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3 I Un café qui pique

A | Le marché conventionnel

 L’Offre
• surtout petits producteurs issus de pays pauvres
• Les quantités offertes dépendent des mises en culture (5 ou 6 ans avant les
premières récoltes)
• Le gel ou les insectes peuvent fortement réduire l’offre
• Peu de capacités financières de stockage
= une offre irrégulière

 La Demande
• Le marché de la consommation de café est dominé par quelques très grandes firmes:
KraftFood, Nestlé, Procter & Gamble et Sara Lee
• 20 firmes multinationales contrôlent 75% du commerce du café
• Les frais de publicité atteignent habituellement entre 3 % et 6 % des recettes à la
vente.
• L’essentiel du café est vendu par le biais de chaînes de supermarchés
= une demande puissante et dominant le marché
 un marché instable
• Une offre atomisée, dispersée et financièrement fragile
• Une demande concentrée et financièrement puissante
Or
• Les cours du café sont fixés par les bourses de Londres et de New-York selon
l’offre et la demande
Quand les fonds d'investissement accaparent 50 000 lots de 250 sacs sur le
marché de New York, c'est la moitié de la consommation mondiale !
Les spéculateurs pompent ainsi le marché, ce qui nourrit la hausse, mais ne
donne aucune sécurité aux producteurs.

B | Les tentatives de régulation dans l’histoire


1962 : création de l’Organisation Internationale du Café = l’OIC, sous l’égide de l’ONU.
But : stabiliser le prix du café : quand les cours du café tombaient sous un niveau fixé,
mise en œuvre d’un accord de quota pour réduire l’offre et redresser le cours du café.

MAIS 1989 : Effondrement des cours ! Les pays producteurs ne s’entendent plus sur la
répartition des quotas (nouveaux producteurs et consommateurs aux intérêts
différents) + Résistance féroce des USA qui veulent libéraliser le marché alors que l’UE
soutenait les pays ACP surendettés. = Libéralisation du marché le 4 juillet 1989
De 90 à 1993 : très bas niveau des cours
 une trentaine de pays producteurs avec ~ 85% de la production signent un
accord de restriction volontaire d’exportation (pas le Mexique sous la pression des
USA car entrave à la libre concurrence)

1994 : une hausse soudaine des cours profite plus aux financiers et aux spéculateurs
puisqu’ils ont des stocks disponibles. Les petits agriculteurs n’ont pas de stock en
général et ne peuvent attendre pour spéculer.

2007 : Accord international sur le café (le 7ème depuis 1962)


34 pays l’ont ratifié, 13 ont signé pour 10 ans (+ 8 possibles), il entre en vigueur le
2 février 2011(après la signature du Brésil). Ses objectifs « dans le cadre d’une
économie de marché pour le bien-être de tous les participants au secteur :
Renforcer le secteur mondial du café car la demande est en hausse et favoriser son
développement durable, faciliter le financement de
projets de mise en valeur du café. »
C | Les impacts directs sur les producteurs et sur le café
- Aucune sécurité sur les prix du café sur
le marché.

- Les prix à la production restent souvent


trop bas pour permettre un revenu
équitable aux paysans et la rentabilité
des exploitations

- Les conditions de travail sont de plus en


plus précaires dans les plantations.

- Les engrais et pesticides chimiques


appauvrissent les sols et met en danger
la santé des populations.

 Il est impossible pour les producteurs


de s’organiser pour améliorer leurs
conditions de vie, accéder à l’autonomie,  Souvent, tous les cafés sont mélangés ce qui
maîtriser leur développement et parvenir entraîne une forte perte de qualité : le café, comme
à la souveraineté alimentaire. le vin est un produit de terroir, bien spécifique à
l’endroit où il pousse.

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