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victimes de violences
Publié par : l'Association Ennakhil Association Ennakhil
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S O M M A I R E
P R E S E N TAT I O N D U K I T. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
L I G N E S D I R E C T R I C E S D E L A F O R M AT I O N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
M o d u l e 1 : C O M M U N I C AT I O N P O S I T I V E . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 9
DES MODULES...............................................108
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P R É S E N T A T I O N D U K I T
C e k i t p é d a g o g i q u e a é t é é l a b o r é p o u r a p p u y e r, e n c o u r a g e r e t
renforcer les capacités des professionnels des centres d’écoute
psychologique et d’appui juridique (CEPAJs) des femmes et
filles victimes de violence (FFVVS).
L’ o b j e c t i f g l o b a l d u k i t e s t d ’ a m e n e r l e s p r o f e s s i o n n e l s d e s
CEPAJs à acquérir de manière active des informations et des
connaissances sur la communication, gestion de conflits,
gestion de temps et gestion de stress et efficacité dans la prise
en charge des femmes et filles victimes de violence fondée sur
le genre.
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Module 1 : COMMUNICATION POSITIVE
V- l’approche Pédagogique
Par extension, tous les autres acteurs qui travaillent avec les
f e m m e s l e s j e u n e s f i l l e s v i c t i m e s d e V F G p e u v e n t e n s e r v i r.
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Programme Global de
la Formation
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Lignes directrices
de la formation
P O I N T S D E L A F O R M AT I O N
* Poser des questions pour mieux comprendre l’autre version du conflit
* Écouter sans juger
* Éviter d’interrompre, de contredire ou de reprocher
* Fournir un retour d’information (reformuler) périodiquement pour vérifier que vous comprenez
* Demander un retour d’information pour vérifier que vous vous faites comprendre
* Demander un engagement pour chercher ensemble une solution
* Fixer des objectifs, créer un plan d’action, et assumer le suivi de votre solution
Assumer la responsabilité de résoudre les conflits
L'ÉCOUTE ACTIVE : CE QU’IL FAUT FAIRE ?
* Arrêter ce que vous êtes en train de faire et regarder la personne en face
* Réfléchir sur tous les aspects du conflit
* Écouter et poser des questions pour vérifier la compréhension
L'ÉCOUTE ACTIVE : CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE
* Préjuger les causes et la nature du conflit
* Anticiper ce que feront et ce que diront les parties concernées
* Présumer que vous connaissez tous les faits
* Interrompre ou compléter les phrases
* Imposer la résolution du conflit sans engager les parties concernées dans la solution
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M odule 1 : COMMUNICATION POSITIVE
Méthode choisie(courte
Contenu / Finalité /objectif Durée(minute)
Th è m e p r i n ci p a l d’apprentissage description) Matériaux Ho ra ire
nécessaires
JOURNEE 1
Introduction à la formation Présentation Paperboard 15 09H00-09H15
Présentation: le
déroulement de Présentation 15 15H30-15H45
l’entretien
JOURNEE 1
Introduction à la formation Présentation Paperboard 15 09H00-09H15
12
POUR VERIFIER LA pour Vérifier la
tensions pour déterminer la COMPREHENSION Compréhension»
meilleure stratégie à appliquer dans
le respect de chaque membre de
l’équipe,
√ Repérer les personnalités difficiles
4- Styles dans le conflit et être en capacité de gérer les
attitudes négatives en déployant
des techniques de maîtrise des
comportements et de gestion de
ses émotions,
√ Identifier l’impact de ses Questionnaire
Fiche de travail
comportements en situation et discussion:
« Déclarations 60 16H15-17H15
des conflits et déployer de DECLARATIONS
Positives »
nouvelles attitudes favorables à la POSITIVES
constitution d’une synergie pour
travailler efficacement ensemble
dans la durée
JOURNEE 2
09H00-10H30
Etude de cas :
√ Identifier l’impact de ses Fiche de travail «
LES EXERCICES 90
comportements en situation des Déclencheurs » 10H30-10H45 (P)
DECLENCHEURS
4- Styles dans le conflit conflits et déployer de nouvelles
(suite) attitudes favorables à la constitution
d’une synergie pour travailler
Présentation Présentation 15 10H45-11H00
efficacement ensemble dans la durée
- Fiche du Jeu de
Groupe de discussion : Rôle
30 10H45-11H15
PLAN D’ACTION - Fiche
√ Savoir analyser le conflit et identifier
d’observation
le vrai problème
- Jeu de Rôle 12H00-12H15
5- La gestion des conflits √ Savoir utiliser les styles adéquats Jeu de rôle : - Fiche
pour la gestion du conflit Déroulement d’un d’observation 45 12H15-14H00 (P)
conflit et sa gestion - Liste de Contrôle
14H00-14H30
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JOURNEE 1
Introduction à la formation Présentation Paperboard 15 09H00-09H15
Brainstorming:
Paperboard 30 09H15-09H45
√ Placer le phénomène stress dans la Définition du stress
vie humaine comme composante de sa
survie
√ Démystifier le terme stress et Groupes de discussion:
1- Définition du stress le rendre plus accessible à nos prendre conscience de Feuilles blanches 30 09H45-10H15
représentations cognitives son stress
√ Homogénéiser notre définition et
appréhension du stress 10H15-10H30
Auto-évaluation : Êtes Fiche de travail 10H30-10H45 (P)
30
vous stressé ? Auto-évaluation 10H45-11H00
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JOURNÉE 2
3- Causes et Conséquences du Présentation:
Présentation 15 09H00-09H15
15
Méthode choisie(courte
Contenu / Finalité /objectif Durée(minute)
Th è m e p r i n ci p a l d’apprentissage description) Matériaux Ho ra ire
nécessaires
JOURNÉE 1
Introduction à la formation Présentation Paperboard 15 09H00-09H15
√ Développer une prise de
conscience de la nouvelle Brainstorming: gestion
Paperboard 30 09H15-09H45
perception du temps du temps
1- C’est quoi la Gestion du
√ Faire évoluer votre relation
Temps ?
au temps en cohérence avec le Groupes de discussion:
contexte dans lequel vous évoluez Pratiques de gestion Feuilles blanches 30 09H45-10H15
du temps
√ Repositionner sa mission
pour clarifier ses rôles et ses
responsabilités dans l’organisation,
√ Définir les critères de priorités et - Feuilles blanches 11H45-12H15
les actions à entreprendre, décider Groupes de discussion: - Fiche de « la
3- La démarche de la 12H15-14H00 (P)
ce qui est important, et ce qui est Démarche de gestion démarche de 60
gestion du temps
secondaire, du temps gestion du temps » 14H00-14H30
√ Définir le nouveau schéma gestion
temps en respectant son « style »
et dissiper la confusion entre temps
professionnel et temps privé,
√ S’approprier les outils, les
supports techniques d’organisation
: diagnostic d’utilisation de son
temps, fiches-objectifs et plans
d’action, matrice de priorités,
guides de planification,
√ Développer les attitudes
permettant d'instaurer un meilleur
équilibre entre vos objectifs de
performance et vos ressources-
temps pour déjouer les pièges du
stress négatif.
√ Contenir efficacement l'invasion
des « chronophages » provenant
des imprévus, des situations de Présentation:
Présentation 15 14H30-14H45
crises, de la mauvaise utilisation capitaliser
du temps et réduire leurs effets
négatifs,
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La Communication
P o s i t i v e
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I N T R O D U C T I O N A L A F O R M AT I O N
20
Définition de la
communication
Outils pédagogiques : Présentation et discussion, Groupe de discussion
Objectifs pédagogiques
√ Permettre une meilleure connaissance de nous-mêmes et prendre compte de notre style de communication
√ Faire un diagnostic sur l’action en nous évaluant par nos interlocuteurs et adaptant nos méthodes de
communication pour être mieux en accord dans nos actions
√ Identifier notre manque en techniques de communication au besoin d’être entendu, écouté et compris,
et maintenir notre attention à écouter et comprendre l’autre
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FICHE DE TRAVAIL : Déroulement communication
Instructions : Observez la mise en situation et répondez aux questions suivantes concernant l’interaction entre
les personnes. Vos observations nous aideront à fournir un retour d’information spécifique au déroulement et
aux résultats de la communication au sein du groupe.
1. Ont-ils défini des règles de gestion de la communication au sein du groupe ?
2. Ont-ils réussi à appréhender le sujet et ses grandes lignes ?
3. Sont-ils arrivés à bien structurer et prendre note de toutes les interventions ?
4. S’écoutent-ils activement ?
5. Vérifient-ils la compréhension ? Comment ?
6. Ont-ils demandé un retour d’information ?
7. Arrivent-ils à converger ou trouver des consensus ?
8. Cherchent-ils une solution ensemble ?
9. Adoptent-ils un plan de capitalisation et d’utilisation des extrants de leur communication ?
Comportements et attitudes
dans la communication
Outils pédagogiques : Présentation, Jeu de rôle, Auto-évaluation
Objectifs pédagogiques
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Outil 2 Jeu de rôle : Attitudes de communication
Matériel :
- 1 ex du Jeu de Rôle pour chaque participant
- 1 ex de la fiche d’observation pour chaque participant
Durée : 120 minutes
Lire ou reformuler :
Dérouler des entretiens selon les six attitudes de communication nous permettra d’identifier les points forts
et les points faibles de chaque attitude. Nous allons voir, en observant leurs conséquences, comment ses
attitudes peuvent jouer un grand rôle dans la communication, être à l’origine d’une rupture de l’échange et
l’avorter ou permettre de mettre les interlocuteurs en phase. Nous allons juger de leur pertinence, de l’utilisation
de certaines d’elles out de leur mélange pour favoriser une relation d’aide à une personne en situation difficile.
Note pour l’animateur :
1. Répartissez les participants en groupes de 2 personnes.
2. Distribuez les Jeux de Rôle à chaque groupe selon les rôles. Les participants qui jouent un rôle doivent
suivre les consignes qui correspondent à leur personnage.
3. Distribuez également la fiche d’observation à chaque participant pour référence pendant la mise en
situation.
4. Demandez aux participants de discuter les situations présentées dans les jeux de rôle et préparer le texte
en 15mn.
5. Expliquer aux participants qu’il s’agit d’une interview conduite entre une écoutant(e) (interviewer) et une
femme violentée (interviewé) qui raconte sa souffrance et demande un appui à y trouver un terme.
6. Ensuite, demandez aux personnes, de chaque groupe, qui joueront l’interviewer de le faire selon l’attitude
de communication décrite dans sa fiche dans une durée maximale de 10mn.
7. Les autres groupes, au moment de passage de l’un d’eux, notent leurs observations en se servant des
consignes sur la fiche d’observation.
8. Après 60 minutes, demandez aux participants de fournir leurs observations, à partir des informations
notées sur la fiche d’observation pendant la mise en situation.
FICHE DE TRAVAIL : Jeu de rôle par attitude
La scène
Une femme (interviewé) se présente au centre avec des coups et blessures sur son visage. Son mari est
alcoolique et n’a pas de revenu. Chacun matin il lui prend en force tout l’argent et ne lui laisse pas le moindre
sou pour s’occuper des enfants et faire des courses pour le foyer. Elle ne lui obéit pas du premier coup à lui
rendre l’argent. Mais elle cède sous l’effet cumulé de la violence qu’il lui fait endurer. Il la frappe avec un tuyau
et lui adresse des coups de poing et pied et la menace de la tuer un jour si elle ne renonce pas à son attitude
de résistance et d’obstination. Ses enfants sont terrorisés par cette scène qui se répète chaque jour devant
leurs yeux. La femme raconte sa tragédie, demande à l’écoutant(e) le refuge au centre et de l’appuyer de sa
démarche de séparation du conjoint agresseur.
L’écoutant(e) doit comprendre connaître la situation racontée et exprimée par la femme (interviewé) et répondre
à la demande de celle-ci.
Jeu 1 : Attitude d’évaluation/jugement : JE DIS A L’AUTRE CE QU’IL DOIT PENSER
L’interviewer : j’exprime un jugement de valeur ou une certaine opinion relative au mérite, à l’utilité, à
l’exactitude, au bien fondé, …de ce que dit l’interlocuteur. Mes réponses comportent un jugement critique ou
approbateur à l’égard de mon interlocuteur ; je me pose en censeur moral. J’influence sa pensée.
Phrases types : « c’est bien », « c’est mal » ; « Il ne faut pas penser de telles choses, vous avez vraiment tort
de croire que…. » ; « Vous ne savez pas réagir comme il se doit dans ces cas ».
Je donne l’impression de faire la morale, de juger.
L’interviewé : à la longue je peux ne pas apprécier, rejeter ou me taire.
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Jeu 2 : Attitude d’interprétation : JE DIS A L’AUTRE LE POURQUOI
L’interviewer : je vise, en quelque sorte, à instruire mon interlocuteur au sujet de lui- même, à lui faire prendre
conscience de quelque chose, à lui démonter l’une ou l’autre chose. D’une manière directe ou indirecte, je vise
à indiquer comment il pourrait ou devrait se représenter la situation. Mes réponses ne reflètent pas ce qui vient
de m’être dit, je traduis et sélectionne dans les propos de l’interviewé ce que je veux comprendre, je cherche
à faire apparaître ce qui me semble être le vrai motif (souvent celui que j’ai prévu). En fait, je déforme et opère
une distorsion par rapport à ce que l’autre voulait dire.
J’influence plus ou moins l’autre, suivant que l’interprétation est plus ou moins proche de la réalité vécue.
Phrase type : « ce qui est important dans ce que vous avez dit… » ; « En fait, plus il vous sent vulnérable, plus
il vous agresse » « Vous ne voulez pas le quitter à cause de vos enfants, vous avez peur pour eux ».
L’interviewé : je peux soit accepter cette déformation, me fermer, ou dire « comprenez-moi bien…».
Jeu 3 : Attitudes de soutien : JE DIS A L’AUTRE CE QU’IL DOIT RESSENTIR
L’interviewer : je vise à rassurer la personne, à soulager son angoisse, à l’apaiser. Mes réponses veulent
apporter un encouragement ou un réconfort, je compatis et cherche à éviter qu’autrui ne dramatise, je lui
indique ce qu’il doit ressentir. D’une manière ou d’une autre, elle implique que le sentiment de l’interviewé n’est
pas justifié; que le problème n’existe pas ou qu’il n’est pas aussi sérieux que se le présente la personne. C’est
parfois pour écarter la gêne que me cause le problème de l’autre.
J’influence ses sentiments. J’apparais comme compatissant.
Phrases types: « Il ne faut pas vous en faire, ça n’est pas grave, ….ça arrive à tout le monde….Je suis passée
par là et je vous comprends très bien ».
L’interviewé : je m’épanche de plus en plus pour me faire consoler, cela m’énerve car je me sens infantilisé.
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Phrases types : «si je comprends bien (+reformulation) » « vous me dites que…, c’est bien ça ? » « Puis-je redire
ce que j’ai compris… ? »
Exemple : Je me sens incapable de réagir, je ne sais pas quoi faire devant tant d’agressivité ». « Je comprends
que vous vous sentez impuissante face à ce comportement ».
Cette réponse traduit une attitude compréhensive, parce qu’elle comporte l’écoute, l’empathie (se mettre dans
la peau de l’autre et la reformulation).
J’apparais comme quelqu’un qui veut comprendre, qui écoute. Cela renforce la confiance de l’interlocuteur
en moi.
L’interviewé : je perçois plus clairement mes problèmes et suis poussé à les résoudre moi même.
FICHE DE TRAVAIL : Observateur du jeu de rôle
Instructions : Observez la mise en situation et répondez aux questions suivantes concernant l’interaction
entre les personnages. Vos observations nous aideront à fournir un retour d’information spécifique à chaque
participant.
1. L’interviewé présente t-il clairement le problème à l’interviewer ?
2. L’interviewer arrive t-il à saisir le problème que pose l’interviewé ?
3. Posent-ils des questions pour cerner le point de vue de l’autre ?
4. S’écoutent-ils activement ?
5. Se voient-ils directement dans le visage de l’un et de l’autre ?
6. Vérifient-ils la compréhension ? Comment ?
7. Arrivent-ils à analyser ensemble le problème ?
8. S’acceptent-ils les interprétations de chacun au problème posé ?
9. Se piègent-ils dans des stéréotypes ou des projections ?
10. Butent-ils sur des malentendus ou des conflits d’idées ?
11. Arrivent-ils à se partager les conclusions ?
12. Cherchent-ils ensemble une solution ?
13. Font-ils un plan d’action ?
14. S’engagent-ils ensemble à le mettre en œuvre ?
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Fiche de travail
EXEMPLE : Tableau synthétique des types de personnalités
Empathique Tr a v a i l l o m a n e Persévérant
Compatissant Responsable Dévoué
Qualités Sensible Logique Obser vateur
Chaleureux Organisé Consciencieu x
-Etre aimé en tant -Etre reconnu pour -Etre reconnu
que personne son travail, pour son travail
Besoins -Fêtes sensorielles -Structurer -Etre reconnu
-Se fixer des objectifs pour ses
convictions
EMOTIONS PENSEE CONVICTION
Perceptions
SENSATIONS OPINIONS
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Qualités Introverti Spontané Adaptable
Calme Ludique Riche
Contemplatif Créatif Séducteur
Imaginatif Persuasif
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Avec amis
Au travail
maison
Avant
Ne cochez la case que si vous répondez oui ou plutôt oui. Laissez blanc si vous voulez
A la
répondre non ou plutôt non ou encore si vous ne savez pas.
Compatissant
Sensible
Chaleureux
Responsable
Logique
Organisé
Dévoué
Observateur
Consciencieux
Introverti
Calme
Contemplatif
Imaginatif
Spontané
Créatif
Ludique
Adaptable
Séducteur
Persuasif
Si je regarde les cases cochées par rapport au tableau de synthèse quel(s) est (sont) mon (mes) type(s) de
personnalité ?
Est-ce que j’utilise les mêmes traits à la maison, au travail, avec les amis ?
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Au travail
maison
Avant
Avec
amis
Ne cochez la case que si vous répondez oui ou plutôt oui. Laissez blanc si vous
A la
voulez répondre non ou plutôt non ou encore si vous ne savez pas.
Si je regarde les cases cochées par rapport au tableau de synthèse quel(s) est (sont) mon (mes) type(s) de
personnalité ?
Est-ce que j’utilise les mêmes traits à la maison, au travail, avec les amis ?
Les façons par lesquelles j’essaie de satisfaire mes besoins psychologiques sont :
Comment aurais-je avantage à m’adresser à lui ? (Choisissez un exemple simple de la vie courante)
Comment je ne dois surtout pas lui parler ou qu’est-ce que je ne peux pas lui demander ?
Comment aurais-je avantage à m’adresser à lui ? (Choisissez un exemple simple de la vie courante)
Comment je ne dois surtout pas lui parler ou qu’est-ce que je ne peux pas lui demander ?
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Cave 1
Ma phase actuelle indique que le driver qui me pose problème est :
1. Je suis OK si je fais encore plus plaisir
2. Je suis OK si je suis parfait
3. Je suis OK si je suis fort et tu es OK si tu es parfait
4. Je suis OK si je suis courageux
5. Je suis OK si je fais un effort
6. Tu es OK si tu me fais plaisir et que tu te montres fort
Cave 2
Mon masque du deuxième degré le plus souvent utilisé est
1. Masque geignard : faire des erreurs stupides
2. Masque attaqueur : surcontrôler
3. Masque attaqueur : partir en croisade
4. Masque geignard : attendre passivement
5. Masque blâmeur : râler
6. Masque blâmeur : manipuler
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La fonction d’écoute
dans la relation
d’aide
Outils pédagogiques : Présentation et discussions, Auto-évaluation
Objectifs pédagogiques
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Fiche de travail
Identifier les situations difficiles :
Voici une série de situations où il y a lieu de pouvoir s’affirmer. Exprimez dans le tableau si vous trouvez ces
situations très faciles ou au contraire très difficiles en utilisant le différentiel qui va de 1 à 10. Si la situation ne
vous concerne jamais, sautez la ligne
T r è s
T r è s
difficile
facile
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Sortir d’une salle de conférence parce que
l’on a un besoin pressant
Demander dans un groupe de pouvoir
fermer une fenêtre
Demander à son partenaire d’aider aux
tâches ménagères
Demander d’aider à décharger la voiture
alors que son partenaire se repose dans le
divan
Demander au voisin de faire moins de bruit
Dire à un collègue qu’il sent fort et de façon
répétée la transpiration
T r è s
T r è s
difficile
facile
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Proposer à quelqu’un de faire du sport
avec moi
Proposer à son compagnon d’aller à la fête
de la musique
Demander à son patron si mon contrat va
être renouvelé
Demander à quelqu’un de ne pas fumer
devant moi quand je mange
Demander à quelqu’un de rouler moins vite
Demander à mon voisin ou ma voisine
de déplacement d’attacher la ceinture de
sécurité de ses enfants
Demander à mes collègues si je peux me
joindre à eux pour aller manger
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Exprimer à mon partenaire qu’il sera seul un
soir de la semaine prochaine parce qu’on
a prévu d’aller manger avec des collègues
(ou des copin(e)s)
Téléphoner à quelqu’un pour lui demander
de participer à un groupe
Exprimer à quelqu’un qu’on ne partira pas
en vacances avec lui
Exprimer à quelqu’un qu’on l’aime bien
Recevoir un cadeau ou des fleurs alors
qu’on ne fête aucun événement spécial
Féliciter quelqu’un
Exprimer à quelqu’un (collègue ou
partenaire) qu’on n’est pas satisfait de la
qualité de son travail ou de sa tâche
Exprimer à quelqu’un qu’on trouve ses
propos ou son attitude choquants
Demander à son patron un nouvel
ordinateur ou une imprimante
Prévenir son partenaire qu’on s’est inscrit à
une activité pour soi (sport, loisirs,…)
Annoncer à quelqu’un que sa demande de
matériel ou de personnel complémentaire
est refusée
Annoncer à son partenaire qu’on ne pourra
pas partir en vacances
Demander à un collègue de venir à l’heure
Demander à quelqu’un qui a un caddy très
rempli de passer devant lui alors qu’on n’a
qu’une seule marchandise et que la caisse
express est fermée
T r è s
T r è s
difficile
facile
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Exprimer à son supérieur que vu l’heure à
laquelle il demande une tâche à réaliser ce
sera pour demain
Dire à quelqu’un que sa braguette est
ouverte
Demander un congé impromptu
Demander à quelqu’un dans un bus bondé
d’enlever les sacs qu’il a mis sur le siège à
côté de lui pour pouvoir s’asseoir
Exprimer à son partenaire qu’on a envie
d’aller au restaurant ce soir
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Offrir sur le champ un cadeau ou un objet
que l’autre a exprimé qu’il aimerait
Exprimer chez des amis qu’on n’aime pas
l’un des mets servis
Exprimer à ses collègues qu’on aimerait
mettre d’autres posters au mur
Exprimer à son partenaire qu’on aurait
envie de quelque chose (un nouvel appareil
ménager, un objet, partir en vacances…)
Parmi les exemples ci-dessus, regardez les situations qui vous semblent les plus difficiles à affronter et
demandez-vous ce qu’elles ont en commun.
Me suis-je autorisé(e) à me dire que mes besoins et mes envies sont aussi respectables que celles de l’autre
? (Que je peux dire NON)
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Processus et
techniques d’écoute
Outils pédagogiques : Jeu de rôle, Présentation et discussions
Objectifs pédagogiques
√ Identification les attentes de votre interlocuteur pour mieux ajuster votre message à sa sensibilité et créer
un climat d’empathie et de connivence.
√ Maîtriser les silences, le temps de parole, l’art de différents types de questionnement et de reformulation
pour mieux comprendre les autres et instaurer un climat de confiance.
√ Découvrir les méthodes pratiques pour s’adapter facilement et rapidement aux autres, sachant identifier
leur univers mental pour comprendre avec précision ce que leurs mots disent ou ne disent pas.
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OUTIL 2 Jeu de rôle : Bonne écoute
Durée : 30 minutes
Matériel requis :
- 1 ex du Jeu de Rôle pour chaque participant
- 1 ex de la fiche d’observation pour chaque participant
Notes pour l’animateur :
En séance plénière, expliquez aux participants qu’ils vont d’abord faire l’expérience de la «mauvaise» écoute.
√ Menez un jeu de rôle sur le devant de la salle.
√ Choisissez deux personnes pour participer à ce jeu de rôle.
√ Renversez les rôles et répétez l’exercice pendant deux minutes.
√ En séance plénière, demandez aux participants d’exprimer leurs impressions et ce qu’ils ressentent
lorsqu’ils sont ignorés ainsi.
√ Notez les réponses sur les fiches d’observation.
