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Ecrit du Baccalauréat

Méthodologie du commentaire composé:

Qu’est-ce qu’un commentaire composé?

Le commentaire composé c’est essayer d’analyser un texte et d’en faire surgir les idées
principales. Il faut toujours se dire que si l’examinateur a donné ce texte et pas un autre,
c’est pour une raison. C’est parce que le texte contient des éléments relatifs à l’un des
parcours que vous avez vu en classe.

L’examinateur ne donnera pas un texte sur lequel il n’y aura rien à dire. Comme la
méthode est toujours la même (et qu’elle garantie la moyenne), on veut savoir à quel
point vous avez révisé et à quel point vous vous êtes entraînés. C’est pour ça qu’on
vous donne un texte « riche » (avec tout un tas de choses à dire dessus). Pendant
l’examen, le regard du candidat doit aller du texte, à la copie, du texte, à la copie, etc.
Les réponses sont toujours dans le texte.

Quand je pense ne plus rien avoir à dire sur le texte, je regarde à nouveau le texte
pour chercher plus d’éléments.

D’où deux premiers conseils:


Si ce n’est pas fait, numéroter les lignes
Lire au moins 5 fois le texte avant de commencer l’analyse

Une fois que c’est fait, on prend feuille de brouillon et on note les remarques sur le texte à
ligne par ligne.

Trois choses à regarder en premier:

1. Les temps: quels sont-ils, et surtout, quand changent-ils? Par exemple, passer de
l’imparfait au passé simple produit un bouleversement dans un texte. Le passé simple
crée une rupture, cette rupture, il faut l’analyser. Pour ça, j’étudie mes ches sur les
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temps, et leurs valeurs. Régulièrement s’entraîner à repérer les temps et leurs valeurs
dans un texte s’avèrera très utile.
2. Les pronoms: quels sont-ils? Pourquoi sont-ils là? Est-ce un texte à la première
personne? Quels pronoms sont indé nis (exemple: « on », « il »)? Trouver un pronom
c’est comprendre la situation d’énonciation, c’est-à-dire, qui parle. Exemple: un texte
à la première personne sera forcément un texte qui va développer les sentiments de
l’auteur, qui plongera dans son intime. Les marques du “Je” sont surtout dans la
poésie lyrique (donc on aura peut-être une sous partie de commentaire sur le lyrisme,
par exemple).

3. La ponctuation, et le rythme: un texte rempli de virgules montre l’explication, le


développement (comme par exemple dans les compliments de Thomas Diafoirus
dans le Malade Imaginaire Acte II, 5).

Exemple d’argument à rédiger dans une sous-partie:


La présence des virgules dans cette réplique de Thomas Diafoirus montre l’hésitation du
personnage. On peut le voir à la ligne X: « un ouvrage de votre volonté; et, d’autant plus
que… ». En e et, Thomas a besoin de reprendre son sou e pour parler, et en même
temps il ne veut pas perdre l’attention d’Argan. Les nombreux points-virgules dans ce
même extrait montrent que le jeune homme s’exprime comme il le ferait dans une lettre, à
l’écrit.

NB: il existe des façons d’introduire les citations un peu plus élégantes, comme par
exemple quand elles s’insèrent dans le texte de manière « naturelle ».

A l’inverse, l’absence de ponctuation veut aussi beaucoup dire. Par exemple, dans Juste
la n du Monde, l’absence de ponctuation souhaite imiter le ot de pensées de Louis, le
personnage principal.

Bilan: en premier dans un texte, je regarde les temps, les pronoms et la ponctuation.

Une fois que cet examen est fait, je peux regarder un peu plus en détail ce que le texte
propose comme « procédés littéraires ». Les procédés littéraires, ce sont généralement
les gures de style. Pour ça il faut connaître sa che sur les gures de style par coeur.

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A propos des gures de style:
Les apprendre c’est bien, savoir les reconnaître, encore mieux, mais dire ce qu’elles
apportent au texte, pourquoi elles sont là: c’est ça qu’on demande. Une gure de style,
même précisément relevée, si elle n’est pas expliquée, ne sert à rien dans la copie.
Une gure de style c’est un argument pour une sous partie. C’est ce qui me sert de
prouver que mon plan est valide, que ce je dis c’est vrai parce que j’ai trouvé cette gure
de style qui le prouve.

NB: C’est pour ça que les gures de style sont « logiques ». Il n’y aura pas de gure de
style d’atténuation (litote, euphémisme etc.) dans un passage qui exagère, par exemple
dans Le Malade imaginaire. A l’inverse, pas de gure de style provoquant des images
(sauf l’allégorie) dans un texte réaliste. Le réalisme se moque des images, il veut décrire la
réalité telle qu’elle est.

Une fois que tout est noté sur le brouillon, je me munis de mes surligneurs, et je classe
tout ce que je viens de trouver. Je classe ce que j’ai relevé en deux grandes idées. Ces
deux grandes idées, je les classe à nouveau en deux grandes idées. Ce seront mes deux
parties et mes deux sous parties (trois si j’en ai trois, mais déjà deux sous parties, c’est
su sant).

