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Médicaments de la réanimation cardiovasculaire | Pharmacologie Cardiovasculaire • RB32

Organisation pour la
Recherche Biomédicale
des Etudiants·es en Santé

RB32 • Pharmacologie Cardiovasculaire

Médicaments en réanimation cardiaque


Cours du Professeur NGUYEN HUU KIM AN,
Service de Pharmacotoxicologie -SHUPT- Lyon

Le 16/11/2023

Ronéistes : BAKKOUR Rayan, VIDAL Louise

Retrouvez tous les documents au format numérique sur l’espace Moodle !

Ce polycopié a été imprimé par le service central de reprographie de l’Université Claude Bernard Lyon 1.
Pour toute demande en lien avec ce polycopié, contactez repro.orbes@univ-lyon1.fr

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SOMMAIRE

1. Cas Cliniques
2. Adrénaline : modalité d’utilisation
3. Les autres amines : noradrénaline, dobutamine, dopamine
4. Médicaments en cas d’insuffisance cardiaque aiguë sévère
5. Syndrome coronarien aiguë : dérivés nitrés

Commentaire du professeur :
● Connaitre les principes d’utilisation des médicaments en réanimation cardiaque
● Connaitre les médicaments essentiels en cas d’arrêt cardiaque et en réanimation après l’arrêt
cardiaque
● Mail : kim-an.nguyen@chu-lyon.fr

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1. CAS CLINIQUES - PREMIERS GESTES DE SECOURS EN CAS D’ARRET CARDIAQUE

Cas clinique 1 :
Un homme de 17ans, joueur de baseball à un niveau local, reçoit accidentellement un coup de coude au milieu du
thorax alors qu’il était sur une action de jeu. Il a immédiatement chuté au sol inconscient et sans mouvements
spontanés. Vous êtes son entraîneur sur place, que faites-vous ?

Face à une urgence, il faut réagir très rapidement. Quelqu’un se doit d’orchestrer les opérations, surtout en présence
de foules où le stress est facilement transmissible. Les personnes ayant les capacités à réaliser les premiers soins
doivent alors se porter volontaires pour organiser la première prise en charge.

La 1ère chose à faire face à une situation d’urgence est d’appeler les secours. Si on est seul, il ne faut pas hésiter à
demander de l’aide avant d’appeler les secours pour essayer d’être minimum 3 autour de la victime (c’est utile pour
se relayer lors du massage cardiaque). Il faut désigner une personne dont ce sera le rôle. Les autres peuvent alors se
répartir les autres tâches.

Ensuite il s’agit de sécuriser l’environnement. Il faut de l’espace et avoir le moins de monde autour de l’accident. Il
est important aussi de ne pas bouger l’accidenté. S’il a une fracture par exemple, on risque de l’aggraver.

Une fois sécurisé, il faut vérifier l’état de la victime. Pour confirmer que le garçon est en arrêt on cherche :
- Perte de connaissance : S’il répond quand on l’appelle ou quand on lui touche l’épaule, qu’il ouvre les yeux,
etc. c’est qu’il n’est pas en coma. Cela ne sert alors à rien de paniquer et il faut continuer à le surveiller et à
établir le contact avec lui jusqu’à l’arrivée des secours. Cependant, si l’on obtient aucune réponse ou
réaction on est sûr qu’il est en coma.
- Abolition du pouls (carotidien, fémoral…). Il est difficile pour une personne non formée de trouver la
fréquence cardiaque. On se reporte alors sur les deux autres indicateurs. Il se peut que la personne soit dans
un état de coma en étant en bradycardie. Dans ce cas, un massage peut aider le cœur à retrouver un rythme
normal plus rapidement. La personne se réveillera plus vite, parfois après quelques massages.
- Absence de respiration (+/- gasps). Pour observer, on préfère enlever le haut à la recherche des
mouvements du thorax. On peut également poser notre main sur le torse pour sentir les élévations dues à la
respiration.