√ Que ressentez- vous lorsque l’on vous écoute avec attention ?
√ Une bonne écoute prend-t-elle plus de temps qu’une mauvaise écoute ?
√ Quel est l’impact d’une bonne écoute sur la motivation et l’aide à la personne.
Fiche de travail : Bonne écoute
√ Demandez à l’une des deux personnes choisies de parler pendant deux minutes de quelque chose
d’important pour elle.
√ Demandez à la personne qui écoute de montrer de l’intérêt à ce qui se dit, en regardant son interlocuteur
et en lui demandant de temps en temps de préciser sa pensée.
√ Renversez les rôles et répétez l’exercice pendant deux minutes.
Fiche d’observations : Bonne écoute
1. Que ressentez- vous lorsque l’on vous écoute avec attention ?
2. Une bonne écoute prend-t-elle plus de temps qu’une mauvaise écoute ?
3. Une bonne écoute permet-elle une meilleure communication ?
4. Quel l’impact d’une bonne écoute sur les attitudes et les relations interpersonnelles ?
5. Quel est l’impact d’une bonne écoute sur la motivation et l’aide à la personne ?
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Application de l’écoute
dans l’entretien
Outils pédagogiques : Jeu de rôle, présentation et discussion
Objectifs pédagogiques
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9. Les autres groupes, au moment de passage de l’un d’eux, notent leurs observations en se servant des
consignes sur la fiche d’observation.
10. Après 60 minutes, demandez aux participants de fournir leurs observations, à partir des informations
notées sur la fiche d’observation pendant la mise en situation.
Fiche de travail : déroulement de l’entretien
Le déroulement de l’entretien est un processus, qui est décomposé en trois moments :
L’accueil
Au cours de cette étape, l’interviewer souhaite la bienvenue à l’interviewé, se présente à lui, l’appelle par
son nom, l’encourage à coopérer, lui explique l’offre de services, le rassure de la confidentialité absolue de
l’entretien.
L’identification de la demande d’aide
L’interviewer veille à :
- Faire tomber les résistances que peut manifester l’interviewé ;
- Reformuler la demande pour s’assurer qu’elle est bien comprise ;
- Éviter de poser des questions auxquels il est possible de répondre par oui ou par non. Il s’agit de l’interroger
en utilisant : qui, quoi, où, par quels moyens, pourquoi, comment, quand ?
- Estimer le capital de forces dont dispose l’interviewé à travers la manière dont la personne relate son histoire
- Apprécier l’aptitude de la personne à utiliser l’aide et le traitement qui sera proposé
Le traitement
L’interviewer veille à :
- Fournir à l’interviewé des propositions de solution à sa situation.
- Permettre à l’interviewé de prendre une décision en connaissance de cause.
- Faire jouer l’attitude du compromis
- Exposer à l’interviewé avec clarté et précision quels services peut lui offrir le centre d’écoute
- Aider l’interviewé à retrouver une certaine autonomie de fonctionnement lui permettant de prendre ses
propres décisions.
- Apprécier le degré de satisfaction de la demande.
La synthèse
L’interviewer veille à :
- Clôturer l’entretien par un temps de synthèse globale partagée avec l’interviewé
- Mettre en ordre des données collectées, en vue d’une évaluation et d’une éventuelle transmission.
- Identifier la nécessité d’avoir un seul ou plusieurs entretiens avec l’interviewé
FICHE DE TRAVAIL : Observateur du jeu de rôle
Instructions : Observez la mise en situation et répondez aux questions suivantes concernant l’interaction
entre les personnages. Vos observations nous aideront à fournir un retour d’information spécifique à chaque
participant.
15. L’interviewé présente t-il clairement le problème à l’interviewer ?
16. L’interviewer arrive t-il à saisir le problème que pose l’interviewé ?
17. Posent-ils des questions pour cerner le point de vue de l’autre ?
18. S’écoutent-ils activement ?
19. Se voient-ils directement dans le visage de l’un et de l’autre ?
20. Vérifient-ils la compréhension ? Comment ?
21. Arrivent-ils à analyser ensemble le problème ?
22. S’acceptent-ils les interprétations de chacun au problème posé ?
38
23. Se piègent-ils dans des stéréotypes ou des projections ?
24. Butent-ils sur des malentendus ou des conflits d’idées ?
25. Arrivent-ils à se partager les conclusions ?
26. Cherchent-ils ensemble une solution ?
27. Font-ils un plan d’action ?
28. S’engagent-ils ensemble à le mettre en œuvre ?
Fiche de travail : Note de synthèse globale
Nom de l’écoutante : Date :
Titre :
Fonction :
Lieu d’exercice :
Adresse d’exercice :
Objet : Ecoute de Madame
Etat civil de Madame :
Nom :
Nom marital :
Date et lieu de naissance :
Références administratives (utilisées par l’institution) :
Adresse :
Numéro de téléphone :
Situation de famille :
Situation sociale
Situation économique et sociale :
Situation psychologique et psychosociale :
Contenu des entretiens
Primo-demande :
Demande :
Problème :
Particularités :
Traitement :
Propositions :
Evolution :
Solutions :
Conclusions :
Causes de l’échec :
Remarques et recommandations
Remarques :
Recommandations :
Dates et durées des rencontres
Date Durée Annexée(s)
Rencontre 1
Rencontre 2
Rencontre 3
39
Rencontre 4
Etc.
Documents et références de travail
Listés :
Annexés
40
M o d u l e 2
L a G e s t i o n
D e s C o n f l i t s
41
I N T R O D U C T I O N A L A F O R M AT I O N
42
1-Définition du conflit
Outils pédagogiques : Brainstorming, Groupes de discussion (4 personnes)
Objectifs pédagogiques
√ Comprendre en quoi les conflits sont inévitables dans toute activité humaine et comment ils peuvent
être facteurs de progrès et d'amélioration de maturité professionnelle,
√ Banaliser la vision au conflit, l’étaler en vue de le bien comprendre, en parler avec les autres pour en
jeter un regard plus objectif
√ Introduire les différentes situations qui mènent au conflit, comment on le vit
43
2- Sources du conflit
Outils pédagogiques : Auto-évaluation, Présentation de l’animateur
Objectifs pédagogiques
√ Maîtriser le conflit en identifiant les causes, en cernant les enjeux, en communiquant et en gérant le
stress tout en ne cédant pas aux provocations,
√ Les conflits et leur cause sociologique : de pouvoir, de valeur, de territoire et de principe, de culture,
√ Analyser la naissance du conflit et les signes précurseurs ; son importance par rapport à soi et aux
autres ; appréhender la relation du conflit avec les représentations mentales de chacun,
44
5- Mes résultats correspondent a mes attentes 1 2 3 4 5
Prenez les chiffres notés dans les cases « différences » et reportez le sur le tableau ci-dessous.
Ensuite, ajoutez les chiffres comme indiqué pour obtenir un total par catégorie de conflit potentiel.
différences note par catégorie conflit
1.--------------------------------- + 6.-------------------------------------------- = ---------------- Patron
2.--------------------------------- + 7.-------------------------------------------- = ---------------- Soi-même
3.--------------------------------- + 8.-------------------------------------------- = ---------------- Collègues
4.--------------------------------- + 9.-------------------------------------------- = ---------------- Subordonnés
5.--------------------------------- + 10.------------------------------------------- = ---------------- Productivité
La note pour chaque catégorie reflète le degré de conflit que vous rencontrez ou que vous pourriez rencontrer.
Evaluez en profondeur la catégorie de conflit avec la note la plus importante pour apprendre à mieux gérer
ces conflits.
Servez-vous du tableau ci-dessous pour évaluer vos notes :
2 ou moins Vous n’avez aucun problème
3 Vous redoutez le conflit. Ce n’est peut-être pas encore très défini, mais si ce conflit potentiel est
ignoré il peut se développer en un conflit plus dévastateur.
4 Vous êtes devant le conflit. Vous devez en identifier les causes et développer une stratégie pour
réduire le conflit et la tension.
5 Le conflit est explosif. Même si vous tentez de l’éviter, il a atteint une proportion telle qu’il va
sérieusement compromettre la performance et la confiance en soi de toutes les personnes concernées.
45
OUTIL 2 Auto-évaluation: Barrières à l’expression
Durée: 15 minutes
Matériel requis: - 1 ex du fiche de travail Prenez Le Temps pour chaque participant
Notes pour l’animateur:
1. Demander à chaque participant de réfléchir sur les propos suivants :
Beaucoup de personnes rencontrent de nombreuses barrières qui les empêchent de s’exprimer ouvertement
et d’exposer leur point de vue franchement dans une situation conflictuelle.
Posez la question et discuter Q. Quelles sont les barrières que vous rencontrez ?
2. Demander aux participants de compléter l’exercice « Prenez le Temps »
46
3 - Ty p e s d e c o n f l i t s
Outils pédagogiques : Etude de cas, présentations
Objectifs pédagogiques
47
4- Styles dans le conflit
Outils pédagogiques : Questionnaires et discussions, étude de cas, présentation
Objectifs pédagogiques
48
Note pour l’animateur :
Discutez en posant les questions suivantes :
- Q1. Pouvez-vous décrire une occasion où vous croyiez savoir ce que quelqu’un voulait dire pour découvrir
enfin que vous vous êtes trompé.
- Q2. Pourquoi cela est-il arrivé et qu’est-ce qui aurait pu être fait pour l’éviter ?
1. J’ai essayé de travailler avec vous sur le projet, mais vous étiez comme toujours si désagréable.
Que voulez-vous que je fasse ?
3. Rien de personnel, mais vous et moi, nous ne sommes pas faits pour travailler ensemble.
4. Je n’ai aucun problème avec vous personnellement. Je crois simplement que vous êtes désorganisé.
5. Ce projet est un désastre depuis le début. Si vous cherchez un bouc émissaire, il y a d’autres candidats
plus qualifiés !
49
Réponse positive :
3. Je commence à en avoir marre que la patronne nous demande d’assumer tout son travail en plus.
Réponse positive :
50
Elle a réagi à la déclaration de ses « sentiments » de façon défensive.
Q. Comment Farid aurait-il pu mieux exprimer ses sentiments ?
Il aurait pu appuyer son impression franche de la situation avec un exemple précis qui n’aurait pas été une
attaque personnelle.
Q. Que devraient maintenant faire Fadoua et Farid ?
√ Fadoua : devrait continuer à poser des questions et à accepter les réponses d’Farid
√ Farid : devrait rester franc mais citer des exemples précis pour appuyer son point de vue
√ Tous les deux : devraient focaliser la discussion sur le travail et sur le comportement professionnel.
EXERCICE : DECLENCHEURS 3
Farid et Fadoua reprennent la discussion et Farid tente d’exprimer son avis que Fadoua ne respecte pas lors
des réunions d’équipe. Elle l’interrompt, et croyant comprendre ce que Farid veut dire, elle en fait le résumé
(erroné) et lui demande s’il a autre chose à dire. Farid se renferme dans le silence et malgré un geste qui laisse
apparaître son désaccord, il déclare n’avoir plus rien à dire.
Discutez
Q. Comment jugerez-vous les deux tentatives de Fadoua pour reformuler les déclarations de
Farid ?
La première fois, elle lui a demandé de confirmer et a attendu sa réponse pour savoir si elle avait bien compris
ses dires. La deuxième fois, elle est allée vite conclure et elle lui a demandé confirmation mais en indiquant
qu’elle savait déjà la réponse.
Q. Farid déclare qu’il n’a plus rien à dire. Si vous étiez Fadoua, que feriez-vous maintenant ?
Interpréter son geste et continuer à poser des questions jusqu’à ce qu’il vous dise tout ce qu’il a sur le cœur.
EXERCICE : DECLENCHEURS 4
Fadoua réussit à encourager Farid à exprimer ses sentiments, et grâce aux retours d’information, ils arrivent
tous les deux à cerner le problème et à assumer chacun leur part de responsabilité. Fadoua finit par dire qu’ils
vont tous les deux tenter à l’avenir de mieux faire.
Discutez
Q. Quelles sont les chances que le conflit soit résolu si Farid et Fadoua s’arrêtent là ?
Ils reprendront très probablement leur comportement antérieur car ils ne se sont pas mis d’accord sur des
actions précises de suivi pour changer ces comportements.
Q. Que pourraient faire Farid et Fadoua à ce moment pour s’assurer que leurs relations de
travail s’amélioreront ?
Ils pourraient se mettre d’accord sur le problème et s’engager à chercher une solution ensemble. Ils pourraient
établir un plan d’action pour arriver à la solution.
EXERCICE : DECLENCHEURS 5
Farid et Fadoua se mettent d’accord sur la définition du problème, mais Fadoua commence à imposer ses
suggestions pour le résoudre.
Discutez
Q. Quelles sont les chances de réussite des suggestions de Fadoua ?
Il est très probable qu’Farid continuera d’éviter le problème parce qu’elle ne lui a pas demandé son avis sur ces suggestions.
Q. Quel sera le meilleur moyen de chercher une solution ?
Obtenir l’engagement de chercher ensemble la solution. Proposer des solutions en écoutant toujours l’autre, et se mettre
d’accord sur le suivi à faire.
EXERCICE : DECLENCHEURS 6
Montrez le déclencheur N° 6
Fadoua se rend compte de ce qu’elle est en train de faire et se reprend. Ils commencent à rechercher ensemble des
solutions.
51
Discutez
Q. Qu’est-ce qui pourrait entraver le bon fonctionnement de cette solution?
Les vieilles habitudes sont difficiles à changer. S’ils ne prévoient pas un système pour vérifier leur progrès ou
pour se rappeler à l’ordre, ils risquent de reprendre les comportements qui ont provoqué le conflit
Q. Comment est-ce que Fadoua et Farid peuvent initier un suivi pour vérifier que les solutions
qu’ils ont trouvées ont toutes les chances de bien fonctionner ?
Ils pourraient échanger un retour d’information après chaque réunion (me suis-je bien comporté ?). Ils pourraient
s’arranger pour se donner un ‘signal’ quelconque quand l’un d’eux estime que l’autre s’éloigne de ce qui a été
convenu.
FICHE DE TRAVAIL : DECLENCHEURS
Déclencheur N° 1
Q. Quel est le résultat de la tentative de Farid pour éviter le conflit avec Fadoua?
Q. Que devraient faire Fadoua et Farid dans cette situation ?
Q. Dans quelles circonstances pourraient-ils choisir de ne pas s’occuper du conflit en ce moment?
Déclencheur N° 2
Q. Qu’a fait Fadoua pour bien démarrer la discussion ?
Q. Qu’aurait-elle pu faire de mieux ?
Q. Comment Farid aurait-il pu mieux exprimer ses sentiments ?
Q. Que devraient faire Fadoua et Farid maintenant ?
Déclencheur N° 3
Q. Comment jugeriez-vous les deux tentatives de Fadoua pour reformuler les déclarations d’Farid ?
Q. Farid déclare qu’il n’a plus rien à dire. Si vous étiez Fadoua, que feriez vous maintenant ?
Déclencheur N° 4
Q. Quelles sont les chances que le conflit soit résolu si Farid et Fadoua s’arrêtent là ?
Q. Que pourrait faire Farid ou Fadoua à ce moment pour s’assurer que leurs relations de travail s’améliorent ?
Déclencheur N° 5
Q. Quelles sont les chances pour que les suggestions de Fadoua marchent ?
Q. Quel sera le meilleur moyen de chercher une solution ?
Déclencheur N° 6
Q. Qu’est-ce qui pourrait entraver le bon fonctionnement de cette solution?
Q. Comment Fadoua ou Farid peuvent-ils initier un suivi pour vérifier que les solutions qu’ils ont trouvées ont
toutes les chances de bien fonctionner ?
52
5- La gestion des conflits
Outils pédagogiques : Groupes de discussion, Jeu de rôle
Objectifs pédagogiques :
Fixer l’objectif :
PLAN D’ACTION
Problème, Action, Délai, Personne responsable de l’action
Après avoir développé un plan d’action, assurez-vous de vous mettre d’accord sur les responsabilités de
chacun dans les actions à accomplir.
FICHE DE TRAVAIL : QUESTIONS POUR DISCUSSION SUR LE PLAN D’ACTION
Instructions : Répondre aux questions suivantes par rapport au plan d’action
1. Quel était l’objectif pour résoudre le conflit ?
2. Quel soutien ou quelle collaboration est nécessaire pour une résolution définitive du conflit?
3. Qu’est-ce qui doit être fait pour obtenir ce soutien et cette collaboration ?
4. Qu’entraîneraient des « bons résultats » dans ce contexte ?
53
5. Si vous obtenez des bons résultats, que devriez-vous faire pour que ces pratiques soient appliquées
partout dans votre entreprise ?
6. Comment pouvez-vous mesurer les résultats des actions prévues dans votre plan ?
54
Vos comportements:
Parlez de vos sentiments et de vos opinions sans mentionner des faits.
Agissez comme si vous n’aimiez pas que l’on vous traite comme une idiote.
Les faits :
Vous ne pouvez pas accepter de communiquer les fiches des consultantes sans accord du responsable.
55
6 - Modalités d e g est ion de s con f lit s :
p rendre le cas d e l a n égocia t ion
Outils pédagogiques : Présentation et discussion, Groupe de discussion
Objectifs pédagogique
√ Trouver la juste posture vis à vis de ses interlocuteurs ou les antagonistes et renforcer sa crédibilité
auprès des différents acteurs en présence,
√ Intégrer les points de vue antagonistes et s’appuyer sur les zones d’accord, négocier par les valeurs
et les zones de convergence, minimiser les antagonismes et rechercher les bénéfices secondaires de
l’accord,
OUTIL 1 Présentation
Durée: 30 minutes
Matériel requis: - Présentation
Notes pour l’animateur:
Présentation du contenu de cette partie dans le manuel. L’animateur expose pour la gestion des conflits : Les
principes, les étapes, les modalités. Il focalise sur certaines modalités comme la médiation et la négociation. Il
développe ensuite pour la négociation : les types, les techniques, les étapes et la manière d’entreprendre une
bonne négociation.
La mise de limites
Mon partenaire m’annonce que dimanche prochain
nous sommes invités chez son copain de toujours et
qu’il a accepté.
Mes envies ? Je n’ai pas envie
Il faut ? C’est un serait bien si
Relativiser les conséquences Pas catastrophique
56
S’autoriser à dire NON Je n’y ai pas pensé, il agit toujours comme ça (règle
implicite)
Les envies et les besoins de l’autre ? Visiblement lui a envie que je l’accompagne.
Situation choisie :
57
Phase 1 : Mettre des limites
Etape 1 :
Si je me remets dans la situation, à ce moment là quels étaient mes envies et mes besoins ?
Ai-je exprimé à l’autre quelles étaient mes envies ? (Il n’est pas devin et ne peut pas lire dans votre tête)
Etape 2 :
Etait-ce « un il fau »t ou « un ce serait bien si » ?
1. De quel genre de limites s’agissait-il?
a. Me demandait-on de transgresser une loi naturelle ou de faire quelque chose qui n’était pas possible pour
moi ?
b. S’agissait-il d’une règle convenue ?
c. Ou avais-je envie qu’on me respecte dans mes désirs et mes besoins ?
2. Parfois, à force de ne pas exprimer ses désirs, les choses deviennent une règle implicite. Etait-ce le
cas ici ?
ii. A-t-on heurté de front une de vos valeurs fondamentales ? Auriez-vous pu être plus tolérant (ou au contraire
l’avez-vous été trop) ?
58
4. A posteriori, jusqu’où était-ce un il faut impératif ou un ce serait bien si ? Quelle était ma marge de
manœuvre ?
Etape 3
Relativiser les conséquences d’un refus
Etape 4 :
Quels sont les désirs, les besoins de l’autre ?
1. Vous a-t-il exprimé ses envies, ses désirs, ses besoins ? Si non, lui avez-vous demandé ?
2. Pouvez-vous le comprendre ? Dans d’autres circonstances auriez-vous été plus réceptif ou tolérant ?
Etape 1 :
Où, quand, comment ?
1. Comment formuler clairement ce dont vous voulez discuter ? (Utilisez le « je »)
3. Quel serait le lieu le plus opportun pour discuter ? (Parfois ce lieu est tout à fait égal, mais souvent vous
avez avantage à prendre un lieu neutre. Si la discussion se passe avec votre partenaire, il est évident que le
contexte sera tout à fait différent si vous allez au resto, si vous discutez dans son bureau, dans la cuisine ou au
lit. Si la discussion se passe avec votre chef, il en va de même : son bureau, votre bureau, la salle de réunion
ou le resto ?)
4. Quel est pour vous, le lieu qui vous rendrait le plus mal à l’aise pour discuter (et que vous devez donc
refuser absolument)
5. Est-il nécessaire de se munir de documents pour discuter ? (ne fut-ce que son agenda) Faut-il qu’un
tiers soit présent ? (Comment être d’accord tous les deux sur ce tiers ?)
59
Etape 2
Mes concessions possibles ?
Etape 3
Envisager la négociation
• Eviter une POSITION PASSIVE:
1. Mettre vos besoins et vos envies en-dessous de l’autre
2. Croire que l’autre devrait savoir
3. S’excuser ou enrober votre discours de périphrases inutiles
4. Utiliser le « on » qui ne désigne personne
5. Rentrer dans des explications sans qu’on ne vous en demande et/ou sans qu’elles ne soient utiles
6. Abattre dès le départ vos concessions ultimes
Utilisez plutôt la POSITION ASSERTIVE : par exemple par la méthode JEEEP. (les trois E peuvent se faire dans
n’importe quel ordre)
1. J comme « je » ou à la limite comme « nous »
2. E comme « Exprimer le problème brièvement»
3. E comme « être Empathique »
4. E comme « Exprimer ses émotions »
5. P comme « Persévérez dans votre demande »
60
Exprimer brièvement le problème (utilisez le je)
Comment allez-vous être empathique ?
Comment allez-vous exprimer vos émotions pour qu’il l’entende ? (utilisez le je)
Persévérer (Pouvez-vous imaginer une contre pensée automatique qui vous fasse tenir bon ou un
ancrage que vous pouvez utiliser)
Etape 4
Sortir de la négociation
61
M o d u l e 3
L a G e s t i o n
D u S t r e s s
62
I N T R O D U C T I O N A L A F O R M AT I O N
63
1- Définition du stress
Outils pédagogiques : Brainstorming, Groupes de discussion (4 personnes), Auto-évaluation
Objectifs pédagogiques
64
génèrent votre stress et votre capacité à le ou les gérer.
Diverses questions vont vous être posées ci-après. Elles concernent vos sensations et pensées pendant le
mois qui vient de s’écouler. A chaque fois nous vous demandons d’indiquer comment vous vous êtes senti(e)
le mois dernier.
N’essayez pas de compter le nombre de fois ou vous vous êtes senti(e) ainsi, mais indiquez plutôt la réponse
qui vous paraît la plus proche de la réalité
FICHE DE TRAVAIL D’AUTO-EVALUATION: Etes vous stressé ?
Assez souvent
Très souvent
Rarement
Jamais
Parfois
Ces 4 dernières semaines,
65
2- Processus du stress
Outils pédagogiques : Présentation et discussions, Auto-évaluation, Etude de cas
Objectifs pédagogiques
OUTIL 1 Présentation
Durée: 30 minutes
Matériel requis: - Présentation
Notes pour l’animateur:
Présentation du contenu de cette partie dans le manuel. L’animateur expose pour le processus du stress : le
processus proprement dit, les différents types de stress et ses composantes.
66
3- Commencer par la moins stressante
b) Quel genre d’émotion ? (guidé) (Mettez une croix à chaque différentiel d’émotion et faites le total)
10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Colère, Irritabilité Détente, Cool
Tristesse Joie
Anxiété Confiance en soi
Honte, Culpabilité Juste, dans mon droit
Dégoût Attirance, Curiosité
Ennui Intérêt
Autre :
Total : si supérieur à 30 : émotions négatives dominantes (max
60), mais une seule émotion négative très significative peut être
perturbante.
6- Je ressens actuellement des sensations physiques, ces sensations sont-elles associées pour moi à…
(émotion), quelle est l’idée qui me passe par la tête ? Ca peut être une pensée ou un phantasme.
7- L’idée qui m’est passée par la tête est-elle en accord avec l’émotion que j’avais cru reconnaître ? Si non,
ne pas chercher d’explication ou de jugement maintenant, juste constater.
8- S’est-il passé quelque chose dans la situation qui aurait pu déclencher cette sensation-émotion-pensée ?
a) D’abord décrire ce qui s’est passé le plus objectivement possible. Dans cette description ne pas mettre
d’explication (de parce que) ou de jugement.
i) DECRIRE la situation
67
b) Juxtaposer ces descriptions aux sensations-émotions-pensées
i) Y a-t-il accord ?
