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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation

Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement


Etude de cas : le café, un produit mondialisé :
Problématique : Par quels processus, selon quelles formes de flux le café est-il introduit dans
les courants d’échanges mondialisés ?
Un produit vital pour une partie de la planète

Documents à utiliser : carte du marché mondial du café, tableau statistique des principaux
pays producteurs de café (J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49), carte des pays
producteurs de café, carte des pays importateurs de café, l’instabilité des prix du café.

Document 1 : Le marché mondial du café :

Source : Manuel Belin

Document 2 : Les principaux exportateurs de café dans le monde


Pays Milliers de sacs Pourcentage de la production Evolution de la
de 60 kg nationale exportée production entre
en 2001 en 2005-2006 2006 et 2011
Brésil 43 484 56 % 2,3 %
Vietnam 20 000 95 % 3,4 %
Indonésie 8 250 70 % 10 %
Colombie 7 800 90 % - 30 %
Ethiopie 6 500 67 % 17 %
Pérou 5 443 Inconnu 26 %
Inde 5 333 70 % 17 %
Honduras 4 500 95 % 30 %
Mexique 4 300 62 % 2,3 %
Guatemala 3 750 92 % -6%
Ouganda 3 212 Inconnu 19 %
Nicaragua 2 100 Inconnu Inconnu
Monde 82 920 70 % Inconnu
Source : J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49 et statistique de l’ICO (International Coffee
Organisation).

Document 3 : L’instabilité des prix du café :


[…] Depuis la rupture de l’accord international sur le café, les cours fluctuent au gré du
marché. Les producteurs familiaux ne peuvent pas prévoir à quel prix ils pourront vendre à la
fin de la récolte. Isolés au bout de la chaîne de commercialisation, ils vivent au jour le jour.
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Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Le café pousse dans 70 pays en zone tropicale. Les trois quarts des volumes sont produits par
des exploitants familiaux. De 1997 à 2005, sa production a augmenté deux fois plus vite que
la demande, provoquant une chute des cours.
Un marché mondial à grande échelle
Deuxième marché mondial boursier après le pétrole, le café fait vivre 125 millions de
personnes, dont 20 à 25 millions de petits producteurs. Une grande partie est en-dessous du
seuil de pauvreté.
Dès 1962, un accord international a régulé la commercialisation du café. Depuis 1989, les
quotas d’exportation qu’il fixe ne sont plus respectés. Cette même année, les cours ont chuté
de moitié.
La tentation de la coca
Depuis, certains États ont donc entièrement libéralisé leur marché. Coté en bourse, le café est
en proie aux spéculateurs. Dans certains pays d’Amérique latine, des paysans sont réduits à
préférer la culture de la coca, plus rentable mais illégale. […]
Source : www.maxhavelaar.org

Questions :
1. Identifiez les principaux pays producteurs et les principaux pays consommateurs de café ?
Que pouvez-vous en déduire ?
La production de café est faite dans certains pays du sud qui se répartissent dans les
différentes catégories des Suds :
- Pays émergents comme le Brésil, avec 56 % de la production mondiale de café
exportée à l’étranger et un centre d’impulsion pour le calcul du taux et du prix de
vente du café avec la bourse de Santos – bourse beaucoup moins importante que la
bourse de Chicago.
- Pays en développement comme la Colombie
- Pays ateliers en développement comme le Vietnam et l’Indonésie avec respectivement
15 % et 7 % de la production mondiale.
- Pays les moins avancés comme le Yémen
La production dépend du climat qui nécessite de la chaleur et de l’humidité, conditions
uniquement réunies dans les pays de la zone intertropicale – entre le Tropique du Cancer et le
Tropique du Capricorne – à proximité de l’Equateur.
La production de café dépend aussi des espèces de café qui diffère d’un territoire à l’autre. La
plante de café a été d’abord découverte en Abyssinie – actuelle Ethiopie et cultivée au Yémen
et en Ethiopie avant de se développer en Amérique latine, où les principaux producteurs sont
le Brésil et la Colombie. Depuis les années 1990, de nouveaux pays producteurs sont apparus
en Asie. Le Vietnam et l’Indonésie sont respectivement le deuxième et le quatrième
producteur de café dans le monde – spécialisation dans la production de Robusta.
La consommation de café est principalement due aux pays du Nord. Trois principaux pôles de
consommation sont à mettre en évidence :
- Europe : 50 % de la consommation mondiale – principaux consommateurs sont
l’Allemagne, suivi de la Norvège, de la Finlande et du Danemark
- Etats-Unis : 25 % de la consommation mondiale
- Japon : 10 % de la consommation mondiale
La consommation des pays développés est essentiellement possible parce que les pays
développés contrôlent le marché en fixant les prix du café et en contrôlant l’ensemble de la
chaîne de vente par l’intermédiaire d’un nombre important de Firmes Transnationales :
- Compagnies de torréfaction comme Phillip Morris, Nestlé, Sara Lee qui contrôlent 45
% du marché du café

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Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- Compagnies de distribution qui exerce une compétition féroce : Wal-Mart, Carrefour
et Nestlé

2. Montrez que le café est une ressource vitale pour une bonne partie des Suds ?
Le café est une ressource vitale pour bon nombre de pays du Sud dépendant entièrement de la
vente et de la production de café. Certains pays sont dans la mono-production, notamment la
Colombie. La compétition donc forte entre les pays du Sud, d’autant que certains sont plus
dépendants que d’autres, notamment les PED mais surtout les PMA comme l’Ethiopie et le
Yémen. Les puissances émergentes, comme le Brésil, la mécanisation et les larges plantations
et champs de café, sont capables de produire et de s’intégrer au système de l’agrobusiness
mondial. La capacité de production du Brésil et d’autres puissances émergentes lui permet
d’être plus forte face aux demandes des compagnies transnationales.
Les autres producteurs peuvent être classés en catégorie en raison de l’importance dans le
marché mondial et leur place dans la mondialisation. Dans les faits, les pays d’Asie et
d’Amérique latine, quelles que soient leurs difficultés, ne sont pas complètement dépendants
du café car ils ont d’autres productions intégrées dans la mondialisation => moins de
dépendance par rapport au marché du café.
Certains pays, notamment en Afrique, comme l’Ethiopie et le Yémen, qui appartiennent aux
PMA sont incapables de défier ou de discuter les conditions fixées par les transnationales et
les grandes bourses mondiales.

3. Comment le marché du café est-il régi mondialement ?


Le marché est régi par les grandes firmes transnationales qui contrôlent la torréfaction et la
distribution, certaines étant capables de faire les deux comme Nestlé. Cependant, le marché
est régi par les pays du Nord car les bourses mondiales qui fixent les prix du café sont siutés
dans les nords, notamment à Chicago. Le Brésil a aussi une bourse mondiale du café mais son
rôle reste régional mais cela permet au Brésil, contrairement aux autres pays de rester dans le
cercle décisionnel des coûts du café même si l’influence est limitée.

4. Quels sont les avantages et les inconvénients d’une telle organisation ?


Les avantages d’une telle organisation sont l’importance de l’intégration des marchés
mondiaux qui permettent une corrélation entre producteurs et consommateurs par le biais de
grandes entreprises transnationales et de bourses mondiales qui coordonnent les actions sur le
marché mondial.
Cependant, cela a de multiples inconvénients :
- Dépendance des producteurs vis-à-vis des marchés mondiaux
- Dépendance des producteurs vis-à-vis des FTN
- Pression exercée sur les petits producteurs.

Un produit parfaitement bien intégré aux stratégies de la mondialisation

Documents à utiliser : L’organisation de la filière du café (J. P. Charvet, Atlas de


l’agriculture, 2010), les firmes transnationales et le commerce du café (Universalis, DVD,
2011), les bourses du café (CIRAD), le commerce du café entre libéralisation et émergence du
commerce équitable (Universalis, DVD, 2011), le rôle de l’Organisation internationale du
café (Site de l’IOC)

Document 1 : L’organisation de la filière du café en 2010

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Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

Source : J.-P. Charvet, Atlas de l’agriculture, 2010.

