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PRESENTATION ........................................................................................................................................................ 4
LA PRISE DE NOTES.................................................................................................................................................. 9
TEXTE A COMMENTER................................................................................................................................... 63
Chers étudiants,
Au nom de tous vos enseignants, je tiens vous souhaiter la bienvenue au sein de la faculté SJE.
Vous entrez aujourd'hui dans un univers nouveau qui a ses règles qu'il va vous falloir rapidement
assimiler. Nous allons tous vous donner quelques conseils pour maîtriser ces codes.
Le premier d'entre eux est de travailler, ne pas vous contenter du cours qui vous sera fourni, mais
d'approfondir vos connaissances grâce aux manuels et revues, de préparer soigneusement vos fiches de TD. Ce
fascicule contient les indications méthodologiques qui vous seront utiles JUSQU'A LA FIN DE VOS ETUDES.
Conservez-le soigneusement, vous y trouverez toujours une aide précieuse. Considérez-le donc comme un
« livre de chevet », un mémento dont vous ne devez jamais vous départir. C'est que, contrairement à l'idée
reçue, les études de droit ne reposent pas sur l'apprentissage « par cœur ». Au contraire, il vous sera toujours
demandé une réflexion, une mise en perspective de vos connaissances pour traiter le sujet. Cela demande de
l'entraînement et l'assimilation des règles de ce fascicule.
Vos enseignements sont prévus pour cela : vos cours d'amphithéâtre sont, pour les plus importants,
assortis de TD qui vous permettront d'insister sur les connaissances importantes Vous avez également la
chance de pouvoir suivre des enseignements de méthodologie pour vous donner les grandes orientations, et
en TD pour approfondir les entraînements.
Quelques soient les difficultés que vous pourriez rencontrer, elles ne seront que passagères dès lors que vous
persévérez et garderez à l’esprit cette maxime du poète latin Virgile : « On se lasse de tout, sauf d’apprendre ».
- d’un point de vue général, l’ensemble des méthodes et des techniques d’un domaine
scientifique particulier
- et spécifiquement, la partie d’une science qui étudie les méthodes sur lesquelles cette
discipline s’appuie.
Ainsi, l’étude de la méthodologie juridique implique tout d’abord que le droit est une science - on
parle des sciences juridiques - et d’autre part, que la mise en œuvre de cette science repose sur des
techniques, des procédés et des méthodes particuliers.
NB : la méthodologie n’est pas une matière « à part », elle irradie touts les domaines du droit et
en constitue le socle. Elle fournit au juriste des méthodes précises pour appréhender le droit et les
exercices juridiques.
La méthodologie permet d’acquérir les techniques régissant la logique propre à chaque type
d’exercice juridique ; c’est donc à la fois un procédé permettant d’acquérir une technicité et la
logique intellectuelle afférente.
une bonne maîtrise de la langue française : vocabulaire, syntaxe, grammaire… afin d’éviter les
fautes qui amoindrissent la qualité du travail fourni.
o Il faut donc par tous les moyens enrichir son vocabulaire et améliorer son style
rédactionnel : user et abuser du dictionnaire (langue française) – l’emploi des termes
doit être précis car il n’y a pas d’ « à peu près » en droit ; lire la presse écrite, des
revues de qualité, des ouvrages juridiques ou non (littérature française, étrangère)
la maîtrise du vocabulaire juridique (la langue du droit) - user d’un lexique juridique (V.
mini lexique intégré dans ce fascicule)
apprendre : litt. « aller vers des connaissances et les saisir » c’est à dire
pouvoir reformuler dans ses propres termes les notions apprises pour en
vérifier la bonne analyse
Exemple : le plan (cours, manuel) est l’expression de la logique dans la mise en œuvre du droit.
Sur la « ratio » de la règle de droit : raison d’être, fin poursuivie, moyens mis en
œuvre pour parvenir à cette fin, adéquation entre moyens et fin
Sur les liens entre cette règle de droit et d’autres règles ou principes, ou comparer le
mécanisme de cette règle avec d’autres mis en place dans le passé ou dans d’autres
pays
Les cours dispensés à l’Université étant « magistraux », ils excluent toute « dictée » aux étudiants et
requièrent de ceux-ci l’aptitude à pouvoir synthétiser et retranscrire les informations orales.
Vous serez donc conduit à prendre des notes tant lors des cours magistraux que des travaux dirigés
(explications complémentaires, éclaircissements dispensés...), à l'occasion de la lecture d'un ouvrage
ou manuel, durant une conférence, etc.
Savoir prendre des notes est indispensable à la réussite de votre cursus universitaire car écrire favorise
la mémorisation et la compréhension. Cela permet également de fixer l'attention et de ne pas se
disperser.
N.B : Il n'existe pas de recette unique pour prendre des notes. A chacun de trouver sa propre méthode,
son style, sa stratégie pour optimiser sa prise de notes.
Toutefois, pour parvenir à construite votre méthode personnelle, voici quelques règles basiques à
mettre en œuvre1.
Conséquemment, vos notes doivent revêtir une véritable utilité pratique c'est à dire être utiles,
utilisables et utilisées.
notes utiles : lorsqu'elles sont correctement prises, vos notes vous permettent
d'apprendre et de retenir et ainsi, elles peuvent servir plusieurs mois (voire années!!).
notes utilisables : vous devez pouvoir vous relire sans difficulté (gain de temps dans
l'apprentissage et les révisions). Donc la codification personnelle que vous allez
instaurer doit avoir du sens – c’est-à-dire être intelligible pour vous – et être
uniformisée : mise en page, abréviations et codes couleurs identiques pour toutes vos
notes.
1
Voir http://www.reussir-en-universite.fr/methodologie-du-travail-universitaire/prendre-des-notes1.html.
CONSEILS PRATIQUES : Inutile de noter tout ce qui est dit mais seulement les éléments importants de
l'intervention (prise de notes sélective et rapide).
Pour cela, vous devez réaliser plusieurs tâches simultanément : écouter + comprendre + déterminer
ce qui est important + écrire.
IMPORTANT : faire preuve d’écoute attentive et constante ; ne pas se laisser distraire par
l’entourage ni rêvasser.
ne pas prendre assez de notes voire pas du tout est risqué car il est impossible de retenir une
intervention orale en écoutant uniquement
il n'est pas conseillé d'enregistrer un cours sans avoir recueilli l'accord préalable de l'intervenant
(atteinte potentielle au droit à l'image incluant tout enregistrement vocal non consenti et au droit
d’auteur) ; de surcroît, cette option est souvent contre-productive car il faut ensuite trouver le
temps et l'envie de retranscrire cet enregistrement.
Lors d’un cours, d’une présentation, d’une intervention,… très souvent l’intervenant vous annoncera
son plan en introduction ou bien tout au long de son exposé. Notez ce plan !!
cela permet de repérer la structuration de l’intervention et sa logique
cela facilite l’organisation de la prise de notes et l’apprentissage ultérieur
Vous serez amené à noter tout en écoutant la suite de l’intervention. Donc la prise de notes doit être
sélective c’est-à-dire porter sur les informations essentielles (indispensables à la compréhension des
informations dispensées).
Ecrivez avec vos mots. L’essentiel est de comprendre le contenu et d’être capable de le
restituer.
Notez les définitions importantes et/ou bien les références bibliographiques des définitions.
Notez les mots techniques importants.
Ecrivez lisiblement en respectant la ponctuation (afin d’éviter les erreurs de sens).
Attention : Si vous ne comprenez pas une idée (formulation, contenu…), n’hésitez pas à
demander des éclaircissements à l'enseignant.
Pour gagner du temps dans votre prise de notes vous devez mettre au point un système d’abréviations.
Voici quelques règles communément utilisées :
Supprimer les mots inutiles tels que
les articles, certains adjectifs, certains verbes.
Exemple : L’eau est bonne pour la santé devient : Eau bonne pr santé.
• Ecrivez les mots techniques que vous utilisez pour la première fois
• Lorsque vous décidez d’une abréviation, notez-la en marge de votre feuille
• Utilisez toujours les mêmes abréviations, respectez votre propre code
Chacun dispose de moyens mnémotechniques différents. Pour apprendre certains doivent répéter à
l’oral, d’autres réécrire, d’autres lire… Il est donc important que vous déterminiez quels sont les
procédés de mémorisation qui vous conviennent pour retenir vos notes.
CONSEILS PRATIQUES :
Utiliser des codes couleurs pour les titres, les définitions, les exemples…
Faire des schémas, des flèches, des dessins…
Noter précisément les exemples donnés par l’enseignant, ou les anecdotes si cela vous aide à
faire un lien entre la théorie et la pratique.
Ci-dessous 5 points que vous devez essayer de respecter pour optimiser la prise de notes :
Ecrire sur papier et non sur ordinateur. Il est plus facile de barrer, souligner, mettre en couleur,
créer des abréviations et une mise en page personnalisée sur papier. Vous ne risquez pas de
tout effacer en cas de mauvaise manipulation.
Aérer les lignes (si vous choisissez des feuilles à petits carreaux, écrivez une ligne sur deux)
Numéroter les pages (en chiffres arabes)
Inscrire la date du cours (dans la marge)
Inscrire le nom du cours et le nom de l’enseignant (en entête ou pied-de-page)
Piochez dans les points suivants pour construire le type de mise en page qui vous convient :
Ecrire sur le recto des feuilles uniquement
Les titres : souligner, surligner, écrire en couleur, écrire en majuscule, hiérarchiser
visuellement sur la feuille, numéroter (I, II, III, 1 , 2, 3 ou A, B, C, a, b, c….)
Prévoir une marge importante (à droite ou à gauche) pour : noter les références
bibliographiques, les exemples, compléter vos notes, noter vos nouvelles abréviations, vos
observations personnelles, les questions à poser, les renvois à d’autres notes, les définitions…
Encadrer en couleur ou non les références bibliographiques, les exemples, vos observations
personnelles, les questions à poser, les renvois à d’autres notes, les définitions…
Pour appliquer le droit, tout juriste, quelque soit sa profession, met en œuvre un mécanisme
intellectuel spécifique. Il s’agit d’une logique formelle fondée sur le raisonnement par déduction.
la majeure : règle de droit ou norme c'est-à-dire la règle de conduite (norme, règle de droit)
susceptible de s’appliquer
la mineure : la situation d’espèce (les faits pertinents) confrontée aux éléments constitutifs de
la règle :
La confrontation : il s’agit de comparer les faits de l’espèce avec éléments de la règle
de droit pour déterminer si la situation d’espèce est bien régie par la norme en vigueur (on vérifie
que les éléments de la règle de droit – conditions – sont présentes ou pas dans la situation
d’espèce).
Exemple : 1) la loi prévoit que tout voleur doit être puni = la majeure
2) M. X est un voleur = la mineure
3) conclusion : M. X doit être puni
Donc, l’art du juriste consiste finalement à appliquer déductivement des énoncés généraux et
impersonnels préétablis (la règle de droit) à des cas particuliers (Doyen Carbonnier).
O, il existe plusieurs sources du droit. En effet, la règle de droit trouve ses sources dans un texte (loi,
règlement, décret…), la jurisprudence, la coutume, et la doctrine.
On constate donc que tout raisonnement juridique (ou toute application du droit) part donc d’une règle
de droit, mais encore faut-il trouver la bonne règle de droit applicable (ou pas) !
A. LA QUALIFICATION JURIDIQUE
Définition : Qualifier, c’est faire entrer une situation de fait (telle qu’elle est présentée) dans
l’exacte catégorie que le droit lui destine. La qualification juridique va déterminer la
« catégorie juridique », c’est à dire le domaine du droit auquel se rattache les faits.
Cette opération se fonde aussi sur un syllogisme. Il s’agit de ranger un élément donné dans une classe
du droit. La qualification juridique va permettre d’identifier, de déterminer la règle de droit à priori
applicable à la situation de fait donnée. (La démarche est de reconnaître, identifier des éléments de
droit à partir d’éléments de faits.)
Exemple :
1) la vente est le contrat qui oblige l’un à livrer une chose et l’autre à la payer (art. 1582 C. civ.)
2) il a été convenu que M. X reçoive de M Y un vélo, en échange de 150 euros.
3) conclusion et qualification juridique : le contrat conclu entre M. X et Y constitue un contrat de vente.
En revanche, si on change les faits (la mineure), la qualification est également modifiée :
2) il a été convenu que M. X reçoive de M.Y un vélo, en échange d’un autre bien ;
3) Conclusion : il s’agit alors d’un contrat d’échange et non d’un contrat de vente.
Attention : parfois, certaines situations ne sont pas aussi claires et les qualifications
juridiques sont difficiles à trouver.
