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Documents à utiliser : carte du marché mondial du café, tableau statistique des principaux
pays producteurs de café (J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49), carte des pays
producteurs de café, carte des pays importateurs de café, l’instabilité des prix du café.
Questions :
1. Identifiez les principaux pays producteurs et les principaux pays consommateurs de café ?
Que pouvez-vous en déduire ?
La production de café est faite dans certains pays du sud qui se répartissent dans les
différentes catégories des Suds :
- Pays émergents comme le Brésil, avec 56 % de la production mondiale de café
exportée à l’étranger et un centre d’impulsion pour le calcul du taux et du prix de
vente du café avec la bourse de Santos – bourse beaucoup moins importante que la
bourse de Chicago.
- Pays en développement comme la Colombie
- Pays ateliers en développement comme le Vietnam et l’Indonésie avec respectivement
15 % et 7 % de la production mondiale.
- Pays les moins avancés comme le Yémen
La production dépend du climat qui nécessite de la chaleur et de l’humidité, conditions
uniquement réunies dans les pays de la zone intertropicale – entre le Tropique du Cancer et le
Tropique du Capricorne – à proximité de l’Equateur.
La production de café dépend aussi des espèces de café qui diffère d’un territoire à l’autre. La
plante de café a été d’abord découverte en Abyssinie – actuelle Ethiopie et cultivée au Yémen
et en Ethiopie avant de se développer en Amérique latine, où les principaux producteurs sont
le Brésil et la Colombie. Depuis les années 1990, de nouveaux pays producteurs sont apparus
en Asie. Le Vietnam et l’Indonésie sont respectivement le deuxième et le quatrième
producteur de café dans le monde – spécialisation dans la production de Robusta.
La consommation de café est principalement due aux pays du Nord. Trois principaux pôles de
consommation sont à mettre en évidence :
- Europe : 50 % de la consommation mondiale – principaux consommateurs sont
l’Allemagne, suivi de la Norvège, de la Finlande et du Danemark
- Etats-Unis : 25 % de la consommation mondiale
- Japon : 10 % de la consommation mondiale
La consommation des pays développés est essentiellement possible parce que les pays
développés contrôlent le marché en fixant les prix du café et en contrôlant l’ensemble de la
chaîne de vente par l’intermédiaire d’un nombre important de Firmes Transnationales :
- Compagnies de torréfaction comme Phillip Morris, Nestlé, Sara Lee qui contrôlent 45
% du marché du café
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- Compagnies de distribution qui exerce une compétition féroce : Wal-Mart, Carrefour
et Nestlé
2. Montrez que le café est une ressource vitale pour une bonne partie des Suds ?
Le café est une ressource vitale pour bon nombre de pays du Sud dépendant entièrement de la
vente et de la production de café. Certains pays sont dans la mono-production, notamment la
Colombie. La compétition donc forte entre les pays du Sud, d’autant que certains sont plus
dépendants que d’autres, notamment les PED mais surtout les PMA comme l’Ethiopie et le
Yémen. Les puissances émergentes, comme le Brésil, la mécanisation et les larges plantations
et champs de café, sont capables de produire et de s’intégrer au système de l’agrobusiness
mondial. La capacité de production du Brésil et d’autres puissances émergentes lui permet
d’être plus forte face aux demandes des compagnies transnationales.
Les autres producteurs peuvent être classés en catégorie en raison de l’importance dans le
marché mondial et leur place dans la mondialisation. Dans les faits, les pays d’Asie et
d’Amérique latine, quelles que soient leurs difficultés, ne sont pas complètement dépendants
du café car ils ont d’autres productions intégrées dans la mondialisation => moins de
dépendance par rapport au marché du café.
Certains pays, notamment en Afrique, comme l’Ethiopie et le Yémen, qui appartiennent aux
PMA sont incapables de défier ou de discuter les conditions fixées par les transnationales et
les grandes bourses mondiales.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Document 4 : Le commerce du café, entre libéralisation et émergence du commerce
équitable
Un accord international concernant le café a fonctionné de 1962 à 1989. Il a même souvent
été cité comme exemple pour les « accords produits » que souhaitait développer la
C.N.U.C.E.D. (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) afin de
lutter contre les fortes fluctuations des cours des denrées agricoles de base ainsi que contre la
dégradation des termes de l'échange qui affectent ces produits et qui pénalisent les pays qui
les exportent. Aujourd'hui, cet accord a vécu : depuis le cycle de négociations commerciales
de l'Uruguay Round mené dans le cadre du G.A.T.T., suivi par la mise en place de l'O.M.C.
(Organisation mondiale du commerce), une approche libérale, voire ultralibérale, des marchés
s'impose à l'échelle internationale.
Cela n'empêche pas l'émergence, encore bien timide il est vrai, de filières de commerce
« équitable », qui permettent de mieux rémunérer les petits producteurs qu'elles ont intégrés,
tout en favorisant parfois dans le même temps une agriculture biologique. Elles se
développent assez rapidement, mais ne contrôlent que de 1 à 2 p. 100 des échanges mondiaux.