Document 2 : Les compagnies transnationales et le commerce du café


Les échanges sont de plus en plus dominés par un petit nombre de grandes firmes de
torréfaction situées dans les pays importateurs ainsi que par les grandes chaînes de
distribution alimentaire (moyennes et grandes surfaces) des pays riches pour lesquelles le café
constitue souvent un produit d'appel. Le fait que l'on vende au consommateur final de la
transformation, du conditionnement, des services et des symboles en même temps que le café
lui-même explique que la valeur ajoutée réalisée dans les pays consommateurs soit passée de
55 p. 100 dans les années 1970 à près de 80 p. 100 au début des années 1990. Compte tenu
des coûts de transport, de stockage et des taxes, le producteur de café ne touche plus guère
aujourd'hui que 15 p. 100 du prix payé par le consommateur des pays riches. Dans le domaine
de la torréfaction, quatre grandes firmes transnationales – trois américaines (Philip Morris,
Sara Lee et Procter & Gamble) et une suisse (Nestlé) – traitent plus de la moitié des cafés
commercialisés dans le monde. La firme Nestlé produit à elle seule plus de 50 p. 100 du café
soluble mondial, de plus en plus à partir de cafés robusta vietnamiens. Ces firmes dépendent
elles-mêmes de plus en plus des achats massifs effectués par les principales chaînes de plus en
plus mondialisées de la grande distribution comme Carrefour, Wal Mart, Ahold, Tesco...
Source : Encyclopédie universalis, DVD, 2011.

Document 3 : Les bourses du café


Les cours du café s’établissent dans deux bourses d’échanges internationales, à New York et à
Londres, selon les qualités. Ces bourses fonctionnent selon le principe des marché à termes et
sont le lieu d’intervention privilégié des professionnels de la filière mais également des fonds
d’investissements.
Les prix réels du café payés aux planteurs s’évaluent en rapport avec ces cours, selon les
qualités avec un différentiel en négatif ou en positif par rapport au cours de la qualité
proposée.
Le système du marché, comme tout système, présente des avantages et des inconvénients.
L’avantage, c’est que tout planteur, quelle que soit sa situation et la qualité qu’il propose, peut
avoir un accès au marché et voir sa production évaluée et achetée ; l’inconvénient est bien
évidemment que les cours sont très fluctuants et soumis à d’éventuelles interventions
d’intervenants non professionnels qui peuvent amplifier les mouvements à la hausse ou à la
baisse.
Compte tenu de ces considérations et au regard de l’importance stratégique et économique
que revêt le café dans le commerce mondial, plusieurs tentatives de régulation du marché ont
été organisées.
Source : CIRAD (Centre international de recherche sur l’agriculture et le développement)

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Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Document 4 : Le commerce du café, entre libéralisation et émergence du commerce
équitable
Un accord international concernant le café a fonctionné de 1962 à 1989. Il a même souvent
été cité comme exemple pour les « accords produits » que souhaitait développer la
C.N.U.C.E.D. (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) afin de
lutter contre les fortes fluctuations des cours des denrées agricoles de base ainsi que contre la
dégradation des termes de l'échange qui affectent ces produits et qui pénalisent les pays qui
les exportent. Aujourd'hui, cet accord a vécu : depuis le cycle de négociations commerciales
de l'Uruguay Round mené dans le cadre du G.A.T.T., suivi par la mise en place de l'O.M.C.
(Organisation mondiale du commerce), une approche libérale, voire ultralibérale, des marchés
s'impose à l'échelle internationale.
Cela n'empêche pas l'émergence, encore bien timide il est vrai, de filières de commerce
« équitable », qui permettent de mieux rémunérer les petits producteurs qu'elles ont intégrés,
tout en favorisant parfois dans le même temps une agriculture biologique. Elles se
développent assez rapidement, mais ne contrôlent que de 1 à 2 p. 100 des échanges mondiaux.
En 2001, les cafés importés dans le cadre de filières de commerce équitable représentaient un
peu plus de 3 p. 100 des importations de café des Pays-Bas et de l'Allemagne, 1,3 p. 100 de
celles des États-Unis et de la Suisse, et moins de 1 p. 100 de celles de la France et du
Danemark. Parallèlement, des cafés haut de gamme, liés à des terroirs caféiers reconnus, tel
celui du café « Blue Mountain » de Jamaïque, autorisent une meilleure rémunération des
producteurs concernés, mais ils pèsent très peu dans la production mondiale.
Source : J.-P. Charvet, Universalis 2011, DVD

Document 5 : Le rôle de l’OIC dans le commerce du café


L’Organisation internationale du Café (OIC) est la principale organisation
intergouvernementale qui traite des questions relatives au café ; elle rassemble des pays
exportateurs et des pays importateurs. Ses gouvernements Membres représentent 97% de la
production et plus de 80% de la consommation mondiales de café.
La mission de l'OIC est de renforcer le secteur mondial du café et d'encourager son
développement durable dans le cadre d’une économie de marché pour le bien-être de tous les
participants du secteur.
Elle apporte une contribution concrète au développement d'un secteur mondial du café
durable et à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement en :
- permettant aux gouvernements et au secteur privé d'échanger des vues sur les questions
ayant trait au café, les conditions et tendances du marché, et de coordonner les politiques
[…]
- mobilisant et recherchant le financement de projets qui bénéficient à l'économie mondiale
du café
- faisant la promotion de la qualité du café grâce à un programme d'amélioration de la
qualité du café
- favorisant la transparence du marché grâce à un large éventail de statistiques sur le secteur
mondial du café
- développant la consommation et les marchés du café au moyen d'activités novatrices de
développement des marchés
- encourageant l'élaboration de stratégies visant à renforcer la capacité des communautés
locales et des petits exploitants
- encourageant les programmes de promotion et d'information pour faciliter le transfert de
technologies appropriées pour le café
- facilitant l'information sur les outils et services financiers pouvant aider les producteurs

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Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- fournissant des informations économiques, techniques et scientifiques objectives et
complètes sur le secteur mondial du café,
L’OIC a été créée à Londres en 1963 sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies en
raison de la grande importance économique du café. Elle administre l’Accord international du
Café, important instrument du développement de la coopération. Le dernier Accord, l’Accord
de 2007, est rentré en vigueur le 2 février 2011.
L’importance du café Le café est un produit dont le commerce est l’un des plus importants,
il est produit dans plus de 60 pays. Un grand nombre de pays producteurs sont étroitement
tributaires du café qui peut représenter plus de 50% du total de leurs recettes d’exportation.
Il assure la subsistance de plus de 125 millions de personnes dans le monde et est
particulièrement important pour les petits exploitants qui produisent la plupart du café dans le
monde. Parmi les consommateurs, le café est une boisson universellement populaire, avec
plus de 600 milliards de tasses consommées chaque année.
Source : site de l’organisation internationale du café

Questions :
1. Quels sont les acteurs impliqués dans le commerce du café ? (Vous détaillerez le rôle de
chacun).
De multiples acteurs sont impliqués dans le commerce du café :
- Les Etats du Sud qui font fonctionner l’économie sur la production du café : Yémen ou
Ethiopie
- Les firmes transnationales qui dominent le marché de la torréfaction, du transport et de la
diffusion : Nestlé, Phillip Morris, Wal-Mart, Neumann ou Valcafé
- Les grandes organisations internationales qui :
o soit fixent les prix et cours du café comme la bourse de Santos ou celle de Chicago
o soit tentent de trouver des compensations et des accords pour limiter les effets de
la baisse des cours du café comme OIC – Organisation internationale du Café – ou
les agences de l’ONU comme la CNUCED, ou les accords de l’OMC

2. Montrez que la filière du café est dominée par les FTN (Firmes transnationales) et que
cela crée une dépendance de certains Etats par rapport à ces FTN.
Les compagnies transnationales contrôlent les coûts du café et de sa production, ainsi que sa
consommation. Les compagnies occidentales décident de toutes les étapes de la production,
comme c’est le cas pour beaucoup de produits bruts. Les FTN demande des concessions dans
les pays du Sud comme le Brésil. Elles contrôlent la production. Dans le cas du Brésil, ce sont
des compagnies comme Neumann Kaffee Group qui contrôle les grandes exploitations
appelée fazendas. Les FTN développe un système d’agrobusiness.
Les FTN contrôlent également le transport du café à destination de l’Europe et de l’Amérique
du Nord. C’est le cas de compagnies comme NKG ou ECOM
Enfin, le marché mondial est dominé par des compagnies spécialisées dans la torréfaction et la
transformation comme Sara Lee, Procter and Gamble, Phillip Morris pour les EU, et Nestlé
pour la Suisse. Ces firmes transforment le café brut en café consommable comme Nestlé
leader mondial du café soluble et des dosettes – 50 % de la production de café soluble est
contrôlé par Nestlé. Les dosettes sont des innovations lancées par les compagnies de café
comme Nestlé qui ont développé un nouveau produit. Pour attirer les consommateurs, ils
développent des stratégies publicitaires faisant appel à des récurrences ou à des stars
internationales comme dans le cas de Nestlé.
Enfin, les firmes contrôlent la distribution du café. La production de café et le marché existe
aussi grâce aux distributeurs comme Wal-Mart, Carrefour, Nestlé ou Ahold Kroger. Ces
firmes achètent aux torréfacteurs et font la connexion entre les deux systèmes de FTN aux

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
deux bornes du marché mondial. 28 FTN comme Starbuck, Wal-Mart ou Carrefour se
partage le marché de la distribution mondiale.