9- Y a-t-il dans mes réactions passées ou présentes des attitudes qui ont tendance à faire perdurer mon état ?
1. Réponse spontanée
2. Les scénarios interdicteurs (entourer celui ou ceux qui m’ont traversé la tête)
1. Sois parfait (moi ou les autres ?)
2. Sois gentil, fais plaisir (moi ou les autres ?)
3. Sois fort (moi ou les autres ?)
4. Résiste (moi ou les autres ?)
5. Fais un effort, essaye (moi ou les autres ?)
6. Dépêche-toi (moi ou les autres ?)
7. Déçois-moi (moi ou les autres ?)
8. Ne perds pas ton temps à rêver (moi ou les autres ?)
9. Autre lequel ?
10- Cette situation-pensée-émotion-sensation évoque-t-elle pour moi des situations antérieures ? Ai-je déjà
vécu cela ? Associez des vécus antérieurs. (écrire ici ce qui vient à l’esprit)
68
Regard cognitif
• Je suis plus satisfait de moi : bravo
• C’est plus efficace mais je ne suis pas satisfait : peut-être puis-je apprendre à ne pas toujours voir la partie
vide du verre (voir étape positiver)
• J’estime que c’est moins efficace :
o Passer à l’étape 2 et suivante : n’ai-je pas tendance à toujours me mésestimer ou imaginer le pire ?
o Suis-je motivé pour changer ? Voir étape 10
b) Puis-je imaginer une contre pensée positive qui permettrait d’être plus efficace ? (Essayez d’imaginer une
formulation qui n’utilise pas un « ne pas »)
69
3) Commencer par la moins stressante
Reprenez dans les tableaux suivants les distorsions significatives (supérieur ou égal à 5), imaginez ensuite des
parades que vous pourriez utiliser, en vous inspirant des questions reprises ci-après.
Si aucun mécanisme n’est significatif cela peut vouloir dire soit que vous ne faites pas de distorsions cognitives
soit que vous ne les percevez pas. Dans ce dernier cas, pourquoi ne pas se faire aider par un thérapeute
spécialisé en cognitivo comportementale ?
70
b. Abstraction sélective (isoler)
• Ai-je d’autres explications à ce qui s’est passé ?
• Tous les messages allaient-ils dans le même sens ? (contexte)
• Ai-je confronté mon point de vue avec quelqu’un d’autre ?
c. Minimisation des réussites et maximisation des échecs
• N’ai-je pas tendance à toujours pointer ce qui ne va pas et à ne pas tenir compte de ce qui est réussi ?
(positiver)
1. chez moi
2. chez les autres
d. Surgénéralisation
• Quel est exactement le problème ?
• Quelles sont exactement les conséquences ? (relativiser)
• Est-ce une impression ou un fait ?
e. Personnaliser
• Ai-je demandé à l’autre ?
• Suis-je l’unique responsable ?
• Est-ce un service à rendre aux autres que de faire les choses à leur place ?
f. Pensée dichotomique
• Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain
• Quel est le coût de ce genre de pensée ? Augmente-t-il ma marge de manœuvre ou me coince-t-il à être
parfait(e) ?
Autre distorsion:
Parade imaginable :
71
6) Compléter le tableau de l’analyse fonctionnelle par ces étapes complémentaires
Perception modifiée
• Contre-pensée positive (parade)
• Impact d’une telle contre-pensée sur les émotions ?
• Impact sur les sensations ?
Comportements
√ Comment je me sens avec ces alternatives ?
√ Puis-je avoir d’autres réactions, plus efficaces ?
Conséquences souhaitées
CONSIGNES
Lisez chaque phrase ci-dessous et choisissez la case à droite qui correspond le mieux à ce que vous
ressentez à L'INSTANT, JUSTE EN CE MOMENT. Il n'y a pas de bonnes ni de mauvaises réponses.
Indiquez spontanément la réponse qui décrit le mieux vos sentiments actuels
Plutôt non
Plutôt oui
Non
Oui
1 Je me sens calme. 3□ 2 □ 1□ 0
□
2 Je me sens en sécurité, sans inquiétude, en sûreté. 3□ 2□ 1□ 0
□
3 Je suis tendu(e), crispé(e). 0□ 1□ 2□ 3
□
4 Je me sens surmené(e). 0□ 1□ 2□ 3
□
5 Je me sens tranquille, bien dans ma peau. 3□ 2□ 1□ 0
□
6 Je me sens ému(e), bouleversé(e), contrarié(e). 0□ 1□ 2□ 3
□
7 L'idée de malheurs éventuels me tracasse en ce moment. 0□ 1□ 2□ 3
□
8 Je me sens content(e). 3□ 2□ 1□ 0
□
9 Je me sens effrayé(e) 0□ 1□ 2□ 3
□
72
10 Je me sens à mon aise. 3□ 2□ 1□ 0
□
11 Je sens que j'ai confiance en moi. 3□ 2□ 1□ 0
□
12 Je me sens nerveux (nerveuse), irritable. 0□ 1□ 2□ 3
□
13 J'ai la frousse, la trouille (j'ai peur). 0□ 1□ 2□ 3
□
14 Je me sens indécis(e). 0□ 1□ 2□ 3
□
15 Je suis décontracté(e), détendu(e). 3□ 2□ 1□ 0
□
16 Je suis satisfait(e). 3□ 2□ 1□ 0
□
17 Je suis inquiet, soucieux (inquiète, soucieuse). 0□ 1□ 2□ 3
□
18 Je ne sais plus où j'en suis, je me sens déconcerté(e), 0□ 1□ 2□ 3
dérouté(e). □
19 Je me sens solide, posé(e), pondéré(e), réfléchi(e). 3□ 2□ 1□ 0
□
20 Je me sens de bonne humeur, aimable. 3□ 2□ 1□ 0
□
Faites le total divisez par 3 et multipliez le résultat par 5. Vous aurez votre score d’anxiété actuelle en %.
CONSIGNES
Un certain nombre de phrases que l'on utilise pour se décrire sont données ci-dessous. Lisez chaque
phrase, puis marquez d'une croix, parmi les 4 points à droite, celui qui correspond le mieux à ce que
vous ressentez généralement. Il n'y a pas de bonnes ni de mauvaises réponses. Ne passez pas trop de
temps sur l'une ou l'autre de ces propositions et indiquez la réponse qui décrit le mieux vos sentiments
habituels..
Plutôt non
Plutôt oui
Non
Oui
73
6 Je me sens reposé(e). 3□ 2□ 1□ 0□
7 J'ai tout mon sang-froid. 3□ 2□ 1□ 0□
8 J'ai l'impression que les difficultés s'accumulent à un tel 0□ 1□ 2□ 3□
point que je ne peux plus les surmonter.
9 Je m'inquiète à propos de choses sans importance. 0□ 1□ 2□ 3□
10 Je suis heureux(se). 3□ 2□ 1□ 0□
11 J'ai des pensées qui me perturbent. 0□ 1□ 2□ 3□
12 Je manque de confiance en moi. 0□ 1□ 2□ 3□
13 Je me sens sans inquiétude, en sécurité, en sûreté. 3□ 2□ 1□ 0□
14 Je prends facilement des décisions. 3□ 2□ 1□ 0□
15 Je me sens incompétent(e), pas à la hauteur. 0□ 1□ 2□ 3□
16 Je suis satisfait(e). 3□ 2□ 1□ 0□
17 Des idées sans importance trottant dans ma tête me 0□ 1□ 2□ 3□
dérangent.
18 Je prends les déceptions tellement à coeur que je les 0□ 1□ 2□ 3□
oublie difficilement.
19 Je suis une personne posée, solide, stable. 3□ 2□ 1□ 0□
20 Je deviens tendu(e) et agité(e) quand je réfléchis à mes 0□ 1□ 2□ 3□
soucis.
Faites le total divisez par 3 et multipliez le résultat par 5. Vous aurez votre score de tempérament anxieux en %.
Etes-vous déprimé ?
CONSIGNES
Un certain nombre de phrases que l'on utilise pour se décrire sont données ci-dessous. Lisez chaque
phrase, puis marquez d'une croix, parmi les 4 points à droite, celui qui correspond le mieux à ce que
vous ressentez généralement. Il n'y a pas de bonnes ni de mauvaises réponses. Ne passez pas trop de
temps sur l'une ou l'autre de ces propositions et indiquez la réponse qui décrit le mieux vos sentiments
habituels..
A. Je ne me sens pas triste. 0
Je me sens cafardeux(se) ou triste. 1
Je me sens tout le temps cafardeux(se) ou triste, et je n'arrive pas à en sortir. 2
Je suis si triste et si malheureux(se) que je ne peux pas le supporter. 3
B. Je ne suis pas particulièrement découragé(e) ni pessimiste au sujet de l'avenir. 0
J'ai un sentiment de découragement au sujet de l'avenir. 1
Pour mon avenir, je n'ai aucun motif d'espérer. 2
Je sens qu'il n'y a aucun espoir pour mon avenir, et que la situation ne peut 3
s'améliorer.
74
C. Je n'ai aucun sentiment d'échec de ma vie. 0
J'ai l'impression que j'ai échoué dans ma vie plus que la plupart des gens. 1
Quand je regarde ma vie passée, tout ce que j'y découvre n'est qu'échecs. 2
J'ai un sentiment d'échec complet dans toute ma vie personnelle (dans mes 3
relations avec mes parents, mon mari, ma femme, mes enfants).
D. Je ne me sens pas particulièrement insatisfait(e). 0
Je ne sais pas profiter agréablement des circonstances. 1
Je ne tire plus aucune satisfaction de quoi que ce soit. 2
Je suis mécontent(e) de tout. 3
E. Je ne me sens pas coupable. 0
Je me sens mauvais(e) ou indigne une bonne partie du temps. 1
Je me sens coupable. 2
Je me juge très mauvais(e) et j'ai l'impression que je ne vaux rien. 3
F. Je ne suis pas déçu(e) par moi-même. 0
Je suis déçu(e) par moi-même. 1
Je me dégoûte moi-même. 2
Je me hais. 3
G. Je ne pense pas à me faire du mal. 0
Je pense que la mort me libèrerait. 1
J'ai des plans précis pour me suicider. 2
Si je le pouvais, je me tuerais. 3
H. Je n'ai pas perdu l'intérêt pour les autres gens. 0
Maintenant, je m'intéresse moins aux autres gens qu'autrefois. 1
J'ai perdu tout l'intérêt que je portais aux autres gens, et j'ai peu de sentiments 2
pour eux.
J'ai perdu tout intérêt pour les autres, et ils m'indiffèrent totalement. 3
I. Je suis capable de me décider aussi facilement que de coutume. 0
J'essaie de ne pas avoir à prendre de décision. 1
J'ai de grandes difficultés à prendre des décisions. 2
Je ne suis plus capable de prendre la moindre décision. 3
J. Je n'ai pas le sentiment d'être plus laid(e) qu'avant. 0
J'ai peur de paraître vieux (vieille) ou disgracieux(se). 1
J'ai l'impression qu'il y a un changement permanent dans mon apparence 2
physique qui me fait paraître disgracieux(se).
J'ai l'impression d'être laid(e) et repoussant(e). 3
K. Je travaille aussi facilement qu'auparavant. 0
Il me faut faire un effort supplémentaire pour commencer à faire quelque chose. 1
Il faut que je fasse un très grand effort pour faire quoi que ce soit. 2
Je suis incapable de faire le moindre travail. 3
L. Je ne suis pas plus fatigué(e) que d'habitude. 0
Je suis fatigué(e) plus facilement que d'habitude. 1
Faire quoi que ce soit me fatigue. 2
75
Je suis incapable de faire le moindre travail. 3
M. Mon appétit est toujours aussi bon. 0
Mon appétit n'est pas aussi bon que d'habitude. 1
Mon appétit est beaucoup moins bon maintenant. 2
Je n'ai plus du tout d'appétit. 3
Chaque item est constitué de 4 phrases correspondant à 4 degrés d'intensité croissante d'un symptôme : de
0 à 3. Dans le dépouillement, il faut tenir compte de la cote la plus forte choisie pour une même série. La note
globale est obtenue en additionnant les scores des 13 items. Divisez le total par 4 et multipliez par 10. Vous
aurez votre % approximatif de dépressivité.
Etes-vous en Burn-Out ?
Très fortement
Moyennement
Consignes :
Énormément
Cochez pour chaque question l’intensité correspondante
Beaucoup
Très peu
Un peu
Assez
1- Je me sens émotionnellement pompé(e) par mon travail. 0 1 2 3 4 5 6 E
2- Je me sens à bout à la fin d'une journée 0 1 2 3 4 5 6 E
3- Je me sens fatigué(e) lorsque je me lève le matin et que je vais 0 1 2 3 4 5 6 E
affronter une autre journée de travail.
4- Je peux comprendre facilement ce que les autres 0 1 2 3 4 5 6 A
ressentent
5- Je sens que je traite les autres de façon impersonnelle, comme 0 1 2 3 4 5 6 C
s'ils étaient des objets
6- Travailler chaque jour avec des gens, c'est vraiment un fardeau
pour moi
0 1 2 3 4 5 6 E
7- Je résous avec efficacité les problèmes des gens 0 1 2 3 4 5 6 A
8- Je sens que j'ai brûlé toutes mes cartes face à mon travail 0 1 2 3 4 5 6 E
9- Je crée une influence positive sur les gens que je côtoie à mon 0 1 2 3 4 5 6 A
travail
10- Je suis devenu(e) plus insensible aux gens depuis que j'ai cet 0 1 2 3 4 5 6 C
emploi
11- Je crains que ce travail ne m'endurcisse émotio nnellement 0 1 2 3 4 5 6 C
12- Je me sens très énergique 0 1 2 3 4 5 6 A
13- Je me sens frustré(e) par mon travail 0 1 2 3 4 5 6 E
14- Je sens que je travaille trop fort à mon emploi 0 1 2 3 4 5 6 E
15- Je ne fais pas vraiment attention à ce qui arrive aux autres 0 1 2 3 4 5 6 C
16- Travailler directement avec des gens me stresse beaucoup 0 1 2 3 4 5 6 E
17- Je peux facilement créer une atmosphère détendue avec les 0 1 2 3 4 5 6 A
autres
76
18- Je me sens épanoui(e) lorsque j'ai travaillé étroitement avec les 0 1 2 3 4 5 6 A
autres
19- J'ai accompli plusieurs choses utiles dans ce travail 0 1 2 3 4 5 6 A
20- Je me sens au bout du rouleau 0 1 2 3 4 5 6 E
21- Dans mon travail, je traite les problèmes émotionnels très 0 1 2 3 4 5 6 A
calmement
22- Je ressens que les autres me critiquent indûment 0 1 2 3 4 5 6 C
Dépouillement :
Pour toutes les lignes où un E est écrit à droite (9 lignes) faire le total des points : vous aurez votre score
d’épuisement émotionnel. Divisez le résultat par 11 et multipliez le par 20, vous aurez votre score en %
(significatif si au-dessus de 50%)
Pour toutes les lignes où un C est écrit à droite (5 lignes) faire le total des points : vous aurez votre score de
cynisme et déshumanisation des relations. Divisez le résultat par 3 et multipliez le par 10, vous aurez votre
score en % (significatif si au-dessus de 33%)
Pour toutes les lignes où un A est écrit à droite (8 lignes) faire le total des points : vous aurez votre score
d’accomplissement personnel des relations. Divisez le résultat par 5 et multipliez le par 10, vous aurez
approximativement votre score en % (Burn-Out significatif si en dessous de 66%)
77
Discutez
Q : Quelle est l’attitude de Salah ?
Par son ton agressif, Salah se place dan le cadre du blâme. Il se positionne en parent persécuteur.
Q : Quelle est l’attitude de Samira ?
Par son ton d’excuse, Samira se place en enfant soumis. Elle se justifie et fuit en reportant la responsabilité
sur Rachid
Q : Quelle est l’attitude de Rachid ?
Même mécanisme que pour Samira : Rachid fuit (renvoie la responsabilité sur Christian) et invoque une raison
supérieure (la réunion de 15 heures). Son ton d’excuse le place aussi en enfant soumis.
Q : Est-ce que l’attitude de Salah a changé ?
Salah poursuit en parent persécuteur, toujours dans le cadre du blâme.
Q : Qu’est ce qu’il aurait fallut faire ? Par Salah ? Par Samira et Rachid ?
Ce qu’il aurait fallu faire
Salah doit contrôler sa frustration, même si elle est légitime. Sa première question doit être « Quelqu’un a-t-
il ouvert le fichier prospection ? » sur un ton neutre, pour enquêter sur un dysfonctionnement et trouver une
solution. Ce faisant, ses collègues ne se sentiront pas accusés, et n’auront pas tendance à se justifier et se
défausser. Ils chercheront ensemble une solution dans une attitude sereine et collaborative.
Samira et Rachid de leur coté doivent s’affirmer sans se justifier. Le ton doit être posé, sans s’effacer mais
sans agressivité en retour de celle de Salah.
A la première intervention de Salah,
Samira doit répondre uniquement à la question, sans interpréter, ni tenter de se justifier : « Oui, c’est moi ».
Son ton posé et adulte va freiner la tendance de Salah à prendre la position parent persécuteur, et l’incitera au
contraire à rentrer dans une relation adulte-adulte.
A la suite de cette réponse, Salah demandera « mais pourquoi » avec un fond d’agressivité (car il est sous
le coup de sa frustration) mais moins que lors de sa première question. Ce à quoi Samira répondra « Rachid
en avait besoin pour sa présentation ». La formulation est très importante : elle ne se cache pas derrière une
demande de Rachid qui le rendrait responsable, mais elle invoque un besoin lié au fonctionnement du service.
Elle assume donc sa décision de travailler sur ce fichier prospect : c’est elle qui a décidé d’ouvrir ce fichier.
Ainsi, elle ne reporte pas la faute sur Rachid (ce qui permettrait à Salah de poursuivre ses agressions) et elle
bloque Salah dans sa recherche de coupable.
Enfin, Samira attend la question de Salah « pourquoi » pour expliquer sa décision, ce qui lui évite de se
justifier : vous devez répondre précisément à une question (et pas au-delà, ce qui pourrait être pris pour une
tentative de justification) et attendre une éventuelle demande de précision pour aller plus loin.
Différence entre explication et justification : une explication répond précisément à la question, alors
que la justification sort du cadre de la question.
Exemple : « Pourquoi as- tu ouvert ce fichier ? » :
Justification : « c’est parce que j’étais pressé, et que je ne savais pas où chercher, et que j’ai cru que la
meilleure source était ce fichier, parce que je devais remplir le tableau de la réunion de ce soir avec le PDG, et
ces chiffres sont attendus avant midi par mon manager qui m’a déjà relancé « deux fois. »
Explication : « pour compléter le tableau de la réunion de ce soir
Exercice Situation 2 : Parent persécuteur et enfant rebelle
Samira (à la photocopieuse) : non mais tu le fais exprès ou quoi ? T’es bouché ? Je t’ai dit de ne rien mettre
sur cette glace, regarde, là, elle est toute dégueulasse maintenant… t’es grave toi…
Rachid : c’est bon, on va nettoyer, ‘y a pas mort d’homme !
Samira : oui ben c’est ça, ne t’en a rien à foutre… ça doit être bien crade chez toi !
Rachid : ça va, lâche-moi, elle marche ta photocopieuse ! C’est dingue.
78
Discutez :
Q : Quels sont les signes de stress de Samira ?
Les premiers signes du stress sont les dérives du langage en entreprise. Dans la première réplique de
Samira, notez :
- L’accusation gratuite et infondée : « tu le fais exprès »
- La persécution : répétition d’agressions sur le même thème : «tu le fais exprès», «t’es bouché»
- La dérive du langage courant (admis entre collègues) vers un langage familier, voire ordurier (inadmissible,
quelles que soient les circonstances) : « elle est toute dégueulasse »
Reconnaître dès les premiers instants le stress chez l’autre permet de l’endiguer chez soi. A défaut, il risque
fort de se communiquer pour dégrader la relation de travail pour la journée.
Q : Quelle est l’attitude de Rachid ?
Quelle est l’erreur de Rachid ? Il rentre partiellement dans la relation proposée par Samira : parent
persécuteur et enfant soumis. Pas complètement puisqu’il se défend, et passe en enfant rebelle : « Y’a pas
mort d’homme », ce qui va augmenter encore l’agressivité de Samira.
Une erreur (moins grave mais tout aussi fréquente) aurait été pour Rachid de passer en enfant soumis. Exemple :
« ah oui, excuse- moi, désolé… ». Ce qui n’aurait pas amélioré le climat, mais aurait au moins permis d’apaiser la
relation dans l’immédiat (Samira se serait contenté de maugréer).
La bonne attitude : Rachid aurait dû refuser la relation parent-enfant en se positionnant en adulte, et invitant
Samira à se positionner de même.
Exemple1 : partir sans rien dire, et reparler de l’incident lorsque Samira est calmée. Exemple2 : « Je vais la
nettoyer. Laisse-moi un instant, je vais chercher un nettoyant spécifique » (laisse le temps à Samira de se
calmer, et l’oriente vers la solution plutôt que le blâme).
Dans ce second exemple, Rachid reconnaît ses tors, mais ne se confond pas en excuse. I l affirme (en adulte)
le droit à l’erreur et s’engage à réparer. Il refuse (sans rébellion) le cadre du blâme en l’ignorant volontairement.
Q : Comment vous appréciez la réaction de Samira ?
Le parent persécuteur s’acharne sur l’enfant rebelle qui n’a pas plié à ses reproches. La relation est rompue,
en témoigne le jugement absolu sur la personne* : « ça doit être bien crade chez toi».
* Jugement : avis subjectif, basé sur des opinions (pas de faits)
* Jugement absolu : hors de toute référence ou circonstance qui caractérise les faits. Exemple : il est mauvais
en sport (au lieu de « il a eu de mauvais résultats cette saison en tennis » : notion de temps et de territoire).
* Jugement absolu sur la personne : ne peut être évalué en entreprise que le travail qui est fourni et les attitudes
dans le cadre professionnel. Les avis sur la personne sont à proscrire.
Exemple : ne pas dire « tu n’es pas soigneux » ou « tu ne sais pas prendre soin des affaires qu’on te confie », mais
dire : « tu ne m’as pas rendu cet objet dans l’état dans lequel je te l’ai donné » ou « tu n’as pas été soigneux ce jour
sur tel objet ».
Q : Comment Rachid se défend-il face à l’acharnement de Samira ?
La relation est rompue et pour cause : un des facteurs de stress les plus importants (et les plus durables)
provient des jugements absolus (non relatifs à une circonstance) et sur la personne.
Outre l’humiliation subie (à elle seule fortement anxiogène), peut suivre une phase de dépression passagère
ou durable sur ses qualités (et défauts). Le manque de confiance en soi issu de ses agressions ancre un stress
diffus et permanent qui place le collaborateur en situation de faiblesse.
79
3- Causes et Conséquences du
stress
Outils pédagogiques : Etude de cas, présentation et discussions
Objectifs pédagogiques
√ Détecter les sources personnelles du stress : l’environnement, le mode et l’hygiène de vie, la vie
familiale et relationnelle, la mauvaise estime de soi
√ Identifier les sources professionnelles du stress : la surcharge du travail, les responsabilités, le mode
de management, les conflits, les changements, la routine, les décisions, la compétition, l’organisation
√ Connaître le processus du stress : la situation stressante, votre dialogue intérieur, vos réactions
physiologiques, vos émotions et vos comportements
√ Reconnaître les symptômes du stress, ses effets et ses conséquences
80
OUTIL 2 Présentation: capitaliser
Durée: 15 minutes
Matériel requis: - Présentation
Notes pour l’animateur:
Capitaliser les résultats des exercices et renforcer les acquis par la présentation du contenu de cette partie
dans le manuel
81
4- Savoir gérer son stress
Outils pédagogiques : Etude de cas, présentation et discussions, Auto-évaluation, Fiches pratiques
Objectifs pédagogiques
82
FICHE DE TRAVAIL Auto-évaluation: Gérer son stress
S/FICHE DE TRAVAIL 1: Qualité de vie
Quel est votre niveau de qualité de vie subjective ?
1 2 3 4 5 6 7
83
Vous pouvez vous-même évaluer vos réponses, les chiffres qui vous sont donnés comme points de
comparaison sont ceux d’une population européenne en bonne santé
Choissez une situation où vous ne trouvez pas de solution ou bien dont vous n’êtes pas content de la solution
trouvée.