Pour un non-professionnel, on considérera suffisant la présence de deux de ces critères afin de débuter le massage
cardiaque. De plus, il est désormais obligatoire d’installer des défibrillateurs dans les lieux publics afin d’améliorer la
réussite de la réanimation. Une personne est désignée pour aller récupérer le défibrillateur.

Recommandations de l’ECR 2017 :


Un essai comparatif randomisé a été effectué :
Deux groupes de patients ont été comparés.
Le groupe 1 : ventilations à pressions positives fournies par le SMUR à l’aide d’un masque en sac et sans pause de
compressions thoraciques.
Groupe 2 : réanimation cardio-respiratoire conventionnelle (30:2)
Résultat : différence, -0,7% ; IC à 95% : -1,5 à 0,1 ; p=0,07
Les deux méthodes sont aussi efficaces l’une que l’autre.

La principale recommandation conclue de cette étude est :

1. Effectuer une RCP avec 30 compressions à 2 ventilations. Si on est deux, on n’est pas obligé de faire des
compressions/ventilations synchronisées. Un massage cardiaque est dit efficace lorsque que l’on effectue 100

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compressions/min et que le thorax s’enfonce d’environ 1cm. Pour le réaliser, il faut se mettre sur les genoux,
mains au milieu du sternum avec les bras tendus au-dessus du corps à 90°. Cela demande donc un effort
conséquent. La Pr. insiste sur le fait qu’il ne faut pas hésiter à se relayer, pour maintenir un massage efficace.

2. Une fois qu’un tube trachéal ou un dispositif supra glottique a été inséré, ventiler les poumons à 10
respirations/min et comprimer la poitrine à raison de 100-120/ minute.

https://youtu.be/FLOKhnjKsvk
Voici ci-dessus l’adresse d’une vidéo YouTube fournie par la Pr. illustrant les étapes à suivre dans ce type de
situations.

Il peut nous arriver d’avoir des reflux quand on doit réaliser une bouche à bouche à des personnes avec une hygiène
dentaire douteuse… Dans ce cas, on peut se procurer des protections à placer sur les lèvres de la victime pour éviter
le contact de type masque !

Réponse de la professeure à une question sur l’utilité du bouche-à-bouche chez les adultes :
« Certains affirment que chez les adultes, comme la première cause d’arrêt est d’origine cardiaque, en massant le
cœur et le faisant repartir, la personne reprendra conscience et la respiration pourra reprendre spontanément. Or,
chez les enfants, la première cause d’arrêt est respiratoire. Il faut d’abord dégager les voies respiratoires et faire au
plus vite possible une ventilation en plus du massage cardiaque. Celui-ci est surtout utile pour maintenir le débit
cérébral et pouvoir sauver une personne sans séquelles (souvent lourdes).
Mais si, vous vomissez lors d’un bouche-à-bouche, vous pouvez rester sur un massage cardiaque, ce qui est
prioritaire. »

Aujourd’hui nous avons de nombreuses ressources sur internet pour nous aider à apprendre.

On sait que 80% des morts subites chez l’adulte ont une origine cardio-vasculaire et la cause qui précède l’arrêt est la
fibrillation ventriculaire. Le défibrillateur permet alors de faire repartir le cœur facilement.

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Allumer un défibrillateur (semi-automatique= DSA) est accessible à tous ; il suffit d’appuyer sur le bouton
Marche/arrêt. Il fournit un ECG une fois activé. Il peut repérer une fibrillation ventriculaire (les contractions sont
inefficaces), un rythme idio-ventriculaire (contractions inefficaces, on ne sent pas le pouls), un bloc auriculo-
ventriculaire ainsi qu’une asystolie.