En 2001, les cafés importés dans le cadre de filières de commerce équitable représentaient un
peu plus de 3 p. 100 des importations de café des Pays-Bas et de l'Allemagne, 1,3 p. 100 de
celles des États-Unis et de la Suisse, et moins de 1 p. 100 de celles de la France et du
Danemark. Parallèlement, des cafés haut de gamme, liés à des terroirs caféiers reconnus, tel
celui du café « Blue Mountain » de Jamaïque, autorisent une meilleure rémunération des
producteurs concernés, mais ils pèsent très peu dans la production mondiale.
Source : J.-P. Charvet, Universalis 2011, DVD
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- fournissant des informations économiques, techniques et scientifiques objectives et
complètes sur le secteur mondial du café,
L’OIC a été créée à Londres en 1963 sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies en
raison de la grande importance économique du café. Elle administre l’Accord international du
Café, important instrument du développement de la coopération. Le dernier Accord, l’Accord
de 2007, est rentré en vigueur le 2 février 2011.
L’importance du café Le café est un produit dont le commerce est l’un des plus importants,
il est produit dans plus de 60 pays. Un grand nombre de pays producteurs sont étroitement
tributaires du café qui peut représenter plus de 50% du total de leurs recettes d’exportation.
Il assure la subsistance de plus de 125 millions de personnes dans le monde et est
particulièrement important pour les petits exploitants qui produisent la plupart du café dans le
monde. Parmi les consommateurs, le café est une boisson universellement populaire, avec
plus de 600 milliards de tasses consommées chaque année.
Source : site de l’organisation internationale du café
Questions :
1. Quels sont les acteurs impliqués dans le commerce du café ? (Vous détaillerez le rôle de
chacun).
De multiples acteurs sont impliqués dans le commerce du café :
- Les Etats du Sud qui font fonctionner l’économie sur la production du café : Yémen ou
Ethiopie
- Les firmes transnationales qui dominent le marché de la torréfaction, du transport et de la
diffusion : Nestlé, Phillip Morris, Wal-Mart, Neumann ou Valcafé
- Les grandes organisations internationales qui :
o soit fixent les prix et cours du café comme la bourse de Santos ou celle de Chicago
o soit tentent de trouver des compensations et des accords pour limiter les effets de
la baisse des cours du café comme OIC – Organisation internationale du Café – ou
les agences de l’ONU comme la CNUCED, ou les accords de l’OMC
2. Montrez que la filière du café est dominée par les FTN (Firmes transnationales) et que
cela crée une dépendance de certains Etats par rapport à ces FTN.
Les compagnies transnationales contrôlent les coûts du café et de sa production, ainsi que sa
consommation. Les compagnies occidentales décident de toutes les étapes de la production,
comme c’est le cas pour beaucoup de produits bruts. Les FTN demande des concessions dans
les pays du Sud comme le Brésil. Elles contrôlent la production. Dans le cas du Brésil, ce sont
des compagnies comme Neumann Kaffee Group qui contrôle les grandes exploitations
appelée fazendas. Les FTN développe un système d’agrobusiness.
Les FTN contrôlent également le transport du café à destination de l’Europe et de l’Amérique
du Nord. C’est le cas de compagnies comme NKG ou ECOM
Enfin, le marché mondial est dominé par des compagnies spécialisées dans la torréfaction et la
transformation comme Sara Lee, Procter and Gamble, Phillip Morris pour les EU, et Nestlé
pour la Suisse. Ces firmes transforment le café brut en café consommable comme Nestlé
leader mondial du café soluble et des dosettes – 50 % de la production de café soluble est
contrôlé par Nestlé. Les dosettes sont des innovations lancées par les compagnies de café
comme Nestlé qui ont développé un nouveau produit. Pour attirer les consommateurs, ils
développent des stratégies publicitaires faisant appel à des récurrences ou à des stars
internationales comme dans le cas de Nestlé.
Enfin, les firmes contrôlent la distribution du café. La production de café et le marché existe
aussi grâce aux distributeurs comme Wal-Mart, Carrefour, Nestlé ou Ahold Kroger. Ces
firmes achètent aux torréfacteurs et font la connexion entre les deux systèmes de FTN aux
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
deux bornes du marché mondial. 28 FTN comme Starbuck, Wal-Mart ou Carrefour se
partage le marché de la distribution mondiale.
3. Quelles sont les alternatives proposées à une telle organisation du marché mondial ?
Plusieurs alternatives sont proposées concernant une telle organisation du marché mondial :
- Celle de l’OIC qui vise à créer une coopération, un accord entre les différents membres du
circuit mondial : producteurs, torréfacteurs, transporteurs et Etats
- Celle du commerce équitable.
Le café, un produit au cœur des réseaux mondiaux d’échange
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Questions :
1. Peut-on dire que le marché mondial du café répond à une logique de réseau ?
La production de café répond à une logique de réseau de par l’organisation de son marché et
de sa production. En effet, les firmes transnationales répondent au marché par une
organisation du travail appelée la division internationale du travail. Les zones de production
sont différentes des zones de consommation ; il faut donc les relier entre elles dans le but
d’accroître l’efficacité de la commercialisation du café. Il faut donc créer des liens entre
producteurs et consommateurs par l’intermédiaire des firmes qui acheminent, par
l’intermédiaire d’autres firmes, le produit brut et le transforme comme Sara Lee ou Nestlé.