NB : puisque la qualification juridique détermine la règle de droit applicable, il importe de porter une
grande attention à cette opération, laquelle repose sur une analyse scrupuleuse des circonstances de
l’espèce et sur l’emploi du vocabulaire juridique adéquat (cf. Lexique).
Donc la qualification juridique est une technique intellectuelle que tout juriste utilise (cas pratique,
rédaction des décisions de justice…).
B. L’INTERPRÉTATION
Notion : l’interprétation consiste à rechercher le sens d’un texte normatif (texte source de droit
– loi, règlement, traité) qui s’avère obscur, ambigu, contradictoire ou lacunaire. « C’est
l’interprétation générale du texte ».
Interpréter un texte est d’ailleurs une des missions du juge, chaque fois que cela est nécessaire pour
appliquer la règle de droit. Cette activité d’interprétation donne lieu à ce que l’on appelle la
jurisprudence.
Attention : un texte dont l’énoncé est clair et précis, n’a pas à être interprété application
littérale du texte.
Se pose alors la question de savoir comment le juge a-t-il interprété la règle de droit ? En effet, les
juges ont recours à divers procédés d’interprétation (v. infra, La méthode du commentaire d’arrêt)
Ces différentes notions - le syllogisme, la qualification juridique, les interprétations - sont des
éléments de base pour bien comprendre le droit et surtout fonder votre démonstration juridique, que
celle-ci prenne la forme d’un cas pratique, d’un commentaire d’arrêt, d’une dissertation juridique…car
tout exercice juridique impose une démonstration juridique !!
Il s’agit ici d’indiquer quelques recommandations générales relatives à la rédaction des exercices
juridiques et à la présentation des copies. Vous vous référerez, pour davantage précisions, aux règles et
recommandations particulières propres à chaque exercice.
- Définition du sexe : "c'est ce qui permet de différencier un homme avec une femme"
- La vie privée "c'est quand tu es libre de faire se que tu veux sans que personne te dise rien. C'est une vie qui est
secrète et qui appartient qu'à toi"
- Changement de sexe : "la vie privée entretient un changement de sexe puisque c'est la personne qui pourra
décider si veut changer de sexe. L'avis des autres ne comptera pas à ses yeux... il a le droit de changer de sexe si
son sexe ne lui plait pas"
- Une discrimination : "c'est quelqu'un dit des propos racistes, des insultes »
- Le système de la preuve dans le divorce : « Au système plédoirique, la preuve, dans le divorce est soumise ».
Le cas pratique sert à vérifier l’aptitude de l’étudiant à apporter une réponse, issue d’un
raisonnement argumenté, aux différents problèmes juridiques que suscitent les faits proposés.
Il convient donc de s’exprimer de façon claire et logique en gardant à l’esprit les objectifs
du cas pratique : c’est une « consultation » faite par le profane auprès du spécialiste de droit. A cette
fin, il est nécessaire de définir les concepts utiles à la démonstration et d’argumenter la réponse
proposée en étayant les affirmations avancées.
Rien ne doit être considéré comme évident ! Il faut faire preuve de pédagogie. Une réponse
sans motivation ne vaut rien ! Voici quelques repères pour gagner en clarté :
Il faut tout d’abord réaliser une lecture attentive des faits (les faits doivent être examinés à la
loupe). Pour cela, il est conseillé d’effectuer une première lecture (« prise de contact ») puis de réaliser
NB : isoler les faits pertinents ne consiste pas à recopier quelques phrases de l’énoncé du cas pratique.
Cela consiste à résumer en quelques phrases la situation factuelle exposée dans le cas.
Cette phase consiste à qualifier les faits c’est-à-dire à les traduire dans un vocabulaire
juridique.
Exemples :
Il faut ensuite déterminer la question de droit. L’énoncé du cas pratique pose un ou plusieurs
problèmes juridiques ou questions de droit, il faudra donc les déterminer. On procède à l’opération de
qualification juridique. Pour cela, il est possible de partir d’une question concrète qui est posée en
l’espèce et la traduire juridiquement. C’est une étape décisive. C’est l’opération la plus délicate ; il
faut donc la réaliser avec le plus grand soin ! Trois hypothèses peuvent être envisagées :
Il suffit alors d’y répondre. Elle peut être ouverte ou fermée et revient à déterminer « qui veut
quoi ? » ou « qui peut craindre quoi ? ».
Dans ce cas, Il faudra alors traduire la question en termes plus précis et plus juridiques, c’est
l’opération de qualification juridique.
Exemple : « La question centrale consiste à déterminer qui est responsable des préjudices
matériels et du préjudice corporel consécutifs à cet accident ».
Soit aucune question ne figure dans l’énoncé. Il convient d’abord de se les poser soi-même avec
rigueur et discernement en prenant compte les faits pertinents qui ont été isolés lors de la lecture
de l’énoncé. On procédera ensuite également à l’opération de qualification juridique.
Formuler avec discernement et précision un/des problème(s) juridique(s) suppose de maîtriser les
connaissances figurant dans le cours, dans les manuels ainsi que dans les documents distribués en
travaux dirigés.
Attention : toutes les problématiques en droit relevées au sein du cas pratique doivent être
posées sous peine de ne traiter que partiellement le cas pratique.
4° RECHERCHE DE LA SOLUTION :
C’est le corps du devoir. C’EST L’ETAPE LA PLUS IMPORTANTE CAR C’EST LA QUE L’ON VA VERIFIER
L’APTITUDE DE L’ETUDIANT A FAIRE UNE APPLICATION PRATIQUE DES REGLES JURIDIQUES.
- La majeure : Une fois posée la problématique en droit, il convient de rechercher la règle de droit
qui doit être appliquée. (Il faut donc faire appel à vos connaissances juridiques : cours, TD et
documents du TD, jurisprudence, doctrine…)
champ conditions
PRINCIPE exposé source
d'application d'application
champ conditions
EXCEPTION exposé source
d'application d'application
Attention : dans l’hypothèse où plusieurs règles de droit sont sélectionnées, il faut vérifier
si chacune d’entre elles est susceptible de s’appliquer aux faits.
- La mineure : Il convient ensuite d’appliquer la règle de droit aux faits de l’espèce. Il faut alors
vérifier que les faits de l’espèce entrent dans le champ d’application de la règle de droit identifiée et
qu’ils répondent à ses conditions d’application (= confrontation de la règle de droit aux faits de
l’espèce). On détermine donc si la règle de droit est oui ou non applicable.
o soit la mineure correspond à la majeure : la règle de droit s’applique. Si cette règle n’est pas
respectée, la sanction prévue peut être mise en œuvre ;
o soit la mineure ne correspond pas à la majeure : la règle de droit ne trouve pas à s’appliquer.
C’est l’aboutissement du syllogisme. Cette étape consiste à déduire toutes les conséquences
juridiques de l’application ou de la non-application de la règle de droit aux faits, la possibilité ou non
de mettre en œuvre la sanction (i.e. mesure juridique, d’ordre civil, pénal ou administratif, qui frappe
l’auteur d’un manquement à la loi).
Il est inutile de recopier l’énoncé des faits. Il convient au contraire de rappeler la chronologie des
faits en les synthétisant, c’est-à-dire en ne mentionnant que les faits pertinents :
- Soit dans une introduction générale (si l’introduction est exigée par l’enseignant)
- Soit seulement au fur et mesure des questions à résoudre
Il s’agit de poser le problème juridique. (Voir plus haut : recherche et énoncé du problème juridique).
Si plusieurs questions sont posées, il convient de les traiter les unes à la suite des autres,
distinctement. Il faut toujours structurer votre raisonnement.
Il convient de rappeler la règle de droit applicable ce, de façon rigoureuse et précise. Pour cela, il est
nécessaire de définir les concepts utilisés, de citer expressément la source (texte, jurisprudence –
particulièrement celle étudiée en cours et en TD, etc.), de rappeler le champ d’application, les
conditions d’application de la règle de droit et les éventuelles exceptions.
Par exemple, il conviendra d’exposer le principe général édicté par un texte du code civil (ex.
de formulation « Selon l’article 2 du Code civil… ») avant de rappeler la jurisprudence sur la
question ainsi que les précisions ou les tempéraments apportés lors de l’application voire de
l’interprétation du texte par les juges.
Si plusieurs solutions jurisprudentielles s’affrontent (ex. conflit entre deux chambres de la Cour de
cassation), il conviendra d’en faire état et d’exposer les deux solutions ; il est également possible de
justifier en quoi l’une des deux solutions doit prévaloir.
Attention : c’est l’état du droit positif qui doit ici être exposé, tout en rappelant aussi
Il ne s’agit pas de rappeler l’ensemble du cours sur une question donnée mais bien de chercher des
éléments de solution à soumettre à un tribunal s’il était saisi de la question. Dès lors, si la loi ou la
jurisprudence applicables paraissent critiquables, il ne faudra pas insister sur cette critique (ce,
contrairement au commentaire d’arrêt).
Il convient de reprendre les différents éléments d’application de la règle aux faits de l’espèce,
notamment chacune de ses conditions d’application, sans oublier d’appliquer les éventuelles
exceptions.
5° CONCLUSION
Le raisonnement doit être mené jusqu’à son terme. Il convient donc d’apporter une réponse concrète
à la question posée.
Si plusieurs questions ont été traitées, une conclusion générale peut synthétiser l’ensemble des
réponses proposées.
Exemple 1:
Sophie a rencontré Tom lors d’une croisière dans les Caraïbes. Fous amoureux, ils se sont alors mariés en 2009.
Malheureusement, depuis quelques mois, Tom s’est éloigné de Sophie. Il a, en effet, revu il y a huit mois sa
petite amie d’enfance, Caroline, lors d’une fête chez la cousine de Sophie. Tom et Caroline se sont revus
secrètement et sont devenus amants peu de temps après. Lors d’un après-midi, la meilleure amie de Sophie a
surpris Tom et Caroline enlacés au restaurant d’un hôtel. Elle a donc très vite mis au courant Sophie qui le soir
même a demandé des explications à Tom. Ce dernier n’a pas tenté de nier sa relation avec Caroline, il est
même parti le soir même vivre chez cette dernière. Très vite, Sophie a proposé le divorce à Tom mais celui-ci lui
répond qu’il ne sait plus où il en est, cela n’est peut-être qu’une passade et il ne souhaite pas divorcer. Sophie,
profondément blessée, désire fermement divorcer. Désemparée, elle vient vous consulter.
Exemple 2 :
En août 2017, Amandine, trentenaire carriériste fait la connaissance de François lors d’une fête organisée chez
des amis communs. Le caractère enjoué et la simplicité naïve du jeune homme de 22 ans la distraient de ses
préoccupations professionnelles. Dès la semaine suivante, une liaison s’établit entre eux en dépit du fait que
François, en raison d’une légère déficience intellectuelle, soit placé sous curatelle simple. Le jeune homme, fou
amoureux, ne cesse de poster sur les réseaux sociaux des messages d’amour à Amandine et d’afficher les
photographies de leurs sorties communes. Fin novembre, les joies se succèdent dans le couple avec d’abord, la
découverte de la grossesse d’Amandine puis l’annonce d’un important héritage attribué à François. Amandine
convainc François de quitter le domicile de ses parents et de partager le minuscule appartement qu’elle occupe
en attendant l’arrivée de leur fille Précieuse qui naît en juillet 2018. Père très attentionné, François est
cependant malheureux car Amandine n’a pas voulu qu’il reconnaisse leur petite fille.
Sur ces entrefaites, la mesure de curatelle arrivant à échéance, Amandine souhaite être désormais désignée
curatrice de François. En outre, elle a convaincu son amoureux de lui offrir comme cadeau de naissance de leur
fille une magnifique villa dont l’acquisition engloutira la totalité du montant de l’héritage perçu par François.
Très inquiet, Victor, père et curateur de François, vous consulte sur l’établissement de la filiation de Précieuse,
le projet d’acquisition immobilière au bénéfice d’Amandine ainsi que la possible désignation de celle-ci comme
curatrice.
Il s’agit ici d’une mise en situation : vous devez vous mettre dans la peau d’un conseiller du
Président de la République, du Premier Ministre, du Président d’une des Assemblées… et apporter une
réponse argumentée à la question qu’il vous pose, ou corriger le texte qu’il vous présente en lui
expliquant en quoi il s’est trompé.
❶ La première étape est de lire complètement l’énoncé puis d’identifier les éléments
matériels qui permettent de bien comprendre de quoi il retourne : qui est votre interlocuteur, quelle est
la date de la sollicitation, quelle est la situation institutionnelle et politique … n’oubliez pas que « le
diable est dans les détails » et c’est souvent le cas dans un cas pratique. Une fois les faits et les
problèmes identifiés, vous pourrez envisager la réponse.
