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Faculté de médecine
Module d'urgence
6eme année medecine
Dr M. DRIS / Pr Y. Benhocine
Département d’anesthésie réanimation
CHU de Tizi Ouzou
Plan
I- INTRODUCTION / DEFINITION :
L’arrêt cardio-respiratoire (ACR) est une Urgence Vitale. C’est une interruption brutale de la circulation
sanguine. Il s’accompagne d’un arrêt ventilatoire, d’une perte de connaissance et aboutit au décès du
patient. La mise en place d’une réanimation précoce peut, parfois, permettre d’éviter le décès.
Attention, un ACR n’est pas systématiquement un arrêt cardiaque suivi d’un arrêt respiratoire, il peut
aussi être un arrêt respiratoire suivi d’un un arrêt cardiaque !
L’ACC inopiné, aussi appelé mort subite de l’adulte est un problème de santé publique, puisqu’ il
représente 50% des décès d’origine coronarienne +++
La survie dans ces arrêts cardiaques est directement liée à la précocité et à la qualité de la prise en
charge.
La prise en charge de l’arrêt cardiaque concerne le grand publique et les professionnels de la santé, d’où
la nouvelle notion de la chaine de survie, il s’agit d’une chaine composée de 4 maillons représentants les
différentes étapes de la prise en charge de l’arrêt cardiaque :
- 1er maillon : le 1er témoin qui donne l’alerte « appeler SAMU »
- 2e maillon : gestes élémentaires de survie (massage cardiaque externe « MCE » et ventilation =
suppléance vitale)
- 3e maillon : défibrillation = CEE
- 4e maillon : réanimation spécialisée.
d) DEFIBRILLATION
1) la fibrillation ventriculaire est la 1ere cause de mort subite, la défibrillation ne nécessite pas d’ECG
préalable, cependant si ECG réalisé (dérivation périphérique pour ne pas gêner le MCE) on ne choque jamais
un cœur en arrêt sauf si fibrillation +++
2) Appliquer 02 patchs « apex et sous clavier »
3) Si absence de rythme, continuer le MCE.
4) la survie dépend directement de la précocité de la défibrillation, c’est la raison pour laquelle se sont
généralisés les défibrillateurs semi-automatique « DSA » actuellement dénommés « défibrillateurs automatisé
externe », on utilise une énergie de 150 à 200 joules e moyenne qu’on peut augmenter à 300 joules si
nécessaire.
5) Vérifier le pouls après une RCP par le MCE + ventilation et refaire la séquence si échec en augmentant
l’énergie.
Remarque
- En maintenant le massage cardiaque même après état de mort cérébrale, on garde les organes
nobles en vie pour une éventuelle transplantation.
- Chez la femme enceinte avec arrêt cardiaque utiliser d’abord l’épinéphrine (sympathomimétique
indirecte et vasoconstricteur des vaisseaux) si échec de l’adrénaline.
- Si arrêt respiratoire : noyade, PNO, AAG, BPCO grave, bronchospasme – privilégier l’intubation et la
ventilation.
VII/ NOUVELLES RECOMMANDATION 2015-2020 POUR LA RCP
Comme tous les cinq ans, l'Européen Ressuscitation Council (ERC) ont publié, en octobre 2015, les nouvelles
recommandations dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque selon les dernières études internationale
Alerte précoce : dès qu’une personne ne répond pas et ne respire pas (ou anormalement). Elle est
alors considérée en arrêt cardio-respiratoire (ACR). La reconnaissance d’un arrêt cardiaque ne doit,
idéalement, pas prendre plus de 10 secondes. En outre, il faut alerter les secours rapidement
Le massage cardiaque externe (MCE) doit être entrepris précocement après l’alerte, en association
avec une ventilation artificielle (bouche-à-bouche) si le sauveteur est disposé et entraîné à le faire. En
structure de soins, une ventilation efficace, doit accompagner les compressions thoraciques avec une
alternance de 30 compressions pour 2 insufflations.
Minimiser le plus possible les interruptions du MCE pour favoriser la survie des patients, c’est-à-dire
uniquement pour les insufflations (ne pas dépasser 1 seconde pour chaque insufflation)
Laisser le thorax revenir en position neutre entre chaque compression, ceci afin de permettre au
cœur de se remplir (comme en diastole physiologique)
Une défibrillation précoce dans les 5 minutes après le diagnostic d’ACR (par fibrillation donc) permet
un taux de survie avoisinant les 70%. Préférer les patchs adhésifs aux palettes manuelles pour
minimiser les interruptions.