Les usines de torréfaction sont souvent situées dans les pays producteur et ce n’est qu’une fois
torréfié que le produit est envoyé dans les pays du Nord pour y être consommé.
Les FTN s’appuient également sur les réseaux de transport qui s’interconnectent avec les
ports, les routes maritimes, les aéroports notamment jusqu’à l’acheminement vers les centres
de distribution.
2. Montrez que le marché mondial du café est entre les mains des FTN ?
Les FTN occidentales décident de contrôler chaque étape de la production, comme c’est le cas
dans beaucoup de matières premières – agricoles, énergétiques ou minérales. En fait, les FTN
demandent des concessions à des pays comme le Brésil. Ils contrôlent la production. Dans le
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
cas du Brésil, où le système de grandes plantations, appelées les fazendas, est dominant, c’est
le groupe Neumann Kaffee Group qui contrôle les plantations. En revanche, ce n’est pas le
cas en Asie ou en Afrique où la production est essentiellement familiale. Quoi qu’il en soit,
les FTN développent un système d’agrobusiness : elles demandent aux producteurs une
certaine quantité de café, produite selon un cahier des charges précis, et paient la production
avant la récolte et envoient ensuite la production tout entière dans les pays du Nord ou aux
torréfacteurs des pays du Nord.
En effet, après la récolte, une large part de la production – 56 % pour le Brésil, 90 % pour le
Vietnam – est envoyée, en utilisant les réseaux de communication, à destination de l’Europe
ou de l’Amérique du Nord pour y être torréfié. Les FTN contrôlent ces services comme NKG
ou ECOM.
Puis d’importantes FTN, spécialisées dans la torréfaction et la transformation, prennent le
dessus. C’est le cas de Sara Lee, Propter and Gamble, Phillip Morris pour les Etats-Unis ou
Nestlé pour la Suisse. Ces FTN transforme le produit brut en café consommable, comme
Nestlé qui est le leader du café soluble. De plus, ces FTN sont en compétition dans
l’innovation et la création de nouveaux types de café ou de nouveaux types de produit comme
les capsules et dosettes. Pour attirer les consommateurs, ils utilisent la publicité mettant en
avant des stars de cinéma ou du petit écran comme Georges Clooney et John Malkovitch pour
Nespresso. Mais ces firmes, à l’exception de Nestlé, ne sont rien sans les distributeurs.
Il s’agit par exemple de Ahold Kroger, de Wal-Mart ou de Carrefour. Ces distributeurs
contrôlent 33 % du marché du café. Ils sont nombreux et sont implantés mondialement
comme Wal-Mart qui a pris d’assaut le continent américain et l’Asie, échouant à s’implanter
durablement en Europe. 28 FTN gèrent cette partie du marché du café et c’est là que la
compétition est la plus féroce.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Conclusion de l’étude de cas : croquis de la production mondiale de café
Problématiques : Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes
territoriaux qui forment le cadre au sein duquel se conçoivent, se produisent et se consomment
les biens et les services à l’échelle mondiale ? Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
systèmes de communication matériels et les réseaux numériques dans le fonctionnement de la
mondialisation ?
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
entreprises. Cependant, depuis quelques années, certaines FTN de pays du Sud, opèrent, à
l’échelle régionale le plus souvent, le même type de DIT.
2. Identifiez les transformations qui, depuis 30 ans, ont permis la mise en œuvre et
l’accélération de la DIT.
L’ensemble des transformations qui ont rendu la mise en œuvre et l’accélération de la DIT
touchent au domaine des communications. En effet, depuis 30 ans, on assiste à une révolution
des transports et des moyens de communication. Les transports sont :
- tout d’abord de plus en plus rapides : avions et bateaux vont de plus en plus vite
- puis de plus en plus performants. Les géants des mers, porte-conteneurs, vraquiers ou
tankers, sont de plus en plus imposants et transportent toujours plus de marchandises en
une seule fois.
- enfin par la transformation et la mécanisation des points de rupture de charge comme le
montre le port de Singapour (1 conteneur traité par minutes).
La révolution des NTIC a aussi participé de ce mouvement. Alors qu’il fallait plusieurs heures
dans les années 1960 pour pouvoir joindre l’Asie depuis l’Europe, Internet et les
communications satellites permettent de transférer des ordres quasiment en temps réel et
d’adapter la production au plus prêt du marché, permettant ainsi de fonctionner à flux tendu.
3. Identifiez les espaces clé permettant la mise en œuvre de la DIT et la libéralisation des
échanges.
Les espaces clés permettant la mise en œuvre de la DIT et la libéralisation des échanges sont
de deux ordres :
- Les bourses et l’ensemble des centres décisionnels – sièges sociaux d’entreprise, grandes
organisations mondiales – dans les pays du Nord qui régulent et participent à la
dérégulation du marché. Il faut donc pleinement inclure les Etats dans cette dynamique,
notamment au sein de l’OMC ou du G20.
