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Organisation pour la
Recherche Biomédicale
des Etudiants·es en Santé
Le 16/11/2023
Ce polycopié a été imprimé par le service central de reprographie de l’Université Claude Bernard Lyon 1.
Pour toute demande en lien avec ce polycopié, contactez repro.orbes@univ-lyon1.fr
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Médicaments en réanimation cardiaque | Pharmacologie cardiovasculaire • RB32
SOMMAIRE
1. Cas Cliniques
2. Adrénaline : modalité d’utilisation
3. Les autres amines : noradrénaline, dobutamine, dopamine
4. Médicaments en cas d’insuffisance cardiaque aiguë sévère
5. Syndrome coronarien aiguë : dérivés nitrés
Commentaire du professeur :
● Connaitre les principes d’utilisation des médicaments en réanimation cardiaque
● Connaitre les médicaments essentiels en cas d’arrêt cardiaque et en réanimation après l’arrêt
cardiaque
● Mail : kim-an.nguyen@chu-lyon.fr
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Médicaments de la réanimation cardiovasculaire | Pharmacologie Cardiovasculaire • RB32
Cas clinique 1 :
Un homme de 17ans, joueur de baseball à un niveau local, reçoit accidentellement un coup de coude au milieu du
thorax alors qu’il était sur une action de jeu. Il a immédiatement chuté au sol inconscient et sans mouvements
spontanés. Vous êtes son entraîneur sur place, que faites-vous ?
Face à une urgence, il faut réagir très rapidement. Quelqu’un se doit d’orchestrer les opérations, surtout en présence
de foules où le stress est facilement transmissible. Les personnes ayant les capacités à réaliser les premiers soins
doivent alors se porter volontaires pour organiser la première prise en charge.
La 1ère chose à faire face à une situation d’urgence est d’appeler les secours. Si on est seul, il ne faut pas hésiter à
demander de l’aide avant d’appeler les secours pour essayer d’être minimum 3 autour de la victime (c’est utile pour
se relayer lors du massage cardiaque). Il faut désigner une personne dont ce sera le rôle. Les autres peuvent alors se
répartir les autres tâches.
Ensuite il s’agit de sécuriser l’environnement. Il faut de l’espace et avoir le moins de monde autour de l’accident. Il
est important aussi de ne pas bouger l’accidenté. S’il a une fracture par exemple, on risque de l’aggraver.
Une fois sécurisé, il faut vérifier l’état de la victime. Pour confirmer que le garçon est en arrêt on cherche :
- Perte de connaissance : S’il répond quand on l’appelle ou quand on lui touche l’épaule, qu’il ouvre les yeux,
etc. c’est qu’il n’est pas en coma. Cela ne sert alors à rien de paniquer et il faut continuer à le surveiller et à
établir le contact avec lui jusqu’à l’arrivée des secours. Cependant, si l’on obtient aucune réponse ou
réaction on est sûr qu’il est en coma.
- Abolition du pouls (carotidien, fémoral…). Il est difficile pour une personne non formée de trouver la
fréquence cardiaque. On se reporte alors sur les deux autres indicateurs. Il se peut que la personne soit dans
un état de coma en étant en bradycardie. Dans ce cas, un massage peut aider le cœur à retrouver un rythme
normal plus rapidement. La personne se réveillera plus vite, parfois après quelques massages.
- Absence de respiration (+/- gasps). Pour observer, on préfère enlever le haut à la recherche des
mouvements du thorax. On peut également poser notre main sur le torse pour sentir les élévations dues à la
respiration.
Pour un non-professionnel, on considérera suffisant la présence de deux de ces critères afin de débuter le massage
cardiaque. De plus, il est désormais obligatoire d’installer des défibrillateurs dans les lieux publics afin d’améliorer la
réussite de la réanimation. Une personne est désignée pour aller récupérer le défibrillateur.
1. Effectuer une RCP avec 30 compressions à 2 ventilations. Si on est deux, on n’est pas obligé de faire des
compressions/ventilations synchronisées. Un massage cardiaque est dit efficace lorsque que l’on effectue 100
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compressions/min et que le thorax s’enfonce d’environ 1cm. Pour le réaliser, il faut se mettre sur les genoux,
mains au milieu du sternum avec les bras tendus au-dessus du corps à 90°. Cela demande donc un effort
conséquent. La Pr. insiste sur le fait qu’il ne faut pas hésiter à se relayer, pour maintenir un massage efficace.