3. Quelles sont les alternatives proposées à une telle organisation du marché mondial ?
Plusieurs alternatives sont proposées concernant une telle organisation du marché mondial :
- Celle de l’OIC qui vise à créer une coopération, un accord entre les différents membres du
circuit mondial : producteurs, torréfacteurs, transporteurs et Etats
- Celle du commerce équitable.
Le café, un produit au cœur des réseaux mondiaux d’échange

Documents à utiliser : carte du marché mondial du café (document 1 de la première partie de


l’étude de cas), Stratégies commerciales de la firme Starbuck (Manuel hachette), Compétition
mondiale du café (Manuel hachette), les circuits de l’exportation (Manuel hachette)

Document 1 : voir document de la première partie de l’étude de cas


Document 2 : Stratégies commerciales de la firme Starbuck

Source : Manuel hachette


Document 3 : La compétition mondiale du café

Source : Manuel hachette

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

Document 4 : Les circuits de l’exportation

Source : Manuel hachette

Questions :
1. Peut-on dire que le marché mondial du café répond à une logique de réseau ?
La production de café répond à une logique de réseau de par l’organisation de son marché et
de sa production. En effet, les firmes transnationales répondent au marché par une
organisation du travail appelée la division internationale du travail. Les zones de production
sont différentes des zones de consommation ; il faut donc les relier entre elles dans le but
d’accroître l’efficacité de la commercialisation du café. Il faut donc créer des liens entre
producteurs et consommateurs par l’intermédiaire des firmes qui acheminent, par
l’intermédiaire d’autres firmes, le produit brut et le transforme comme Sara Lee ou Nestlé.
Les usines de torréfaction sont souvent situées dans les pays producteur et ce n’est qu’une fois
torréfié que le produit est envoyé dans les pays du Nord pour y être consommé.
Les FTN s’appuient également sur les réseaux de transport qui s’interconnectent avec les
ports, les routes maritimes, les aéroports notamment jusqu’à l’acheminement vers les centres
de distribution.

2. Montrez que le marché mondial du café est entre les mains des FTN ?
Les FTN occidentales décident de contrôler chaque étape de la production, comme c’est le cas
dans beaucoup de matières premières – agricoles, énergétiques ou minérales. En fait, les FTN
demandent des concessions à des pays comme le Brésil. Ils contrôlent la production. Dans le

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
cas du Brésil, où le système de grandes plantations, appelées les fazendas, est dominant, c’est
le groupe Neumann Kaffee Group qui contrôle les plantations. En revanche, ce n’est pas le
cas en Asie ou en Afrique où la production est essentiellement familiale. Quoi qu’il en soit,
les FTN développent un système d’agrobusiness : elles demandent aux producteurs une
certaine quantité de café, produite selon un cahier des charges précis, et paient la production
avant la récolte et envoient ensuite la production tout entière dans les pays du Nord ou aux
torréfacteurs des pays du Nord.
En effet, après la récolte, une large part de la production – 56 % pour le Brésil, 90 % pour le
Vietnam – est envoyée, en utilisant les réseaux de communication, à destination de l’Europe
ou de l’Amérique du Nord pour y être torréfié. Les FTN contrôlent ces services comme NKG
ou ECOM.
Puis d’importantes FTN, spécialisées dans la torréfaction et la transformation, prennent le
dessus. C’est le cas de Sara Lee, Propter and Gamble, Phillip Morris pour les Etats-Unis ou
Nestlé pour la Suisse. Ces FTN transforme le produit brut en café consommable, comme
Nestlé qui est le leader du café soluble. De plus, ces FTN sont en compétition dans
l’innovation et la création de nouveaux types de café ou de nouveaux types de produit comme
les capsules et dosettes. Pour attirer les consommateurs, ils utilisent la publicité mettant en
avant des stars de cinéma ou du petit écran comme Georges Clooney et John Malkovitch pour
Nespresso. Mais ces firmes, à l’exception de Nestlé, ne sont rien sans les distributeurs.
Il s’agit par exemple de Ahold Kroger, de Wal-Mart ou de Carrefour. Ces distributeurs
contrôlent 33 % du marché du café. Ils sont nombreux et sont implantés mondialement
comme Wal-Mart qui a pris d’assaut le continent américain et l’Asie, échouant à s’implanter
durablement en Europe. 28 FTN gèrent cette partie du marché du café et c’est là que la
compétition est la plus féroce.

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Conclusion de l’étude de cas : croquis de la production mondiale de café

Introduction : A l’aide de l’étude de cas précédente, définissez la mondialisation.


Mondialisation : c’est le processus historique d’extension progressive du capitalisme dans
l’espace géographique mondial. (Laurent Carroué). A l’heure actuelle, nous vivons la
troisième phase de la mondialisation après celle issue de l’extension de l’espace mondial
après les grandes découvertes de la renaissance et après celle liée à la colonisation et aux
relations des puissances occidentales avec leurs colonies. Cette mondialisation n’inclut
cependant pas tout le monde, il reste des parties des territoires qui en sont exclus.
Elle constitue une mise en relation des différentes composantes du monde, d’ensembles
géographiques et d’acteurs différents qui s’articulent en système. Elle est le fruit de nouvelles
interdépendances entre des acteurs multiples. Elle se déploie sur la planète à la fois dans le
champ de l’international – c’est-à-dire des relations entre États – et dans celui du
transnational qui, à l’inverse, se joue des frontières. Elle place ainsi sur la scène mondiale des
acteurs non étatiques qui sont en relation entre eux et qui sont en relation d’interdépendance
avec les États.
Les interventions des différents acteurs se croisent, se combattent, s’additionnent et forment
des réseaux. Ces réseaux associent des axes (des routes, des lignes téléphoniques, etc.) et des
éléments nodaux (des villes) nécessaires à l’organisation des flux (de personnes, de
marchandises, de capitaux, d’informations, de valeurs).
Universalisation : ce terme renvoie à la dynamique des relations et interactions de la sphère
des relations internationales entre Etats : logique de puissance et de domination, nature des
coopérations, notamment.
Globalisation : le fait d'organiser ou de représenter un ensemble de phénomènes globalement,
et non pas indépendamment les uns des autres.

Problématiques : Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes
territoriaux qui forment le cadre au sein duquel se conçoivent, se produisent et se consomment
les biens et les services à l’échelle mondiale ? Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
systèmes de communication matériels et les réseaux numériques dans le fonctionnement de la
mondialisation ?

I. Une mondialisation génératrice de spécialisation productive et d’inégalités

A. Libéralisation et transformation spatiale des modes de production, génératrice


d’inégalités
Documents à utiliser : carte de l’étude de cas sur le marché mondial du café, carte 1 p. 94,
carte 1 p. 108, photo du port de Singapour.

Document 1 : Le port de Singapour

Source : Singapour port authority, 2011

Questions (Pensez également à utiliser les informations tirées de l’étude de cas) :


1. Après avoir défini la Division Internationale du Travail (DIT), vous montrerez qu’elle a
entraîné une spécialisation des espaces en fonction de leur intégration dans la DIT.
La Division Internationale du Travail est un processus qui consiste à opérer une
déconcentration et un desserrement de la production à l’échelle mondiale. Dans le cas des
produits bruts, l’extraction de matière première se fait dans les pays du Sud avant que ceux-ci
ne soient envoyés dans les pays du Nord pour transformation et consommation. Une première
transformation peut être opérée dans les pays du Sud comme le cas du café et celui du pétrole
le mettent en évidence. Les pays du Sud sont aussi souvent des pays dans lesquels se font
l’assemblage de produits manufacturés avant que ceux-ci ne soient vendus sur les marchés les
plus rentables, essentiellement dans les pays du Nord. Une exception cependant, les produits
de haute technologie pour lesquels les productions sont généralement faites dans les pays du
Nord. Les pays du Nord, eux, gardent les centres de R&D et les sièges sociaux des

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
entreprises. Cependant, depuis quelques années, certaines FTN de pays du Sud, opèrent, à
l’échelle régionale le plus souvent, le même type de DIT.

2. Identifiez les transformations qui, depuis 30 ans, ont permis la mise en œuvre et
l’accélération de la DIT.
L’ensemble des transformations qui ont rendu la mise en œuvre et l’accélération de la DIT
touchent au domaine des communications. En effet, depuis 30 ans, on assiste à une révolution
des transports et des moyens de communication. Les transports sont :
- tout d’abord de plus en plus rapides : avions et bateaux vont de plus en plus vite
- puis de plus en plus performants. Les géants des mers, porte-conteneurs, vraquiers ou
tankers, sont de plus en plus imposants et transportent toujours plus de marchandises en
une seule fois.
- enfin par la transformation et la mécanisation des points de rupture de charge comme le
montre le port de Singapour (1 conteneur traité par minutes).
La révolution des NTIC a aussi participé de ce mouvement. Alors qu’il fallait plusieurs heures
dans les années 1960 pour pouvoir joindre l’Asie depuis l’Europe, Internet et les
communications satellites permettent de transférer des ordres quasiment en temps réel et
d’adapter la production au plus prêt du marché, permettant ainsi de fonctionner à flux tendu.