❷ Seconde étape : au brouillon (ou directement sur votre copie pour mieux gérer votre
temps), vous devez rappeler succinctement les faits, puis reformuler la question qui vous est posée.
Parfois, c’est à vous de dégager le problème de droit contenu dans l’énoncé.
❸ La troisième étape est de formuler l’ensemble des solutions possibles. Une même
situation, un même problème de droit, peuvent être envisagés de différentes manières grâce aux
différentes solutions apportées par la Constitution. Vous devez mettre votre interlocuteur en mesure de
connaître toutes les voies qui s’offrent à lui.
La dernière étape consiste à fournir à cet interlocuteur la solution qui vous semble être la
meilleure. Vous devrez ici bien entendu argumenter votre choix, en vous fondant notamment sur des
exemples tirés de l’histoire constitutionnelle, française, voire étrangère.
Chaque étape vous apporte des points et si vous justifiez correctement votre choix final, vous
pourrez gagner des points, même si ce n’était pas la solution que le correcteur attendait.
Ici encore, il vous appartient de soigner la présentation et d’aérer et votre travail. De même,
vous devez VOUS RELIRE afin de vérifier le fond et la forme.
- les juridictions du premier degré (celles qui sont appelées à connaître pour la première fois
du litige, 1er ressort) = Tribunal de grande instance et tribunaux d’exception.
Ces juridictions rendent des jugements.
- des juridictions du second degré (celles qui connaissent du litige si l’une des parties souhaite
voir ce litige jugé à nouveau, 2ème ressort)= Cour d’appel.
Les juridictions du second degré rendent des arrêts.
Le rôle de la Cour de cassation - juridiction unique placée en haut de la hiérarchie judiciaire - est
d’assurer l’unité dans l’interprétation et l’application de la règle de droit. Elle a donc plusieurs
missions :
- Elle juge de la bonne ou de la mauvaise application de la règle de droit par les juges du fond,
veillant ainsi au respect de la règle de droit par les juridictions inférieures.
- Elle unifie l’application et l’interprétation de la règle de droit. Il s’agit d’éviter que les mêmes
textes soient interprétés de façon différente selon les juridictions. Ces arrêts ont vocation à
« faire jurisprudence » (la règle d’imitation prévaut malgré l’interdiction des arrêts de
règlement).
Attention : la Cour de cassation n’est pas un 3ème degré de juridiction ! Elle juge en droit et non
en fait. Autrement dit, la Cour de cassation n’a pas pour mission de procéder à un nouvel examen des
La mission de la Cour de cassation consiste à vérifier si, dans le cas d’espèce, la règle de droit a bien
été appliquée. Pour cette raison, le pourvoi ne peut attaquer la décision qu’au regard d’une éventuelle
violation de la règle de droit. Chacune de ces violations constitue un « moyen de cassation », chaque
moyen étant fondé sur un cas d’ouverture à cassation.
La procédure est particulière. La Cour de cassation est saisie par un pourvoi qui critique la décision
de la Cour d’appel (ou des 1ers juges si le jugement rendu en première instance n’est pas susceptible
d’appel). La Cour de cassation examine le pourvoi ; elle a ensuite le choix entre deux alternatives :
- Soit elle décide de rejeter le pourvoi – elle confirme alors l’arrêt (et non le jugement) de la
Cour d’appel et la décision devient inattaquable. Elle rend donc un arrêt de rejet.
- Soit elle casse l’arrêt d’appel en accueillant les arguments du pourvoi ; la décision est alors
anéantie totalement ou partiellement. Elle rend alors un arrêt de cassation.
o Cependant, la Cour de cassation ne pouvant trancher le litige, elle le renvoie devant
une autre juridiction appelée la « juridiction de renvoi ». La juridiction de renvoi doit
alors examiner une nouvelle fois le litige en fait et en droit et n’est pas liée par
l’interprétation de la Cour de cassation.
Si la Cour de renvoi ne se conforme pas à la décision de la Cour de cassation, un second pourvoi peut
être formé. L’affaire est alors jugée devant l’Assemblée plénière.
L’Assemblée plénière peut soit donner raison aux juges du fond en rejetant le pourvoi
(la décision de la Cour de renvoi devient irrévocable) soit maintenir la décision prise
par l’arrêt de cassation et condamner la résistance des juges du fond ; elle casse alors
la décision de la Cour d’appel de renvoie et renvoie l’affaire devant une autre
juridiction de renvoi.
Cette nouvelle juridiction de renvoi devra alors se conformer à la décision de
l’Assemblée plénière : on met ainsi un point final à la divergence
d’interprétation en l’espèce ; attention toutefois : en principe, cette
interprétation ne s’impose pas dans le cadre d’une autre espèce
(conformément à la prohibition des arrêts de règlement).
Il convient de remarquer au préalable que la lecture de l’arrêt commence par celle de la date et de la
formation qui a rendu la décision :
la date permet de fixer l’arrêt dans l’évolution du droit positif (avant ou après une réforme
législative, un revirement de jurisprudence, etc.) ;
la formation quant à elle permet de déceler l’importance de la décision (pour les arrêts
rendus par l’assemblée plénière notamment) ou sa spécificité (les chambres civiles n’ont pas toujours
les mêmes analyses que la chambre sociale, criminelle ou commerciale).
Les arrêts de la Cour de cassation, dans leur forme traditionnelle, présentent un style rédactionnel
spécifique caractérisé par une phrase unique, introduite par des attendus.
La Cour de cassation rend deux types d’arrêt (de cassation ou de rejet) ayant chacun une forme
caractéristique. Cela facilite la lecture de ces arrêts. Durant cette lecture, il faudra prendre garde à ne
pas confondre la décision de la Cour d’appel, les arguments du pourvoi et la décision de la Cour de
cassation.
1° Le visa : la Cour de cassation vise le texte de loi (textes législatifs ou réglementaires, traités
internationaux, principes généraux du droit) sur lequel la cassation est fondée (« Vu… »). Il est
possible d’avoir ensuite, après le visa :
3° Les éléments de faits et de procédure qui ont conduit à la décision de la Cour d’appel : la Cour de
cassation ne jugeant pas en fait, elle rappelle les faits constatés par les juges du fond (« Selon l’arrêt
attaqué… »).
5° La décision de la Cour de cassation : Sont ici indiquées les raisons de droit pour lesquelles l’arrêt
attaqué encourt la cassation en ce qu’il a méconnu le principe rappelé en tête de l’arrêt (« Qu’en
statuant ainsi, alors que…). Ces raisons de droit sont ensuite suivies du dispositif (Par ces motifs :
casse et annule l’arrêt rendu par la Cour d’appel de … ; remet en conséquence les parties en l’état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de …»).
L’arrêt de rejet ne comporte ni visa ni chapeau, ce qui le distingue d’un arrêt de cassation.
Attention toutefois : certains arrêts de rejet peuvent contenir un « chapeau interne » ou « attendu
de principe », que l’on retrouve énoncé avant la solution de la Cour de cassation et que l’on identifie
grâce à la formulation générale de la règle de droit appliquée ensuite au cas d’espèce. Cela permet de
qualifier la décision d’arrêt de principe (qualification possible même s’il s’agit d’un arrêt de rejet).
2° La critique que le pourvoi adresse à la décision attaquée : on retrouve donc les éléments de l’arrêt
d’appel (contestés ou critiqués par le pourvoi), ainsi que le moyen de cassation c’est-à-dire de la
critique adressée à l’arrêt d’appel. (« alors que.. »).
La Cour de cassation a initié, depuis 2014, une large réflexion au sein de ses Chambres sur la
rédaction et la motivation de ses décisions. La commission créée à cet effet en mars 2017 a achevé ses
travaux à la mi-décembre 2018. Elle a formulé des préconisations concrètes en matière de règles
rédactionnelles des arrêts. La réforme adoptée comprend deux aspects principaux : d’autre part,
l’introduction de la motivation développée et d’autre part, la modification du style rédactionnel de tous
les arrêts.
OBJECTIFS DE LA REFORME
- Faciliter l’intégration de la décision par les parties : la décision étant davantage intelligible
dans ses termes, les parties peuvent mieux l’accepter
A partir du 1er octobre 2019, la rédaction traditionnelle sous forme d’une phrase unique introduite par
des « attendus » sera remplacée par l’usage du style direct et de paragraphes numérotés assortis de
titres de niveaux différents.
Tous les arrêts, qu’ils comportent ou non une motivation enrichie, devront comporter trois parties
distinctes identifiées comme suit :
1. faits et procédure
2. examen des moyens du pourvoi (critique de la décision attaquée)
3. dispositif de l’arrêt (décision).
CONTENU
CHAMP D’APPLICATION
La fiche d’arrêt permet de retranscrire les différentes étapes qui ont conduit à la solution retenue par la
décision à étudier.
Il s’agit de retranscrire fidèlement la chronologie des faits qui ont donné naissance au litige. Il est
toutefois nécessaire de synthétiser les faits, pour ne retenir que ceux qui sont pertinents au regard de
la solution.
3° quelles sont les décisions des juges (ont-ils fait droit à la demande ?): décision du juge de première
instance si elle est connue, décision de la Cour d’appel ; il s’agit là de présenter brièvement la solution
retenue et les motifs qui ont conduit les juges à retenir cette solution ;
4° qui forme le pourvoi ? Préciser son auteur (attention : ceci n’apparaît que dans un arrêt de rejet).
- demandeurs
- défendeurs
La décision étudiée répond à une ou plusieurs questions de droit résultant d’une difficulté lors de
l’application de la règle de droit à la situation de fait ayant donné naissance au litige. Il convient donc
d’identifier la/les question(s) précise(s) posée(s) aux juges en l’espèce, par exemple à la Cour de
cassation pour un arrêt de cassation.
Il s’agit enfin d’exposer la solution donnée par le juge à la question de droit. Pour cela, il convient de
repérer l’attendu principal en le retranscrivant fidèlement (citer en ouvrant les guillemets).
Pour un arrêt de la Cour de cassation, il conviendra aussi de rappeler le moyen de cassation ainsi que
les textes visés.
Réaliser l’exercice du commentaire d’arrêt suppose d’abord de comprendre la structure et la portée des
arrêts selon leur nature (I), puis de savoir analyser et appréciation la décision rendue (II) ceci
permettant d’aboutir à l’élaboration du commentaire (III).
Tableau résumant la structure (ou typologie) des arrêts de la Cour de Cassation et de la Cour d’appel
NATURE DE L’ARRÊT
= la C.A confirme la décision = la C.A réforme la décision = la C.C casse la décision de = la C.C rejette le pourvoi
des juges du premier degré des juges du premier degré justice rendue par : formé par le demandeur
- Intérêt = La solution retenue à une application générale - Intérêt = La formation de la juridiction qui a rendu l’arrêt
©Barbara Tacite
L’analyse de l’arrêt permet de comprendre la décision à étudier. Elle suppose de la rigueur dans la
lecture de l’arrêt et impose de suivre la démarche suivante, afin de reconstruire le raisonnement de la
Cour de cassation et d’en faire une juste appréciation.
Il s’agit d’une phase essentielle. Il faut donc consacrer à cette étape une attention toute particulière, en
relisant plusieurs fois l’arrêt.
1. Que s’est-il passé ? Il convient de comprendre les faits qui ont conduit à la naissance du
litige.
Remarque : lorsqu’aucune indication n’est donnée sur la décision de première instance, un mot
permet de l’identifier : lorsque l’arrêt d’appel est « confirmatif », cela signifie que la Cour d’appel
a statué dans le même sens que les juges de 1ère instance ; inversement si l’arrêt est « infirmatif ».
C’est à l’issue de cette phase de dissection que l’on pourra réaliser la fiche d’arrêt (v. méthode dans le
fascicule 1).
Lors de chacune de ces phases, vous devrez vous poser les questions mentionnées ci-après.
a. Phase de qualification
3. Quel est son champ d’application ? ses conditions d’application ? l’élément normatif ? sa
sanction ?
b. Phase d’interprétation
Il faut ici analyser la méthode d’interprétation utilisée par le juge. Pour mémoire :
- application littérale : le texte est appliqué en l’état ; lorsque la loi est claire, pas
d’interprétation possible ;
- interprétation exégétique : la loi, rien que la loi ; le juge recherche l’esprit du texte, par
exemple à l’aide des travaux préparatoires ou aux articles préliminaires en plein essor ;
- analogie (a pari) : extension de la solution existant à une hypothèse ayant la même raison
d’être (les mêmes causes produisent les mêmes effets) ;
- argument a contrario : lorsqu’un texte dit quelque chose, il est censé nier le contraire ;
- argument a fortiori : extension à un autre cas car les motifs s’y retrouvent avec plus de force.
La véritable question est en réalité de savoir si le juge n’est que la bouche de la loi ou si la décision
révèle son rôle créateur.