2. Une fois qu’un tube trachéal ou un dispositif supra glottique a été inséré, ventiler les poumons à 10
respirations/min et comprimer la poitrine à raison de 100-120/ minute.
https://youtu.be/FLOKhnjKsvk
Voici ci-dessus l’adresse d’une vidéo YouTube fournie par la Pr. illustrant les étapes à suivre dans ce type de
situations.
Il peut nous arriver d’avoir des reflux quand on doit réaliser une bouche à bouche à des personnes avec une hygiène
dentaire douteuse… Dans ce cas, on peut se procurer des protections à placer sur les lèvres de la victime pour éviter
le contact de type masque !
Réponse de la professeure à une question sur l’utilité du bouche-à-bouche chez les adultes :
« Certains affirment que chez les adultes, comme la première cause d’arrêt est d’origine cardiaque, en massant le
cœur et le faisant repartir, la personne reprendra conscience et la respiration pourra reprendre spontanément. Or,
chez les enfants, la première cause d’arrêt est respiratoire. Il faut d’abord dégager les voies respiratoires et faire au
plus vite possible une ventilation en plus du massage cardiaque. Celui-ci est surtout utile pour maintenir le débit
cérébral et pouvoir sauver une personne sans séquelles (souvent lourdes).
Mais si, vous vomissez lors d’un bouche-à-bouche, vous pouvez rester sur un massage cardiaque, ce qui est
prioritaire. »
Aujourd’hui nous avons de nombreuses ressources sur internet pour nous aider à apprendre.
On sait que 80% des morts subites chez l’adulte ont une origine cardio-vasculaire et la cause qui précède l’arrêt est la
fibrillation ventriculaire. Le défibrillateur permet alors de faire repartir le cœur facilement.
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Allumer un défibrillateur (semi-automatique= DSA) est accessible à tous ; il suffit d’appuyer sur le bouton
Marche/arrêt. Il fournit un ECG une fois activé. Il peut repérer une fibrillation ventriculaire (les contractions sont
inefficaces), un rythme idio-ventriculaire (contractions inefficaces, on ne sent pas le pouls), un bloc auriculo-
ventriculaire ainsi qu’une asystolie.
Toutes ces situations nécessitent une décharge de 200 Joules, trois fois de suite, même en asystolie ! Après chaque
décharge, il faut vérifier si on détecte un pouls, que la personne reprend conscience (mouvement, yeux qui s’ouvrent)
signant le retour d’une reprise d’une activité cardiaque. Mais il peut très bien retomber en arrêt.
Le rythme cardiaque se ré affiche sur le défibrillateur si le cœur redémarre, on peut stopper toute manœuvre une fois
50bpm atteint. Sur un défibrillateur semi-automatique, le déchoquage se fait seul, mais on peut également le
déclencher manuellement.
Il faut agir très vite. Au bout de 3minutes le cerveau adulte manque déjà beaucoup d’oxygène et chez enfant, on
observe des conséquences neurologiques plus importantes. Après 5 minutes, on peut toujours sauver mais les
séquelles sont encore plus présentes.
Dans la panique on peut se précipiter sur une personne trouvée inconsciente et commencer un massage sans penser
qu’il a pu inhaler quelque chose. La première chose à faire est la manœuvre de Heimlich. Elle peut lui libérer les voies
pour que la respiration reprenne et le cœur avec.
On peut essayer de s’auto-sauver en s’appliquant la manœuvre sur soi-même, en s’appuyant fermement contre une
table par exemple.
Sur une personne allongée c’est aussi possible, il faut relever le buste de la personne et lui appuyer sous le thorax dans
un mouvement ascendant.
Nos manœuvres peuvent être efficaces mais en cas de non-récupération d’une activité circulatoire efficace, une fois
qu’une équipe de professionnels est arrivée :
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• Première chose à faire est d’intuber afin d’oxygéner. Toujours en dirigeant les opérations, il faut se répartir
les tâches (sortir le matériel etc.). Si on n’a rien pour intuber on peut utiliser un masque laryngo-pharyngé
puis ventiler dessus.