- Les plateformes multimodales, aéroports mais surtout ports à conteneurs. Le cas du port
de Singapour, à l’entrée du détroit de Malacca, un passage stratégique ouvrant l’océan
pacifique sur l’espace asiatique, montre l’importance de ces lieux qui accueillent et
redistribuent des marchandises en provenance de toute l’Asie et du monde.
4. A l’aide des documents 3 et 4 p. 109, montrez que cette augmentation des échanges et la
spécialisation des espaces dans le cadre de la DIT sont liées à l’importance de
l’intégration des espaces aux flux de capitaux.
Les principaux flux de capitaux, en dehors de la capitalisation boursière qui s’exerce entre les
principales places financières mondiales, partent à destination des pays producteurs et surtout
assembleurs de produits manufacturés, et notamment l’Asie dont la part dans la capitalisation
boursière mondiale a doublé en 10 ans, passant de 16 % à 32 % de la capitalisation boursière
mondiale.
Des flux d’IDE massifs partent aussi à destination des principaux espaces spécialisés dans
l’extraction et l’assemblage. L’Asie étant toujours en tête parmi les pôles de réception d’IDE.
Cependant, dans l’ensemble des cas, ce sont les pays du Nord qui reçoivent le plus de flux
financiers, étant donné que ce sont des pays qui gèrent l’ensemble des marchés et
l’organisation de la mondialisation des échanges.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Questions :
1. Montrez l’évolution des firmes transnationales et les concurrences qui s’exercent entre
elles depuis ces dernières années.
Les FTN depuis quelques années sont marquées par trois phénomènes géographiques :
- L’approfondissement de la DIT. Les firmes transnationales multiplient l’éclatement de la
production afin de profiter des différentiels de puissance entre les espaces. Dans le cas
d’Apple et de la production de l’I Phone, on remarque cependant que la DIT varie selon
les produits. En effet, dans le cas des produits bruts et des produits manufacturés, les pays
du Sud sont sollicités pour la production et l’assemblage. Deux raisons explique le choix
de ces espaces : le faible coût de la main d’œuvre et les espaces disponibles pour la
production agricole et la sous-traitance qui profite de la flexibilité de la production.
- La concentration des productions et des activités. Les FTN deviennent de plus en plus
importantes et concentrent un nombre d’activités de plus en plus importantes dans le cadre
de firmes aux dimensions du plus en plus vaste. Cas d’Unilever ou de Procter et Gamble.
- L’émergence de firmes transnationales en provenance des pays du Sud. Les firmes
transnationales des pays du Sud deviennent de plus en plus importantes dans le marché
mondial, entrant en concurrence avec celles des pays du Nord dans certains cas, comme
l’automobile avec Tata, firme indienne ou des grands groupes comme Arcelor Mital.
2. Identifiez les différentes stratégies d’implantation spatiale des FTN en fonction de leur
secteur d’activité. Peuvent-elles se passer d’une base nationale ?
Selon les secteurs d’activité, les stratégies d’implantation spatiale des FTN varient.
Toutefois, dans la grande majorité des cas, les sièges sociaux et les centres de R&D sont
localisés dans les pays du Nord.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- Dans le cadre des produits de haute technologie, les sièges sociaux, les centres de R&D et
la production des composants de technologie récentes sont concentrés dans les nords
comment le cas de la production de l’I Phone 4. Seuls les produits de technologie plus
commune comme les cartes mémoires sont fabriquées en Chine.
1
Broadcom is fabless company (it has no factories on its own): it has subcontractors for the
manufacturing of components such as Taiwan Semiconductors Manufacturing (smelting2) or
Advanced Semiconductors Engineering – Taiwan and China (assembler).
- Dans le cas des produits bruts, les matières premières, minérales, agricoles ou
énergétiques, sont généralement produites dans les pays du Sud dont le coût de la main
d’œuvre permet une extraction à moindre coût. Dans le cas des pays pétroliers, notamment
les Etats du Golfe, la main d’œuvre est prise dans les pays d’Asie comme l’Inde et le
différentiel de salaire avec la population locale est extrêmement forte (2000 $ en moyenne
au Qatar pour la population contre 200 $ environ pour les travailleurs des sites
d’extraction du pétrole).
- Dans le cas des produits manufacturés, les centres de production et d’assemblage sont
souvent localisés dans les suds. Les FTN profitent à nouveau du coût de la main d’œuvre
1
Price (phone only): 649 $
Conception of the device: Apple (USA) in Cupertino (Silicon Valley, California)
Assembling: Foxconn/Hon Hai Precision Industry (Taiwan) in Shenzhen (China) and Pegatron (Taiwan) in
Shanghai for 6 $
2
Smelting : fonderie
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
afin de fabriquer les produits à moindre coût avant de les réexpédier dans les espaces
majeurs de consommation.
Cependant, il est impossible pour les FTN de se passer d’une base nationale pour plusieurs
raisons :
- La base nationale leur permet de s’appuyer sur un Etat qui peut les aider dans les
négociations internationales, notamment dans le cadre de l’OMC où les négociations sur
les limites douanières, l’organisation des échanges et les normes libérales.