Essayez de décrire le plus objectivement possible le problème (pas de jugement, pas d’explications
Solutions envisagées
• Dans la première colonne décrire les réponses envisagées jusqu’à présent
• Dans la deuxième colonne estimez l’efficacité (de 0 à 10) d’une telle réponse pour résoudre le problème
• Dans la troisième colonne estimez si vous vous sentez prêt à utiliser cette solution (oui = +, ambivalent = +,
non = -)
• Dans la quatrième colonne, classez ces réponses par ordre de priorité pour vous
84
Y a-t-il d’autres solutions envisageables ? En particulier n’ai-je pas oublié d’envisager la fuite ou le retrait ?
(par exemple : même si je suis un fonctionnaire nommé, je peux décider d’abandonner ma sécurité d’emploi
pour aller vers le secteur privé)
• Utilisez la même méthode
• Vérifiez que ces méthodes ne vous coincent pas définitivement et totalement après les avoir utilisées. Si c’est
le cas, classez-les en dernière priorité. (Inutile de se jeter par la fenêtre en cas d’incendie, mieux vaut attendre
les pompiers. Tuer son harceleur peut être une réponse radicale et très efficace, mais avec des conséquences
énormes)
Ma journée d’hier :
2- Reprendre la journée d’hier, activité par activité. Évaluer pour chaque activité le niveau de réussite
sur une échelle de 1 (complètement raté) à 10 (résultat très bon)
Votre évaluation
a. Faites la moyenne des activités et comparez le résultat avec votre estimation globale.
i. Si votre estimation globale est supérieure à la moyenne, tant mieux, c’est que vous avez tendance à positiver
ii. Si votre estimation globale est nettement inférieure à la moyenne, demandez-vous si vous n’attachez pas
trop d’importance à une des activités ratées
b. Pour les activités en dessous de 4 demandez-vous si vous coteriez aussi sévèrement un ou une personne
que vous aimez bien (collègue de travail, compagne, compagnon, membre de votre famille)
c. Attribuez les notes que vous accorderiez à cette personne
Les activités que vous jugez avoir ratées Votre évaluation Evaluation d’un autre que vous
85
Pour une des tâches les moins réussies, relativiser de manière REALISTE les conséquences
a. Utilisez l’analyse des distorsions cognitives (étape 3)
3- Pour les tâches réussies, avez-vous pensé réellement à toutes celles que vous avez réussies ou avez-
vous omis de noter les tâches que vous trouvez « normal » de réussir ? (par exemple avoir réussi le repas,
avoir été efficace pour faire ses courses ou le ménage)
a. Reprenez la journée d’hier et notez toutes les tâches réussies, y compris celles que vous trouvez normal de
réussir. Cotez-les de 1 à 10
86
Les tâches réussies dans ma journée d’hier Evaluation
7h
8h
9h
10h
11h
12h
13h
14h
15h
16h
17h
18h
19h
20h
21h
22h
23h
87
Respiration abdominale
1- Apprendre à prendre son pouls
Munissez-vous d’une montre avec trotteuse ou d’un chronomètre et mettez-le (la) devant vous
Pour prendre votre pouls utilisez l’index et le majeur d’une main et les appliquer sur le poignet de l’autre main
sur la face intérieure juste en dessous de la racine du pouce. Vous sentirez une cavité entre les tendons à peu
près à hauteur de l’endroit habituel du bracelet de votre montre.
Quand vous sentez bien votre pouls, suivez la trotteuse de votre montre ou le chronomètre et comptez le
nombre de pulsations que vous faites en 15 secondes. Au bout de 15 secondes, multipliez par 4 le résultat.
Vous aurez le nombre de pulsations à la minute. Au repos, calme et assis, elles sont généralement de l’ordre
de 60 à 80 à la minute. Chez les sportifs, elles sont souvent moins fréquentes.
2- Exercice d’hyperventilation
Faites maintenant pendant 5 à 10 secondes des inspirations et expirations rapides comme si vous étiez
essoufflé (respiration au petit chien)
4- Exercice d’hypoventilation
Quand vous avez repris votre souffle, pratiquez maintenant une respiration dite abdominale ou hypoventilation.
Pour ce faire, vous allez inspirer pas trop profondément 1 à 2 secondes, vous gardez l’air en comptant jusqu’à
deux et vous expirez profondément en chassant l’air par le bas, comme si vous vouliez chasser l’air par tous
les orteils et la plante des pieds. Pratiquez cet exercice 10 fois.
a) Chercher les lieux du corps paisibles (s’attarder sur les mains, les doigts, les pieds), augmenter la surface,
tenter de s’approcher du visage (ne jamais s’attarder maintenant sur les zones douloureuses ou noueuses,
retourner à la sensation où l’on se sent bien)
1) Les ancrages sont une manière d’associer une image, un son, un mot, un toucher à un état physiologique
obtenu par relaxation. Lorsque l’ancrage et l’état physiologique sont bien associés (ancrés), il suffit d’évoquer
celui-ci pour se retrouver très rapidement dans l’état escompté
88
2) Hypoventilation 10x
3) Relaxation rapide y compris du visage
4) Recherche des lieux paisibles
5) Recherche du type d’ancrage évoquant le mieux cette sensation (une image, un son, un mot, un toucher)
6) Sortir progressivement de l’état de relaxation en mâchonnant le visage, bougeant les doigts, les pieds et
pour finir en s’étirant
Relaxation rapide
89
o Accordez-vous le temps de détente qui vous plaît
• Vous allez maintenant ressortir progressivement de votre état de relaxation. N’allez pas trop vite.
o Bougez vos doigts et prenant conscience de ceux-ci.
o Mâchonnez votre bouche et frottez-vous le visage
o Ouvrez les yeux, regardez autour de vous
o Etirez-vous bien les bras, faites des mouvements d’étirement du dos, bougez la nuque en faisant des
mouvements de rotation
o Levez-vous seulement maintenant et faites quelques pas sur place en frappant bien sur le sol
4) Prendre son pouls
90
M o d u l e 4
L a G e s t i o n
D u T e m p s
91
I N T R O D U C T I O N A L A F O R M AT I O N
92
1- C’est quoi la Gestion du
Te m p s ?
93
2- Les symptômes classiques
d’une mauvaise gestion du temps
Outils pédagogiques : Etude de cas, Présentation et discussions
Objectifs pédagogiques
√ Découvrir les points forts et les points à améliorer de votre gestion du temps, de discerner leurs
effets sur l’efficacité personnelle et sur l’équilibre psychologique,
√ Identifier les gaspilleurs de temps qui compromettent votre efficacité et vous empêchent de vous
orienter vers la « notion du temps d’opportunité » pour réaliser la bonne action au bon moment et
au bon endroit,
94
Situation N°2:
Le jour suivant, les choses ne s'arrangent pas. Le manager de Samir l'interrompt pour lui parler de lecteurs de
compact dises. Samir n'arrive pas à mettre la main sur les informations qu'il avait promises à son collaborateur,
et il est toujours dans l'incertitude concernant sa responsabilité pour réaliser le projet avec le service des
Ressources Humaines.
Perte de temps: les visites à l'improviste
Perte de temps: le manque d'organisation
Perte de temps: la mauvaise définition des responsabilités ou de l'autorité
Dans la scène suivante, Samir s'attèle enfin à sa priorité n° 1: la lettre d'information. Mais il n'arrive pas à
avancer. Les images sont à refaire parce qu'il avait oublié qu'il fallait que l'on voie les nouveaux ordinateurs.
Perte de temps: le manque de planification Samir veut à tout prix écrire un article lui-même et revoir
l'ensemble des documents pour la lettre d'information.
Perte de temps: vouloir en faire trop
II se rend compte tout d'un coup qu'il a oublié de soumettre la veille un premier projet à l'impression.
Perte de temps: le manque de plans d'action précis et écrits
Perte de temps: la gestion de situations de crise
Perte de temps: le manque de planification
La secrétaire de Najib rappelle à Samir que son manager demande les informations avant vendredi, mais Samir
ne sait toujours pas comment s'y prendre avec le service des Ressources Humaines et son manager est en
réunion pour le restant de la journée.
Perte de temps: la mauvaise définition des responsabilités ou de l'autorité
Perte de temps: les informations en retard
Situation N°3: Gestion quotidienne de la paperasse
Samir débute sa journée comme à l'ordinaire, derrière un tas de papiers. Perte de temps: la paperasse et les
tâches administratives Perte de temps: le manque d'organisation / un bureau encombré
SOLUTION:
1. Soyez lucide face à cette caractéristique de la nature humaine de vouloir se sentir important. Envisagez
d'ajouter un panneau sur votre bureau disant:
"Un bureau encombré est le reflet d'un esprit encombré. Un bureau dégagé est le reflet d'une personne
efficace."
2. Maintenant, outre le panneau qui se trouve déjà sur votre bureau, ne tolérez rien d'autre que:
a) la liste de vos objectifs, bien en vue.
b) votre plan pour la journée avec le classement de vos priorités.
c) le projet sur lequel vous travaillez actuellement.
3. Lorsque c'est possible, traitez la paperasse en une seule fois.
95
3-La démarche de la gestion du
temps
Outils pédagogiques : Groupe de discussions, Présentation et discussions
Objectifs pédagogiques
√ Repositionner sa mission pour clarifier ses rôles et ses responsabilités dans l’organisation,
√ Définir les critères de priorités et les actions à entreprendre, décider ce qui est important, et ce
qui est secondaire,
√ Définir le nouveau schéma gestion temps en respectant son « style » et dissiper la confusion entre
temps professionnel et temps privé,
√ S’approprier les outils, les supports techniques d’organisation : diagnostic d’utilisation de son
temps, fiches-objectifs et plans d’action, matrice de priorités, guides de planification,
√ Développer les attitudes permettant d'instaurer un meilleur équilibre entre vos objectifs de
performance et vos ressources-temps pour déjouer les pièges du stress négatif.
√ Contenir efficacement l'invasion des « chronophages » provenant des imprévus, des situations de
crises, de la mauvaise utilisation du temps et réduire leurs effets négatifs,
96
4. La question suivant est donc: comment avez-vous passé vos dernières 168 heures?
Demandez- leur d'écrire tout ce dont ils peuvent se rappeler, en étant aussi précis que possible. Plutôt que
d'indiquer simplement "40 heures passées au travail", les ventiler avec autant de précis ion que possible.
Demandez- leur de faire de même pour le temps passé à la maison. (Accordez environ 8 minutes).
5. Revenez maintenant à la liste de vos objectifs. Comment la manière dont vous avez passé vos dernières 168
heures est-elle en rapport avec ce que vous avez choisi comme objectifs de priorité A.
Demandez- leur de regarder ce qu'ils ont écrit, puis de discuter des questions suivants avec une autre
personne. Ecrire les questions sur le paperboard:
?? Qu'avez-vous trouvé?
?? Qu'avez-vous fait, au cours des dernières 168 heures, pour faire avancer la réalisation de vos objectifs
personnels et professionnels? Y avez-vous pensé?
?? Souhaitez-vous effectuer des changements?
?? Comment jugez-vous la manière dont vous avez géré votre temps?
Voyez si les participants sont disposés à faire part au reste du groupe de ce qu'ils ont trouvé.
6. Retournez maintenant à votre liste d'objectifs. Choisissez un objectif de valeur A soit parmi vos objectifs
dans l'existence, soit parmi vos objectifs à six mois. Marquez l'objectif retenu en haut d'une feuille de papier.
Puis faites la liste des actions (petits pas) que vous pourriez accomplir pour réaliser cet objectif.
7. Encore une fois, établissez les priorités! Parmi les actions dont vous venez de faire la liste, sélectionnez les
cinq qui vous semblent prioritaires. Programmez- les dans votre agenda ou planning à des dates précises.
8. Après avoir dressé la liste de nos objectifs, établir des priorités.
Quelle méthode préconise-t- il à cette fin?
Le système ABC. Un A est d'une grande valeur à nos yeux; un B est d'une valeur moyenne; un C est de faible
valeur.
Exercice 2. Dressez quotidiennement une liste de tâches à accomplir
Demandez aux participants de se mettre debout, puis posez- leur les trois questions suivants. Dès qu'elles
répondent "non", elles doivent s'asseoir. Affichez les questions à l'aide d'un transparent. N'en révélez qu'une
à la fois. Mettez l'accent sur les mots soulignés.
1. Faites- vous des listes "A Faire" écrites? Oui Non
2. Indiquent-elles des priorités? Oui Non
3. Faites- vous une liste tous les jours? Oui Non
Exercice 3. Commencer par les As e t non par les Cs
Demandez aux participants de prendre une feuille de papier et de répondre aux questions suivantes.
1. Quelles sont les parties les plus "payantes" de notre travail?
2. Comment votre patron répondrait-il à la question 1?
3. Quelles sont les 4 ou 5 choses vitales que vous devez faire chaque jour (semaine) pour soutenir votre
motivation?
Discutez-en avec le groupe. Avez-vous éprouvé des difficultés pour répondre à ces questions? Si oui,
auxquelles et pourquoi? Pourquoi répondre à de telles questions pourrait-il être important?
97
4-Classement des activités et
planification de leur exécution
Outils pédagogiques : Groupe de discussions, Présentation et discussions
Objectifs pédagogiques
√ Savoir dimensionner les activités en termes de ressources et de durée et les fragmenter en une
série de petites tâches réalisables que l’on incorpore dans l’emploi du temps
√ Faire chaque jour une liste du travail à effectuer ;
√ Définir l’urgence et l’importance : ce sont les deux critères de base pour définir des priorités : les
tâches urgentes et importantes sont à réaliser d’abord ;
√ Ordonner la liste des activités en fonction des priorités définies. Ceci permettra de savoir dans
quel ordre on doit les planifier.
98
Exemple de la méthode de L’ici et maintenant :
b. Si non, avais-je de bonnes raisons pour ne pas le faire ? (Etais-je vraiment obligé d’interrompre
immédiatement ce que je faisais ?)
99
• Etape 2 : Fractionner
a. Ai-je prévu une pause dans mon activité, pour envisager la question ?
b. Si non, ai-je utilisé (ou aurais-je pu) utiliser des subterfuges ? Comme :
√ Des post-it
√ La formule « maintenant c’est maintenant, tantôt c’est tantôt, demain c’est demain »
• Etape 4 : Analyse du problème
a. Me suis-je posé la question du quand et du comment ?
b. Avais-je toutes les informations nécessaires? Si non, ai-je cherché à les avoir d’abord ?
d. Aurais-je eu avantage à avoir de l’aide ? Si oui, ai-je fait des démarches en ce sens ?
e. Etait-ce réaliste pour moi (mes capacités, mes compétences, le temps dont je disposais…)
100
5-Les outils de la gestion du
temps
Outils pédagogiques : Groupe de discussions, Présentation et discussions
Objectifs pédagogiques
√ Intégrer les principes de base de la gestion du temps tels qu’éviter les interruptions, déléguer
efficacement, éviter les frustrations, apprendre à vous concentrer sur l'essentiel.
√ Mettre en place d’un dispositif « anti-chronophages » pour gagner du temps au niveau du téléphone,
des réunions, des dérangements, des situations de crises, des imprévus, des mauvaises façons de
gérer son temps,
√ S’approprier les méthodes de gestion du temps, des techniques et des outils de gestion de temps
pour planifier utile et efficace au service de son organisation : agenda classique et électronique, plan de
journée, planification des actions prioritaires mensuelles et annuelles.
OUTIL 1 Groupes de discussion: Outils de gestion du temps
Durée : 60 minutes
Matériel requis :
- Une feuille blanche par groupe de 4 participants
- 1 ex de la fiche de « Outils de gestion du temps »
Notes pour l’animateur :
7. Répartir les participants par groupe de 4 personnes.
8. Demander aux participants de reprendre les présentations des groupes de discussion sur les pratiques de
gestion du temps présentées.
9. Demander aux groupes de planifier les activités selon la fiche de « Outils de gestion du temps »
10. Demander aux groupes de suivre l’exemple développé au début de la fiche
11. Après 15 minutes, demander à un représentant de chaque groupe de présenter les résultats.
12. Inviter les participants à réagir aux présentations des groupes et s’approprier en vue de pratiquer d’une
manière permanente et ordonnée les outils de gestion du temps et des activités les plus appropriés
101
Agenda : (suivre les consignes de l’exercice)
Bulles (quotidiennes ou hebdomadaires hors congés)
Identifiant du jour ?
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
102
b. Chaque partie de la journée est-elle identifiée ?
c. Quels sont mes SEPARATEURS ?
ii Mes mini-bulles ?
ii la semaine d’après
iii le mois
2- La technique de l’agenda
Quel est mon agenda pour demain ?
b) Intégrer les petites choses à faire (téléphoner à…, faire des virements, réserver quelque chose, lire mes
mails…)
i) Séparer dans la liste l’urgent du non urgent (qui peut être remis)
ii) Voir dans l’agenda quand on pourrait le faire
iii) Faire une flèche qui relie l’activité et le moment
103
i) Notez 1 ce qui ne peut pas (ou plus) être remis
ii) Notez 2 ce qui devrait être fait aujourd’hui
• Utilisez éventuellement des nuances (2, 3, 4, 5…) si vous le voulez pour différencier les priorités
iii) Laissez blanc ce qui pourrait être postposé
• Dans ce cas quand allez-vous le faire ?
iv) Hachurez les temps incompressibles comme les temps de déplacements qui précèdent ou suivent
une note 1 ou 2
104
20h30
21h
21h30
22h
22h30
23h
23h30
24h
• En général, n’avez-vous pas tendance à surestimer les conséquences négatives de vos « manquements »
?
• N’aviez-vous pas été trop exigeant avec vous-même (ou trop ambitieux) ?
c. Quels sont les moments où vous avez eu tendance à entreprendre plusieurs tâches à la fois ou penser à
plusieurs problèmes à la fois?
i Quand ?
3- Les bulles
Reprenez l’agenda d’hier, combien de temps avez-vous consacré à vos différentes bulles ? (Bulle
personnelle, bulle amoureuse, bulle familiale, bulle sociale). Hachurez les différents moments
105
Activité Bulle à moi > Bulle Bulle familiale Bulle sociale
15’ amoureuse
6h
6h30
7h
7h30
8h
8h30
9h
9h30
10h
10h30
11h
11h30
12h
12h30
13h
13h30
14h
14h30
15h
15h30
16h
16h30
17h
17h30
18h
18h30
19h
19h30
20h
20h30
21h
21h30
22h
22h30
23h
23h30
24h
• Avez-vous prévenu votre entourage que vous avez besoin d’une bulle et qu’ils la respectent ?
+ leur en avez-vous déjà parlé ?
106
+ Leur avez-vous dit qu’ils ne sont pas en cause dans votre indisponibilité ?
+ Leur avez-vous dit combien de temps vous voulez pour vous occuper de vous ? (par exemple jusqu’à la fin
du film à la TV) ?
107
MANUEL DE REFERENCE SUR
LE CONTENU DES MODULES
108
M odule 1 : COMMUNICATION POSITIVE
1 INTRODUCTION..................................................................................................................116
4.1.1 L’accueil....................................................................................................126
4.1.2 L’identification de la demande d’aide........................................................................126
4.1.3 Le traitement..............................................................................................127
4.2 LA SYNTHESE........................................................................................................128
109
4.2.3 Le contenu de la synthèse globale...............................................................128
1 INTRODUCTION....................................................................................................................133
3 DEFINITION DU CONFLIT.......................................................................................................133
5 PROCESSUS DU CONFLIT...................................................................................................134
8.9 LE MALENTENDU....................................................................................................138
110
9.1 STYLE « COMPETITION ».........................................................................................138
10.1 PRINCIPES...............................................................................................................139
11.2 L’ARBITRAGE............................................................................................................141
11.3 LA MEDIATION.........................................................................................................141
11.4 LA NEGOCIATION....................................................................................................141
1 INTRODUCTION....................................................................................................................148
111
2.3 LE PROCESSUS DU STRESS..................................................................................149
3 LA LUTTE ANTI-STRESS........................................................................................................156
1 INTRODUCTION...................................................................................................................171
112
4.2 J’EFFECTUE DES CHOIX :.......................................................................................172
4.3 JE PLANIFIE :.......................................................................................................................172
9 LES CROQUE-TEMPS...........................................................................................................180
1 INTRODUCTION...................................................................................................................182
113
114
Module 1 : COMMUNICATION POSITIVE
115
1 Introduction
La communication positive s’applique dans de multiples situations de la vie personnelle et professionnelle pour
prévenir et traiter des conflits, pour vendre ou acheter, négocier, enseigner, former, informer, faire faire, faire
adhérer quelqu’un qui s’oppose…
Elle peut devenir pour toutes les personnes d’une organisation une démarche opérationnelle pour mieux
travailler en équipe et obtenir des relations professionnelles plus harmonieuses en transformant les rapports
de force en rapport de coopération.
L’entretien mené par l’écoutant(e) avec une personne victime de violence est une occasion extraordinaire
d’appliquer la communication positive et d’en faire la clé de voûte d’un plan de résolution du problème et ses
effets, de restauration de l’estime de soi et de réintégration psychique et sociale de la victime.
116
3. Le niveau enfant, on va recevoir en retour soit une réponse enfant : « Youpie » Réponse « Oh oui, c’est bon ça » ;
soit une réponse parent : « Allô Maman bobo » Réponse « Qu’est-ce que t’as mon petit »
Ou « Excusez-moi» Réponse : « C’est bon pour une fois ! ».
Quand les transactions se déroulent correctement elles doivent se conclure par : « Je suis OK, vous êtes OK. »
Mais elles peuvent mal se dérouler accidentellement ou parce qu’on répète un scénario, dans ce cas elles peuvent
se terminer par :
• « Je suis OK, vous n’êtes pas OK. »
• « Je ne suis pas OK, vous êtes OK. »
• « Je ne suis pas OK, vous n’êtes pas OK. »
C’est ce qu’on appelle « rentrer dans ses caves ».
117
tous les éléments spatiaux qui influencent la relation : le lieu, les territoires, les tribus, les zones d’interaction.
Le lieu de rencontre est beaucoup plus important qu’il n’y paraît.
Rechercher l’harmonie : Si vous en avez la possibilité, choisissez donc votre positionnement en fonction de votre
objectif. Votre type de relation en dépendra. Il n’est bien entendu pas toujours possible ni même souhaitable
d’avoir une activité commune mais pour négocier, échanger, participer avec une chance de succès, il faut être
deux à le vouloir. Cela nous amène à cette notion d’empathie souvent mal définie. Faire de l’empathie, ce n’est
pas prendre la place de l’autre, c’est essayer de voir son point de vue. Encore faut-il que votre interlocuteur
fasse de même. Avec de telles dispositions, on peut parvenir à jouer « gagnant-gagnant ».
118
Ces trois attitudes, dites d’influence, indiquent une non reconnaissance de l’autre, on lui vole en quelque
sorte, le moteur de son action, la liberté de sa pensée et la spontanéité de son ressenti.
- Attitude d’enquête : Intervention qui vise à obtenir des données supplémentaires, à vérifier ou à approfondir
la discussion. L’interviewer amène son vis-à-vis à examiner de plus près tel ou tel aspect du problème. Je
réponds en posant des questions, sans avoir précisé pourquoi je pose ces questions, je cherche immédiatement
un complément d’information.
JE DEMANDE A L’AUTRE DES INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES.
J’influence plus ou moins l’autre, suivant que les questions s’harmonisent plus ou moins au vécu de l’autre. Je
risque de tirer l’entretien vers ce qui me paraît important comme si je l’accusais de vouloir perdre du temps et
de ne pas dire l’essentiel.
Exemple : « Depuis combien de temps vous agresse-t-il ? » « Comment réagissent vos enfants, à ce moment là ? »
J’apparais comme quelqu’un qui s’intéresse au problème du client. Cependant mal posées, ces questions
peuvent donner l’impression d’un interrogatoire. Je risque de passer à côté de ce qui est important pour le
client.
Cette attitude est dite de semi- influence, parce qu’elle peut peser sur la liberté de l’autre ou, au contraire,
se rapprocher fortement de l’attitude de compréhension.
- Attitude de solution/décision :
Je réponds en proposant immédiatement une solution, je réagis par l’action en poussant à l’action. Je vois
tout de suite ce que je ferais si j’étais à sa place sans attendre d’en savoir davantage. Inconsciemment, je me
débarrasse du client et de ses plaintes.
JE DIS A L’AUTRE CE QU’IL FAUT FAIRE
Phase types : « moi, à votre place, je… » ; « il n’y a qu’à… » ; « Vous devriez quitter votre mari », « Vous devriez
porter plainte ». Je pense et il ou elle exécute.
J’apparais comme quelqu’un qui a des solutions, je me substitue à l’interlocuteur. Soit celui-ci accepte la
solution, mais la suivra-t- il ?, soit il répond « oui mais… », ce qui signifie qu’il y a des problèmes que je n’ai
pas pris en compte.
