. Elle permet aussi
d’empêcher l’oxydation de la couche AlGaN. Afin d’obtenir une bonne jonction
Schottky de grille, un recess complet de cette épaisseur doit être réalisé sous le
contact de grille.
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l’effet d’amplification transistor qui permet de transformer un faible signal
appliqué sur la grille en un signal plus fort récupéré sur le drain. La différence
avec le transistor classique est que le HEMT utilise une hétérojonction.
L’hétérojonction repose sur le principe de création et de contrôle d’un gaz
d’électrons dans un matériau faiblement dopé où les électrons peuvent se déplacer
plus rapidement (mobilité d’électrons élevée). Cette couche appelée gaz
d’électrons à deux dimensions (origine du nom TEGFET) est la conséquence des
polarisations spontanée et piézoélectrique
La qualité de la commande dépend en grande partie de la qualité du
contact Schottky, à l’interface entre la barrière AlGaN et le métal de grille
(rappelons que parfois, la couche superficielle est un cap de GaN ; le cas échéant,
elle est gravée localement de sorte que le métal se dépose directement sur
AlGaN). On a donc intérêt à rechercher les alliages métalliques présentant les
meilleures caractéristiques, et se prêtant au mieux à leur dépôt sur le semi-
conducteur. Cet effet de contrôle du gaz bidimensionnel à l’hétérojonction trouve
son explication physique dans l’exploitation des diagrammes de bandes d’énergie
suivant la direction verticale.
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gauche sur le schéma). On devine donc que pour des tensions de grille inférieures
à une valeur seuil, la densité surfacique de charge deviendrait négligeable et ne
pourrait guère plus participer à la conduction. Cette valeur particulière du
potentiel est appelée « tension de pincement ».
Ainsi, les électrons constituant le courant drain-source dans un semi-
conducteur non dopé ont un temps de transit très faible, ce qui permet des
performances en fréquence remarquables. La structure favorable aux applications
hautes fréquences ainsi que l’utilisation de matériaux grand gap de forte
conductivité thermique, tel que GaN par exemple, font de ce composant un
candidat très intéressant pour les applications de puissance micro-ondes.
Pour réaliser les contacts ohmiques, une photolithographie est utilisée pour
définir les contacts de source et de drain. Un bicouche PMMA/S1813 est utilisé
pour obtenir un profil casquette. Après exposition et développement de la résine,
la couche de cap SiN est gravée sous plasma CF4. Une désoxydation de la surface
est réalisée en utilisant une solution d’acide chlorhydrique dilué HCl - H2O
(1 :10) juste avant d’introduire l’échantillon dans le bâti de métallisation. Le
multicouche métallique Ti/Al/Ni/Au est ensuite déposé par évaporation sous vide
à canon à électrons. Après soulèvement, un recuit rapide à haute température
(RTA : Rapid Thermal Annealing) à 875°C pendant 30 sec sous N2 est réalisé
pour former le contact ohmique.
Après recuit au-delà de 700 °C, le titane réagit avec les atomes d’azotes
constituant la couche barrière AlGaN pour former une couche de TiN à l’interface
métal-AlGaN. Ce métal présente un travail de sortie inférieur au titane favorisant
le comportement ohmique sur semi-conducteur à dopage résiduel de type N. De
plus, la formation de cette couche génère des lacunes d’azote en surface de la
couche barrière AlGaN lesquelles agissent comme des états donneurs facilitant le
passage des électrons par effet tunnel.
Au cours du recuit thermique et après formation de la lacune d’azote, les
ions Ga instables, migrent au travers de la couche de TiN et de Ti vers la surface
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du contact métallique pour former un alliage. Ceci a pour conséquence la
formation de trous latéraux qui ont tendance à s’agglomérer avec la température
pour finalement dégrader fortement la résistivité spécifique de contact, voire
d’éliminer l’électrode métallique au complet. Pour réduire la forte réactivité de Ti
avec l’azote en surface de la couche barrière à base de GaN, une couche
d’aluminium en aval de la couche de titane est utilisée. Le contrôle de cette
réactivité est obtenu en fonction de l’épaisseur de cette couche de titane et du taux
d’aluminium présent dans la couche barrière de AlGaN. On observe alors la
formation d’agrégats métallique de type TixAly sur la couche de TiN préservant
ainsi la forte concentration en lacune d’azote à l’interface TiN/AlGaN.