Cela suppose déjà de connaître la jurisprudence sur la question. Il faut donc comparer la décision
avec les autres décisions connues (vues en cours ou en TD).
4. Pourquoi une telle interprétation ? (quels sont les objectifs poursuivis par le juge ?).
c. Phase d’application
Il faut déterminer si la décision va dans le sens de la jurisprudence sur la question, si elle constitue
un revirement de jurisprudence ou si elle confirme un revirement antérieur, éventuellement si la
divergence de solution s’explique uniquement par la spécificité de l’espèce, etc. Pour ce faire, il
faudra porter une attention particulière à la date à laquelle l’arrêt a été rendu.
2. Portée de la décision ?
Il s’agit de qualifier la décision d’arrêt de principe ou d’arrêt d’espèce (Cf. tableau portée de
la décision, partie I) :
- Les arrêts de principe posent un nouveau principe et, en cela, ont vocation à « faire
jurisprudence ». On peut les identifier grâce à la présence d’un « attendu de principe » c’est-à-
dire de l’énoncé d’une règle en des termes généraux et abstraits. Dans les arrêts de cassation,
l’attendu de principe suit généralement le visa ; dans les arrêts de rejet – qui ne comportent pas
de visa –, l’attendu de principe introduit le raisonnement de la Cour de cassation (il suit le
« Mais attendu que… ») ; on parle alors de « chapeau interne ».
- Quant aux arrêts d’espèce, leur solution n’a pas vocation à s’étendre à d’autres litiges dans la
mesure où elle reprend une solution établie ou bien parce qu’elle s’explique par la particularité
des faits ayant donné lieu au litige.
1. Que faut-il penser de la décision au regard des considérations juridiques ? (au regard de
la règle de droit, de sa lettre, de sa place, de son objectif, de sa stabilité, etc.)
2. Que faut-il penser de la décision au regard des considérations extra- juridiques ? (équité,
morale, justice, économie, bon sens, conviction religieuse, etc.).
Il s’agit donc de commenter la décision proposée aux vues des connaissances acquises à l’occasion des
cours et des séances travaux dirigés. Cela suppose de suivre deux étapes :
1° découvrir le syllogisme c’est-à-dire le raisonnement des juges grâce à une lecture attentive de la
décision et en réalisant une véritable fiche d’arrêt (v. élaboration de la fiche d’arrêt) ;
2° comparer la décision avec les solutions connues (principe, exceptions, texte et jurisprudence
antérieure et postérieure) puis en faire en appréciation critique. Cela suppose donc de faire preuve
d’esprit de synthèse et d’esprit critique.
Chacune de ces étapes doit être impérativement respectée au risque de faire de la seule paraphrase de
l’arrêt ou au contraire une simple dissertation, ce qui n’est pas l’exercice demandé. Ce sont les deux
écueils à éviter !
Réaliser un commentaire suppose ainsi de répondre à l’ensemble des questions posées dans la
présentation de la « méthode d’analyse et d’appréciation de la décision » en organisant les réponses
grâce à un plan logique et clair afin que le lecteur du commentaire puisse comprendre le
raisonnement des juges et en apprécier la pertinence.
La présentation du commentaire d’arrêt doit répondre à certaines exigences de formes, qu’il s’agisse
de l’introduction, du plan ou encore des développements composant le corps du commentaire. Les
voici :
A- L’INTRODUCTION
L’introduction doit être composée de plusieurs éléments qui permettent au lecteur de connaître
l’essentiel de la décision étudiée. Elle s’élabore en général à partir de la fiche d’arrêt.
6° L’annonce de plan : il convient d’annoncer exactement les intitulés du plan, dans une même
phrase, en partant toujours de la décision à commenter
Exemple : « Il faudra donc en premier lieu étudier le principe confirmé par la Cour de cassation
selon lequel… (I) ce qui permettra de comprendre en quoi… (II) » ou « Compte tenu de la solution
affirmée par la Cour de cassation selon laquelle…, il convient d’envisager... (I) avant d’analyser ….
(II) »).
B- LE PLAN
Compte tenu des réponses aux questions préalablement envisagées, il faut réfléchir à un plan
permettant de les organiser, celui-ci comprenant généralement deux parties (I/II) divisées en deux
sous-parties (A/B) qui apparaîtront expressément.
CONSEILS PRATIQUES :
- soit l’arrêt tranche plusieurs problèmes juridiques : chaque question peut être traitée séparément
(question 1 : Ière partie ; question 2 : IIème partie)
- soit l’arrêt porte sur une seule question, celle-ci doit alors être divisée en deux sous-idées.
le plan doit permettre d’analyser la décision de la Cour de cassation dès la première partie
du commentaire ; la première partie ne doit pas être un prétexte pour disserter sur le thème de
la décision.
les plans fondés sur une opposition Cour d'appel ou pourvoi / Cour ne sont pas acceptés.
Les intitulés de parties et sous-parties doivent être concis et propres à la décision (les intitulés trop
généraux qui pourraient s’appliquer à n’importe quelle décision sont à éviter : un bon intitulé doit
refléter l’analyse du raisonnement des juges en l’espèce).
En outre, les intitulés doivent correspondre aux développements qu’ils annoncent (un peu comme
une étiquette sur un tiroir). Il faut également préciser que les phrases verbales sont à proscrire tout
comme les termes inappropriés ou confus ainsi que les formes interrogatives (acceptées uniquement
pour le II/B).
a. Les transitions
Les intitulés des deux parties (I/II) doivent être suivis d’un « chapeau » c’est-à-dire d’une phrase
introduisant les intitulés des deux sous-parties (A/B). Pour éviter tout risque de dissertation, il est bon
de rappeler que les idées développées viennent servir l’analyse de l’arrêt en s’y référant
expressément !!
Le passage d’une partie à une autre partie doit être réalisé à l’aide d’une transition : il s’agit d’une
phrase rappelant brièvement le propos précédant et le lien avec les développements suivants.
Les développements doivent permettre de rappeler la décision puis de l’analyser. Cela suppose
de :
CONSEILS PRATIQUES : Pour éviter tout risque de « dissertation », il est possible de commencer
un paragraphe par « En l’espèce, la Cour de cassation énonce » en citant expressément l’arrêt ou
en reformulant le raisonnement des juges pour montrer qu’il est effectivement compris et analysé.
Autres formules possibles : « Selon l’arrêt étudié… », « ainsi que l’admet l’arrêt étudié… »,
« C’est d’ailleurs en ce sens que s’est prononcé l’arrêt commenté… », « Contrairement à la
solution retenue en l’espèce… ».
2° ne jamais oublier d’analyser l’arrêt: le rappel du raisonnement des juges doit être
systématiquement suivi d’une analyse.
Pour cela, il convient tout d’abord de rappeler les principes (définition des notions, explications,
conditions d’application, etc.), les exceptions, les textes et la jurisprudence étudiée (Exposer
l’essentiel, ne pas se contenter de la citer). Tout cela suppose de connaître les arrêts cités en cours et
surtout en TD.
Il faut ensuite les confronter à la décision étudiée. Cela permet d’expliquer le raisonnement des juges
(en rappelant les fondements, d’en noter l’originalité voire les éventuelles incohérences). L’étude de
l’arrêt doit en effet comporter une part d’analyse critique consistant à expliquer en quoi la solution doit
être approuvée ou contestée ; s’il est possible de donner son avis, il conviendra toujours de le faire en
partant du droit positif et/ou des controverses doctrinales afin d’asseoir l’argumentation.
c. Le style
Tout au long de la rédaction, le style doit être soigné ; il faut ainsi être attentif au vocabulaire employé
et à la rigueur de la démonstration. Sans oublier la relecture afin d’éviter un trop grand nombre de
fautes d’orthographe et de grammaire…
Cassation
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Pau, 17 octobre 2005), que par acte du 24 juin 2000, Mme X... a
signé, par l’intermédiaire d’un agent immobilier, une proposition d’achat d’un immeuble
appartenant aux consorts Y..., avec remise d’un dépôt de garantie ; qu’elle a retiré son offre d’achat
le 26 juin, tandis que l’agent immobilier lui adressait le 27 juin un courrier l’informant de
l’acceptation de cette offre par les consorts Y... ; que Mme X... a assigné ces derniers en restitution
de la somme versée et en paiement de dommages-intérêts ;
Attendu que pour accueillir cette demande, l’arrêt retient la validité de la rétractation de son offre
d’achat par Mme X..., celle-ci étant intervenue par lettre recommandée expédiée le 26 juin 2000,
antérieurement à l’émission, par les consorts Y..., de leur acceptation par lettre recommandée
expédiée le 27 juin 2000 ;
Qu’en statuant ainsi, alors que si une offre d’achat ou de vente peut en principe être rétractée tant
qu’elle n’a pas été acceptée, il en est autrement au cas où celui de qui elle émane s’est engagé à ne
pas la retirer avant une certaine époque, et alors qu’elle avait constaté que les consorts Y...
disposaient d’un délai jusqu’au 27 juin 2000 pour donner leur accord, et qu’il en résultait que Mme
X... s’était engagée à maintenir son offre jusqu’à cette date, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur le second moyen :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 17 octobre 2005, entre les parties,
par la cour d’appel de Pau ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Pau,
autrement composée ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera
transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, troisième chambre civile, et prononcé à l’audience
publique du sept mai deux mille huit, par M. Cachelot, conseiller le plus ancien faisant fonction de
président, conformément à l’article 452 du code de procédure civile.
Viole l’article 1134 du code civil la cour d’appel qui retient qu’une offre a été valablement rétractée
avant la date impartie au destinataire pour donner son accord, alors que l’existence de ce délai
impliquait que l’auteur de l’offre s’était engagé à la maintenir jusqu’à cette date
Précédents jurisprudentiels : Dans le même sens que : 3e Civ., 10 mai 1968, pourvois n° 66-13.187 et
66-13.186, Bull. 1968, III, n° 209 (1) (arrêts n° 1 et 2)
Particularités de l’exercice :
- l’objectif est de mobiliser vos connaissances afin de les mettre au service d’une
démonstration.
- Le sujet posé présente un intérêt qu’il vous appartient de déterminer et de mettre en
valeur dans vos développements.
- Le sujet, même s’il n’est pas formulé sous forme de question, vous invite à dégager
une problématique. C’est le centre de la dissertation juridique : tout exposé, toute
démonstration suppose que l’on sache où l’on veut aller et la problématique est là
pour guider votre réflexion.
Exigences de l’exercice : si les connaissances sont nécessaires pour parvenir à exposer de
véritables arguments, juridiquement fondés, elles ne sont pas suffisantes puisqu’elles devront
s’intégrer à une véritable réflexion (analyse, démonstration).
I. LE TRAVAIL PREPARATOIRE
Ce travail préparatoire s’articule autour de deux grandes étapes : la compréhension préalable du sujet
puis la détermination des connaissances utiles à son traitement.
A) LA COMPRÉHENSION DU SUJET
Afin d’éviter les hors sujet (HS), il convient d’abord de bien lire le sujet pour s’assurer de
bien le comprendre.
Il faut ensuite délimiter le sujet : il s’agit ici autant d’éviter le HS que de ne pas perdre de
temps dans l’étape fondamentale qui suivra : l’exposé des connaissances nécessaires au
traitement du sujet.
Pour cela, il vous appartient de définir les termes du sujet, cela vous donnera une première
délimitation. Ensuite, vous délimiterez historiquement, géographiquement et matériellement le sujet.
Cette étape est essentielle pour éviter de passer 3h à développer un sujet qui n’était pas celui posé.
Exemple : si le sujet est « Le Président de la République », vous ne pouvez vous contenter de traiter du
Président de la République sous la Ve. De même, si le sujet est « Le Président de la République sous la
Ve », vous ne pourrez consacrer une partie ou une sous-partie aux Présidents des Républiques
précédentes.
Une fois cette 1ere étape terminée, jetez sur votre brouillon l’ensemble des connaissances
utiles au traitement du sujet. Il s’agit de réaliser un inventaire précis et exhaustif des idées,
notions, concepts à exposer. Les connaissances à mobiliser relèvent tout autant du cours magistral, des
apports complémentaires fournis en TD ou lors de vos recherches.
Essayez d’adopter une approche dynamique, qui vous permettra déjà de percevoir l’intérêt
du sujet. Cela facilitera la formulation d’une problématique.
Cette présentation vous aidera à ordonner vos idées et à avoir une vision qui facilitera la construction
d’une argumentation et donc la détermination d’une problématique.
Une fois l’ensemble des connaissances répertoriées, l’étape suivante consiste à construire le devoir.
Cette étape requiert la mise en évidence d’une problématique laquelle sous-tend la structuration du
plan.