Cette attitude peut aller de l’influence la plus légère (conseil, suggestion) à l’influence la plus pesante (menace,
chantage).
Attitude de compréhension : Intervention qui exprime une compréhension de l’intérieur, une saisie du ton
affectif, personnel de la communication, qui révèle le souci de l’interviewer de se pénétrer de la signification
vécue. Mes réponses reflètent l’effort que je fais pour comprendre et m’introduire directement dans le problème
tel qu’il est vécu par mon interlocuteur. Je cherche d’abord à vérifier si j’ai bien compris. En général, cette
attitude relance mon interlocuteur, puisqu’il a la preuve que j’écoute sans préjugés.
Phrases types : «si je comprends bien (+reformulation) » « vous me dites que…, c’est bien ça ? » « Puis-je redire
ce que j’ai compris… ? »
Cette attitude se décompose en trois phases :
1) L’écoute : disponibilité, façon d’entendre le message, réceptivité.
2) L’empathie : le partage du sentiment exprimé par l’autre.
3) La reformulation : manifestation en retour de l’attitude de compréhension (qui permet à l’autre de se
clarifier comme en face d’un miroir).
Exemple : Je me sens incapable de réagir, je ne sais pas quoi faire devant tant d’agressivité ». « Je comprends
que vous vous sentez impuissante face à ce comportement ».
Cette réponse traduit une attitude compréhensive, parce qu’elle comporte l’écoute, l’empathie (se mettre dans
la peau de l’autre et la reformulation).
J’apparais comme quelqu’un qui veut comprendre, qui écoute. Cela renforce la confiance de l’interlocuteur en
moi. Il perçoit plus clairement ses problèmes et est poussé à les résoudre lui même. Si je fais trop durer cette
attitude, il peut croire que je me dérobe.
119
3 Implications dans le métier d’écoute
Aujourd’hui, la relation d’aide, appelée autrement « counseling », désigne un ensemble de pratiques très
diversifiées, au sein de multiples champs d’application (santé mentale, counseling pratiqué dans les institutions
scolaires et universitaires, vie familiale et conjugale, orientation professionnelle, santé de la reproduction,
assistance aux femmes victimes de violence etc). Il couvre une gamme de services d’accompagnement ou de
soutien aux personnes confrontées à une situation difficile.
120
3. L’orientation et le conseil ;
4. L’assistance et l’accompagnement ;
5. Pour finir, la prise en charge partielle ou totale de la victime.
Or, quelques soient les missions proposées, l’identification du besoin passe inévitablement par le processus
d’écoute. Effectivement, l’écoute et le premier « contact » entre la victime et le professionnel auquel elle
s’adresse.
L’écoute attentive et active se distingue de l’écoute passive, par le fait que la personne –victime – est
« encouragée, dirigée » par l’écoutant dans son travail de restitution de l’information. Nous entendons par
là une approche interactive, intuitive basée sur une méthodologie et des techniques qui s’utilisent lorsque
l’écoutant pose des questions pour démontrer qu’il écoute attentivement la personne. En « s’ouvrant par
l’écoute » à la victime, il encourage cette dernière à restituer l’information afin d’adapter sa réponse.
121
ne doit servir que dans un but d’aide, ou dans un but de plaidoyer auprès des instances concernées, en se
tenant de respecter l’anonymat des victimes. Dans les discussions en équipes ou lors de la transmission de
dossiers entre services ou conseillères, la plus grande discrétion est observée. Le plus souvent des résumés
de cas suffisent.
- La compétence : A celle qui vient nous consulter nous promettons tacitement une aide et une compétence
professionnelle. Nous ne donnons pas de conseils fortuitement, selon l’inspiration du moment. Notre guidance
n’est ni impulsive, ni pressée.
- L’obligation d’apporter aide à une personne en danger en intervenant par signalement aux autorités ou au
moins par une assistance directe.
122
√ L’immédiateté : permet d’explorer ses sentiments, soulage les tensions ;
√ La confrontation : rassembler et mettre en avant des contenus ou comportements contradictoires pour
comparer et examiner (elle s’adresse à un comportement et ses conséquences et non à une personne).
123
point de vue ou à pousser les choses plus loin pour que l’interlocutrice soit d’accord avec le point de vue de
l’écoutant(e) et encore moins d’interpréter, ce qui nuit au recueil de l’information par subjectivité de l’écoute.
Les victimes veulent être entendus, comprises, appréciés et reconnues après le traumatisme vécu. De
même, elles cherchent instinctivement à être « appréciées », aussi l’écoutant doit se démarquer pour
recevoir, évaluer et optimiser la réponse qu’il doit rendre.
Phase d. Résumé des propos recueillis
• Définition : le résumé ressemble beaucoup à une « paraphrase », mais il comporte la reformulation de la
globalité de la conversation et, dans certains cas, également celle des conversations précédentes dans le cas
des suivis de victime. En outre, il clarifie certains points si l’information est répercutée différemment ou qu’elle
est difficilement transmise par trop d’émotivité de la part de la victime.
L’intérêt de cette dernière étape est la mise en place réactive et directe des mécanismes « d’après écoute »
concernant la prise en charge partielle ou totale des femmes victimes.
Le résumé Rassembler tous les éléments du message pour identifier, structurer et clarifier,
synthétiser des contenus
Confirmation du message reçu : base de la communication orale entre émetteur
Le feed-back constructif et récepteur dans laquelle l’impact du message peut être vérifié
124
Ici, pour un besoin d’illustration, on note quelques astuces ou techniques qui vous permettront de mieux
adapter votre style et votre posture à une communication plus efficace. Pour cela, vous allez vous retrouver
avec ce que vous avez toujours tendance à faire et ce que vous devrez faire pour mieux communiquer.
√ Expliquer, donner les raisons √ M’ouvrir, m’interroger sur mes peurs, mes résistances,
mes à priori
√ Rester soi
√ Fusionner √ Apposition
√ Opposition dans le refus de l’autre, de ce qu’il dit √ M’affirmer, donner ma position
125
4 Applications dans le processus de déroulement de l’entretien/la consultation
La consultation dans une relation d’aide comporte différentes étapes, qui se traduisent par un seul ou plusieurs
entretiens.
Dans la pratique sociale, un entretien se déroule habituellement comme ceci : le conseiller écoute ce que la
personne est venue pour lui dire, l’aide à s’exprimer si besoin est, puis il échange avec elle selon les principes
et les techniques que nous venons de faire passer. Cette approche méthodique de l’aide qui commence avec
le relevé des faits concernant le problème décrit et leur étude et qui continue avec la formulation de la nature
du problème, se termine avec le choix d’un traitement. Ces trois moments de l’écoute, qui s’interpénètrent
et se chevauchent constamment dans la pratique, mais que nous distinguons pour exposer rationnellement
le processus, font appel à un savoir-être de l’aidant (moi discipliné), à un savoir tout court (connaissance du
comportement humain), et à un savoir-faire (direction de l’entretien). Grâce à ses atouts, l’aidant offre à la
personne qui consulte un véritable service d’aide et pas seulement un secours ponctuel.
4.1 L’entretien
Le déroulement de l’entretien est un processus, qui est décomposé en trois moments :
4.1.1 L’accueil
Au cours de cette étape, le conseiller souhaite la bienvenue, se présente à lui, l’appelle par son nom, l’encourage
à coopérer, lui explique l’offre de services, le rassure et l’assure de la confidentialité absolue de l’entretien.
126
d’estimer le capital de forces dont elle dispose encore et de faire un pronostic sur son attitude à utiliser l’aide
et le traitement proposé.
4.1.3 Le traitement
A cette étape, l’écoutant(e) est invitée à fournir à son interlocutrice, des propositions de solution à sa situation.
Sachant qu’il est rare qu’un problème ne possède qu’une solution, il convient de lui présenter les différentes
manières d’envisager plusieurs réponses à son problème, afin de lui permettre de prendre une décision
en connaissance de cause. L’attitude à adopter par la conseiller est une attitude non-directive, pour éviter
d’influencer le choix de l’aidée qui peut s’avérer plus tard contre-indiqué.
-L’écoutant(e) expose à l’aidée avec clarté et précision quels services elle peut attendre du centre d’écoute
auquel elle s’est adressée. La personne ignore, en effet, les méthodes de travail utilisées, comme lui échappe le
rôle d’un centre d’écoute pour femmes victimes de violence. Ce sont justement ces inconnus qui l’insécurisent.
N’est-elle pas en droit de craindre que l’on exige quelque chose en contrepartie du travail que l’on va lui rendre
? Pour la personne qui consulte, notre éthique, notre désir d’aider ne sont pas évidents. C’est la raison pour
laquelle nous devons lui dire clairement ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire pour elle. En reliant ainsi
sa demande aux possibilités de notre service, nous la rassurons et lui donnons le sentiment d’avoir compris
ce qu’elle est venue demander.
-L’écoutant(e) apporte à l’aidée les clarifications dont elle a besoin pour résoudre son problème.
Il faut rappeler que pour le professionnel de l’écoute, la situation d’aide est considérée comme une opportunité
offerte à la victime de retrouver une certaine autonomie de fonctionnement lui permettant de prendre ses
propres décisions. Devant un cas de violence caractérisée, nous ne disons pas simplement « Que puis-je faire
pour cette femme ? Quelles ressources puis-je mobiliser pour l’aider ? ». Nous nous interrogeons plutôt ou
aussi sur ce que cette femme serait capable de faire par elle- même, si nous l’aidons à mobiliser les forces
dont elles disposent.
L’entretien axé sur la demande durant ses diverses phases se termine avec la satisfaction de la demande. Il
est toutefois des demandes qui nécessitent la conduite de plusieurs entretiens, notamment dans les cas de
violence et de traumatismes très lourds.
Un entretien d’accueil ou un premier entretien se termine de l’une des trois manières suivantes:
-Un service pratique et un renseignement est donné. Le cas est classé.
-Le cas est pris en charge pour une aide à plus long terme et un nouveau rendez-vous est fixé.
-Le cas est renvoyé sur un autre service. Si la personne est capable de régler ses affaires, il suffit de prendre
pour elle un rendez-vous ou de lui indiquer seulement l’adresse du service auquel elle doit se rendre. Si la
personne est perturbée, il faut dans certains cas l’accompagner dans toute sa démarche.
La solution ou l’amélioration obtenue grâce aux entretiens peut s’avérer plus ou moins durable.
Dans le cas d’une rechute ou d’un échec, il ne faut blâmer personne, ni la personne qui consulte, ni l’aidant. Il
faut traiter la rechute sociale ou psychologique comme une rechute médicale et aider à nouveau, moyennant
quelques ajustements.
Remarques : La prise en compte des données techniques et éthiques de l’entretien ne doit en aucun cas
occulter d’autres éléments avec lesquels ils ont des liens. Il s’agit des conditions matérielles de l’écoute.
En effet, cette dernière se met en place en un temps et dans un lieu dont l’impact, tant sur l’écoutée que
sur l’écoutant(e), dépasse l’influence que peuvent avoir les seuls éléments perceptifs du cadre. L’espace
est une donnée essentielle de l’écoute. En avoir conscience constitue une donnée essentielle de l’écoute. Et
ce, d’autant plus que ces facteurs contribuent à développer une mise en scène, qui influe sur le processus
relationnel lui-même.
127
4.2 La synthèse
128
4.2.3 Le contenu de la synthèse globale
Pour bien comprendre ce que doit être une synthèse, il faut avoir à l’esprit que le document réalisé doit être
non seulement valable pour soi-même, c’est-à-dire constituer un instrument de travail efficace immédiatement,
mais encore pour les autres. Il doit être un outil sur la base duquel un collègue peut se forger une représentation
la plus objective possible de l’échange et du travail en cours. C’est pourquoi celui-ci doit être lisible. Le style
est simple, clair et la forme concise.
D’une manière générale, une synthèse globale de l’écoute contient au strict minimum:
-Des précisions sur les aspects psychologiques et sociaux du cas ;
-Un diagnostic et une évaluation du cas ;
-Les détails du traitement ;
-Des comptes-rendus successifs sur l’aide apportée,
-La réaction au traitement.
Trois types d’éléments doivent y figurer: des indications se rapportant à l’écoutant et à la personne écoutée,
des informations concernant le travail d’écoute lui- même et, enfin, des données visant le dépassement de
l’écoute individuelle. Les catégories retenues peuvent néanmoins varier.
Des obligations légales relatives au secret entourant l’identification de l’usager conduisent, dans certains lieux
ou dans certaines situations, à faire disparaître des informations permettant son identification à la lecture du
travail de synthèse.
a) Les informations se rapportant à l’écoutant(e) et à la personne écoutée
En ce qui concerne l’écoutant(e), doivent figurer son nom, sa fonction et son lieu d’exercice, en sus de la
datation et autre éléments de forme.
Pour ce qui est de l’écoutée, on retiendra son état civil complet incluant son nom, son adresse, son numéro
de téléphone, sa situation de famille et un résumé de sa situation économique et sociale, psychologique
et psychosociale. Ces deux dernières catégories ont l’avantage de pouvoir relater des particularités
psychologiques et d’informer éventuellement le lecteur sur le rapport du sujet à sa situation.
b) Les informations relatives aux entretiens
Les informations relatives au contenu de la ou des rencontre(s) sont à détailler en une série de catégories, dont
certaines sont naturellement des reprises des synthèses d’étape de l’entretien.
-La primo-demande : cette dernière (téléphonique ou énoncée en début d’entretien par l’usager ou son
représentant) doit être indiquée, car son caractère secondaire n’efface pas le fait qu’elle puisse correspondre
à un problème social réel et traitable ;
-La demande : la demande isolée à l’issue de l’écoute doit être résumée. En cas d’unité avec la primo-
demande, il convient de préciser simplement qu’elle est conforme ;
-Le problème : le problème réel de l’usager doit être clairement isolé et argumenté ;
-Les particularités : il s’agit ici d’indiquer les difficultés rencontrées au cours de l’entretien, qu’elles soient de
nature communicationnelle, comportementale (violence, passivité, agitation) ou encore psychologique ;
-Le traitement : l’objectif est ici d’informer le lecteur sur la manière dont le problème isolé a été appréhendé ;
-Les propositions : sachant qu’il est rare qu’un problème ne possède qu’une solution, il convient de consigner
quelles ont été les manières d’envisager plusieurs réponses au problème ;
-Les solutions : en relation avec la section précédente, l’information à donner concerne désormais le mode et
la forme du travail ayant été réellement retenus ;
-Les conclusions : il s’agit de préciser quelle fut l’issue du travail en la datant ;
-Les causes de l’échec : en cas d’échec, les facteurs qui l’occasionnèrent doivent être relevés. Etaient- ils à
imputer à la technique (et pourquoi), à la situation de l’usager, à l’environnement, etc ?
Remarque : chacune de ses catégories est à renseigner en trois ou quatre lignes. On s’attachera une attention
particulière aux catégories « Demande », « Problème » et « Traitement ».
129
c) Les informations dépassant la rencontre
Elles feront l’objet d’une rubrique « remarques ». Dans cette catégorie, des éléments, considérés comme
des causes exogènes à la situation d’entretien sont à identifier. Il s’agit de repérer un problème, qui à un
moment ou un autre, a eu un impact sur le traitement du cas, qui lui ait été ou pas directement lié. Cela peut
prendre la forme d’un incident, comme un problème d’environnement géographique (ex : la non disponibilité
ou l’inadaptation d’un lieu d’hébergement à la personne victime de violence) structurel (ex : repérage des
effets sociaux d’un sous-équipement en termes d’hébergement des victimes) ou encore d’ordre juridique (ex :
repérage de faiblesses dans le dispositif législatif existant, etc).
Remarques : Pour toutes ces informations ou catégories, la question qui se pose est de savoir si leur rédaction
doit être directement réalisée au cours de l’entretien. La réponse est strictement négative. En effet, ce serait
vicier la fonction de la synthèse que d’opérer ainsi. Ne demeure pas moins le fait de savoir si les entretiens
doivent être réalisés avec ou sans prises de notes. Il est clair que le modèle idéal est un entretien sans prise
de notes, pour lequel le recours au crayon ou à l’ordinateur est effectué en l’absence de l’écoutée. Cependant,
c’est relativement difficile à réaliser au vu de la quantité d’information apportée. Pour cette raison, il est de bon
ton de prendre quelques notes au cours de la rencontre, en ne retenant que les termes clefs du propos et les
informations souvent difficilement restituables par le biais de la mémoire (adresse, patronyme, etc..).
A titre indicatif, l’expérience montre qu’un entretien de 45mn suivi, soit immédiatement, soit quelques heures
plus tard, d’un temps de synthèse ou de prise de notes se satisfait largement en cours d’écoute d’un relevé
de 25 à 45 mots clefs traitant du contenu, comme du contenant (ex : remarques personnelles sur l’entretien).
Une parenthèse s’impose. Il est souhaitable que les centres d’écoute, standardisent leurs dossiers, de telle
façon que les mêmes renseignements s’y trouvent disposés de la même manière. Ceci faciliterait l’utilisation
des dossiers à des fins d’études et de recherche.
Ces dossiers, contiennent en effet des mines de renseignements, mais restent la plupart du temps inexploitables.
Pour mieux appréhender le phénomène de la violence basée sur le genre, il conviendrait de rédiger les dossiers
de manière qu’ils puissent être utilisés.
130
Note de synthèse globale
Nom de l’écoutante : Date :
Titre :
Fonction :
Lieu d’exercice :
Adresse d’exercice :
Objet : Ecoute de Madame
Etat civil de Madame :
Nom :
Nom marital :
Date et lieu de naissance :
Références administratives (utilisées par l’institution) :
Adresse :
Numéro de téléphone :
Situation de famille :
Situation sociale
Situation économique et sociale :
Situation psychologique et psychosociale :
Contenu des entretiens
Primo-demande :
Demande :
Problème :
Particularités :
Traitement :
Propositions :
Evolution :
Solutions :
Conclusions :
Causes de l’échec :
Remarques et recommandations
Remarques :
Recommandations :
Dates et durées des rencontres
Date Durée Annexée(s)
Rencontre 1
Rencontre 2
Rencontre 3
Rencontre 4
Etc.
Documents et références de travail
Listés :
Annexés
131
Module 2 : GESTION DES CONFLITS
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1 Introduction
Ce module vous permet d’acquérir des méthodes et des techniques pour gérer les conflits qui peuvent naître
de divergences de vue ou d’opinion. Il vous permet en plus, de mieux vous connaître pour détecter et gérer les
émotions, bien souvent à l’origine des interactions relationnelles dégradées.
√ Comment identifier et traiter les signaux avant-coureurs des conflits latents ?
√ Comment analyser les différents conflits au niveau individuel, collectif et organisationnels ?
√ Comment définir son périmètre d’action et de pouvoir pour optimiser la gestion conflit ?
√ Quelles ressources internes mobiliser pour réguler et gérer une situation conflictuelle ?
√ Quel mode d’intervention et de comportement adopter pour résoudre tout type de conflit ?
Dans ce module, vous trouverez les réponses méthodologiques efficaces à toutes ces questions. Vous saurez
comment interpréter vos propres réactions et découvrir votre propre mode de communication en situation de
la gestion des conflits.
La gestion de conflit couvre un large éventail de sujets, qui va des conflits interpersonnels aux conflits internes
d’une organisation, en passant par les conflits qui concernent les domaines de la gestion. Nous exposons donc
les types possibles de gestion de conflit, ses principales caractéristiques et les outils sur la façon de les gérer.
Certains de ces outils sont les mêmes que ceux des techniques de négociation, puisque les négociations sont
une des façons de résoudre des conflits.
3 Définition du conflit
George A. Kohlrieser, Ph. D., Dayton, Ohio, définissent Le conflit comme étant une différence entre deux ou
davantage de personnes se caractérisant par des tensions, des émotions, des désaccords et des polarisations.
Deux autres acceptions existent:
√ La première vient du latin « conflictus » qui signifie choc: c’est la lutte, le combat, la guerre, le terrorisme…
ce choc inflige des pertes aux deux adversaires ;
√ La deuxième signifie la rencontre de sentiments ou d’intérêts qui s’opposent: querelles, désaccords, la
lutte de pouvoir…si cette opposition d’intérêt n’est pas traitée elle peut entraîner un conflit ouvert.
133
entre les personnes impliquées dans le conflit ;
√ Un objectif est aussi de créer et de maintenir des liens positifs.
5 Processus du conflit
Selon les situations et les effets générateurs qui dépendent de facteurs environnementaux et intrinsèques aux
intervenants dans le conflit, celui-ci prend deux chemins :
√ Le chemin de la protection : la personne préfère ne pas prendre ses responsabilités et tend à la résignation
et l’indifférence. Elle n’a pas la prédisposition à reconnaître le conflit et y trouver une issue ;
√ Le chemin de la croissance : la personne assume ses responsabilités et se met dans une posture de se
connaître et connaître l’autre. Le conflit ici est un facteur de construction et de réussite.
Les comportements individuels qui varient selon ces chemins ont des conséquences sur la personne et sur
également les chances de régler les conflits et les prévenir dans le futur. La performance individuelle et encore
plus organisationnelle s’en trouvent très dépendantes.
ÉVITER de prendre ses propres responsabilités concernant les ASSUMER sa propre responsabilité concernant les sentiments, le
sentiments, le comportement et les conséquences comportements et les conséquences
L’ANALYSE DU CONFLIT
CONSÉQUENCES NÉGATIVES
Moyen d’analyse (état d’esprit) Domaines à explorer
Ouverte à être blessé ou Admettre que l’autre • Enfance
touché par l’autre. à ses propres raison
• Luttes pour le pouvoir • Peurs
pour ses propres
• Douleurs Prêt à ressentir une sentiments et son • Crainte
douleur ou une crainte propre comportement
• Éloignement • Protections
transitoire en apprenant
• Manque de plaisir et de joie la vérité sur moi-meme • Conséquences
• Disputes et sur l’autre. • Valeurs
• Ennui • Attentes
• Vie sans intérêt de manque d’amour(ne • Responsabilité
pas aimer,ne pas être aimé)
RELATION GRANDISSANTE
• Résolution des conflits
• Libération personnelle
• Croissance personnelle
• Croissance de la relation
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6 Les sources du conflit
135
6.3 Les facteurs déclenchant de l’agressivité
Territoire : se réfère au besoin de frontières, autant physiques que psychosociales.
Communication : implique la possibilité d’échanges significatifs.
Estime de soi : se réfère au besoin de se sentir respecté dans sa réalité.
Sécurité : signifie se sentir protégé contre les dangers potentiels.
Autonomie : désigne la possibilité de choisir.
Rythme : marque le besoin de ne pas être bousculé dans le temps.
Identité : signifie le besoin d’être reconnu comme une personne unique.
Confort : implique la libération des souffrances physiques ou psychiques.
Compréhension : se réfère à l’importance de ressentir les effets de l’empathie.
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8 Les différents types de conflits
Les conflits peuvent être qualifiés de nombreuses manières suivant les acteurs en présence (leur nombre, leur
âge, leur position hiérarchique…), le sujet du conflit (avantage, pouvoir…), l’évolution du conflit (déclaré, latent,
refoulé)…
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8.8 Le conflit déclaré / le conflit latent ou larve / le conflit refoulé
Le conflit déclaré est mis à jour par les protagonistes qui le souhaitent même parfois clairement par intérêt.
Le conflit latent ou larvé est un conflit « étouffé » pour des raisons multiples (peur du regard des autres, peur
du conflit déclaré, peur de ne pas être à la hauteur…) et se traduit de différentes façons (non-dits pesants,
absentéisme, stress, retard dans les délais, nonqualité…)
Le conflit refoulé est un ancien conflit qui n’a pas trouvé de solution définitivement acceptable pour l’une ou
l’autre des deux antagonistes et qui risque donc à tout moment de devenir un conflit déclaré.
8.9 Le malentendu
C’est le plus fréquent des conflits et, heureusement, le plus facile à résoudre. Il résulte toujours d’une erreur
d’interprétation.
Il est important de noter que le malentendu n’est pas nécessairement réciproque (contrairement aux autres types
de conflits). Il arrive souvent qu’une personne se retrouve ainsi en conflit à l’insu de l’autre car l’interprétation
ne correspond pas à la signification que celle-ci donnait à son action.
Il arrive aussi très souvent que le conflit soit réciproque. C’est le cas lorsque les réactions de la première
personne à l’attaque qu’elle croit avoir subi provoquent à leur tour des réponses défensives chez l’autre (qui
croit alors subir une agression gratuite).
Le malentendu trouve toujours sa source dans une incompréhension. La personne interprète l’action de son
interlocuteur à travers ses propres craintes. Autrement dit, elle attribue à l’autre des reproches qu’elle se fait
déjà, qu’elle croit mériter ou qu’elle craint de subir même si elle ne les croit pas justifiés. Son interprétation est
l’expression de sa vulnérabilité.
