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Introduction
Le cacao est un produit faisant l’objet d’un intérêt majeur à l’échelle mondiale.
Un nombre important d’acteurs intervient dans le domaine du cacao ainsi que dans la
chaîne de valeurs qu’il crée à travers la production, la transformation et la commercialisation
Schéma de la filière
Filière transformée
Consommation : Le ménage
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2 - La collecte de l'information
3 - L'analyse de l'information
Il aura fallu deux ans pour implanter le projet. Tout a commencé en juin 2019 quand
Sandrine Vasselin Kabonga, originaire du Sud-Kivu, se rend à Yaligimba, dans la province de
la Mongala (nord-ouest), pour mettre en place un projet de développement de poivre avec les
populations locales. Elle découvre alors des blocs de cacaoyers dans la vaste concession des
Plantations et huileries du Congo (PHC), ex-Huileries du Congo belge (HCB), rebaptisées
Plantations Lever du Zaïre (PLZ) en 1971, qui appartenaient au groupe Unilever.
La Mongala est une province agricole. Elle est historiquement une grande région
agricole. À l’époque coloniale et jusqu’à la fin des années 1980, cette province, qui était alors
un district, produisait une grande variété de denrées agricoles : de l’huile de palme, du riz, des
bananes, du mais, de l’arachide, des patates douces, des ignames et du cacao.
Les HCB possédaient à Yaligimba, dans le cercle de Bumba, une grande plantation
d’huile de palme créée en 1933, au bord de la rivière Itimbiri, ainsi que des cacaoyères. La
production de cacao décolla quand les PLZ, confrontées à la concurrence des producteurs sud-
asiatiques sur le marché mondial, renoncèrent à planter de nouvelles palmeraies, préférant se
replier sur le marché intérieur et se concentrer sur l’exportation des produits comme le
caoutchouc, le thé et le cacao.
En 1982, les PLZ possédaient 3 773 hectares de cacaoyers, soit la superficie la plus
vaste du Zaïre (actuelle RDC).
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Les HCB possédaient à Yaligimba, dans le cercle de Bumba, une grande plantation
d’huile de palme créée en 1933, au bord de la rivière Itimbiri, ainsi que des cacaoyères.
L’entreprise PHC n’étant pas intéressée par le cacao, Sandrine Vasselin Kabonga a
décidé d’investir dans cette filière, après avoir finalisé la mise en place du projet poivre. Pour
plusieurs raisons. Primo, le cacao et le poivre font bon ménage. Ils poussent ensemble sous le
couvert forestier des grands arbres qui forment une sorte de serre naturelle et protègent les
deux plantes de la lumière du soleil. Secundo, la région, située sur la ligne de l’équateur,
ensoleillée et humide, est idéale pour le cacao culture. Enfin, Misao privilégie des activités
qui permettent de créer de l’emploi et des revenus pour les communautés locales.
Le projet cacao, qui avait été lancé sous les activités sociales de PHC, a très vite
rencontré l’adhésion des habitants de Yaligimba, notamment des femmes avec lesquelles
Pierre, un agronome de la société, avait commencé à réhabiliter les cacaoyères pour les
occuper et leur procurer des revenus. Avec l’appui d’un programme social du Centre
international d’agriculture tropicale (CIAT), ces femmes avaient acquis des techniques
rudimentaires de séchage et de fermentation. Un premier pas qui a permis de relancer la
production sur quelque 3 hectares. Restait à trouver des acheteurs et des partenaires. Et à
s’assurer de la qualité du cacao.
Sandrine quitte Yaligimba avec ses 60 kg de fèves de cacao sous le bras, qu’elle fait
goûter à des chocolatiers belges et à Axel-Emmanuel Gbaou, un artisan chocolatier ivoirien
qu’elle avait rencontré lors d’un salon du chocolat à Bruxelles début 2020. Verdict des
chocolatiers sur les fèves de cacao de Yaligimba, dont 80 % sont des variétés forastero, le
reste étant des criollos. Ils apporteront leur expertise à Misao et ses partenaires sous la marque
Theo Broma, et formeront l’équipe cacao depuis la sélection des variétés jusqu’à la
transformation.
Pilotée par Axel-Emmanuel Gbaou, Une formation a été réalisée en Côte d’Ivoire,
dans son atelier puis dans ses plantations, situées à quelque 100 km d’Abidjan. Ils ont appris
les techniques de plantation de cacao bio et d’associations de cultures, comment trier les
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fèves, fabriquer du beurre et de la poudre de cacao, des tablettes de chocolat et divers autres
produits à base de beurre de cacao.