L’indication première pour l’intubation oro-trachéale est la perte de conscience, mais pour être sûr, il est nécessaire
de remesurer les constantes (scope + sat).
Si la victime reprend ses esprits, pas la peine de se jeter sur l’intubation, un simple masque à oxygène (12 à 15L/min),
des lunettes peuvent suffire (risque d’engendrer un traumatisme inutile chez le patient).
On continue toujours à surveiller les constantes après administration et on porte aussi notre attention sur l’efficacité
de l’oxygénation. Il faut que le thorax se soulève (ne pas administrer trop d’oxygène d’un coup sinon on risque le
pneumothorax !) et que la ventilation soit à 40/min pour un adulte, 60/min pour un enfant de moins de 5ans et qu’elle
soit continu.
• Au niveau des solutions médicamenteuses : On pose d’abord une voie veineuse périphérique, 2 voies
dès que possible, qui nous permettront d’injecter l’adrénaline et un soluté de NaCl isotonique.
Cas clinique 2 :
Un homme de 35ans se présente aux urgences de l’hôpital pour une dyspnée. Il y a deux mois, se sont installés des
œdèmes des membres inférieurs et une dyspnée survenant initialement à l'effort. Depuis quelques jours, le patient est
asthénique. La dyspnée est permanente depuis quelques heures, associée à une orthopnée et une sensation
d'étouffement. A l'examen clinique sont retrouvés : sueurs, angoisse, pouls irrégulier à 105/min, pression artérielle à
95/40 mmHg, T° à 36,5°C, œdèmes des membres inférieurs, déclives, blancs et indolores, turgescence spontanée des
jugulaires. Fréquence respiratoire à 35/min, râles crépitants dans l'ensemble des champs pulmonaires, cyanose des
extrémités, Sp02 à 85 % sous oxygène par les lunettes à 7 L/min. L'auscultation cardiaque met en évidence un souffle
holosystolique de l'apex irradiant dans l'aisselle, 4/6 avec un B3 surajouté.
La dyspnée n’est pas forcément un signe typiquement respiratoire, il faut penser également aux causes cardiaques.
La tension basse (elle peut être peu élevée de base, il faut lui demander si c’est connu). Face à ce tableau, on peut
penser à différentes étiologies, notamment cardiologique, infectieuse ou respiratoire.
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L'électrocardiogramme à son tour, révèle une arythmie complète par fibrillation auriculaire, hypertrophie ventriculaire
gauche électrique.
Le patient est ensuite hospitalisé en réanimation.
Il s'agit d'un OAP cardiogénique avec signe de choc. Toutes les IC peuvent mener à des décompensations avec OAP.
Médicaments essentiels :
Voie d’administration : Intra Veineuse ou Intra-trachéale via la sonde d’intubation (l’absorption se fait par les alvéoles
et le système capillaire, mais il est nécessaire de tripler la dose).
Posologie :
- Chez l’adultes on administre 1 à 3 mg IV toutes les 3 à 5 minutes.
- Chez les enfants c’est 0,1mg/kg. (40min) Si on ne connaît pas le poids on met 1mg.
L’adrénaline augmente de la contraction ventriculaire, la consommation d’O2. Donc il faut se méfier si on administre
à un patient qui est en train de repartir ou avec une FA +. Il faut changer pour une amine qui est plus adaptée et
demande moins de besoin d’oxygène du myocarde.
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B. DOPAMINE
Précurseur d’épinéphrine.
Mécanisme : Stimule Alpha et Bêta-récepteurs. Stimulateur des récepteurs dopaminergiques.
À faible dose : dilatation rénale et vaisseaux mésentériques, veinoconstriction.
À forte dose : résistance artérielle varie avec la dose plus importante, effet Alpha dominant et
vasoconstriction.
Cependant, ne se prescrit jamais en première intention. On le donne en cas de choc cardiogénique,
d’hypotension significative, d’IC congestive, utilisé en association avec d’autres produits.