3. Identifiez les espaces clé permettant la mise en œuvre de la DIT et la libéralisation des
échanges.
Les espaces clés permettant la mise en œuvre de la DIT et la libéralisation des échanges sont
de deux ordres :
- Les bourses et l’ensemble des centres décisionnels – sièges sociaux d’entreprise, grandes
organisations mondiales – dans les pays du Nord qui régulent et participent à la
dérégulation du marché. Il faut donc pleinement inclure les Etats dans cette dynamique,
notamment au sein de l’OMC ou du G20.
- Les plateformes multimodales, aéroports mais surtout ports à conteneurs. Le cas du port
de Singapour, à l’entrée du détroit de Malacca, un passage stratégique ouvrant l’océan
pacifique sur l’espace asiatique, montre l’importance de ces lieux qui accueillent et
redistribuent des marchandises en provenance de toute l’Asie et du monde.

4. A l’aide des documents 3 et 4 p. 109, montrez que cette augmentation des échanges et la
spécialisation des espaces dans le cadre de la DIT sont liées à l’importance de
l’intégration des espaces aux flux de capitaux.
Les principaux flux de capitaux, en dehors de la capitalisation boursière qui s’exerce entre les
principales places financières mondiales, partent à destination des pays producteurs et surtout
assembleurs de produits manufacturés, et notamment l’Asie dont la part dans la capitalisation
boursière mondiale a doublé en 10 ans, passant de 16 % à 32 % de la capitalisation boursière
mondiale.
Des flux d’IDE massifs partent aussi à destination des principaux espaces spécialisés dans
l’extraction et l’assemblage. L’Asie étant toujours en tête parmi les pôles de réception d’IDE.
Cependant, dans l’ensemble des cas, ce sont les pays du Nord qui reçoivent le plus de flux
financiers, étant donné que ce sont des pays qui gèrent l’ensemble des marchés et
l’organisation de la mondialisation des échanges.

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

B. Les stratégies multiples des acteurs pour s’intégrer dans la mondialisation


1) Les firmes transnationales, des empires commerciaux jouant de la spécialisation des
espaces
Documents à utiliser : carte 1 p. 94, carte 6 p. 96, document les stratégies commerciales de la
firme starbuck (document de l’étude de cas), Samsung contre Apple (Apple et Samsung au
tribunal pour un procès crucial, Les Echos, 29 juillet 2012), document p. 122.

Document 1 : Samsung contre Apple :


L'enjeu est colossal pour les deux géants de la haute technologie: Samsung pourrait se voir
interdire de commercialiser sa gamme de smartphones Galaxy et ses tablettes informatiques
aux Etats-Unis tandis qu'Apple mettra à l'épreuve sa stratégie mondiale de brevets. Les deux
camps se réclament mutuellement des dommages et intérêts.
Apple et Samsung représentent à eux deux plus de la moitié des ventes mondiales de
smartphones mais si le groupe américain a été pionnier de ce segment, le sud-coréen en est
aujourd'hui le numéro un. Apple a porté plainte l'an dernier contre Samsung au tribunal de
San Jose, en accusant son concurrent d'avoir copié son iPhone et son iPad pour développer ses
téléphones et ses tablettes. Sa cible a contre-attaqué sur le terrain judiciaire et depuis, les deux
campas ont porté le dossier devant la justice d'une dizaine d'autres pays. […]
Ce conflit juridique est suivi de près par d'autres grands noms du secteur: des entreprises
comme Microsoft, IBM, Nokia et Research In Motion, le concepteur du Blackberry, ont
engagé des procédures dans le but d'empêcher que soit dévoilé lors du procès le contenu de
certains de leurs propres accords de licence de propriété intellectuelle. Une défaite de
Samsung pourrait aboutir à une interdiction permanente de vente de certains de ses produits, y
compris son modèle phare actuel, le Galaxy S III, explique Nick Rodelli, avocat et conseil
d'investisseurs institutionnels pour CFRA Research.
Source : Apple et Samsung au tribunal pour un procès crucial, Les Echos, 29 juillet 2012.

Questions :
1. Montrez l’évolution des firmes transnationales et les concurrences qui s’exercent entre
elles depuis ces dernières années.
Les FTN depuis quelques années sont marquées par trois phénomènes géographiques :
- L’approfondissement de la DIT. Les firmes transnationales multiplient l’éclatement de la
production afin de profiter des différentiels de puissance entre les espaces. Dans le cas
d’Apple et de la production de l’I Phone, on remarque cependant que la DIT varie selon
les produits. En effet, dans le cas des produits bruts et des produits manufacturés, les pays
du Sud sont sollicités pour la production et l’assemblage. Deux raisons explique le choix
de ces espaces : le faible coût de la main d’œuvre et les espaces disponibles pour la
production agricole et la sous-traitance qui profite de la flexibilité de la production.
- La concentration des productions et des activités. Les FTN deviennent de plus en plus
importantes et concentrent un nombre d’activités de plus en plus importantes dans le cadre
de firmes aux dimensions du plus en plus vaste. Cas d’Unilever ou de Procter et Gamble.
- L’émergence de firmes transnationales en provenance des pays du Sud. Les firmes
transnationales des pays du Sud deviennent de plus en plus importantes dans le marché
mondial, entrant en concurrence avec celles des pays du Nord dans certains cas, comme
l’automobile avec Tata, firme indienne ou des grands groupes comme Arcelor Mital.
2. Identifiez les différentes stratégies d’implantation spatiale des FTN en fonction de leur
secteur d’activité. Peuvent-elles se passer d’une base nationale ?
Selon les secteurs d’activité, les stratégies d’implantation spatiale des FTN varient.
Toutefois, dans la grande majorité des cas, les sièges sociaux et les centres de R&D sont
localisés dans les pays du Nord.
13
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- Dans le cadre des produits de haute technologie, les sièges sociaux, les centres de R&D et
la production des composants de technologie récentes sont concentrés dans les nords
comment le cas de la production de l’I Phone 4. Seuls les produits de technologie plus
commune comme les cartes mémoires sont fabriquées en Chine.

Source 1: The worldwide production of the I Phone 4S1

Camera (8Mp) Retina tactile screen


Firm: Sony (Japan) Firm: LG (South Korea)
Manufacturing: Japan Manufacturing: South
Korea and China

Motherboard composed of:


Appel processor A5
Firm: Samsung (South Korea)
Manufacturing (USA)
GSM/EDGE bug
Firm: Qualcomm (USA)
Manufacturing: China
Random access memory
Firm: Samsung (South Korea)
Wifi/Bluetooth bug
Battery Manufacturing: USA and China
Firm: Broadcom (USA)
Firm: Samsung (South Korea) Flash memory card (32 GB)
Manufacturing: Many countries1
Manufacturing: China Firm: Toshiba (Japan)
Manufacturing: Japan

1
Broadcom is fabless company (it has no factories on its own): it has subcontractors for the
manufacturing of components such as Taiwan Semiconductors Manufacturing (smelting2) or
Advanced Semiconductors Engineering – Taiwan and China (assembler).

- Dans le cas des produits bruts, les matières premières, minérales, agricoles ou
énergétiques, sont généralement produites dans les pays du Sud dont le coût de la main
d’œuvre permet une extraction à moindre coût. Dans le cas des pays pétroliers, notamment
les Etats du Golfe, la main d’œuvre est prise dans les pays d’Asie comme l’Inde et le
différentiel de salaire avec la population locale est extrêmement forte (2000 $ en moyenne
au Qatar pour la population contre 200 $ environ pour les travailleurs des sites
d’extraction du pétrole).
- Dans le cas des produits manufacturés, les centres de production et d’assemblage sont
souvent localisés dans les suds. Les FTN profitent à nouveau du coût de la main d’œuvre

1
Price (phone only): 649 $
Conception of the device: Apple (USA) in Cupertino (Silicon Valley, California)
Assembling: Foxconn/Hon Hai Precision Industry (Taiwan) in Shenzhen (China) and Pegatron (Taiwan) in
Shanghai for 6 $
2
Smelting : fonderie

14
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
afin de fabriquer les produits à moindre coût avant de les réexpédier dans les espaces
majeurs de consommation.
Cependant, il est impossible pour les FTN de se passer d’une base nationale pour plusieurs
raisons :
- La base nationale leur permet de s’appuyer sur un Etat qui peut les aider dans les
négociations internationales, notamment dans le cadre de l’OMC où les négociations sur
les limites douanières, l’organisation des échanges et les normes libérales.
- La base nationale leur permet aussi d’avoir des aides face aux difficultés du marché, et
notamment face aux crises économiques, leur Etat leur permettant de faire face aux
difficultés et aux ajustements que la crise rend nécessaire.
- Pour un Etat, la possession de firmes transnationales, notamment dans des domaines
comme la métallurgie, l’aérospatiale, les nouvelles technologies comme les
nanotechnologies ou les NTIC, permet à l’Etat de gagner en puissance sur le marché
mondial => Etat pousse la FTN en lui attribuant les soutiens nécessaires, au point de vue
économique comme diplomatique.