Le nickel joue un rôle de couche barrière entre l’aluminium et l’or. Il
empêche la formation d’alliage Al-Au lors du recuit à haute température. Cet
alliage est friable et présente une adhérence médiocre sur GaN.
L’or est la dernière couche de l’empilement métallique. Il permet
d’empêcher l’oxydation de l’Al et assure une bonne conductivité électrique.
Après dépôt du multicouches métalliques, les contacts électriques
subissent un recuit rapide à haute température. Le procédé de recuit comporte 3
zones temporelles ayant chacune leur fonction (cf. figure)
• Une montée rapide en température jusqu’à 875 °C pendant 20 sec au cours de
laquelle les contacts ohmiques se forment.
• Une phase de stabilisation (30 sec) pendant laquelle se forme les agrégats.
• Une période de refroidissement jusqu’à température ambiante durant laquelle la
structure métallique se compacte et se stabilise.
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5.2 Protections des zones actives :
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5.5 Définition de la grille nitrure :
C’est l’étape la plus critique du procédé de fabrication puisqu’elle conditionne
les performances du transistor via la qualité de l’interface sous la grille entre le
diélectrique d’isolation et le semi-conducteur. La définition de l’électrode de grille
débute par la gravure de la couche de cap SiN laquelle va définir la largeur du pied de
grille.
Une couche de Si3N4 peut être gravée par voie humide avec des solutions
chimiques comme l’acide phosphorique H3PO4 entre 140 °C et 170°C ou dans une
solution d’acide fluorhydrique HF.
La couche Si3N4 peut aussi être gravée à l’aide d’un plasma fluoré comme le
CHF3 ,CF4 , CH3F/O2 , ou le SF6 L’inconvénient majeur de cette gravure sèche est que
le bombardement ionique inhérent aux processus par plasma, endommage la surface
de AlGaN, détériorant ainsi les caractéristiques électriques de la commande de grille.
Pour minimiser la génération d’états de surface néfastes au bon fonctionnement du
transistor, un nouveau procédé qui mixte les avantages des deux méthodes de gravure
sèche et humide est opté pour éviter les inconvénients. Ce nouveau procédé à la fois
doux et sélectif est réalisé au moyen d’un plasma hydrogène.
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zones des plots d’épaississement. La gravure est réalisée dans un bâti ICP avec un
mélange gazeux constitué de CF4, H2 et O2. La deuxième étape consiste à définir
les zones des pads avec une photolithographie au moyen d’une bicouche de résine
PMMA/S1813. Après exposition et développement de la résine, un profil
casquette est obtenu. Les plots d’épaississements sont ensuite déposés par
évaporation sous vide à canon d’électrons suivant le séquentiel métallique Ni/Au.
6. Conclusion :
Certes les transistor HEMT AlGaN/GaN ont plusieurs points forts qui se
manifestent dans la facilité de réaliser un gaz bidimensionnel d’électrons à
l’interface avec une concentration d’électrons supérieure à (1013cm ^ (-2)) sans
doper intentionnellement la couche AlGaN. Cette forte densité s’obtient grâce aux
polarisations spontanée et piézoélectrique. Ces concentrations d’électrons dans le
gaz 2D ne peuvent être atteintes avec les semi-conducteurs conventionnels comme
le GaAs, même si la couche donneuse est fortement dopée.
De plus la vitesse de saturation des porteurs libres dans GaN est beaucoup
plus importante que dans GaAs, ce qui est parfaitement adapté pour des
applications de puissance en hyperfréquence. Les transistors HEMTs AlGaN/GaN
permettent aussi de fournir une puissance importante jusqu’en bande Ka (40GHz)
et au-delà.
Le point faible de ce type de composant par rapport aux autres filières est
son prix. Les hétérostructures à base de GaN sont fabriquées sur des substrats en
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carbure de silicium SiC (2000$ la plaquette 2 pouces) ou en saphir Al2O3 (70$ la
plaquette 2 pouces) qui sont très coûteux. Ces dernières années, on a réalisé des
couches d’AlGaN/GaN sur des substrats silicium de type Si (111) ou Si (001) qui
sont moins chers. La société Nitronex vient d’annoncer un transistor HEMT GaN
sur silicium destiné aux applications WiMax dans la bande de fréquence 2,3GHz à
2,7GHz.
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