A) LA DETERMINATION DE LA PROBLEMATIQUE
Exigences de l’exercice : Ce que l’on attend de vous, face à une dissertation, ça n’est pas de
réciter le cours, mais de mettre vos connaissances au service d’une démonstration.
o Dissertation ≠ récitation de cours
Pour cela, vous devez dégager une problématique c’est-à-dire dégager l’intérêt du sujet,
percevoir le problème sous-jacent dans l’intitulé de celui-ci.
Il ne s’agit pas seulement d’une question, sinon la démarche risque être descriptive alors que
l’on attend de vous de l’analyse.
Attention : Il sera très difficile de dégager la problématique si les connaissances sont insuffisantes
ou mal assimilées, parce qu’alors vous ne pourrez percevoir l’intérêt du sujet.
La problématique doit être formulée le plus clairement possible : si vous n’avez pas une idée claire
de ce que vous voulez démontrer, vous allez peiner à construire un plan et à mener une argumentation
convaincante.
B) LE PLAN
Grâce à la problématique, vous avez déterminé l’intérêt du sujet et avez formulé le problème qu’il
vous invitait à traiter sous forme interrogative. Le plan constitue la réponse que vous apportez à ce
problème ; réponse qui doit être structurée dans un plan en 2 parties, chacune comprenant deux sous-
parties.
L’élaboration du plan
Vous avez constaté, lors de l’exposé des connaissances que certaines idées permettaient de traiter une
partie du sujet. Vous pourrez les regrouper à l’intérieur d’une partie ou d’une sous-partie, et l’idée
directrice que vous créez ainsi, se retrouvera dans le titre.
Il vous appartient, à ce stade, et toujours au brouillon, de ne pas vous contenter d’un squelette,
n’indiquant que les titres des I), A)-B). Vous devez détailler votre plan en précisant les arguments qui
vous permettront de développer votre idée directrice et d’apporter une réponse partielle, mais
argumentée, au problème dégagé.
a)
1)
A)... b)
I/ ... 2)
B)...
problématique
A)..
II/ ...
B)...
1ère idée : le pouvoir du monarque français est d'essence divine donc absolue.Il se traduit
d'abord d'un point de vue chronologique par l'exercice du pouvoir judiciaire et législatif puis
par l'instauration progressive d'un pouvoir administratif qui permet à l'administration royale
de supplanter le système féodal
2 sous-idées :
- caractère divin du pouvoir royal assorti du pouvoir d'administration du royaume
- pouvoir de légiférer détenu par le monarque
Intitulé synthétisant ces 2 idées : I / Le roi, souverain législateur
2e développement (2) :
1er développement (1) :
1er développement (1) : utilisation du pouvoir
formes des actes royaux,
notion, contenus du pouvoir législatif pour réformer
champ d'application,
monarchique de droit divin : l'Etat féodal , organiser une
distinction par rapport aux
rendre la justice et légiférer administration royale
lois fondamentales
centralisée...
Faites figurer au brouillon au moins deux idées sous forme de 1) ou a), sans avoir à formuler
un titre puisque ces subdivisions n’auront pas à apparaître sur votre copie. Il vous suffit d’indiquer
l’idée que vous voulez développer. Cela vous permet de vérifier l’équilibre de votre travail, si vous ne
parvenez pas à définir un 1) et un 2) pour traiter une sous-partie, c’est que vous avez mis en avant une
idée qui n’était pas suffisamment importante, il faut revenir sur votre plan et sur l’exposé des
connaissances.
Vous aurez ainsi établi un plan détaillé. Ces détails sont nécessaires et vous aideront à ne pas
vous perdre dans les développements. Ils permettront à votre travail d’être équilibré et faciliteront la
bonne gestion du temps. Songez que lorsque vous arriverez au II-B), il y aura plus d’une heure que
vous aurez établi votre plan et, si vous n’avez pas à ce stade fourni un minimum de détail, vous aurez
oublié ce que vous vouliez développer.
les transitions constituent une sorte de conclusion à votre sous-partie ou à votre partie, elles vous
permettent de rattacher vos développements au sujet. Les transitions permettent de montrer au lecteur
que vous aviez gardé à l’esprit le sujet et que tous les éléments que vous avez exposés permettent
d’apporter un argument permettant de résoudre le problème, d’éclairer le sujet.
L’idéal serait de le faire dans les développements, mais vous allez être emportés par votre volonté de
bien faire et de tout dire, qui va vous entraîner à réciter le cours et non à créer une démonstration.
CONSEILS PRATIQUES : Pour vous assurer de ne pas oublier ces éléments essentiels, vous pouvez, au
brouillon et non pas sur la copie, les faire figurer dans une couleur différente. Ainsi vous vous rendrez
compte instantanément de l’oubli et pourrez le corriger rapidement.
NB : C’est un tel plan détaillé qui vous sera demandé lors des séances de TD et que vous devrez
construire lors du Devoir sur Table en milieu de semestre.
A) L’INTRODUCTION
Parce qu’il faut soigner l’introduction, qui est la première chose que lira le correcteur, vous la
rédigerez d’abord au brouillon. L’introduction doit prendre la forme d’un entonnoir parce qu’elle
doit amener le lecteur, étape après étape, à la compréhension du sujet et du déroulement prévisible de
la démonstration.
L’accroche : une ou plusieurs phrases sur le thème du sujet, permettant d’accrocher l’attention
du lecteur. Différents éléments peuvent être utilisés pour attirer l’attention du lecteur : une
citation, un fait d’actualité, un fait historique…
La définition des termes du sujet : Il vous appartient de vous réapproprier les termes et les
définitions. Si un même terme à plusieurs sens, choisissez toujours le sens juridique.
La délimitation du sujet : afin de vous assurer que vous n’êtes pas hors sujet,, vous pouvez,
dans un premier temps, opérer une délimitation positive (voilà ce que le sujet nous invite à
traiter) et une délimitation négative (il ne sera pas question, dans ce devoir, de …). Lors de la
délimitation du sujet, vous présenterez le contexte (historique, politique, social, géopolitique,
économique, doctrinal, jurisprudentiel…) et exposerez les questions englobées par le sujet.
Puis, progressivement lorsque vous serez plus aguerri, passez la délimitation négative qui alourdit
votre introduction.
L’annonce du plan : puisque le plan répond à votre problématique, il est logique qu’il se situe
juste après celle-ci et comme nous sommes arrivés au bas de l’entonnoir, l’introduction se
termine sur cette annonce de plan.
Ne doivent être formulés que les titres des I et II. Soignez la formulation, il ne doit pas s’agir d’un
copier coller des titres. Vous devez intégrer les idées directrices à l’intérieur d’une ou de deux phrases.
Il existe un lien entre vos deux parties, à vous d’utiliser les ressorts de la langue française pour
montrer ce lien : opposition, complémentarité…
Erreurs à éviter : Évitez les annonces de plan ainsi formulées : « nous étudierons dans un grand I »,
« nous envisageons dans une seconde partie (II) », et toute formule équivalente.
Exemple : « S’il est vrai que le Président apparaît comme la clé de voûte du régime (I), son pouvoir se
résume, comme le souligne Michel Debré, à un pouvoir de sollicitation (II) ».
Il doit maintenant vous rester 1h30 environ pour rédiger totalement votre rédaction.
Veillez à la clarté de vos propos, à la précision des termes employés (privilégiez l’usage des termes
juridiques) et à la rigueur de votre raisonnement (démonstration).
Veillez à soigner la présentation, à mettre les titres en valeur (surtout pour un plan détaillé). Vous
pouvez les souligner à condition d’éviter la « copie arc en ciel », restez sobre.
La relecture n’est pas une étape optionnelle, les fautes sont préjudiciables à la bonne
compréhension de la copie et vous éloignent de la moyenne.
CONSEILS PRATIQUES : Ménagez-vous du temps pour vous relire et corriger syntaxe, style et
orthographe.
Dans tous les cas, si vous devez barrer sur votre copie, faites le proprement (à l’aide d’une règle), cela
vous évitera de changer de copie en cours d’examen. Si vous utilisez un effaceur, attention à ce qu’il
n’efface pas également l’autre face de la copie.
POUR S’EXERCER …
Le support de ce type d’exercice peut être varié : articles de la Constitution, extraits de loi ou de textes
divers (article de presse, de doctrine…), extraits de mémoire, d’une missive royale, etc.
Particularités de l’exercice :
- Il s’agit ici de commenter, d’expliquer la pensée d’un auteur.
- La difficulté de l’exercice consiste à éviter la paraphrase.
- les étudiants ayant peu révisé ou peu compris la matière ont tendance à répétez la
pensée de l’auteur, souvent de manière moins claire et pertinente. Or, en répétant,
vous n’expliquez pas, vous ne répondez pas aux consignes de l’exercice.
Exigences de l’exercice :
- mettre en exergue votre esprit d’analyse et de synthèse
- mobiliser de manière concrète les connaissances acquises
Lors de la première étape vous devez lire, relire, re-relire le texte soumis. Si le texte est court, vous
devez, à la fin de l’exercice le connaitre par cœur à force de l’avoir étudié…
- Pour la 1ère lecture n’utilisez ni stabilo, ni crayon : il s ‘agit de prendre connaissance du texte,
d’en saisir l’objet, le contexte, l’intérêt…
- Si tout est souligné, surligné… cela deviendra illisible et vous ne pourrez pas mener
un bon travail.
- Lors des lectures suivantes (2e, 3e lecture, etc), vous utiliserez un stabilo ou un crayon afin de
repérez les éléments d’information principaux :
- Identifiez l’auteur,
- identifiez la période d’écriture, la nature du texte,
- Repérez les mots clés, concepts, principes, les termes à définir
- Identifiez les grandes idées et leurs développements (sous-parties, paragraphes,
alinéas…).
B) ETUDE DU TEXTE
L’étude approfondie du texte doit permettre de se garder de deux écueils : la paraphrase et la récitation
du cours ou d’un manuel.
Pour bien comprendre de quoi il retourne, vous pouvez afin de décortiquer le texte, répondre
aux questions basiques : Qui ? Quoi ? Quand ? Comment ? Dans quel but ?...
CONSEILS PRATIQUES : cette technique est d’une grande utilité en particulier pour l’analyse des
articles de la Constitution, d’un extrait de loi voire encore d’un texte à caractère administratif,
institutionnel ou historico-juridique, parce que ce sont des textes qui imposent un comportement,
listent les limites au pouvoir accordé à telle institution…
En répondant à ces différentes questions, vous aurez identifié les acteurs de la procédure, l’objectif de
celle-ci, le titulaire d’un pouvoir, les cas dans lesquels il peut utiliser celui-ci… (voir la démarche de G.
CARCASSONNE dans sa Constitution commentée).
Pour répondre à ces questions, vous allez devoir définir précisément les noms propres,
termes techniques, noms d’institutions, dater le texte et les faits relatés, les localiser dans
l’espace.
Cette étape du commentaire vise à expliciter le texte. Concrètement, vous devez éclairer les aspects
auxquels le texte se réfère ou qu’il évoque de manière allusive. Cependant, il faudra éviter toute
digression excessive en exposant des informations sans lien réel avec le texte.
Lorsque vous aurez apporté toutes les réponses à ces pourquoi, vous aurez suffisamment de matière
pour commenter le texte. Cela exige donc que vous preniez un peu de recul par rapport au texte, ce
qui ne sera possible que si vous avez suffisamment de connaissances.
NB : En aucun cas vous ne pourrez vous contenter d’un commentaire linéaire - qui suit le
cheminement du texte - parce que vous passeriez à côté de l’analyse.
Il faudra, si vous choisissez cette option, porter une attention particulière à la date de rédaction du
texte, parce que vous devez intégrer à votre commentaire toutes les évolutions qui auront altéré le texte
depuis sa rédaction. C’est particulièrement vrai pour un texte juridique puisqu’il se crée un décalage
entre le texte et sa pratique.
Dans tous les cas, cette étude doit vous aider à confronter la pensée de l’auteur avec vos
connaissances (en cours, ou en TD, on a vu ça, mais on a aussi ajouté ça ; on a dit l’inverse en
cours et en TD, il doit y avoir une raison, pourquoi, qui faut-il croire, pourquoi…), c’est ainsi
que vous expliquerez le texte.
Ici, vous vous attacherez à apprécier le texte de manière objective. L’objectivité exclue le ton
polémique, agressif, les affirmations péremptoires.
Là encore, essayez de mener une étude dynamique, cela vous aidera à déterminer la
problématique, puis à construire le plan.
C) LA PROBLÉMATIQUE
Avant de rédiger son texte, et même s’il s’agit d’un article de la Constitution, l’auteur a
dégagé une problématique. Comme vous, il a été confronté à un problème et a essayé d’apporter une
réponse à celui-ci
Exemple : comment définit-on l’Etat ? Comment empêcher un abus du pouvoir par son
titulaire ? Quelles conditions poser pour assurer l’équilibre des pouvoirs ?