2) Des Etats victimes de la mondialisation ?


Documents à utiliser : document 3 p. 171, document quand l’Argentine tournait le dos au FMI
(Source : J.-L. Buchet, comment l’Argentine s’est redressée après 10 ans de faillite, La
Tribune, 26 décembre 2011), document les Etats responsables de la mondialisation (L.
Carroué, La mondialisation en question, 2004).

Document 1 : Quand l’Argentine tournait le dos au FMI


Le 23 décembre 2001, un président intérimaire déclarait l’Argentine en cessation de
paiements sur sa dette souveraine. Etranglé par les plains d’ajustement imposés par le FMI, et
par son endettement, le pays était en récession depuis trois ans. Dix ans après, l’Argentine
affiche une insolente santé économique, avec une croissance de 8 % par an depuis 2003.
L’Argentine est repartie dès 2002 en décidant de tourner le dos au FMI, qui réclamait plus
d’austérité pour payer la dette. Le gouvernement donne la priorité à la lutte contre la pauvreté
et à la remise en ordre de l’économie réelle. La demande reprend et les entreprises, plus
compétitives du fait de la dévaluation, peuvent y répondre. Elie en 2003, Nestor Kirchner
rompt avec le FMI et impose aux créanciers une décote de plus de 50 % de la dette, estiment
que l’Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des recettes
fiscales en hausse, il multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l’éducation
et les programmes sociaux. L’autorité et le rôle de l’Etat sont restaurés.
Les Argentins ont gardé des événements de 2001 une grande méfiance à l’égard des banques
et de la finance internationale.
Source : J.-L. Buchet, comment l’Argentine s’est redressée après 10 ans de faillite, La Tribune, 26 décembre
2011.
Document 2 : Les Etats responsables de la mondialisation
Les Etats ne sont pas toujours les victimes de la mondialisation et ne sont pas impuissants
face à ce phénomène. D’abord ce sont eux qui ont, à partir des années 70, permis la
libéralisation du marché. Les Etats du Nord comme les Etats-Unis ont d’ailleurs imposé cette
libéralisation aux Etats plus faibles.
L’État demeure un acteur central : selon sa taille et sa puissance, il assure la défense de ses
intérêts, les besoins collectifs de sa population et de ses entreprises. Il rend l'espace national
plus ou moins attractif par ses choix budgétaires, ses lois, sa politique d'aménagement du
territoire. Ils sont des acteurs actifs de cette mondialisation dans la mesure où ils se livrent à
une concurrence acharnée pour attirer les firmes transnationales, sources d’emplois et
d’investissements. Cependant, dans cette compétition, tous ne sont pas égaux. La
mondialisation hiérarchise les Etats.
15
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Source : L. Carroué, La mondialisation en question, 2004

Questions (Utilisez les connaissances des chapitres précédents) :


1. Montrez que la mondialisation peut fragiliser la souveraineté et la légitimité des Etats.
Dans le cadre de la mondialisation, notamment dans le cadre de la capitalisation financière,
les Etats sont souvent soumis aux aléas des marchés financiers et à la dette que ceux-ci
peuvent contracter sur les marchés. Comme l’ont montré le cas de la Grèce ou le cas de
l’Argentine, ou encore les accords au sein de l’Union Européenne, les organisations
internationales comme le FMI ou l’Union Européenne peuvent imposer aux Etats des plans
d’action pour sortir de la crise, avec notamment la question des remboursements de la dette.
La souveraineté de l’Etat en matière financière est donc minimisée, voire niée. Dans ce cadre,
la légitimité de l’Etat dans l’action financière peut être remise en cause.

2. Montrez cependant que les Etats ne sont pas forcément victimes de la mondialisation.
Toutefois, si certains Etats sont victimes de la mondialisation, les Etats sont aussi à l’origine
de l’organisation, de la dérégulation financière et de l’arbitrage international mis en place par
le FMI et la Banque mondiale notamment. Cependant, ces instances sont dirigées par les pays
les plus développés et les plus puissantes des trois aires de puissance mondiale.
D’autres pays peuvent aussi renoncer à accepter les décisions prises par le FMI, comme l’ont
montré le cas argentin, ou plus récemment le cas islandais.

3. Montrez que tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation
Tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation. Les premières puissances
économiques mondiales des aires de puissance, de par leur organisation, les lois, leur capacité
à intégrer et à prendre les décisions qui transforment le monde sont privilégiées et peuvent se
protéger dans le domaine de l’organisation et de l’intégration à la mondialisation. Ces Etats
sont mêmes les moteurs du processus mondial.
En revanche, les Etats dépendants ou en marge de la mondialisation, pour cause de déficit
économique, de mal développement, ou d’instabilité interne ont du mal à se faire entendre des
puissants et surtout à s’intégrer au marché mondial car ils ne sont pas perçus comme des lieux
susceptibles de contenir des consommateurs potentiels ou comme des lieux pouvant servir les
intérêts, notamment productifs des firmes transnationales.

Si aujourd’hui, la mondialisation semble réinterpréter l’organisation des espaces dans le


champ de l’international et du transnational, si les réseaux se surimposent aux pavages des
Etats et de leurs frontières, il serait très imprudent de négliger les Etats sous prétexte de
mondialisation.
La mondialisation est née, dans des cadres étatiques, dans les pays les plus développés et
d’abord les Etats-Unis, comme en témoigne la naissance des TIC. De même, comme nous
avons pu le voir, les FTN ont une patrie d’origine qui joue un rôle central dans leurs stratégies
(voir I. A.).
Les Etats trouvent dans la mondialisation un rôle nouveau. Leur politique influe sur la
compétitivité de leur territoire, sur ses avantages comparatifs. Cela va des zones franches à la
législation économique, sociale ou environnementale, sans compter les outils plus classiques,
les aides aux entreprises, les marchés d’Etat dans les domaines militaires ou énergétique
(Gazprom en Russie), jusqu’aux paradis fiscaux, mariage consommé entre Etats et logique de
la mondialisation financière poussée à l’extrême.
La crise économique qui a début en 2008 rappelle que les Etats restent des acteurs clés, y
compris du jeu économique. La crise pose la question de la régulation de la mondialisation ou
d’un certain encadrement de ses excès. Si l’on se tourne vers les organisations internationales

16
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
(voir 2), on compte d’abord sur les Etats qui en constituent l’armature. Les grandes
organisations régionales impliquent que les Etats abandonnent certains éléments de leur
souveraineté. De même l’Etat est important comme le montre l’importance des frontières et
l’émergence des nationalismes dans certains pays, face à une mondialisation perçue comme
une perte d’identité (voir également II. B)

3) Les Etats au cœur de la nouvelle gouvernance mondiale et face à l’importance des


coopérations internationales

Documents à utiliser : carte la gouvernance mondiale et ses oppositions (Manuel Hatier), texte
les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale (source : F. Louveaux, Mondialisation et
géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de la mondialisation,
2011), texte et si on réformait les instances économiques multilatérales ? (source : Chr.
Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011), carte gouvernance
mondiale et organisation régionale (Manuel Belin).

Document 1 : La gouvernance mondiale et ses oppositions

Manuel Hatier
Document 2 : les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale ?
Sommets et contre-sommets deviennent des rituels obligés, médiatisés, mondialisés. Ils
répondent aux besoins nouveaux de réponses rapides, immédiates et médiatisées à des
situations de crise, de tensions, mais aussi à une demande pressente et multiforme de
régulation de la mondialisation. Du côté de la société civile, aux sommets annuels de Davos
répondent les forums sociaux. Les Etats se réunissent aussi régulièrement depuis 1975 : au G6
(Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) succède le G7 avec le Canada
en 1976 ; me G8 en 1998 avec la Russie, puis le G20 à partir de 1999, avec des pays
émergents et l’UE en tant que telle. Les pays du G20 représentent aujourd’hui les deux tiers
de la mondialisation mondiales, les quatre cinquième du commerce mondiale et 90 % de la
richesse produite dans le monde. […] Aux sommets à vocations générales s’ajoutent les
sommets thématiques touchant à des préoccupations globales et d’abord l’environnement (1er

17
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
sommet de la Terre à Rio en 1992). Ces sommets font entrer ne jeu un nouvel acteur, le
groupe d’experts, supposé être scientifique, impartial, indépendants des Etats comme des
intérêts économiques : le GIEC (Groupe d’Experts Internationaux sur l’évolution du climat né
à l’occasion d’un G7 en 1988) en est l’illustration.
Source : F. Louveaux, Mondialisation et géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de
la mondialisation, 2011

Document 3 : Et si on réformait les instances économiques multilatérales ?