- La base nationale leur permet aussi d’avoir des aides face aux difficultés du marché, et
notamment face aux crises économiques, leur Etat leur permettant de faire face aux
difficultés et aux ajustements que la crise rend nécessaire.
- Pour un Etat, la possession de firmes transnationales, notamment dans des domaines
comme la métallurgie, l’aérospatiale, les nouvelles technologies comme les
nanotechnologies ou les NTIC, permet à l’Etat de gagner en puissance sur le marché
mondial => Etat pousse la FTN en lui attribuant les soutiens nécessaires, au point de vue
économique comme diplomatique.
2. Montrez cependant que les Etats ne sont pas forcément victimes de la mondialisation.
Toutefois, si certains Etats sont victimes de la mondialisation, les Etats sont aussi à l’origine
de l’organisation, de la dérégulation financière et de l’arbitrage international mis en place par
le FMI et la Banque mondiale notamment. Cependant, ces instances sont dirigées par les pays
les plus développés et les plus puissantes des trois aires de puissance mondiale.
D’autres pays peuvent aussi renoncer à accepter les décisions prises par le FMI, comme l’ont
montré le cas argentin, ou plus récemment le cas islandais.
3. Montrez que tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation
Tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation. Les premières puissances
économiques mondiales des aires de puissance, de par leur organisation, les lois, leur capacité
à intégrer et à prendre les décisions qui transforment le monde sont privilégiées et peuvent se
protéger dans le domaine de l’organisation et de l’intégration à la mondialisation. Ces Etats
sont mêmes les moteurs du processus mondial.
En revanche, les Etats dépendants ou en marge de la mondialisation, pour cause de déficit
économique, de mal développement, ou d’instabilité interne ont du mal à se faire entendre des
puissants et surtout à s’intégrer au marché mondial car ils ne sont pas perçus comme des lieux
susceptibles de contenir des consommateurs potentiels ou comme des lieux pouvant servir les
intérêts, notamment productifs des firmes transnationales.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
(voir 2), on compte d’abord sur les Etats qui en constituent l’armature. Les grandes
organisations régionales impliquent que les Etats abandonnent certains éléments de leur
souveraineté. De même l’Etat est important comme le montre l’importance des frontières et
l’émergence des nationalismes dans certains pays, face à une mondialisation perçue comme
une perte d’identité (voir également II. B)
Documents à utiliser : carte la gouvernance mondiale et ses oppositions (Manuel Hatier), texte
les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale (source : F. Louveaux, Mondialisation et
géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de la mondialisation,
2011), texte et si on réformait les instances économiques multilatérales ? (source : Chr.
Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011), carte gouvernance
mondiale et organisation régionale (Manuel Belin).
Manuel Hatier
Document 2 : les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale ?
Sommets et contre-sommets deviennent des rituels obligés, médiatisés, mondialisés. Ils
répondent aux besoins nouveaux de réponses rapides, immédiates et médiatisées à des
situations de crise, de tensions, mais aussi à une demande pressente et multiforme de
régulation de la mondialisation. Du côté de la société civile, aux sommets annuels de Davos
répondent les forums sociaux. Les Etats se réunissent aussi régulièrement depuis 1975 : au G6
(Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) succède le G7 avec le Canada
en 1976 ; me G8 en 1998 avec la Russie, puis le G20 à partir de 1999, avec des pays
émergents et l’UE en tant que telle. Les pays du G20 représentent aujourd’hui les deux tiers
de la mondialisation mondiales, les quatre cinquième du commerce mondiale et 90 % de la
richesse produite dans le monde. […] Aux sommets à vocations générales s’ajoutent les
sommets thématiques touchant à des préoccupations globales et d’abord l’environnement (1er
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
sommet de la Terre à Rio en 1992). Ces sommets font entrer ne jeu un nouvel acteur, le
groupe d’experts, supposé être scientifique, impartial, indépendants des Etats comme des
intérêts économiques : le GIEC (Groupe d’Experts Internationaux sur l’évolution du climat né
à l’occasion d’un G7 en 1988) en est l’illustration.
Source : F. Louveaux, Mondialisation et géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de
la mondialisation, 2011
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Document 4 : Gouvernance mondiale et organisation régionale
Manuel Belin
Questions :
1. Montrez que les décisions à l’échelle mondiale sur l’avenir du monde se prennent au sein
de réseaux et d’organisations internationales.
A l’échelle internationale, les principales décisions sur l’avenir économique, politique voire
environnemental du monde se prennent au sein des grands sommets internationaux au sommet
desquels on trouve des groupes comme le G8 ou le G20 qui regroupe pays développés et
émergents dans le but de coordonner les décisions mondiales, notamment en matière
économique et financière. Le G20 est une sorte de club des grandes puissances du monde.
Cela correspond bien au nouveau mode de fonctionnement du monde. Le G20 sert de cadre à
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
des rencontres régulières au niveau intermédiaire des ministres et des experts. Des rencontres
thématiques précédent et suivent les sommets des chefs d’Etat et de gouvernement. A tour de
rôle, un pays coordonne, assure la présidence, prépare les rencontres, prévoit les thèmes et
préside les séances.