NB : la critique doit être juridiquement fondée et être défendue grâce à des moyens juridiques.
Dans tous les cas évitez les arguments sortis d’une discussion que vous auriez tenue avec vos
amis au café du coin.
A) LE PLAN
Structuration du plan
Comme dans l’exercice précédent (dissertation), il vous appartient d’ordonner vos arguments dans
un plan en 2 parties, 2 sous-parties, qui constitueront une réponse à la problématique que vous aurez
dégagée.
CONSEILS PRATIQUES : la simple lecture de la problématique puis des intitulés du plan doivent
éclairer le correcteur sur la démonstration logique (raisonnement) que vous allez suivre. Donc le plan
doit « raconter une histoire » c'est-à-dire que chaque développement doit être cohérent et articulé avec
le précédent et le suivant.
Pour construire les subdivisions du plan de commentaire de texte, vous procéderez – de manière
similaire à la méthode de la dissertation - en présentant et explicitant les idées directrices (thèmes)
relevées durant l’analyse détaillée du texte.
chaque idée directrice du texte devra donner lieu à une division du plan selon son
importance et les développements qui y sont attachés (I ou A).
les développements détaillés rattachés à ces idées principales sont regroupés ensemble selon
leur cohérence interne afin de constituer les subdivisions du plan (1, a).
Rédaction de la copie
Lors de la rédaction, le plan retenu doit être apparent : les intitulés des parties (I/II) et sous-parties
(A/B) doivent être indiqués. Les consignes exposées dans le I) sont valables ici.
Ici encore, c’est une étape essentielle. La méthode est la même que celle exposée pour la dissertation,
à une exception près :
Exception : après l’accroche, vous devez replacer le texte dans son contexte (auteur, période, nature
et sujet du texte…). N’oubliez pas de présenter le texte que vous commentez. Il est le centre de votre
réflexion, on doit le comprendre dès votre introduction. Vous pouvez même, s’il n’est pas trop long, le
citer dès l’introduction.
l’accroche
la contextualisation du texte :
o nature du texte : extrait d’ouvrage, texte de loi, recueil…
o datation du document : contexte historique, institutionnel, politique ou géopolitique…
o présentation du/des auteur(s) – éléments biographiques, courant de pensée auquel
appartient l’auteur…
la présentation du texte : son objet et l’intérêt qu’il présente
l’annonce du plan : énoncé des grandes idées du texte autour desquels l’exposé sera construit
Essayez d’adopter une rédaction souple et fluide dans le style pour que l’introduction soit agréable à
lire (pensez toujours à éviter d’être LA dernière copie, celle que l’on n’a pas du tout envie de corriger)
C) LA RÉDACTION
C’est une étape difficile : vous avez souvent fait consciencieusement tout votre travail en
gardant le texte à l’esprit. Mais dès que vous posez votre crayon sur le papier, vous êtes emportés par
la volonté de tout dire et oubliez le texte. Ce faisant, vous vous éloignez du commentaire pour tomber
dans la dissertation, ce qui n’est pas l’exercice et vous coûtera des points (impossible d’espérer la
moyenne si vous ne répondez pas aux consignes).
- obligez-vous à faire des citations du texte, à illustrer vos développements avec les propos de
l’auteur. Vous montrerez ainsi au correcteur que vous n’avez pas oublié le texte, qu’il reste le
centre de votre préoccupation.
- les citations permettent d’éviter la paraphrase : si en relisant votre développement et la
citation, vous vous rendez compte que vous vous contentez de reformuler la pensée de l’auteur
sans l’expliquer, vous ne répondez pas à l’exercice.
En dernier lieu, procédez à une relecture de votre rédaction en veillant à corriger les éventuelles
fautes (grammaire, syntaxe, style) et à pallier à tout oubli ou insuffisance dans les explications
fournies (auquel cas, vous indiqueriez, en annotation, ces compléments de commentaire soit dans la
marge de la copie soit en pied de page).
Article premier de la Constitution du 4 octobre 1958 (modifié par les lois constitutionnelles
du 5 aout 1995, du 29 mars 2003 et du 23 juillet 2008) :
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi
de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son
organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi
qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
1° PARTICULARITES DE L’EXERCICE
Le cas pratique peut prendre la forme d'un texte que l'auteur vous soumet afin que vous corrigiez ses
erreurs. Là encore il s'agit d'une mise en situation, donc d'un cas pratique.
Cet exercice est utile à double titre : il permet d’une part, de vérifier votre capacité d’analyse critique
d’un texte et d’autre part, il permet de mesurer tant vos connaissances que votre aptitude à les restituer
de manière argumentée.
2° EXIGENCES
Savoir procéder à une lecture critique d’un document (mise en perspective et confrontation des
connaissances acquises avec la teneur du texte)
Identifier précisément et correctement toutes les erreurs (erreurs grossières, contresens,
inexactitudes, pièges…)
Expliquer en quoi l’affirmation contenue dans le texte constitue une erreur (ceci suppose une
maîtrise des connaissances et une capacité d’argumentation).
3° METHODE
Il est ici inutile de recopier le texte, mais prenez bien garde de bien identifier toutes les erreurs.
Ne vous armez donc pas trop vite de votre stabilo.
CONSEILS PRATIQUES : A l’issue de ces multiples lectures, vous pouvez par exemple numéroter – sur
le document - les erreurs relevées afin de vous assurer de toutes les traiter.
Une fois ce travail préalable effectué, il faudra expliquer pourquoi selon vous il s'agit d'une erreur et
comment vous corrigeriez l'énoncé. Effectivement, il ne suffit pas d'identifier les erreurs car vous serez
jugés sur votre capacité à expliquer pourquoi l'affirmation est fausse et à la corriger.
Exemple :
Concrètement, la rédaction de votre réponse corrigée doit satisfaire aux exigences classiques de la
logique et de l’argumentation. En ce sens, la réponse apportée peut être construite en se référant aux
étapes 2 et 3 de la méthode de la QRC (v. infra).
Relevez et expliquez les erreurs qui se sont glissées dans le texte suivant :
Le contrôle de constitutionnalité des lois est exercé par le Conseil d’Etat. Celui-ci peut être saisi uniquement
par le Président de la République pour contrôler la constitutionnalité d’une norme législative avant sa
promulgation.
Certains textes législatifs sont soumis à ce contrôle de constitutionnalité a priori en vertu de l’article 55 de la
Constitution. Lorsque la loi est déclarée conforme à la Constitution, celle-ci est automatiquement abrogée.
Dans le cas contraire, elle est promulguée et publiée au Journal « Le Monde ».
En octobre 1958, un article 61bis a été inséré dans la Constitution et prévoit la possibilité de saisir le juge
constitutionnel à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction. Cette procédure, dénommée «
question prioritaire de conformité », ne s’applique que lorsqu’une loi porte atteinte aux droits et libertés que la
Constitution garantit et ce, même si elle ne s’applique pas directement au litige.
Vous allez être confrontés, en travaux dirigés lors des interrogations écrites et dans la plupart
des examens sanctionnant les matières non assorties de travaux dirigés, à un exercice particulier : les
Questions à Réponse Courte.
Une fois encore, il ne s'agit pas de réciter votre cours, même si une connaissance
pointue de celui-ci est nécessaire, mais de répondre à la question posée qui
impose souvent une réflexion.
1° PARTICULARITES DE L’EXERCICE
L'exercice est complexe dans la mesure où vous allez devoir ordonner vos connaissances pour apporter
une réponse argumentée dans un espace délimité : en général une vingtaine de lignes (mais il faudra
vous référer aux consignes de l'enseignant).
Ici encore, on attend de vous une démonstration. Mais contrairement à la dissertation, le plan
n'a pas à être apparent dans cet exercice.
2° EXIGENCES
Sont à éviter :
Vous devrez donc vous contenter au brouillon de construire la structure de votre réponse.
Pour ce faire, il vous faut organiser de manière méthodique votre réflexion en suivant le cheminement
suivant :
1ère étape : comprendre les termes de la question (définitions, concepts, champ matériel,
contexte temporel ou géographique…).
o Cette première étape permet de cerner le cadre général de la question / du sujet.
2ème étape : recenser les différentes connaissances utiles pour « traiter » la question c’est-à-
dire y répondre.
o Il s’agit là de faire la part entre les connaissances indispensables à la formulation
d’une solution (réponse précise), celles connexes pouvant être simplement évoquées et
celles totalement accessoires pouvant être écartées. V. supra – Erreurs à éviter.
3ème étape : organiser de manière logique ces idées afin de présenter une argumentation
permettant de répondre précisément à la question (démonstration).
soit numéroter les différents éléments de réponse déjà annotés sur votre brouillon pour
établir un fil logique ;
soit, sur une autre feuille de brouillon, reprendre de manière synthétique et ordonnée
ces éléments selon l’ordre démonstratif que vous souhaitez leur donner.
Comme pour les autres exercices, l’important ici est d’assimiler les connaissances et d’être capable de
les mettre au service d'une démonstration.
4ème étape : rédaction de la réponse en respectant le nombre de lignes maximum indiqué dans
les consignes (ou s’il n’est pas précisé, la réponse doit comporter au plus une vingtaine de
lignes).
Attention : Tout ce qui excède le nombre de lignes imposé ne sera pas corrigé. Il vous est
donc conseillé de prendre, discrètement, des repères sur votre copie. Cela vous permettra d'avoir une
idée physique de l'espace dans lequel vous devez apporter votre réponse.
POUR S’EXERCER ….
Sujet ❷ - Droit constitutionnel : Pourquoi estime-t-on que le Président est, sous la Troisième République, un
"manchot constitutionnel"?
Sujet ❶ : La législation royale sous l’Ancien Régime (réponse construite par Gaëlle COMPPER)
Exemple de plan :
Introduction :
phrase d’accroche
Annonce du plan : bien que considéré comme l’une des expressions de l’absolutisme du monarque (I),
le pouvoir législatif sous l’Ancien Régime souffre de tentatives de partage (II).
Article premier de la Constitution du 4 octobre 1958 (modifié par les lois constitutionnelles
du 5 aout 1995, du 29 mars 2003 et du 23 juillet 2008) – (réponse construite par D. REIGNER)
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi
de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son
organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi
qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
Son auteur,
La période d’écriture ?
Le type de texte : texte juridique et lequel : loi, Constitution, décision de justice..., article
d’une revue juridique, article de presse,...
La Constitution est l’acte fondateur de l’Etat, qui organise la séparation des pouvoirs (exécutif
législatif et judiciaire) et les relations que les titulaires (chef d’Etat, Parlement...) vont entretenir.
Plus précisément ici, c’est la Constitution de la Ve République, adoptée par le peuple français
par referendum. C’est donc le premier article de la norme suprême, située au sommet de la pyramide
des normes.
Physiquement, le texte s’organise autour de deux alinéas et il faudra s’interroger sur cette
présentation. S’il y a séparation c’est que constituant a voulu, au sein d’un même article, consacrer
deux principes différents, qui sont souvent complémentaires (on a souvent l’affirmation d’un principe
2
Vous trouverez les anciennes version de ce texte sur :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=C4F86A9C1905A560FC31C975B83CC656.tpdjo1
3v_3?idArticle=LEGIARTI000006527448&cidTexte=JORFTEXT000000571356&categorieLien=id&dateTexte=199
50804
1) Premier alinéa
On va suivre la liste et confronter chaque affirmation à nos connaissances et c’est comme cela
qu’on expliquera le texte (ensuite, le commentaire consistera à organiser ces explications dans un plan
en 2 parties, 2 sous-parties)
Analyse :
« La France est une République » : la France n’est donc pas une monarchie une oligarchie…,
mais un État où la chose publique est l’affaire de tous
« La France est une République indivisible » : la France est un Etat unitaire et non pas un Etat
fédéral comme les Etats-Unis, le Brésil ou l’Allemagne. Seul l’Etat dispose de la puissance
législative.
« La France est une République … démocratique » : le pouvoir provient du peuple, est exercé
par le peuple dans l’intérêt du peuple (cf. la définition de la démocratie donnée par LINCOLN
: « Le gouvernement du peuple, par le peuple pour le peuple »)
La France n’est donc ni une République populaire, ni une tyrannie, les décisions sont prises par le
peuple ou ses représentants au nom du peuple.
Mais une affirmation de principe ne peut suffire (les tyrannies se présentent également comme des
Etats démocratiques), il faut compléter cette affirmation par d’autres caractéristiques de « l’Etat
démocratique », c’est l’objet de la suite de l’al. 1er
« La France est une République... sociale » : elle met en œuvre les principes sociaux dégagés
par le Préambule de la Constitution de 1946 (ce que le texte appelle les Principes
Particulièrement Nécessaires à notre Temps – les PPNT - : le droit à la subsistance, le droit au
travail, le droit de grève, liberté syndicales...).