L'OMC, le FMI ou encore la Banque mondiale sont en panne de leadership (les Etats-Unis ne
les soutiennent plus), de légitimité (les pays émergents commencent juste à y trouver leur
place) et d'idéologie (le libéralisme ne fait plus recette). Comment sauver ces enceintes
multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de
force bilatéraux ?
Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent
pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de
développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la
propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…).
Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des
marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui
permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie.
Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire
une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa
position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à
l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un
nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où
son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.
Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011

18
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Document 4 : Gouvernance mondiale et organisation régionale

Manuel Belin

Questions :
1. Montrez que les décisions à l’échelle mondiale sur l’avenir du monde se prennent au sein
de réseaux et d’organisations internationales.
A l’échelle internationale, les principales décisions sur l’avenir économique, politique voire
environnemental du monde se prennent au sein des grands sommets internationaux au sommet
desquels on trouve des groupes comme le G8 ou le G20 qui regroupe pays développés et
émergents dans le but de coordonner les décisions mondiales, notamment en matière
économique et financière. Le G20 est une sorte de club des grandes puissances du monde.
Cela correspond bien au nouveau mode de fonctionnement du monde. Le G20 sert de cadre à

19
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
des rencontres régulières au niveau intermédiaire des ministres et des experts. Des rencontres
thématiques précédent et suivent les sommets des chefs d’Etat et de gouvernement. A tour de
rôle, un pays coordonne, assure la présidence, prépare les rencontres, prévoit les thèmes et
préside les séances.
Sorte de nouvelle gouvernance mondiale assumée par les Etats, alliance de
l’ancien et du nouveau. Restent qu’intérêts nationaux et gouvernance mondiale
sont rarement synonymes et que les pays non membres ou les ONG protestent
contre ce leadership autoproclamé.
L’Onu joue elle-aussi un rôle dans le développement de la prise de décision internationale
dans le cadre de ses agences comme l’OIT ou l’Unicef qui tentent de réguler à l’échelle
mondiale l’organisation des principaux problèmes liés au mal développement et aux
difficultés d’intégrer les réseaux mondiaux de développement économique.
De plus, les réseaux jouent un rôle important dans le développement de la diffusion de
l’information. La mondialisation repose sur des réseaux qui s’inscrivent par-delà le pavage
classique des Etats et de leurs frontières, met en valeur la circulation, la vitesse, et bien sûr,
pour ceux qui sont reliés, l’instantanéité. Les réseaux sociaux permettent de mobiliser, de
faire circuler l’information, de conforter des actions locales en montrant à leurs acteurs qu’ils
ne sont pas isolés : le local trouve son sens dans le national et au-delà.
Les réseaux sont des outils de transformation profonde du jeu géopolitique, car ils ont de
fortes implications culturelles et politiques, ambivalentes d’ailleurs. La circulation des images
et des idées influe sur les opinions publiques, nouvelles venues dans le jeu géopolitique. Les
actions terroristes exploitent pleinement ces logiques. Les réseaux ont des actions
contradictoires. Ils permettent de diffuser des idées et d’en combattre d’autres, de lancer des
mots de mobilisation ou de boycott, de faire de la propagande ou de la contre-propagande. Ils
mettent en présence l’autre, l’altérité, invitent à comparer.

2. Montrez néanmoins que cette gouvernance mondiale ne peut rien sans les Etats.
L’ensemble des organisations internationales et des grands sommets qui prennent les
principales décisions concernant la mondialisation sont dirigés par les grands Etats de la
planète, les pays développés et les puissances émergentes dans certains cas (G20). Les Etats
négocient entre eux les principales transformations des interactions mondiales, les principales
normes et transformations qui doivent être faites pour assurer le développement durable. Les
sommets de la terre, notamment le protocole de Kyoto, en sont un bon exemple.
3. Montrez aussi que cette gouvernance mondiale fait l’objet de critique.
Les critiques face à cette gouvernance mondiale sont de plus en plus fortes. En effet,
beaucoup d’acteurs, des ONG et les mouvements altermondialistes, critiquent le fait que cette
gouvernance est le fait des Etats qui dirigent la mondialisation et que la part de l’ensemble de
la planète n’est pas prise en compte. D’autres ajoutent que cette gouvernance n’a rien de
démocratique puisqu’elle n’est pas faite par des représentants élus. Des forums et
contre-sommets sont organisés dans le but de donner une envergure mondiale à ces critiques.
L’exemple le plus emblématique est celui du forum social. Le premier forum social mondial
de Porto Alegre en 2001 sous l’impulsion d’ATTAC et d’ONG brésiliennes se veut fondateur
de l’altermondialisation. Les premières formes de contestation de la mondialisation datent des
années 1990 avec les premières manifestations comme les sommets du G8 ou la création de
l’OMC à Seattle en 1999. L’objectif du forum social, après une anti-mondialisation, est de
développer une altermondialisation, de proposer une alternative à la mondialisation libérale :
priorité au social et non à l’économie. Face au forum économique mondial, les forums
sociaux sont organisés dans le Suds jusqu’à celui de Dakar en 2011. Ces forums visent à
prendre en compte toutes les diversités, les oubliés ou les victimes de la mondialisation.

20
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
4. Montrez que les Etats tentent de se regrouper en organisation régionale pour être plus
puissant au sein de la gouvernance mondiale et pour tenter de maîtriser l’impact de la
mondialisation sur leurs territoires.
Partout se développent des organisations régionales :
- Accords douaniers : MERCOSUR
- Marchés communs : UE
- Accords de libre-échange : ASEAN, ALENA
qui peuvent être des préludes à des accords politiques et diplomatiques. Elles se dotent d’un
contenu et d’organes politiques, au moins consultatifs. Ces aires régionales semblent
permettre de donner une réponse à la mondialisation. Elles permettent d’atteindre une taille
suffisante pour les marchés mais aussi jouer de la proximité.
Les Amériques constituent le fuseau le plus visible, à la fois physique et à cause de l’influence
des EU, mais il regroupe des pays économiquement très inégaux. La limite Nord-Sud reste ici
bien visible. L’ALENA, pour l’Amérique du Nord, a une vraie réalité. Les différentes
versions du « projet des Amériques » témoignent de la volonté de construire une zone
américaine privilégiée, mais autour du Brésil, se dessine un ensemble sud, le Mercosur. A une
moindre échelle, un tropisme pacifique peut être envisagé.
L’Asie est multipolaire. Plusieurs organisations : ASEAN et APEC.
L’Europe constitue un ensemble à la fois très visible et incertain. Intégration européenne et
mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. Avec l’extension
de l’UE après la chute du bloc de l’Est, l’UE recouvre une grande partie du continent
européen. Cependant, l’ère d’extension d’une possible géopolitique européenne reste difficile
à dessiner.
Le continent africain, par sa proximité, par son histoire croisée avec certains Etats européens
peut sembler la zone logique d’extension de l’influence européenne, en continuité spatiale ou
presque. Ce serait oublier que l’Afrique, nouveau réservoir de forte croissance mondiale
potentielle, attire désormais les puissances majeures, comme la Chine et les EU. Il y a aussi
« des Afriques » entre un Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui
s’organise en partie autour d’une nouvelle puissance émergente, la République sud-africaine,
et d’autres sous-ensembles, encore partiellement calqués sur les héritages coloniaux. Le
faisceau entre Europe et Afrique ne peut guère se construire qu’autour de la Méditerranée.