Toutes ces situations nécessitent une décharge de 200 Joules, trois fois de suite, même en asystolie ! Après chaque
décharge, il faut vérifier si on détecte un pouls, que la personne reprend conscience (mouvement, yeux qui s’ouvrent)
signant le retour d’une reprise d’une activité cardiaque. Mais il peut très bien retomber en arrêt.
Le rythme cardiaque se ré affiche sur le défibrillateur si le cœur redémarre, on peut stopper toute manœuvre une fois
50bpm atteint. Sur un défibrillateur semi-automatique, le déchoquage se fait seul, mais on peut également le
déclencher manuellement.

Il faut agir très vite. Au bout de 3minutes le cerveau adulte manque déjà beaucoup d’oxygène et chez enfant, on
observe des conséquences neurologiques plus importantes. Après 5 minutes, on peut toujours sauver mais les
séquelles sont encore plus présentes.

10 sec : vérifier la conscience


10sec : libérer les voies regarder si la personne n’a pas d’appareil, prothèse dentaire ou bien un chewing-gum. Dans
ce cas, l’enlever !

Dans la panique on peut se précipiter sur une personne trouvée inconsciente et commencer un massage sans penser
qu’il a pu inhaler quelque chose. La première chose à faire est la manœuvre de Heimlich. Elle peut lui libérer les voies
pour que la respiration reprenne et le cœur avec.
On peut essayer de s’auto-sauver en s’appliquant la manœuvre sur soi-même, en s’appuyant fermement contre une
table par exemple.
Sur une personne allongée c’est aussi possible, il faut relever le buste de la personne et lui appuyer sous le thorax dans
un mouvement ascendant.

Nos manœuvres peuvent être efficaces mais en cas de non-récupération d’une activité circulatoire efficace, une fois
qu’une équipe de professionnels est arrivée :

1) Quelles sont les étapes de la RCP médicalisée (avec matériel) à entreprendre ?


2)Quels sont les médicaments (et la posologie) que vous administrez ?

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• Première chose à faire est d’intuber afin d’oxygéner. Toujours en dirigeant les opérations, il faut se répartir
les tâches (sortir le matériel etc.). Si on n’a rien pour intuber on peut utiliser un masque laryngo-pharyngé
puis ventiler dessus.
L’indication première pour l’intubation oro-trachéale est la perte de conscience, mais pour être sûr, il est nécessaire
de remesurer les constantes (scope + sat).
Si la victime reprend ses esprits, pas la peine de se jeter sur l’intubation, un simple masque à oxygène (12 à 15L/min),
des lunettes peuvent suffire (risque d’engendrer un traumatisme inutile chez le patient).
On continue toujours à surveiller les constantes après administration et on porte aussi notre attention sur l’efficacité
de l’oxygénation. Il faut que le thorax se soulève (ne pas administrer trop d’oxygène d’un coup sinon on risque le
pneumothorax !) et que la ventilation soit à 40/min pour un adulte, 60/min pour un enfant de moins de 5ans et qu’elle
soit continu.

• Au niveau des solutions médicamenteuses : On pose d’abord une voie veineuse périphérique, 2 voies
dès que possible, qui nous permettront d’injecter l’adrénaline et un soluté de NaCl isotonique.

Cas clinique 2 :
Un homme de 35ans se présente aux urgences de l’hôpital pour une dyspnée. Il y a deux mois, se sont installés des
œdèmes des membres inférieurs et une dyspnée survenant initialement à l'effort. Depuis quelques jours, le patient est
asthénique. La dyspnée est permanente depuis quelques heures, associée à une orthopnée et une sensation
d'étouffement. A l'examen clinique sont retrouvés : sueurs, angoisse, pouls irrégulier à 105/min, pression artérielle à
95/40 mmHg, T° à 36,5°C, œdèmes des membres inférieurs, déclives, blancs et indolores, turgescence spontanée des
jugulaires. Fréquence respiratoire à 35/min, râles crépitants dans l'ensemble des champs pulmonaires, cyanose des
extrémités, Sp02 à 85 % sous oxygène par les lunettes à 7 L/min. L'auscultation cardiaque met en évidence un souffle
holosystolique de l'apex irradiant dans l'aisselle, 4/6 avec un B3 surajouté.