« La France … assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de
race ou de religion ». Cette République veille à l’égalité. Egalité qui est un des trois éléments
de la devise de la République : « liberté, égalité, fraternité ». La République s’interdit toute
discrimination fondée sur l’origine, la race ou la religion.
Après l’affirmation des GRANDES VALEURS DE LA REPUBLIQUE, cette phrase est un peu
fade. Pour mener à bien le commentaire, il faut pousser l’analyse, ne pas s’arrêter à ce constat
(« dérouler la chaine des pourquoi »). Il faut s’interroger sur les raisons du constituant : pourquoi clore
ce 1er al. par une phrase lapidaire, qui frappe moins l’esprit que les grandes affirmations précédentes,
symboles de la République française depuis le 19e siècle. C’est qu’en fait cette phrase est le résultat de
la révision du 29 mars 2003- acte 2 de la décentralisation- et que le Premier Ministre de l’époque
tenait à ce que ce principe figure au rang des principes de la Ve République. C’est donc une rédaction
d’opportunité qui aggrave l’impression de catalogue (ce que vous vous devrez toujours éviter dans vos
travaux juridiques).
2) Deuxième alinéa
On remarque tout d’abord, et avec évidence, que cet alinéa est plus court que le 1er.
Le principe ici affirmé est celui de l’égalité hommes-femmes ; il prend la forme de la parité.
Toutefois la rédaction nous indique que la tache du législateur n’est plus seulement d’éviter les
discriminations, ici le constituant fixe un objectif au législateur : « la loi favorise ». C’est l’objectif de
parité qui s’impose au législateur.
Cela a d’abord été la parité en politique (par exemple l’obligation pour les partis politiques de
présenter autant de candidats que de candidates lors des élections, cf les élections municipales de
2014) et plus récemment dans le milieu professionnel (loi du 4 aout 2014 pour l’égalité réelle entre les
hommes et les femmes).
Cet alinéa est le résultat des révisions de 1999 (le principe figurait à l’article 3 de la Constitution) et
2008 (ajout des termes : « ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales »).
On l’a dit plus haut, il faut s’interroger : pourquoi consacrer un alinéa nouveau à ce principe ? D’abord
pour le mettre en valeur. Ensuite afin de montrer la différence juridique entre les valeurs
traditionnelles et l’objectif qui s’impose au législateur.
Pour construire celui-ci, on peut opter pour la facilité : 2 alinéas qui constitueront l’objet d’études de
nos deux parties.
ATTENTION
Deuxième risque : comment doit aller vers l’analyse, suivre la structure du texte peut vous entrainer
vers une étude linéaire, souvent peu satisfaisante
On va ici choisir la facilité, mais vos connaissances doivent être suffisantes pour éviter les 2
risques rencontrés.
I) alinéa 1
II) alinéa 2
On ne pourra pas se contenter de cette approche descriptive, il faudra formuler des titres
traduisant une idée directrice3.
Pour l’alinéa 1, on a retenu huit caractéristiques, mais il est impossible de constituer 8 sous-parties. Il
va donc falloir regrouper les huit caractéristiques en 2 sous-parties. La difficulté consiste ici à faire des
recoupements.
Nous avons déjà pu faire certains rapprochements au cours de l’analyse, certains principes venant en
compléter d’autres :
On voit donc que l’on a à la fois des principes politiques : la France est une République, plus encore,
une démocratie ; le caractère indivisible et l’organisation décentralisée de la République.
L’article permet aussi de définir une République protectrice liberté (conformément à la définition de
la Constitution donnée par l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen :
« Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs
déterminée, n’a point de Constitution »).
ATTENTION
3
I/ Une réaffirmation des valeurs traditionnelles de la République
Pour le II, la construction doit d’abord permettre d’expliquer la différence de nature qui existe
entre les principes de l’alinéa 1 et l’objectif de l’alinéa 2, pour ensuite s’intéresser aux deux
dimensions de l’objectif de parité : politique puis dans le milieu professionnel.
Sujet de méthodologie L1, 2016-2017, 2e semestre (réponse construite par Caroline MAMILLONE)
NB : pour plus de commodités, le texte a été directement corrigé avec des notes en pied de page. Pour la mise en forme
dans le cadre d’une épreuve, se référer aux conseils mentionnés dans l’exposé de la méthode.
Le contrôle de constitutionnalité des lois est exercé par le Conseil d’Etat4. Celui-ci peut être saisi uniquement par
le Président de la République 5pour contrôler la constitutionnalité d’une norme législative avant sa promulgation.
Certains textes législatifs sont soumis à ce contrôle de constitutionnalité a priori en vertu de l’article 55 de la
Constitution6. Lorsque la loi est déclarée conforme à la Constitution, celle-ci est automatiquement abrogée. Dans
le cas contraire, elle est promulguée et publiée au Journal « Le Monde »7.
En octobre 19588, un article 61bis 9a été inséré dans la Constitution et prévoit la possibilité de saisir le juge
constitutionnel à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction. Cette procédure, dénommée «
question prioritaire de conformité 10», ne s’applique que lorsqu’une loi porte atteinte aux droits et libertés que la
Constitution garantit et ce, même si elle ne s’applique pas directement au litige. 11
4
Ceci est de la compétence du Conseil Constitutionnel.
5
En vertu de l’alinéa 2 de l’article 61 de la Constitution du 4 octobre 1958, cette initiative du contrôle de
constitutionnalité des lois ne revient pas qu’au Chef de l’Etat, mais aussi au Premier Ministre, au Président de
l’Assemblée Nationale, au Président du Sénat, 60 députés et/ou 60 sénateurs.
6
L’article 55 de la Constitution n’est pas le bon article ici. Celui-ci traite en effet de la supériorité des traités
régulièrement ratifiés et approuvés par rapport aux lois. Ici, la disposition visée est l’article 61 de la
Constitution.
7
Justement, c’est le contraire : lorsque la disposition est conforme, elle est promulguée par le Chef de l’Etat
puis publiée au Journal non pas « Le Monde », mais au Journal Officiel. Dans le cas contraire, elle est
automatiquement abrogée.
8 ème
« Octobre 1958 » correspond au moi et à l’année de l’adoption de la Constitution qui régit la V République.
La date qui est attendue ici est celle de la dernière révision constitutionnelle : la loi constitutionnelle du 23
juillet 2008.
9
La Constitution de 1958 ne contient pas dans ses dispositions d’article 61bis. La révision constitutionnelle
susmentionnée a en revanche inséré une nouvelle disposition au texte constitutionnel : il s’agit de l’article 61-
1.
10
Simple erreur insérée dans l’expression. Il s’agit en effet de la question prioritaire de constitutionnalité et
non pas de la « question prioritaire de conformité ».
11
Les juges administratifs en font une condition sine qua non pour statuer positivement sur le renvoi d’une
QPC devant le Conseil Constitutionnel : la disposition législative dont la non-conformité à la Constitution est
présumée doit s’appliquer directement au litige porté devant les juges du fond.
« Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi ». Ainsi,
J. J. ROUSSEAU exprime-t-il sa faveur pour le référendum. Pour l'auteur du Contrat Social (1762),
chaque citoyen détenant en propre une part de souveraineté, doit pouvoir participer à la formation de la
loi, qui n'est autre que l'expression de la volonté générale. Il conçoit toutefois que la démocratie directe
ne saurait être mise en œuvre dans les Etats modernes et entend pouvoir concilier les exigences de la
souveraineté populaire avec le recours inexorable aux représentants. Ces principes sont consacrés aux
articles 6 de la DDHC (« La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de
concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation ») et 3 de la Constitution de
1958 (« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la
voie du référendum »). Ces formulations traduisent autant la foi des rédacteurs en l'idéal démocratique
que leur méfiance à l'égard du peuple qui ne doit rester que le « député d'un jour » (Ch. DE
GAULLE). Les gouvernants n'apprécient, en effet, pas d'être dépouillés de l'un de leurs pouvoirs.
Ainsi, alors qu'en 1958 la consécration du référendum législatif visait à mettre un terme à la
souveraineté parlementaire, on ne dénombre que 7 lois d'origine référendaire sur les quelques 10.000
en vigueur.
Si la plupart des Etats consacrent aujourd'hui le référendum, peu l'ont développé comme la Suisse qui
peut ici servir de modèle. Alors que les autres Etats Fédéraux rechignent à reconnaitre le référendum
qui peut démontrer le caractère factice de leur unité, la Suisse en fait un mode habituel de
gouvernement, conformément à la nature consociative de sa démocratie (A. LIJPHART) fondée sur
l'association et le consensus. En conséquence, en Suisse, le peuple doit accepter les modifications de
la Constitution, qu'il peut d'ailleurs initier, ou s'opposer à la mise en application d'une loi.
Ce détour par la Suisse illustre la diversité des expériences référendaires. Le référendum peut, en effet,
viser l'adoption ou la modification de la Constitution. On parle alors de référendum constituant, en
France cette procédure est aujourd'hui régie par l'article 89 de la Constitution. Il peut également avoir
pour objet l'adoption d'une loi. On évoque, dans ce cas, le référendum législatif, encadré sous la Ve
République par l'article 11.
Le référendum qui peut être national ou local, peut également être qualifié eu égard à son objet. Il peut
s'agir d'une simple consultation du peuple, dont l'avis ne liera pas les représentants. Le plus souvent, il
s'agira de demander au peuple d'adopter le texte soumis, le référendum devient décisionnel et les
gouvernants sont liés par le résultat. Le peuple peut également grâce au référendum être amené à
ratifier un texte dont les termes ont été fixés par les représentants. Cette fois, il s'agit d'un référendum
de ratification nécessaire à l'entrée en vigueur du texte. En France, cette procédure est une des voix
d'adoption définitive d'une loi constitutionnelle. En Suisse, elle permet au peuple de contester une loi
qui vient d'être adoptée par les représentants. Enfin, on peut demander au peuple s'il souhaite qu'une
disposition déjà en vigueur soit abrogée. Il s'agira alors d'un référendum abrogatif puisque l'objet de la
consultation est d'extirper de l'ordonnancement juridique une disposition qui disconvient au souverain.
La Constitution italienne reconnait ce pouvoir aux citoyens, en soumettant l'adoption du referendum à
une condition de quorum. Pour que le résultat de la consultation lie les gouvernants il faut que la
D. Reignier in A. BAUDU,
Droit constitutionnel et institutions politiques,
Annales corrigées, GUALINO, Ed. 2016
Là encore, le sujet impose une comparaison, mais surtout une réponse construite de manière
chronologique et logique. Il va s'agir de cerner la notion de manchot constitutionnel, ce qui doit
amener l'étudiant à mettre en évidence l'idée d'incapacité, d'inaptitude, d'impuissance engendrée par
la Constitution, telle qu'elle est écrite et telle qu'elle est appliquée. Il s'agit donc, in fine, de
déterminer l'étendue et la réalité des pouvoirs du Président de la République sous la Troisième.
Vous pouvez déjà essayer de leur faire trouver le point de départ de l'architecture de la réponse.
Celle-ci suppose des connaissances sur le texte et sur la pratique. Des connaissances précises, les
étudiants ont trop souvent l'impression de connaître les choses parce qu'ils se souviennent des faits
ou parce qu'ils en ont vaguement entendu parler. Il faut essayer d'insister sur le fait que leurs
connaissances doivent être précises.
Voici les éléments qui permettent de traiter de sujets. Tous n'ont pas apparaître dans la QRC,
mais j'ai détaillé au maximum pour vous aider à bien cerner la réponse attendue.
Tout d'abord, le sujet impose un rappel historique même si ce n'est pas le cœur du sujet donc il
faut aller vite sur ce point.
La IIIe République est consacrée par trois 3 lois constitutionnelles : celle du 24 février 1875 relative au
Sénat, celle du 25 février 1875 relative à l'organisation des pouvoirs publics et celle du 16 juillet 1875
relative aux rapports entre les pouvoirs publics.
12
Loi constitutionnelle du 25 février 1875 relative à l'organisation des pouvoirs publics :
Article 2. - Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la
Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est rééligible.
Article 3. - Le président de la République a l'initiative des lois, concurremment avec les membres des deux
chambres. Il promulgue les lois lorsqu'elles ont été votées par les deux chambres ; il en surveille et en assure
l'exécution. - Il a le droit de faire grâce ; les amnisties ne peuvent être accordées que par une loi. - Il dispose de
la force armée. - Il nomme à tous les emplois civils et militaires. - Il préside aux solennités nationales ; les
envoyés et les ambassadeurs des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui. - Chacun des actes du
président de la République doit être contresigné par un ministre.