Les règles du jeu international se modifient (voir chapitre 1 sur la vision géopolitique du
monde), dessinant des relations complexes entre rôle conservé des gouvernements, de
l’international et esquisses d’une gouvernance mondiale dont les contours sont flous et dont
on peut douter qu’elle se substitue rapidement aux Etats (voir cours d’histoire sur l’émergence
de la gouvernance mondiale depuis 1944). Les organisations internationales, au cadre
multilatéral, prennent de plus en plus de place. L’ONU, le FMI, l’OMC ou la Banque
mondiale ont un rôle renforcé (faire faire une fiche pour chacun d’entre eux). Avec la
multiplication des Etats membres, de nouvelles majorités se constituent en application de la
règle « un Etat, une voix », de nouveaux enjeux se déploient.
Les grandes puissances gardent des prérogatives spécifiques – droit de veto au conseil de
sécurité, droit de tirage particulier au FMI – qui sont désormais contestées par les puissances
émergentes réclamant des pouvoirs en accord avec leur nouvelle puissance.
Mais la coopération internationale est aussi régionale (voir chapitre 1). Autour des grands
pôles de puissance, s’esquissent des aitres régionales plus ou moins soudées, englobant des
pays à tous les stades de développement. De plus, partout se développent des organisations
régionales. Toutes naissent de rapprochements économiques – accords douaniers, marchés
communs, accords de libre-échange – qui peuvent servir de prélude à des accords politiques et

21
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
diplomatiques. Elles se dotent d’un contenu et d’organes politiques. Ces ensembles sont très
inégalement constitués :
- L’Amérique du Nord avec l’ALENA a une véritable réalité, faite de disparités à toutes
échelles et aussi de tension, en particulier autour de la frontière Etats-Unis/Mexique
- Les différentes versions du « Projet des Amériques », témoignent de la volonté de
construire une zone américaine privilégiée, mais autour du Brésil, en pleine croissance, se
dessine un ensemble sud avec le MERCOSUR. A moindre échelle, une coopération
« pacifique » peut-être envisagée.
- L’Asie est multipolaire, avec la Chine, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde. Les pays de
l’Asie du Sud-Est cherchent à se donner une visibilité avec l’ASEAN, qui entretient des
relations avec le Chine, le Japon ou l’Australie.
- L’Europe constitue à la fois un ensemble très visible et incertain. Intégration européenne
et mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. L’extension
de l’UE provoque de nouvelles incertitudes, sur la cohérence de l’ensemble, sur ses
limites. Il en va de même de la crise de la dette.
- L’Afrique, le nouveau réservoir de croissance économique mondiale potentielle, attire
désormais les puissances majeures, Chine et Etats-Unis. Il y a des « Afriques » entre un
Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui s’organise autour de nouvelles
puissance émergentes comme la République sud africaine, et d’autres sous-ensembles,
encore calqués sur les héritages coloniaux.

C. Débats et contestations
1) La gouvernance mondiale, vers le respect des droits des peuples et de la planète
Documents à utiliser : documents 1 et 2 p. 179, Texte les débats de l’Obs, faut-il résister à la
mondialisation ? (source : Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008), texte et si on réformait les
instances économiques multilatérales ? (source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques,
hors série n° 49, avril 2011).

Document 1 : Les débats de l’Obs, faut-il résister à la mondialisation ?


Nous avons eu raison sur toute la ligne, non seulement sur la nécessité d'une taxe sur les
transactions financières, mais aussi sur la nécessité de fermer les paradis fiscaux (regardez
encore le scandale du Liechtenstein); sur l'annulation de la dette du Sud parce que ces pays
s'enfoncent dans la misère, comme le prouvent les récentes émeutes de la faim provoquées par
la spéculation sur les marchés financiers des céréales. Nous avons alerté de ces risques depuis
dix ans. Mais nous avons en face de nous des néolibéraux très puissants qui ne veulent rien
céder parce qu'ils font des profits immenses. […]Depuis vingt ans, tout a été dérégulé. Il faut
donc des instances de régulation. […]L'OMC, nous l'aurions soutenue si elle avait inclus des
clauses sur le travail, sur la protection de l'environnement... Mais vous avez 800 pages, plus
20 000 pages d'annexés, sans un mot sur les droits des travailleurs, des salariés, ni sur la
protection de l'environnement. Nous avons passé notre vie à essayer, à Attac, de ne pas mettre
tout dans le marché. Est-ce que l'eau, l'énergie, la santé, l'éducation, la recherche
pharmaceutique doivent être dans le marché ou régulées et prises en charge par la
collectivité ?
Attac, mouvement phare de l'altermondialisme, fête son dixième anniversaire.
Sa fondatrice débat avec un économiste réputé des métamorphoses du
capitalisme par Elie Cohen et Susan George, Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008.

Document 2 : Et si on réformait les instances économiques multilatérales ?


L'OMC, le FMI ou encore la Banque mondiale sont en panne de leadership (les Etats-Unis ne
les soutiennent plus), de légitimité (les pays émergents commencent juste à y trouver leur
place) et d'idéologie (le libéralisme ne fait plus recette). Comment sauver ces enceintes

22
Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de
force bilatéraux ?
Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent
pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de
développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la
propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…).
Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des
marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui
permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie.
Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire
une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa
position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à
l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un
nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où
son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.
Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011

Questions :
1. Identifiez les principaux principes et droits que les personnes qui voudraient une autre
mondialisation veulent voir mettre en place dans le cadre de la nouvelle gouvernance
mondiale.
Quelques grands domaines se distinguent :
- Celui des droits humains déclinés en droits politiques, conditions des femmes, travail des
enfants par ex. L’objectif est une réelle implication des principes d’égalité et de liberté et le
refus de l’exploitation d’une partie de la population mondiale.
- Dans le domaine économique, c’est la revendication de comportements « éthiques et
responsables » dans les entreprises, d’un commerce équitable.
- Dans le domaine de la défense de l’environnement, les implications géopolitiques sont plus
fortes et le consensus semble plus importable, notamment concernant les changements
climatiques globaux. La grande nouveauté est de mettre en avant non plus seulement
l’échelle mondiale – la communauté des pays – mais aussi une échelle globale, celle d’un
fonctionnement systémique de la planète. Autre nouveauté introduite, l’idée que ce global
est lié au local, que les phénomènes locaux – déforestation, pollution des eaux par exemple
– ont des conséquences générales et que leur gestion ne peut être seulement locale. Ex : la
forêt amazonienne. Ex : l’Equateur décide de ne pas exploiter en 2011 les ressources
pétrolières du territoire des Yasuni en échange d’une aide internationale. Les accords de
Kyoto introduisent des droits à polluer qui peuvent être achetés.
2. Montrez que cette nouvelle gouvernance mondiale doit reposer sur la participation des
citoyens et la régulation de l’hypermondialisation.
Selon les altermondialistes et ceux qui s’opposent à la mondialisation, les organisations
internationales qui sont responsables des sommets et qui prennent les principales décisions en
matière de régulation des échanges, de libéralisation du monde économique doivent être
marquées par un meilleur respect des droits, par une diminution de la part de la spéculation
financière et boursière, notamment sur les produits de première nécessité. L’idée d’une taxe
sur les transactions financières a été depuis longtemps proposée par des groupes comme
ATTAC qui pensent que c’est l’un des moyens d’éviter l’hyper-mondialisation.
Pour ces groupes et organismes, il est aussi indispensable que la gouvernance mondiale
s’ouvre à plus de démocratie, par une réelle implication des citoyens, non seulement dans les
débats mais dans la nomination des instances dirigeantes dans le monde.

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
2) Des alternatives à la mondialisation, l’importance de l’échelle locale.
Ce mouvement global est aussi en lien avec l’affirmation des acteurs locaux et des
territoires de proximité dans la gouvernance comme dans les échanges. La montée du «
local » croise une exigence de qualité et de traçabilité des produits et accompagne l’essor de
préoccupations éthiques, environnementales et sociales.
Ces débats débouchent sur des initiatives collectives très concrètes, qui veulent organiser un «
mieux-vivre » dans les espaces urbains comme dans des régions rurales, dans les pays du
Nord et du Sud : systèmes d‘échanges non monétaires, réseaux de solidarité
intergénérationnelle, boucles d’approvisionnement alimentaire locales, etc.
Certains participants à ce débat, reprenant les fondements de la pensée écologiste issue du
Club de Rome, interrogent ainsi la validité même de la notion de mondialisation (en
défendant le principe d’une « démondialisation ») et critiquent l’intérêt d’une croissance à
tout prix (introduisant l’idée de décroissance).

II. Mobilités, flux et réseaux, les clés de la mondialisation

A. L’intégration aux réseaux mondiaux, une nécessité dans la mondialisation


A l’aide de l’ensemble des informations vues dans le chapitre 1 de l’année, dans l’étude de
cas et dans le I du cours, réalisez un croquis répondant à la question suivante : la croissance de
l’intégration dans la mondialisation repose sur la multiplication des flux et l’intégration des
réseaux

B. Les migrations du travail, le corollaire de l’intégration dans la mondialisation

Documents à utiliser : carte des migrations internationales (G. Simon, La Planète migratoire,
2008), document 1 p. 106, document 4 p. 107, texte réseaux migratoires et migrations dans le
monde (Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006), texte facteurs de la migration et
champs migratoires circulatoires (Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006).