Sorte de nouvelle gouvernance mondiale assumée par les Etats, alliance de
l’ancien et du nouveau. Restent qu’intérêts nationaux et gouvernance mondiale
sont rarement synonymes et que les pays non membres ou les ONG protestent
contre ce leadership autoproclamé.
L’Onu joue elle-aussi un rôle dans le développement de la prise de décision internationale
dans le cadre de ses agences comme l’OIT ou l’Unicef qui tentent de réguler à l’échelle
mondiale l’organisation des principaux problèmes liés au mal développement et aux
difficultés d’intégrer les réseaux mondiaux de développement économique.
De plus, les réseaux jouent un rôle important dans le développement de la diffusion de
l’information. La mondialisation repose sur des réseaux qui s’inscrivent par-delà le pavage
classique des Etats et de leurs frontières, met en valeur la circulation, la vitesse, et bien sûr,
pour ceux qui sont reliés, l’instantanéité. Les réseaux sociaux permettent de mobiliser, de
faire circuler l’information, de conforter des actions locales en montrant à leurs acteurs qu’ils
ne sont pas isolés : le local trouve son sens dans le national et au-delà.
Les réseaux sont des outils de transformation profonde du jeu géopolitique, car ils ont de
fortes implications culturelles et politiques, ambivalentes d’ailleurs. La circulation des images
et des idées influe sur les opinions publiques, nouvelles venues dans le jeu géopolitique. Les
actions terroristes exploitent pleinement ces logiques. Les réseaux ont des actions
contradictoires. Ils permettent de diffuser des idées et d’en combattre d’autres, de lancer des
mots de mobilisation ou de boycott, de faire de la propagande ou de la contre-propagande. Ils
mettent en présence l’autre, l’altérité, invitent à comparer.
2. Montrez néanmoins que cette gouvernance mondiale ne peut rien sans les Etats.
L’ensemble des organisations internationales et des grands sommets qui prennent les
principales décisions concernant la mondialisation sont dirigés par les grands Etats de la
planète, les pays développés et les puissances émergentes dans certains cas (G20). Les Etats
négocient entre eux les principales transformations des interactions mondiales, les principales
normes et transformations qui doivent être faites pour assurer le développement durable. Les
sommets de la terre, notamment le protocole de Kyoto, en sont un bon exemple.
3. Montrez aussi que cette gouvernance mondiale fait l’objet de critique.
Les critiques face à cette gouvernance mondiale sont de plus en plus fortes. En effet,
beaucoup d’acteurs, des ONG et les mouvements altermondialistes, critiquent le fait que cette
gouvernance est le fait des Etats qui dirigent la mondialisation et que la part de l’ensemble de
la planète n’est pas prise en compte. D’autres ajoutent que cette gouvernance n’a rien de
démocratique puisqu’elle n’est pas faite par des représentants élus. Des forums et
contre-sommets sont organisés dans le but de donner une envergure mondiale à ces critiques.
L’exemple le plus emblématique est celui du forum social. Le premier forum social mondial
de Porto Alegre en 2001 sous l’impulsion d’ATTAC et d’ONG brésiliennes se veut fondateur
de l’altermondialisation. Les premières formes de contestation de la mondialisation datent des
années 1990 avec les premières manifestations comme les sommets du G8 ou la création de
l’OMC à Seattle en 1999. L’objectif du forum social, après une anti-mondialisation, est de
développer une altermondialisation, de proposer une alternative à la mondialisation libérale :
priorité au social et non à l’économie. Face au forum économique mondial, les forums
sociaux sont organisés dans le Suds jusqu’à celui de Dakar en 2011. Ces forums visent à
prendre en compte toutes les diversités, les oubliés ou les victimes de la mondialisation.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
4. Montrez que les Etats tentent de se regrouper en organisation régionale pour être plus
puissant au sein de la gouvernance mondiale et pour tenter de maîtriser l’impact de la
mondialisation sur leurs territoires.
Partout se développent des organisations régionales :
- Accords douaniers : MERCOSUR
- Marchés communs : UE
- Accords de libre-échange : ASEAN, ALENA
qui peuvent être des préludes à des accords politiques et diplomatiques. Elles se dotent d’un
contenu et d’organes politiques, au moins consultatifs. Ces aires régionales semblent
permettre de donner une réponse à la mondialisation. Elles permettent d’atteindre une taille
suffisante pour les marchés mais aussi jouer de la proximité.
Les Amériques constituent le fuseau le plus visible, à la fois physique et à cause de l’influence
des EU, mais il regroupe des pays économiquement très inégaux. La limite Nord-Sud reste ici
bien visible. L’ALENA, pour l’Amérique du Nord, a une vraie réalité. Les différentes
versions du « projet des Amériques » témoignent de la volonté de construire une zone
américaine privilégiée, mais autour du Brésil, se dessine un ensemble sud, le Mercosur. A une
moindre échelle, un tropisme pacifique peut être envisagé.