La capnographie est fortement recommandée pour monitorer le bon placement de la sonde
d’intubation (35 à 45 mm Hg)
L’intubation oro-trachéale (IOT) n’est pas la seule option pour la ventilation dans l’ACR et ne doit pas
impacter la qualité du massage cardiaque. Elle doit être décidée en fonction de la situation. Quand le
patient est intubé, il est recommandé une insufflation toutes les 6 secondes et le massage cardiaque
se fait alors en continu.
Pour les enfants/nourrissons (de 0 à 8 ans environ), les manœuvres de réanimation sont les mêmes,
hormis l’alternance MCE/insufflations qui est désormais uniformisée à 15 compressions pour 2
insufflations (15/2) avec un rythme de 100 à 120 compressions par minute et une dépression du
thorax qui doit être de 4 cm chez le nourrisson (moins de 1 an) et de 5 cm chez l’enfant (1 à 8 ans). En
outre, hormis les états de chocs septiques, il n'est pas recommandé de remplissage (ou très
prudent). Ne pas oublier de réaliser 5 insufflations initiales à la découverte d’un enfant inconscient qui
ne respire pas, l’ACR étant souvent d’origine hypoxique chez les enfants (et plutôt cardiaque chez
l’adulte). En structure de soins, il est recommandé une minute de RCP (5 cycles de 15 compression, 2
insufflations) avant l’alerte du réanimateur si vous êtes seul. Pour rappel, le défibrillateur peut être
posé sur l’enfant et le nourrisson (avec, idéalement, des électrodes pédiatriques), cependant il y a très
peu de chance qu’il délivre un choc hormis antécédents cardiaques.
Cas particuliers :
ACR suite choc anaphylactique : importance d’un traitement rapide par adrénaline (IM ou IV).
ACR sur infarctus du myocarde ou embolie pulmonaire : recours précoce aux anticoagulants (deux
antiagrégants plaquettaires et un anti thrombotique dans l’IDM et aux fibrinolytiques dans l’EP).
Noyade : comme pour l’enfant/nourrisson, 5 insufflations initiales suivies de 2 minutes de RCP (5
cycles de 30 compressions/2 insufflations) avant de prévenir les secours si absence de reprise d'activité
cardiaque spontanée.
Patient obèse : alterner plus régulièrement les masseurs et procéder à une IOT précoce.
Femme enceinte : placer la femme sur son côté gauche pour favoriser la décompression de la VCI,
césarienne en urgence si pas de retour à une activité cardiaque spontanée.
Pour rappel, les causes curables de l’arrêt cardiaque sont au nombre de 8 avec un petit moyen
mnémotechnique pour les retenir.
4H 4T
Hypoxie Tamponnade
Hypovolémie Thrombose (IDM ou EP)
Hypo-hyperthermie Toxines (intoxications)
Hypo-hyperkaliémie Tension (pneumothorax)
Adrénaline 1 mg en IVD toutes les 3 à 5 minutes si asystolie, puis après le 3ème et le 5ème choc
électrique externe (CEE) si fibrillation.
Amiodarone 300 mg IVD après le 3ème CEE, à renouveler si besoin après le 5ème CEE à la dose de 150
mg si fibrillation réfractaire.
Atropine et Vasopressine n’ont plus leur place dans la réanimation d’un ACR.
Il est également souligné l’importance de rappels théoriques et pratiques réguliers, annuels idéalement, à
l’aide de mannequins. Lors de ces formations, les outils pour vérifier la qualité du massage cardiaque
(dépression, fréquence, relâchement du thorax) sont recommandés car c’est l’élément majeur d’une bonne
réanimation cardio-respiratoire !
En outre, ces nouvelles recommandations mettent l’accent sur la nécessité de travailler les aspects
organisationnels de la prise en charge : communication d’équipe, rôle du leader et des différents membres
(appelés « followers » in english !) …
L’application « Staying Alive » disponible aussi bien sur Android que sur Iphone. Elle permet, en plus de
recenser les défibrillateurs disponibles autour de vous et de faire un rappel des gestes d’urgence en temps
réel si besoin.
Algorithme universel de réanimation de l’arrêt cardio- circulatoire
FV ou TV Ni FV ni TV
Pendant la RCP