Document 1 : Carte des migrations internationales

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

Source : G. Simon, La planète migratoire, 2008.

Document 2 : Réseaux migratoires et migrations dans le monde


L’existence de facteurs endogènes (= propre à un phénomène ou un lieu) […] met en lumière
la complexité du fait migratoire. La migration est un acte individuel, mais elle s’inscrit dans
un contexte général […]. Le départ a ses raisons, qui sont le plus souvent économiques, mais
qui sont aussi politiques et le lieu d’arrivée aussi : les courants majeurs partent des PED (=
pays en développement) qui cumulent les handicaps vers les PID (= pays industrialisés et
développés) qui apparaissent comme des refuges […]. Mais plus finement on constate que les
migrants de telle région tendent à rejoindre leurs prédécesseurs venus des mêmes villages : le
réseau migratoire, parfois organisé par des passeurs professionnels, parfois informel, est ici à
l’œuvre. Car les liens demeurent entre la région d’origine et les migrants […]. Le maintien
d’un tel lien ne pose pas de réel problème de principe dans les pays qui ont opté comme les
États-Unis ou le Royaume-Uni pour le communautarisme, ce que les Américains nomment «
salad bowl » et qui s’est substitué au « melting pot » des débuts du pays, mais en pose par
contre à un pays comme la France qui a vécu sur une tradition et un principe d’intégration.
Le problème posé par l’existence des réseaux migratoires n’est pas seulement de principe et
politique, il est aussi économique. Les migrants s’adaptent à une économie mondialisée […].
Pour une part ces échanges s’inscrivent dans le champ de l’économie officielle, formelle : ce
sont les envois d’argent [les remises] au pays par exemple. Mais les flux sont de plus en plus
souvent clandestins, ceux-ci étant liés aux législations contraignantes des pays récepteurs
comme des pays émetteurs, mais aussi aux situations des migrants de plus en plus contraints à
la semi-clandestinité et au travail au noir sinon aux trafics en tous genres, donc ne pouvant pas
passer par les canaux officiels. Or les espaces relationnels, les champs migratoires sont des
structures souples mais efficaces qui permettent aux « fourmis » de pratiquer « la
mondialisation par le bas » pour reprendre le titre de l’ouvrage de A. Tarrius […].
Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006.

Document 3 : Facteurs de la migration et champs migratoires circulatoires

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
« Les migrations signent l’état du monde ». » La cartographie des flux migratoires à l’échelle de
la planète confirme et illustre cette formule de Gildas Simon. Les flux majeurs se dirigent des
Suds vers les Nords, des PE ED vers les PID, projetant une lumière crue sur le problème
structurel de notre monde, les énormes écarts de développement et de niveaux de vie entre
populations et pays qui globalement perdurent même si des nuances
uances sont à prendre en compte.
De toute évidence, le facteur socioéconomique est premier dans cette géographie. D’autres
facteurs peuvent à titre secondaire intervenir comme les différentiels de pression
démographique ou la structure par âge, mais à des échelles moindres (régionales
(régi le plus
souvent).
Outre ces aspects structurels, la carte met aussi en lumière l’existence de facteurs
conjoncturels. En tout premier lieu sont les « crises », politiques principalement, mais aussi
environnementales, toutes porteuses de leur cortège de désastres humains et génératrices de
flux de réfugiés. Cependant ces migrations « contraintes » s’effectuent essentiellement à
échelle régionale […].. Seule une minorité de ces migrants intègre les grands flux mondialisés.
A contrario, mais toujours à échelle régionale, les différentiels de croissance économique
génèrent de puissants mouvements centripètes vers les régions et les villes en expansion : la
Chine littorale en est actuellement une bonne illustration.
Sur une telle carte les champs migratoires
migratoires traditionnels maintiennent leur primauté. Il en va
ainsi des flux de l’Amérique centrale et du Mexique vers les États-Unis
États Unis ou du Maghreb vers
l’Europe occidentale et plus précisément la France : routes anciennes de migration liées à
l’histoire des deux derniers siècles. Cependant une analyse plus fine permet de constater que
ces champs migratoires classiques sont en train de se modifier en fonction des
développements techniques (avion, Internet…), économiques (différentiels de croissance
entre pays) et politiques
olitiques (accueil ou rejet des migrants). […]
Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer,
d’outre 2006

Document 4 : Brain drain et migration des étudiants

Source : Atlas des migrations, 2012, p. 20-21


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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Document 5 :

Source : L’enjeu migratoire dans le monde sous la direction de A. Jaffrelot

Questions (Pensez à mobiliser l’ensemble des connaissances du chapitre 1):


1. Identifiez les raisons des mouvements migratoires dans le monde.
Les mouvements migratoires répondent à de nombreuses logiques dans le monde, mais
s’appuie sur le principe des facteurs push and pull, c’’est-à-dire des facteurs qui jouent sur
l’attractivité et la répulsion des lieux.
Dans les faits, les migrations sont souvent déclenchées par l’envie de trouver quelque chose
de mieux dans un ailleurs : meilleures conditions de vie, meilleures conditions de travail,
meilleures situations financières et professionnelles pour des personnes décidant de quitter les
pays du Nord. L’information sur le pays de migration peut être concrète et sûre mais elle peut
aussi se fonder sur la vision de l’ailleurs, sans que toutes les conséquences de la migration et
toutes les conditions réelles de vie soient vues.
Les populations ont donc plusieurs raisons de quitter leur pays :
- Situations économiques difficiles ou jugées insuffisantes par rapport à ce qui est espéré
- Situations politiques difficiles : régime autoritaire, dictature
- Situations géopolitiques difficiles : guerres civiles, conflits interétatiques
Les pays d’accueil sont recherchés pour plusieurs raisons :
- Meilleure situation économique et financière et meilleure condition de vie
- Meilleure situation géopolitique, recherche du droit d’asile ou du statut de réfugié.
2. Identifiez les différents types de champ migratoire dans lesquels la mobilité internationale
s’effectue.
Un champ migratoire est un espace dans lequel les flux continus de migrations s’exercent.
Plusieurs champs migratoires sont importants :
- L’Amérique du Nord avec le pôle central des Etats-Unis

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- L’Europe avec le pôle central de l’UE
- L’Asie avec l’importance des circulations internes et externes.

3. Identifiez les lieux clés des migrations.


Les lieux clés de la migration sont au nombre de deux :
- Les espaces de frontières : frontière terrestre comme la frontière américano-mexicaine,
frontière maritime comme le détroit de Sicile entre la Tunisie et l’Italie, frontière
ponctuelle comme les ports ou les aéroports.
- Les métropoles, souvent gateways de leurs territoires, qui concentrent les flux migratoires
de manière privilégiée à l’échelle du territoire national. Ex : NYC avec 2/3 des flux
migratoires des EU.
4. Expliquez l’importance des réseaux migratoires et des diasporas dans les mobilités
internationales.
Les réseaux migratoires sont d’une importance majeure dans la migration car ils servent de
relais et d’échange entre les individus. En effet, les personnes qui ont déjà quitté le pays
peuvent servir de relais d’information pour ceux qui envisagent la migration – démarche à
suivre, condition de vie, hébergement. Les communautés sont donc fédérées. Il n’est pas exclu
de voir des communautés issues d’un même village ou d’une même région se reconstituer
dans le nouvel espace migratoire, cas du quartier de la goutte d’or à Paris.
Les diasporas, population marquée par une immigration transnationale qui maintient un lien
fort avec son pays d’origine et les différents espaces migratoires dans le monde, sont un point
clé de la migration car elles peuvent organiser les circuits migratoires, accueillir les migrants,
voire organiser les circulations migratoires entre les différents espaces de la migration. Cas de
la diaspora chinoise (la plus importante) ou de la diaspora juive (la plus ancienne).
5. Montrez que les migrations peuvent à la fois être bénéfiques et négatives pour les pays de
départ.
Les migrations causent de nombreux problèmes à l’échelle mondiale : perte de main d’œuvre,
perte de personnes qualifiées dans les pays qui ne bénéficient donc pas de la formation
octroyée, de personnes à un haut niveau de qualification. 1/3 des diplômés africains auraient
quitté l’Afrique.
Cependant, le phénomène migratoire peut aussi être bénéfique comme la question des
transferts financiers effectués par les populations immigrées. Ce phénomène produit le plus
important transfert de capitaux à l’échelle mondiale avec 232 milliards de dollar en 2005 et
325 milliards en 2010 selon le FMI. L’Inde et la Chine sont les pays où les transferts
financiers de la part des migrants sont les plus importants pour les populations émigrés des
pays du Sud. Cependant, en valeur, ce sont les émigrants des pays du Nord, notamment dans
le cadre du Brain Drain, qui envoient le plus de transferts financiers.

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