Article 4. - Au fur et à mesure des vacances qui se produiront à partir de la promulgation de la présente loi, le
président de la République nomme, en Conseil des ministres, les conseillers d'Etat en service ordinaire. - Les
conseillers d'Etat ainsi nommés ne pourront être révoqués que par décret rendu en Conseil des ministres. - Les
conseillers d'Etat nommés en vertu de la loi du 24 mai 1872 ne pourront, jusqu'à l'expiration de leurs pouvoirs,
être révoqués que dans la forme déterminée par cette loi. - Après la séparation de l'Assemblée nationale, la
révocation ne pourra être prononcée que par une résolution du Sénat.
Article 5. - Le Président de la République peut, sur l'avis conforme du Sénat, dissoudre la Chambre des députés
avant l'expiration légale de son mandat. - En ce cas, les collèges électoraux sont convoqués pour de nouvelles
élections dans le délai de trois mois.
Article 6. - Les ministres sont solidairement responsables devant les chambres de la politique générale du
Gouvernement, et individuellement de leurs actes personnels. - Le Président de la République n'est
responsable que dans le cas de haute trahison.
Article 7. - En cas de vacance par décès ou pour toute autre cause, les deux chambres procèdent
immédiatement à l'élection d'un nouveau Président. - Dans l'intervalle, le Conseil des ministres est investi du
pouvoir exécutif.
Article 8. - Les chambres auront le droit, par délibérations séparées prises dans chacune à la majorité absolue
des voix, soit spontanément, soit sur la demande du Président de la République, de déclarer qu'il y a lieu de
réviser les lois constitutionnelles. - Après que chacune des deux chambres aura pris cette résolution, elles se
réuniront en Assemblée nationale pour procéder à la révision. - Les délibérations portant révision des lois
constitutionnelles, en tout ou en partie, devront être prises à la majorité absolue des membres composant
l'Assemblée nationale. - Toutefois, pendant la durée des pouvoirs conférés par la loi du 20 novembre 1873 à M.
le maréchal de Mac-Mahon, cette révision ne peut avoir lieu que sur proposition du Président de la République.
13
Vous pouvez insister sur le fait que ce sujet était le sujet du rattrapage de l'année dernière pour les étudiants
qui ont pris la matière en TD et qui n'ont pas réussi à valider au premier semestre.
Cette crise affaiblit doublement le Président (et ce sont ces leçons institutionnelles qu'il faut
retenir au-delà des faits, ce qui manque le plus souvent dans les copies) : la consécration de la lecture
moniste tout d'abord selon laquelle le cabinet pour exister n'a besoin que de la confiance du
Parlement, le Président ne faisant que ratifier un choix opéré en dehors de lui. Mais comme les
élections ne permettent pas de faire émerger une majorité claire, on assiste à une valse des ministères :
dès que la confiance s'effrite, le Gouvernement démissionne, il ne peut plus trouver de soutien auprès
du Président de la République.
Deuxième affaiblissement à cause de la désuétude du droit de dissolution. Par son utilisation de la
dissolution comme un coup de force contre le législatif, Mac-Mahon a discrédité le droit de
dissolution, celui-ci va tomber en désuétude (continue donc d'être prévu par les textes, mais n'est plus
utilisé) à la suite du message de son successeur à la présidence de la République appelée Constitution
GREVY : « Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n’entrerai jamais en
lutte contre la volonté nationale, exprimée par ses organes constitutionnels ».
Cette intervention va priver tous les Présidents de la possibilité d'établir « l'équilibre de la terreur »
qu'est le régime parlementaire : la dissolution est un point d'équilibre permettant de menacer la
chambre basse et d'obtenir qu'elle se discipline et ne reverse pas les Gouvernements à la moindre
occasion.
À la suite des événements, la réalité du pouvoir exécutif a glissé des mains du Président de la
République à celles du Président du Conseil… Voire à celles de l'assemblée puisque celle-ci
entend, en le soumettant ses volontés, gouverner la place du Gouvernement. Raison pour laquelle,
Raymond POINCARE comparera le Président de la Troisième (fonction qu'il exerce alors) à un
manchot constitutionnel, de manière à évoquer l'impuissance du chef de l'État.
Gaëlle COMPPER
2019-2020
Avertissement : Ce document présente les principaux termes juridiques usités dans le cours et les travaux
dirigés de méthodologie et de droit en L1. Il ne dispense pas de l’utilisation d’un lexique juridique plus complet.
Sources : Lexique de termes juridiques, S. GUINCHARD et G. MONTAGNIER, Dalloz, 2005 - Dictionnaire du droit
privé, S. BRAUDO et A. BAUMANN in www.dictionnaire-juridique.com
PETIT LEXIQUE DES TERMES JURIDIQUES 2018-
2019
a
ajeure [dr. gén]: c’est la règle de droit ppelant [pr. civ.] : nom du demandeur en
m
applicable. Pour déterminer la règle appel
applicable, il convient d’identifier sa
source (textes de loi, jurisprudence, etc), intimé
son champ et ses conditions
l’expression « interjeter appel » signifie faire
d’application, tant en ce qui concerne le appel. Elle s’emploie pour désigner l’action
principe que ses éventuelles exceptions. d’introduire un recours pour l’appelant.
q d
laquelle un procès est engagé par le
ualification juridique des faits [dr. gén.] :
demandeur.
opération intellectuelle consistant à rattacher
un acte, un fait, une situation juridique à une demandeur
notion juridique pré-existante (concept
juridique, catégorie de normes).
r
ègle de droit (ou règle juridique) [dr. gén.] : règle normalement du demandeur.
de conduite dans les rapports sociaux, de nature
générale, abstraite et obligatoire dont la sanction demande additionnelle, en intervention, initiale, incidente,
reconventionnelle
est assurée par la puissance publique.
s
permettant de déterminer sous quelle
qualification juridique une situation de fait doit
être appréhendée.
demande reconventionnelle [pr. civ.] : demande
Deux hypothèses sont à envisager : soit la
formulée par le défendeur, qui en sus de ses moyens de
mineure correspond à la majeure alors la règle
défense, attaque à son tour en soumettant au tribunal
s’applique avec les sanctions afférentes à ses
un chef de demande.
éventuelles violations ; soit la mineure ne correspond
pas à la majeure et la règle de droit ne trouve pas à
s’appliquer.
demandeur [pr. civ.] : personne qui prend l’initiative de
l’introduction de l’instance et qui, en cette qualité,
supporte la triple charge de l’allégation des faits, de leur
pertinence et de leur preuve.
e
de droit soumise à l’examen d’un juge ou d’un arbitre.
ster en justice [pr. civ.]: participer comme
demandeur, défendeur ou tiers à l’exercice
d’une action judiciaire (instance civile, procès
pénal).
LES JURIDICTIONS
tribunal
appel est formé
appelant
j
introduction de l’instance [pr. civ.] : l’instance est premier et second degré.
entamée par une demande initiale émanant
normalement du demandeur. Cette expression signifie que ces magistrats
jugent en fait et en droit, ce qui les distingue des
[dr. adm.] : l’instance est introduite par le dépôt d’un juges de la Cour de cassation qui statuent
mémoire dirigé contre une décision préalable de uniquement en droit.
l’Administration.
juridiction du premier degré, du second degré
demande initiale
l
distingue l’ordre administratif (tribunaux administratifs)
et l’ordre judiciaire (tribunaux répressifs, tribunaux
itige [pr. gén.] : contexte dans lequel une personne civils). Une juridiction doit toujours être située par le
ne peut obtenir amiablement la reconnaissance degré qu’elle occupe dans la hiérarchie judiciaire.
d’une prérogative qu’elle croit avoir et envisage de
saisir un tribunal pour lui soumettre sa prétention. juridiction de droit commun, d’exception, de premier degré,
Terme large synonyme de procès. de second degré
demandeur, défendeur
juridiction de droit commun [pr:. gén.] : tribunal
normalement compétent, sauf lorsqu’un texte spécial
exclut expressément cette compétence.
Les juridictions pénales de droit commun sont le tribunal ribunal [pr.gén.] : vocable juridique employé pour
de police, le tribunal correctionnel, la cour d’appel et la
cour d’assises.
a
dont les décisions (jugements) sont rendues en fait et en ppel [pr. gén.] : voie de recours de droit
droit. commun (ordinaire) de réformation ou
d’annulation par laquelle un plaideur porte le
Les juridictions du premier degré statuent soit en procès devant une juridiction du degré
premier ressort, leurs décisions sont alors susceptibles supérieur voire devant la même juridiction
d’appel, soit elles statuent en premier et dernier ressort autrement composée (appel des décisions rendues par la
auquel cas, leurs décisions sont insusceptibles d’appel et cour d’assises en premier ressort).
ne peuvent faire l’objet que d’un pourvoi.
p
juridictions du second degré [pr. gén.] : juridictions dont
recours contre une décision, rendue en
les décisions (arrêts) sont rendues en fait et en droit.
dernier ressort, porté devant la Cour de
Les juridictions du second degré sont les cours d’appel, cassation et fondé sur la violation de la loi,
les cours d’assises d’appel, les cours administratives l’excès de pouvoir, l’incompétence,
d’appel. l’inobservation des formes, le manque de
base légale, la contrariété de jugements ou la perte de
fondement juridique.
o
rdre de juridictions (ordre juridictionnel) [pr. [dr. adm.] : recours contre une décision rendue en
gén.] : ensemble de tribunaux placés sous le dernier ressort par une juridiction administrative et
contrôle de cassation d’une même juridiction porté devant le Conseil d’Etat. Ce pourvoi peut être
supérieure. On distingue l’ordre judiciaire fondé sur l’un des quatre cas d’ouverture du recours
(civil ou pénal) couronné par la Cour de pour excès de pouvoir à l’exception du détournement de
cassation et l’ordre administratif, couronné par le pouvoir.
Conseil d’Etat.
l’expression « se pourvoir en cassation » désigne
l’introduction d’un recours en cassation par l’une des parties
au procès (demandeur au pourvoi).
jugement
v
oies de recours [pr. gén.] : moyens mis à la
disposition des plaideurs pour leur permettre
d’obtenir un nouvel examen du procès (ou arrêt de cassation avec renvoi [pr.civ. / pr. pén.] :
d’une partie de celui-ci) ou de faire valoir les décision de la Cour de cassation annulant tout ou partie
irrégularités observées dans le déroulement de d’une décision (jugement rendu en dernier ressort, arrêt
la procédure. de cour d’appel) et renvoie la cause (l’affaire) devant
une juridiction de même degré (juridiction de renvoi)
voies de recours ordinaires, extraordinaires, voies de que celle dont la décision a été cassée. La juridiction de
réformation, voies de rétractation renvoi doit alors juger de nouveau l’affaire en fait et en
droit.
voies de recours extraordinaires [pr. civ.] : ce sont la Dans les motifs de la décision, la référence à ces
tierce opposition, le recours en révision et le pourvoi en circonstances particulières est identifiée par l’expression
cassation « et attendu en l’espèce… ».
pourvoi en cassation
a
rrêt [pr. gén.] : décision de justice rendue, soit arrêt de rejet [pr. gén.] : qualifie l’arrêt rendu par la Cour
par une cour d’appel, soit par la Cour de de cassation lorsque le pourvoi est rejeté.
cassation, soit par les juridictions
administratives autres que les tribunaux
arrêt de principe [dr. gén.] : arrêt émanant d’une haute ugement [pr. gén.] : terme général pour désigner
juridiction, spécialement du Conseil d’Etat ou de la Cour
de cassation, qui énonce ou rappel une règle de droit ou
un principe juridique.
arrêt
r
République en vertu de l’article 16 de la Constitution. changement d’interprétation du droit jusque là
appliqué qu’opère une juridiction, et en
particulier la Cour de cassation.
v
isa [pr. gén.] : texte juridique sur lequel
s’appuie la décision ou l’acte de procédure qui
ait(s) [dr. gén.] : évènements ayant joué un rôle lui sert de support.
f
dans la naissance et le développement du litige
dont la juridiction est saisie. Les parties doivent Le visa est reconnaissable en ce que l’énoncé de
énoncer et prouver les circonstances de fait chacun des textes de référence est précédé de
qu’elles allèguent comme fondement de leur la locution « vu… »
prétention.
[pr. civ.] : dans les décisions rendues par la Cour de
Par opposition au « juge du droit » qu’est la Cour cassation, le visa permet d’identifier cet arrêt comme
de cassation, les tribunaux d’instance, de grande étant un arrêt de cassation.
instance, les juridictions spécialisées et les cours d’appel
sont « juges du fait » ou « juges du fond ».
juges du fond
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