Dosage : 2microgrammes/kg/min, puis augmentation selon la clinique.
Précautions : Vasoconstriction excessive, Hypotension, arythmie, nausées et vomissements,
extravasation, inhibiteurs monoamine oxydase, Phéochromocytome.
C. DOBUTAMINE
Mécanisme : Stimulateur direct bêta-adrénergique. Effet inotrope ++ mais moins chronotrope. Débit
rénale et mésentérique dépendent du débit cardiaque. Mieux équilibrer le travail du myocarde.
Indications : Choc cardiogénique, hypotension significative, IC.
Dosage : Débuter à 0,5microgrammes/kg/min en Intraveineuse. 2,5-20,0 microgrammes/kg/min en IV.
Titrage pour ne pas augmenter la FC>10 %.
Précautions : Tachycardie, arythmie, pathologie coronaire.
D. ISOPROTERENOL
Mécanisme : Stimule les bêta-adrénergiques (bêta 1 et 2) avec effet inotrope et chronotrope. Augmente
le débit cardiaque, augmente la consommation d’O2 du myocarde. Vasodilatation : la PAM et la pression
artérielle diastolique peuvent diminuer mais la systolique se maintient ou augmente grâce à
l’augmentation du débit cardiaque.
Indications : Bradycardie réfractaire à l’atropine. En attendant la pose de pacemaker (le plus tôt possible).
CI si arrêt cardiaque.
Dosage : 2-10 microgrammes/min. Titration pour atteindre une FC à 60bpm.
Précautions : tachycardie, arythmie, augmente la consommation d’O2 du myocarde, intoxication
digitalique, hypokaliémie.
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E. VASOPRESSINE
Oligurie = moins de 500mL/24h, sauf qu’on ne peut pas attendre les 24h donc bien surveiller. 100mL/h,
et au bout de deux heures, on s’inquiète.
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B. ANTI-ARYTHMIQUES
Amiodarone : à long terme, risque de fibrose pulmonaire irréversible. Également une dysthyroïdie
C. ANTICOAGULANTS
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D. THROMBOLYTIQUES
Cas Clinique 3 :
Madame M. 50ans diabétique de type 2 depuis 4ans et tabagique à 30 PA non sevrée présente une douleur thoracique
intense avec un serrement de la mâchoire depuis 2 heures au travail.
L’examen clinique objective une pression artérielle à 90/60 mmHg, une saturation à 96%. Les bruits du cœur sont
réguliers sans souffle associé. L’auscultation pulmonaire est normale. Il existe une turgescence jugulaire et un reflux
hépato-jugulaire.
L’examen clinique montre une défaillance du cœur droit. Le diabète, facteur de maladies cardio-vasculaires nous
oriente dans notre premier diagnostic. Il s’agit d’un IDM.
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La prise en charge consistera en la réalisation d’un ECG 18 dérivations (V3R, V4R, V7, V8, V9, VE) à la recherche d’un
sus-décalage du segment ST dans les dérivations droites (V3R, V4R), témoignant d’une extension au ventricule droit.
On enregistre V3R et V4R devant tout IDM inférieur.
Pas de dérivés nitrés si on détecte une insuffisance vers VD. L’importante vasodilatation coronaire engendrée mène
à une hypotension.
Ensuite, on pose une voie veineuse périphérique de bon calibre. On monitore (ECG/TA) et on peut oxygéner si besoin.
La première PEC médicamenteuse consiste à soulager le patient, le stress peut faire des spasmes aggravants, on injecte
en IV un antalgique : le chlorhydrate de morphine. Nous pouvons même mettre la patiente en coma artificiel, pour
que le cœur soit en bradycardie et demande moins d’O2. Le risque cependant est l’hypotension. Comme alternative
au coma, nous pouvons injecter des petites doses de morphine. Nous administrons également de l’aspirine 250mg en
IV (antiagrégant plaquettaire) et de l’héparine non fractionnée 5000 UI en IV (anticoagulant) mais ne pas commencer
par de l’actilyse.
C’est à ce moment qu’on peut faire de la thrombolyse, une angioplastie coronaire primaire +/- mise en place
d’endoprothèse intra-coronaire (stent).
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