Dans le malentendu, c’est le fait de ne pas connaître le point de vue de l’autre qui nous permet d’attribuer
des significations erronées à son comportement. En l’absence d’information claire, nous inventons les détails
qui nous manquent : nous imaginons le pire, précisément ce que nous craignons le plus ou ce que nous nous
reprochons déjà.
138
9.3 Style « compromis »
L’objectif est de trouver une solution acceptée mutuellement qui puisse satisfaire les deux parties.
Ce style est entre le style « compétitif » et « accommodant ».
On envisage le problème contrairement au style « évitement » mais on n’explore pas les solutions possibles
comme c’est le cas du style « collaborant ». On décide de partager les différences, de faire des concessions
réciproques, de trouver rapidement une position du juste milieu.
Utilité du style « compromis »
1. Quand les buts sont relativement peu importants.
2. Quand les parties ont un pouvoir égal et des buts totalement différents.
3. Pour trouver une solution d’urgence.
10.1 Principes
√ Ne jamais penser que les autres sont à priori de mauvaise foi, mais admettre qu’ils ont une vue différente
de la nôtre et que nous devons d’abord essayer de comprendre pourquoi ;
√ Savoir tout écouter et « faire vider les sacs » sans porter de jugement ;
√ Informer et ne jamais tromper ;
√ Mettre les cartes sur la table, toujours dans la perspective d’interdépendance ;
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√ Adopter les attitudes de Porter adéquates, en étant prudent sur les attitudes d’influences, ce qui ne veut
pas dire ne jamais les utiliser.
140
11 Les modalités de gestion des conflits
Il existe différentes méthodes de résolutions de conflits. Le choix doit être effectué en fonction de l’importance
du conflit et de la volonté de résolution des acteurs.
11.2 L’arbitrage
Par rapport au recours hiérarchique, l’arbitrage implique les parties en leur demandant de choisir chacune
un arbitre qui, généralement, désignera lui-même un troisième arbitre. Dans ce cas, les parties se trouvent
impliquées dans la résolution du problème et le conflit peut trouver une fin apaisée sans rebondissement.
Néanmoins, cette solution nécessite que le conflit ne soit pas trop avancé car les parties doivent donner leur
consentement, ce qui est en soi un premier pas vers la « réconciliation ».
11.3 La médiation
Par rapport à l’arbitrage, l’intervenant extérieur désigné par les deux parties est unique, ce qui nécessite une
véritable volonté de négociation dès le départ.
Dans ce cas, le médiateur n’est qu’un « relais » qui facilite la discussion, guide la conversation ou la provoque.
Le médiateur ou le gestionnaire missionné dans un conflit aura pour principale tâche d’assister les parties
pour résoudre leur conflit, et non d’essayer de le résoudre pour elles. L’idée est de rétablir des moyens
de communiquer entre les parties, si la communication n’existe plus entre elles ou de les épauler vers une
discussion constructive du problème de manière positive et en vue d’obtenir une solution. Les accusations
doivent être évitées, d’où l’obligation dans les cadres de violences d’une réparation antérieure à la médiation
et d’un climat de déculpabilisation pour sonder les réels besoins de chaque partie.
Par contre, le professionnel doit impérativement définir sa démarche de travail et la présenter explicitement
au parties (timing, rencontre individuelle ou en groupe, choix des outils et méthodes de travail) afin d’obtenir
une légitimité, surtout dans la mise en œuvre pratique. Enfin, pour terminer, un aspect important du rôle de
médiateur est de laisser les parties trouver leurs propres solutions adaptées sans imposer des choix formatés
afin de garantir l’équité des parties dans la gestion du conflit qui les anime. Si elles trouvent leurs propres
solutions plutôt que vous ne les imposiez, il est plus probable qu’elles s’accordent, et qu’elles pensent que la
solution est juste.
La pratique en médiation, comme mode alternatif de gestion des conflits démontre que dans la majorité des
cas, les antagonistes aboutissent à un accord. Cependant, en cas d’échec, les parties auront pu durant la
médiation améliorer la qualité de leur échange d’où la possibilité que survienne un accord ultérieur après
réflexion. Sinon, le litige est soumis à la procédure judicaire mais reste plus limité.
11.4 La négociation
Pour l’organisme et les professionnels d’écoute, le processus de négociation est conduit dans ces trois
dimensions :
- Négociation interne et managériale au sein de l’équipe de professionnels,
- Négociation avec la personne violentée,
- et négociation encadrée et supervisée par le professionnel du centre entre la personne violentée, l’agresseur
et les instances qui ont la compétence d’intervenir pour régler ou mettre terme au conflit
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Les types de négociation et le processus abordés dans cette partie sont valables dans les différentes situations,
à la diversité des intervenants et de la nature des conflits en question.
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11.4.3 Les étapes de la négociation
1. Créer le lien ;
2. Séparer la personne du problème ;
3. Identifier ses propres besoins et désirs ;
4. Identifier besoins et désirs de l’autre ;
5. Dialoguer ;
6. Créer un objectif ;
7. Options et propositions ;
8. Gain mutuel ;
9. Contrat ;
10. La relation se poursuit ou se termine sur une note positive.
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de tolérance aux frustrations, d’une mauvaise interprétation des intentions d’autrui,…
Respecter l’altérité : un préalable à la négociation
Dans les rapports entre personnes chacun doit tenir compte de l’autre. L’autre n’a pas nécessairement les
mêmes désirs, les mêmes besoins, les mêmes points de vue que vous. C’est ce que l’on appelle l’altérité. Tenir
compte de l’autre, ne veut pas nécessairement dire que vous vous pliez systématiquement à ses desiderata.
Non, vous allez mettre des limites. Des limites au oui sans problème. Des limites au-delà desquelles c’est non.
Et puis une zone intermédiaire de négociation. Le respect des limites est le fondement de l’altérité dans la
société.
Différentes formes de limites :
1) Ce qui est impossible
Ce qui est de l’ordre de l’impossible, c’est ce qui va à l’encontre des lois naturelles physiques ou mentales.
Généralement, on peut expliquer pourquoi c’est impossible. Si vous devez envoyer un fax et qu’il y a grève
des téléphones, ce sera impossible.
2) Ce qui est contraire à la règle
Ce qui est de l’ordre de la règle est arbitraire et il n’y a pas d’autre explication que : ‘c’est parce que c’est la
règle’. Pourquoi ne peut-on pas toucher le ballon avec la main au football ? Parce que c’est ainsi ! Les règles
sont des conventions. On peut, bien entendu, les changer, mais on ne les change pas en cours de partie.
Il y a donc lieu, si l’on veut les outrepasser ou faire une exception, de déterminer la procédure et de respecter
cette procédure.
3) Ce qui est de l’ordre de l’altérité
Il se peut également que l’on vous demande quelque chose et que cela aille à l’encontre de vos valeurs, de
votre désir. Dans ce cas, il n’y pas de justification à donner au pourquoi telle valeur ou tel désir. ?
Cela nécessite aussi d’être prêt à faire des concessions, voire de pardonner. Pardonner ne signifie pas
oublier, ni même renier ses valeurs. Le pardon est toujours un pari sur l’autre. Pardonner, c’est reconnaître
que nous ne sommes pas toujours honnêtes avec nous-mêmes et que nous sommes tous fragiles dans nos
convictions, dans nos promesses, dans nos comportements. Mais pas de pardon sans la reconnaissance
qu’il y a quelque chose à changer ou à remettre en question. Le pardon ne se pose que lorsqu’une limite a été
franchie et que de part et d’autre il y a désir de ne plus se faire de mal, même si les limites en sont modifiées.
Pardonner n’est aussi possible que si les partenaires s’entendent sur le futur parce que d’autres valeurs restent
et que ces valeurs là sont plus importantes.
Entreprendre une négociation, signifie donc toujours envisager au préalable quelles concessions sont
possibles, voire même si je peux pardonner, sinon ce ne sera qu’un règlement de comptes.
Envisager les concessions ne veut pas dire pour autant que d’emblée nous devions abattre nos atouts !
Positions de négociation
Entreprendre une négociation signifie, tout au cours du débat et même avant la rencontre, de ne pas se
mettre en position passive ni en position agressive.
Evitez une POSITION PASSIVE d’emblée, comme :
1. Mettre les besoins et les envies de l’autre au-dessus de vos besoins ;
2. Croire que l’autre devrait savoir quels sont vos besoins ou vos désirs (Si vous ne lui dites pas que vous
aimez recevoir des fleurs sans prétexte comment peut-il le deviner ?) ;
3. S’excuser ou enrober votre discours de périphrases inutiles du genre « Peut-être, si vous êtes d’accord,
pourrais-je, à moins qu’il n’y ait des objections… » ;
4. Utiliser le « on » qui ne désigne personne ;
5. Rentrer dans des explications sans qu’on ne vous en demande et/ou sans qu’elles ne soient utiles (voir
différentes formes de limites) ;
6. Abattre dès le départ vos concessions ultimes ;
144
Évitez les POSITIONS AGRESSIVES d’emblée, comme :
1. Mettre vos envies et vos besoins au-dessus de ceux de l’autre ;
2. Entamer la conversation avec l’effet klaxon : « tuut-tuut-tuut » : « Tu as fait ceci… Tu as dit cela… Tu aurais
pu… Tu aurais dû… » ;
3. Prendre le temps de l’autre en otage. Si vous voulez discuter avec quelqu’un, proposez-lui un moment,
une durée, un délai (tout en respectant ses contraintes). « Je voudrais qu’on discute après le souper de nos
prochaines vacances, cela ne devrait pas prendre plus de 15 minutes. » ;
4. Ne pas lui dire à l’avance le sujet du débat ;
5. Ne pas lui préciser si la nature du débat va le remettre en question (ou au contraire) « J’ai un souci pour le
week-end prochain, ne t’en fais pas cela ne te concerne pas, mais j’aimerais avoir ton avis » ou au contraire
« J’ai un souci, je trouve que ton attitude à mon égard change et j’aimerais éclaircir ce qui se passe » ;
6. Ne pas respecter sa « pudeur » en entamant la discussion devant des témoins ou pis en s’emportant contre
lui publiquement ;
7. L’injurier ou en passer aux mains. On ne sort d’une négociation que si l’un et l’autre on ne se sent pas
humiliés ;
8. Ne pas lui laisser le temps de s’exprimer totalement.
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important pour moi. Réfléchis-y ».
3. L’autre s’emporte :
a. Tentez d’abord de mettre la halte là ;
b. Sinon, rompez la conversation. Une négociation n’est pas un règlement de compte ;
c. Avant de le quitter, précisez que le sujet n’est pas clos et que vous reviendrez sur le problème ;
d. Eloignez-vous physiquement de lui (changer de pièce, sortir,…) ;
e. Demandez-lui de réfléchir à la question ;
4. L’autre refuse toute discussion ou reste buté :
a. Persistez dans votre Non tant qu’il n’est pas prêt à négocier ;
b. Dites-lui que vous reviendrez sur la question et demandez-lui d’y réfléchir ;
c. Revenez à l’abordage, en lui laissant un temps suffisant pour y avoir réfléchi.
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Module 3 : GESTION DU STRESS
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1 Introduction
Le stress touche particulièrement certains métiers, mais chacun peut en être victime, quel que soit son
milieu professionnel. Il est aujourd’hui la première cause de souffrance psychologique. Les sources de stress
augmentent chaque jour, et ce, malgré les progrès technologiques, censés améliorer les conditions de vie.
Ce manuel s’adresse aux écoutants(es) dont l’activité est basée sur les relations humaines, la gestion des
situations conflictuelles, le changement, la maîtrise du risque, l’action dans l’urgence, la pression des résultats.
Il leur permettra d’agir efficacement sur les principales causes du stress en développant des compétences, qui
avec la pratique, deviennent des reflexes, s’intégrant progressivement au centre de leur personnalité.
√ Comment être conscient et connaître le mécanisme de stress ?
√ Comment déterminer son degré de vulnérabilité au stress ?
√ Comment ne pas basculer de la simple phase d’alarme à celle de l’épuisement ?
√ Quelles méthodes pratiquer pour mieux optimiser le stress au quotidien ?
√ Comment réussir dans notre vie professionnelle tout en préservant votre santé ?
Ce Manuel est organisé en différentes parties enchaînées qui partent de la définition du stress, en passant par
des différentes manifestations dans le métier d’écoute, pour arriver en fin à proposer des mesures à même
d’en atténuer les effets sur la personne et son interaction avec son environnement (travail, famille…).
Ce sont souvent des parts de nous-mêmes ou de notre vie qui sont touchées par le stress car elles sont
réactivées par les « stimulations situationnelles » intérieures ou extérieures qui leur ressemblent. Alors, il est
important d’y être plus sensible pour ne plus les subir.
Le développement de notre capacité analytique nous permet de percevoir avec justesse les véritables
mécanismes du stress. Ce sens de l’observation, du recul et du discernement nous conduira peu à peu vers
l’équilibre émotionnel parfait. Vivre moins de déstabilisations se traduira par plus de capacité à agir avec la
force et la justesse.
148
Hans Selye, un des pionniers qui a mis en évidence dans les années 1936 le phénomène de stress, décrit celui-ci
comme un « syndrome général d’adaptation » (SGA) qui comporte 3 phases distinctes : l’alarme (réaction de stress),
la résistance (réponse adaptée ou non à la situation) et l’épuisement (ou phase de récupération).
Le terme générique de stress recouvre deux catégories de réaction : d’une part les réactions normales,
adaptatives et d’autre part les réactions de stress dépassé inadéquates ou inadaptées.
Le stress normal ou adaptatif est un phénomène naturel, normal et utile à la survie. Il libère l’énergie et procure
la motivation nécessaire pour faire face aux situations difficiles et pour relever des défis. Lorsqu’un individu
est soumis à une agression ou une menace quelle qu’elle soit, il y répond immédiatement par une réaction que
l’on nomme «stress».
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et/ou un sentiment d’impuissance et/ou d’horreur et remet en cause les valeurs essentielles de l’existence que
sont la sécurité, la paix, la bonté, la solidarité, la morale, le prix de la vie, l’accessibilité au sens des choses, etc.
150
soit au contraire, contrainte et réponse vont induire un processus de tension et bien souvent tout dépendra de
la stratégie réactive qui va être mise en place.
A partir de ce moment, le processus du stress va rentrer dans son cycle pathologique. Le mental peut être pris
pour cible : la situation et l’incapacité à y répondre vont faire souffrir et cette souffrance va s’étendre à toute la
sphère psychique. Ce n’est plus uniquement dans le contexte que l’on se voit incapable et en souffrance, mais
tout le temps dans toutes les situations ou presque. A terme, cela aboutit au développement d’un syndrome
dépressif ou d’anxiété généralisée. Le physique peut aussi être pris comme cible. Dans un premier temps, cela
se manifestera par une sur-utilisation des systèmes d’alerte et de résistance de l’organisme, dans un deuxième
temps différentes fonctions métaboliques et physiologiques vont être altérées.
Le synopsis suivant illustre le processus global représenté pat les étapes et les facteurs de production du
stress.
Anticipation
Optimisme
Situation Cognitions
Expérience
Compétences
REACTION D'ADAPTATION
impuissance
inhibition
Situation : Réponse :
Contraignante & Pression Sentiment d’impuissance & frustrations
= >Processus : => Souffrance :
Tension & Gestion Physique & mentale
D’autres éléments descriptifs qui décortiquent le processus, renseignent sur les mesures de prise en compte
et de ses facteurs déclencheurs sont développés ci-après, dans la partie liée à la gestion du stress.
151
2.4 Les causes du stress sont multiples
Ses causes parfois mal connues sont multiples et il est indispensable de les connaître pour pouvoir trouver la
stratégie de dépassement ou le remède les plus appropriés.
On ne peut pas parler du stress sans prendre en considération l’aspect psychologique de ce phénomène. Ce
serait une erreur fondamentale qui nous conduirait à négliger l’aspect probablement le plus important.
Nous en avons parlé plus haut, chacun possède une vision de la réalité qui lui est propre, cette vision des
choses est en grande partie conditionnée par son histoire personnelle. C’est pour cela que personne ne réagit
de la même façon face à un même événement.
Une personne anxieuse ou angoissée, ou qui manque de confiance en elle subira, c’est évident, un stress
beaucoup plus important lorsqu’elle devra affronter certains événements qui risquent de la confronter à ses
doutes quant à ses propres capacités, qu’une autre qui jouira d’un plus grand aplomb dans la vie.
L’image, que chacun porte en lui de lui-même, qu’elle soit consciente ou non, et plus encore si elle est très
inconsciente, interagira qu’on le veuille ou non, dans tout ce nous entreprenons. Et l’intensité de la réaction
face à une situation dite stressante sera directement déterminée par la représentation mentale que nous avons
de la situation qui elle est influencée par l’image de soi.
Autrement dit, ce n’est pas l’événement lui-même qui « décide » de l’importance du stress vécu, mais plutôt
l’idée ou la perception que nous en avons.
Pour redonner l’exemple cité plus haut, un échec pourra être considéré par une personne ayant suffisamment
confiance en elle comme une situation de fait qui ne demande qu’à être corrigée, tandis que pour une autre,
moins sûre d’elle, cet événement ajoutera au manque de confiance qu’elle s’accorde à elle-même.
Dans les remèdes, nous aurons donc tout intérêt à chercher à améliorer le rapport que nous avons avec nous
même par des techniques appropriées.
Les Causes de stress les plus fréquemment signalées sont :
√ Conditions de vie difficiles ;
√ Charge de travail considérable ou inactivité ;
√ Aspect relationnel et communication ;
√ Différences culturelles ;
√ Manque d’espace et d’intimité/conflits de personnalité ;
√ Manque de loisir ou de vie sociale ;
√ Insécurité ;
√ Guerre/incidents de sécurité ;
√ Risques d’agression ou de vol ;
√ Atteintes à l’équilibre personnel et risques pour la santé ;
√ Crainte des suites ou de la répétition d’une catastrophe ;
√ Risques de maladies et manque d’infrastructures médicales ;
√ Situations qui remettent en cause les valeurs, les idéaux et les croyances d’une personne ;
√ Exposition aux conséquences aiguës d’une guerre, d’une catastrophe voire d’un massacre ;
√ Exposition aux souffrances permanentes et au traumatisme des victimes ;
√ Corruption, situations ou motivations ambiguës ;
√ Hostilité/besoins non satisfaits des bénéficiaires ;
√ Stress associé à l’entourage familial du délégué ;
√ Stress du conjoint accompagnant ;
√ Manque de communication avec la famille dans le pays d’origine ;
√ Retour chez soi ;
√ Instabilité financière.
152
Négliger la dynamique de notre esprit et des forces qui la sous-tendent serait une grave erreur dans le
« traitement » du stress.
Il est évident qu’une personne qui a davantage conscience de ses ressources et qui ainsi bénéficie d’une
confiance suffisamment grande en elle-même se laissera beaucoup moins charrier par des conditions adverses
et se remettra bien plus vite d’un événement stressant.
Dans une situation de stress, la personne se sent incapable parce que le contexte dans lequel on lui demande
de réaliser cette tâche est inadapté. Il peut lui manquer de support humain ou matériel pour réaliser une tâche
ou elle peut n’avoir pas assez de latitude personnelle. Enfin, il se peut qu’il n’y ait aucune réponse adéquate
possible pour tout le monde. Ces réponses seront d’autant plus stressantes qu’elles dépassent notre seuil de
frustration.
153
√ Vous sentez-vous désorganisé ?
√ Faites-vous souvent des erreurs ?
√ Ressentez-vous une certaine excitabilité ?
Plus le nombre de symptômes est important et plus vous êtes dans un état de stress qui nécessite sûrement
d’agir pour retrouver votre équilibre.
154
Tableau 1 – Effets du stress sur la personne
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3 La lutte anti-stress
Comme nous venons de le voir, il existe plusieurs modes d’action possibles pour pallier les effets ou aux
causes du stress.
Il est possible en effet d’agir à plusieurs niveaux :
√ Soit faire en sorte qu’il y ait le moins de réactions (ou de moindre intensité) au stress possible. Là réside
toute l’intelligence et la souplesse à gérer en amont de manière optimale les facteurs inducteurs du stress ;
√ Soit en prévenant ses effets nocifs ;
√ Soit sur les conséquences du stress en corrigeant les déséquilibres qu’il a entraînés.
On a avantage à « tuer le stress avant qu’il ne nous tue ». Il est d’autant plus utile qu’il faut bien avoir en tête
qu’aucun médicament ne guérit le stress. Le magnésium, les omega3, les vitamines, voire les antidépresseurs
ou les anxiolytiques peuvent être une aide, mais uniquement symptomatique. Seule une modification du style
de vie pourra aider la personne à avoir une attitude adéquate face au stress et à mieux pouvoir y résister.
En agissant directement sur les causes, en modifiant certaines habitudes comportementales, alimentaires et
mentales, et en acquérant des moyens pour gérer son stress, soit on évitera carrément les effets délétères du
stress, soit on en éliminera les effets beaucoup plus rapidement.
Le redéploiement de certaines méthodes permet d’éliminer une somme de problèmes, générateurs du stress,
du jour au lendemain. Alors qu’on pensait peut-être qu’ils faisaient partie de notre tempérament. Il s’agit
seulement d’un manque de compétences clés qui une fois acquises deviennent avec la pratique une véritable
aptitude.
157
mains libres, arrivée chez vous elle ne pense pas vous rappeler puisque vous allez bientôt rentrer) ; « Qu’est-
ce qu’elle fout ? Avec qui est-elle ? (mari jaloux) ; Qu’est-ce qui lui est arrivé ? (mari inquiet) » (Abstraction
sélective).
3- Minimiser la réussite et maximiser l’échec. C’est une erreur d’évaluation sur les autres et sur soi-même.
« Il a été gentil avec moi, c’est qu’il a une idée derrière la tête, c’est un pervers ». « Oui, si ça a réussi, c’est
normal, j’ai travaillé, mais vu l’état du marché, sûrement que ça ne va pas durer ». Cet état d’esprit est aussi
valable dans votre attitude vis-à-vis des autres : ne voir que ce qui ne va pas. « Quand c’est bien, c’est normal,
l’erreur est une catastrophe ». Exemple : votre femme réussit en général la cuisine et une fois elle brûle son
gratin, sans cesse vous revenez sur la fois où elle l’a fait.
4- Surgénéraliser c’est tirer des conclusions générales sur un fait isolé. « J’ai raté cet examen, je vais tous
les rater. ».
5- Personnaliser c’est ramener à soi les événements. Exemple : « Si ça ne marche pas dans l’entreprise,
c’est de ma faute ».
6- Pensée dichotomique. « Si ce n’est pas blanc, alors c’est noir ». « Ce n’est pas parfait, alors c’est nul ».
Quand on veut analyser une réaction de stress, on peut passer en revue ces quelques questions:
- Concernant la situation :
> Est-elle aussi contraignante que je la perçois ?
• N’ai-je pas tendance, en général, à voir plus les obstacles que les issues ?
• Qu’est-ce qui se passe si je n’y arrive pas ?
• Quelles sont mes portes de sorties ? Suis-je prêt(e) à les utiliser ?
• Est-ce que je ne l’ai pas rendue plus contraignante qu’elle n’est ?
• Est-ce que je sais me fixer des buts réalistes en fonction du temps et des moyens qui me sont donnés ?
• Ai-je établi des priorités ou ai-je voulu tout faire ?
• Ne suis-je pas trop exigeant(e) vis-à-vis de moi ?
> Est-ce que je me suis rendu compte de ses aspects contraignants quand je l’ai acceptée ?
• Si oui, l’ai-je dit ?
• Si non, qu’est-ce qui me rend aveugle ?
> Y a-t-il une augmentation de la pression ?
• Ai-je conscience que des évènements de vie me ‘bouffent’ de l’énergie aussi ?
• Etais-je en pleine possession de mes moyens et compétences ?
> Si la situation est contraignante et la pression forte, qu’ai-je fait ?
• Ai-je modifié mes stratégies ?
• Ai-je conscience de mes limites ?
• Que vais-je faire ?
- Concernant la réponse
> Suis-je vraiment incapable ?
• Ai-je tendance à me dévaloriser ?
• Quelle image ai-je de moi-même ?
• Inversement, est-ce que je me rends compte de ce dont je ne suis pas capable ?
• Est-ce que je m’aime assez ?
> Pouvais-je m’y préparer ?
• Ai-je attendu d’être devant le mur pour me demander comment faire ?
• Est-ce que je fais des plannings ?
• Quel est mon rapport avec mon agenda ?
> Ai-je utilisé mon degré d’autonomie ?