Ensuite, je recopie tout dans l’ordre dans mon brouillon en faisant attention à ne rien
oublier, et je me mets à bâtir le plan. Le plan, ce n’est rien que les grands thèmes du
texte.

Une fois que j’ai le plan, je cherche la problématique. La problématique, c’est la question
que pose le texte, c’est le plan reformulé sous forme de question.

Exemple 1:
A. Le désespoir du poète
B. La femme idéale

Problématique: Comment l’auteur montre t-il l’angoisse du poète tout en décrivant une
femme qui n’existe pas?

Exemple 2:
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A. Une critique des romans de chevalerie
B. Une critique de la religion

Problématique: Comment l’auteur montre t-il une vision nuancée des romans de
chevalerie tout en permettant une critique de la religion?

Le plan n’apparaît jamais dans la copie: seules les transitions, marquées par des retours
à la ligne, me permettent de voir où j’en suis dans ma copie.

Méthodologie de l’introduction du commentaire composé

Pour l’introduction, on utilise la technique de l’entonnoir. C’est à dire qu’on va passer du


plus général (siècle, mouvement) au texte selon un mouvement qui sera:

Phrase sur le siècle


Phrase sur le mouvement littéraire
Phrases sur l’auteur
Phrase sur ses oeuvres
Phrase sur cette oeuvre là
Phrase qui amène la problématique
La problématique
L’annonce du plan

Pour la première phrase, souvent, on conseille aux élèves de commencer par une phrase
« d’accroche ». Mieux vaut une phrase courte et claire sur le siècle. De plus la première
phrase de la copie est toujours impressionnante à écrire, mieux vaut rester sur des
valeurs sûres. On continuera avec une phrase sur le mouvement, et si on la connaît, une
courte biographie de l’auteur, et ses écrits.

NB: le correcteur n’attend pas que les élèves sachent tout sur tous les auteurs, d’ailleurs
si vous ne connaissez pas l’auteur du commentaire, c’est parce que ce n’est pas
important pour votre analyse.
Exemple: en 2022, l’autrice du commentaire était Sylvie Germain, autrice relativement peu
connue des élèves, ce n’était pas important pour l’analyse du texte. On pouvait avoir une

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très bonne note sans ne rien savoir de Sylvie Germain. La langue nous indique au moins
le siècle, et le sens du texte nous indique le registre.

De nombreuses ches sur les « mouvements littéraires » sont trouvables, il faut les
apprendre. Avec la che sur les gures de style, c’est l’autre che à apprendre par
coeur.

Ensuite, on dit de quoi parle le texte. Pas besoin d’avoir lu le livre pour dire de quoi ça
parle. On annonce ensuite que le texte pose un problème, une question qu’il faudra
résoudre, et on annonce la problématique.

Très important: la problématique doit se terminer par un point d’interrogation. Ce point


d’interrogation, c’est le marqueur pour le correcteur, c’est un repère. C’est un
incontournable de la méthodologie du commentaire.

Di érentes façons d’annoncer le plan:


- Dans une première partie nous verrons que … avant de voir dans la deuxième partie
que …. Ou encore de manière un peu plus élégante:
- Nous analyserons tout d’abord…, avant de nous concentrer sur…
- Il faudra d’abord regarder avec précision…. avant de nous concentrer sur …

L’introduction fait plus d’une moitié de page.

Ensuite, j’annonce la transition avec ma première partie. Dans les transitions, je ne fais
que répéter le plan, tel que je l’ai donné dans mon annonce du plan de l’introduction.

Je rédige ensuite le premier paragraphe, donc la première sous-partie, en annonçant


l’idée générale de ce que je veux démontrer, le procédé (temps, gure de style, etc) et la
citation du texte, entre guillemets, avec la ligne qui correspond.
J’enchaîne les arguments accompagnés des bonnes citations dans mon paragraphe.
C’est à ce moment là que je développe mes idées. Un paragraphe = une sous-partie.

Autre transition avant la deuxième partie, et la conclusion.

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La conclusion est beaucoup plus courte que l’introduction. Elle rappelle la questions en
disant qu’on y a répondu. On peut parler au passé dans la conclusion. C’est une manière
de dire « au revoir » au correcteur. Je rappelle les titres de mes parties (exemple: Nous
avons vu que, avant de voir que…). La conclusion peut se terminer sur une ouverture, soit
d’un autre texte qui propose les mêmes enjeux, ou du même auteur. On re rajoute pas de
nouvelles idées et on ne fait de liens avec des oeuvres trop éloignées.

Par exemple: ne pas faire une ouverture avec un texte qui n’est pas du même siècle ou
du même genre.

Dernières remarques

• Commenter le passage et uniquement le passage.

• Conseils d’écriture:
- Ecrire les dates et le siècle en chi res romain.
- Eviter les répétitions, faire des phrases courtes et éviter un style trop familier.
- Souligner les titres.
- Ne jamais s’exprimer à la première à la personne.

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