La dyspnée n’est pas forcément un signe typiquement respiratoire, il faut penser également aux causes cardiaques.

La tension basse (elle peut être peu élevée de base, il faut lui demander si c’est connu). Face à ce tableau, on peut
penser à différentes étiologies, notamment cardiologique, infectieuse ou respiratoire.

Quels sont les examens complémentaires à faire en urgence ?

Plusieurs moyens peuvent être utilisés :

● Une échocardiaque rapide au lit pour confirmer notre diagnostic.


● Une radiographie du thorax peut servir à éliminer un souci respiratoire. Un OAP peut-être la cause liant les
deux causes cardiaques et pulmonaires
● Un électrocardiogramme
● Une prise de sang peut être nécessaire (troponine) mais elle n’est pas prioritaire car le temps de rendu est
long.

On obtient les conclusions suivantes :


L’écho cœur montre une hypertrophie ventriculaire gauche (cela peut-être une pathologie chronique ou bien une
augmentation temporaire qui montre que la pompe lutte contre quelque chose).
La radio montre une cardiomégalie avec opacités floconneuses péri hilaires bilatérales.

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L'électrocardiogramme à son tour, révèle une arythmie complète par fibrillation auriculaire, hypertrophie ventriculaire
gauche électrique.
Le patient est ensuite hospitalisé en réanimation.

Quel est le diagnostic le plus probable ?

Il s'agit d'un OAP cardiogénique avec signe de choc. Toutes les IC peuvent mener à des décompensations avec OAP.

Ses facteurs de gravité sont :


● L’hypotension
● La tachypnée sévère, la dyspnée au repos,
● La cyanose des extrémités,
● L'importance de l'hypoxémie.

Quelle est la prise en charge immédiate ?


Quels sont les médicaments essentiels dans ce cas ?

L’hospitalisation immédiate en réanimation est nécessaire.


Oxygénothérapie (ventilation non-invasive (=VNI), CPAP)

Médicaments essentiels :

● Amines pour augmenter PAM >65mmHg


● Diurétiques : il faut penser à augmenter la PAM avant l’utilisation et s’assurer d’un remplissage cardiaque
correct. Pour éviter une hypotension, il faut faire une perfusion continue pour arriver au plateau de concentration
efficace et garder l’eau dans la circulation centrale. En attendant de mettre sous lasilix on peut débuter la dopamine
si on a peur d’une hypotension.
● Anti-arythmie, car c’est une fibrillation auriculaire qui est la cause du choc et de l’OAP.
● Anticoagulation en prévention. La FA a un risque thrombotique important, on veut éviter l’AVC.

2. ADRENALINE : MODALITES D’UTILISATION

L’adrénaline est l’amine la plus puissante et la plus utilisée en AC.

Voie d’administration : Intra Veineuse ou Intra-trachéale via la sonde d’intubation (l’absorption se fait par les alvéoles
et le système capillaire, mais il est nécessaire de tripler la dose).

Posologie :
- Chez l’adultes on administre 1 à 3 mg IV toutes les 3 à 5 minutes.
- Chez les enfants c’est 0,1mg/kg. (40min) Si on ne connaît pas le poids on met 1mg.

L’adrénaline augmente de la contraction ventriculaire, la consommation d’O2. Donc il faut se méfier si on administre
à un patient qui est en train de repartir ou avec une FA +. Il faut changer pour une amine qui est plus adaptée et
demande moins de besoin d’oxygène du myocarde.

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3. LES AUTRES AMINES : NORADRENALINE, DOBUTAMINE, DOPAMINE

A. NOREPINEPHRINES (OU NORADRENALINE)

Indication : Choc cardiogénique ou septique.