158
• Ai-je tendance à suivre scrupuleusement les consignes, sans me poser de questions ?
• Est-ce que je me permets de réagencer la tâche en fonction de ma façon de faire ?
> Ai-je conscience de mes handicaps ?
• Comment je vis les prothèses ? Si je veux conduire et que je suis myope, mieux vaut porter des lunettes
que d’avoir un accident.
• Est-ce que j’accepte de demander de l’aide ?
• Est-ce que je sais déléguer ?
> Est-ce que la tâche est impossible ?
• Et alors, qu’est-ce que je fais pour limiter la casse ?
> Quel est mon seuil de frustration ?
• Ai-je besoin qu’on me gratifie et comment ?
• Le fais-je moi-même pour les autres ?
• Ai-je vécu des évènements de vie qui me mettent à cran ?
> Que fais-je pour être reconnu ?
- Concernant le processus :
> Comment vis-je habituellement le stress ?
• Agréable-désagréable ?
• Quels sont mes besoins ?
• Quels sont les domaines où la situation satisfait mes besoins et quels sont les domaines insatisfaisants ?
(Une situation est rarement monolithique)
> Ai-je perçu à temps que je me sentais tendu(e) ?
• Trop tôt ? Trop tard ?
> Est-ce que je prends le temps d’analyser les situations et ce que je ressens, ou bien je fonce dedans les
yeux fermés ?
> Est-ce que je me fixe des stratégies de résolution de problèmes, ou bien je me dis ‘je verrai bien’ quand ça
se présentera ?
> Comment est-ce que je gère mes tensions ?
• Est-ce que je partage mes émotions ? Avec qui ? Quelle est la place de mes collègues ?
• Est-ce que je cherche à être aidé ou avoir plus d’informations ?
• Qu’est-ce que je mets en place comme limites ?
• Est-ce que je sais me soustraire ?
- Concernant la souffrance
• Est-ce que je me sens nul(le) en tout ?
• Comment vois-je mon corps ?
• Est-ce que je reconnais que je souffre ?
• Ça veut dire quoi pour moi être malade, prendre soin de soi ?
• Pourquoi suis-je si sévère vis-à-vis de moi même ?
Etape 3 : mettre des mots sur ce qui nous arrive et en particulier pouvoir distinguer correctement la
différence entre fatigue, angoisse, dépression, Burn-out et stress.
Savoir nommer les émotions négatives permet de les mettre à leur juste place. C’est pourquoi il est très
utile de distinguer quelques syndromes comme la fatigue, la fatigue chronique, l’anxiété, les angoisses, les
phobies, les sentiments dépressifs, le stress ou le Burn-out. Certaines définitions, particulièrement relatives
aux différents types de stress sont illustrées ci-avant. Ici, on veille toutefois à en apporter des compléments
très utiles dans l’optique de préciser leur portée et leurs différentes dimensions.
159
La fatigue :
La fatigue est une réponse physiologique naturelle et réversible à un effort spécifique identifiable. Dans la
fatigue simple la cause est toujours identifiable et explicable physiologiquement. Par ailleurs cette réaction est
réversible : il suffit de dormir et se reposer suffisamment. Ainsi, si après quelques jours de repos, la fatigue n’a
pas disparu, probablement est-on en présence d’un autre syndrome.
La fatigue chronique :
Bien que ce syndrome, appelé également fibromyalgie, ne soit pas unanimement reconnu dans les milieux
scientifiques et médicaux, il se caractérise par l’intensité de la fatigue qui est particulièrement invalidante et par
des douleurs musculaires et articulaires importantes. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de traitement de la fatigue
chronique à part la relaxation.
L’anxiété :
L’anxiété est une émotion normale, elle nous alerte des dangers et des risques existants. Elle est en relation avec
nos anticipations. Si nous n’anticipions pas, nous ne serions jamais anxieux. Elle se développe lors de la crainte
de l’échec ou devant l’incertitude de l’action à entreprendre (principe d’incertitude).
Généralement l’être humain lorsqu’il anticipe est plutôt optimiste. Spontanément il aura tendance à imaginer
une issue favorable à son action. Lorsqu’on prend la voiture imagine-t-on qu’on pourrait avoir un accident ?
Néanmoins, parier sur la réussite n’est pas toujours possible, surtout si suffisamment de signes nous en
alertent, on peut alors imaginer l’échec. L’anticipation de l’échec entraîne souvent un sentiment dépressif
ou anxieux. Mais l’anxiété sera surtout importante si on ne sait pas quelle attitude il faut prendre. Certains
supportent mieux l’incertitude que d’autres. On dit qu’ils sont cool ou qu’ils sont Zen, d’autres ont besoin
de tout maîtriser. L’incertitude et l’angoisse qu’elle engendre sont très difficiles à supporter car elles sont
paralysantes et la première réaction est de diminuer celles-ci soit en prenant plus de renseignements soit en
optant pour l’échec (ou la réussite malgré tout). Une autre réaction est de se faire une décharge monumentale
d’adrénaline pour agir, c’est ce qu’on appelle une réaction d’adaptation. Bien souvent c’est efficace. L’acteur
lorsqu’il va monter en scène a le trac, il est anxieux. Mais il sait aussi que s’il bredouille, s’il tremble, il ne
convaincra pas le public et en montant sur scène il déclenche une décharge d’adrénaline. Par contre si cette
réaction est inefficace et que cela se répète on va rentrer dans un processus de stress.
L’anxiété peut se manifester sous différentes formes comme l’angoisse ou les phobies. On parlera de :
» Peur pour un sentiment de crainte motivée en présence de la situation (exemple : être face à un lion) ;
» Phobie pour un sentiment de crainte non motivée en présence de la situation (exemple : face à une souris
ou un ascenseur ou des gens) ;
» Anxiété un sentiment de crainte motivée ou non en dehors de la présence de la situation ;
» Angoisse pour les sensations physiques que procure une anxiété (nœuds à l’estomac, boule dans la
gorge, tremblements, palpitations…).
Quand l’anxiété devient-elle pathologique ?
» Quand la réaction est disproportionnée ou inadéquate face à la situation ;
» Quand elle est persistante ;
» Quand elle handicape la réalisation normale des tâches.
Les symptômes habituels de l’anxiété
» Difficultés à l’endormissement ;
» Angoisses localisées (nœuds à l’estomac, boule dans la gorge, tremblements, sensation d’étaux sur la
poitrine, mains moites, palpitations…) ;
» Souvent déjà facilement anxieux avant ou depuis toujours.
Que faire ?
» Si de temps en temps : anxiolytiques ou somnifères (éviter la prise en continu car risque de dépendance) ;
» Sophrologie relaxation ;
» Thérapies cognitives ;
160
» Si répétitif dans l’existence : thérapies psycho-dynamiques ou psychanalyse ;
» Si vous ne percevez pas bien que vous êtes anxieux ou si vous ne parvenez pas à verbaliser vos émotions :
thérapies émotionnelles (Gestalthérapie).
Sentiments dépressifs
Avoir des moments de déprime, de cafard ou de blues est également absolument normal. On n’est pas
constamment heureux !
De plus la déprime ne se manifeste pas toujours par de la tristesse. Suivant le type de fonctionnement et le fait
qu’on vit que des difficultés proviennent de contraintes extérieures, vous serez plutôt irritable et cela peut se
manifester par le fait de râler plus que d’habitude.
La déprime se caractérise essentiellement par :
» La perte de plaisir dans les actes procurant habituellement du plaisir ;
» Un sentiment de tristesse ou d’irritabilité, de mal être diffus, de grisaille de l’existence ;
» Parfois des idées noires.
En ce sens le Burn-Out est une forme particulière de dépression.
Quand la déprime devient-elle pathologique ?
» Quand la réaction est disproportionnée ou inadéquate face à la situation ;
» Quand elle est persistante ;
» Quand elle handicape la réalisation normale des tâches ;
Que faire ?
» Rechercher les activités qui me procurent du plaisir (reprendre le sport, les hobbies…) : 15 minutes pour
soi tous les jours ;
» Si persistant : antidépresseurs pendant au moins 6 mois ;
» Identifier l’origine : psychothérapie.
Le stress
Dans une situation d’alerte ou de danger, le sujet déclenche le système orthosympathique. Ce système a
comme fonction de le préparer à agir (attaquer, fuir) en augmentant le rythme cardiaque, la tension, le rythme
respiratoire, en irriguant les muscles au détriment des téguments et de la peau (c’est pourquoi on pâlit), en
fermant les sphincters…
A ce moment, le sujet est prêt à faire face au danger et si son action est réussie et qu’il a la vie sauve, il va
déclencher une contre-réaction qui doit lui apporter la détente. Cette contre-réaction est déclenchée par le
parasympathique : le cœur va se ralentir, la tension baisser, la respiration devenir plus calme et plus profonde,
le sang va irriguer à nouveau le sang (on rosit), les sphincters s’ouvrir (on a un besoin urgent d’uriner).
Imaginons maintenant que la situation se maintienne. Pour éviter la catastrophe, le corps utilise une contre-
réaction aux décharges d’adrénaline, il ajoute non seulement de l’acétylcholine mais aussi du cortisol. Le
cortisol n’est pas une réponse destinée à agir ou à se détendre immédiatement mais surtout à résister dans
l’épreuve. D’une certaine manière les choses se calment, la tension n’augmente plus ni le rythme cardiaque
mais les deux phénomènes se juxtaposent.
Dans l’ensemble le sort est plus enviable que si l’orthosympathique travaillait seul. C’est ce que l’on appelle la
phase d’adaptation. Mais à quel prix ? Cette situation où l’orthosympathique et le parasympathique fonctionnent
simultanément non seulement entraîne une sécrétion plus importante d’adrénaline, d’acétylcholine et de
cortisol, mais nécessite énormément d’énergie.
Que se passe-t-il si cela perdure ? Cela peut durer très longtemps. Mais au bout du compte, l’organisme
craque de façon brutale : l’ulcère perforé, l’infarctus, l’hémorragie cérébrale, l’accident de voiture, le suicide !
Et nul ne peut prédire le type de décompensation, ni quand il adviendra !
Comment définit-on un stress pathologique ?
Le stress pathologique est un vécu caractérisé par :
161
» Un état de tension persistant et vécu négativement ;
» Où l’individu n’est plus ou n’est pas ou ne sent plus capable de répondre adéquatement à la tâche qu’il
doit réaliser ;
» Où le fait de ne pas répondre adéquatement entraîne des conséquences significatives ;
» Où l’on peut mettre en évidence des retentissements de cet état sur le plan physique et mental.
Que faire ?
» Supprimer la source du stress si c’est possible et les stress surajoutés inutiles ;
» Gérer son stress en limitant son exposition, en mettant des bulles dans la journée et en sachant se
détendre ;
» Prendre soin de soi physiologiquement et psychologiquement (mettre des limites, partager ses émotions,
reprendre une activité physique, éviter l’excès d’alcool, de tabac…) ;
» Et surtout se faire tous les jours plaisir ;
» Psychothérapie ;
» Pas de médicaments spécifiques, éviter la prise régulière de calmants. Les antidépresseurs semblent
avoir une bonne efficacité s’ils sont pris suffisamment longtemps.
Le Burn-Out
Le Burn-Out est une des formes sous lesquelles le stress peut se manifester. Il est particulièrement répandu
dans les métiers qui demandent d’avoir une flamme intérieure et dans lesquels la réussite de l’action dépend de
ses capacités relationnelles (soignants, travailleurs sociaux, enseignants, animateurs, agents commerciaux…).
Au départ il se développe sur des réactions adaptatives normales au stress.
Ces réactions sont tout à fait saines et tout à fait normales. Elles ne posent aucun problème si elles arrivent de
temps en temps. C’est lorsque cela devient un processus que le syndrome de Burn-Out s’enclenche, c’est-à-
dire lorsque ces réactions sont quasi permanentes.
1) En effet, si on anesthésie ses émotions en permanence, on ne peut pas se blinder uniquement contre les
émotions négatives. Ainsi, peu à peu, on ne ressent plus les émotions positives. Sans être franchement triste,
ce qui faisait plaisir ne fait plus vraiment plaisir. C’est pourquoi on considère le Burn-Out aussi comme une
forme de dépression. Une dépression cachée où peu à peu la source des émotions s’épuise.
2) A force de mettre les autres à distance et de ne plus s’impliquer, on n’entre plus en empathie avec eux et
on finit même par les considérer comme des pions que l’on peut manipuler. Au début cela ne se produit qu’au
travail, mais peu à peu cela s’étend au partenaire, aux enfants, aux amis et quand on appellera « au secours »
ils vous laisseront tomber, las de votre attitude. On développe ici une déshumanisation des relations et un
cynisme certain.
3) Enfin, à force de revoir à la baisse ses aspirations et ses attentes, on finit par se démotiver et par se
mésestimer.
Le Burn-Out est quasi exclusivement d’origine professionnelle, car les contraintes du travail contiennent tous
les ingrédients pour que les 3 mécanismes se développent. En effet au travail :
» Pas d’états d’âme !
» Business, is business. Pas d’amis en affaires !
» D’année en année la barre est mise plus haut et l’écart entre ses objectifs et ses capacités ou ses besoins
se creuse.
Etape 4 : savoir positiver qui est une manière efficace de lutter contre le stress. Ne pas toujours regarder
la partie vide du verre et s’intéresser aussi à la partie pleine. Il en va de même dans ses rapports aux autres,
comment féliciter ?
Lorsque nous avons agi, nous allons juger cette action et la mettre en mémoire avec ce jugement. Le jugement
que nous allons porter sur notre action va dépendre notamment de :
» Nos aspirations et expectations ;
» Nos distorsions cognitives ;
162
» La bonne image que nous avons de nous ;
» Notre capacité à renforcer positivement les autres.
Aspirations et expectations
Lorsque nous jugeons une situation ou une action, nous nous basons sur deux axes référentiels :
» Quel est l’écart entre la situation actuelle et mes attentes, mes exigences, mes ambitions ? Plus l’écart
entre mes attentes et la réalité est grand, moins je serai satisfait.
» Comment vois-je ma situation par rapport à mes pairs ? Une des manières, peu efficaces certes de se
consoler, est de se dire qu’il y a plus malheureux que soi.
Encore faut-il pouvoir différencier adéquatement aspirations, expectations et prédictions. Prenons l’exemple
d’une personne qui achète un billet de loterie :
» Aspiration : gagner le gros lot ;
» Prédiction : probablement je ne gagnerai rien du tout ;
» Expectation : si je retouche ma mise je serai déjà content.
L’expectation est donc l’attente de ce qui pourrait nous satisfaire à minima. Plus je place mes expectations
près de mes aspirations, plus je risque d’être frustré. Les expectations sont donc en même temps optimistes
mais tiennent compte de la réalité.
Les questions à se poser sont donc de se demander :
» Si je n’ai pas mis mes attentes trop haut ?
» Si je ne suis pas trop sévère avec moi-même ?
» Si quelqu’un d’autre que moi était arrivé au même résultat le jugerais-je aussi négativement ?
Distorsions cognitives
Nous pouvons avoir la fâcheuse tendance à privilégier les issues négatives dans nos anticipations. Il est évident
que si nous opérons ainsi, nous aurons également tendance à être plus attentifs à ce qui confirme nos prédictions
et à négliger les côtés positifs.
La contre attitude possible est de ne pas regarder d’abord « la partie vide du verre », mais « sa partie pleine ».
Les canadiens, contrairement aux européens, ne disent pas « je prends le risque » mais « je prends la chance ».
Même concept, mais deux visions très différentes !
Etre fier de soi : Je suis merveilleux !
Nous n’avons pas toujours une bonne image de nous-mêmes. Il faut Songer à tout ce qu’on fait dans la journée
et qu’on trouve normal de réussir. Si notre compagnon ou notre compagne ou n’importe qui d’autre devait le
faire, le ferait-il aussi bien. Est-ce aussi évident que cela ? Et nos qualités ? Quelles sont les qualités dont un
proche pourrait-nous dire : je suis fier (fière) de toi, ne change surtout pas !
Ainsi faudrait-il tous les soirs, au moment de sa toilette, quand l’on se regarde dans le miroir, pouvoir se
décerner une médaille, même pour ce qui est normal et pouvoir se dire : tu es merveilleux (se) !
Renforcer positivement les autres
A force de vivre ou d’être en contact avec quelqu’un, il arrive que ses qualités s’estompent et qu’on finisse par
ne plus voir que ses défauts. Et à chaque constatation, nous nous en énervons davantage : « il ne changera
jamais ! ». Les défauts sont irritants, mais à force de ne plus voir que ceux-ci, nous risquons fort de râler en
permanence. Or râler est la meilleure façon d’entretenir notre stress.
A partir du moment où on renforce positivement (mais honnêtement) une personne (partenaire, collaborateur….),
celle-ci en retour commence à nous féliciter et on (re)trouve des qualités. Du coup, on aura une bien meilleure
image de soi-même.
Etape 5 : Mettre des limites, ce qui suppose d’avoir conscience de ses besoins, de ses désirs et des
conventions. La mise de limites mutuelles est la base de l’altérité, c’est-à-dire du respect mutuel de l’autre. J’ai
des limites, vous avez des limites, je les respecte, respectez-moi en retour. Ce volet sera traité en détail dans
la partie relative à la gestion des conflits.
Etape 6 : utiliser les styles et canaux de communication adéquats face aux autres. Chacun, suivant
163
son développement, utilise certains styles de communication et pas d’autres. Gérer son stress c’est aussi
percevoir le stress de l’autre. On retrouve le développement de cet aspect dans le module réservé à la
communication positive, appliquée particulièrement dans le contexte du métier d’écoute.
Etape 7 : être assertif qui est savoir affirmer ses besoins, ses désir et ses limites face à un autre dans le
respect des besoins et limites de l’autre. S’affirmer cela peut être savoir dire non à l’autre mais aussi savoir dire
oui dans le respect mutuel d’un chacun. Savez-vous dire NON, savez-vous dire vraiment OUI sans râler après
de votre oui ? L’assertivité est un aspect qui sera illustré dans le chapitre de la gestion des conflits.
Etape 8 : être motivé à prendre une décision, ce qui suppose un processus qui implique d’abord :
√ D'avoir connaissance de l’existence du problème ;
√ Que cela peut me concerner ;
√ Qu'il faut changer de style de vie ;
√ Que si je me décide, je dois développer des stratégies pour maintenir ma décision : mon nouveau style
de vie m’apportera-t-il suffisamment de plaisir ? Comment puis-je être soutenu ?
Enfin, qu’il ne faut pas être utopiste, toute décision de changement de style de vie passe par des phases de
découragement. Quelles stratégies puis-je mettre en place pour me relever rapidement ?
La motivation est un processus qui comprend différentes étapes et qui évolue en cycles.
1. La première étape motivationnelle est une étape cognitive : il faut avoir connaissance que le
problème existe et qu’il y a des solutions. Si vous ne savez pas que le Burn-out existe comment pourriez-vous
être motivé(e) à en sortir ? Pour être motivé(e) à agir contre le stress, il est indispensable que vous sachiez que
celui-ci ne disparaît pas spontanément, que les conséquences du stress peuvent être dramatiques
2. La deuxième étape motivationnelle est une étape perceptuelle : le problème en question vous
concerne. Si vous ne vous sentez pas concerné(e) par le problème, vous n’allez jamais décider d’agir en
la matière. Cette étape est aussi celle du « oui, mais » ou du « oui, plus tard ». Dans la balance avantages/
inconvénients de poursuivre l’ancien style le côté désavantages a un peu plus de poids (surtout cognitif) mais
pas au point de changer de style de vie.
3. La troisième étape est une étape d’ambivalence fondamentale avec des tentatives personnelles à
moindre coût : c’est un moment où la personne stressée n’est pas prête à changer radicalement de style de vie.
Elle va chercher des aménagements qui ne lui coûtent pas trop d’efforts. Pas de changer fondamentalement,
mais de changer quelque chose dans notre manière de vivre.
4. La quatrième étape est l’étape décisionnelle : maintenant j’arrête ! Maintenant j’utilise les moyens
adéquats et je demande de l’aide ! Ce n’est pas une étape facile. Pour décider de passer à l’action, il faut en
effet que le changement de style de vie soit devenu :
a. Suffisamment important, prioritaire à vos yeux
b. Que vous ayez suffisamment confiance en vous dans vos chances de réussir
c. Est-ce le bon moment pour prendre ma décision (n’essayez pas de faire régime mi-décembre, les
tentations seront trop fortes, par contre pas de problème pour le 2 janvier)
5. La cinquième étape est une étape de persévérance : tenir bon ! Bien sûr on peut maigrir rapidement
avec un régime hyper protéiné. Mais tous ceux qui l’ont essayé savent que si après ils ne changent pas leur
style alimentaire, les kilos perdus reviennent au galop. Un stressé peut être tout à fait convaincu qu’il doit faire
plus d’activités physiques et s’inscrire à une salle de sport. Mais comment tenir plus que trois mois ? Les
questions là sont :
a. Est-ce que mon choix d’activité m’apporte plus de plaisirs ? Si vous n’aimez pas le sport sur engins,
pourquoi allez-vous persévérer ?
b. Comment puis-je être stimulé(e) à persévérer ? Si je ne suis pas seul(e) dans mon effort, cela me sera
plus facile. Puis-je trouver un copain ou une copine qui fera l’activité avec moi ?
6. La sixième étape est celle du découragement : « à quoi bon ? » C’est une étape importante car elle
peut être l’opportunité pour passer à un niveau supérieur dans le cycle de la motivation. Craquer est normal. Si
vous faites régime, n’avez-vous jamais craqué devant un petit chocolat, un petit gâteau ? C’est humain et ce
164
n’est pas catastrophique pour autant que l’on puisse trouver en soi la motivation à se relever. Plus vite vous
aurez retrouvé votre motivation, plus vite vous passerez dans un registre supérieur du cycle motivationnel.
Etape 9 : gérer son temps qui est une technique indispensable dans la gestion du stress. Utilisez-vous
votre agenda de façon optimale ? Savez-vous être dans l’ici et maintenant ? Fractionnez-vous bien les tâches
? Et surtout quand pensez-vous à vous ? La réponse à toutes ces questions est rapportée dans la partie
réservée à la Gestion du Temps qui défile la notion et son importance et les recommandations utiles.
166
Philippe Corten après 10 ans de collaboration avec Céline Mercier (McGill University de Montréal) et Isabelle
Bergeret (Université Libre de Bruxelles) a pu développer un modèle de qualité de vie original. Ce modèle peut
être synthétisé par cet aphorisme simple : « La vie est de qualité lorsque la vie fait sens », pour autant que
l’on attribue au mot sens toutes ses significations, à savoir :
» Les sens en tant que lieu de plaisir (affects, sensorialité, …) qui doivent être suffisamment sollicités et
satisfaits ;
» Le sens en tant que direction, trajectoire de vie. Si un événement survient et va dans le sens de l’histoire
de vie d’un individu (back-ground éducationnel, social, émotionnel, mais aussi aspirations et attentes,…) il
sera perçu comme un cadeau ;
» Le sens en tant que signifiant. Interviennent ici les cognitions, les jugements, l’adhésion aux valeurs
personnelles et collectives.
De plus les auteurs ont pu mettre en évidence que l’humain cherchait en permanence à améliorer sa qualité
de vie ou à tout le moins à la maintenir, en modifiant :
» Ses comportements, ses attitudes ;
» Ses perceptions (usage de produits divers comme tabac, alcool, médicaments, drogues ou activités
modifiant l’état de conscience comme le sport, le jeu, les rencontres, …).
S’il n’y parvient pas, il va rentrer en souffrance et s’il se sent incapable de répondre adéquatement à ce
besoin de Qualité de Vie, le processus de stress va s’enclencher.
167
4.1.3 Écouter les victimes raconter leurs expériences
Le processus de guérison pour les femmes et les enfants victimes de violence consiste en partie à raconter
leurs expériences, parfois jusque dans les plus horribles détails, à des personnes qui ne porteront pas de
jugement. Le personnel et les bénévoles écoutent, au téléphone et en personne, les clients décrire la violence,
les douleurs et l’humiliation qu’ils ont subies.
Il est impossible de faire abstraction de ces expériences. Séance après séance, l’écoutant(e) entend des femmes
différentes décrire leur propre expérience dans les moindres détails. L’effet répétitif, cumulatif, de l’exposition à
ces récits peut devenir très envahissant. Les signes révélateurs sont les cauchemars ou le rappel d’images des
événements. Les effets du stress peuvent être atténués par le recours immédiat au debriefing, après des séances
intenses et éprouvantes.
La résolution des problèmes au jour le jour, en particulier dans un contexte d’intervention en situation de crise, réduit
la tension et améliore l’aide fournie aux femmes et aux enfants. Le soutien des pairs et la supervision fondés sur
l’esprit d’équipe et une écoute active contribuent au ressourcement et au bien être des professionnels d’écoutes.