L’Asie est multipolaire. Plusieurs organisations : ASEAN et APEC.
L’Europe constitue un ensemble à la fois très visible et incertain. Intégration européenne et
mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. Avec l’extension
de l’UE après la chute du bloc de l’Est, l’UE recouvre une grande partie du continent
européen. Cependant, l’ère d’extension d’une possible géopolitique européenne reste difficile
à dessiner.
Le continent africain, par sa proximité, par son histoire croisée avec certains Etats européens
peut sembler la zone logique d’extension de l’influence européenne, en continuité spatiale ou
presque. Ce serait oublier que l’Afrique, nouveau réservoir de forte croissance mondiale
potentielle, attire désormais les puissances majeures, comme la Chine et les EU. Il y a aussi
« des Afriques » entre un Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui
s’organise en partie autour d’une nouvelle puissance émergente, la République sud-africaine,
et d’autres sous-ensembles, encore partiellement calqués sur les héritages coloniaux. Le
faisceau entre Europe et Afrique ne peut guère se construire qu’autour de la Méditerranée.
Les règles du jeu international se modifient (voir chapitre 1 sur la vision géopolitique du
monde), dessinant des relations complexes entre rôle conservé des gouvernements, de
l’international et esquisses d’une gouvernance mondiale dont les contours sont flous et dont
on peut douter qu’elle se substitue rapidement aux Etats (voir cours d’histoire sur l’émergence
de la gouvernance mondiale depuis 1944). Les organisations internationales, au cadre
multilatéral, prennent de plus en plus de place. L’ONU, le FMI, l’OMC ou la Banque
mondiale ont un rôle renforcé (faire faire une fiche pour chacun d’entre eux). Avec la
multiplication des Etats membres, de nouvelles majorités se constituent en application de la
règle « un Etat, une voix », de nouveaux enjeux se déploient.
Les grandes puissances gardent des prérogatives spécifiques – droit de veto au conseil de
sécurité, droit de tirage particulier au FMI – qui sont désormais contestées par les puissances
émergentes réclamant des pouvoirs en accord avec leur nouvelle puissance.
Mais la coopération internationale est aussi régionale (voir chapitre 1). Autour des grands
pôles de puissance, s’esquissent des aitres régionales plus ou moins soudées, englobant des
pays à tous les stades de développement. De plus, partout se développent des organisations
régionales. Toutes naissent de rapprochements économiques – accords douaniers, marchés
communs, accords de libre-échange – qui peuvent servir de prélude à des accords politiques et
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
diplomatiques. Elles se dotent d’un contenu et d’organes politiques. Ces ensembles sont très
inégalement constitués :
- L’Amérique du Nord avec l’ALENA a une véritable réalité, faite de disparités à toutes
échelles et aussi de tension, en particulier autour de la frontière Etats-Unis/Mexique
- Les différentes versions du « Projet des Amériques », témoignent de la volonté de
construire une zone américaine privilégiée, mais autour du Brésil, en pleine croissance, se
dessine un ensemble sud avec le MERCOSUR. A moindre échelle, une coopération
« pacifique » peut-être envisagée.
- L’Asie est multipolaire, avec la Chine, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde. Les pays de
l’Asie du Sud-Est cherchent à se donner une visibilité avec l’ASEAN, qui entretient des
relations avec le Chine, le Japon ou l’Australie.
- L’Europe constitue à la fois un ensemble très visible et incertain. Intégration européenne
et mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. L’extension
de l’UE provoque de nouvelles incertitudes, sur la cohérence de l’ensemble, sur ses
limites. Il en va de même de la crise de la dette.
- L’Afrique, le nouveau réservoir de croissance économique mondiale potentielle, attire
désormais les puissances majeures, Chine et Etats-Unis. Il y a des « Afriques » entre un
Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui s’organise autour de nouvelles
puissance émergentes comme la République sud africaine, et d’autres sous-ensembles,
encore calqués sur les héritages coloniaux.
C. Débats et contestations
1) La gouvernance mondiale, vers le respect des droits des peuples et de la planète
Documents à utiliser : documents 1 et 2 p. 179, Texte les débats de l’Obs, faut-il résister à la
mondialisation ? (source : Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008), texte et si on réformait les
instances économiques multilatérales ? (source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques,
hors série n° 49, avril 2011).
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de
force bilatéraux ?
Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent
pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de
développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la
propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…).
Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des
marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui
permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie.
Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire
une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa
position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à
l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un
nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où
son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.
Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011
Questions :
1. Identifiez les principaux principes et droits que les personnes qui voudraient une autre
mondialisation veulent voir mettre en place dans le cadre de la nouvelle gouvernance
mondiale.
Quelques grands domaines se distinguent :
- Celui des droits humains déclinés en droits politiques, conditions des femmes, travail des
enfants par ex. L’objectif est une réelle implication des principes d’égalité et de liberté et le
refus de l’exploitation d’une partie de la population mondiale.
- Dans le domaine économique, c’est la revendication de comportements « éthiques et
responsables » dans les entreprises, d’un commerce équitable.