Absence de vasoconstriction périphérique avec hypotension.
Dosage : 16microgrammes/mL
Infusion initiale : 0,5- 2 microgrammes/L (2-12microgrammes/min).
Précaution : Hypovolémie, Arythmie, Extravasation, Hypertension
Il faut surveiller la TA, le site de perfusion, et par la suite faire un ECG.

B. DOPAMINE

Précurseur d’épinéphrine.
Mécanisme : Stimule Alpha et Bêta-récepteurs. Stimulateur des récepteurs dopaminergiques.
À faible dose : dilatation rénale et vaisseaux mésentériques, veinoconstriction.
À forte dose : résistance artérielle varie avec la dose plus importante, effet Alpha dominant et
vasoconstriction.
Cependant, ne se prescrit jamais en première intention. On le donne en cas de choc cardiogénique,
d’hypotension significative, d’IC congestive, utilisé en association avec d’autres produits.
Dosage : 2microgrammes/kg/min, puis augmentation selon la clinique.
Précautions : Vasoconstriction excessive, Hypotension, arythmie, nausées et vomissements,
extravasation, inhibiteurs monoamine oxydase, Phéochromocytome.

C. DOBUTAMINE

Mécanisme : Stimulateur direct bêta-adrénergique. Effet inotrope ++ mais moins chronotrope. Débit
rénale et mésentérique dépendent du débit cardiaque. Mieux équilibrer le travail du myocarde.
Indications : Choc cardiogénique, hypotension significative, IC.
Dosage : Débuter à 0,5microgrammes/kg/min en Intraveineuse. 2,5-20,0 microgrammes/kg/min en IV.
Titrage pour ne pas augmenter la FC>10 %.
Précautions : Tachycardie, arythmie, pathologie coronaire.

D. ISOPROTERENOL

Mécanisme : Stimule les bêta-adrénergiques (bêta 1 et 2) avec effet inotrope et chronotrope. Augmente
le débit cardiaque, augmente la consommation d’O2 du myocarde. Vasodilatation : la PAM et la pression
artérielle diastolique peuvent diminuer mais la systolique se maintient ou augmente grâce à
l’augmentation du débit cardiaque.
Indications : Bradycardie réfractaire à l’atropine. En attendant la pose de pacemaker (le plus tôt possible).
CI si arrêt cardiaque.
Dosage : 2-10 microgrammes/min. Titration pour atteindre une FC à 60bpm.
Précautions : tachycardie, arythmie, augmente la consommation d’O2 du myocarde, intoxication
digitalique, hypokaliémie.

A privilégier en cas d’antécédents d’asthme.

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E. VASOPRESSINE

Vasoconstricteur non-adrénergique périphérique par stimulation directe des muscles lisses-récepteurs V1


sans augmentation de la consommation d’O2 du myocarde (pas d’action bêta-adrénergique).
Indications : Remplace l’épinephrine en cas de choc par FV réfractaire. Asystolie ou absence de pulsation,
choc septique. Peut-être donné quand l’épinephrine non efficace.
Dosage : 40 UI IV, une dose/3-5minutes.
Très bonne efficacité pour les IDMs. On observe une bonne prévention des récidives (essentiel lorsque
l’on sait que la plupart des patients refont un IDM dans les 24h suivant leur premier). Il faut cependant
faire attention à ne pas les associer à des médicaments augmentant les besoins en O2 du myocarde.
Précautions : Pâleur cutanée, nausée, contraction intestinale, constriction bronchique, contractions
utérines.