168
4.2.2 Debriefing sur le stress dû à un incident critique
Les conseillères et les membres du personnel vivent et travaillent en ayant constamment à l’esprit qu’un drame
impliquant une cliente ou une résidente peut survenir en tout temps. Si une telle situation se présente, il faut pouvoir
réconforter le personnel immédiatement.
On peut facilement se procurer de l’information concernant le debriefing sur le stress dû à un incident critique et
l’adapter au domaine de la lutte contre la violence.
Des équipes d’intervention d’urgence en cas de traumatisme sont formées pour fournir des services de counselling
en cas de crise et d’accident et elles ont les compétences nécessaires pour faire du debriefing et désamorcer les
situations graves et tendues.
169
Module 4 : GESTION DU TEMPS
170
1 Introduction
La compétence technique et les règles classiques de la gestion du temps restent des critères déterminants
des performances individuelles, mais elles ne sont plus suffisantes. Dans toutes les circonstances de la vie
professionnelle, un facteur primordial détermine votre efficacité, c'est votre talent à optimiser votre temps. Ce
sont toujours ceux qui s'organisent en stratège qui obtiennent les succès.
A travers ce module sur la gestion du temps, vous apprendrez à vous donner des priorités et à vous concentrer
seulement sur les tâches les mieux payantes et garantissant la meilleure efficacité.
√ Comment optimiser son capital temps et vaincre le syndrome de chronos ?
√ Quelles méthodes d'organisation déployer pour atteindre le niveau d'excellence optimale ?
√ Comment travailler sans stresser et éviter les frustrations en se concentrant sur l'essentiel ?
√ Comment faire évoluer sa relation au temps en harmonie ave son style de personnalité ?
171
5. Crainte de déléguer ;
6. Eteindre constamment des feux : privilégier le court terme au moyen et long terme ;
7. Impossibilité de refuses toute nouvelle tâche qui se présente ;
8. Pas de disponibilité pour un rendez-vous avant deux mois ;
9. Sentiment de ne pas contrôler la situation, de perdre de vue ses objectifs et ses priorités ;
10. Perfectionniste ;
11. Stress et surmenage ;
12. Peu ou pas de temps pour la vie familiale, sociale ou pour les loisirs.
4.1 J’analyse :
√ Qu’est-ce que j’ai à faire?
√ Lister tout ce que j’ai à effectuer;
√ Quel est mon temps disponible?
√ Évaluer le temps dont je dispose.
4.3 Je planifie :
Comment organiser, imbriquer mes activités pour les faire entrer dans le temps dont je dispose?
- Choisir des outils me permettant de planifier efficacement;
- Choisir le bon moment;
- Choisir les moments les plus appropriés pour réaliser ces activités.
4.4 Je contrôle :
Tout planning est une prévision de l’organisation de son temps. Ai-je réalisé tout ce que j’avais prévu? Ma
prévision est-elle réaliste?
Donc, il faut contrôler l’exécution des tâches.
172
4.5 La démarche de gestion du temps au milieu professionnel
Elle a pour but de gérer la ressource « temps », ou mieux, avec pour objectif de réaliser les tâches dans les
délais imparties et de les organiser entres elles lorsqu’elles dépendent les unes des autres.
Une phase d’analyse :
√ Cette phase permet de réparer les contraintes ;
√ Identifier les problèmes d’organisation ;
√ Évaluer les délais de réalisation des tâches.
Une phase de réflexion :
A partir des faits recueillis que peut-on dégager ? Y a-t-il un problème d’organisation ? S’agit-il simplement de
planifier ? Ou de réorganiser ? Peut-on critiquer le système existant ?
√ Il faut effectuer un diagnostic, poser des questions ;
√ Identifier les causes et le dysfonctionnement ;
√ Réparer l’importance de ces différentes causes.
Une phase de planification :
En fonction des problèmes réparés ou des bilans dans la phase précédente, il s’agit de :
√ Définir les périodes ;
√ Respecter les contraintes d’autorité, de coût, de qualité, d’organisation ;
√ Supprimer les causes de dysfonctionnement ;
√ Choisir les bons outils.
173
graduellement.
2- Peu urgent mais important :
Il s’agit d’activités importantes pour l’avenir de l’entreprise mais qui peuvent attendre. Ce sont les activités.
3- Urgent mais peu important :
Ce sont les activités à déléguer aux collaborateurs.
4- Peu important et peu urgent :
Ce sont des activités qui peuvent être ignorées temporairement ou classées rapidement si on a du temps. Le
nombre de ces activités diminuera, au fur et à mesure, que la technique de gestion du temps est améliorée.
174
√ Ordonner la liste : affecter un numéro d’ordre à chaque activité en fonction des priorités définies. Ceci
permettra de savoir dans quel ordre on doit les planifier.
La loi de LABORIT
Il est conseillé de faire :
- Ce qui est facile avant de ce qu’est difficile ;
- Ce qui nous plait avant ce qui nous déplait ;
- Ce qui va vite avant ce qui prend du temps ;
- Ce que l’on sait avant ce qui est nouveau ;
- ce que d’autres nous imposent avant ce que l’on choisit.
175
A la fin de la journée, la voiture n'est pas lavée, les factures ne sont pas payées, il y a un Coca tiède sur
le comptoir de la cuisine, les fleurs n'ont pas assez d'eau, je n'ai pas mon nouveau chéquier, je ne trouve
pas la télécommande, je ne sais pas où sont mes lunettes et je n'arrive pas à me souvenir de ce que j'ai
fait des clés de voiture.
Et puis, quand je me rends compte que rien n'a été fait aujourd'hui, je n'y comprends rien parce que je n'ai
pas arrêté de la journée et que je suis complètement crevé !
Cette personne, qui est dans le « je fonce tout de suite », n’est pas dans le présent de ce qu’elle est en train
de faire, elle est tout le temps dans l’ailleurs. Il est en fait bien rare que l’on doive interrompre tout de suite
ce que l’on fait. Même si votre mobile sonne, vous avez le temps, avant de décrocher, de regarder qui vous
appelle et de vous demander si vous voulez répondre maintenant. Si le téléphone sonnait pendant votre
bain, sortiriez-vous de celui-ci. Instantanément dans votre tête vous feriez une balance entre l’avantage de
continuer ce que vous êtes en train de faire et le désavantage de l’arrêter, de même que l’avantage de
répondre immédiatement et les inconvénients éventuels. En ne répondant pas, peut-être avez-vous raté la «
valise magique » qui vous aurait rendu millionnaire mais au profit du câlin que vous avez continué. Le premier
principe est donc de privilégier le fait de continuer ce que l’on est en train de faire. Mais continuer ne signifie
pas poursuivre indéfiniment. Si vous êtes dans un roman et que votre partenaire vous propose de sortir, vous
allez rapidement feuilleter les pages suivantes et voir quand vous pouvez interrompre votre lecture. Vous allez
fractionner ce que vous êtes en train de faire. Fractionner ne veut pas nécessairement dire que vous allez le
faire à ce moment-là, mais qu’à ce moment-là vous allez envisager la question, qu’à ce moment-là vous allez
faire une pause.
Méthode de NERAC :
- Noter les activités et les échéances ;
- Evaluer la durée nécessaire ;
- Réserver une marge de sécurité ;
- Arbitrer les priorités ;
- Contrôler et rectifier.
5.2.5 Détermination des activités à réaliser par d’autres personnes (la délégation)
La délégation est une méthode d’organisation qui consiste pour un responsable à confier à un subordonné la réalisation
d’objectifs élaborés en commun en lui laissant une autonomie réelle quant aux moyens et aux méthodes à l’intérieur d’un cadre
défini, en l’assistant dans les difficultés rencontrées et en faisant le point sur les résultats dans le cadre de procédure de contrôle
dont les modalités et la fréquence sont définies à l’avance.
La délégation est un état d’esprit et participe à une démarche de décentralisation et de confiance dans les relations de travail.
176
5.2.6 Intégration des bulles
Pour pouvoir se donner à fond à la tâche, s’investir aux autres, il faut se donner du temps à soi. Si on est tout le
temps envahi, sollicité, on finit par étouffer et on augmente son stress. Les « bulles » servent à reprendre son
souffle, un peu comme un nageur qui doit traverser plusieurs fois une piscine sous l’eau ; s’il peut reprendre de
l’air toutes les 3 brasses et s’il peut un peu souffler entre les longueurs, il n’aura aucun problème pour nager
des heures durant (avec un peu d’entraînement quand même). D’où l’importance pour chaque jour d’avoir une
bulle d’au moins 15 minutes, à soi et avant 23 heures.
Il n’est pas mauvais non plus de se ménager des mini-bulles dans la journée. On sait que les cycles de
la vigilance sont d’à peu près 1h30. Je peux y mettre une mini-bulle où je pratique quelques expirations
profondes et en faisant une vraie coupure. Si au milieu de la matinée, je prends une tasse de café, prendre
l’habitude de ne pas la ramener devant son PC en continuant à travailler, mais faire une vraie mini-pause.
177
La mémoire de travail est temporaire, elle. Mais elle a une qualité très utile, c’est qu’elle est capable de retenir
simultanément plusieurs informations à la fois. Elle nous permet par exemple de conduire une voiture en faisant
simultanément attention à la route, aux plaques de circulation, à la pression de notre pied sur la pédale d’accélérateur,
à la position de nos mains, tout en faisant la conversation à un passager. Mauvaise nouvelle, elle a deux défauts, d’une
part elle est limitée dans le temps (une heure ou deux), d’autre part elle n’est capable de gérer qu’un nombre limité
d’informations simultanément (une dizaine). Une bonne parade pour ne pas la surcharger c’est l’utilisation du bloc
mémo ou des post-it. Une autre méthode pour contourner ses limitations ce sont les moyens mnémotechniques.
Faites l’exercice suivant pour vous prouver l’intérêt des moyens mnémotechniques. Vous devez faire des
courses. Lisez attentivement la liste suivante qui comprend une vingtaine d’objets à ramener. Retenez-les
dans l’ordre. Puis fermez le livre et notez sur une feuille les objets dont vous souvenez.
Chou fleur, cornichons au vinaigre, concombre, côtes d’agneau, dentifrice, eau, haché, haricots, jus
d’orange, ketchup, kleenex, lait, mayonnaise, poulet, oignons au vinaigre, ouate, steak, shampoing,
tomates, vin rouge.
Comparez maintenant la justesse de votre souvenir et comptez le nombre de biens exacts.
Nous allons maintenant utiliser un moyen mnémotechnique en classant les choses à acheter en cinq
catégories : boissons, légumes, viandes, soins du corps, condiments et conserves.
Lisez attentivement la liste qui suit. Retenez-les par catégorie. Puis fermez le livre et notez sur une feuille
les objets dont vous souvenez.
6.2 Les outils de gestion du temps et de mémorisation
Voici quelques outils utilisés couramment au milieu professionnel pour gérer le temps.
- Les agendas : on utilise fréquemment des agendas en milieu professionnel, elles permettent de noter diverse information
et Indiquer les opérations à effectuer à date /heure précise (R.D, délais).
- Les échéanciers : ils permettent de classer les documents à date où ils doivent être traités (lettres, traites à encaisser…).
- Les plannings : ils visualisent l’organisation des tâches dans le temps, ou leur répartition sur différent poste de travail.
Ils sont l’outil le plus utilisé/courant au milieu professionnel.
- L’agenda électronique : outils modernes utilisant la technologie informatique. Se sont développés récemment en
matière de gestion de temps :
- Les applications professionnelles : il y a ceux à application simple utilisés par les particuliers, leurs prix est relativement
réduits. Pour les applications professionnelles, ils existent des modèles plus perfectionnés, se sont destinés pour un seul
utilisateur.
178
√ Planning ;
√ Répertoire ;
√ Plan d’action ;
√ Tableau de bord.
9 Les croque-temps
Quoiqu’on fasse la meilleure planification des activités, comme nous l’avons vu, une place aux imprévus doit
être toujours libérée. Leur urgence, leur importance et notre responsabilité à les exécuter doivent être prises
en considération pour minimiser l’effet de leur intrusion sur nos performances. Les traits personnels et les
capacités de gestion influencent considérablement notre efficience. Il s’agit des facteurs suivants :
√ Les appels téléphoniques imprévus ou trop longs ;
√ Les interruptions ou dérangements (collègues ou visiteurs entrant à l’improviste) ;
√ Les portes ouvertes « devoir de disponibilité » ;
√ Le personnel insuffisamment formé ou compétent ;
√ Les réunions trop fréquentes, trop longues ou inutiles ;
√ Les objectifs flous, priorités changeantes ;
√ L’absence de plan de travail quotidien ;
√ Les travaux en cour non achevés ;
√ Le perfectionnisme ;
√ Le manque d’ordre, bureau mal rangé ;
√ La délégation insuffisante ;
√ Les intérêts dispersés et trop nombreux ;
√ Le manque d’informations -mauvaises communications ;
√ L’incapacité de dire « non » ;
√ La tendance de repousser le traitement des conflits ;
√ La lenteur dans la prise des décisions ;
√ La fatigue, le surmenage et le stress.
179
180
Module 5 : PRISE EN CHARGE DES
FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE
181
1 Introduction
Nous avons montré dans le premier module que la relation d’aide et le service d’écoute comportent un système
d’idées, des valeurs et des méthodes pour la réaliser dans de bonnes conditions. L’accompagnement des
femmes victimes de violence requiert d’autant plus de professionnalisme, de sincérité et de qualité d’attention
de la part des écoutantes, que celles-ci ressentent généralement une forte nervosité et dépréciation de soi et
qu’il leur est souvent excessivement pénible de relater leur vécu et de coucher leurs problèmes.
Dans ce dernier chapitre, nous nous proposons de centrer l’intervention et les pratiques sur l’accompagnement
des femmes victimes de violence, notamment celles qui sont victimes de violences conjugales, qui sont
incontestablement les plus nombreuses. Il a pour objectif de :
√ Indiquer les principales démarches à suivre pour orienter les victimes ;
√ Rappeler les diverses circonstances qui peuvent se présenter ;
√ Indiquer les recours et les solutions possibles ;
√ Introduire la notion de « coaching » individuel ;
√ Signaler les aspects médicaux légaux et les aspects juridiques dans une situation de violence.
182
Ainsi les ruptures définitives sont fréquemment le terme d’un processus évolutif, d’une longue maturation, tout
au long duquel ou de laquelle, par des départs successifs, la femme vérifiera d’une part les aptitudes et la
volonté du conjoint à changer, et d’autre part ses propres capacités à reprendre son autonomie et à renoncer
à la vie de couple.
Il est donc préférable de considérer les allers-retours des femmes comme une expérimentation positive,
permettant une évolution vers l’autonomie. A ce titre, ils doivent être respectés.
c) L’hébergement d’urgence
Temps de pause et de réflexion, l’hébergement d’urgence, s’il doit permettre un décryptage de la situation,
n’aboutit pas obligatoirement à l’élaboration d’un projet.
Ainsi, des femmes, arrivées en urgence, manifesteront le désir de divorcer, de mettre fin à leur relation à
l’homme violent ou à leur relation avec leur parents, alors que ce désir s’effondrera au bout de quelques jours
et que la femme ou la jeune fille, exprimera alors le désir de retourner chez elle.
L’élaboration trop précoce d’un projet, tel que l’engagement d’une procédure de divorce ou de séparation peut
184
résulter d’un travail d’influence auprès de femmes en situation d’urgence.
A défaut d’adhésion profonde de la femme, un « projet » peut représenter une fausse réponse, être sans
lendemain. Son « échec » mettra la femme en plus grande difficulté, si par la suite elle doit à nouveau demander
de l’aide et renforcera son sentiment d’incompétence.
Par ailleurs, si les conditions d’accueil et d’hébergement (notamment pour ce qui est de la prise en charge
des enfants) renvoient à la femme une image de détresse sociale, d’exclusion et d’isolement, alors qu’elle a
fortement besoin d’un soutien tant personnel que matériel, ce départ temporaire risque de préfigurer un avenir
sombre et inciter la femme à retourner vivre chez elle.
Inversement, si les conditions d’accueil sont réunies pour témoigner d’une reconnaissance de la personne
en tant qu’individu, d’une confiance en ses qualités et en ses capacités d’autonomie, son passage dans une
structure d’urgence pourra lui permettre d’envisager l’avenir avec davantage de sérénité. Il lui permettra de
s’informer, de découvrir les professionnels et les structures-relais existantes et d’agir par la suite en toute
conscience.
C’est pourquoi, il est essentiel de proposer à la victime dès le lendemain, un entretien approfondi et d’entamer
un processus d’aide, pour pouvoir envisager les perspectives qui s’offrent à elles.
d) La femme souhaite quitter définitivement le partenaire violent
La réussite d’une telle démarche est plus exceptionnelle à l’occasion d’une crise, ses chances d’aboutir étant
étroitement liées à la préparation et à l’organisation du départ. Cette situation peut se rencontrer lorsque les
femmes ou les filles, gravement menacées sont conduites à s’enfuir, parfois dans une région éloignée de leur
lieu d’habitation.
Le recours au réseau d’associations spécialisées dans l’aide aux femmes victimes de violence peut alors être
utilement envisagé, pour rechercher des solutions d’hébergement.
Proposer un suivi :
Quelle que soit la décision prise par la femme à l’occasion de la situation de crise, une proposition de suivi sera
envisagée avec elle, notamment pour effectuer un bilan global de la situation.
186
√ Facteurs économiques (ressources) ;
√ Facteurs sociaux (occupation professionnelle, lieu de résidence) ;
√ Facteurs psychologiques (expériences de la petite enfance, adolescence, etc) ;
√ Facteurs culturels (normes, valeurs culturelles ou autres).
-Comment agit-elle sur ce milieu de vie ?
Ces informations générales lui donnent la nécessaire perspective pour apprécier avec objectivité les besoins
sociaux de la femme dont elle s’occupe, l’utilité ou l’insuffisance des moyens dont elle dispose pour y
répondre. L’écoutant(e) dans un cas d’urgence peut se rendre compte par exemple que le vrai problème,
d’ordre psychologique est projeté sur un problème matériel ou vice-versa.
187
Dans ses manifestations : afin de permettre à la victime d’appréhender plus clairement les différentes formes
d’agression qu’elle subit (ex. dénigrement, chantage, menaces…).
Cette démarche permet de confronter objectivement la femme aux risques et aux dangers réels de violence
qu’elle a pu tolérer.
- La confidentialité
Nous avons déjà évoqué le principe de confidentialité dans la relation d’aide, mais nous nous permettons
d’insister sur cette notion dans le cas précis, car les révélations des victimes de violence touchent au plus
intime et au plus profond d’elles-mêmes.
- Orienter vers des structures d’aide plus appropriées
Dans certains cas très lourds, l’écoutante peut être amené(e) à redéfinir clairement le cadre de son intervention,
notamment s’il est investi d’un rôle de confident, voire de thérapeute ainsi que d’attentes démesurées quant
à ses possibilités d’intervention. L’orientation vers des structures appropriées, de soin ou d’aide, doit être
envisagée (psychiatre, psychologue ou psychothérapeute).
Car, il est bon de le rappeler, une écoutant(e), quelque soit sa technicité, ne peut en aucun cas se substituer
au psychologue ou au psychothérapeute.
Ainsi, lorsque la victime ressent une très grande souffrance dans son vécu et que la situation devient trop lourde
ou difficile à gérer, une répartition des rôles entre plusieurs intervenants et éventuellement en lien avec d’autres
partenaires (groupes de psychologues, psychiatres ou psychothérapeutes) et travailleurs sociaux peut à la fois
permettre de sérier et graduer les questions à traiter, de définir des limites d’intervention, de se distancer d’une
emprise affective trop importante et de ne pas susciter l’établissement d’un lien de dépendance. Très souvent,
des interventions distinctes et complémentaires seront nécessaires pour résoudre certaines situations. Il ne
faut pas que des questions qui ne sont pas du même niveau ou de la même nature (soutien à la personne
d’une part, soins ou restauration de son cadre matériel et social d’autre part) empiètent les unes sur les autres.
- Favoriser l’autonomie de la personne.
Le travail sur l’autonomie doit, par ailleurs, représenter l’aspect central de la relation d’aide et se traduire
par des éléments concrets au niveau du suivi. Il peut être favorisé par la prise en charge par la femme de
certaines tâches et démarches (information à se procurer sur ses droits, sur les ressources offertes par un
nouveau lieu de résidence, recherche d’un emploi ou d’une formation, etc…), l’écoutant(e) favorisant pour sa
part l’orientation dans les démarches ou l’accès à certains services (centre d’hébergement, sollicitation des
services de police ou de gendarmerie pour une démarche d’accompagnement au domicile etc.).
Une réflexion peut être menée avec la femme sur les conséquences d’une autonomie, au plan du logement ou
des moyens financiers, notamment sur l’augmentation des risques de violence que celle-ci peut favoriser mais
aussi sur les recours et les moyens de se prémunir.
L’orientation des femmes vers des associations de secours spécialisées (SOS Femmes, Solidarité Femmes…),
s’il en existe dans leur proximité, peut leur fournir une ressource importante dans leur démarche d’autonomie.
Dans cet esprit, les mesures de protection qui s’imposent seront également examinées avec la femme.
- Soutenir le projet des victimes.
Les femmes qui entament des démarches pour sortir d’une situation de violence familiale, conjugale ou autres
auront à surmonter de multiples difficultés morales et matérielles. Le projet de quitter le partenaire violent a
d’autant plus de chance d’aboutir que la femme sera parvenue à une analyse lucide de sa situation et que le
départ aura été préparé à l’avance et organisé au mieux.
188
cas et dans la mesure du possible, c’est-à-dire dans la mesure où cette entrevue ne peut être évitée, d’orienter
le partenaire vers d’autres services plus spécialisés ou vers les services de police ou de gendarmerie, tout en
lui signalant que le recours à la violence demeure inacceptable, quelqu’en soient les raisons et qu’il encoure
des sanctions pénales au regard de la loi.
Il demeure malheureusement difficile dans nos pays, d’orienter des hommes souhaitant mettre fin à leur
comportement violents vers des structures spécifiques. A notre connaissance, il n’existe pas de structures ou
d’associations d’aide aux hommes violents, comme c’est le cas dans d’autres pas européens ou d’Amérique
du Nord. Le seul conseil dans ce cas demeure le recours à un psychologue ou un psychothérapeute, si la
personne le souhaite.
Dans tous les cas de figure, les mesures de sécurité imposent de ne jamais délivrer l’adresse des victimes et
notamment lorsqu’il s’agit de femmes fuyant le domicile conjugal avec leurs enfants. A cet égard, il est utile de
signaler que dans la plupart des pays européens, les centres d’aide et d’hébergement des femmes victimes de
violence sont tenus secrets et ne sont connus que des intervenants sociaux.
Il est fréquent par ailleurs, que l’attitude courtoise et « civilisée » de ces hommes, hors de la sphère privée où
s’exerce la violence, puisse abuser leurs interlocuteurs et conduire ces derniers à des appréciations erronées
aux conséquences graves. De même qu’il peut arriver que l’homme violent use de menaces vis-à-vis de
l’écoutant(e) ou des travailleurs sociaux qui aident les victimes, surtout lorsque ceux-ci refusent d’obtempérer
et de signaler leur adresse.
Dans ce cas le recours à la police ou à la gendarmerie doit être envisagé. Il peut être rappelé qu’il revient à la
justice et non aux associations de régler les litiges de ce type et de déterminer les conditions dans lesquelles
s’exercent les droits de chacun.
Pour toute recherche de sa partenaire ou parent, l’auteur des violences peut donc être orienté sur les dispositifs
de droit commun (juge aux affaires familiales, services de police ou de gendarmerie). Il faut souligner que dans
des situations de violences conjugales, toute entreprise de médiation est inadaptée et peut même être source
de danger.
Enfin, l’écoutant(e) peut être parfois confronté(e) au couple en période de rémission : il (elle) ne pourra alors
que faire appel à ses connaissances relatives au cycle de la violence et adopter une attitude de neutralité
bienveillante.
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R E M E R C I E M E N T
N O S R E M E R C I E M E N T S
A U X C A D R E S D ’ E N N A K H I L
E T L E S A U T R E S C A D R E S
D E S C E N T R E S D ’ E C O U T E
P A R T E N A I R E S
R E M E R C I E M E N T S
A U S S I A T O U T E S L E S
A U T R E S P E R S O N N E S E T
O R G A N I S A T I O N S Q U I O N T
C O N T R I B U É D E D I V E R S E S
F A Ç O N S À L A R É A L I S A T I O N
D E C E T T E P U B L I C A T I O N .
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