- Dans le domaine de la défense de l’environnement, les implications géopolitiques sont plus
fortes et le consensus semble plus importable, notamment concernant les changements
climatiques globaux. La grande nouveauté est de mettre en avant non plus seulement
l’échelle mondiale – la communauté des pays – mais aussi une échelle globale, celle d’un
fonctionnement systémique de la planète. Autre nouveauté introduite, l’idée que ce global
est lié au local, que les phénomènes locaux – déforestation, pollution des eaux par exemple
– ont des conséquences générales et que leur gestion ne peut être seulement locale. Ex : la
forêt amazonienne. Ex : l’Equateur décide de ne pas exploiter en 2011 les ressources
pétrolières du territoire des Yasuni en échange d’une aide internationale. Les accords de
Kyoto introduisent des droits à polluer qui peuvent être achetés.
2. Montrez que cette nouvelle gouvernance mondiale doit reposer sur la participation des
citoyens et la régulation de l’hypermondialisation.
Selon les altermondialistes et ceux qui s’opposent à la mondialisation, les organisations
internationales qui sont responsables des sommets et qui prennent les principales décisions en
matière de régulation des échanges, de libéralisation du monde économique doivent être
marquées par un meilleur respect des droits, par une diminution de la part de la spéculation
financière et boursière, notamment sur les produits de première nécessité. L’idée d’une taxe
sur les transactions financières a été depuis longtemps proposée par des groupes comme
ATTAC qui pensent que c’est l’un des moyens d’éviter l’hyper-mondialisation.
Pour ces groupes et organismes, il est aussi indispensable que la gouvernance mondiale
s’ouvre à plus de démocratie, par une réelle implication des citoyens, non seulement dans les
débats mais dans la nomination des instances dirigeantes dans le monde.
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
2) Des alternatives à la mondialisation, l’importance de l’échelle locale.
Ce mouvement global est aussi en lien avec l’affirmation des acteurs locaux et des
territoires de proximité dans la gouvernance comme dans les échanges. La montée du «
local » croise une exigence de qualité et de traçabilité des produits et accompagne l’essor de
préoccupations éthiques, environnementales et sociales.
Ces débats débouchent sur des initiatives collectives très concrètes, qui veulent organiser un «
mieux-vivre » dans les espaces urbains comme dans des régions rurales, dans les pays du
Nord et du Sud : systèmes d‘échanges non monétaires, réseaux de solidarité
intergénérationnelle, boucles d’approvisionnement alimentaire locales, etc.
Certains participants à ce débat, reprenant les fondements de la pensée écologiste issue du
Club de Rome, interrogent ainsi la validité même de la notion de mondialisation (en
défendant le principe d’une « démondialisation ») et critiquent l’intérêt d’une croissance à
tout prix (introduisant l’idée de décroissance).
Documents à utiliser : carte des migrations internationales (G. Simon, La Planète migratoire,
2008), document 1 p. 106, document 4 p. 107, texte réseaux migratoires et migrations dans le
monde (Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006), texte facteurs de la migration et
champs migratoires circulatoires (Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006).
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
« Les migrations signent l’état du monde ». » La cartographie des flux migratoires à l’échelle de
la planète confirme et illustre cette formule de Gildas Simon. Les flux majeurs se dirigent des
Suds vers les Nords, des PE ED vers les PID, projetant une lumière crue sur le problème
structurel de notre monde, les énormes écarts de développement et de niveaux de vie entre
populations et pays qui globalement perdurent même si des nuances
uances sont à prendre en compte.
De toute évidence, le facteur socioéconomique est premier dans cette géographie. D’autres
facteurs peuvent à titre secondaire intervenir comme les différentiels de pression
démographique ou la structure par âge, mais à des échelles moindres (régionales
(régi le plus
souvent).
Outre ces aspects structurels, la carte met aussi en lumière l’existence de facteurs
conjoncturels. En tout premier lieu sont les « crises », politiques principalement, mais aussi
environnementales, toutes porteuses de leur cortège de désastres humains et génératrices de
flux de réfugiés. Cependant ces migrations « contraintes » s’effectuent essentiellement à
échelle régionale […].. Seule une minorité de ces migrants intègre les grands flux mondialisés.
A contrario, mais toujours à échelle régionale, les différentiels de croissance économique
génèrent de puissants mouvements centripètes vers les régions et les villes en expansion : la
Chine littorale en est actuellement une bonne illustration.
Sur une telle carte les champs migratoires
migratoires traditionnels maintiennent leur primauté. Il en va
ainsi des flux de l’Amérique centrale et du Mexique vers les États-Unis
États Unis ou du Maghreb vers
l’Europe occidentale et plus précisément la France : routes anciennes de migration liées à
l’histoire des deux derniers siècles. Cependant une analyse plus fine permet de constater que
ces champs migratoires classiques sont en train de se modifier en fonction des
développements techniques (avion, Internet…), économiques (différentiels de croissance
entre pays) et politiques
olitiques (accueil ou rejet des migrants). […]
Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer,
d’outre 2006
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
Document 5 :
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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation
Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement
- L’Europe avec le pôle central de l’UE
- L’Asie avec l’importance des circulations internes et externes.
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