4. AUTRES TRAITEMENTS CARDIOVASCULAIRES


A. DIURETIQUES

-Diurétique de l’anse : (DAH)


Furosémide (Lasilix), Bumétanide (Burinex).
Inhibition du co-transporteur Na-K-2Cl (inhibe réabsorption de Na, K, Cl, Ca, Mg) et abolition du gradient
cortico-médullaire.
Biodisponibilité : variable pour le furosémide (10-100%) : dose PO=dose IV x2.
Bonne pour le Butémanide (80-100%)
Équivalence : 40mg de furosémide = 1mg de Butémanide
Ce sont les diurétiques les plus puissants. Durée d’action brève (4-6h). Efficacité forte (excrétion jusqu’à
20% du Na+ filtré). Après la diurèse un effet anti-natriurétique de compensation. Phénomène de
tolérance. C’est la seule classe utilisable en cas d’IRC sévère (clairance <30) mais nécessité d’augmenter
les doses.
Effets indésirables : hypokaliémie ++ (ce qui peut donner arythmie donc faire ionogramme régulièrement
afin de supplémenter si besoin en potassium) ; déshydratation, insuffisance rénale aiguë fonctionnelle ;
alcalose métabolique, hyperuricémie, hyperglycémie, hypocalcémie (à fortes doses), encéphalopathie
hépatique, troubles auditifs, allergie.

Oligurie = moins de 500mL/24h, sauf qu’on ne peut pas attendre les 24h donc bien surveiller. 100mL/h,
et au bout de deux heures, on s’inquiète.

Chez le sujet dit normo-rénal :

• Insuffisance cardiaque décompensée : voie IV.


40-80 mg à répéter (3-4/j).
Passage per os secondairement.
Maintien d’une dose PO permettant de maintenir l’euvolémie.
• Insuffisance cardiaque stable : maintien de l’euvolémie, dose à adapter pour chaque patient.
Per os : 80-500mg/jour (parfois jusqu’à 750mg).
o IV bolus :
§ IRC modérée ⇒ 80-160mb/bolus
§ IRC sévère : 160-200mg/bolus
o IV continue : IRC sévère : 250 à 1g /24h

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B. ANTI-ARYTHMIQUES

On peut se servir de la classification de Vaughan Williams :


Classe I : bloqueurs de canaux Na rapides
Classe II : bêtabloquants adrénergiques
Classe III : substances prolongeant le potentiel d’action
Classe IV : antagonistes calciques

Quelques molécules essentielles en réanimation : Amiodarone, Digoxine, Adenosine

Amiodarone : à long terme, risque de fibrose pulmonaire irréversible. Également une dysthyroïdie

Digitaliques indiqués dans troubles supraventriculaires et IC :

Digoxine : cp soluté buv. Inj


Posologie : voie orale : 125 à 250 μg en 1 prise
Surdosage : troubles digestifs, neurosensoriels (vertiges, vision colorée en jaune, convulsions, troubles cardiaques ->
signes gravité Ac antidigitaliques)
CI : Calcium IV, millepertuis, CI si hypokaliémie
Avec précaution : Calcium per os, amiodarone, β-bloquants

Adenosine injectable : KRENOSIN® 6mg/2mL


Indiqué dans les accès d’TPSV résistance aux manœuvres vagaux Injection IV bolus sous monitoring ECG
CI : asthme

C. ANTICOAGULANTS

Ce sont des molécules essentielles en service de réanimation :


On retrouve les héparines non fractionnées, qui accélèrent l’action Antithrombine III. Inhibiteur : IIa, Xa, XIIa.
On retrouve secondairement les héparines de bas poids moléculaire (HBPM): inhibition ++ Xa et IIa.
Enfin en dernière classe, on retrouve les thrombolytiques.

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D. THROMBOLYTIQUES

Indications : AVC, IDM, coronaropathies, embolies pulmonaires.


Action : Activateurs tissulaires du plasminogène (plasminogène inactif ⇒ plasmine active ⇒ détruit fibrine).
DCI/Spécialité : Altéplase ACTILYSEÓ ; Ténectéplase METALYSEÓ
L’effet indésirable principale est le risque hémorragique. Le patient a alors besoin d’une surveillance spécialisée
lorsque l’on administre ce médicament.