Lors de son séjour en Côte d’ivoire, l’équipe de Theo Broma a également noué un
partenariat avec des planteurs ivoiriens qui ont fourni des plans de cacaoyers et apporté leur
expertise sur les techniques de fermentation et de séchage.
En RDC, Sandrine Vasselin Kabonga peut compter sur ses deux partenaires de Theo
Broma pour relancer la filière dans la Mongala, améliorer les cacaoyères et transformer les
fèves : Xavier Bowekomi, originaire de Kisangani, et l’entreprise PHC qui appuie le projet
sur le plan logistique et financier et assure l’encadrement des populations locales pour étendre
les plantations et améliorer la qualité des fèves.
Pour Theo Broma, l’objectif est de parvenir, d’ici 3 à 5 ans, à produire 5 à 10 tonnes
de fèves par an, contre 2 tonnes aujourd’hui, et à faire un cacao de très bonne qualité.
Actuellement la production congolaise de cacao est estimée entre 3000 et 3800 tonnes par an,
ce qui positionne la RDC au 30è voire 40è rang mondial.
Parce qu’elle souhaite replacer la RDC sur la carte des producteurs internationaux de
cacao de qualité, Sandrine Kabonga vise le bean to bar (de la fève à la barre chocolatée), une
approche dont le chocolatier Axel Emmanuel Gbaou est l’un des précurseurs en Côte d’Ivoire.
Cette méthode écoresponsable consiste à fabriquer du chocolat à partir de fèves de cacao que
l’on collecte directement dans des terroirs sélectionnés en fonction des variétés de cacaoyers.
C’est la filière la plus courte et la plus noble. Elle est plus chère, mais le chocolat est de
qualité supérieure.
Transformation à kingabwa
Après un premier essai de fabrication de chocolat à Bukavu, Theo Broma a ouvert une
unité de torréfaction et de transformation à Kingabwa dans la commune de Limete à
Kinshasa, dont l’équipe est composée de 5 personnes. C’est ici que sont fabriquées les
tablettes de marque Théo Broma. Pour l’heure, l’atelier de production est alimenté par les
fèves de Yaligimba, qui sont acheminées par bateau, via le fleuve Congo, jusqu’à Kinshasa.
Le projet de Sandrine Kabonga au travers de Theo Broma Congo est de créer une
véritable filière. Outre des tablettes de chocolat, de 45 grammes actuellement et de 100
grammes plus tard, elle envisage de fabriquer divers produits à base de beurre de cacao pour
le marché local, à des prix accessibles pour les Congolais. L’autre objectif est d’exporter les
meilleures fèves pour travailler, en aval, avec des chocolatiers de plusieurs pays.
Theo Broma prévoit également d’implanter une unité de torréfaction dans la Mongala.
Les fèves torréfiées seront mises sous vide et envoyées à Kinshasa. Cela créera plus d’emplois
localement et l’usine se concentrera sur la transformation.
La Problématique reconnu dans le secteur agricole, qui est également un constat relevé
dans l’étude des filières de cacao en RDC, demeure celle du financement, de l’investissement,
de l’environnement des affaires et du partenariat public-privé. Pourtant le cacao est un
produit à forte valeur ajoutée, qui constitue un complément de revenu pour de nombreux
producteurs.
Des dispositifs administratifs et fiscaux pour soutenir les initiatives provenant des
privés sont le plus souvent manquants.
Plus une filière est longue, plus le revenu des producteurs est moindre du fait des
marges bénéficiaires qui s’ajoute pour chaque intermédiaire dans la chaîne de valeur. Pour
remédier à cela, certains groupes cherchent à diminuer le nombre d’intermédiaires et à se
positionner pour la commercialisation des fèves de leurs membres afin d’améliorer leur
rémunération. Avec la mise en place d’une filière courte, la part que représente la
rémunération des producteurs dans la chaine de valeur du cacao sera plus favorable
3 – Recommandations
Des assises doivent être mise en place dans l’objectif de faire l’état des lieux des
filières cacao en identifiant les obstacles majeurs à la production, à la recherche, à la
transformation, à la certification et à la commercialisation du cacao en vue d’en formuler les
recommandations idoines pour la promotion et la compétitivité de ces produits.
Conclusion
Le cacao dont l’importance n’est plus à démontrer, est une culture pérenne, Les
économies de nombreux pays, tels que le Brésil, la Colombie, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, et
autres dépendent dans une large mesure des recettes générées par l’exportation de ces produits
agricoles pour atteindre leurs objectifs de développement social et économique.
Bibliographie
Nganda Afumba J.P., 2020-2021, Cours Séminaire filière agricole, Licence, UPC.
BCEAO, 2014, Etude monographique sur la filière cacao dans l ’UEMOA, Ouagadougou.
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