5. SYNDROME CORONARIEN AIGUE : DERIVES NITRES

Cas Clinique 3 :
Madame M. 50ans diabétique de type 2 depuis 4ans et tabagique à 30 PA non sevrée présente une douleur thoracique
intense avec un serrement de la mâchoire depuis 2 heures au travail.
L’examen clinique objective une pression artérielle à 90/60 mmHg, une saturation à 96%. Les bruits du cœur sont
réguliers sans souffle associé. L’auscultation pulmonaire est normale. Il existe une turgescence jugulaire et un reflux
hépato-jugulaire.

L’examen clinique montre une défaillance du cœur droit. Le diabète, facteur de maladies cardio-vasculaires nous
oriente dans notre premier diagnostic. Il s’agit d’un IDM.

Voici l’ECG réalisé par les secouristes :

On observe un sus-décalage du segment ST sur les dérivations D2, D3 et aVF.


L’insuffisance est dans le territoire inférieur et antérieur.
On remarque également un sous-décalage du segment ST de V1 à V6 et aVL(= miroir).
On peut donc conclure en faveur d’un SCA avec sus décalage du segment ST soit un IDM du territoire inférieur.

Suite du Cas clinique :


Vous êtes le médecin du SAMU. A votre arrivée au lieu de travail de la patiente, la douleur thoracique persiste et vous
êtes à deux heures du centre d’angioplastie le plus proche.

Quelle PEC immédiate ? utilise-t-on des dérivés nitrés ?

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On peut tenter une fibrinolyse mais c’est risqué.


Dans tous les cas, la chose à faire avant d’essayer tout autre geste, est de dilater les vaisseaux pour reperfuser le cœur.

Pour cela, nous utilisons de la nitroglycérine.


Celle-ci permet la vasodilatation des petites artérioles, particulièrement des coronaires, et de mettre en place une
circulation collatérale. Elle diminue le spasme coronaire, la veino-dilatation et ainsi le retour veineux, la surcharge
volumétrique ventriculaire et la relaxation des muscles lisses.
Ses indications sont pour l’angor et l’IDM en sublingual, et en IV pour l’Angor instable, l’IDM aigu et l’IC congestive.
Le dosage, en sublingual est de 0.3 ou 0.4 mg x 2/3-5 minutes, en administration intraveineuse en perfusion continue
10-20 microg/min puis augmenter de 5-10 microg/min toutes les 5-10min selon la clinique. Possible DC de 50microg
puis perfusion continue en entretien.
Attention à prendre des précautions face à son utilisation devant les manifestations suivantes : céphalées,
hypotension, syncope, methemoglobinemie, hypoxie ou bradycardie.

La prise en charge consistera en la réalisation d’un ECG 18 dérivations (V3R, V4R, V7, V8, V9, VE) à la recherche d’un
sus-décalage du segment ST dans les dérivations droites (V3R, V4R), témoignant d’une extension au ventricule droit.
On enregistre V3R et V4R devant tout IDM inférieur.
Pas de dérivés nitrés si on détecte une insuffisance vers VD. L’importante vasodilatation coronaire engendrée mène
à une hypotension.

Ensuite, on pose une voie veineuse périphérique de bon calibre. On monitore (ECG/TA) et on peut oxygéner si besoin.

La première PEC médicamenteuse consiste à soulager le patient, le stress peut faire des spasmes aggravants, on injecte
en IV un antalgique : le chlorhydrate de morphine. Nous pouvons même mettre la patiente en coma artificiel, pour
que le cœur soit en bradycardie et demande moins d’O2. Le risque cependant est l’hypotension. Comme alternative
au coma, nous pouvons injecter des petites doses de morphine. Nous administrons également de l’aspirine 250mg en
IV (antiagrégant plaquettaire) et de l’héparine non fractionnée 5000 UI en IV (anticoagulant) mais ne pas commencer
par de l’actilyse.

Une fois la patiente hospitalisée, que faire ?

C’est à ce moment qu’on peut faire de la thrombolyse, une angioplastie coronaire primaire +/- mise en place
d’endoprothèse intra-coronaire (stent).

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